- Continent
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Le mot continent vient du latin continere pour « tenir ensemble », ou continens terra, les « terres continues ». Au sens propre, ce terme désigne une vaste étendue continue de terre à la surface du globe. Cependant, la substitution géographique est souvent amendée selon des critères faisant appel à des habitudes historiques et culturelles. On retrouve ainsi certains systèmes de continents qui considèrent l'Europe et l'Asie comme deux continents, alors que l'Eurasie ne forme qu'une étendue de terre.
Cette situation a abouti à l'existence de plusieurs modèles de continents, qui vont de quatre à sept continents. Mais cela n'a pas toujours été le cas, et ces modèles ont varié au gré de l'Histoire et de la découverte de nouveaux territoires.
Dans son acception commune, la zone continentale inclut également les petites îles à très faible distance des côtes, mais non celles séparées par des bras de mer significatifs. D'un point de vue scientifique, les continents incluent également les îles rattachées aux plaques continentales, comme les îles Britanniques par rapport à l'Eurasie.
Sommaire
Histoire du terme
Les premières définitions
La première distinction entre les continents a été faite par les anciens marins grecs qui ont donné les noms d'Europe et d'Asie aux terres des deux côtés du cours d'eau de la mer Égée, le détroit des Dardanelles, la mer de Marmara, le détroit de Bosphore et la mer Noire[1]. Les noms ont d'abord été appliqués seulement pour désigner les terres près de la côte et seulement plus tard étendus à l'arrière-pays[2]. Les penseurs de la Grèce antique ont ensuite débattu pour savoir si l'Afrique (alors appelée la Libye) devait être considérée comme faisant partie de l'Asie ou comme une tierce partie du monde. Une division en trois parties s'est finalement imposée[3]. Du point de vue grec, la mer Égée, était le centre du monde, avec l'Asie à l'Est, l'Europe à l'Ouest et au Nord et l'Afrique au Sud[4].
Alors que les limites géographiques sont immuables (à l'échelle de temps humaine), les limites entre les continents ne sont pas fixes. Dès le début, la frontière de l'Europe avec l'Asie a été prise à partir de la mer Noire, le long de la rivière Rioni (appelée alors le Phasis) en Géorgie. Plus tard, elle était considérée comme allant de la mer Noire par le détroit de Kertch, la mer d'Azov et le long du fleuve Don (appelé alors le Tanais) en Russie[5].
Le Nil a généralement été considéré comme La frontière entre l'Asie et l'Afrique. Hérodote[6], au Ve siècle av. J.‑C., s'est cependant opposé à cette situation, qui plaçait l'Égypte sur deux continents. Il a donc fait coïncider la rupture entre l'Asie et l'Afrique avec la frontière occidentale de l'Égypte, ce qui situait ce pays en Asie. Il a également remis en question la division en trois de ce qui est en fait une seule masse[7], un débat qui se poursuit près de deux millénaires et demi plus tard.
Ératosthène, au IIIe siècle av. J.‑C., a noté que certains géographes divisaient les continents par les fleuves (le Nil et le Don), considérant ainsi les « îles ». D'autres divisaient les continents par des isthmes, appelant donc les continents « péninsules ». Ces géographes fixaient la frontière entre l'Europe et l'Asie à l'isthme entre la mer Noire et la mer Caspienne, et la frontière entre l'Asie et l'Afrique à l'isthme entre la mer Rouge et l'embouchure du lac Bardawil sur la Méditerranée[8].
Avec la période romaine et le Moyen Âge, quelques auteurs ont pris l'isthme de Suez comme frontière entre l'Asie et l'Afrique, mais la plupart des auteurs continuaient à considérer le Nil ou la frontière occidentale de l'Égypte comme frontière. Au Moyen Âge, le monde a été représenté sur la carte en T-O, avec le T représentant les eaux de la division des trois continents.
