Belle-Ile-en-Mer

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Belle-Île-en-Mer

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Belle-Île-en-Mer - Enez ar Gerveur
Image satellite de Belle-Île-en-Mer.
Image satellite de Belle-Île-en-Mer.
Géographie
Pays France France
Archipel Aucun
Localisation Océan Atlantique
Coordonnées 47° 19′ 55″ N 3° 10′ 01″ W / 47.332075, -3.16680947° 19′ 55″ N 3° 10′ 01″ W / 47.332075, -3.166809
Superficie 83,76 km2
Côtes 80 km
Point culminant Lieu non nommé près du hameau de Borvran. (63 m)
Géologie Île continentale
Administration
France France
Région Région Bretagne
Département Morbihan
Démographie
Population 4 735 hab. (1999)
Densité 56,53 hab./km2
Plus grande ville Le Palais
Autres informations
Découverte Préhistoire
Fuseau horaire UTC+1
France location map-Regions and departements.svg
Belle-Île-en-Mer - Enez ar Gerveur
Îles de France

Belle-Île-en-Mer, Enez ar Gerveur en breton, est une île française de l'Atlantique située dans le département du Morbihan en Bretagne sud. Les habitants de l'île se nomment les Belliloises et les Bellilois.

Sommaire

Toponymie

C'est dans les écrits du géographe Ptolémée qu'apparaît pour la première le nom de Vindilis pour la désigner : (Belle Île)[1].

Pline l'Ancien désignait quant à lui l'ensemble des îles de Groix, Belle-Île-en-Mer, Houat et Hoëdic sous le nom d'Insulae Veneticae.

En vieux-breton elle sera nommée Guedel ou Guadel (1029, Charte d'Alain Canhiart Comte de Cornouaille). Les désignations sous les formes grecques de kalos nésos ou latines Calonessus apparaissent sur quelques cartes ou descriptions à partir du XVIe siècle[2].

A la fin du Moyen Âge, le nom français de Belle-Isle est désormais utilisé. En breton, il va devenir Enez Ar Gerveur (ar Kêr veur : « la grande belle ») ou (ar Ker veur : le grand fort, le « haut lieu »).

Temporairement, sous la Révolution française, l'île fut appelée île de l'Unité, mais ce nom ne fut jamais confirmé par décret[3]. Quinze ans plus tard, sous Napoléon Ier, la municipalité proposa la nouvelle dénomination de Belle-Isle Joséphine, mais divorce de Napoleon oblige, cette appellation ne fut jamais acceptée. L'île gardera alors ses noms français de Belle-Île-en-Mer, l'extension "en Mer" apparaissant sur les cartes du début XVIII siècle, et breton d'Enez ar Gerveur.

Au nom de Belle-Île, on ajoute souvent « la bien nommée », formule inventée par la femme de lettres belliloise Éva Jouan, dans son recueil de poèmes De la grève, paru en 1896.

Géographie

Situation

C'est la plus grande des îles du Ponant[4], elle est située à 14 km de Quiberon et proche des îles de Houat et Hœdic.

Il ne faut pas la confondre avec Belle-Isle-en-Terre, commune des Côtes-d'Armor.

Elle forme le canton de Belle-Île avec quatre communes, associées dans la communauté de communes de Belle-Île-en-Mer:

Départ du Locmaria 56 du port de Le Palais
Départ du Locmaria 56 du port de Le Palais
  • Bangor, bourg situé à l'intérieur des terres.
  • Locmaria, bourg situé à la pointe est de l'île.
  • Le Palais, port principal et Chef lieu du Canton de Belle-Ile-en-Mer.
  • Sauzon, second port.

Description

Carte de Belle-Île

Belle-Île est la plus grande des îles bretonnes. Elle se présente sous la forme d'un plateau de 17 km de long sur 9 km de large, soit 85 km² avec une altitude moyenne de 40 mètres entaillé par de nombreux petits vallons. La côte de l'île, constituée d'une roche friable faite de schistes et micaschistes mêlée de quartz, subit une érosion intense de la mer surtout sur la façade Sud Ouest tournée vers le large (Côte Sauvage). Il en résulte une côte très découpée, constituée en majorité de falaises. Témoin de cette érosion rapide, l'îlot de Lonègues, qui au Moyen Âge prolongeait la pointe des Poulains, a aujourd'hui pratiquement disparu sous les eaux. L'extrémité nord de l'île se prolonge d'îlots raccordés au socle principal par des bancs de sable où la mer s'insinue à marée haute.

