- Groenland
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Pour les articles homonymes, voir Terre verte.
Groenland
Kalaallit Nunaat (kl)
Grønland (da)Drapeau Armoiries Administration Statut politique Province autonome du Danemark (depuis 1988) Capitale Nuuk
( )Gouvernement
- Chef d'État
- Premier ministreDémocratie parlementaire avec une monarchie constitutionnelle
Marguerite II de Danemark
Kuupik KleistGéographie Superficie 2 166 086 km2[1] Démographie Population (2011) 57 670 hab. Densité 0,03 hab./km2 Langue(s) Groenlandais et Danois Économie PIB (2001)
· PIB/hab.1,1 milliard de $
20 000 $Autres Fuseau horaire UTC -1, -3 et -4[2] Domaine internet .gl Indicatif téléphonique 299 Hymne Nunarput utoqqarsuanngoravit Devise Couronne danoise Le Groenland (prononcez /gʁɔɛn.lɑ̃d/, ou Groënland dans la graphie française d'avant 1850[réf. nécessaire], Grønland en danois (« terre verte »), Kalaallit Nunaat en groenlandais) est une île située dans l'océan Atlantique. C'est une province autonome du Danemark. Ainsi, bien que géographiquement rattachée à l'Amérique du Nord, le territoire est juridiquement rattaché à l'Europe en tant que territoire d'outre-mer associé à l'Union européenne[3].
En 1984, le Danemark a signé un traité modificatif avec la Communauté européenne pour préciser la situation du Groenland. Ce territoire a été retiré des accords sur le charbon et l'acier (CECA)[4] et des accords sur l'énergie atomique (EURATOM)[5]. Des dispositions particulières ont été convenues pour protéger la pêche[6]. Le Groenland bénéficie néanmoins de la libre circulation des Européens au sens de la Convention de Schengen.
Suite à la loi sur l'autonomie du Groenland votée par le parlement danois le 19 mai 2009[7], le Groenland a accédé le 21 juin 2009 à une autonomie renforcée. Le Danemark lui cède 32 domaines de compétences, dont ceux de la police et de la justice. La monnaie, la défense et la politique étrangère relative à ces aspects restent toutefois sous le contrôle du Danemark. Cet acte fait suite à un référendum consultatif qui a eu lieu au Groenland le 25 novembre 2008.
Le Groenland est peuplé d'environ 57 000 habitants. Sa langue officielle est le groenlandais et sa capitale est Nuuk.
Sommaire
Histoire
Article détaillé : Histoire du Groenland.L'histoire du Groenland est celle de la survie et de l'adaptation des hommes dans les conditions climatiques extrêmes de l'Arctique. La couverture de glace recouvrant environ 95 % du territoire, l'activité humaine est cantonnée aux seules régions côtières.
Si le Groenland était inconnu des Européens jusqu'au Xe siècle[8], époque à laquelle il a été découvert par des Vikings islandais, en 982, il avait été habité auparavant pendant près de trois millénaires par des peuples de l'Arctique (cultures du Dorset et de Saqqaq notamment). Lors de l'arrivée des Vikings qui y subsistèrent pendant plus de quatre siècles, il était en revanche très probablement inhabité. Les premiers arrivants avaient en effet disparu et les peuples Inuits vivant actuellement au Groenland ne s'y sont établis qu'au début du XIIIe siècle.
Alors que les établissements vikings de la côte sud-ouest disparaissaient finalement au cours du XVe siècle, les Inuits ont, quant à eux, survécu jusqu'à nos jours. Ils ont développé une société capable de vivre sous un climat très rude. Ainsi, ils demeurèrent pendant plusieurs siècles le seul peuple à habiter l'île.
