- Rodrigues
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Rodrigues Drapeau Administration Statut politique Region outre-mer autonome (depuis le 12 octobre 2002); Capitale Port-Mathurin Gouvernement
- Chef CommissaireGouvernement régional
Johnson RoussetyGéographie Superficie 109 km2 Démographie Population (1996) 35 000 hab. Langue(s) anglais (langue officielle),
créole rodriguais, françaisÉconomie Monnaie Roupie mauricienne Autres Fuseau horaire UTC +4 Domaine internet .mu Indicatif téléphonique 230 Rodrigues est la plus petite des trois îles de l’archipel des Mascareignes.
D'origine volcanique, l'île se situe à 560 km à l’est de Maurice, presque isolée au milieu de l’océan Indien. D’une superficie de 109 kilomètres carrés, elle mesure 18 kilomètres de long sur 8 de large et présente la particularité d’avoir un lagon d’une surface deux fois supérieure à celle des terres émergées.
Elle fait partie de la République de Maurice et jouit d'un statut d'autonomie depuis le 12 octobre 2002.
Ses habitants sont appelés les Rodriguais. Au nombre de 35 000 en 1996, leur langue principale est le créole rodriguais. Le français est utilisé par une assez grande proportion de la population. L’anglais, langue officielle de la république, est très peu utilisé, sauf dans les institutions scolaires comme langue d’enseignement. La majorité des habitants (95 %) est de foi chrétienne et d'ascendance à la fois africaine et française. Les principales industries de l’île sont la pêche, l’agriculture et le tourisme.
Sommaire
Géographie
Rodrigues se situe entre les longitudes 63˚ 20’ E et 63˚ 30’ E et les latitudes 19˚ 40’ S et 19˚ 46’ S. Des trois îles principales de l'archipel des Mascareignes c'est la plus septentrionale et la plus isolée.
Par son étendue terrestre, la taille de l'île, pour donner des éléments de comparaison, est intermédiaire entre celles de Belle-Île-en-Mer et de Jersey.
Bien que d'élévation modeste (le plus haut sommet, le Mont Limon, culmine à 398 mètres), l’île présente une topographie générale de type montagneux. Le relief s'organise autour d'une arête centrale de direction ouest sud-ouest, d'où rayonnent des ravins abrupts. Les fonds des vallées demeurent le plus souvent à sec et ne sont parcourus par des flots torrentiels que lors des fortes pluies de régime cyclonique.
La partie sud-ouest de l'île est cependant dominée sur environ 10 km² par une plaine karstique formée de grès d'origine corallienne. Le sous-sol y abrite de nombreuses cavernes, dont la fameuse Caverne Patate et les non moins intéressantes Caverne Tamarin et Grande Caverne.
L'immense lagon est en général peu profond. Il est parsemé de plusieurs îlots qui en émergent, notamment les îles aux Chat de Pierrot, Hermitage, Cocos, Crabes, Gombrani et autres.
Rodrigues compte 14 zones statistiques :Nr. Zone Population
Recensement
de 20001 Piments-Baie Topaze 1445 2 La Ferme 1112 3 Baie Malgache 1076 4 Oyster Bay 2594 5 Port Mathurin 5929 6 Grand Baie-Montagne Goyaves 844 7 Roche Bon Dieu-Trèfles 2059 8 Lataniers-Mont Lubin 3806 9 Petit Gabriel 3658 10 Mangues-Quatre Vents 2870 11 Plaine Corail-La Fouche Corail 2832 12 Rivière Cocos 2893 13 Port Sud-Est 2717 14 Coromandel-Graviers 1944 Rodrigues 35779 Géologie
Comme les autres îles des Mascareignes, Rodrigues est d'origine volcanique. Les affleurements basaltiques sont nombreux ; les empilements de coulées ou les formations d'orgues sont visibles en de nombreux endroits. L'île serait, au moins pour sa partie émergée, la plus récente des trois îles avec 1,8 million d'années d'existence, mais il subsiste encore beaucoup d'éléments inconnus sur la compréhension de sa formation.
