Gwada

Gwada

Guadeloupe

16°15′N 61°35′W / 16.25, -61.583

Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne la région française d'outre-mer. Pour les autres significations, voir Guadeloupe (homonymie).
Guadeloupe
France Guadeloupe
Détails Détails
Localisation de la Guadeloupe
Administration
Statut politique Département d'outre-mer & Région d'outre-mer de France
Préfecture Basse-Terre
16°0′N 61°44′W / 16, -61.733
Gouvernement
- Président de la République
 - Prés. du conseil régional
 - Prés. du conseil général

République française Nicolas Sarkozy

Conseil régional de la Guadeloupe Victorin Lurel - PS

Conseil général de la Guadeloupe Jacques Gillot - GUSR
Géographie
Superficie 1 628,43 km²
Démographie
Population  (2006) 400 736 hab.
Densité 246 hab./km²
Langue(s) Officielle : Français
Régionale : Créole
Économie
PIB (2006)
 · PIB/hab.
€ 7,685 milliards
€ 17 400 - [ 83e]
Monnaie Euro « EUR »
Autres
Fuseau horaire UTC -4
Domaine internet .gp/.fr/.eu
Indicatif téléphonique +590

La Guadeloupe (prononcée : [gwa.də.lup]), en créole, Gwadloup, est à la fois une région et un département d'outre-mer français situé en Amérique. L'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) lui attribue le code 971.

Ce petit archipel des Antilles, dans la mer des Caraïbes, se trouve à environ 6 200 km de la France métropolitaine, à 600 km au nord des côtes de l'Amérique du Sud, à 700 km à l'est de la République dominicaine et à 2 200 km au sud-est des États-Unis.

Autrefois appelée Calaou çaera, puis Karukera « île aux belles eaux », la Guadeloupe tient son nom actuel du Monastère royal de Santa María, situé dans la ville espagnole de Guadalupe, dans la province de Cáceres en Estrémadure, dont la statue de la Vierge (la « Virgen de Guadalupe »), était vénérée par Christophe Colomb qui vint la remercier pour son aide lors de la découverte du «Nouveau monde».

Le département de la Guadeloupe est un archipel de 1 628 km2 qui comprend une multitude d'îles, dont six sont habitées ; parmi elles, s'en distinguent deux :

Tout à la fois proches et dissemblables, ces deux îles sont séparées par un étroit bras de mer : « la Rivière Salée ». Leur configuration et leur position de part et d'autre de ce bras de mer font qu'elles sont souvent comparées aux ailes d'un papillon déployé sur la mer. À quelques encâblures du papillon, se trouvent les autres îles qui composent l'archipel :

Photo satellite de l'archipel guadeloupéen.
L'ultime cascade des Chutes du Carbet.

Sommaire

Peuplement

Petroglyphe laissé par les Arawaks à Trois-Rivières.

Selon les connaissances actuelles, les Arawaks venus du Vénézuela, dans le bassin de l'Orénoque, furent les premiers à avoir occupé la Guadeloupe. Cette population pacifique de pêcheurs a vu arriver à partir du IXe siècle des indiens caraïbes, un peuple guerrier pratiquant le cannibalisme. Ces indiens baptisèrent l'île, « Karukera » (l’île aux belles eaux), et occupèrent les lieux jusqu'à la fin du XVe siècle, c'est-à-dire jusqu'à l'arrivée des premiers européens.

Histoire

L'histoire moderne de la Guadeloupe commence en novembre 1493, lorsque Christophe Colomb arrive sur l'île de la Basse-Terre lors de son deuxième voyage. Il la nomme Santa Maria de Guadalupe de Estremadura en hommage à un monastère espagnol. À l'époque, la Guadeloupe est peuplée par les caraïbes, peuple amérindien présent sur l'île depuis le VIIIe siècle. Elle était habitée auparavant par les Arawaks, qui selon une thèse aujourd'hui sujette à controverse, furent massacrés à l'arrivée des indiens caraïbes, en dehors des femmes qui transmirent leur langue.

À partir de 1635, Charles Liènard de l'Olive et Jean du Plessis d'Ossonville en prennent possession au nom de la Compagnie française des îles de l'Amérique. C'est le début de la colonisation de l'archipel.

Proclamation de Victor Hugues, en novembre 1794.

En 1641, se termine la guerre entre colons et caraïbes. Ces derniers, déjà diminués par les maladies et les massacres depuis les premiers colons espagnols, sont envoyés sur l'île de la Dominique. Les débuts de la colonisation sont difficiles, c'est ainsi que quatre Compagnies commerciales font faillite en tentant de coloniser les îles guadeloupéennes. La population augmente cependant rapidement et l'esclavage arrive, mais en petites quantités. En 1656, les esclaves sont déjà 3 000 à travailler sur l'archipel, pour une population de 15 000 personnes[1].

En 1671, la Guadeloupe est encore habitée par de nombreux petits colons blancs qui cultivent du tabac, sur des plantations nécessitant peu de capitaux, dans le cadre de la Compagnie des Indes occidentales, dissoute en 1674. L'archipel guadeloupéen et la Martinique passent alors sous l'autorité directe du roi de France Louis XIV, qui décida alors de développer la culture de la canne à sucre, plus onéreuse mais beaucoup plus rentable, en donnant des terres à des officiers supérieurs et en les encourageant à y importer des esclaves. Après 1671, le nombre de planteurs blancs diminue rapidement et en 1674, la création de la ferme du tabac entraîne leur ruine rapide. Moins taxé, le tabac produit en Virginie par des planteurs jacobite profite de la contrebande et prend son essor.