Au XVIIIe siècle, le Royaume de Danemark et Norvège fit cependant valoir ses droits sur le territoire, malgré le fait qu'il n'ait eu aucune nouvelle des Vikings partis coloniser l'île depuis plusieurs centaines d'années. Craignant qu'ils ne soient retombés dans le paganisme, les autorités danoises organisèrent une expédition missionnaire en 1721. Ne trouvant aucun descendant des Vikings groenlandais, les membres de l'expédition se consacrèrent à la conversion des Inuits et à l'établissement de colonies commerciales le long de la côte. L'île repassa donc sous domination scandinave et conserva son statut de colonie jusqu'en 1953.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le Groenland se détacha socialement et économiquement du Danemark, alors occupé par les Allemands. En revanche, de nombreux liens se créèrent avec les États-Unis et le Canada. Après la guerre, le Danemark reprit le contrôle du Groenland, mais dut transformer le statut de l'île en 1953 : de colonie, il passa à celui de comté d'outre-mer, avant d'acquérir l'autonomie interne en 1979. Enfin, en 1985, les habitants décidèrent de quitter la CEE à laquelle le Danemark avait adhéré en 1973.
Politique
Article détaillé : Politique du Groenland.En tant que territoire autonome, le Groenland est membre du Conseil nordique. Cependant le Danemark le représente auprès du Conseil arctique.
A l'occasion du référendum consultatif du 23 février 1982, le Groenland a souhaité modifier ses relations avec l’Europe. Il s'agissait de ne pas être soumis à certaines contraintes de la CEE, en particulier pour protéger son industrie de pêche. Ce souhait a donné lieu à une demande du Danemark présentée à la Communauté européenne. Suite à l'acceptation de celle-ci en 1984, un traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland a été signé. Le Groenland a été retiré des accords sur le charbon et l'acier, ainsi que des accords sur l'énergie atomique. Il a été placé sur la liste des territoires d'outre-mer associés à la Communauté européenne (devenue Union européenne). En 2006 le Conseil européen se prononce sur les relations entre l'Union européenne, d'une part, et le Groenland et le Royaume de Danemark, d'autre part. Il a notamment été déclaré : « La Communauté européenne a un intérêt durable, sur un plan géostratégique, à tisser des relations privilégiées avec son voisin groenlandais, qui est partie intégrante de l’un de ses États membres, et à participer au bien-être et au développement économique de ce territoire[9] ».
Le 25 novembre 2008, a été organisé un référendum consultatif portant sur l'autonomie de l'île, où les habitants ont très majoritairement voté en faveur d'un plan d'autonomie vis-à-vis du Danemark. Selon des résultats officiels définitifs, 75,5 % des suffrages exprimés ont voté en faveur d'un régime d'autonomie élargie.
Le nouveau régime, soutenu par Copenhague, prévoit, entre autres, de donner au Groenland le pouvoir sur sa police, ses tribunaux, et ses garde-côtes, de faire du groenlandais, qui est une langue inuit, la langue officielle. Il accorde également aux Groenlandais le droit de contrôle sur leurs propres ressources (pétrole, gaz, or, diamants, uranium, zinc, plomb). Le texte, soumis à la population, proposait, au total, des transferts de compétence dans 30 domaines. Il est entré en vigueur le 21 juin 2009, jour de la fête nationale du Groenland. Néanmoins seules les dispositions qui relèvent des compétences transférées dans le statut d'autonomie de 1978 s'appliquent. En particulier, la politique étrangère, la défense nationale, la politique monétaire constituent un domaine conservé par le pouvoir central danois[10]. Les Groenlandais peuvent participer à des négociations internationales sur des sujets qui les concernent exclusivement, sauf sur les questions de défense et de sécurité. Cet accord ne limite pas les pouvoirs constitutionnels du Danemark. Il est réaffirmé que les affaires internationales, la défense et la politique de sécurité, sont affaires du Royaume de Danemark. En outre, le gouvernement du Groenland peut envoyer des représentants au sein des missions diplomatiques danoises à l'étranger pour faire valoir les intérêts groenlandais. Enfin, tout projet de loi concernant le Groenland doit faire l'objet d'observations de la part du Parlement groenlandais avant que le Folketing (le Parlement danois) n'adopte (ou ne refuse) le texte. Ce procédé concerne aussi les projets d'ordonnance administrative, auquel cas c'est le gouvernement groenlandais qui se charge de l'observation.