L'arrivée des Européens aux Amériques
Christophe Colomb a traversé l'océan Atlantique pour atteindre les Antilles en 1492, ouvrant la voie à l'exploration et à la colonisation européenne des Amériques. Mais malgré ses quatre voyages vers l'ouest, Christophe Colomb n'a jamais su qu'il avait atteint un nouveau continent et a persisté à penser qu'il avait atteint l'Asie. En 1501, Amerigo Vespucci était le pilote d'une expédition qui naviguait le long de la côte du Brésil. Les membres de l'expédition parcoururent un long chemin vers le sud, le long de la côte de l'Amérique du Sud, ce qui confirma que la terre qu'ils longeaient avait des proportions continentales[9],[10]. De retour en Europe, Vespucci a publié un compte rendu de son voyage intitulé Mundus Novus (« Nouveau Monde ») en 1502 ou 1503[11], mais il semble qu'il y ait eu des ajouts ou des modifications par un autre écrivain[12]. Quel que soit l'auteur de ces paroles, on peut lire dans Mundus Novus « j'ai découvert un continent dans ces régions du sud qui est habité par plus de personnes et d'animaux qu'en Europe, en Asie ou en Afrique »[13], première identification explicite des Amériques, un continent comme les trois autres.
Après quelques années, le nom de « Nouveau Monde » commence à apparaître comme un nom pour l'Amérique du Sud sur les cartes, comme Oliveriana (Pesaro) datant de 1504-1505. Les cartes de l'époque montrent clairement l'Amérique du Nord comme connectée à l'Asie et l'Amérique du Sud comme une terre séparée[12].
En 1507, Martin Waldseemüller publie une carte du monde, Cosmographia Universalis, qui est la première à montrer l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud distinctes de l'Asie et entourées par de l'eau. Un petit carton au-dessus de la carte principale explique pour la première fois que les Amériques sont à l'est de l'Asie et sont séparées de l'Asie par un océan, car les Amériques sont placées à l'extrémité gauche de la carte et l'Asie à l'extrémité droite, ce qui aurait pu créer une confusion. Dans le livre d'accompagnement, Cosmographiae Introductio, Waldseemüller a noté que la terre est divisée en quatre parties, l'Europe, l'Asie, l'Afrique et la quatrième partie dont il forge le nom à partir du prénom d'Amerigo Vespucci[14]. Sur la carte, le mot « America » est placé sur une partie de l'Amérique du Sud.
Le mot continent
À partir du XVIe siècle, le nom anglais continent émerge. C'est un dérivé du terme continent land, ce qui signifie terre continue[15] et traduit du latin terra continens[16]. Le nom a été utilisé pour désigner « une partie de terre connectée ou continue »[15]. Il n'a pas été appliqué seulement à de très vastes superficies de terres — au cours du XVIIe siècle, il a été utilisé pour les continents de Kent, de l'Irlande et du Pays de Galles et en 1745 pour Sumatra[15]. Le mot continent est utilisé dans la traduction de textes grecs et latins à propos des trois « parties » du monde, bien qu'il n'y eut pas dans la langue originale de mot ayant exactement le même sens que continent qui ait été utilisé[17].
Alors que le mot continent a été utilisé pour les zones relativement petites de la continuité de la terre, les géographes ont de nouveau soulevé la question de Hérodote sur les raisons pour lesquelles une seule grande masse devrait être divisée en deux continents. Au milieu du XVIIe siècle, Peter Heylin a écrit dans sa Cosmographie que « Un continent est une grande quantité de terre, non séparée par une mer en provenance du reste du monde, comme l'ensemble du continent de l'Europe, en Asie, en Afrique. ». En 1727, Ephraïm Chambers a écrit dans son Cyclopædia, « Le monde est ordinairement divisé en deux grands continents : l'ancien et le nouveau. ». Et, dans son atlas de 1752, Emanuel Bowen définit un continent comme « un grand espace de la terre ferme comprenant de nombreux pays, sans séparation par de l'eau. Ainsi, l'Europe, l'Asie et l'Afrique sont un grand continent, l'Amérique en est un autre. »[18]. Toutefois, la vieille idée de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique en tant que « parties » du monde a en fin de compte persisté, celles-ci étant désormais considérés comme des continents.