Sur la côte exposée au Nord Est, face au continent et donc la plus abritée, débouchent deux rias qui ont permis la création des deux ports principaux de l'île : Le Palais et Sauzon. Sur cette même façade on trouve la grande plage de l'île (les Grands Sables).
Son approche, par la côte intérieure, est réputée facile. Il est dit par les marins, comme l'écrit Chateaubriand : « Celui qui voit Belle-Isle, voit son île ; [...] celui qui voit Ouessant, voit son sang[5]. ».

La côte sauvage battue par la mer

Le climat de Belle-Île est très océanique et bénéficie d'un ensoleillement particulièrement important. Les gelées sont rares, il pleut plus rarement que sur le continent et les hivers sont doux (moyenne des minima 9°) ce qui permet à des plantes méditerranéennes, comme le palmier, la vigne, le figuier, de prospérer dans les vallons abrités.

La côte sauvage par beau temps, alternance de plages et de falaises

Il ne reste plus trace de la végétation primitive qui a dû être une vaste lande boisée; le centre de l'île a été complètement défriché et divisé en lots d'environ 20 hectares attribués chacun à une famille lors de la colonisation de l'île au IXe siècle par les moines de Redon, et il est depuis consacré à l'agriculture. Une forêt de pins et de chataîgner a été replantée sur des terres de landes incultes au XVIIIe siècle par l'agronome Gabriel Bruté de Rémur (1726-1786) qui a introduit des méthodes plus rationnelles de culture et d'élevage. L'agriculture est réellement devenue prospère au XIXe siècle siècle (élevage ovin et bovin, culture de primeurs, mais aussi de blé nécessitant l'activité de cinq moulins à vent), et cela grâce à la forte demande des populations travaillant pour la marine marchande, les conserveries de sardines et les chantiers navals. Elle est aujourd'hui en fort déclin, tout en conservant plusieurs exploitations d'élevaqe bovin et ovin, avec des cultures associées d'orge et de maïs, ainsi que du maraîchage. Les côtes Sud et Sud Ouest, les plus exposées, sont bordées d'une zone inculte brûlée par les embruns où les lapins sont nombreux: on y élève des chèvres.


Histoire

Sceau de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé propriétaire de l'île durant cinq siècles.

Préhistoire

La trace de la présence de l'homme au Paléolithique moyen a été révélée par la découverte d'un biface mousterien à Kergoyet en 1991.

Belle-Île a été définitivement séparée du continent, vers - 7000, lors de la transgression "flandrienne".

La permanence de son l'occupation, est attestée dès le Mésolithique par de nombreuses découvertes de mobilier, outils, armes et bijoux conservés au Musée Archéologique De La Société Polymathique Du Morbihan, à Vannes et au Musée de Préhistoire de Carnac[6]. Des sites d'habitat du néolithique ont été mis à jours à Kerdonis, au Skeul, Kerzo et Deuborc'h.

Dans les tourbières de Ster Vraz (Sauzon), un crâne humain datant du Néolithique fut découvert au début du XIXe siècle par le botaniste Émile Gadeceau : il est conservé au Musée Dobrée à Nantes.

Mégalithes, tumulus et tombeaux

Sur les onze menhirs qui formaient un alignement unique traversant l'île dans sa longueur et dont la présence est attestée en 1825, seul trois sont encore visibles : les autres ont été détruits et découpés en pierre de taille pour le bâtiment.

Des nombreux tumulus que l'on pouvait voir sur l'île jusqu'au milieu du XIXe siècle siècle il ne reste que le tumulus de Borderune encore visible : ceux de Kerdavid, Borvran, Kervarigeon sont très arrasés. Celui de Runello, un des plus imposant de la région, a été rasé vers 1830 pour en récupérer les pierres.