En cas de doute dans la dévolution des pouvoirs, une cour constituée de deux représentants du gouvernement danois, deux représentants du gouvernement groenlandais et trois membres de la Cour Suprême danoise nommés par le président de celui-ci doivent trancher. Si aucun accord n'est trouvé, les membres de la Cour Suprême ont le dernier mot[11].
Le parti Inuit Ataqatigiit, qui veut faire du Groenland un État indépendant, a obtenu, lors des dernières élections législatives de l'île le 2 juin 2009, 43,7 % des voix au scrutin anticipé, soit près du double du score qu'il avait réalisé lors d'une consultation en 2005. Inuit Ataqatigiit, qui a pour dirigeant Kuupik Kleist, disposera de 14 sièges sur 31 au Parlement, contre sept précédemment [réf. nécessaire].
Subdivisions
Article détaillé : Subdivisions du Groenland.Géographie
Article détaillé : Géographie du Groenland.C'est sur la bande de terre montagneuse périphérique que l'on retrouve exclusivement les habitants ainsi que la faune et la flore. En hiver, cette bande côtière est cernée par la banquise à l'exception du sud-ouest de l'île (environ jusqu’à la capitale Nuuk). En effet une branche du courant du Gulf-Stream y empêche la mer de geler. La Côte Est n'en bénéficiant pas, elle possède un climat plus hostile et un dégel de la banquise plus court. Ceci explique que seuls deux villages y existent : Ammassalik et Ittoqqortoormiit. Ce dégel, qui se déroule de la fin mars jusqu'en juillet, s'appelle la débâcle. La reformation progressive de la banquise a lieu vers le mois de novembre.
Aucun réseau routier n'existe entre les différents villages et seuls des ferries, et plus rarement des avions, relient les villages entre eux en été. En hiver, des hélicoptères permettent d'assurer certains ravitaillements des villages pour la plupart isolés par la banquise.
Les sommets les plus hauts du pays sont situés dans le même massif sur la côte est. Le point culminant est le mont Gunnbjørn, haut de 3 733 m. Le plus connu est le mont Forel (3 360 m). Il porte le nom du professeur suisse François-Alphonse Forel qui, en 1912, organisa une souscription pour financer une expédition suisse au Groenland. On signalera qu'un autre mont proche porte le nom de Paul-Émile Victor, explorateur et ethnologue français. Deux autres Français ont contribué à la connaissance de ce pays : Jean-Baptiste Charcot et Jean Malaurie.
Relief
Article détaillé : Inlandsis du Groenland.L'île est recouverte à 80 % par une calotte glaciaire de 2 166 086 km² nommée également inlandsis d'une épaisseur souvent fort importante (près de 3 km d'épaisseur de glace au centre correspondant à l'altitude la plus haute). Cet inlandsis est bordé de reliefs montagneux modérés entre lesquels s'écoule la glace par des glaciers. De certains d’entre eux se détachent des icebergs qui sont entraînés au large par les courants. C'est le cas à Ilulissat où les plus gros icebergs de l'hémisphère Nord sont produits. En 1912, c'est l'un d'eux que le Titanic heurta.
Climat
La calotte s'est formée il y 4,1 Ma durant le pliocène par la fermeture de l'isthme de Panama. Les précipitations neigeuses qui s'accumulent au centre de l'île, se transforment progressivement en glace et assurent théoriquement la pérennité de cette calotte. Les scientifiques s'intéressent de près à l'évolution de l'épaisseur de la glace et aux courants marins froids générés par la fonte (circulation thermohaline) dans le cadre du réchauffement climatique.
Ce désert de glace représentant 95 % de la surface de l'île, est très inhospitalier. On y trouve des températures extrêmes été comme hiver, des vents violents dits catabatiques et un sol fait de glace, impropre au développement d'une vie animale (à l'exception d'un être microscopique nommé le tardigrade).