L'existence d'un grand lagon est ancienne, peut être même antérieure à l'émergence de l'île au-dessus du niveau de l'océan. Le sable calcaire provenant de l'érosion marine du récif corallien est à l'origine de formations rocheuses très originales pour une petite île volcanique : les calcarénites qui constituent la partie sud-ouest de Rodrigues et frangent çà et là la côte est. Lors d'épisodes de baisse générale du niveau de l'océan, le vent a poussé et accumulé le sable du lagon à l'intérieur des terres et créé des massifs dunaires. L'infiltration des eaux de pluie chargées notamment des acides de la litière végétale a provoqué des dissolutions partielles du calcaire suivies de recristallisations qui ont cimenté l'intérieur des dunes sous forme de grès à gros grains : les arénites. Avec la remontée du niveau de la mer, le vent a dégagé ces bancs d'arénites calcaires (ou calcarénites). Tendre et facilement soluble, ce matériau géologique s'est creusé de cavités internes importantes, de véritables cavernes caractéristiques des plateaux calcaires. Quant aux bordures exposées aux vagues, elles ont aussi subi de rudes attaques qui ont façonné une côte rocheuse tourmentée, échancrée de nombreuses criques.
C'est dans ces bancs de calcarénites, que des carrières artisanales (improprement appelées localement “carrières de corail” et actuellement abandonnées) ont permis l'extraction de blocs destinés à la construction d'habitations. C'est aussi sur l'étendue karstique de Plaine Corail que l'aéroport de Rodrigues a été implanté, en raison du relief naturellement plat.
Faune et flore
Article détaillé : Endémisme à Rodrigues.L'île abritait une espèce d'oiseau aujourd'hui disparue, le solitaire de Rodrigues. Une espèce endémique de chauve-souris (roussette de Rodrigue) est très menacée actuellement.
Histoire
L’île fut connue des Portugais dès 1528, quand un certain Diogo Rodrigues la plaça pour la première fois sur une carte. Les Hollandais y firent escale lors de leurs voyages vers leurs colonies en Indonésie. Ces derniers se seraient ravitaillés en eau potable ainsi qu’en tortues géantes.
Ces aventuriers n’étaient que de passage et ce ne fut qu’en l’an 1691 que François Leguat et quelques compagnons s’y établirent pendant deux ans avant de regagner l’île Maurice. François Leguat decouvrit un nombre si impressionnant de tortues géantes sur l'île qu'il dit qu'il était possible de faire 100 pas sur leur dos sans toucher une seule fois le sol.
Le siècle suivant l’installation des premiers occupants fut marqué par la colonisation de l’île Maurice (île de France) et l’île de la Réunion (île Bourbon) par la Compagnie française des Indes orientales. L’île Rodrigues fut administrée depuis l’île de France. Une poignée de colons français, d’Indiens ainsi que d’esclaves africains et malgaches s’y installèrent.
En 1809, lors des guerres napoléoniennes, la flotte britannique y débarqua ses soldats en vue de la prise d’assaut de l’île Maurice. La conquête de cette dernière par les Britanniques entraîna Rodrigues sous leur administration.
Lors du référendum sur l'indépendance, à plus de 97 % les Rodriguais ont refusé l'indépendance. Mais ils ont été mis en minorité par le vote de l'île Maurice et l'indépendance de La République de l'île Maurice a été déclarée le 12 mars 1968 sans scission territoriale de l'archipel[1].
10e district depuis l’indépendance de Maurice en 1968, Rodrigues ne connut pas le même développement que l’île principale. En 2002, les Rodriguais votèrent afin d'élire leurs représentants à l’Assemblée régionale de Rodrigues, et l’île accéda à une certaine autonomie tout en faisant partie de la République.