À l'Âge du bronze, le nombre de sépultures (tumulus de Bordelane, Lanno) traduit une augmentation de la population ; c'est sans doute la conséquence du développement de la navigation propre à cette période : Belle-ile se trouvait en position stratégique sur les routes maritimes d'alors. Durant l'Âge du fer, sur la Côte Sauvage, plusieurs éperons barrés, déjà occupés au néolithique, sont fortifiés. Le plus important (5 hectares), nommé localement "Le camp de César", se trouve sur la presqu'île du Vieux Château au Nord Ouest de l'île. Plusieurs dépôts de fonderies ont été mis à jours, dont un des plus importants d'Europe, conservé au Musée de Préhistoire de Carnac[6].

Un ensemble de tombelles, visible dans les landes de Bordelane, est estimé de la période de la civilisation des champs d'urnes (Bronze final, début Âge du Fer soit vers le Xe siècle av. J.-C.).

Antiquité

À l'époque celte, elle est la plus grande et la plus au large des 365 îles de l'archipel du Morbihan (petite mer) où prospère le peuple navigateur des Vénètes. Les traces encore visibles d'éperons barrés (opidium) ayant servi de camps aux armées vénettes démontre l'intérêt stratégique que Belle-ile pouvait alors représenter.

On y a découvert des monnaies (statères Vénètes) et des tuiles datant de l'époque gallo-romaine. À la chute de l'Empire romain commence, comme en Basse-Bretagne, la colonisation par les bretons venus d'Outre-Manche.

La colonisation monastique

Au IXe siècle, Belle-Île appartient au comte de Cornouaille (en Bretagne). Celui-ci, pour relever l'île dévastée par les invasions des Vikings, la confie aux Bénédictins de Redon, dont les moines étaient sans doute issus de celle de Bangor en Irlande: ils établissent leur prieuré au milieu de l'île, à l'opposé du port de Palais sur la côte sauvage, au lieu qui est devenu la paroisse de Bangor. Les moines mettent en œuvre à Gwedel un programme rationnel de colonisation et de mise en valeur : l'île est divisée en quatre paroisses, et leurs territoires allotis en propriétés d'un peu plus de vingt hectares qui sont attribués à une famille et dont les contours resteront stables jusqu'au XVIIIe siècle, formant plus de 150 villages disséminés.

L'île change à nouveau de tutelle en 1029 : le comte de Cornouaille Alain Canhiart confie l'île à l'Abbaye Sainte-Croix de Quimperlé, qu'il vient de fonder. La gestion de l'île est déléguée à un prévôt qui dispose du pouvoir spirituel et temporel (droit de basse, moyenne et haute justice qui s'exerce tantôt à Belle-Île tantôt à Quimperlé). En 1408, la justice n'est plus exercée qu'à Quimperlé ; deux officiers sont désignés par l'abbé de Quimperlé : l' « official » gère le spirituel et le « commandant » a en charge le temporel de l'île ainsi que la défense des côtes.

La Belle fontaine

L'île est constamment la cible, à cette époque, de pirates des régions voisines (Saintonge, Charente) ou de pays plus lointains (Hollande, Angleterre), et les moines qui ont construit une première citadelle à Palais, s'avèrent incapables de repousser ces pillages. Cependant, le principal intérêt de Belle-Ile pour les pirates et les flottes ennemies du royaume est d'ordre purement stratégique : Belle-Ile est une des rares îles du littoral atlantique français permettant aux navires ennemis de se ravitailler aisément en eau potable. Ceux-ci évitent ainsi un débarquement, toujours risqué, sur le continent. Cet intérêt hautement stratégique n'échappe pas à Vauban qui, au XVIIe siècle, fait construire spécialement une aiguade en bordure de mer, au pied de la citadelle du Palais. Il s'agit d'un poste de ravitaillement en eau potable, équipé d'un réservoir captant des eaux de source, ainsi que d'un quai d'accostage pour les embarcations. On y remplissait les multiples barils dans lesquels l'eau douce était stockée à bord des navires.

Le Marquisat

En 1548, le roi Henri II décide d'entreprendre sa fortification et sa mise en défense. Mais, malgré les injonctions royales, il faut transporter sur l'îles des pierres de granit venant d'Auray et les fortifications avancent lentement. Les moines opposent l'insuffisance des richesses de l'île pour financer des travaux aussi importants.

