Abolition De L'esclavage

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Abolition de l'esclavage

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L'abolition de l'esclavage constitue l'acte juridique d'interdire la pratique esclavagiste. Si on trouve historiquement des exemples ponctuels et localisés d'affranchissement des esclaves, l'interdiction légale de l'esclavage, étendue à toutes les catégories de population, reste rare jusqu'à l'époque contemporaine. À la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, un mouvement historique d'ampleur internationale, consécutif à l'émergence de l'abolitionnisme, a conduit à l'abolition de l'esclavage au sein des États américains et des sociétés colonisées par l'expansion européenne. Au XXe siècle, l'interdiction de l'esclavage s'est progressivement étendue à l'ensemble des États de la planète.

Sommaire

Précédents historiques

Des interdictions ponctuelles et localisées

Selon l'historien du colonialisme Yves Benot, la première abolition connue est celle de l’archonte grec Solon au VIe siècle av. J.-C.[1]. Sa législation, la seisakhtheia ou libération des dettes, ne concerne cependant qu’une catégorie très particulière de la population, les citoyens athéniens asservis pour dettes. Elle interdit toute créance garantie sur la personne du débiteur et l'interdiction de vendre un Athénien libre, y compris soi-même. Solon essayait d'enrayer la crise économique et sociale que traversait Athènes : l'esclavage pour dettes des paysans, qui constituaient la base de la démocratie athénienne, prenait de telles proportions qu’il mettait en danger le fonctionnement de la cité-État. Toujours pendant la période antique, les Esséniens auraient condamné l'esclavage si l'on en croit Flavius Josèphe[2].

À partir du VIIIe siècle l'esclavage rural, hérité de l'Antiquité, est progressivement remplacé par le système du servage en Europe occidentale[3]. Aucune législation ne vint cependant mettre un terme officiel à cette pratique. Dans le royaume de France, une ordonnance de Louis X le Hutin, datée de 1315, proclame que le sol de France affranchit quiconque y pose le pied[4]. On trouve des traces tardives et ponctuelles de l’application de ce texte par les parlements français au XVIe siècle. À Bordeaux, en 1571, il est invoqué pour justifier la libération d’une cargaison d’esclaves noirs, transportée par un négrier normand qui prend la fuite[5]. L'application de l'ordonnance royale sera cependant strictement circonscrite au territoire métropolitain, ne remettant à aucun moment en cause la participation active de la France au commerce triangulaire et à la mise en place d'une économie esclavagiste dans ses colonies antillaises. Avec le développement de la traite, la législation évolua sur le sol de la métropole dans un sens de plus en plus défavorable aux esclaves noirs : l'affranchissement fit place à la tolérance de l'esclavage (édit d'octobre 1716) puis au strict contrôle du séjour des Noirs (déclaration royale de 1738)[6].

En Europe, l'esclavage connaît un renouveau avec le début de l'expansion européenne au XVe siècle. L'esclavage des Indiens d'Amérique, pratiqué dès l'arrivée de Christophe Colomb sur Hispaniola, est progressivement constitué en problème politique. Le souverain espagnol Charles Quint commence par l'autoriser, puis l'interdit en 1526 dans tout son empire sur recommandation de son Conseil des Indes. Dès la fin du XVe siècle, la papauté tente de mettre un terme à la traite et condamne l'esclavage : c'est le cas de Pie II, de Pie V, d'Urbain VIII ou encore de Benoît XIV[7]. Le 2 juin 1537, le pape Paul III l'interdit à son tour en termes vigoureux dans sa lettre Veritas ipsa, suivie le 29 mai de la bulle officielle Sublimis Deus. La controverse de Valladolid suivra treize ans plus tard. Le Nouveau Monde est toutefois loin de Rome, les nouvelles qui en parviennent ne sont que celles que des témoins peuvent ou veulent en donner, et il n'est par ailleurs « point de droit possible sans force pour le faire appliquer » : la bulle du pape sera complètement ignorée, en dépit d'actions de Bartolomé de Las Casas et d'une partie des évêques.

La liberté conquise : révoltes et marronages

L'émergence de multiples formes de résistance peut être considérée comme une donnée structurelle des sociétés esclavagistes. Les guerres serviles sous la République romaine puis, à partir du XVIe siècle, le marronnage, constituaient des formes de contestation de l'esclavage par l'esclave. Les Marrons fuyaient de la propriété de leur maître et partaient se réfugier dans des lieux inaccessibles où ils se regroupaient parfois pour former des sociétés organisées capables de s'organiser contre les chasseurs ou les armées envoyés à leurs trousses, comme le montre l'exemple emblématique du quilombo brésilien de Palmares. La rébellion des Zandj contre le pouvoir des Abbassides entre 869 et 883 dans le sud de l'Irak constitue historiquement l'une des principales révolte d’esclaves noirs.

Le XVIIIe siècle : une remise en cause progressive

L'argumentaire anti-esclavagiste

Les arguments philosophiques et moraux

Dès le milieu du XVIIIe siècle l'esclavage devient un sujet fréquemment évoqué par les philosophes des Lumières : Montesquieu, Voltaire, Rousseau, Raynal (secrètement épaulé par Diderot) écriront tous sur le sujet. Si la dénonciation morale de l'esclavage est fréquente, elle franchit plus rarement le cap de la remise en cause du système esclavagiste existant dans les colonies[8]. D'autre part, plusieurs encyclopédistes ont investi leur fortune dans le commerce triangulaire[7].

De façon isolée, Smaragde, l'abbé de Saint-Mihiel, avait réclamé dès le IXe siècle l'abrogation de l'esclavage [9].