Tandis que l'intérieur du Groenland connaît un climat d'inlandsis les températures moyennes en bord de mer varient de -15 °C au nord à 0 °C au sud. La côte sud-ouest bénéficie d'étés assez longs et assez doux. Les maximales y avoisinent les 10 °C en été, avec un record de chaleur de 28 °C. Alors que le nord connait un climat très sec le sud bénéficie d'un climat beaucoup plus humide. Les précipitations tombent majoritairement sous forme de neige en hiver sur la côte orientale alors que sur la côte occidentale elles tombent majoritairement en été sous forme de pluie.
À noter que Narsarsuaq dans le Sud-Ouest du Groenland a un climat non polaire puisque juillet a une température moyenne supérieure à 10 °C.
Tableau comparatif des données climatiques de différentes localités du Groenland[12] Localité Max. Temp oC Min. Temp oC Moy. Temp oC Précipitations Nuuk 6,5 °C -8,0 °C -1,4 °C 756 mm/an Thulé 4,6 °C -24,6 °C -11,2 °C 124 mm/an Ilulissat 8,0 °C -15,2 °C -4,4 °C 257 mm/an Nord Ads 3,3 °C -30,1 °C -16,8 °C 200 mm/an Prins Christian Sund 6,5 °C -4,1 °C 0,6 °C 2 504 mm/an Faune et Flore
La toundra, une végétation basse et pauvre composée de mousses et d'herbes poussant dans les zones polaires occupe une grande partie du Groenland. La grande végétation ne peut pas y pousser car le sol est trop gelé en profondeur. Il ne pousse que quelques arbustes. Les bouleaux rampants sont une adaptation de la végétation aux conditions très rudes du milieu en particulier des vents desséchants. La taïga est une forêt de résineux poussant dans les régions froides. Au-delà de 66° latitude nord, la végétation ne pousse plus, car on se trouve dans les glaciers. Quelques animaux vivent dans de tels milieux : l'ours polaire, le phoque, ...
Éducation
Article détaillé : Système éducatif groenlandais.Le système d'éducation est calqué sur le système danois. L'école publique du Groenland est, comme au Danemark, sous la juridiction des municipales : ce sont donc des écoles municipales. L'Assemblée législative précise les normes autorisées pour les contenus dans les écoles, mais les administrations municipales décident des modalités du fonctionnement des écoles placées sous leur responsabilité. L'éducation est gratuite et obligatoire pour les enfants âgés de 7 à 16 ans. L'effort financier consacré à l'éducation est aujourd'hui très important (11,3 % PIB). L'article 1 de l'Ordonnance du gouvernement relative aux écoles publiques (modifiée au 6 juin 1997) impose le groenlandais comme langue d'enseignement.
L'éducation est régie par le règlement no 10, du 25 octobre 1990, concernant l'enseignement primaire et secondaire du premier cycle. Ce règlement a été modifié par le règlement no 8 du 13 mai 1993 et le règlement no 1 du 1er mars 1994. En vertu du règlement no 10 du 25 octobre 1990, l'intégration linguistique dans les écoles primaires et secondaires du premier cycle est devenue obligatoire pour tous les élèves. L'objectif est de placer les élèves de langue groenlandaise et ceux de langue danoise dans les mêmes classes, alors que, auparavant, ils étaient répartis dans des classes séparées en fonction de leur langue maternelle. En même temps, le gouvernement garantit au danophones de pouvoir apprendre le groenlandais. Le gouvernement groenlandais désire ainsi donner la même formation linguistique, culturelle et sociale à tous les élèves, tant ceux d'origine groenlandaise que danoise. Une étude, qui a été réalisée au cours d'une période d'essai de trois ans, est arrivée à la conclusion que cette politique avait obtenu des résultats positifs. C'est cette politique de bilinguisme qui est en vigueur depuis 1994.
Une centaine d'établissements scolaires ont été créés, on y enseigne le groenlandais et le danois. Normalement, le groenlandais est enseigné de la maternelle à la fin du secondaire, mais le danois est obligatoire dès le premier cycle du primaire comme langue seconde. Comme au Danemark avec le danois, le système scolaire prévoit des cours de Groenlandais 1 et des cours de Groenlandais 2. Des tests linguistiques autorisent les élèves à passer d'un niveau à l'autre. Selon l'évaluation des enseignants à l'égard de leurs élèves, un troisième niveau de cours a été ajouté : le Groenlandais 3.