Au-delà des quatre continents
À partir de la fin du XVIIIe siècle, certains géographes ont commencé à considérer l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud comme deux parties du monde, ce qui fait au total cinq parties. Cependant, la division par quatre fut globalement plus répandue au cours du XIXe siècle[19]. Les Européens ont découvert l'Australie en 1606, mais pour un certain temps, elle a été vue comme une partie de l'Asie. À la fin du XVIIIe siècle, certains géographes ont considéré qu'il s'agissait d'un continent à part entière, ce qui en fait le sixième (ou le cinquième pour ceux pour qui l'Amérique est encore un seul et même continent)[19]. En 1813, Samuel Butler a écrit de l'Australie que « La Nouvelle-Hollande, une île immense, que certains géographes désignent de l'appellation d'autre continent » et l'Oxford English Dictionary est tout aussi équivoque quelques décennies plus tard[20].
L'Antarctique a été aperçu en 1820 et est décrit comme un continent par Charles Wilkes sur l'Expédition Wilkes en 1838, c'est le dernier continent à être identifié, même si l'existence d'un grand territoire Antarctique avait été envisagée depuis des millénaires. En 1849, un atlas[Lequel ?] signale l'Antarctique comme un continent, mais peu d'autres atlas l'ont fait jusqu'après la Seconde Guerre mondiale[21].
Au XIXe siècle, le mayaniste Augustus Le Plongeon proposa l'hypothèse d'un nouveau continent, nommé Mu. Il se basait sur la traduction - ultérieurement contestée - du Codex tro-cortesianus par Brasseur de Bourbourg[22]. D'autres continents hypothétiques ont été imaginés, à l'époque où la géologie était moins avancée que désormais. C'est le cas de la Lémurie, continent envisagé pour expliquer la disparition de certains mammifères[23]. On peut aussi citer l'Atlantide, évoquée pour la première fois au IVe siècle av. J.‑C., cet hypothétique continent englouti est encore aujourd'hui fruit de spéculations[24].
Le drapeau olympique, conçu en 1913, a cinq anneaux représentant les cinq terres habitées, traite l'Amérique comme un seul continent et n'inclut pas l'Antarctique[25].
À partir du milieu du XIXe siècle, les atlas des États-Unis ont le plus souvent traité l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud comme deux continents, ce qui est compatible avec la compréhension de la géologie et de la tectonique des plaques. Mais il n'était toujours pas rare que les atlas américains les traitent comme un seul continent, du moins jusqu'à la Seconde Guerre mondiale[26]. C'est d'ailleurs cette dernière vision qui prévaut encore de nos jours en Europe.
Toutefois, au cours des dernières années, il y a eu une poussée pour que l'Europe et l'Asie, traditionnellement considérées comme deux continents, soient considérées comme un seul continent, appelé « Eurasie » — là aussi compatible avec la compréhension de la géologie et de la tectonique des plaques. Dans ce modèle, le monde est divisé en six continents (si l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud sont considérées comme des continents distincts).
De façon anecdotique, on parle aussi de « nième continent » pour qualifier les plaques de déchets de l'Atlantique Nord et du Pacifique Nord.
Définitions et applications
Il n'y a pas de définition unique d'un continent. C'est pourquoi les cultures et les sciences ont des listes différentes de continents. D'un point de vue rigoureux, un continent doit être une grande étendue continue de terre ferme (émergée), à laquelle on peut associer les îles proches. Bien que certains considèrent qu'il n'y ait que quatre ou cinq continents, on considère habituellement qu'il y en a six ou sept[non neutre].
Le critère d'origine pour désigner un continent, le critère géographique, est parfois ignoré au profit de critères plus arbitraires, souvent liés à l'histoire et aux cultures. Sur les sept continents les plus couramment retenus, seuls l'Antarctique et l'Océanie sont séparés des autres continents[précision nécessaire].