Belle-Île est alors érigée en marquisat et concédée par le roi à Albert de Gondi, puissant seigneur venu d'Italie, favorisé par Catherine de Médicis et devenu titulaire du duché de Retz.

Mais Belle-Île est encore pillée, cette fois par les Espagnols en 1567, puis en 1573 par Gabriel de Montgomery, chef militaire protestant.

La Belle-Îloise, barque vénète durant la Semaine du Golfe.

Érigée en marquisat depuis 1573, Belle-Île est désormais le siège d'une sénéchaussée. Les Gondi commencent la réédification d'une forteresse à Palais et de différents ouvrages de guet sur les côtes. L'île connaît une certaine tranquillité et une certaine prospérité grâce à ce chantier. Mais les finances des Gondi qui ont de lourdes charges, ne suffisent plus. Le cardinal de Retz, cousin du dernier propriétaire, est un personnage important de la Fronde et Mazarin décide de faire reprendre le marquisat pour le concéder au surintendant des finances Nicolas Fouquet.

Après avoir lancé d'importants travaux (construction d'une jetée, début d'un chantier d'agrandissement du port, etc.) Fouquet se retrouve, trois ans plus tard, inculpé de malversations et condamné par le Parlement à la prison à vie. Sa veuve et ses enfants conservent la seigneurie, mais Louis XIV décide que sa mise en défense sera assurée directement par l'État.


La place royale

La citadelle du Palais.
Port Kerel.

Vauban est dépêché à Belle-Île en 1683 pour vérifier l'état des fortifications. À Palais, il constate que l'emplacement choisi pour la forteresse n'est pas approprié car il est dominé par plusieurs positions alentour. Il porte un regard sévère sur les précédents concepteurs et constructeurs de la citadelle[7]. Le déménagement de la citadelle sur l'autre rive qu'il propose est trop cher, et il doit se contenter de déplacer le village et l'église du Haut-Boulogne qui se trouvent à proximité afin de créer un glacis et de renforcer la citadelle existante. Mais les principales améliorations demandées par Vauban ne seront pas réalisées : construction d'une enceinte entourant la ville de Palais, construction de défenses suffisantes le long de la plage des Grands Sables qui constitue un lieu de débarquement idéal.

En 1686, les troupes de la coalition anglo-hollandaise tentent de débarquer sur la plage des Grands Sables mais sont repoussés. Un stratagème, qui fait croire que l'île est défendue par des troupes nombreuses, dissuade les assaillants de poursuivre leurs tentatives de débarquement.

En 1718, l'île est rachetée au petit-fils de Nicolas Fouquet et est rattachée directement au domaine royal. En 1720, l'île est confiée à la Compagnie des Indes : le Palais et Sauzon deviennent des ports francs. Les malversations qui s'ensuivent conduisent le roi à confier l'île à des fermiers généraux jusqu'en 1759 puis à compter de cette date à la province de Bretagne.

Un plateau intérieur cultivé avec une bande côtière en friche.
Maison familiale ou longère, avec son puits.

Durant la guerre de Sept Ans, Belle-Île est un enjeu stratégique important car elle est essentielle à l'avitaillement en eau potable de la flotte française. Les Britanniques s'emploient donc activement à la contrôler afin de menacer l'estuaire de la Loire et la ville de Nantes. La bataille navale des Cardinaux (à l'Est de Hoedic) leur assure la suprématie dans les eaux locales. En 1761 les Britanniques débarquent dans l'île sur la plage des Grands Sables. Des redoutes sont rapidement construites sur les hauteurs du Palais mais n'arrivent pas à contenir les attaquants qui installent leurs batteries de canons sur les hauteurs et protéger leur approche, selon le scénario qui avait motivé les demandes (refusées) d'extension des fortifications par Vauban. Au bout de trois semaines, l'enceinte principale ayant été battue en brèche par des navires anglais, le gouverneur de la citadelle doit se rendre, mais avec les honneurs de la guerre. Les Anglais occupent l'île jusqu'au traité de Paris en mai 1763 qui consacre la domination britannique sur les mers : les Britanniques restituent Belle-Île contre l'île de Minorque que les Français leur avaient pris. Le commandant anglais, le major Crawford, se voit remercier par le roi Louis XV pour la douceur avec laquelle il a gouverné ses sujets et gratifier d'un domaine sur l'île, érigé pour lui en domaine noble, où il reviendra plusieurs fois séjourner.