Les arguments économiques

Dans les années 1760 émerge chez les économistes libéraux et les physiocrates français une condamnation économique de l'esclavage. Considéré comme moins productif que le travail libre, le système esclavagiste apparaît aussi pour ces auteurs comme un frein au développement du marché intérieur. Adam Smith écrivait ainsi que « l'expérience de tous les temps et de tous les pays s'accorde, je crois, pour démontrer que l'ouvrage fait par des mains libres revient définitivement à meilleur compte que celui qui est fait par des esclaves. »[10] Ces arguments, qui trouvent en France dans le comte de Mirabeau un relai fidèle, permettront de rallier une partie des milieux d'affaire.

Devant la condamnation morale qui se généralisera au XIXe siècle, les esclavagistes français se replieront néanmoins derrière des arguments économiques opposés : sans l'esclavage, affirmaient-ils, la prospérité de la France ainsi que sa position dans le concert des nations serait mise en danger.

Les premières sociétés anti-esclavagistes

À la fin des années 1780, des sociétés anti-esclavagistes sont fondées quasi-simultanément aux États-Unis, en Grande-Bretagne et en France. Leur travail de dénonciation, qui se place principalement sur le terrain moral, permet de diffuser à une large échelle l'information existant sur les conditions de vie des esclaves. En attestent le succès des pétitions des années 1788-1789 demandant un débat parlementaire sur l'esclavage en Angleterre ou la revendication de l'abolition de l'esclavage dans les colonies dans une cinquantaine de cahiers de doléance français en 1789[11].

L'intensification des révoltes d'esclaves

Le XVIIIe siècle se caractérise par une recrudescence des révoltes d'esclaves dont le nom des leaders connut une postérité importante dans toute l'Europe. Makandal, chef des insurgés de 1748 à Saint-Domingue, Orookono, leader des marrons de Surinam ou Moses Bom Saamp en Jamaïque sont autant de figures qui ont nourri le mythe du Spartacus dont Raynal se fit l'écho dans son Histoire philosophique et politique des établissemens & du commerce des européens dans les deux Indes.

Le point d'orgue de cette « chaîne des insurrections » constitue la révolution haïtienne (1791 à 1804), première révolution anti-esclavagiste du continent américain. Les noirs libres et les esclaves de la colonie française de Saint-Domingue se sont rebellés sous la direction de François Dominique Toussaint Louverture puis de Jean-Jacques Dessalines, tous deux anciens esclaves émancipés. La République d'Haïti, proclamée en 1804, devient alors le deuxième État indépendant du continent après les États-Unis.

Voies nationales de l'abolition

Au Royaume-Uni

« Am I not a man and a brother ? » Illustration du célèbre médaillon antiesclavagiste de William Hackwood, vers 1787.

Au Royaume-Uni, le mouvement anti-esclavagiste s'inscrit dans le sillage du renouveau religieux impulsé par le fondateur du méthodisme, le prédicateur John Wesley, et plus largement dans une perspective évangélique. Les Quakers en sont les précurseurs, mais c'est avec la première des associations anti-esclavagistes non exclusivement quaker, la « Société pour l'abolition de la traite » (Anti-Trade Slavery Society) créée en 1787, que le combat abolitionniste prendra toute son ampleur dans le monde britannique est[12]. Modérée dans ses objectifs, elle vise non à abolir l'esclavage en tant que tel dans les colonies britanniques, mais à en tarir la source en mettant fin à la traite négrière dans le cadre du commerce triangulaire[13]. Cet « abolitionnisme pragmatique » ne détourne pas la société de son objectif ultime, à savoir abolir la condition d'esclave elle-même : elle espère simplement « qu'en tarissant l'esclavage à la source, on obligera les maîtres à mieux traiter leurs esclaves puis à les affranchir, afin de combler le déficit de main-d'œuvre provoqué par l'arrêt de la traite »[14].

Son action se manifeste par un travail de mobilisation de l'opinion publique britannique, doublé d'une action politique au sein même du Parlement. Elle multiplie à cet effet les campagnes de distribution de tracts, récolte les témoignages des esclaves et met en avant les atrocités commises à leur encontre. Elle s'appuie ainsi sur la publication du témoignage d'Olaudah Equiano, un ancien esclave calviniste connu sous le nom de baptême de Gustavus Vassa[15], un des rares livres de témoignage sur la traite vue du côté des Africains déportés[16]. La sensibilisation et la propagande trouve son aboutissement dans l'élaboration de pétitions qui sont régulièrement déposées devant les parlementaires de la Chambre des Communes et des Lords.

William Wilberforce

Son principal relais au niveau parlementaire est William Wilberforce, un jeune député méthodiste qui s'est fait connaître par son implication dans la lutte contre le travail des enfants. Cependant, confronté à la violente opposition des planteurs, il n'obtient pas des Communes la loi d'abolition de la traite en 1788. L'autre personnalité marquante du mouvement est le quaker Thomas Clarkson qui joue un rôle de propagandiste efficace auprès de la population britannique : diffusion d'information, organisation de comités abolitionnistes locaux ou de conférences, et plus largement élaboration d'un argumentaire bien huilé. Pris comme modèle pendant un demi-siècle par tous les abolitionnistes d'Europe, ce bréviaire de l'anti-esclavagiste réunissait des considérations morales et religieuses à des arguments d'ordre économique : l'augmentation de la productivité attendue des affranchis rendraient l'abolition bénéfique d'un point de vue économique pour les planteurs[17].

Les campagnes pétitionnaires se multiplient dès lors fortement : en 1792, 500 pétitions réunissent 390 000 signatures[13]. En réaction à cette revendication, le Conseil privé de la Couronne diligente en 1788 une enquête sur les conditions de la traite. En 1796, sous l'impulsion de Wilberforce, la Chambre des Communes vote l'abolition de la traite négrière, différée, du fait de l'opposition de la Chambre des Lords[13], au 23 février 1807 lorsque Wilberforce obtient un vote favorable des Communes à une large majorité[18].