Frontières des continents
Étant donné que la définition d'un continent est souvent arbitraire, les séparations entre ceux-ci ne sont pas toujours clairement définies. On privilégie toujours[non neutre] les frontières maritimes, mais elles ne sont pas toujours satisfaisantes[Pourquoi ?].
Certaines frontières rassemblent un certain consensus du fait de leur clarté géographique :
En Europe, le détroit de Gibraltar marque conventionnellement sa limite méridionale avec l'Afrique, à l'ouest[27]; tandis que les détroits respectivement du Bosphore et des Dardanelles marquent sa frontière avec l'Asie du Sud-Ouest, à l'est.
La frontière entre l'Asie et l'Afrique est généralement fixée au canal de Suez, ce qui exclut le Sinaï de l'Afrique[28].
La limite entre l'Asie et l'Amérique est fixée au détroit de Béring.
L'Amérique est divisée entre une partie Nord et une partie Sud à cause du canal de Panama.Du fait de ces fixations géographiquement arbitraires de limites, des pays comme l'Égypte, la Turquie et le Panama se retrouvent clairement à cheval sur deux continents, sans qu'on ne puisse y trouver la moindre justification culturelle. Des limites comme les canaux de Suez et Panama sont d'ailleurs très contestables, car purement artificielles, et altèrant la réalité géographique naturelle. Certains géographes proposent donc de déplacer tout au moins les limites aux frontières politiques les plus proches de la séparation géographique.
D'autres frontières sont davantage controversées :
La séparation entre l'Océanie et l'Asie est encore aujourd'hui très discutée. En 1831, l'explorateur et géographe Jules Dumont d'Urville découpe l'Océanie en quatre régions : la Polynésie, la Micronésie, la Mélanésie et l'Insulinde (alors appelée Malaisie)[29]. Cette dernière partie sera ensuite rattachée à l'Asie, mais il semble que par respect des conventions politiques et des différences culturelles, l'ensemble du territoire indonésien a été inclus dans l'espace asiatique, y compris la Nouvelle-Guinée occidentale, tandis que la Papouasie-Nouvelle-Guinée demeurait en Océanie. Cependant, cela revient à placer la frontière de façon absurde en plein milieu de la Nouvelle-Guinée, sans qu'aucune justification strictement géographique telle que le relief ne puisse être apportée. Le caractère arbitraire du tracé de la délimitation amène aujourd'hui les géographes à la repenser : certains estiment qu'il serait plus approprié d'utiliser la ligne Wallace[30], d'autres voudraient s'en tenir strictement à l'Insulinde, mais en en retranchant le Timor oriental en même temps que l'Ouest de la Nouvelle-Guinée.
Mais la frontière la plus contestée est sans doute celle entre l'Asie et l'Europe, faute de séparation claire et précise dans la vaste étendue entre la mer Baltique et la mer Noire[31],[32],[33]. Les limites de l'Europe ont été déplacés par les géographes aux cours des siècles et sont peu clairement définies. Ainsi, au XVIIIe siècle, le Tsar Pierre Ier désire faire de la Russie une puissance européenne. Son géographe Tatitchev propose alors en 1703 que les monts Oural, le fleuve Oural et le Caucase constituent la frontière entre Europe et Asie en lieu et place du Don qui incluait alors la Russie dans l'Asie.
Parallèlement, une querelle divise quelques géographes sur la délimitation précise de la frontière caucasienne, certains voulant repousser la limite au sud du Caucase afin d'inclure notamment l'Arménie et la Géorgie en Europe tandis que d'autres, à l'inverse, voudraient voir cette frontière fixée à la dépression de Kouma-Manytch située au nord du Caucase, dans le but d'inclure les peuples turcs de la région dans l'Asie[34].