À partir de 1765, 78 familles d'Acadiens réfugiés du "grand dérangement" s'installent à Belle-Île. C'est l'occasion d'une grande entreprise de révision foncière appelée afféagement et de la levée d'un cadastre, un des seuls qui soit antérieur au cadastre napoléonien. Pour faciliter le redressement de l'île et encourager les volontaires Bellilois, ainsi que les réfugiés à cultiver la terre, des concessions valant titre de propriété sont attribuées à chaque famille : dix hectares de terres labourables, une maison d'un modèle uniforme, une aire à battre, une grange, des semences, des ustensiles et un pécule. Le résultat de cette politique est un demi-échec: la moitié des Acadiens ne s'adapteront pas et repartiront vers différentes régions de France ou vers la Louisiane, rejoindre leurs familles, les Cadiens, qui y avaient été déportées.

Malgré ces départs, la population continue de croître d'un millier d'habitants jusqu'à la Révolution. Toutes les anciennes familles îliennes ont des acadiens dans leurs généalogies.

Durant la Révolution française, l'île est un enjeu important dans la lutte contre les Britanniques mais ne sera jamais attaquée. Ses fortifications sont à l'époque, et ce jusqu'en 1870, régulièrement modernisées.

Le « bagne pour enfants »

Dès 1902, le Ministère de la Justice établit sur la Haute-Boulogne, une colonie pénitentiaire pour mineurs « délinquants » avec une école de matelotage : un bateau avec son gréement était placé au milieu de la cour, mais les détenus ne sortaient pas en mer. Rapidement, le domaine de Bruté est acheté et transformé en « centre d'apprentissage agricole » et aussi de mécanique diesel, ce qui permet d'augmenter la capacité d'accueil des enfants et de diversifier leur formation. Une célèbre révolte des enfants en 1934, fait connaître au monde entier les conditions de détention qui furent améliorées, mais la colonie[8] ne fut définitivement fermée qu'en 1977.
Jacques Prévert[9] et Marcel Carné (La Fleur de l'âge) ont rendu un vibrant hommage aux jeunes héros de cette période de l'histoire de Belle-Île.
Les bâtiments de la Haute-Boulogne (Le Palais), en partie rénovés, sont occupés à l'heure actuelle (2009) par différentes structures associatives (Maison des associations, théâtre Vindilis, Espace Jeunesse). Un des bâtiments sert de logement aux détenus en "chantiers extérieurs pénitentiaires" [10].

Développement économique

L'agriculture

En 2003, la surface agricole utile (SAU) était de 2980 ha, soit 35% de la superficie totale de l'île[11]. Cette surface a fortement diminué ces 50 dernières années avec l'essor du tourisme et l'achat de terres agricoles pour y bâtir des maisons. Le nombre d'exploitations total sur l'île était de 86. Mais ce nombre correspond au nombre de cotisants à la Mutualité sociale agricole. En fait, on considère qu'il y avait 38 exploitations « viables » avec une SAU moyenne de 78 ha. Sur ces exploitations, il y avait 21 producteurs de lait, 12 producteurs d'ovins et 5 maraîchers. 58% des exploitants avaient entre 35 et 54 ans, ce sont d'ailleurs les mêmes qui détenaient 65% de la surface agricole. 26% des exploitants avaient plus de 55 ans[11]. Une surface importante devrait donc être libérée à l'avenir. A moins que toutes ces terres ne deviennent constructibles ou soient laissées à l'abandon, on peut penser que d'ici une dizaine d'années, Belle-Île ne comprendra plus que quelques exploitations mais de surface très importante. L'entraide entre agriculteurs y est forte, l'absence d'entreprise de travaux agricoles sur l'île les obligeant à travailler ensemble lors des gros chantier (ensilage, moisson...) ou encore à acheter du matériel en commun (CUMA) (ensileuse, moissonneuse-batteuse, arracheuse de betterave...).

La pêche

Les sardineries

Petit chalutier dans le port de Palais.