L'interdiction de la traite obtenue pour la Grande-Bretagne, les abolitionnistes britanniques, menés par l' African Institution continuent leur travail de propagande pour étendre l'interdiction du commerce triangulaire à l'ensemble des nations. L'État britannique se fait désormais champion de la lutte contre la traite. Il obtient le 8 février 1815 au congrès de Vienne que les belligérants approuvent une « déclaration sur l'abolition de la traite des Nègres », contraignant ainsi Louis XVIII à intégrer cette interdiction au droit français, « malgré l'opposition persistante des armateurs qui continuaient la traite clandestinement »[19]. Le zèle britannique était d'autant plus important que la chasse aux bateaux négriers dans laquelle était engagée la Royal Navy lui permettait de s'assurer plus facilement des points d'appuis sur la côte africaine[20].

En 1823, la création de la Society for the Mitigation and Gradual Abolition of Slavery, plus connue sous le nom d' Anti-slavery society, marque le passage vers la revendication de l'abolition graduelle de l'esclavage[17]. Ce parti pris d'une abolition progressive s'appuie sur la conviction largement répandue, même au sein du mouvement anti-esclavagiste, que les esclaves doivent être préparés à la liberté, notamment par l'apprentissage des principes élémentaires la chrétienté. Elle entend aussi, dans une perspective cette fois plus stratégique, se rallier la part des élites économiques la plus réticente, en laissant la possibilité aux planteurs d'obtenir une période transitoire vers l'organisation du travail libre des esclaves. Après le retrait de Wilberforce en 1825, Thomas Fowell Buxton est le principal défenseur de cette position au Parlement[17].

En 1833, le flot des pétitions réclamant l'abolition de l'esclavage devient particulièrement spectaculaire : le gouvernement en reçoit cette année-là plus de 5000 réunissant au total plus d'un million et demi de signatures[21]. Le 28 août 1833, le roi Guillaume IV sanctionne l'abolition bill voté par le Parlement britannique[17]. Le texte prévoit une abolition graduelle : un délai de sept ans est accordé pour les esclaves des plantations et de cinq ans pour les esclaves domestiques ou urbains. Elle comporte aussi une clause d'indemnisation des propriétaires. Le 1er janvier 1838, l’émancipation des deux catégories d'esclaves, urbains et agricoles, est proclamée, avant l'échéance prévue par le texte de 1833 pour les esclaves des plantations.

Comme après l'abolition de la traite, l'élan des abolitionnistes britanniques n'est pas brisé par l'obtention d'une législation nationale. La British and foreign anti-slavery society succède en 1839 à l'Anti-slavery society : elle joue un rôle d'expertise, envoyant des émissaires dans le monde entier pour vérifier les conditions d'application des décrets anti-esclavagistes et informer le Parlement britannique des persistances de la traite illégale. Elle tient aussi une place prépondérante au sein du mouvement anti-esclavagiste international, participant même au financement de sociétés étrangères comparables, notamment en France[22].

En France

L'abolition révolutionnaire

En France, l'article « traite des nègres » de L’Encyclopédie rédigé en 1766 par Louis de Jaucourt condamne l'esclavage et la traite : « Cet achat de nègres, pour les réduire en esclavage, est un négoce qui viole la religion, la morale, les lois naturelles, et tous les droits de la nature humaine. »
Brissot créa en 1788 la Société des amis des Noirs dont l'objectif affirmé est l'interdiction de la traite négrière. Condorcet (Réflexions sur l'esclavage des nègres) réclame un moratoire d'une durée de 70 ans entre la fin de l'esclavage et l'accession des affranchis au statut de citoyen[23]. Malgré les efforts de ses membres éminents, comme l'abbé Grégoire, la Société des amis des Noirs ne put obtenir l'abolition de l'esclavage auprès de l'Assemblée constituante : c'est au cours de ces débats que le député Barnave s'exclame « le nègre ne peut croire qu'il est l'égal du blanc »[24]. Le 4 avril 1792, l'Assemblée nationale décide d'accorder la pleine citoyenneté à tous les libres de couleur[24]. Le 16 pluviôse an II (4 février 1794), la Convention abolit l'esclavage en avalisant et généralisant la décision unilatérale du commissaire civil à Saint-Domingue, Léger-Félicité Sonthonax, prise le 12 fructidor an I (29 août 1793).

L'abolition de l'esclavage (1849) par François-Auguste Biard - Château de Versailles

Cette abolition, certes dictée par un humanisme hérité des Lumières, avait aussi comme objet de rallier les esclaves révoltés de Saint-Domingue, face à la double menace royaliste et d'invasion anglaise[24]. Du reste, cette abolition ne sera pas appliquée dans toutes les possessions françaises d'alors : en Martinique par exemple, l'esclavage n'a pas été supprimé[25]. De plus, les affranchis sont toujours contraints au travail obligatoire dans les plantations[25].

Le rétablissement napoléonien

Par la loi du 20 mai 1802, Napoléon maintient l'esclavage dans les territoires restitués comme la Martinique à la suite du traité d’Amiens. La loi de 1802, si elle ne prévoit pas le rétablissement de l'esclavage dans toutes les colonies françaises, laisse à travers son article IV toute latitude au gouvernement pour légiférer en faveur de son rétablissement général.

En Guadeloupe, en mai 1802, une partie des soldats de couleur se rebelle. L'insurrection est écrasée. On estime que près de 4 000 personnes ont été tuées entre mai et décembre 1802, dont un millier de soldats réguliers[26]. L'esclavage est progressivement rétabli. Le 17 juillet 1802, Richepance publie un arrêté qui refuse aux gens de couleur de porter le titre de citoyens[27], qui replace les cultivateurs dans une servitude complète et qui supprime les salaires aux cultivateurs[28]. Par contre, l'arrêté consulaire du 16 juillet 1802 n'a jamais été publié[29]. Le rétablissement légal de l'esclavage est publié le 14 mai 1803. Le 26 mai 1803, la Guadeloupe revient au régime antérieur à 1789[30].

En Guyane, Victor Hugues rétablit l'esclavage par le règlement général du 25 avril 1803.