L'augmentation rapide de la population d'esclaves correspond aussi à la création en 1673 de la Compagnie du Sénégal, ancêtre de la Compagnie de Guinée, dans le sillage de la Compagnie Royale d'Afrique, fondée en 1672. Dès 1671, le monopole de la Compagnie des Indes occidentales est aboli, pour ouvrir la concurrence à tous les ports français, dans la traite négrière, dont le développement massif, par des français et des anglais, fait flamber le prix des esclaves mais abaisse le coût de leur transport et satisfait les planteurs de sucre.

Dès 1700, la population d'esclaves, qui avait avait fortement reculé en Guadeloupe entre 1664 et 1671 (passant de 6 323 à 4 627 personnes) est remontée à 6 076 personnes. Cet essor de l'esclavage est cependant moins rapide qu'à la Martinique, à qui la traite négrière réserve les esclaves les plus résistants, où Louis XIV a installé plus de nobles de rang élevé et où la population noire double entre 1673 et 1680.[2]. Cette différence explique aussi qu'un siècle plus tard, en 1794, Victor Hugues ait pû se rendre maître de la Guadeloupe pour le compte de la Révolution française alors que la Martinique est restée sous la domination des grands planteurs de sucre alliés aux anglais dans le cadre du Traité de Whitehall.

Auparavant, les Britanniques s'emparèrent de la Guadeloupe dès 1759 pour la conserver jusqu'en 1763 (traité de Paris), après des tentatives infructueuses en 1666, 1691 et 1703. À partir de 1775, la Guadeloupe, n'est plus rattachée à la Martinique mais reste sous l'autorité du gouverneur des îles du Vent.

En avril 1794, profitant des troubles provoqués par la Révolution française, les Britanniques prennent brièvement possession de l'île, après la défaite le 20 avril de Basse-Terre et la capitulation du général et gouverneur depuis 1792, Georges Henri Victor Collot, d'où les chassent dès l'été Victor Hugues, un commissaire de la République, aidé par les esclaves auxquels il avait promis la liberté. Ce dernier annonce, le 7 juin 1794, l'abolition de l'esclavage (adopté par la convention au mois de février par la loi du 16 pluviôse an II). Victor Hugues, dit « le terrible », met en place les lois de la Convention et par conséquent le tribunal révolutionnaire. Les planteurs (dont certains soutenaient l'Angleterre) ne se soumettant pas au nouveau régime, sont traduits devant ce tribunal. La répression du commissaire de la Convention sera étendue aux « anciens » esclaves qui se révoltèrent pour ne pas avoir été payé. En 1798, le directoire le rappela en France. Il a été remplacé par le Général Desfourneaux. Malgré sa volonté de réforme de la gestion locale, ce dernier est également remis en cause par la population et par une partie de l'armée.

En 1802, le premier Consul Bonaparte nomme Lacrosse gouverneur. Ce dernier tente de renvoyer de l'armée les officiers noirs, intégrés après l'abolition de l'esclavage. Une révolte de ces officiers monte. Le propre aide de camps de Lacrosse, Louis Delgrès, métis, deviendra un des chefs de cette rébellion avec Joseph Ignace.

Bonaparte dépêche une expédition de 4 000 hommes dirigés par le général Richepance pour mater la rébellion. Après une défense héroïque, beaucoup de révoltés préfèrent se suicider plutôt que de se rendre. « Vivre libre ou mourir » dernières paroles de Louis Delgres[3]. La loi du 16 pluviôse an II qui avait abolit l'esclavage est annulée le 16 juillet 1802 par Bonaparte.

En 1808, les Anglais mènent une nouvelle campagne d'invasion des Antilles, prenant Marie-Galante et la Désirade, puis en 1809, les Saintes. En 1810, la Guadeloupe est à nouveau anglaise.

Après une première tentative d’invasion en 1814 (Saint-Barthélemy avait été cédée à la Suède par le traité de 1784). Les Britanniques ne restituèrent la Guadeloupe à la France qu'en 1816 (suite au Congrès de Vienne). Depuis, elle est restée sous souveraineté française jusqu’à nos jours.

Entre 1816 et 1825 une série de lois propre à l'île sont promulguées. Les institutions municipales voient le jour en 1837 et en 1848, sous la Deuxième République, l'esclavage est finalement aboli. Et Saint-Barthélemy est recédée par le Royaume de Suède à la France qui l’incorpore dans l’Empire français au sein de la Guadeloupe.

La Guadeloupe a participé à la Seconde Guerre mondiale en fournissant des hommes au FFL Forces françaises libres pour participer à la résistance.

Le 19 mars 1946, les anciennes colonies de l’Empire français font place à l’Union française, mais celle des Antilles françaises se rapprochent du statut de la métropole et deviennent des départements d’outre-mer : la Guadeloupe et la Martinique (le département de la Guadeloupe intégrera aussi Saint-Barthélemy et Saint-Martin dans un arrondissement spécial).

Le 14 février 1952, dans la commune du Moule, est organisée une grève par les ouvriers de l'usine Gardel pour une hausse de leurs salaires, des barrages avaient été érigés par les grévistes sur le piquet de grève. Finalement, les militaires français sur place reçurent l'ordre de tirer sur la foule, le bilan est de 4 morts et 14 blessés. Selon certains témoignages, certaines victimes n'avaient pas de lien direct avec la grève. Localement ces événements sont appelés Massacre de la Saint-Valentin.[4]

De nouvelles émeutes eurent lieu les 25, 26 et 27 mai 1967 où ont lieu des manifestions ouvrières en vue d'obtenir une augmentation salariale de 2,5 %. Ces manifestations donnent lieu à des affrontements avec les CRS, et entraînent la mort de 5 à 87 personnes, selon les sources, dont Jacques Nestor, un célèbre militant du GONG et plusieurs blessés. Les personnes arrêtées seront relaxées par la cour.

