- Michel Houellebecq
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Michel Houellebecq Nom de naissance Michel Thomas Activités Écrivain, réalisateur, scénariste, interprète musical Naissance 26 février 1958
La Réunion, FranceLangue d'écriture Français Genres Roman, essai, poésie Distinctions Prix Tristan Tzara (1992)
Prix de Flore (1996)
Prix Novembre (1998)
Meilleur livre de l'année (1998)
Prix Interallié (2005)
Prix Goncourt (2010)Œuvres principales Michel Houellebecq (wɛlˈbɛk), né Michel Thomas à la Réunion, le 26 février 1956 (acte de naissance), ou en 1958[1] (selon lui), est un écrivain français. Poète, essayiste, romancier et réalisateur, il est, depuis la fin des années 1990, l'un des auteurs contemporains de langue française les plus connus et traduits dans le monde.
Il est révélé par les romans Extension du domaine de la lutte et, surtout, Les Particules élémentaires, qui le fait connaître d'un large public. Ce dernier roman, et son livre suivant Plateforme, sont considérés comme précurseurs dans la littérature française[2], notamment pour leur description au scalpel, mais non sans humour, de la misère affective et sexuelle de l'homme occidental dans les années 1990 et 2000. Avec La Carte et le Territoire, Michel Houellebecq reçoit le prix Goncourt en 2010, après avoir été plusieurs fois pressenti pour ce prix[3].
Sommaire
Biographie
Son père, guide de haute montagne, et sa mère, médecin anesthésiste, se désintéressent très vite de lui, tandis que naît une demi-sœur. Dans un premier temps, ce sont ses grands-parents maternels, en Algérie, qui le prennent en charge. À six ans, il est confié à sa grand-mère paternelle Henriette, communiste, dont il a adopté le nom de jeune fille comme pseudonyme.
Après avoir été lycéen à Meaux, il suit les classes préparatoires aux grandes écoles au lycée Chaptal de Paris et intègre, en 1975, l’Institut national agronomique Paris-Grignon (INA P-G). À l'Agro, il fonde l'éphémère revue littéraire Karamazov pour laquelle il écrit quelques poèmes et entame le tournage d'un film intitulé Cristal de souffrance. Il sort diplômé de l'école en 1978 avec une spécialisation (fortuite) en « Mise en valeur du milieu naturel et écologie ».
Il entre ensuite à l’École nationale supérieure Louis-Lumière, en section « cinématographe » (option prise de vues), mais en sort en 1981, avant d'avoir obtenu son diplôme. Cette même année naît son fils Étienne. Il connaît ensuite une période de chômage, et un divorce qui engendre une profonde dépression nerveuse.
Il débute en 1983 une carrière en informatique chez Unilog, puis comme contractuel à la direction informatique du ministère de l'Agriculture rue de Picpus Paris 12e, où il restera trois ans (cette période est racontée dans Extension du domaine de la lutte). Il postule pour un emploi à l'Assemblée nationale et réussit en 1990 le concours extérieur d'adjoint administratif au service informatique[4]. Ce revenu assuré lui donne la tranquillité dont il a besoin. En 1996, ayant l'ancienneté nécessaire et voulant se consacrer à l'écriture, il demande sa mise en disponibilité.
En 1992 Michel Houellebecq reçoit le Prix Tristan Tzara pour son recueil de poèmes, La Poursuite du bonheur, paru en 1991. Il fait la connaissance de Juliette et André Darle qui invitent alors ce jeune poète de 36 ans, employé de l'Assemblée Nationale, quasi inconnu, au Festival de Poésie Murale qui a lieu au Château des Stuarts à Aubigny-sur-Nère. Juliette Darle se souvient : « J'ai perçu une personnalité singulière et j'ai assimilé immédiatement Michel aux grands auteurs du vingtième siècle […] Michel Houellebecq s'était lancé dans une diatribe contre le libéralisme. Le député-maire d'Aubigny, Yves Fromion, en avait été soufflé et avait tenu à rencontrer ce curieux poète. […] Il n'y avait plus de chambre de libre, il a dû dormir dans une caravane. Nous avons passé des soirées formidables. Michel lisait des poèmes d'Aragon en pleurant et en s'envoyant des lampées de whisky. Le lendemain nous l'avons emmené à Sancerre. »[5].
En 2000, il s'exile en Irlande puis, en 2002, il s'installe en Andalousie, dans le parc naturel de Cabo de Gata-Nijar.
Œuvre littéraire
Chronologie des publications
Ses deux premiers recueils de poèmes, parus en 1991, passent inaperçus. L’ensemble des thèmes des livres à venir y sont déjà traités : solitude existentielle, dénonciation du libéralisme à l'œuvre jusque dans l’intimité des individus. Les deux recueils suivants seront primés (prix Tristan Tzara, en 1992, et prix de Flore, en 1996[6]), mais c'est par la prose que l'auteur accédera au succès public.
En 1994, son premier roman, Extension du domaine de la lutte, est publié par Maurice Nadeau après avoir été refusé par de nombreux éditeurs. Il fait de Houellebecq le précurseur d’une génération d’écrivains décrivant la misère affective de l’homme contemporain. Loué sur France Inter par Michel Polac et au Cercle de minuit par Laure Adler, le roman rencontre un succès public relatif (comparativement aux 30 000 exemplaires vendus lors de la sortie des Particules élémentaires, quatre ans après), mais deviendra rapidement « culte ». Il est adapté au cinéma en France par Philippe Harel en 1999 et, à la télévision danoise, par Jens Albinus en 2002.