En métropole, une série de mesures discriminatoires à l'égard des populations de couleur, datant de l'Ancien régime, est de nouveau appliquée. Le 30 juin 1802, l'entrée en métropole des « Noirs, mulâtres ou autres gens de couleurs » est soumise à visa[31]. Le 8 janvier 1803, les mariages mixtes sont interdits sauf autorisation.

Napoléon Ier, de retour de l'île d'Elbe lors des Cent-Jours, décrète l'abolition de la traite négrière pour se concilier la Grande-Bretagne[32]. Sa décision sera confirmée par le traité de Paris le 20 novembre 1815 et par une ordonnance de Louis XVIII le 8 janvier 1817[32]. Mais la traite de contrebande se poursuit malgré les sanctions prévues.

Le décret d'abolition de 1848

Plusieurs mesures visant à l'abolition de l'esclavage sont prises sous la Monarchie de Juillet : par exemple, les esclaves reçoivent un état civil en 1839[32]. ; l'esclavage est supprimé à Mayotte en 1843[33].

Victor Schoelcher, nommé dans le Gouvernement provisoire de 1848 sous-secrétaire d'État à la Marine et aux Colonies par le ministre François Arago, contribue à faire adopter le décret sur l'abolition de l'esclavage dans les Colonies. Le Décret d'abolition du 27 avril, signé par tous les membres du gouvernement paraît au Moniteur, le 5 mars. 250 000 esclaves des colonies françaises doivent être émancipés[34].

Dans les colonies africaines françaises

La loi de 1848 ne s'applique cependant pas à l'Algérie, pourtant déclarée la même année partie intégrante de la République. Elle ne prévoit pas non plus le statut des esclaves présents sur les territoires d'éventuelles nouvelles colonies. Saint-Louis du Sénégal et Gorée bénéficient de la loi mais toutes les nouvelles possessions africaines postérieures à 1848 sont soumises à un régime particulier, défini par un arrêté de Faidherbe en date du 18 octobre 1855[35]. Ce dernier stipule que les possesseurs d'esclaves favorables aux autorités françaises pourront conserver ceux qui sont désignés sous le qualificatif euphémisé de « captifs »[36]. Les récalcitrants se voient imposer la libération de leurs esclaves dont certains seront regroupés à partir de 1887 dans des « villages de liberté », qui permettent à administration française de regrouper une main d'œuvre employée aux travaux de construction[37]. Une grande part du corps des tirailleurs sénégalais proviendra jusqu'en 1905 d'anciens esclaves affranchis. Le 12 décembre 1905, un décret s'appliquant à l'Afrique occidentale française interdit l'atteinte à la liberté d'un tiers : il prohibe, sans l'évoquer explicitement, la pratique esclavagiste[38]. La tolérance à l'esclavage reste cependant élevée comme en atteste la persistance de l'institution au Mali.

Au Venezuela

Simón Bolívar

En Amérique du Sud, les voies de l’abolition sont liées, bien que de manière indirecte, au mouvement indépendantiste. Au début du XIXe siècle, les forces sécessionnistes sont dans leur grande majorité constituées des élites créoles dont la richesse s’appuie souvent sur le système esclavagiste. Les revendications indépendantistes s’accompagnent ainsi d’une volonté de conservation de l’ordre social : la Révolution française qui a conduit à l’abolition en 1794 est dans toutes les mémoires.

La question est sensible. Le Venezuela a connu dix révoltes d’esclaves notables entre 1770 et 1799 et on estime à 30 000 le nombre de nègres marrons présents dans le pays à la fin du siècle[39]. Lors des premiers soulèvement contre le roi d’Espagne, les esclaves prennent majoritairement parti pour la couronne contre les indépendantistes, menées par Simón Bolívar, qui ne sont souvent rien d’autre que leurs propres maîtres. En 1815, «  La lettre de Jamaïque », écrite par Bolivar à destination de la Royal Gazette de Kingston, nie, contre toute évidence, la spontanéité du ralliement des esclaves à la cause loyaliste. Elle présente les conditions de vie des esclaves sud-américains sous un jour quasiment « idyllique »[40].

Bolivar effectue toutefois quelques mois plus tard un virage stratégique en optant explicitement pour l’abolitionnisme. Réfugié en Haïti après l’échec de sa campagne de 1815, il négocie avec Alexandre Pétion, le président du pays, son soutien contre l’Espagne en échange de la promesse de la suppression de l’esclavage sur les territoires libérés. Il espère aussi que ce changement de cap ralliera à sa cause la masse des esclaves dont il promet l’affranchissement.

En 1816, les trois décrets du 2 juin, 6 juillet et 31 décembre 1816 viennent, progressivement, concrétiser cette promesse qui vise avant tout à grossir les rangs de l’armée d’insurrection, comme en atteste l’évolution de la doctrine. Le premier des trois textes subordonne l’émancipation à l’engagement aux côtés des troupes de Bolivar, le second l’accorde sans condition[41]. Au final, les esclaves tiendront une place importante dans les succès de l’armée indépendantiste.

Malgré cette adhésion instrumentale à la cause abolitionniste, Bolivar semble mettre tout en œuvre pour faire valider ses décrets devant le Congrès fondateur d’Angostura qui, dominée par les propriétaires terriens, n’accède pas à sa demande[42]. À l'image d'Oruno Denis Lara, certains historiens remettent cependant en cause cette sincérité, arguant que Bolivar disposait des moyens de faire "plier" le Congrès[43]. Plusieurs dispositions juridiques, comme la loi d’affranchissement du 21 juillet 1821, mettent en place des systèmes d’émancipation graduels qui ne sont appliqués qu’avec parcimonie sur l'ensemble du territoire de la Grande Colombie[44].

Dans un contexte d’instabilité politique et sociale chronique, le nombre d’esclaves diminue toutefois progressivement : au Venezuela, il passe de 87 800 en 1810, à 36 000 en 1836 puis 12 000 en 1854[45]. Au Venezuela, c’est seulement le 24 mars de l’année 1854 que le président José Gregorio Monagas décrète l’abolition de l’esclavage. En Colombie, il avait été aboli trois ans auparavant, en 1851.