Avec l'arrivée des Socialistes au pouvoir en France, la loi de décentralisation est votée en 1982 et la Région de la Guadeloupe est créée, s'intégrant aux 22 régions de France métropolitaine. Dans la foulée, le Conseil régional de la Guadeloupe voit le jour en 1983.

Le 17 septembre 1989, le Cyclone Hugo infligea de sérieux dégats à l'île. Situé dans une région très exposée, l'archipel devra faire face à de nombreux cyclones, plus particulièrement en 1995 quand 3 ouragans s'abatteront sur les îles en moins d'un mois.

Le 1er décembre 1999, la « Déclaration de Basse-Terre » est signée. Les Présidents de Région des DFA proposent au Président de la République et au Gouvernement, une modification législative voire constitutionnelle, visant à créer un statut nouveau de Région d'Outre-mer doté d'un régime fiscal et social spécial pour la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique, dans le cadre de la République Française d'une part, et de l'Union Européenne d'autre part (article 299-2 du Traité d'Amsterdam).

Le 7 décembre 2003, les électeurs de Guadeloupe ont rejeté à 73 %, le projet de création d'une collectivité unique se substituant au département et à la région qui coexistent sur le même territoire. Le même jour, les électeurs de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin ont voté en faveur de l'autonomie de leurs communes, devenues par la loi organique du 21 février 2007, deux Collectivités d'outre-mer (COM) distinctes des autres îles de Guadeloupe.

Le 21 novembre 2004, les îles de Guadeloupe, et notamment l'archipel des Saintes, furent frappées par un violent séisme atteignant les 6,3 sur l'échelle de Richter causant de nombreux dégâts matériels.

En janvier 2009, la grève générale des Antilles françaises destinée à protester contre la vie chère, débute en Guadeloupe sous l'égide du collectif Liyannaj Kont Pwofitasyon (« Unification contre l'exploitation » en créole) et de son leader Élie Domota, paralysant très vite l'économie de l'archipel.

En avril, Nicolas Sarkozy ouvre les Etats Généraux de l'Outre-Mer en Guadeloupe, de nombreux ateliers dont l'atelier gouvernance propose un projet d'évolution statutaire à caractère autonome. En parallèle, les Saintes ont eux fait part de leur projet d'évolution statutaire en Collectivité d'outre-mer (COM) à l'article 74 de la constitution distincte de la Guadeloupe. Ces projets sont en attente des consultations populaires par référendums au populations concernées.[5]

Administration

Les territoires en blanc font partie de la région Guadeloupe (hormis Saint-Barth & Saint-Martin).

Depuis la réforme constitutionnelle du 28 mars 2003, qui a supprimé les appellations DOM et TOM, la Guadeloupe est un DROM (Département d'Outre-Mer numéro 971 et Région d'Outre-Mer). Elle est donc à la fois une région administrative et un département français d'outre-mer (l'expression DOM reste utilisée aujourd'hui) dont la préfecture est Basse-Terre. Elle constitue avec la Martinique, située à environ 150 km plus au sud, et la Guyane, située au nord de l'Amérique du Sud, les départements français d'Amérique (DFA).

Aujourd'hui, la Guadeloupe fait partie de l'Union européenne au sein de laquelle elle constitue une région ultrapériphérique, ce qui lui permet de bénéficier de « mesures spécifiques », consistant à faire des adaptations du droit communautaire en tenant compte des caractéristiques et contraintes particulières de la région.

Le référendum du 7 décembre 2003, où le non l'a emporté, proposait de mettre en place une nouvelle collectivité territoriale, gérée par une assemblée unique regroupant les compétences de la région et du département. Cette nouvelle collectivité devait rester dans le cadre de l'article 73 de la Constitution avec un régime dit d'assimilation législative.

Politique

Article détaillé : Politique de la Guadeloupe.
Résultats régionaux des présidentielles de 2007[6]
Tour Ségolène Royal - PS Nicolas Sarkozy - UMP
1er Tour 39,01 % _ 61 734 42,32 % _ 66 985
2ème Tour 51,57 % _ 91 529 48,43 % _ 85 946

La politique de la Guadeloupe s'organise comme celle de la France hexagonale : les pouvoirs sont attribués par la population aux maires, élus par vote, de chaque commune de l'archipel. Les citoyens votent aussi pour leurs conseillers généraux et leurs conseillers régionaux. Ce sont les députés qui seront chargés de les représenter dans l'hexagone et de porter les doléances du territoire au chef de l'État. Si une construction doit être remise aux normes après un cyclone, par exemple, on regardera dans les fonds du conseil régional et si on manque de revenus, la requête sera conduite vers l'État. La préfecture du département est Basse-Terre ; de plus il existe aussi une sous-préfecture établie à Pointe-à-Pitre.

Géographie

Article détaillé : Géographie de la Guadeloupe.

Localisation

La Guadeloupe est un archipel de l'hémisphère nord situé en Amérique du Nord, dans les Caraïbes, entre le tropique du cancer et l'équateur. Elle est positionnée à 16°15' de latitude Nord, soit la même latitude que la Thaïlande ou le Honduras, et à 61°35' de longitude Ouest, à peu près celle du Labrador et des îles Malouines; cette localisation place l'archipel à 6 200 km de la France métropolitaine, à 2 200 km au sud-est de la Floride, à 600 km des côtes de l'Amérique du sud, et plus précisément en plein cœur de l'arc des petites Antilles.

Position de l'archipel dans la mer des Caraïbes.
Carte des îles de Guadeloupe.