Avec l'extension récente de l'Union européenne aux portes de l'Asie, tant dans les Balkans qu'en Europe de l'Est, se pose une nouvelle fois le problème du tracé exact de la limite de l'Europe, car il soulève celui des élargissements à venir. Si ce problème ne revêt guère d'importance aux yeux de la Russie, puissance majeure qui n'a jamais exprimé de velléités à intégrer la communauté, d'autres pays du Sud et de l'Est de la Méditerranée (Maroc, Turquie...) ainsi que du Caucase (Arménie, Géorgie...) y voient un enjeu important en termes d'opportunités commerciales et de développement économique, et se revendiquent membres de l'espace européen sur la base de critères historiques et culturels pour prétendre à l'adhésion. Le Cap-Vert, un pays encore bien plus éloigné, se prévaut aussi d'arguments en termes géostratégiques.Les discussions sur la pertinence des frontières a cependant permis de révéler une chose : il ne faut pas confondre les catégorisations sur des critères géographiques avec celles sur des critères anthropologiques. Mêmes les limites les plus consensuelles tels que les détroits ne recouvrent aucune réalité historiques et culturelles, et cela est aisément vérifiable en observant la répartition des ensembles ethniques sur des zones-clés telles que la Méditerranée, l'Insulinde et l'Europe de l'Est. La dimension scientifique (en termes de tectonique des plaques) doit donc être distinguée de la dimension humaine (en termes de zones de peuplements culturellement homogènes).
Le statut des îles
Dans un sens élargi, le terme de continent désigne la subdivision commune de la Terre en grandes parties à partir des critères géographiques de continuité des territoires et de ceux d'homogénéité culturelle, de sorte qu'y sont aussi inclues les îles au large des côtes. Pourtant les îles ne font pas partie des continents (au sens commun, ou au sens scientifique) puisque leur territoire n'est pas continu avec celui du continent[35],[36]. Elles sont donc habituellement considérées comme appartenant au continent dont elles sont le plus proche. Par exemple, les îles Canaries — quoique espagnoles — sont rattachées à l'Afrique, les Baléares font partie de l'Europe et les îles du Pacifique appartiennent à l'Océanie. Il en est de même pour l'île de la Réunion ou l'île Maurice qui, malgré la distance qui les sépare de l'Afrique, sont considérées malgré tout comme des îles africaines.
L'Australie constitue certainement l'exemple le plus illustratif de l'ambivalence de la définition : communément qualifiée d'Ile-continent, il est difficile de lui assigner un statut de façon non arbitraire. Si l'on retient la taille moyenne des autres continents, tels que l'Afrique, l'Asie ou l'Antarctique, comme critère de distinction, l'Australie devrait appartenir à la catégorie des îles, et se voir rattacher de ce fait à l'Asie (comme il était fait au temps de sa découverte). Cependant, du fait de son éloignement de la partie continentale de l'Asie, de sa grande taille comparativement aux iles de l'Insulinde, de spécificités culturelles, etc... elle a finalement été intégrée en tant que partie continentale au vaste ensemble d'îles du Pacifique regroupé sous le terme d'Océanie au XIXe siècle[37]. D'ailleurs, en comparaison avec l'Europe, il semble difficile de lui dénier ce statut.
Nombre de continents
Deux des plus grandes oppositions portent sur l'Europe et l'Asie qui pourraient être unifiées (Eurasie) et sur l'Amérique du Nord et l'Amérique du Sud qui formeraient l'Amérique. Quelques géographes proposent de regrouper l'Europe, l'Asie et l'Afrique en une Afro-Eurasie.
Le modèle à sept continents est souvent utilisé en Europe de l'Ouest. Le modèle à six continents (Eurasie) est très utilisé en Amérique du Nord, et est le modèle de choix pour la communauté scientifique. Enfin, le modèle unissant l'Amérique est utilisé en Europe de l'Est, en Amérique du Sud et également dans certains endroits de la partie septentrionale de l'Amérique.