Aux États-Unis

Texte de Benjamin Franklin en faveur de l'abolition de l'esclavage

Les premiers abolitionnistes américains se trouvent d'abord dans les sociétés Quakers de Pennsylvanie : dès 1688, ils rédigent et publient la Protestation de Germantown qui proteste contre l'esclavage[46]. En 1759, les Quakers pennsylvaniens s'interdisent toutes pratiques esclavagistes[47]. En 1761, la colonie lève une taxe sur tout esclave importé à l'intérieur de ses limites[46]. En 1767, le livre d'Anthony Benezet connaît un certain succès jusqu'en Angleterre.

Dans les années 1770, la Société d’émancipation des Noirs libres et illégalement réduits à la servilité est fondée à Philadelphie[48]. Pendant la Révolution américaine, plusieurs intellectuels ont défendu les droits des Noirs comme Thomas Paine, l'auteur du Sens commun (1776)[48]. Durant ses dernières années, Benjamin Franklin (1706-1790) fut un fervent défenseur de l'abolition de l'esclavage (il libéra ses esclaves dès 1772). Thomas Jefferson, George Washington, James Madison et Patrick Henry militèrent au Congrès américain pour la suppression de l'esclavage[49]. Le premier président américain, George Washington, affranchit ses esclaves par testament[50].

L'esclavage est aboli en 1777 dans le Vermont[47],[51], en 1780 en Pennsylvanie[52], en 1783 dans le Massachusetts[53] et le New Hampshire[50]. Une loi de 1782 votée en Virginie entraîne la libération de 10 000 Noirs en dix ans[54]. En 1794 est créée la Convention des sociétés abolitionnistes à Philadelphie[55]. En 1783, le Maryland interdit l'importation d'esclaves[56]. En 1786, la Caroline du Nord augmente fortement les droits sur l’importation des esclaves ; l’esclavage disparaît au nord des États-Unis au début 19e siècle[56]. La Caroline du Sud interdit la traite en 1803[54].

L'Ordonnance du Nord-Ouest (1787) interdit l'esclavage dans le territoire du Nord-Ouest[57],[58],[50] et établit de fait la limite entre les états esclavagistes et les autres sur l'Ohio. La traite négrière est abolie officiellement en 1808, même si les contrebandiers la poursuivent clandestinement pendant plusieurs années[59].

Lorsque la Constitution américaine entre en vigueur le 4 mars 1789, elle ne remet pas en cause l'esclavage pratiqué dans les États du Sud, afin de garantir l'union de la jeune nation. Si les esclaves sont exclus de la citoyenneté, les États du Sud réclament qu'ils soient comptabilisés dans le recensement qui doit permettre la répartition des sièges à la Chambre des représentants. Cette revendication qui avantagerait considérablement les États-Unis du Sud aboutit à un compromis connu sous le nom de « clause des trois cinquièmes » ; cette disposition ajoute au total de la population libre des différents États « les trois cinquièmes de toutes autres personnes » vivant sur le territoire, c'est-à-dire les esclaves qui, comme dans l'ensemble de la Constitution, ne sont pas désignés directement[60]. L’attorney général du Maryland Luther Martin, représentant de son État à la convention de Philadelphie, refusa la Constitution parce qu’elle ne condamnait pas l’esclavage explicitement. La Société de Pennsylvanie pour l'abolition de l'esclavage fit circuler une pétition, signée notamment par Benjamin Franklin en 1790[61].

Dans les années 1820, la Female Anti-slavery Society dénonce l'esclavage. L'esclavage dans les États Unis d'Amérique est aboli en 1865 suite à la guerre de sécession qui opposa les États du Nord aux États du Sud.

En Chine

L'esclavage est officiellement aboli en 1909 en Chine[62].

Conséquences de l'abolition

Impacts économiques

Bien souvent les nouveaux affranchis quittent les habitations pour développer leurs propres cultures. L'affranchissement entraîne alors la faillite des économies de plantation. Par exemple la production de sucre est divisée par quatre en Guyane entre 1847 et 1851. Beaucoup de planteurs doivent se reconvertir dans des cultures moins exigeantes en main-d'œuvre ou cesser leur activité.

Malgré ces épiphénomènes, l'impact de l'abolition sur l'économie mondiale, alors en pleine révolution industrielle, a été très limité contrairement aux prévisions des anti-abolitionnistes.

Le système esclavagiste avait entraîné un grand retard dans le développement technique. Ce retard est particulièrement flagrant aux États-Unis entre les États du Sud et ceux du Nord à la fin de la guerre de Sécession.

L'abolition de l'esclavage ne fut pas synonyme de libération et d'égalité pour tous : la condition prolétarienne induite par l'économie libérale s'avère, particulièrement au XIXe siècle, porteuse de misère, de paupérisme, de chômage et d'exploitation.

La traite des asiatiques et l’engagisme

Pour remplacer les esclaves, les planteurs firent appel à des « engagés volontaires » d'origine asiatique, indienne notamment, voire locale (aux Comores). Cette pratique dégénéra très rapidement en une forme d'exploitation, la clause de retour du contrat des coolies ne fut notamment pas respectée à l'issue de leur période d'engagement et beaucoup durent rester sur place car il n'avaient pas été rémunérés suffisamment pour pouvoir payer le trajet retour.

Colonisation de l'Afrique

La lutte contre l'esclavage permit aux puissances coloniales de justifier leur pénétration du continent noir. Le Royaume-Uni, pointe avancée de l'abolitionnisme en Europe dès lors qu'il avait choisi d'interdire la traite dans les territoires qu'il contrôlait, signa, entre 1807 et 1840, une trentaine de traités avec d'autres États européens et des royautés africaines pour tarir les sources d'approvisionnement des négriers[13]. La lutte contre les négriers entraîna ainsi le développement de relations toujours plus étroites entre les Européens et les souverains africains, tout comme une présence toujours plus grande des marines britanniques et françaises sur les côtes africaines pour débusquer les sites et navires négriers, notamment portugais, qui poursuivaient clandestinement la traite à destination du Brésil[63].