Description

De par son caractère archipélagique, la Guadeloupe dévoile sur 1 628 km2 de terres, des paysages aussi bien variés que contrastés.

  • D'une superficie de 1 434 km2, la « Guadeloupe continentale » (ou le papillon) est composée de deux îles distinctes, qui sont séparées par un bras de mer n'excédant pas 200 mètres de large, appelé « la Rivière Salée ».
    • L'île de Basse-Terre à l'Ouest, 848 km2 (massif ovale de 45 km sur 20), montagneuse et recouverte d'une forêt tropicale très dense du nord au sud, où abondent de nombreuses rivières et cascades, est d'origine volcanique comme certaines îles voisines (Dominique, Martinique, Sainte-Lucie). Le plus haut sommet est le volcan en activité de la Soufrière culminant à 1 467 mètres, soit la plus haute altitude des petites Antilles. Comme dans la plupart des îles volcaniques, on y trouve aussi de nombreuses plages de sable noir et de sable roux.
    • L'île de Grande-Terre à l'Est, 586 km2 (triangle d'environ 40 km de côté), dont le substrat est calcaire (comme les îles d'Antigua, de Barbade), se compose d'une plaine bordée d'une mangrove au sud-ouest, d’une succession irrégulière de mornes appelée « les grands fonds » au centre et d’un plateau aride dentelé de côtes rocheuses et sauvages au nord. C'est sur le littoral sud de la Grande-terre, parsemé de plages de sable blanc à l'abri des récifs coralliens que se concentrent les grandes stations balnéaires; ce littoral est appelé la « Riviera ».
  • Avec une superficie de 194 km2, la « Guadeloupe insulaire » (ou les îles du sud) fait face au « Continent » et se compose de plusieurs îles s'étalant de l'Est jusqu'au Sud-Ouest de l'archipel.
    • La Désirade, 21 km2, est une île calcaire de forme allongée (11 km sur 2 km), qui se présente comme un vaste plateau incliné vers le nord-ouest. La Grande Montagne, qui atteint 275 mètres d'altitude, est son point culminant.
    • Petite Terre, est un petit archipel de 2 km2 constitué de deux îlots (Terre de Haut et Terre de Bas) fermés par un récif corallien, situé à une dizaine de kilomètres au sud de la Pointe des Châteaux et de la Désirade.
    • Marie-Galante, 158 km2, est un substrat calcaire vallonné, arrosé par l'alizé, et qui, par rapport à sa forme arrondie (15 km de diamètre), est surnommée la Grande Galette.
    • Les Saintes, 9 îlets dont deux habités, Terre-de-Haut et Terre-de-Bas, respectivement 5 km2 et 8 km2, se présentent comme un petit chapelet d'îlets arides et escarpés.

La Basse-Terre et les Saintes sont issues de formations d’une chaîne volcanique récente qui culmine à la Soufrière, alors que les autres îles de l’archipel sont d’origine corallienne; en raison de ses caractéristiques géologiques, l’archipel de la Guadeloupe est classé en zone III d’après le zonage sismique de la France.

Les îles des Caraïbes, sur le trajet des ouragans tropicaux.

Climat

Nuvola apps kweather.png  Relevés des températures et des précipitations à Pointe-à-Pitre  Weather-rain-thunderstorm.svg
Mois Janv. Fév. Mars Avr. Mai Juin Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc. Année
Températures moyennes (°C) 25 25 26 27 27 27 28 28 28 27 27 26 27
Moyennes mensuelles de précipitations (mm) 98 55 64 119 156 130 193 206 246 230 221 128 1 846

La Guadeloupe bénéficie d’un climat tropical tempéré par les influences maritimes et les alizés. On distingue deux saisons en Guadeloupe et dans les îles voisines :

Côté température, avec une moyenne de 27 °C, il n'y a que peu de différence entre les mois les plus chauds (de 25 °C à 32 °C) et les mois les plus froids (de 23 °C à 29 °C). La géographie spécifique de l'archipel, le contraste entre la Basse-Terre et la Grande-Terre, entraine également un climat spécifique sur chacune de ces îles. La Grande-Terre et ses plateaux calcaires connaissent régulièrement de sévères sécheresses, alors que dans le même temps, le relief perpendiculaire au flux des alizés de la Basse-Terre régule le régime des pluies. La température moyenne de l’eau de mer est de 28 degrés Celsius.

Environnement

Importation de pesticides en Guadeloupe.

La Guadeloupe était autrefois très riche en biodiversité, en paysages à forte naturalité et en espèces endémiques. Depuis le XVIe siècle, elle a beaucoup perdu de son patrimoine naturel originel, à cause des prélèvements (chasse et pêche en particulier), du recul de la forêt, de l'urbanisation, d'une périurbanisation accélérée ces dernières décennies, ainsi qu'à cause des cultures intensives (banane et canne à sucre surtout) qui ont remplacé la forêt tropicale. Les cultures de la banane et de la canne à sucre ont marqué les paysages non montagneux et sont sources d'importantes pollutions. Sauf quelques exceptions (méthanisation), les effluents des distilleries sont pas, peu ou mal traitées. Cette agriculture exportatrice de sucre de canne, alcool (Rhum) et bananes épuise les sols et est maintenant très grosse importatrice de pesticides, dont d'insecticides. Elle a longtemps été encouragée par quelques grandes familles productrices et par l'état.