Au Groenland, l'enseignement secondaire correspond généralement à une formation professionnelle et un enseignement technique. Le système est régi par le règlement no 16 du 28 octobre 1993 relatif à la formation professionnelle et l'enseignement technique, les bourses d'études et l'orientation professionnelle. Le danois reste la principale langue d'enseignement. La capitale, Nuuk, abrite un collège (bilingue) de formation des maîtres et une université (bilingue). À la fin de leurs études, tous les étudiants doivent passer avec succès un test en langue groenlandaise.
Un enseignement supérieur est offert au Groenland dans les domaines suivants : la formation d'aides-soignants et d'infirmiers (règlement no 9 du 13 mai 1990), la formation des journalistes, la formation des enseignants de l'école primaire et secondaire du premier cycle (règlement no 1 du 16 mai 1989), la formation des travailleurs sociaux (règlement no 1 du 16 mai 1989), la formation des éducateurs sociaux (règlement no 1 du 16 mai 1989) et la «formation universitaire» (règlement no 3 du 9 mai 1989).
Les élèves groenlandais peuvent poursuivre leur scolarité au Danemark, s'ils le désirent et en ont les moyens financiers. Pour être admis dans les établissements d'enseignement danois, les candidats groenlandais sont placés sur un pied d'égalité avec les candidats danois. Des bourses d'études sont accordées aux élèves groenlandais admis dans les établissements d'enseignement du Danemark. Pour avoir droit à ces bourses, le candidat ou la candidate doit avoir la citoyenneté danoise et avoir une résidence permanente au Groenland depuis au moins cinq ans. La durée totale des séjours effectués hors du Groenland ne peut pas être supérieure à trois années.
Même dans le plus reculé des villages, il y a au moins une connexion Internet.
Économie
Article détaillé : Économie du Groenland.La pêche représente 95 % des exportations. Il existe un accord de partenariat en matière de pêche entre la Communauté européenne, d’une part, et le gouvernement du Danemark et le gouvernement local du Groenland[13].
Le Groenland présente un fort potentiel minier et pétrolier. Ses eaux côtières recèleraient des réserves de pétrole équivalentes à la moitié de celles de la mer du Nord. Le réchauffement climatique va faciliter l'accès à ces ressources. "L'US Geological Survey" estime les réserves pétrolières à la moitié de celle de l'Arabie Saoudite[14]. Cela représenterait environ 10 % des réserves mondiales connues. Les réserves de gaz sont importantes, mais elles n'ont pas été évaluées précisément. Le groupe américain Alcoa envisage l'implantation d'une grande usine d'aluminium sur la côte Ouest (Maniitsoq)[15]. Elle pourrait occuper 5 000 personnes à la construction[16], et créer environ 700 emplois. L'investissement prévu est de l'ordre de trois milliards d'euros[17]. La date prévue de mise en service est 2014. Ce projet suscite d'ores et déjà un conflit avec le Danemark. Le gouvernement groenlandais souhaite que les droits d'émission de gaz à effet de serre soient ceux d'un pays en voie de développement. Actuellement ce sont les règles danoises qui s'appliquent. Elles impliquent une pénalisation de la production de gaz à effet de serre[18].
À la pointe sud de l'île, dans le sous-sol du plateau surplombant la ville de Narsaq, la compagnie australienne Greenland Minerals and Energy Ltd a découvert ce qui pourrait être le plus grand gisement mondial de métaux rares.
L'exploitation des richesses du sous-sol est une perspective à double tranchant : elle ouvre la possibilité de s'affranchir de la tutelle danoise, mais, ce faisant, menace l'environnement et les traditions.