En outre, les abolitionnistes européens, tout au souci de fournir une activité alternative au commerce des esclaves aux communautés africaines qui en vivaient pour une part depuis deux siècles, cherchèrent à établir avec elles des relations commerciales « classiques », comme l'illustre bien les propos de l'abolitionniste britannique Thomas Fowell Buxton en 1840 : « Rien ne m'ôtera la ferme conviction que l'Afrique peut trouver dans ses ressources propres de quoi compenser largement la perte du commerce des esclaves… Un commerce légitime ferait tomber le commerce des esclaves en démontrant combien la valeur de l'homme, ouvrier agricole, l'emporte sur celle de l'homme marchandise ; conduit d'après des principes de sagesse et d'équité, ce commerce pourrait être le précieux ou plutôt le fidèle ministre de la civilisation, de la paix et du christianisme »[64]. Comme le montre le propos de Buxton, cette pénétration commerciale s'accompagnait naturellement de visées missionnaires[63]. La London Missionary Society, créée dans ce but en 1795 envoya ses premiers missionnaires en Sierra Leone dès 1797. Les activités missionnaires se multiplièrent sur les côtes dans le premier tiers du XIXe siècle, puis à l'intérieur des terres à partir de 1840[63]. L'expédition sur le fleuve Niger entreprise par Buxton en 1840 illustre bien le caractère entremêlé, dans un but avant tout abolitionniste et « civilisateur », de l'élan missionnaire et de visées scientifiques et commerciales dans le cadre d'une théorie économique coloniale[65].

Même si tous les Européens à intervenir auprès des Africains pour des raisons publiquement philanthropiques ne se caractérisaient pas nécessairement par le caractère très pur de leurs intentions, la bonne foi de nombreux abolitionnistes qui, par leurs initiatives, ouvrirent la voie à la ruée des grandes puissances européennes dans le dernier tiers du XIXe pour s'accaparer le maximum de territoires et de richesses sur le continent africain doit être soulignée. Il est à cet égard symptomatique que la conférence de Berlin de 1884, réunie pour fixer les règles du jeu colonial en Afrique, réaffirme avec force, dans les articles 6 et 9 de son Acte final, la condamnation, par les Européens, de la traite et de l'esclavage qu'ils avaient pratiqué pendant deux siècles et demi, ainsi que leur volonté d'accorder « leur protection aux entreprises philantropiques, scientifiques et chrétiennes appelées à concourir à cette œuvre dite de civilisation »[66].

La traite contre laquelle les attendus de la conférence de Berlin s'élèvent est celle assurée par les marchands arabes à destination des pays d'Orient. Face à cette traite, « rendue possible par un esclavage domestique africain qui d'ailleurs avait déjà rendue possible la traite occidentale »[67], c'est cette fois l'Église catholique qui est à la pointe du combat, représentée notamment par l'évêque d'Alger Charles Lavigerie. Les protestants restent cette fois à l'écart, considérant que la traite arabo-musulmane disparaîtra en même temps que l'esclavage domestique africain, lorsque les actions humanitaires et évangélisatrices menées auront porté tous leurs fruits[68].

Le fait que le combat abolitionniste a facilité le développement de la domination occidentale sur l'Afrique via le colonialisme est acquis[69]. Mais les individus luttant pour la disparition de la traite, guidés par des principes évangéliques (en Grande-Bretagne) ou inspirés par la mystique des Droits de l'Homme (en France) étaient-ils conscients qu'ils ne faisaient que substituer un mode de domination à un autre ? Ont ils délibérément choisi de sophistiquer, sans l'abattre, un système de domination de l'homme par l'homme[69] ? D'après Jean-François Zorn, ni naïfs, ni cyniques, les abolitionnistes ne pouvaient espérer objectivement mettre fin à la domination de l'Occident sur ces territoires et ces populations. Dès lors que le combat abolitionniste était le fait des anciens oppresseurs et que ceux-ci s'abstenaient de quitter le territoire africain, il ne pouvait qu'ouvrir la voie à de nouvelles formes de domination compte tenu du déséquilibre considérable entre les deux ensembles, aussi bien d'un point de vue économique que militaire et diplomatique[69]. « En transformant l'homme-marchandise en homme marchand, les Occidentaux ont intégré les peuples africains et d'autres peuples non occidentaux dans le marché mondial dont ils étaient les maîtres. C'est pourquoi l'analyse des phénomènes actuels de recolonisation, de sous-développement et d'appauvrissement peut être située dans la stricte continuité de phénomènes plus anciens et permanents »[70].