Les séquelles de l'utilisation de ces produits, pour certains très toxiques et rémanents (chlordécone, paraquat en particulier) posent aujourd'hui problème ; outre une pollution durable, de nombreux sols et des écosystèmes (dans les zones dédiées aujourd'hui ou anciennement aux bananeraies, ainsi que l'aval des bassins versants jusqu'en mer), une contamination générale du réseau d'eau potable par des organochlorés, confirmée à la fin des années 1990[7]. Des mesures ont été prises pour assurer l'accès à une eau potable, mais les sols de certaines régions du territoire guadeloupéen et d'autres îles des Antilles sont durablement pollués par certains produits, dont le chlordécone. Des études sont en cours pour mieux mesurer les impacts de ces produits sur la santé.

Les récifs sont dégradés au moins à 50 % dans les grandes îles, et de nombreux herbiers marins sont également très dégradés. L'environnement végétal et les paysages restent préservés sur quelques parties de l'archipel, constituant une ressource majeure pour le tourisme. Ces espaces sont pour partie classés en ZNIEFF[8] et protégés[9], pour certaines avec un statut de réserve naturelle guadeloupéenne[10], dont plusieurs grottes abritant des chiroptères protégés. Des cartes d'habitats sous-marins[11] permettent d'envisager une meilleure gestion et protection de ces habitats fragiles et des corridors biologiques sous-marins, vulnérables aux pollutions (nitrates, turbidité, pesticides…), aux pressions anthropiques[12] et aux aléas climatiques qui pourraient devenir plus fréquents et aigus dans le contexte du changement climatique global. À Marie-Galante, aux Saintes et à la Désirade les palétuviers et mangroves ont presque disparu.

L'archipel en image

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Économie

Article détaillé : Économie de la Guadeloupe.
La culture de la banane.

La situation économique de la Guadeloupe, fortement déficitaire, est traduite par deux chiffres significatifs : le taux de chômage (22,7 % de la population active en 2007[13]), et le taux de couverture des importations par les exportations (6 % en 1996); elle se classe au second rang des régions les plus touchées par le chômage dans l'Union Européenne[14].

L'agriculture (canne à sucre, banane, melon, café, vanille, ananas, avocat, orange, citron, carambole, etc.), autrefois moteur économique de l'archipel, ne survit que grâce aux subventions de l'État et des collectivités locales. « La canne, c'est notre sidérurgie », ont coutume de dire les guadeloupéens et pour cause les industries, peu nombreuses, appartiennent essentiellement au secteur agroalimentaire (sucreries, rhumeries, conserveries). La canne à sucre et la banane, les deux plus grosses productions de l'archipel, sont en crise. Quant aux cultures fruitières et maraîchères, elles ne parviennent pas à couvrir les besoins des 400 000 habitants; chaque année, la Guadeloupe doit importer plus de dix mille tonnes de fruits et de légumes.

L'industrie représentait selon l'INSEE, 5,4 % de la valeur ajoutée totale du département en 2006 (contre 6,5 % en 1993) et 6,9 % des emplois. Il a partiellement dû son développement aux lois de défiscalisation. De plus, la Guadeloupe compte une dizaine de zones industrielles réparties sur tout le territoire; les activités se concentrent dans l’agglomération pointoise principalement sur le site de Jarry (325 hectares), commune de Baie-Mahault. Cette zone d'activité industrielle (l’une trois premières zones industrielles de France) regroupe 80 % des créations d’emplois des dix dernières années.

Le tourisme est le seul secteur économique à conserver un certain dynamisme ; les bons résultats de l’année 2007 confirment l’orientation favorable de la conjoncture du secteur. Le trafic de passagers à Pôle Caraïbes (hors transit) a progressé de 6,2 %, notamment sous l’effet du développement du tourisme de croisière, en hausse de 26,9 % sur l’exercice ; hors croisiéristes, le nombre de passagers arrivés dans l'archipel a crû de 3,6 %. L’hôtellerie classée a également bénéficié de l’augmentation de la fréquentation ; La Guadeloupe est visitée par une majorité de voyageurs en provenance de métropole (92 % des flux) devant l’Italie et la Belgique[15].

Démographie

Article détaillé : Démographie de la Guadeloupe.

(Les données démographiques ne tiennent pas compte de Saint-Martin et Saint-Barthélemy)

Démographie de l'archipel guadeloupéen
Année 1664 1789 1879 1961 1967 1974 1982 1990 1999 2006
Habitants 11 437 106 593 174 231 276 545 305 312 315 848 317 269 353 431 386 566 400 736

Population : au 1er janvier 2006, la population était estimée à 400 736 habitants, alors qu'en 1999, la Guadeloupe comptait 386 566 habitants; sur ces sept dernières années qui se sont écoulées, la croissance démographique a été de l'ordre de +3,67 %, croissance inférieure à celle de la France métropolitaine (+4,92 %), sur la même période.

Densité de population : en 2006, la densité moyenne était de 246 hab./km² contre 100 au niveau national ; de plus, un tiers des terres de l'archipel est consacré à l'agriculture et les zones montagneuses ne sont pas habitables, ainsi l'espace et le logement viennent à manquer. Située à la jonction des deux grandes îles de la Guadeloupe, l'agglomération pointoise (soit Pointe-à-Pitre, les Abymes, Baie-Mahault, le Gosier), regroupe à elle seule 33 % de la population; dans cette zone, la densité moyenne est de 772 hab./km², tandis qu'à Marie-Galante elle n'est que de 76 habitants/km².

Composition de la population[16] : environ 72 % des guadeloupéens sont afro-caribéens et métis (nègre, chabin, mulâtre, etc.), 14 % sont indo-caribéens (originaires du Tamil Nadu), 9 % sont de type européen (blanc kréyol, breton, métropolitain, etc.), 2 % de la population est originaire du Moyen-Orient (libanais, syrien, etc.), enfin, les asiatiques, les hispaniques et les autres, représentent près de 3 % des habitants. Riche de sa diversité ethnique, de type créole, la population guadeloupéenne est très jeune.