Importance stratégique et militaire
Une importante base militaire américaine intégrée à l'OTAN se situe à Thulé (aujourd'hui Qaanaaq). Elle existe depuis 1941. Elle est intégrée à l'OTAN en 1951. En 1961 l'effectif atteint 10.000 personnes. C'est à cette époque qu'est construit un radar du Ballistic Missile Early Warning System (BMEWS), c'est-à-dire un élément stratégique de la défense antimissiles des États-Unis[19]. La base de Thulé a été très active pendant la guerre froide. Un vol de bombardier armé d'armes nucléaires, non déclaré au Danemark, s'est écrasé au Groenland en janvier 1968 (Accident de Thulé). Il dissémine quatre bombes, dont l'une semble n'avoir jamais été retrouvée[20]. En 2004 le gouvernement danois a signé un accord avec les États-Unis autorisant le renforcement de la base pour la modernisation du système antimissiles. Il existe aux États-Unis une conscience aiguë de l'importance du Groenland. Le journaliste John J. Miller a déclaré "C’est une honte qu’un pays aussi insignifiant que le Danemark puisse tenir une telle place à propos d’un aspect aussi essentiel pour la sécurité des États-Unis"[21]
De 1958 à 1966, les États-Unis ont déployé au Groenland, à 200 km de la base de Thulé, un projet nommé « Iceworm »[22] qui consistait à créer un réseau de centaines de km de tunnels sous-glaciers pour déployer des dizaines de missiles nucléaires mobiles. L’implantation a commencé à « camp Century » avec une logistique fournie par un réacteur nucléaire mobile. Le projet a été abandonné à cause de problèmes de stabilité des tunnels. L’ensemble a été présenté à l’époque, notamment par le gouvernement danois, comme un projet scientifique de recherches polaires[23].
Avec le réchauffement climatique, le passage du Nord-Ouest va s'ouvrir. Il s'agit d'une voie courte de communication maritime entre les océans Atlantique et Pacifique, via l'Arctique.
À la suite de dérogations au traité de Nice, le Danemark ne fait pas partie de la politique européenne de sécurité et de défense. Le Groenland n'est pas non plus partie à cette politique. Par contre à la suite du Danemark il est membre de l'OTAN. Le nouveau secrétaire général de cette organisation est Anders Fogh Rasmussen ancien premier ministre du Danemark de 2001 à 2009.
Démographie
Article détaillé : Démographie du Groenland.Territoire autonome danois, cette île gigantesque compte 50 000 Inuits, soit la moitié de la population inuit mondiale. La capitale, Nuuk, rassemble un cinquième de la population autochtone. Mais, à la faveur de l'industrialisation, les citoyens venus du Danemark sont de plus en plus nombreux et influents dans l'économie et l’administration [réf. nécessaire]. En 2011, la population comprenait 57 670 habitants[24].
Principales villes
Ville Nom danois habitants (2011)[24] Nuuk Godthåb 15 862 Sisimiut Holsteinsborg 5 498 Ilulissat Jakobshavn 4 606 Qaqortoq Julianehåb 3 230 Aasiaat Egedesminde 3 113 Maniitsoq Sukkertoppen 2 747 Tasiilaq Ammassalik 1 996 Narsaq 1 598 Paamiut Frederikshåb 1 589 Nanortalik Bjørnessted 1 445 Uummannaq 1 274 Qasigiannguit 1 217 Upernavik Forårssted 1 107 Évolution démographique récente
Données générales
Population : 57 670 (2011)[24]
Pyramide des âges :
0-15 ans : 22,3 % (garçons 6 514 ; filles 6 330)
15-64 ans : 70,2 % (hommes 21 599 ; femmes 18 861)
65 ans et plus : 7,6 % (hommes 2 269 ; femmes 2 097) (est. 2011)
Croissance de la population : 0,05 % (est. 2011)
Natalité : 14,6 naissances / 1 000 habitants (est. 2011)
Mortalité : 8,12 décès / 1 000 habitants (est. 2011)
Migration nette : -5,98 immigrant(s) / 1 000 habitants (est. 2011)
Répartition par sexe :
à la naissance : 1,051 garçon(s)/fille
moins de 15 ans : 1,03 garçon(s)/fille