En 1998, Les Particules élémentaires, son roman suivant, provoque un tapage médiatique, dû en partie à l’exclusion de son auteur de la Revue Perpendiculaire à laquelle il appartenait, pour incompatibilité d'idées. Le comité de rédaction de la revue publie dans Le Monde une tribune attaquant Houellebecq sur ses idées sociales et politiques présumées[7]. Cette polémique est largement exploitée par l'éditeur Flammarion qui cesse de financer la revue en question. Perpendiculaire cesse de paraître et Houellebecq bénéficie d'un surcroît de visibilité.
À la surprise générale, Les Particules élémentaires n'obtient pas le prix Goncourt, décerné à Paule Constant pour Confidence pour confidence, roman que la presse démolira et que Houellebecq jugera « complétement nul ». Les Particules élémentaires obtient cependant le prix Novembre, décerné par un jury dans lequel figure Philippe Sollers[8], cité dans le roman, et est élu par la rédaction de la revue Lire « meilleur livre de l'année 1998 ». Houellebecq a partagé avec son traducteur, Frank Wynne, le prix IMPAC 2002 pour Atomised, traduction des Particules élémentaires.
Houellebecq a aussi signé les paroles de l'album Présence humaine, proche du style de sa poésie. Il n'hésite pas à chanter ou plutôt à parler sur son album, qu'il a également interprété lors de quelques concerts, accompagné du groupe AS Dragon.
En 2004, Michel Houellebecq fait l'objet d'un « transfert » de son ancien éditeur, Flammarion, vers les éditions Fayard, au sein du groupe Hachette Livre qui, lui-même appartient au puissant groupe Lagardère ; cela avec des conditions financières inhabituelles dans l'édition française et l'assurance de voir son futur roman porté sur le grand écran. Lors de la rentrée littéraire 2005, il occupe, avec La Possibilité d'une île, une grande partie des pages « culture » des médias, éclipsant les 600 autres nouveautés de la « rentrée littéraire ». Toutefois, les ventes du livre sont, finalement, moindres que prévu (300 000 exemplaires vendus contre 400 000 espérés).
En 2007, Houellebecq travaille sur la préproduction du film La Possibilité d'une île tiré de son roman, film qu'il réalise lui-même avec Benoît Magimel dans le rôle principal. Lors de la sortie sur les écrans, en 2008, le film est un échec commercial et critique.En 2008, Houellebecq publie Ennemis publics, une série d'échanges épistolaires par courriers électroniques avec Bernard-Henri Lévy.
En 2010, il publie La Carte et le Territoire chez Flammarion, pour lequel il obtient le prix Goncourt 2010. Ayant plusieurs fois échoué à remporter ce prix pour lequel il avait déjà été pressenti, Michel Houellebecq déclare « [Maintenant que j'ai le Goncourt], on ne se demandera pas si je vais avoir le Goncourt ou non la prochaine fois, ce sera moins de pression, plus de liberté, même si j'ai toujours été assez libre »[9].
De façon générale, Houellebecq accorde une place importante à son œuvre d’essayiste. Il est intervenu dans Les Inrockuptibles, dans Perpendiculaire, L'Atelier du Roman, Immédiatement, ainsi que dans la presse internationale.
Influences
L'influence de différents auteurs est revendiquée par l'auteur, ou bien décrite dans des analyses comparatistes.
Par son ambition littéraire, son approche descriptive et sociologique, les romans de Houellebecq sont souvent comparés par les spécialistes de littérature au roman réaliste français du XIXe siècle[10] (Flaubert, Balzac, Stendhal) et pour la facette scientifique de son analyse (discours sociobiologique ou anthropologique) au naturalisme de Zola[11]. L'œuvre est également souvent comparée à celles d'auteurs du XXe siècle, notamment Céline. Parmi les romanciers contemporains, l'œuvre est parfois comparée à celle de l'américain Ellis (American Psycho), par son impact social relevé notamment par la réaction scandalisée du public et des médias[12].
Parmi les poètes, est souvent relevée l'influence avouée de Baudelaire, par exemple pour son travail de transcription poétique de la modernité, de la « poésie urbaine » et du capitalisme[13], et l'influence de Lautréamont par l'emploi d'un vocabulaire scientifique[14].
- « D'un doigt sec elle pince / Les boyaux palpitants de nos ventres crevés » — Houellebecq, « La Fille », La poursuite du bonheur, 2002.
Parmi les philosophe, on retrouve principalement la pensée d'Arthur Schopenhauer, revendiqué par Houellebecq comme maitre spirituel, et notamment Le Monde comme Volonté et comme Représentation, qui partage avec le narrateur et les personnages des romans une métaphysique pessimiste, un dégoût du monde, une révolte contre le vouloir-vivre (et notamment le désir sexuel), et le concept d'une vie faite de souffrances jusqu'à l'issue de la mort[15].