Immigration dans le département : la richesse de la Guadeloupe contraste avec la très grande pauvreté de plusieurs îles de la région des Caraïbes ; ainsi, la collectivité s'apparente à un Eldorado pour les populations de ces territoires. De plus, d'autres facteurs, comme l’instabilité politique, et les catastrophes naturelles expliquent cette immigration. Dès les années 1970, les premiers immigrés clandestins d’origine haïtienne arrivèrent en Guadeloupe pour satisfaire un besoin de main-d'œuvre dans le secteur agricole; à côté de cette immigration haïtienne, plus visible parce que plus nombreuse, la Guadeloupe a également connu l’arrivée et l’installation de populations de l’île de la Dominique et de la République Dominicaine. En 2005, la préfecture qui représente l’État en Guadeloupe, avance les chiffres de 50 000 à 60 000 étrangers dans le département[17].

Les îles de Guadeloupe

Vue sur les quais de Pointe-à-Pitre, la plus grande agglomération.
Rang Îles Pop. (2006) Pop. (99) Croissance Superficie(km²) Densité
1 Grande-Terre 197 603 196 767 Augmentation +0,42 % 586,68 km² 337
2 Basse-Terre 186 661 172 693 Augmentation +8,09 % 847,82 km² 220
3 Marie-Galante 12 009 12 488 Diminution -3,84 % 158,01 km² 76
4 Terre-de-Haut 1 838 1 729 Augmentation +6,30 % 5,22 km² 352
5 La Désirade 1 595 1 620 Diminution -1,54 % 21,42 km² 74
6 Terre-de-Bas 1 030 1 269 Diminution -18,8 % 7,58 km² 136
7 Petite-Terre 0 0 _ 1,70 km² _

Principales agglomérations

# Agglomérations Pop.(06) Pop. (99) Croissance Activités Îles
1 Pointe-à-Pitre 132 870 132 751 Augmentation +0,09 % Pôle Economique G-T & B-T
2 Basse-Terre 37 455 36 126 Augmentation +3,68 % Pôle Administratif Basse-Terre
3 Sainte-Anne 23 073 20 410 Augmentation +13,0 % Tourisme Grande-Terre
4 Petit-Bourg 21 153 20 528 Augmentation +3,04 % Agriculture Basse-Terre
5 Le Moule 21 027 20 827 Augmentation +0,96 % Agriculture Grande-Terre
6 Sainte-Rose 19 989 17 574 Augmentation +13,7 % Agriculture Basse-Terre
7 Capesterre-Belle-Eau 19 610 19 568 Augmentation +0,21 % Agriculture Basse-Terre
8 Morne-à-l'Eau 16 703 17 154 Diminution -2,63 % Agriculture Grande-Terre
9 Lamentin 15 738 13 434 Augmentation +17,2 % Agriculture Basse-Terre
10 Saint-François 13 424 10 659 Augmentation +25,9 % Tourisme Grande-Terre

Culture

Article détaillé : Culture de la Guadeloupe.

La culture de la Guadeloupe suit depuis l'esclavage avec le Gwo Ka. C'est une musique simple jouée avec un instrument à percussion appelé le « Ka ». Le Gwo-Ka permettait aux esclaves noirs de communiquer pour les hommes de brousse.

Mais elle se fonde aussi sur le quadrille et la biguine qui sont toutes deux des danses de couple sur un air de musique entraînant.

En matière de gastronomie, la Guadeloupe se sert surtout de ses produits agricoles, comme le poyo (de la famille de bananes plus communément appelées bananes vertes ou ti-nain), du fruit de l'arbre-à-pain, de gombos, de choux, de cresson et des produits de la mer. Comme plat typique, on citera par exemple le blaff où le poisson, préalablement assaisonné, est cuit dans un petit bouillon agrémenté de cives (sorte d'oignons du pays), de persil, piment, thym... La cuisine guadeloupéenne est souvent épicée et assaisonnée en faisant macérer la viande ou le poisson pendant des heures avant de les faire cuire pour relever le goût.

La Guadeloupe est une terre de métissage entre l'Europe, l'Afrique et l'Asie (Moyen-Orient, Inde). Ainsi la communauté indienne longtemps effacée, tient à faire reconnaître son identité. La présence de la couleur indienne que ce soit par le colombo (épice) ou par le tissu emblématique de la tenue traditionnelle, le madras, rappelle leur contribution très ancrée dans l'identité guadeloupéenne.

La communauté indienne a d'ailleurs une tradition qui lui est propre et qui vient d'Inde. Il s'agit des mayé men, prononciation déformée de la coutume de même déroulement indienne maï man.

Outre la cuisine, la Guadeloupe est connue pour son grand goût des festivités. Ainsi en période de Noël, les familles et amis se réunissent lors de chanté nwel occasion de chanter des cantiques et de faire la fête. Après les périodes de fêtes de fin d'année débutent les répétions du Carnaval. Les groupes de carnaval défilent tous les dimanches soir, dans les rues (chose que déplorent les professeurs, regrettant d'avoir des élèves somnolents le lundi dans les classes) jusqu'au vacances de Carnaval qui arrivent en février.

Les groupes à peaux, par exemple, Akiyo (qui signifie, « qui sont-ils ? ») sont des groupes composés uniquement de grosses percussions, et d'instruments de coque de lambi. Ils ont la particularité de ne pas avoir de cuivres dans l'orchestre, ni de chorégraphie, défilent souvent sans costumes thématiques.