L’année 2002 restera mémorable pour les habitants car elle vit la création du Vicariat apostolique de Rodrigues, avec comme premier évêque monseigneur Alain Harel ordonné le 8 décembre 2002. Auparavant, l’unique piste d’atterrissage de l'aéroport de Plaine Corail fut allongée pour accueillir un avion de plus grande capacité pouvant desservir les îles Maurice et Réunion. Ce développement a permis à l’industrie touristique de prendre son essor. Toujours en 2002, le Mauritius Trochetia jeta l’ancre pour la première fois à la rade de Port Mathurin. Ce navire vint suppléer l’autre navire ravitaillant Rodrigues, le Mauritius Pride.
Économie
La pêche traditionnelle en pirogue et à la senne est une ressource vitale pour les Rodriguais. Elle est saisonnière de mars à septembre. Le lagon est peu profond et le récif coralien, trop piétiné, doit être protégé. Les pêcheurs reçoivent une allocation en cas d'intempérie et doivent faire estampiller leur carte professionnelle.
L’autonomie de l’île
Article détaillé : Autonomie de l'ile Rodrigues.La population rodriguaise a toujours revendiqué sa spécificité au sein de la République. Trois décennies après l’indépendance de Maurice, le gouvernement central amenda la constitution pour accorder un minimum d'autonomie à l’île Rodrigues. Un ancien juge de la Cour Suprême de Maurice, Robert Ahnee C.S.K, entreprit de consulter les différents partis concernés, dont les chefs des deux principales organisations politiques de l’île.
L’autonomie de Rodrigues est calquée sur le modèle en vigueur à Trinité-et-Tobago. Le Rodrigues Regional Assembly Bill fut adopté à l’unanimité à l’Assemblée nationale le 21 novembre 2001. Le premier scrutin afin d’élire les députés eut lieu le 29 septembre 2002. L’innovation vint du fait que pour la première fois, une dose de proportionnalité fut introduite dans le système électoral.
L’Assemblée régionale est composée de 18 membres. Les partis majoritaires forment le gouvernement avec un Chef Commissaire agissant comme chef de gouvernement. En sus du Chef Commissaire et sur sa recommandation, 6 autres commissaires sont nommés par le président de la République. L’opposition est, quant à elle, dirigée par le chef de la minorité. Finalement, l’Assemblée régionale est présidée par le Président de l’Assemblée. Le titulaire peut être un élu ou une personne de la société civile. Le premier Chef Commissaire fut Jean Daniel Spéville. Il céda son fauteuil à Serge Clair, le chef du parti élu à la faveur d'une élection partielle, en février 2003. Johnson Roussety était le chef de la Minorité de novembre 2002 à juillet 2006. Il est nommé Chef Commissaire le 4 août 2006. Il démissionne pour être remplacé par Gaëtan Jhabeemissur le 7 janvier 2011.
L'ancien magistrat Joseph Lamvohee est le président de l'Assemblée régionale.
Des élections régionales se sont tenues dans l'île en décembre 2006 suite a une crise politique majeure au sein de l'Assemblée régionale qui a entraîné sa dissolution. Ce scrutin a été remporté par le Mouvement rodriguais (MR) qui a recueilli 53,4 % des voix contre 45,6 % pour l’Organisation du peuple de Rodrigues (OPR)[2]. Cette tendance s’est confirmée lors des élections générales mauriciennes de 2010 lors desquelles le MR a remporté un scrutin aux dépens de l’OPR qui dominait la vie politique de l’île depuis 1982[3].
Notes et références
- Mayotte est le nouveau DOM français, SaphirNews.com, 31 mars 2009. Consulté le 7 avril 2009
- Rodrigues choisit le MR sur http://www.mauritiustoday.com/, Mauritius Today, décembre 2006. Consulté le 17 juillet 2010
- Circonscription No 21 : MR prend le bastion OPR sur http://www.lematinal.com/, Le Matinal, mai 2010. Consulté le 17 juillet 2010
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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