Mémoriaux

Notes et références

  1. Yves Benot, La modernité de l’esclavage. Essai sur la servitude au cœur du capitalisme, La Découverte, Paris, 2003, p. 22.
  2. Christian Delacampagne, Histoire de l'esclavage. De l'Antiquité à nos jours, Le livre de poche, Paris, 2002 (ISBN 2253905933) , p.39
  3. Pierre Bonnassie, Les sociétés de l'an mil, De Boeck, 2001. Voir particulièrement le chapitre 3 : « Survie et extinction du régime esclavagiste dans l'Occident du Haut Moyen Age », p. 85-143.
  4. Yves Benot, op. cit., p. 31.
  5. Voir le texte de l’arrêt dans Serge Daget, La traite des Noirs : bastilles négrières et velléités abolitionnistes, Ouest-France, Rennes, 1990, p. 59. Le manuscrit est conservé à la bibliothèque de Bordeaux (cote D.U. 18039).
  6. Catherine Coquery-Vidrovitch, « Le postulat de la supériorité blanche et de l'infériorité noire », dans Marc Ferro (dir.), Le livre noir du colonialisme, Robert Laffont, Paris, 2003, p. 877. Le texte de 1716 comme celui de 1738 ne furent pas approuvés par le Parlement de Paris qui continua d'affranchir des esclaves tout au long du XVIIIe siècle.
  7. a  et b Jean Sévilla, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262017727) , p.252
  8. Sur les ambigüités du discours philosophique des Lumières concernant l'esclavage voir par exemple Yves Benot, Les Lumières, l’esclavage et la colonisation, Paris : Éditions La Découverte, 2005, (ISBN 2-7071-4702-8)
  9. Paul Allard (en) (1913), Les Origines du servage en France, Paris, J. Gabalda, 332 p. Voir recension de 1914 par Duffo J. « Paul Allard. Les origines du servage en France », in Revue d'histoire de l'Église de France, 1914, n° 28, pp. 512-515. Lire en ligne sur le portail Persée: http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rhef_0300-9505_1914_num_5_28_2124_t1_0512_0000_1
  10. Adam Smith, « Des salaires du travail », dans Recherche sur la nature et les causes de la richesse des nations - Livre I, Chapitre 8.
  11. 49 cahiers de doléances sur 600 firent de l'abolition de l'esclavage une de leurs revendications. Le cahier du village de Champagney en Franche-Comté réclame ainsi l’abolition de l’esclavage dans son article 29. Voir Jacky Durand, « Il y a plus de deux siècles, Champagney se mobilisait pour "les nègres des colonies" » Libération, 9 mai 2006.
  12. Neuf de ses douze membres fondateurs sont toutefois quakers, les trois autres étant des anglicans.
  13. a , b , c  et d Schmidt 2005, p. 138
  14. Jean-François Zorn, Abolition de l'esclavage et colonisation, in Poutrin Isabelle (dir.), le XIXe siècle. Science, politique et tradition, Paris, Berger-Levrault, 1995, p. 423
  15. Schmidt 2005, p. 137
  16. The Interesting Narrative of the Life of Olaudah Equiano, or Gustavus Vassa the African, paru pour la première fois en 1789. Traduction française, Olaudah Equiano ou Gustavus Vassa l'Africain. Le passionnant récit de ma vie, Paris, L'Harmattan, 2002.
  17. a , b , c  et d Schmidt 2005, p. 139
  18. Jean-François Zorn, op.cit., p. 426
  19. Jean-François Zorn, op.cit., p. 426
  20. Jean-François Zorn, op.cit., p. 426
  21. Schmidt 2005, p. 166
  22. Schmidt 2005, p. 141
  23. Jean Sévilla, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262017727) , p.253
  24. a , b  et c Jean Sévilla, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262017727) , p.254
  25. a  et b Jean Sévilla, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262017727) , p.255
  26. Frédéric Régent, "Esclavage, métissage, liberté, La Révolution française en Guadeloupe 1789-1802", éditions Grasset, 2004, p. 421
  27. Frédéric Régent, "Esclavage, métissage, liberté, La Révolution française en Guadeloupe 1789-1802", éditions Grasset, 2004, p. 425
  28. Frédéric Régent, "Esclavage, métissage, liberté, La Révolution française en Guadeloupe 1789-1802", éditions Grasset, 2004, p. 427
  29. Frédéric Régent, "Esclavage, métissage, liberté, La Révolution française en Guadeloupe 1789-1802", éditions Grasset, 2004, p. 431
  30. Frédéric Régent, "Esclavage, métissage, liberté, La Révolution française en Guadeloupe 1789-1802", éditions Grasset, 2004, p. 432
  31. Schmidt 2005, p. 94
  32. a , b  et c Jean Sévilla, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262017727) , p.256/
  33. Jean Sévilla, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262017727) , p.257
  34. Jean Sévilla, Historiquement correct. Pour en finir avec le passé unique, Perrin, Paris, 2003 (ISBN 2262017727) , p.258
  35. Yves Benot, op. cit., p. 241.
  36. Ibid.
  37. Voir sur ce point Denise Bouche, Les villages de liberté en Afrique noire française, 1887-1910, EHESS, Paris, 1968.
  38. Yves Benot, op. cit., p. 242.
  39. Voir sur cette question Charles Lancha, « Bolivar et le problème de l’esclavage », Histoire de l'Amérique hispanique de Bolívar à nos jours, L’Harmattan, 2003, pp. 48- 53.
  40. Ibid, p. 49.
  41. Ibid, p. 49.
  42. « J’implore la confirmation de la liberté absolue des esclaves comme j’implorerais ma vie et la vie de la république » déclare-t-il par exemple devant le congrès le 15 février 1819. Simon Bolivar, Obras Completas, t.I p. 180, cité in Charles Lancha, op. cit. p. 49. La décision du Congrès ne concerne pas seulement le territoire actuel du Venezuela mais l'ensemble de la Grande Colombie, c'est-à-dire les actuels Colombie, Panamá, [[Équateur (pays)|]] et Venezuela.
  43. Voir «  La place de Bolivar dans le procès de destruction du système esclavagiste aux Caraïbes  », Cahiers des Amériques Latine, 1984, n° 29-30, p. 232.
  44. Charles Lancha, op. cit., p. 50.
  45. Charles Lancha, op. cit, p. 50.
  46. a  et b Christian Delacampagne, Histoire de l'esclavage. De l'Antiquité à nos jours, Le livre de poche, Paris, 2002 (ISBN 2253905933) , p.203
  47. a  et b Christian Delacampagne, Histoire de l'esclavage. De l'Antiquité à nos jours, Le livre de poche, Paris, 2002 (ISBN 2253905933) , p. 200
  48. a  et b Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2262018219), p. 178
  49. Bernard Vincent, La Révolution américaine 1775-1783, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1985, tome 2, (ISBN 2864802112), p. 172
  50. a , b  et c Christian Delacampagne, Histoire de l'esclavage. De l'Antiquité à nos jours, Le livre de poche, Paris, 2002 (ISBN 2253905933) , p.204
  51. Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, p.103 ; Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2262018219), p.425
  52. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2262018219), p.425 ; Bernard Vincent, La Révolution américaine 1775-1783, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1985, tome 2, (ISBN 2864802112), p.11
  53. Bernard Vincent, La Révolution américaine 1775-1783, Nancy, Presses Universitaires de Nancy, 1985, tome 2, (ISBN 2864802112), p.12
  54. a  et b Étienne de Planchard de Cussac, Le Sud américain. Histoire, mythe et réalité, Paris, Ellipses, 2001, (ISBN 2729802630), p.31
  55. Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2262018219), p.425
  56. a  et b Bernard Cottret, La Révolution américaine : La quête du bonheur 1763-1787, Paris, Perrin, 2003, (ISBN 2262018219), p.478
  57. Claude Fohlen, Les pères de la révolution américaine, Paris, Albin Michel, 1989, (ISBN 2226036644), p.162
  58. Étienne de Planchard de Cussac, Le Sud américain. Histoire, mythe et réalité, Paris, Ellipses, 2001, (ISBN 2729802630), p.34
  59. Christian Delacampagne, Histoire de l'esclavage. De l'Antiquité à nos jours, Le livre de poche, Paris, 2002 (ISBN 2253905933) , p.208
  60. Article 1er, section 2 de la Constitution de 1787. Cité dans Claude Fohlen ,Histoire de l'esclavage aux États-Unis, Perrin, 1998, p. 109.
  61. G. B. Nash, Race and Revolution, Madison, Wisconsin, Madison House, « The Merill Jensen Lectures in Constitutionnal Studies », 1990, p.144 sq
  62. Christian Delacampagne, Histoire de l'esclavage. De l'Antiquité à nos jours, Le livre de poche, Paris, 2002 (ISBN 2253905933) , p.43
  63. a , b  et c Jean-François Zorn, op.cit., p.426
  64. Thomas Fowell Buxton, De la traite des esclaves et des moyens d'y remédier, Paris, 1840, cité par Jean-François Zorn, op.cit., p.426
  65. Jean-François Zorn, op.cit., p.426-427
  66. Jean-François Zorn, op.cit., p.433
  67. Jean-François Zorn, op.cit., p.433
  68. Jean-François Zorn, op.cit., p.434-435
  69. a , b  et c Jean-François Zorn, op.cit., p.436
  70. Jean-François Zorn, op.cit., p.436-437

