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Terre Adélie
Terre Adélie Données générales Statut District administratif des Terres australes et antarctiques françaises[1] Limites Superficie 432 000 km² Population 33 hab. La revendication est suspendue par le traité sur l'Antarctique La Terre Adélie est une bande étroite de l'Antarctique, située entre environ 67° de latitude sud et le pôle Sud, et 136° et 142° de longitude est. La Terre Adélie couvre une superficie d'environ 432 000 km2. Elle constitue un des cinq districts des terres australes et antarctiques françaises. Elle abrite les deux bases scientifiques françaises actuellement en service, la base Dumont-d'Urville, sur l'île des Pétrels, et la base Concordia à l'intérieur du continent.
Sommaire
Géographie
Le district de Terre Adélie est situé sur le continent antarctique et forme un secteur angulaire (432 000 km2) d'inlandsis compris entre le 136e et le 142e méridien de longitude Est. Il a pour sommet le pôle sud géographique, et pour base la portion de côte, voisine du cercle polaire antarctique, de 350 kilomètres de longueur baignée par la mer Dumont d'Urville. Le pôle sud magnétique, dont la position varie avec le champ magnétique terrestre, se trouve à proximité de la Terre Adélie.
Climat
Son climat est caractérisé par de très basses températures et des vents violents souvent chargés de particules de glace, les « blizzards ».
Les températures moyennes à Dumont d'Urville, au niveau de la mer, sont en moyenne de -1 à + 7°C pendant l'été (janvier, février) et de - 15 à - 20°C pendant l'hiver austral (juillet, août).
À partir du mois de mars, la mer se recouvre d'une pellicule de glace qui s'épaissit pour atteindre un à deux mètres durant l'hiver austral. Cette glace de mer qui forme la banquise couvre une étendue immense et bloque la navigation. Le retour de l'été entraîne la débâcle de cette glace qui se fragmente en plaques partant à la dérive.
Patrimoine biologique
Les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) constituent la partie la plus australe de la France. Mal connues au niveau général, elles disposent d’un patrimoine biologique très souvent sous-estimé.
L’Antarctique est la seule grande région froide du globe qui soit de nos jours dans un état voisin de son état d’origine, contrairement à l'Arctique. Le patrimoine biologique encore presque intact est au niveau mondial d’une importance considérable et la France en est responsable devant la communauté internationale.
En signant la Convention de Rio en 1992, la France s’est engagée à « préserver la diversité biologique pour satisfaire les besoins et les aspirations des générations futures » en prenant, dans le cadre national, toutes les mesures nécessaires. En matière de protection de l'environnement, elle a surtout ratifié le Protocole au Traité sur l'Antarctique relatif à la protection de l'environnement en Antarctique (Protocole de Madrid). Ce protocole a été signé en 1991 à Madrid, il est entré en vigueur en 1998. La loi du 15 avril 2003 relative à la protection de l’environnement en Antarctique met en œuvre le Protocole de Madrid. Elle a été précisée par un tout récent décret du 25 avril 2005. Désormais toute activité française en Antarctique et toute activité menée en Terre Adélie doivent être déclarées ou être autorisées. Tout dépend de leur impact sur l'environnement.
Même si aucun mammifère sauvage terrestre n'habite ces régions glacées, les oiseaux en général et les manchots en particulier y sont abondants. Deux espèces sont particulièrement bien représentées: le manchot empereur et le manchot Adélie.
Quelques représentants de la faune de la Terre Adélie :
Orque épaulard
Histoire
Découverte et premières occupations
Le commandant de l'expédition antarctique française, Jules Dumont d'Urville, découvrit cette région en 1840 et il lui donna le prénom de sa femme.
Après la Seconde Guerre Mondiale, au cours de laquelle la valeur stratégique de l'Antarctique est devenue évidente, plusieurs pays dont la France envisagèrent de créer sur ce continent des stations pour mieux asseoir leurs revendications territoriales.
Les Expéditions polaires françaises - Missions Paul-Émile Victor) (E.P.F.), créées en 1947, organisèrent trois hivernages successifs et deux campagnes d'été entre 1948 et 1953.
Une première station, Port Martin fut créée en 1949-1950, mais suite à un incendie, elle fut par la suite transférée plus à l'Ouest, sur l'île des Pétrels de l'archipel de Pointe-Géologie. La nouvelle station, baptisée Base antarctique Dumont d'Urville, est toujours en fonction et comprend une trentaine de personnes, effectif qui double pendant l'été.
Depuis 1959, année de la signature du Traité sur l'Antarctique, il y a une occupation permanente des lieux. De nombreuses études scientifiques sont réalisées en Terre Adélie, soit au niveau national, soit dans le cadre de collaborations internationales (avec la Russie et les États-Unis en particulier).
De plus la base Dumont d’Urville est reliée par convoi routier sur chenilles avec la nouvelle base antarctique Concordia implantée sur le plateau continental, à proximité du secteur de la Terre Adélie, et créée en collaboration avec l'Italie pour des études astronomiques (l'implantation de télescopes et radiotélescopes), géophysiques et climatologiques (notamment celle de la magnétosphère, étude de la haute atmosphère, du réchauffement climatique, et de la couche d'ozone), ou physique fondamentale (captage de particules de haute énergie).
Souveraineté française
En Antarctique, la souveraineté française sur la Terre Adélie s'exerce dans le contexte du Traité sur l'Antarctique signé à Washington en 1959 qui établit un « gel » des prétentions territoriales et affirmé la liberté de la recherche scientifique sur tout le continent. Elle doit donc être compatible avec les exigences du Traité qui a été complété en 1991 par le protocole de Madrid sur la protection de l'environnement et qui fait de ce continent « une réserve naturelle consacrée à la paix et à la science ». La France s'intègre dans ce système international en étant à la fois :
- signataire dès l'origine du Traité sur l'Antarctique, avec 11 autres États ; reconnue par ce Traité comme un État « possessionné » en raison de la revendication de la Terre Adélie, (il y a 6 autres États possessionnés qui sont l'Australie, la Nouvelle-Zélande, le Chili, l'Argentine, le Royaume-Uni, la Norvège)
- partie consultative : 28 États sont parties consultatives, à ce titre ils bénéficient d'un droit de vote lors des réunions des Parties consultatives. Ce groupe comprend les signataires du Traité (dont les États possessionnés) et les États qui ont acquis ce statut en démontrant l'intérêt qu'ils portent à l'Antarctique en y menant des activités substantielles de recherche scientifique telles que l'établissement d'une station ou l'envoi d'une expédition (article 9 du Traité sur l'Antarctique).
Bien que signataires du Traité, les États-Unis ne reconnaissent pas la souveraineté française sur la Terre Adélie[2].
Zones maritimes sous juridiction française
La France n'a pas explicitement revendiqué de zone économique exclusive au titre de la Terre Adélie ; toutefois, elle réserve ses droits quant à l'éventuelle revendication d'un plateau continental étendu (qui lui permettrait de prétendre à des droits souverains sur l'exploitation des ressources potentielles du sous-sol, comme les hydrocarbures).
Notes et références
- ↑ Les îles Éparses formaient un territoire distinct avant leur intégration dans les TAAF en février 2007.
- ↑ “The US does not recognize claims to Antarctica”, CIA Wolrd Fact Book
Liens externes
- (fr) Site des TAAF
- (fr) Institut polaire français Paul-Émile Victor
- (fr) Secrétariat du Traité sur l'Antarctique
- (fr) Convention sur la conservation de la faune et la flore marines de l'Antarctique
- (fr) Droit de l'Antarctique
- (fr) Ressources sur la Terre Adélie
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