- « L'absence d'envie de vivre, hélas, ne suffit pas pour avoir envie de mourir. » — Plateforme[16]
Thèmes
- « Le libéralisme économique, c’est l’extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. De même, le libéralisme sexuel, c’est l’extension du domaine de la lutte, son extension à tous les âges de la vie et à toutes les classes de la société. » — Extension du domaine de la lutte[17]
Le travail et l'économie sont des thèmes majeurs de l'œuvre de Houellebecq. Lahanque remarque que « sa psychologie et sa sociologie romanesques sont clairement construites sur ce terrain ». De même, le profil de narrateurs désabusés, solitaires ou distants permettrait à l'auteur d'exposer un regard distant ou critique vis-à-vis des situations au sein de cette société. L'analyse de Houellebecq serait avant-tout une critique du capitalisme et de la société libérale, et le constat de son « extension » à tous les autres domaines de la société ; par exemple les rapports sociaux, la sexualité, la société de consommation, le tourisme. Pour Lahanque, c'est là que réside l'un des principaux intérêts des romans, « la fabrique de « l’homme nouveau » dans la société d’aujourd’hui, modelée en profondeur par l’extension à toutes les sphères de la vie humaine de la logique économique libérale ». Plusieurs commentateurs soulignent l'intérêt de l'œuvre par le choix de ces thèmes et le traitement romanesque. Ces thèmes sont en effet peu fréquents dans le champ de roman contemporain, puisqu'ils sont aujourd'hui appréhendés presque exclusivement par les analyses sociologiques, économiques et scientifiques.
Parmi les autres thèmes récurrents de l'œuvre houllebecquienne, les commentateurs relèvent notamment : la science, l'amour et la sexualité, la morale et religion, l'abject, l'exotisme.
Style d'écriture
La spécificité stylistique de Houellebecq est souvent soulignée par les commentateurs et critiques. Son écriture assimilée à une « absence de style » par ses détracteurs[18] (voir ci-dessous), est saluée par d’autres critiques et écrivains. Désignée parfois comme « style blanc » ou « style plat », elle est décrite et détaillée par de nombreuses études.
Le choix stylistique selon l'auteur
- « Je n’ai jamais pu, pour ma part, assister sans un serrement de cœur à la débauche de techniques mises en œuvre par tel ou tel « formaliste-Minuit » pour un résultat final aussi mince. Pour tenir le coup, je me suis souvent répété cette phrase de Schopenhauer : « La première — et pratiquement la seule — condition d’un bon style, c’est d’avoir quelque chose à dire. ». » — Houellebecq, « C’est ainsi que je fabrique mes livres »[19]
Les premières conceptions de l'auteur sur l'utilité du style d'écriture apparaissent dans son essai sur H.P. Lovecraft (1991). S'il explique l'importance et le support du style dans l'expression de l'idée, Houellebecq ne cesse ultérieurement de rappeler l'incohérence de la recherche purement formelle. Il remarque et analyse son propre style de la manière suivante :
- « Il reste que certains états mentaux semblent m’être assez spécifiques ; en particulier celui qui se traduit par l’énoncé de propositions anodines, dont la juxtaposition produit un effet absurde[20] »
Le style Houellebecq : syntaxe et procédés
Parmi les caractéristiques de cette écriture, les auteurs relèvent par exemple des phrases généralement courtes et une juxtapositions de propositions à la structure simple (juxtaposition souvent renforcée par l'emploi du point-virgule). De même, l’écriture fait un usage très limité de la métaphore ; elles sont peu fréquentes et généralement assez plates, relevant par exemple du cliché ou du lieu commun.
Ce style varie parfois en raison de l'intertextualité, lorsque par exemple Houellebecq parodie le style d’un autre écrivain. Dominique Noguez note par exemple des traits balzaciens dans une phrase comme « Et si le voyageur éphémère veut bien rappeler à sa mémoire... », camusiens dans le début de la phrase « Assisté à la mort d’un type, aujourd’hui... », ou bien des formes similaires à Lautréamont dans des descriptions poétiques du paysage[21].
Mais le plus généralement, le style est autonome, lié seulement aux changements de registres de langue : Houellebecq utilise parfois un registre soutenu ou littéraire, dans certains passages ou de manière très ponctuelle (termes, tournures, conjugaisons), à l'exemple de « Mais eût-elle même suivi pendant vingt-cinq ans un régime amaigrissant de la plus terrifiante sévérité que son sort n’en eût pas été notablement adouci ». Mais le plus généralement, l'écrivain utilise un registre courant du français, décrit par Noguez comme « celui de la prose des articles de vulgarisation scientifique », tendant souvent vers le registre de la langue parlée (« tout ce genre de truc »)[21].
- « Jeff Koons venait de se lever de son siège, les bras lancés en avant dans un élan d'enthousiasme. Assis en face de lui sur un canapé de cuir blanc partiellement recouvert de soieries, un peu tassé sur lui-même, Damien Hirst semblait sur le point d'émettre une objection ; son visage était rougeaud, morose. Tous deux étaient vêtus d'un costume noir — celui de Koons, à fines rayures — d'une chemise blanche et d'une cravate noire. Entre les deux hommes, sur la table basse, était posée une corbeille de fruits confits à laquelle ni l'un ni l'autre ne prêtait aucune attention ; Hisrt buvait une Budweiser Light. » — La Carte et le Territoire, 1er paragraphe.
Le style se caractérise également, selon Noguez, par « toute une série des phénomènes lexicaux ou syntaxiques » renforçant le sens d’un aspect prosaïque ou terne d'une chose, ou traduisant l'absence d’émotion ou la déprime du narrateur. A travers par exemple l’emploi de nombreuses litotes, des descriptions et détails anodins. Les critiques remarquent les fins de paragraphes composées d’une phrase simple et banale, « impliquant une certaine résignation » ou une plénitude heureuse.
- « Il n’arrivait plus à se souvenir de sa dernière érection ; il attendait l’orage » — Les Particules élémentaires p.27
- « Je prononce quelques phrases sur les normes scandinaves et la commutation des réseaux ; Schnäbele, sur la défensive, se replie sur sa chaise ; je vais me chercher une crème caramel » — Extension... p.68
Le style se révèle également par de nombreux autres procédés. L’auteur emploi régulièrement des adjectifs (souvent négatifs) de manière inhabituelle ou surprenante, pour signifier les jugements péremptoires, sans nuance ou hâtifs du narrateur ou des personnages.