Le Mardi gras, c'est la grande fête où les groupes de carnaval concourent dans le chef-lieu Basse-Terre ou à Pointe-à-Pitre pour les meilleurs costumes, meilleure musique ou meilleure chorégraphie dont le thème est imposé par les comités de carnaval. Puis le lendemain, le mercredi des Cendres, jour qui termine le carnaval, la mascotte de roi du carnaval surnommée Vaval est brûlée, ce qui signe la fin des festivités, tout le monde défile en noir et blanc (pour marquer le deuil de Vaval), et débutent alors les 40 jours de carême.

La population majoritairement catholique, respecte cette période, ainsi les boites de nuit se vident, les gens évitent de faire la fête, certains ne mangent que du poisson ou alors s'en privent. Mais, étant donné le grand engouement pour les fêtes, le « jeudi mi-carême », un défilé en rouge et noir identique au carnaval donc avec des groupes de musiciens précédés de personnes qui défilent est organisé.

Après cette période de privation, ce sont les fêtes de Pâques, lors desquelles les familles vont souvent camper sur la plage et mangent des plats à base de crabes : matété (riz cuit avec du crabe), calalou (crabes avec des feuilles de madères accompagné de riz blanc) ou dombrés aux crabes (petites boules de farine cuites avec du crabe).

La jeunesse guadeloupéenne soucieuse de son patrimoine culturel a fait naître un nouveau courant nommé Gwada Style, du nom que donnent les jeunes à l'archipel, la « Gwada ». On retrouve souvent cette expression dans la musique reggaeton/dance-hall, genres musicaux très populaires aux Antilles.

Fêtes et jours fériés
Date Nom Remarques
1er janvier Jour de l’an Premier jour de l’année ; Pour les catholiques, fête de Sainte Marie (avant le concile Vatican II, Circoncision de Jésus-Christ).
Lendemain du dimanche de Pâques (lundi 13 avril en 2009, lundi 5 avril en 2010) Lundi de Pâques Pâques (fête chrétienne commune aux catholiques et aux protestants) est le premier dimanche qui suit la première pleine lune fictive de printemps.
1er mai Fête du Travail Commémore la ratification de la journée de travail de 8 heures; traditionnellement le jour de nombreuses manifestations syndicales et politiques en France (Depuis 1947, l’appellation "Fête du Travail" n’est que coutumière, i.e. non officielle).
8 mai Fête de la Victoire 1945 Commémoration de la capitulation allemande et de la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945).
27 mai Abolition de l’esclavage Dans le département de Guadeloupe uniquement.
39 jours après Pâques (jeudi 21 mai en 2009, jeudi 13 mai en 2010) jeudi de l'Ascension Fête chrétienne célébrant la montée de Jésus aux cieux.
lendemain du septième dimanche après Pâques (lundi 1er juin en 2009, lundi 24 mai en 2010) Lundi de Pentecôte Lundi férié (seul le dimanche garde une signification religieuse particulière).
14 juillet Fête nationale Commémoration de la Fête de la Fédération du 14 juillet 1790 (elle-même anniversaire de la prise de la Bastille en 1789).
21 juillet Fête Victor Schoelcher Commémoration de la naissance (en fait le 22 juillet 1804) du député Victor Schoelcher qui fut à l'origine de l'abolition de l'esclavage, spécifique à la Guadeloupe et à la Martinique.
15 août Assomption Fête catholique célébrant la montée de la Vierge Marie aux cieux.
1er novembre Toussaint Fête de tous les saints de l’Église catholique.
11 novembre Armistice de 1918 Commémoration de l’armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale.
25 décembre Noël Naissance de Jésus-Christ.
Paysage du nord de la Grande-Terre, surnommée « la petite Bretagne des Antilles ».

Langue

Article détaillé : Créole guadeloupéen.

La Guadeloupe étant un département français, le français en est la langue officielle. Les représentants des plus vieilles générations de l'archipel ne parlent pas toujours couramment le français, mais le créole guadeloupéen. Le créole guadeloupéen est considéré comme une langue régionale, langue ancienne née d'un métissage de français, d'anglais et de langues africaines et de certains mots amérindiens. Quelques exemples de rapprochements souvent ignorés avec l'anglais : En créole, lorsque l'on dit de quelqu'un qu'il a biguidi, cela signifie se défiler, perdre ses forces ou son sang-froid. En anglais to be giddy peut signifier être étourdi, fébrile, avoir le vertige. En créole un tré désigne le plateau d'une marchande. En anglais a tray est un plateau. En créole on lo moun veut dire « beaucoup de monde ». En anglais, on dirait a lot of people (soit littéralement un lot de personnes, beaucoup de monde). Également l'expression méré lékol (sécher les cours), vient de my way sous-entendu I go my way (Je suis ma route ailleurs qu'à l'école). Le créole était le moyen de communication des Africains déportés durant l'esclavage, les esclaves provenant de différents villages africains ne se comprenaient pas toujours entre eux, et il leur fallait un langage leur permettant de communiquer sans être compris de leurs maîtres. Le créole est ainsi un mélange.

Les autres îles des Antilles ayant subi la même histoire coloniale, un créole y est également parlé, cependant, il existe des variantes. Les créoles des îles francophones (Guadeloupe, Martinique, Haïti) sont les plus proches. Toutefois les habitants des îles anglophones parlent un créole qui parait francisé malgré l'anglais pour langue officielle. De même, certains habitants de la Dominique, île voisine, comprennent le créole guadeloupéen.