Comme dans le reste de la Bretagne, la pêche sardinière se développe rapidement dans la seconde moitié du XIXe siècle avec la généralisation du l'utilisation du procédé de conservation inventé par Nicolas Appert. En 1855 on compte dix conserveries de sardines à Belle-Île. Le développement de la flottille de pêche entraîne en 1911 l'ouverture d'un chantier naval qui emploie une centaine de personnes. La population croît fortement jusqu'à atteindre 10 804 habitants en 1872. Vingt ans plus tard, le déclin à la fois démographique et économique qui s'amorce à Belle-Île est dû en partie à l'épuisement des ressources halieutiques et à la modification des circuits de conditionnement et de commercialisation des conserves de sardines.

La petite pêche

Le tourisme

Écoles de voile sur la plage des Grands sables.
Une longère rénovée et transformée en résidence secondaire.

À la fin du XIXe siècle apparaissent les premiers touristes attirés par le charme de l'île : Claude Monet, Sarah Bernhardt, Albert Roussel. Aujourd'hui le tourisme est une des principales sources de revenus de l'île.[3]

Vers 1890, la compagnie de navigation à vapeur « la Belle Iloise » établit une relation régulière avec Auray. Aujourd'hui c'est la Compagnie océane qui effectue la desserte de l'île depuis Quiberon en 45 minutes à raison de cinq allers-retours hors saison, portés à une dizaine durant la période estivale.

La citadelle du Palais, qui depuis la fin du XIXe siècle n'était plus un lieu stratégique, ainsi que les fortins dispersés sur la côte sont vendus à des particuliers. Depuis 1960, la citadelle qui tombait en ruines a été restaurée par ses propriétaires, M. et Mme Larquetoux. Elle a été achetée en 2005 par Les Hôtels Particuliers du groupe de Philippe Savry.

Les commerces tournés vers la clientèle touristique prennent le relais de l'agriculture et de la pêche qui occupent de moins en moins de bras.

Belle-Île est aujourd'hui une destination de vacances très courue. De nombreux continentaux y ont acquis des résidences secondaires. Ses nombreuses plages, ses sentiers côtiers, sa jolie campagne, son golf, ses clubs hippiques, son aéroclub, ses écoles de voile, de plongée, de surf, et ses ports attirent à la belle saison de nombreux plaisanciers qui font passer la population de l'île de 4 800 personnes l'hiver à 40 000 en été.

Cependant, les équipements de l'île ne permettent pas d'atteindre une aussi grande capacité. Ainsi, en 2005, les besoins annuels de l'île en eau potable sont d'environ 550 000 m3, dont la partie importée coûte 23 €/m3. En 2006, un système de dessalement permet de faire face aux besoins pour un prix cinq fois moindre[réf. nécessaire].



Démographie

Courbe de l'évolution de la population belliloise de 1793 à 2006 [12]
2006 bi pop.jpg

Langues

Français. La langue bretonne, sous sa forme vernaculaire de type vannetais, s'est éteinte à Belle-Ile au cours du 20ème siècle. Patrick le Besco a publié en 1998 une partie de ce qui en a été collecté dans une compilation: "Le breton de Belle-Ile-en-Mer, corpus (phonologie, lexique, textes)".

Les Transports

Transports maritimes

  • Une desserte régulière au départ de Quiberon dont la délégation de service public a été attribué en 2008 à la Compagnie Océane[13]. Cette compagnie exploite plusieurs navires appartenant au Conseil général du Morbihan. C'est la seule ligne maritime transportant les véhicules. Précédemment la ligne était exploitée par la société morbihannaise de navigation[14].
  • La Compagnie des îles[15] assure en saison des aller-retours quotidiens depuis Le Croisic, Quiberon et La_Turballe.
  • En saison la Société morbihannaise de navigation propose des traversées au départ de Quiberon.
  • La Navix [16] assure des liaisons saisonnières depuis Vannes et Port Navalo.
  • Un service de transport des marchandises est assuré depuis Vannes par les caboteurs de la société TMC (Transports Maritimes et Côtiers)[17].
  • La Compagnie océane[13] assure le transport du frais et de la petite messagerie depuis Quiberon
  • Le transport des carburants est assuré par l'Anatif, connu pour être le plus petit pétrolier du monde, exploité Marine-Energie, filiale la CLT (Compagnie Ligérienne de Transports).