- « Le papier peint était décourageant ».
- « C’est un slow magnifique, d’une beauté surréelle. »
Le style de Houellebecq se caractérise également par une importance du métalangage, avec l'emploi régulier de l'italique typographique. Cet procédé signale par exemple un niveau de discours différent, ou « tous ces moments de pause où le texte réfléchit ou attire l’attention sur lui-même[22] ».
- « Olga cependant, une fille de toute façon pas très protéines, préférait la confiture de fraises de bois […] » — La Carte... p. 102
Noguez remarque également l'abondance des marques lexicales ou grammaticales de la scientificité, l'emploi d’une riche panoplie de formes adverbiales destinées à pondérer les énoncés et à leur donner un caractère inconstestable, qu'il justifie par l'ambition d'un discours de vérité, plus proche de l'essai ou de l'étude sociologique que du roman. Cet aspect est peut-être renforcé par l'usage du name dropping.
- « Ce n'est pas aussi compliqué qu'on le raconte, les relations humaines: c'est souvent insoluble, mais c'est rarement compliqué. » — Plateforme[23]
Selon Simon St-Onge, l'ensemble de ces procédés vise à mettre en évidence « la précarité des pratiques langagière »[14]. Pour Roger Célestin, ce choix stylistique est peut-être une continuation de l’écriture qualifiée de « neutre » ou « objective » du roman existentialiste et du Nouveau roman, ou bien des ambitions du structuralisme pour un style « scientifique »[24]. Pour d’autres critiques[25], le choix de ce style plat prend encore son sens par opposition à l’écriture du début du XXe siècle, ou bien par une opposition comparable entre le style Flaubert et celui de Proust « où la métaphore est essentielle, vitale ». Par ce choix stylistique, l’intention de Houellebecq serait peut-être de mieux refléter notre époque moderne et les pratiques textuelles contemporaines.
L'amalgame de discours
- « [Extension du domaine de la lutte] donne l’impression de n’être composé que de citations, d’emprunts, jusqu’à la parole du narrateur lui-même. On y sent une méfiance totale envers le langage, comme le soupçon que chaque mot est suspect, impur, inauthentique, fourvoyé, repoussé de son sens, d’un sens, du sens. » — Marek Bieńczyk[14]
L’écriture de Houellebecq est un amalgame de différents types de discours rassemblés dans un même texte. Ces discours se différencient par exemple par leur fonctions (démonstratives, rhétoriques), leur langage (publicitaire, bureaucratique, (pseudo-)scientifique, journalistique), ou leur genres littéraires (poésie, roman, biographie). Ce discours prend parfois la forme d'emprunts à de véritables textes de leur domaine (slogans publicitaire, mode d'emploi technique).
Selon St-Onge, cet emploi de discours multiples vise à montrer la malléabilité des pratiques langagières. St-Onge souligne aussi qu'il existe toujours au moins un discours « signalant, de différentes façons, le doute qui devrait peser contre ces pratiques ». La tension créée par leur « inadéquation discursive » devient également une source de l'expérience esthétique du lecteur[14].
Réception et critiques
- « L’œuvre de Michel Houellebecq donne lieu à des jugements radicalement opposés. Pour certains critiques il serait le plus grand écrivain contemporain, pour d’autres son écriture relèverait de la nullité littéraire. » — Reynald Lahanque[26]
- Critique du style
Un aspect des critiques concerne le style d'écriture de Houellebecq (voir ci-dessus). Pour certains commentateurs, l'absence de style, ou bien ce « style plat » expliqué comme l'imitation du langage quotidien et des discours abêtissants des magazines, ne serait pas compatible avec l'écriture romanesque et le style littéraire, et serait plus proche du « roman de gare[27].
- « Le lecteur, lui, s’y retrouve parce qu’il ré-entend, en condensé narratif, le style d’esprit des magazines (…) il n’en revient pas d’y retrouver ses derniers mots et objets quotidiens, ses tics et tendances du moment, qui n’avaient pas encore trouvé leur romanesque. Peu importe. On est là en plein mimétisme, ersatz de mimesis et fort loin de cette littérature qui fait sourdre la chair du monde par la peau » — Jean-Philippe Domecq[28]
- « Houellebecq peut écrire autant de mauvais dialogues qu’il veut, là n’est pas le problème. Le problème est qu’on lui attribue le titre de (bon) romancier, et que lui-même parle de « poésie » à propos de son écriture. […] Mais l’effet « je bande ; il pleut » est un peu éculé et facile - en tout cas, pas de quoi revendiquer un style. » — Raphaël Meltz[27]
À l'inverse, d'autres commentateurs soulignent l'aspect novateur de cette écriture et son adéquation avec le roman moderne ou la critique du langage.