7 continents[38],[39],[40],[41],[36],[42] Amérique du Nord Amérique du Sud Antarctique Asie Europe Afrique Océanie 6 continents[43],[39] Amérique du Nord Amérique du Sud Antarctique Eurasie Afrique Océanie 6 continents[44],[45] Amérique Antarctique Asie Europe Afrique Océanie 5 continents[43],[44],[45] Amérique Antarctique Eurasie Afrique Océanie 5 continents Amérique Asie Europe Afrique Océanie Ancien modèle didactique ne prenant pas en compte l'Antarctique, continent inhabité. 5 continents Amérique du Nord Amérique du Sud Antarctique Afro-Eurasie[46] Océanie 4 continents[43],[44],[45] Amérique Antarctique Afro-Eurasie Océanie Dénomination
- Afrique, adopté dès l'Antiquité comme nom de l'actuelle Tunisie.
- Amérique (du latin America), du nom d'Amerigo Vespucci, sur proposition de Martin Waldseemüller[47].
- Antarctique du latin antarcticus, du grec ancien antí, « contre », et arktikos (« Arctique »), ce dernier mot étant formé à partir de arktos (« ours ») [48]. L'Arctique a été appelé ainsi car il correspond à la moitié du globe qui est du côté de la constellation de la Grande Ourse. L'Antarctique, qui est à l'opposé, est donc « l'anti-Arctique ».
- Asie, soit du nom de l'Océanide Asie (plus communément appelée Clymène), soit un dérivé d'Assuwa, un État confédéré situé dans l'Ouest de l'Anatolie et dont le nom proviendrait du hittite assu qui signifie « bon ».
- Europe, du nom de la princesse phénicienne mythologique Europe, composition des mots grecs eurýs (εὐρύς, « large ») et ṓps (ὤψ, « visage »)[49].
- Océanie vient du latin oceanus, « océan ».
Comparaison
Aire et population
Le tableau suivant donne la superficie, la population, la densité de population et le nombre de pays de chaque continent, suivant le modèle à sept continents.
Continent Superficie (km²)[50] Population approchée (2006)[50] Pourcentage de la population totale Densité de population par km²[51] Nombre de pays[50] Asie 44 579 000 3 879 000 000 60 % 87,01 44 Afrique 30 065 000 877 500 000 14 % 29,19 53 Amérique du Nord 24 256 000 501 500 000 8 % 20,68 3 Amérique du Sud 17 819 000 379 500 000 6 % 21,30 12 Antarctique 13 209 000 1 000 0,00002 % 0,00007 Europe 9 938 000 727 000 000 11 % 73,15 46 Océanie 7 687 000 32 000 000 0,5 % 4,16 14 La superficie totale des continents est 148 647 000 km², ou approximativement 29 % de la surface de la Terre (510 065 600 km²).
Points culminants
Article détaillé : Liste des pays par point culminant.Le tableau suivant donne la liste des continents en fonction de leur point culminant[52],[53].
Continent Pays Point culminant Altitude (mètres) Asie Chine/Népal Everest 8 848 Amérique du Sud Argentine Aconcagua 6 960 Amérique du Nord États-Unis Mont McKinley 6 194 Afrique Tanzanie Kilimandjaro 5 895 Europe Russie Elbrouz 5 642 Antarctique Revendication chilienne Massif Vinson 4 897 Océanie Indonésie Puncak Jaya 4 884 L'Asie bénéficie du plus haut sommet du monde, l'Everest, mais elle regroupe en outre l'ensemble des 10 premiers sommets du monde, en termes de hauteur. De nombreux reliefs s'élèvent en Asie, avec des massifs montagneux comme le Tian Shan et l'Himalaya. Le relief sud-américain est quant à lui marqué par la cordillère des Andes qui longe toute sa côte est. La disposition du relief nord-américain est longitudinale : la région se décompose en ensembles différenciés qui se succèdent d’est en ouest. Le point culminant d'Amérique du Nord, le mont McKinley, se trouve en Alaska.
