- Annam
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Le terme Annam désignait le Viêt Nam de 618 à 939. Au XIXe siècle, les Français ont aussi désigné le Viêt Nam par ce nom. Puis le nom a désigné un protectorat français, de 1883 à 1945, dans le centre du Viêt Nam, le Nord étant alors désigné par le Tonkin, et le Sud par la Cochinchine.
Sommaire
Origine du mot
Annam ou Annan (安南, pinyin : ānnán), de An (la paix), et Nam ou Nan (le sud), en chinois classique et moderne, nom de pays, signifie littéralement « le Sud pacifié ».
Ce nom fut donné par la dynastie chinoise des Tang (618 - 907) à un pays qu'elle colonisait, et qui est devenu le Viêt Nam actuel.
Après l'indépendance (939), les empereurs vietnamiens ont donné des noms différents à leur pays, et le nom Annam est tombé en désuétude jusqu'à la fin du XIXe siècle.
À la fin du XIXe siècle, la France, remplaçant la souveraineté chinoise grâce au traité de Tianjin suivant la Seconde guerre de l'opium, le ressuscita pour désigner la région centrale du Viêt Nam. Après avoir conquis le Viêt Nam au cours d'une longue et difficile campagne, la France divisa sa nouvelle conquête coloniale en trois parties pour mieux régner : le Tonkin au Nord, l'Annam au centre, et la Cochinchine au Sud.
Dans les écrits d'Alexandre de Rhodes, « Annam » désignait tout le pays du Đại Việt, qui ne comprenait alors que deux parties : le « Tonquin » et la « Cochinchine », le Nord et le Sud en son époque, dirigés par deux camps rivaux séparés par le fleuve Gianh, à Quảng Bình. Lorsque le livre La glorieuse mort d’André, catéchiste de la Cochinchine parut à Paris en 1653, les armées vietnamiennes, dans leur longue conquête du Sud, n'atteignaient alors que Nha Trang. Ainsi, les Français avaient rebaptisé administrativement le centre Annam, tandis que l'ancien nom de Cochinchine passait du centre à la partie située plus au sud...
Avec les royaumes du Cambodge et du Laos, les trois régions vietnamiennes, indivisibles dans l'histoire et la culture, formaient l'Indochine française. Il y avait cependant une confusion étrange : les autorités françaises appelaient le territoire entier du Viêt Nam par le même nom : Annam. Par conséquent, le nom Annam désignait à la fois le Viêt Nam et sa partie centrale, et le nom « Annamite » désignait l'habitant du Viêt Nam ou de l'Annam, et l'adjectif « annamite » désignait tout ce qui concerne le Viêt Nam ou seulement l'Annam. Les royaumes du Cambodge et du Laos étaient vassaux de fait et de droit de l'empire d'Annam à l'arrivée des Français du Second Empire de Napoléon III.
Annam Protectorat français 1883-1945
La France a attribué le nom de Annam à la partie centrale du Viêt Nam, qui formait un protectorat français de 1883 à 1945. Le protectorat a été reconnu par l'empereur d'Annam par le traité du Harmand, signé le 25 août 1883. Un second traité est signé le 6 juin 1884, le traité Patrenôtre. Dès lors, le Vietnam a été divisé en trois parties, le Tonkin au nord, l'Annam au centre et la Cochinchine au sud.
Reprises par la presse
Plusieurs journaux vietnamiens ont repris ce terme :
- L'Écho Annamite dont un des principaux collaborateurs fut Eugène Dejean de la Batie, ainsi que le futur Premier Ministre vietnamien Nguyen Phan Long (en:Nguyen Phan Long)[1].
- L'Annam, qui succéda de 1926 à 1927 à La Cloche fêlée, pour mieux indiquer son engagement vietnamien[2]
Postérité du terme
Dans la chanson La petite Tonkinoise, interprétée notamment par Joséphine Baker, on retrouve le terme Annamite pour désigner la petite amie du soldat en campagne.
Voir aussi
Bibliographie
- Pierre Loti, Trois journées de guerre en Annam. Éditions du Sonneur : 104 p. ISBN : 2-916136-04-5. Pierre Loti embarque au mois de mai 1883 sur L’Atalante pour participer à la campagne du Tonkin. Il publie le récit, heure par heure, de la prise de Hué dans Trois journées de guerre en Annam, texte qui paraît dans les colonnes du Figaro.
- Nguyen Ai Quoc, futur président Hô Chi Minh, « Appel à la Société des Nations pour le droit du peuple annamite à disposer de lui-même » — Paris, 1926.
- « Cahier des vœux annamites présenté à Monsieur le gouverneur général Alexandre Varenne » — Saïgon, 1926.
- Coulet G., « Les sociétés secrètes en pays d'Annam » — Saïgon, ?
- Dumarest A., « La formation des classes sociales en pays d'Annam » — Lyon, 1935.
- Jean Marquet, De la rizière à la montagne (1920) Grand Prix de Littérature Coloniale et Prix Corrard de la Société des gens de lettres en 1921, (éditions Delalain).
- Jean Marquet, Du village à la cité : mœurs Annamites (1930). (Editions Delalain).
- Jean Marquet, La jaune et le blanc (1926). (Monde moderne, Paris; Nouvelles éditions Delalain).
- Jean Marquet, Lettres d'Annamites - Lettres de Guerre, Lettres de Paix (1929) (Editions du Fleuve Rouge, Hanoï, Libr. Delalain).
- Monet P., « Français et Annamites » — Paris, 1925.
- Hoàng Cao Khải, « En Annam, Hanoi » — 1910.
- Christophe Bataille, Annam - Éditions du Seuil, 1996
Notes et références
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