Transport aeriens

  • Aérodrome ouvert à la CAP(LFEA)
  • Aéroclub Charles Robin [18]: 1 Diamond DA-20 et 1 Robin DR-400
  • Possibilité d'avion taxi avec ATS [19] ou avec des pilotes privés possédant les licences nécessaires.

Transports terrestres

  • Deux compagnies d'autocars proposant des circuits touristiques et du transports à la demande:
  • Service de lignes régulières de bus d'avril à septembre: le Taol Mor
  • Taxis
  • Sur l'île plusieurs entreprises proposent la locations de véhicules automobiles, motos, scooters et bicyclettes.

Personnalités et lieux bellilois

Les personnalités venues à Belle-Île

Une maison de villégiature construite à Palais au XIXe siècle : villa Beauséjour.

Contrairement à Nicolas Fouquet, qui n'est jamais venu à Belle-Île, un grand nombre de personnalités sont venues visiter ou vivre sur l'île: la Famille de Gondi, dont le célèbre cardinal de Retz qui fuyait la vindicte de Mazarin, le poète de Saint-Amant qui y compose ses Solitudes en 1617, et même le Major Crawford, gouverneur anglais qui occupait l'île, et qui, une fois signé le traité qui obligeait les Anglais à partir, obtint de Louis XV qu'on lui donne la maison qu'il habitait pour pouvoir continuer à passer les vacances, ce qu'il fit les années suivantes. En mai 1847, dans le cadre de leur voyage en Bretagne en compagnie, Maxime du Camp et Gustave Flaubert, après avoir passé à Carnac et à Quiberon, vinrent visiter Belle-Ile dont ils arpentèrent les rivages, les champs et les landes. Le récit de ce séjour est inclus dans l'ouvrage intitulé Par les champs et par les grêves.

Le fortin de Sarah Bernhardt
Chambre de Sarah Bernhardt, dans son fort

Artistes

  • Gustave Flaubert y est venu et a écrit un livre intitulé Belle Ile suite à son séjour.
  • Sarah Bernhardt y possédait un ancien fort à la Pointe aux Poulains qu'elle avait aménagé ainsi que plusieurs villas.
  • Arletty possédait une maison dans le village de Donnant.
  • Claude Monet qui a immortalisé certains lieux de l'île dans ses tableaux.
  • Prévert est venu à Sauzon.
  • Gide est venu à Sauzon.
  • Marc Dantzer, acteur français, y est né en 1903.
  • Michel Trinquier (1931 - ), peintre.

Musiciens

Universitaires

Politiques

Prisonniers

Lieux remarquables

  • La citadelle Vauban au Palais, membre du Réseau des sites majeurs de Vauban.
  • L'enceinte urbaine fortifiée de Palais, la seule du XIXe siècle qui a subsisté dans son état d'origine.
  • Les aiguilles de Port-Coton, immortalisées par le peintre Claude Monet, qui ressemblent au Sphinx, au buste de Louis XIV, au Mont Saint Michel, etc.
  • Plusieurs photos des Aiguilles de Port-Coton
  • La grotte de l'Apothicairerie. Large grotte maritime, traversant de part en part une pointe rocheuse, surnommée ainsi à cause des nombreux nids d'oiseaux, alignés le long de ses parois, faisant penser à des pots de produits pharmaceutiques, comme ceux qui ornaient les échoppes des « apothicaires » autrefois. Ces nids ont disparu aujourd'hui, les oiseaux nichant là ont été décimés par une chasse « touristique » dont ils faisaient l'objet à la fin du XVIIIe siècle : on y amenait les touristes en barque depuis Sauzon, arrivés dans la grotte ceux-ci s'amusaient à y tirer des coups de fusils et à voir voler, affolés, les oiseaux qui y trouvaient refuge.
  • Le port de Sauzon avec les façades de ses maisons modestes aux façades et aux volets colorées
  • Le phare de Goulphar
  • La pointe des Poulains, promontoire de l'île face aux vents dominants
  • Les sentiers côtiers qui font le tour de l'île et permettent de longer les falaises de la côte sauvage (compter une bonne semaine de marche)
  • Les nombreuses plages, particulièrement celle des Grands sables
  • Le golfe, aménagé au milieu des landes, tire parti d'une côte découpée dont les caps offrent une vue surplombante sur l'Océan. Juste à côté,
  • Le Fort de Sarah Bernhardt à la pointe des Poulains, il a été racheté et rénové par le Conservatoire du littoral.
  • La grande plage de sable fin de Donnant (en photo) et ses rouleaux sont l'un des meilleurs sites de surf en Bretagne