Le point culminant de l'Afrique, le Kilimandjaro (un volcan éteint), fait partie de la vallée du grand rift. Les principales chaînes de montagnes en Europe sont l'Oural, le Caucase et les Alpes, ces dernières abritant le mont Blanc, point culminant d'Europe occidentale. L'Antarctique est, lui, coupé en deux parties inégales par les monts Transantarctiques, chaîne de montagne de 3 500 kilomètres de long, formant une courbe en « S » depuis la côte de la mer de Weddell (face à l’île Berkner) jusqu'à la côte de l'océan Antarctique face aux îles Balleny. L'Australie est un continent relativement plat, marqué cependant par certaines zones montagneuses. L'île de la Nouvelle-Guinée offre son plus haut sommet à la région océanienne.
Espérance de vie
Article détaillé : Liste de l'espérance de vie par pays.Le tableau suivant donne l'espérance de vie des habitants des cinq régions majeures, suivant un modèle à « cinq continents », suivant le modèle subjectif européen séparant Europe et Asie.
Continent Espérance de vie (années) Europe[54] 75 Océanie[55] 75 Amérique[56] 74 Asie[57] 67,5 Afrique[58] 52 L'Afrique est marquée par une espérance de vie assez faible, due à un taux de mortalité important, bien qu'il soit inégal suivant les régions du territoire. Par exemple, le Maghreb a un taux de mortalité de 6 ‰ alors que celui de l'Afrique subsaharienne s'élève à 15 ‰[59].
L'Europe et l'Océanie sont les régions qui bénéficient de la plus haute espérance de vie, celle-ci étant égale à 75 ans dans les deux cas. L'espérance de vie du continent américain est baissée par celle de l'Amérique du Sud, où certains pays en développement ont une espérance de vie assez faible. Par exemple, l'espérance de vie de la Bolivie s'élève à seulement 66,2 ans[60]. L'espérance de vie du continent asiatique est inégale, avec une espérance de 43,7 ans pour les habitants de l'Afghanistan alors que les Chinois vivent en moyenne jusqu'à 72,9 ans[60].
Autres divisions
Certaines parties des continents sont reconnues comme des sous-continents, en particulier celles sur les différentes plaques tectoniques qui divisent les continents. Les plus notables sont le sous-continent indien et la péninsule Arabique. Groenland, sur la plaque nord-américaine, est parfois considéré comme un sous-continent. Lorsque l'Amérique est perçue comme un seul continent, elle est divisée en deux sous-continents (Amérique du Nord et en Amérique du Sud)[61],[62],[63] ou en diverses régions[64].
Certaines zones de la croûte continentale sont largement couvertes par la mer, mais peuvent être considérées comme des continents submergés. C'est le cas de Zealandia, émergeant de la mer en Nouvelle-Zélande et en Nouvelle-Calédonie, ou même le presque complètement submergé plateau de Kerguelen, dans le sud de l'océan Indien.
Certaines îles sont situées sur les sections de la croûte continentale qui ont cassé et dérivent en dehors de l'un des principaux continents. Bien qu'elles ne soient pas considérées comme des continents en raison de leur taille relativement petite, elles peuvent être considérées comme des microcontinents. Madagascar, l'exemple le plus répandu, est généralement considéré comme faisant partie de l'Afrique, mais a déjà été décrit comme « le huitième continent »[66].
En géologie
Caractéristiques
Article détaillé : Plateau continental (géophysique).Pour les géologues, il existe à la surface de la Terre deux éléments structurels distincts : la croûte continentale, formée pour l'essentiel de granite et de roches associées, et la croûte océanique, de basalte et de gabbro. Aussi, la limite entre domaine continental et domaine océanique se trouve sous la surface de la mer : il est alors question de « plateau continental » qui se prolonge parfois à plusieurs kilomètres au-delà du trait de côte. Lors de la dernière époque glaciaire (à l'apogée de la glaciation de Würm il y a 20 000 ans), en Europe occidentale, le plateau continental s'étendait à plusieurs dizaines de kilomètres à l'ouest du littoral actuel.