Voir aussi

Bibliographie

Témoignages d'époque sur l'esclavage

  • Discours Sur l'abolition de l'esclavage, prononcé par Anaxagoras Chaumette, au nom de la commune de Paris. 1794 (l'an deuxième de la République française).
  • Benjamin Sigismond Frossard, La cause des esclaves nègres et des habitants de la Guinée…ou histoire de la traite et de l’esclavage, Lyon, Aimé de La Roche, 1789.
  • Mungo Park, Voyage à l'intérieur de l'Afrique, FM/ La Découverte, Maspero, Paris 1980.
  • Jehan Mousnier, Journal de la traite des Noirs, Éditions de Paris, Paris, 1957.
  • João Mascarenhas, Esclave à Alger, Éditions Chandeigne, Paris, 1993.

Historique de l’esclavage

  • Marcel Dorigny et Max-Jean Zins (sous la direction de), Les traites négrières coloniales, Histoire d'un crime, Éditions Cercle d'Art, Paris, 2009 (ISBN 978-2-7022-0894-6)
  • Jacques Heers, Les Négriers en terre d'islam, Paris, Perrin, 2003. (ISBN 2262018502)
  • Raymond-Marin Lemesle, Le Commerce colonial triangulaire, XVIIIe ‑ XIXe siècles, Presses universitaires de France, 1998, Que sais-je ?. (ISBN 2130493408)
  • Salvador de Madariaga, Le Déclin de l'Empire espagnol d'Amérique, Ed. Albin Michel, Paris, 1958.
  • Jean Meyer, Esclaves et Négriers, Gallimard, 1986, Découverte Gallimard. (ISBN 2070530183)
  • Olivier Pétré-Grenouilleau, La Traite des noirs, Que sais-je ?, ASIN 2130484158
  • Louis Sala-Molins, Le Code noir, PUF, Paris, 1988
  • Jean-Claude Deveau, Esclaves noirs en Méditerranée, Cahier de la Méditerranée, vol. 65, Sophia-Antipolis

L'abolition de l’esclavage

  • Nelly Schmidt, Victor Schoelcher et l’abolition de l’esclavage, Fayard, Paris, 1994
  • Nelly Schmidt, Abolitionnistes de l'esclavage et Réformateurs des colonies 1820-1851, Karthala, Paris, 2000, 1196 p.
  • Nelly Schmidt, L'abolition de l'esclavage : cinq siècles de comabts XVIe-XXe siècle, Fayard, Paris, 2005, 412 p. 
  • Patricia Motylewski, La Société française pour l'abolition de l'esclavage", L'Harmattan, Paris, 1998.
  • Philippe Maudrere, De l’esclave au citoyen, Gallimard, Paris, 1998.
  • François Renault, Libération d’esclaves et nouvelles servitudes, Les nouvelles Éditions africaines, 1976.
  • Gaston Martin, L’Abolition de l’esclavage (27 avril 1848), PUF, Paris, 1996.
  • Fred Célimène, André Legris, L’Économie de l’esclavage colonial : enquête et bilan du XVIIe au XIXe siècle, CNRS éditions, 2002.
  • Claude Garrier, « L'abolition de l'esclavage : du mythe de 1848 à la victoire de 1905… 1946 », in « Sociétés africaines et diaspora », no 11, septembre 1998, p. 165-172. [lire en ligne]
  • Jean-François Zorn, « Abolition de l'esclavage et colonisation », in Poutrin Isabelle (dir.), Le XIXe siècle. Science, politique et tradition, Paris, Berger-Levrault, 1995.

Articles connexes

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