- « C’est bien sur ce terrain qu’il faut situer le talent propre de Houellebecq : souvent, l’effet de dévoilement passe par le fait de décrire d’un ton neutre, d’adopter le mode du simple constat, mais en faisant « le pas de côté » qui suffit pour dénaturaliser les comportements et les dires ordinaires, pour en faire percevoir l’étrangeté, et leur ôter leur sérieux. » — Lahanque[26]
- Critique du projet littéraire
- « Dire que cette observation de la société est celle d’un génie peut paraître, somme toute, assez exagérée. Or les idées « sociologiques » de Houellebecq ne vont pas beaucoup plus loin. Quant aux idées « scientifiques » sur la génétique, elles sont du niveau de n’importe quelle interview d’un chercheur dans un magazine. » — Meltz[27]
- Critique des stratégies éditoriales
Un autre aspect important des critiques concerne l'importante campagne promotionnelle qui entoure la sortie des nouveaux romans de Michel Houellebecq, et l'attention portée autour de sa personne. Les critiques relèvent ainsi le rôle et les stratégies de ses maisons d'éditions, l'importante médiatisation à travers de très nombreux articles dans la presse française, la conjonction de la rentrée littéraire française et l'important tapage médiatique autour des attributions de prix littéraires, ou les controverses liées aux propos provocateurs des personnages de roman ou de l'auteur lui-même. Des nombreux commentateurs suggèrent ainsi que la qualité littéraire des romans serait usurpée, et que le succès des romans proviendrait principalement d'un effet de mode et d'une très efficace stratégie commerciale. Pour illustrer ces stratégies, Éric Naulleau mentionne par exemple qu'avant la sortie en librairie du roman La Possibilité d'une île, seuls quelques rares exemplaires avaient été soumis à des critiques soigneusement sélectionnés, renforçant ainsi l'attente et la curiosité du public sans permettre un large éventail de critiques.
D'autres commentateurs expliquent que les stratégies éditoriales et médiatiques ne retirent pas la qualité de l'œuvre, que « le succès ne signifie pas la médiocrité », et ils regrettent que les critiques littéraires ou journalistiques s'éloignent trop souvent de l'analyse littéraire des romans voire de leur simple lecture[26] : « Autour du phénomène Houellebecq, tout le monde oublie qu’il faut parler de littérature[27] » (Meltz)
- Critique des idées de l'auteur
Un autre aspect des critiques concerne les idées politiques, morales et philosophiques soutenues par les personnages et le narrateur des romans, ou bien énoncées par l'auteur. L'aspect scandaleux ou provocateur de certains de ces points de vue a donné lieu à différentes interprétations (racisme de l'auteur, xénophobie, jeu médiatique...) et a donné lieu à des controverses médiatiques et parfois des procédures judiciaires.
Liste des œuvres
Romans
- 1994 : Extension du domaine de la lutte, Éditions Maurice Nadeau.
- 1998 : Les Particules élémentaires, Flammarion, lauréat du prix Novembre, « meilleur livre de l'année ».
- 2001 : Plateforme, Flammarion.
- 2005 : La Possibilité d'une île, Fayard, lauréat du prix Interallié.
- 2010 : La Carte et le Territoire, Flammarion, lauréat du prix Goncourt.
Poésie
- 1988 : « Quelque chose en moi », La Nouvelle Revue de Paris, Éditions du Rocher.
- 1992 : La Poursuite du bonheur, La Différence, lauréat du Prix Tristan Tzara.
- 1995 : La Peau, poèmes, livre d'artiste avec Sarah Wiame (six cent quatre-vingts exemplaires).
- 1996 : La Ville, poèmes, livre d'artiste avec Sarah Wiame (vingt-cinq exemplaires).
- 1996 : Le Sens du combat, Flammarion, lauréat du Prix de Flore.
- 1997 : Rester vivant suivi de La Poursuite du bonheur, édition revue par l'auteur, Flammarion.
- 1999 : Renaissance, Flammarion.
- 2000 : Poésies, J'ai lu.
- 2010 : Poésie, Flammarion.
Essais
- 1991 : H.P. Lovecraft. Contre le monde, contre la vie, éditions du Rocher.
- 1991 : Rester vivant, méthode, La Différence.
- 1998 : Interventions, recueil d'articles, Flammarion.
- 2009 : Interventions 2, recueil d'articles, Flammarion.
Textes et nouvelles
- 1993 : Contribution à Genius Loci, collectif, La Différence, coll. « Mobile matière ».
- 1995 : « Approches du désarroi », Objet perdu. Idées - Fictions - Images, album collectif, Parc.
- 1997 : Une nouvelle dans Dix, recueil de nouvelles collectif, Grasset/Les Inrockuptibles.
- 1997 : Participation à « La Question pédophile », L'Infini, n°59, Gallimard.
- 2000 : Lanzarote, récit sur photographies, Flammarion.
- 2000 : « Rudi », Elle, n°1648, supplément « Une nouvelle inédite ».
- 2000 : « La Privatisation du monde », L'Atelier du Roman, n°23.
- 2000 : Rédaction de l'article « Neil Young » dans le Dictionnaire du Rock, Robert Laffont, coll. « Bouquins ».
- 2002 : Lanzarote et autres textes, Librio.
- 2002 : Europe Endless, auto-publication.
- 2002 : Participation à Balade en Seine et Marne. Sur les pas des écrivains de Dominique Noguez, Éditions Alexandrines.
- 2003 : « J'ai un rêve », Bordel, n° 3, Flammarion.
- 2004 : Une nouvelle dans Des nouvelles du Prix de Flore, Flammarion.
- 2005 : Rester vivant et autres textes, Librio.
Préfaces
- 1991 : L'Odeur des Jacinthes de Remy de Gourmont, anthologie poétique, choix et présentation de Michel Houellebecq, La Différence.
- 1998 : Postface au SCUM Manifesto de Valérie Solanas, Mille et une nuits.
- 2003 : Préface à Érotoscope de Tomi Ungerer, Taschen.