Dérive des continents
Article détaillé : Tectonique des plaques.Au début du XXe siècle, Alfred Wegener remarque que par la disposition des continents, la côte est de l'Amérique du Sud semble s'emboiter parfaitement dans la côte ouest de l'Afrique. D'autres bien avant lui s'en sont aperçus, mais il est le premier à alors proposer, à partir de cette observation, la théorie de la dérive des continents : un supercontinent, la Pangée, se serait fragmenté au début de l'ère secondaire et, depuis cette date, les masses continentales issues de cette fragmentation dériveraient à la surface de la Terre.
Au cours du XXe siècle, il fut accepté par les géologues que les continents bougent à la surface de la planète, à l'échelle des temps géologiques. Ce processus est connu sous le nom de « dérive des continents » et est expliqué par la tectonique des plaques.
La surface de la Terre est constituée de sept plaques tectoniques majeures (ainsi que de nombreuses mineures). Ce sont celles-ci qui dérivèrent, se séparèrent et s'assemblèrent pour former au fil du temps les continents que nous connaissons aujourd'hui[67].
Par conséquent, il existait d'autres continents dans le passé géologique, les paléocontinents. On a pu déterminer qu'il y a eu des époques de l'histoire de la Terre où il n'y avait qu'un seul grand continent à sa surface. Le plus récent, la Pangée remonte à 180 millions d'années. Le prochain « continent unique » devrait apparaître dans 250 millions d'années par le rapprochement de l'Afrique, de l'Eurasie et des Amériques, il s'agirait de la Pangée ultime[68].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Continent » (voir la liste des auteurs)
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- (en) H. F. Tozer, A History of Ancient Geography, Cambridge, University Press, 1897, p. p. 69
- (en) H. F. Tozer, A History of Ancient Geography, Cambridge, University Press, 1897, p. p. 67
- (en) Martin W. Lewis, Kären E. Wigen, The Myth of Continents: a Critique of Metageography, Berkeley, University of California Press, 1997 (ISBN 0-520-20742-4,0-520-20743-2), p. pp. 21-22
- (en) H. F. Tozer, A History of Ancient Geography, Cambridge, University Press, 1897, p. p. 68
- (en) Hérodote. Traduit par George Rawlinson (2000). The Histories of Herodotus of Halicarnassus [1]. Ames, Iowa: Omphaloskepsis, livre 2, p. 18.
- (en) Hérodote. Traduit par George Rawlinson (2000). The Histories of Herodotus of Halicarnassus [2]. Ames, Iowa: Omphaloskepsis, livre 4, p. 38. "I cannot conceive why three names ... should ever have been given to a tract which is in reality one"
- (en) Strabon. Traduit par Horace Leonard Jones (1917). Geography.[3] Harvard University Press, livre 1, ch. 4.[4]
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- ISBN 0-941419-62-2. Formisano, Luciano (Ed.) (1992). Letters from a New World: Amerigo Vespucci's Discovery of America. New York: Marsilio, pp. xx-xxi.
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- Dicionário da língua portuguesa: Contiente
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- Contemporaine des toutes premières plantes à fleurs, une espèce nous raconte l'histoire de l'Océan indien
- Voix en Provenance du Village
- Les plaques océaniques et les plaques continentales sur Geopedia. Consulté le 7 avril 2009
- La Pangée Ultime sur Ciel des Hommes. Consulté le 7 avril 2009
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Pierre Gentelle, Géopolitique du monde contemporain, Nathan, 2008 (ISBN 978-2-09-160782-5)
- Christian Grataloup, L'invention des continents, Larousse, 2009 (ISBN 978-2-03-582594-0)
- La Terre - Mers • Continents • Univers, Cerise Bleue, coll. « Savoir Compact », 2008 (ISBN 978-2-7583-0197-4)
- (en) Hérodote, traduit par George Rawlinson (2000), The Histories of Herodotus of Halicarnassus [10].
- (en) Martin W. Lewis, Kären E. Wigen, The Myth of Continents: a Critique of Metageography, Berkeley, University of California Press, 1997 (ISBN 0-520-20742-4,0-520-20743-2)
- (en) H. F. Tozer, A History of Ancient Geography, Cambridge, University Press, 1897
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