Belle-Ile dans l'art et la culture

Concert pour le départ du Trophée BPE des chorales de Belle-Île et Marie-Galante
  • Elle a été chantée par Laurent Voulzy dans la chanson « Belle-île en Mer, Marie Galante ». Cette chanson a inspiré le trophée BPE en 2007 ainsi que le jumelage de l'île avec Marie-Galante.
  • Le livre Les cavaliers de Belle-Île d'Hubert Monteilhet se passe en partie à Belle-Île, au XVIIe siècle.
  • Elle a été le lieu de tournage de Dolmen, la saga de l'été 2005 de TF1, avec Ingrid Chauvin et Bruno Madinier en acteurs principaux.
  • Elle est le lieu récurrent de l'intrigue de la série BD Elysée République publiée chez Casterman en 2007, dont le héros, Constant Kérel, est natif de l'île.
  • Elle accueille tous les étés le festival d'art lyrique " Lyrique-en-mer, Festival de Belle-Ile"[20], un festival de musique de chambre "Plage musicale à Bangor", ainsi que le festival de jazz, "Notes à Belle-Isle" (depuis 1999)[21]..
  • Dans le roman Le Vicomte de Bragelonne, Alexandre Dumas fait mourir Porthos, l'un de ses Trois Mousquetaire, dans la Grotte de Locmaria.


Galerie

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Notes

  1. "Vindo" = blanc, beau en gaulois (gwenn en breton). "-ilis" = île.
  2. Société Historique de Belle-Ile
  3. Belle-Isle Histoire no 1
  4. [1]
  5. Mémoires d'Outre-tombe, feuille 1, Livre 8, Chapitre 7, dérivé du proverbe : « Qui voit Groix voit sa croix, qui voit Ouessant voit son sang, qui voit Sein voit sa fin. »
  6. a  et b [2]
  7. Bernard Pujo - Vauban - page 116
  8. 1920-1937 : la dérive des bagnes pour enfants, sur le site du Ministère de la Justice ; Alexis Violet, « La colonie pénitentiaire pour enfants » in « La fabrique de la haine », 2002 ; Jean-Hugues Lime, La chasse aux enfants (roman), Paris, 2004 ; Anne Boissel, « Les enfants de Caïn, Louis Roubaud » in Revue CAIRN, n° 63, 2006.
  9. La Chasse aux enfants, qui commence par le célèbre « Bandit ! Voyou ! Voleur ! Chenapan ! » et que Joseph Kosma a mis en musique.
  10. Chantiers extérieurs pénitentiaires
  11. a  et b AGRESTE (Organisme de statistiques agricoles)
  12. http://cassini.ehess.fr/ Population avant le recensement de 1962
  13. a  et b Compagnie Océane
  14. SMN Navigation
  15. Compagnie des îles
  16. NAVIX
  17. TMC
  18. LFEA
  19. ATS
  20. Lyrique-en-mer
  21. Notes à Belle-Isle

Voir aussi

Bibliographie

  • Andrée Gallen, Statut juridique de Belle-Isle-en-Mer à la fin de l'Ancien Régime, thèse pour le doctorat en droit, Paris, 1954, (Archives d'I&V - Mémoire 2 J 649).
  • Brigitte Dumortier, Le poids de l'insularité dans trois îles de Bretagne méridionale : Belle-Île, Houat et Hoedic, Presses de l'École Normale Supérieure, Paris 1976
  • Atlas des îles de l'Atlantique (France) ; Collection "Références" du Commissariat général au Développement durable, Juin 2009, 51 pages.


Articles connexes

Frédéric Damato, "Théâtraliser l’espace.", EspacesTemps.net, Mensuelles, 18.09.2009 http://espacestemps.net/document7900.html [5]

Liens externes

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