La syntaxe du créole guadeloupéen (comme celui des autres îles de la Caraïbe) ne considère pas le vouvoiement, exprimé par la 2e personne du pluriel en français. Le créole est aussi une langue très imagée, et très philosophique par ses expressions. Le créole est une langue rude du fait qu'elle tire son origine de la souffrance des esclaves, les expressions sont souvent crues, ce qui traduit littéralement en français peut facilement porter à confusion. Pourtant leur utilisation en langue créole ne traduit pas la violence qui lui équivaut en français. Par exemple an ke limmé di fé si'w qui mot à mot se traduirait « je vais allumer du feu sur toi » ne signifie pas l'envie du locuteur d'incendier la personne avec laquelle il dialogue, mais plutôt son intention de l'impressionner de par sa prestation, comme quelqu'un dirait « je vais te laminer » ou « je vais te donner une leçon » lorsqu'il est sûr de gagner à une partie de jeu vidéo.

Quelques éléments de phonétique : le créole a été écrit pour la toute première fois par un béké guadeloupéen au début du XXe siècle. À l'époque, il l'avait retranscrit phonétiquement à partir de l'orthographe française. Maintenant la lettre « c » n'existe pas, ni l'association « qu », le son [k] s'écrit avec un K. Le son « in » (de matin) s'écrit « en », et le son « an » (de enfant) s'écrit « an ». Le retour aux sources de la population guadeloupéenne a créé un véritable intérêt pour le créole, des livres de contes et de poésies sont depuis une dizaine d'année édités en créole et en français. Hector Poullet est notamment un pionnier des dictées médiatisées en créole.

Les Guadeloupéens qui ont aujourd'hui 50 ans ont connu une période de répression du créole. En effet, le créole était considéré comme une langue rappelant des origines modestes, donc les parents et les instituteurs interdisaient à leurs enfants de s'exprimer en créole. Cela n'empêchait pas les enfants de s'exprimer en créole entre eux. Il est encore aujourd'hui considéré comme impoli pour un enfant de s'adresser directement en créole à un adulte; pour autant le créole n'a pas disparu. Maintenant les jeunes intègrent des mots anglais, notamment provenant de l'anglais jamaïcain au créole. Ainsi les adultes ont parfois du mal à « comprendre » le créole parlé par leurs enfants, comme les parents de l'hexagone ne saisissent pas toute une conversation en verlan ou en argot des jeunes adolescents.

Certaines personnes âgées qui n'ont pas eu la chance d'être scolarisées très longtemps préfèrent s'exprimer en créole, et de ce fait parlent créole, alors que le reste de la population parle le plus souvent français que créole pour engager une conversation. Le créole est facilement parlé sur les ondes, entre amis, dans les églises, il s'agit véritablement d'une deuxième langue.

Musique

Article détaillé : Musique des Antilles françaises.

Archipel de métissage musical, les plages sont bercées par le zouk, le Gwo Ka, la biguine et bien d'autres styles musicaux FWI, « French West Indies ».

Le Gwo-ka, datant de l'esclavage, est la racine musicale guadeloupéenne. Le Gwo Ka a été inventé par les esclaves au XVIIIe siècle et était un moyen d'expression au même titre que le créole, aussi bien qu'une musique identitaire. Le Gwo-ka se joue avec un ka sorte de tambour et est composé de sept rythmes : toumblak, woulé, pajenbel, graj, kaladja, menndé, lewoz; chacun correspondant à un état d'esprit et une ambiance particulière. Aujourd'hui encore, il existe des soirées « lewoz », où musiciens, les « tambouyè », chanteurs, les « répondè » et danseurs improvisent une conversation rythmée pendant des heures. Le terme Ka viendrait de quart, le nom donné aux tonneaux à partir desquels ces « tambours » étaient fabriqués.

Le zouk originellement est une dérive du rythme de la biguine. La percussion du Zouk reprend les temps fort du rythme de la batterie de la biguine.Bien qu'il désigne un bal populaire, le créateur du zouk est l'artiste guadeloupéen Roland Louis, mais il est admis que ce sont les groupes comme Kassav', Zouk Machine, Expérience 7, Gilles Floro et Francky Vincent qui ont été les premiers à exporter ce style musical en dehors de l'archipel guadeloupéen.

Le plus gros succès du Zouk fut néanmoins Maldon, chanson interprétée par les trois filles de Zouk Machine, parmi lesquelles se trouvait la chanteuse Jane Fostin. Au fil de l'évolution s'est crée une nouvelle variante du zouk, le Zouk-love, plus lent.

Les jeunes musiciens guadeloupéens sont actuellement orientés vers le zouk ou zouk-love (Medhy Custos, Slaï), vers le dance-hall ou Reggae-dancehall (Admiral T), et vers la création de label indépendants (Mozaik Kreyol « MK » d'Admiral T, G ZUP concept de DJ Xiner, G Prod de Fuckly…)

Quelques personnalités

Musiciens

Laurent Voulzy, lors d'un concert à Belle-Île pour le départ du trophée BPE.

Sportifs

Didier Dinart, champion de handball.

Personnalités politiques

Personnalités littéraires

Maryse Condé, écrivain récompensé pour son talent à maintes reprises.

Autres personnalités

Codifications

L'archipel Guadeloupe a pour codes :

Notes & références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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Voir « la Guadeloupe » sur le Wiktionnaire.

Flag of France.svg Flag of Guadeloupe (local).svg Région / Département de Guadeloupe
Matières HistoireGéographieDémographieCultureÉconomieTourisme
Administration PolitiqueRégion d'Outre-merDépartement d'Outre-merMinistère de l'Outre-mer
Îles de Guadeloupe Basse-Terre Grande-Terre La Désirade Marie-Galante Terre-de-Bas Terre-de-Haut
Agglomérations majeures Pointe-à-PitreBasse-TerreSainte-AnnePetit-BourgLe MouleSainte-RoseCapesterre-Belle-Eau
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