- 2003 : « Préliminaires au positivisme », préface à Auguste Comte aujourd'hui, collectif, Éditions Kimé.
- 2005 : Préface à Théorie générale de la religion ou théorie positive de l'unité humaine d'Auguste Comte, Mille et une nuits.
- 2008 : Introduction à Jeff Koons : Versailles, catalogue d'exposition, Éditions Xavier Barral.
- 2010 : Préface à Un roman français de Frédéric Beigbeder, Le Livre de Poche.
Correspondance
- 2008 : Ennemis publics, correspondance avec Bernard-Henri Levy, Flammarion/Grasset.
Filmographie
- Comme réalisateur
- 1978 : Cristal de souffrance, court métrage.
- 1982 : Déséquilibres, court métrage.
- 2001 : La Rivière, court métrage.
- 2008 : La Possibilité d'une île[29].
- Comme scénariste
- 1999 : Extension du domaine de la lutte, en collaboration avec Philippe Harel
- 2004 : Monde extérieur de David Rault, co-écrit avec Loo Hui Phang
- Comme participant
- 2001 : Apparition dans L'Érotisme vu par Christine Angot de Laetitia Masson
- 2002 : Plateforme. Une lecture, réalisé par Michel Meyer, AMH Productions.
- 2005 : Houellebecq, entretien, édition dirigée par Christian Fevret, éditions indépendantes[30].
Discographie
- Le Sens du combat (1996), lecture de poèmes du recueil du même nom sur fond de musique improvisée avec Jean-Jacques Birgé et Martine Viard, éd. Radio-France (France Culture)
- Présence humaine (2000), disque où Michel Houellebecq chante certains de ses textes sur une musique de Bertrand Burgalat ; disque sorti chez Tricatel
- Établissement d'un ciel d'alternance (2007), lecture de poèmes avec accompagnement musical du compositeur Jean-Jacques Birgé (GRRR, dist. Orkhêstra)
Adaptations
- Livres audio
- (de) Plattform (2004), Der Audio. (ASIN B0002PQ0X4)
- Les Particules élémentaires (2006), interprété par Guy Moign, éd. Livraphone, dist. Les Belles Lettres.
- (de) Die Möglichkeit Einer Insel, interprété par Stefan Hunstein, Der Audio. (ASIN B000GBEPYK)
- Théâtre
- Extension du domaine de la lutte, mise en scène de Philippe Guyomard, Festival d'Avignon, 1998
- Extension du domaine de la lutte, mise en scène d'Helena Waldmann, Théâtre de Lucerne, Suisse, 2001.
- Platforme, mise en scène de Johan Simons, Théâtre national de Strasbourg, 2008.
- En quête de bonheur : oratorio poétique et philosophique, de Voltaire à Houellebecq, mise en scène d'Arnaud Meunier, Maison de la Poésie, 2008.
- Cinéma et télévision
- (de) Udvidelse af kampzonen, téléfilm, réalisé par Jens Albinus, 2002.
- Les Particules élémentaires, réalisé par Oskar Roehler, 2006.
- Poèmes mis en musique[31]
- « Que tout ce qui luit soit détruit… » (extrait de Renaissance), sur l'album Helium Vola du groupe éponyme, 2001.
- « La fille » (extrait de La Poursuite du bonheur), sur l'album Liod d'Helium Vola, 2004.
- « La possibilité d'une île » (extrait de La Possibilité d'une île), sur l'album Comme si de rien n'était de Carla Bruni, 2008.
Influence et références de l'œuvre de Houellebecq
L'œuvre de Houellebecq ou l'auteur lui-même ont servi d'inspiration à diverses œuvres littéraires, parodiques, musicales ou artistiques :
- Dans Pierre Mérot, Arkansas, Robert Laffont, 2008 (l'un des personnages principaux, Kurtz, est une caricature de Houellebecq)
- L'album Préliminaires d'Iggy Pop est inspiré de La Possibilité d'une île[32].
- « Les Testicules alimentaires par Michel Ouelburne », dans Rentrée littéraire « présentée par Fabrice del Dingo », Lattès, 1999.
- La Tarte et le Suppositoire par Michel Ouellebeurre/Fabrice del Dingo, Éditions de Fallois, 2011.
Controverses médiatiques
Dans un entretien accordé au magazine Lire suite à la sortie de Plateforme en 2001, Michel Houellebecq déclarait entre autres : « La religion la plus con, c'est quand même l'islam. Quand on lit le Coran, on est effondré... effondré. » Il déclare également, dans la même interview que « les juifs sont plus intelligents et plus intéressants que la moyenne »[33]. Il est alors accusé d'islamophobie ou de racisme anti-musulmans par diverses associations musulmanes. A l'audience, le romancier avait revendiqué le droit de critiquer les religions monothéistes : « Les textes fondamentaux monothéistes ne prêchent ni la paix, ni l'amour, ni la tolérance. Dès le départ, ce sont des textes de haine »[34]. Le MRAP et la Ligue française des droits de l'homme qui lui intentent un procès sont déboutées, le tribunal constatant que les propos de Michel Houellebecq relevaient du droit à la critique des doctrines religieuses et considérant que la critique d'une religion ne pouvait s'apparenter à des propos racistes, quant à eux interdits par la loi française[35].
