- Nassimah Dindar
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Nassimah Mangrolia-Dindar, née le 20 janvier 1960 à Saint-Louis (La Réunion), est une femme politique française. Présidente du conseil général de La Réunion depuis 2004, elle est en « congé » de l'UMP depuis sa réélection en 2011 par des voix de gauche.
Sommaire
Biographie
Nassimah Mangrolia naît en 1960 dans une famille nombreuse de condition modeste dont elle est le sixième enfant et qui en comptera finalement un total de douze[1]. Elle grandit entre une mère très affectueuse et discrète et un père professeur coranique qui lui dispense une éducation religieuse stricte[2] marquée par son appartenance à la communauté zarabe : Français d'origine indienne musulmane venant de l'État du Gujerat et qui ont immigré vers La Réunion, dès l'abolition de l'esclavage comme travailleurs engagés[3].
Son baccalauréat littéraire en poche, la jeune femme obtient une maîtrise de Lettres sur Paul et Virginie à Aix-en-Provence[2], où elle est confrontée pour la première fois aux préjugés à l'entrée d'un restaurant[3]. Convaincue que c'est l'école française qui lui a permis de se construire, elle devient enseignante et exerce comme professeur de français et d'histoire dans un lycée professionnel au Butor à Saint-Denis [2].
À la fin des années 1980, elle commence à militer pour la condition féminine au sein de l'Association Femmes Actuelles de la Réunion, une association dont elle devient présidente en 1996.
Carrière
Nassimah Dindar est d'abord élue conseillère régionale en 1998 sur la liste de Margie Sudre. Elle devient ensuite secrétaire départementale adjointe du Rassemblement pour la République - RPR - puis troisième adjointe à la mairie de Saint-Denis sur la liste d'union menée par René-Paul Victoria aux côtés de Gino Ponibalom, Ibrahim David Dindar et Jean-Jacques Morel, et vice-présidente du conseil général de La Réunion en se faisant élire dans le premier canton de Saint-Denis en 2002.
En 2004, elle succède à Jean-Luc Poudroux à la tête de cette institution devenant la première femme présidente du conseil général de La Réunion[4] et la première femme musulmane élue présidente d'un département en France. Elle est par ailleurs membre du bureau de l'Assemblée des départements de France en qualité de vice-présidente.
Proche de Nicolas Sarkozy, elle est nommée déléguée générale à la diversité au sein du bureau national de l'UMP, où elle participe au rayonnement des départements d'outre-mer et à la promotion des Savoir Vivre ensemble ultramarins et réunionnais. En 2005 la Réunionnaise est pressentie comme secrétaire d'État à l'Intégration lors de la constitution du gouvernement de Dominique de Villepin[5]. Ses actions citoyennes et la politique d'aide aux personnes qu'elle a impulsées lui valent d'être décorée, en 2006, chevalier de l'Ordre national du Mérite.
Au cours de la campagne pour la Présidentielle de 2007, elle interpelle la candidate socialiste Ségolène Royal, en lui faisant remarquer son manque d'assiduité aux réunions organisées sur le thème des violences faites aux femmes, dans un communiqué coécrit avec Valérie Pécresse et Bérengère Poletti. À cette occasion, elle déclare à la presse réunionnaise que « les violences n'ont pas de couleur politique et l'encourage à rendre espoir aux victimes par les actes ».
Candidate de la majorité présidentielle, elle se présente aux élections législatives de juin 2007 sur la première circonscription de La Réunion face au chiracquien sortant candidat investi par l'UMP[6]. Diffamée et attaquée durant la campagne, elle qui se bat au quotidien contre les discriminations, s'est dite blessée par les tracts anonymes déposés dans la boîte aux lettres de ses proches et laissés à l'entrée des lieux de cultes. Avec plus de 5 500 voix, elle apporte au soir du premier tour son soutien au député-maire UMP sortant René-Paul Victoria qui emporte la mandature grâce à ce report républicain.
En juillet 2007, Nassimah Dindar est nommée conseiller politique chargé de la diversité auprès de Nicolas Sarkozy[7]. Elle rencontre à ce titre le président de la République lors d'une réunion de travail mensuelle aux côtés de Brice Hortefeux, Michel Barnier, François Baroin et Gérard Longuet. Janvier 2008, elle est réinvestit par l'UMP comme candidate sur le premier canton de Saint-Denis, mais exclue de la liste UMP menée par René-Paul Victoria pour les municipales. Ce dernier et son équipe soutiennent en outre un candidat divers droite novice Daniel Payet sur le premier canton de Saint-Denis souhaitant ainsi destabiliser le présidence UMP du département.
Février 2008, Nassimah Dindar préside le comité opérationnel outre-mer du Grenelle de l'environnement. L'outre-mer français "représente 97 % de la superficie des eaux maritimes françaises, soit la deuxième plus grande surface océanique du monde après les États-Unis" et constitue "la première richesse de biodiversité française terrestre ou marine". Sept thématiques ont été retenues, selon Mme Dindar, parmi lesquelles l'énergie et le traitement des déchets. Le comité fera rapidement des propositions concrètes et les ateliers se réuniront deux fois par mois. Deux chefs de projet ont été désignés : Philippe Leyssène, pour le secrétariat à l'Outre-mer, et Colin Niel, pour le ministère de l'Écologie. Le comité comprend trois députés d'outre-mer et les présidents des conseils généraux de Guadeloupe et Guyane[8].
L'UMP remporte la majorité des sièges du département mais fait face à une grave crise, son président René-Paul Victoria, maire déchu, ayant fortement contribué à son affaiblissement. Après de nombreuses tractations, les élus de droite, sous la houlette du président de l'UMP René-Paul Victoria, décident de proposer la candidature de Jean-Louis Lagourgue à la tête de la collectivité.
Contre toute attente, le quorum n'est pas atteint le jour de l'élection alors qu'il est seul candidat. Une nouvelle majorité doit donc être dégagée. Le dimanche 23 mars, Nassimah Dindar est réélue présidente du conseil général avec une majorité de droite sociale : UMP, MoDem, Alliance (PCR : Parti Communiste Réunionnais et Free Dom) et PS provoquant le courroux du président de l'UMP René-Paul Victoria qui dans la foulée organise l'opposition en prenant ses distances avec l'UMP tout en participant à la création, avec Didier Robert et 20 autres élus de droite, d'Objectif Réunion parti concurrent de l'UMP.
Notes et références
Voir aussi
Catégories :- Personnalité de l'Union pour un mouvement populaire
- Personnalité du Rassemblement pour la République
- Président de conseil général
- Conseiller général de La Réunion
- Président du conseil général de La Réunion
- Ancien conseiller régional de La Réunion
- Naissance à Saint-Louis (La Réunion)
- Naissance en 1960
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