Dans la même interview à Lire, Houellebecq a déclaré : « La prostitution, je trouve ça très bien. Ce n'est pas si mal payé, comme métier… ». Dans cette même interview, à propos des guerres dans le tiers-monde, il affirme : « Bien sûr qu'il y a des victimes dans les conflits du tiers monde, mais ce sont elles qui les provoquent. Si ça les amuse de s'étriper, ces pauvres cons, qu'on les laisse s'étriper ». [pertinence]
Michel Houellebecq a déclaré[36] la sympathie qu'il avait pour le mouvement raëlien (son roman La Possibilité d'une île en est d'ailleurs inspiré en partie). À la lecture du roman, il apparaît toutefois que cette « sympathie » ne se rapporte en aucun cas à une adhésion aux croyances raëliennes, étant donné la manière dont sont présentés la secte et son gourou (la description des dirigeants de la secte oscille entre leur ridicule et leur talent pour la manipulation, et le gourou lui-même semble ne pas croire à son propre dogme). [pertinence]
En avril 2011, il a accusé les écologistes français de "collaboration" avec l'islamisme. Il a déclaré "Il y a quand même un surcroît revendicatif de la part des musulmans depuis quelques années, on ne peut pas le nier" dans une interview réalisée le 31 mars à l'Institut Français d'Israël à Tel-Aviv. L'écrivain, qui se déclare pro-israélien, a ajouté "Donc, comme ils [les hommes politiques français] ne peuvent pas donner satisfaction aux musulmans sur tout, ils leur donnent au moins satisfaction sur le cas d'Israël en laissant tomber les juifs, comportement de collaborationniste typique"[37].
Bibliographie sur Michel Houellebecq
Biographie
- Denis Demonpion, Houellebecq, non autorisé : enquête sur un phénomène, Maren Sell Éditeurs, 2005. (ISBN 978-2-35004-022-6)
Essais
L'œuvre de Houellebecq a suscité de nombreuses publications destinées à combler l'intérêt du public : des biographies sur l'auteur, des enquêtes sur l'évènement littéraire, des critiques féroces et des hagiographies. Les études universitaires prenant pour sujet l'œuvre de Houellebecq sont relativement peu nombreuses (en 2008), preuve selon Sabine van Wesemael, d'un certain manque d'intérêt de la critique universitaire. Les quelques travaux universitaires ont des approches très diverses : lectures génériques, intertextuelles, comparatistes, stylistiques, thématiques, sociologiques ou philosophiques[38].
- Fernando Arrabal, ¡Houellebecq!, Le Cherche-Midi, 2005. (ISBN 978-84-933033-0-3)
- Olivier Bardolle, La Littérature à vif (Le cas Houellebecq), L’Esprit des péninsules, 2004. (ISBN 978-2-84636-055-5)
- Aurélien Bellanger, Houellebecq, écrivain romantique, Léo Scheer, 2010. (ISBN 978-2-7561-0256-6)
- Murielle Lucie Clement, Houellebecq, Sperme et sang, L'Harmattan, 2003. (ISBN 978-2-7475-3999-9)
- Murielle Lucie Clement, Michel Houellebecq revisité, L'Harmattan, 2007. (ISBN 978-2-296-02811-1)
- Murielle Lucie Clement et Sabine van Wesemael dir. : Michel Houellebecq sous la loupe, Faux Titre, 2007. (ISBN 978-90-420-2302-4)
- Murielle Lucie Clement (dir.) et Sabine van Wesemael (dir.), Michel Houellebecq à la une, coll. Faux-titre, Amsterdam : Rodopi, 2011. (ISBN 9789042033405)
- Michel David, La Mélancolie de Michel Houellebecq, L'Harmattan, 2011.
- Emmanuel Dion, La Comédie économique : le monde marchand selon Houellebecq, Le Retours aux sources éditions, 2011 (ISBN 978-2-35512-036-7)
- Éric Naulleau, Au secours, Houellebecq revient!, Éditions Chiflet et Cie, 2005. (ISBN 978-2-7556-0039-1)
- Dominique Noguez, Houellebecq, en fait, Fayard, 2003. (ISBN 978-2-213-61561-5)
- Jean-François Patricola, Michel Houellebecq ou la provocation permanente, Écriture, 2005. (ISBN 978-2-909240-66-4)
- Liza Steiner, Sade-Houellebecq, du boudoir au sex-shop, Paris, L'Harmattan, 2009. (ISBN 978-2-296-07536-8)
- Thomas Steinfeld, Das Phänomen Houellebecq, Dumont, 2001 (ISBN 978-3-7701-5623-8)
- collectif : Perspectives Houellebecq, recueil de textes et documents réalisé par l'Association des amis de Michel Houellebecq, 2005- avec, en DVD le film réalisé par Michel Meyer Une lecture de Plateforme. Édité par AMH www.houellebecq.info
- Bruno Viard, Houellebecq au laser. La faute à mai 68, Éditions Ovadia, coll. « Chemin de pensée », 2008 (ISBN 978-2-915741-33-9)
- Sabine van Wesemael (éd.), Michel Houellebecq, Rodopi, 2004 (ISBN 978-90-420-1743-6)
- Sabine van Wesemael, Houellebecq : le plaisir du texte, L’Harmattan, 2005 (ISBN 978-2-7475-8079-3)
Articles sur l'œuvre
Au fil des années, des centaines d'articles de magazines et journaux, en France et à l'étranger, ont présenté la sortie des nouveaux romans de Michel Houellebecq, les évènements et prix littéraires auxquels il participait, ou les différentes polémiques médiatiques entourant ses romans ou ses déclarations. Ci-dessous quelques articles retenus pour leur analyse originale ou approfondie de l'œuvre de Michel Houellebecq :
- (en) Jack I. Abecassis, The Eclipse of Desire: L'Affaire Houellebecq, in: MLN 115(4), 2000 (801-826) [réf. nécessaire]
- Jean-François Chassay, Apocalypse scientiste et fin de l’humanité: Les particules élémentaires de Michel Houellebecq, in Pascal Brissette et al. (ed.): Écritures hors-foyer: comment penser la littérature actuelle?, Montréal 2002 (171-188)
- Till R. Kuhnle & Saskia Wiedner (dir.), Contacts : Le désir du canon. L’esthétique de la citation dans le roman français / francophone post-soixante-huitard. / Dossier de la revue Lendemains, 32 – 126/127 Tübingen : Narr 2007, 89-172. Plusieurs articles. (introduction et sommaire
- (en) Jonas Vesterberg, « The Sexual Political Economy of Postmodernity: An Introduction to Critical Theory in the Works of Michel Houellebecq », Chapel Hill (NC) 2003
Témoignages
- Lucie Ceccaldi, L'Innoncente, éd. Scali, 2008 (ISBN 978-2350122564)
- Juremir Machado da Silva, En patagonie avec Michel Houellebecq, trad. Erwan Pottier, CNRS Éditions, 2011 (ISBN 978-2271072481)
Association
« Les amis de Michel Houellebecq » est un association littéraire, aujourd'hui disparue[39]. Elle éditait Houelle, un bulletin de littérature et d'informations consacré à l'auteur.
Notes et références
- [1] Denis Demonpion, Houellebecq non autorisé, enquête sur un phénomène, Maren Sell, 2005. Voir également
- Lire : le magazine littéraire. L'actualité de la littérature française et de la littérature étrangère.
- Michel Houellebecq, enfin !, Le Monde, 8 novembre 2010 Alain Beuve-Méry,
- Denis Demonpion, Houellebecq non autorisé: enquête sur un phénomène,, 2005, page 152.
- « Ce sont eux les premiers qui ont cru en Houellebecq » sur le site de La Montagne, 9 novembre 2010.
- Frédéric Beigbeder, dans une nouvelle écrite en 2001, intitulée Je suis un écrivain normal. Houellebecq racontera les coulisses de cet acte de reconnaissance publique, en particulier le soutien qu'il semble avoir reçu de
- Houellebeq et l'ère du flou
- Celui-ci viendra témoigner en faveur de Houellebecq dans le procès qui lui sera intenté à l’occasion de ses déclarations sur l'islam.
- Le roi Houellebecq sacré enfin par le Goncourt, France Soir, 8 novembre 2010
- Bruno Viard
- Sandrine Rabosseau, « Houellebecq et le renouveau du roman expérimental »
- Frédéric Sayer
- Julia Pröll, « La poésie urbaine de Michel Houellebecq : sur les pas de Charles Baudelaire ? »
- Simon St-Onge, « De l'esthétique houellebecquienne »
- Walter Wagner, « le bonheur du néant : une lecture schopenhauerienne de Houellebecq », Floriane Place-Verghnes, « Houellebecq / Schopenhauer : souffrance et désir gigognes »
- ISBN 978-2-290-32123-2), p. 339 Plateforme (2001), Michel Houellebecq, éd. J'ai lu, 2007 (
- ISBN 2-290-34952-6), p. 100 Extension du domaine de la lutte (1994), Michel Houellebecq, éd. J'ai lu, coll. Nouvelle génération, 2005 (
- Jean-Philippe Domecq, La Situation des esprits Voir par exemple, Eric Naulleau, Au secours, Houellebecq revient !, Naulleau et
- Entretien avec F. Martel, p.199 — cité par Noguez, 2003 p.100
- Houellebecq. Entretien dans Nouvelle Revue Française (?)
- Noguez et 2003 p.97-108
- Noguez
- ISBN 978-2-290-32123-2), p. 159 Plateforme (2001), Michel Houellebecq, éd. J'ai lu, 2007 (
- Roger Célestin, « Du style, du plat, de Proust et de Houellebecq »
- cf. Walter Goodman
- Cités, n°45, 2011, p.180-186 Reynald Lahanque, « Houellebecq ou la platitude comme style », in
- Raphaël Meltz, dans R de réel, vol. A, janvier 2000
- Jean-Philippe Domecq dans La Situation des esprits
- Site officiel du film La Possibilité d'une île.
- Notice DVD Houellebecq, Bibliothèque nationale de France, consulté le 27 septembre 2011.
- Poèmes de Houellebecq mis en musique, MusicBrainz, consulté le 30 septembre 2011.
- (en) « Iggy Pop to release jazz album indebted to French literature », New Musical Express, 2 mars 2009
- Lire, septembre 2001 [lire en ligne] Propos recueillis par Didier Sénécal pour le magazine
- Le Monde, 22 octobre 2002
- Tribunal correctionnel de Paris, 17e chambre, 22 octobre 2002 ; Gazette du Palais, 2 octobre 2003, no 275, p. 14, note Patrice Battistini.
- Raël », L'Illustré, décembre 2003, Suisse [lire en ligne] « Houellebecq, le nouvel alibi de
- lire en ligne] Houellebecq accuse les écologistes de «collaboration» avec l'islamisme, Libération, avril 2011[
- en ligne Arnaud Genon, "Approches de Houellebecq", dans Acta Fabula, Mars 2008 (Volume 9, numéro 3),
- Association « Les amis de Michel Houellebecq », consulté le 3 octobre 2011.
Voir aussi
Liens externes
- Site officiel
- Catégorie Michel Houellebecq de l’annuaire dmoz
Catégories :- Ingénieur agronome
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