15-64 ans : 1,15 homme /femme
65 ans et plus : 1,05 homme /femme
population totale : 1,12 homme /femme (est. 2011)
Mortalité infantile : 10,05 décès / 1 000 naissances normales (est. 2011)
Espérance de vie à la naissance : population totale : 70,96 ans
femmes : 73,74 ans (est. 2011)
hommes : 68,33 ans
Fertilité : 2,13 naissances /femme (est. 2011)
HIV/Sida - fréquence chez les adultes : NC
HIV/Sida - personnes vivant avec le virus : 100 (1999)
HIV/Sida - décès : NC
Nationalité : nom : Groenlandais(e) ; adjectif : Groenlandais
Groupes ethniques : Groenlandais 88 % (Inuit et blancs nés au Groenland), Danois et autres 12 % (janvier 2000)
Religions : Évangélique luthérienne
Langues : Groenlandais (Inuit oriental), Danois
Alphabétisation : définition : 100% (est. 2011)
population totale : 100% (est. 2011)
hommes : 100% (est. 2011)
femmes : 100% (est. 2011)
IDH : 0,934 (2005)Culture
Article détaillé : Culture du Groenland.La lecture des œuvres de Jorn Riel, un Danois qui a vécu lui-même au Groenland pendant de nombreuses années, offre une excellente représentation des modes de vie des Groenlandais et des Inuits.
Fêtes et jours fériés Date Nom français Nom local Remarques Transports
Article détaillé : Transport au Groenland.Les glaciers et la ligne côtière, fortement découpée par les fjords, empêchent de construire des routes entre les localités. Tout le monde voyage en bateau, en hélicoptère, en avion et, l'hiver, en traîneau à chiens.
Codes
Le Groenland a pour codes :
Divers
- Le football (soccer) est l'un des sports les plus pratiqués, ainsi que le football de rue.
- Le Groenland dispose aussi d'une équipe nationale de handball qui a disputé depuis le début des années 2000 plusieurs championnats du monde.
Recherche
2007. Selon Mark Meier de l'Université du Colorado (Boulder, Etats-Unis), la fonte partielle prévue des glaces du Groenland et de l'Antarctique ne contribuerait qu'à hauteurs respectives de 28 % et 12 % à l'élévation du niveau des mers durant le XXe siècle. Ce serait donc dans un premier temps les petits glaciers du monde qui, fondant désormais à une vitesse accélérée, contribueraient à des apports excédentaires de 417 milliards de mètres cubes en eau par an. Ils devraient rester les plus gros contributeurs jusqu'à la fin du siècle, avec 10 à 25 cm de surélévation du niveau marin actuel, à laquelle il faudrait rajouter l'expansion du volume d'eau des mers due à leur réchauffement (l'eau chaude a un volume plus important que l'eau froide).
Notes et références
- Dont 81,1 % de glace.
- Ittoqqortoormiit (UTC -1) observe l'heure d'été européenne. Le Groenland s'étend sur les fuseaux horaires UTC -1 à UTC -4, mais UTC -2 n'est pas utilisé. Seule la région d'
- Traité modifiant les traités instituants les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le 13 mars 1984, publié le 1er février 1985 dans le journal officiel de la communauté européenne Article 3 du
- Article 1 du Traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le 13 mars 1984, publié le 1er février 1985 dans le journal officiel de la communauté européenne
- Article 5 du Traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le 13 mars 1984, publié le 1er février 1985 dans le journal officiel de la communauté européenne
- protocole sur le régime particulier applicable au Groenland. Annexe du Traité modifiant les traités instituant les communautés européennes en ce qui concerne le Groenland, signé le 13 mars 1984, publié le 1er février 1985 dans le journal officiel de la communauté européenne
- loi numéro 473 du 12 juin 2009 (en anglais)
- http://www.archaeology.org/online/features/greenland/ The Fate of Greenland's Vikings
- Décision du Conseil européen du 17 juillet 2006
- Etude du Sénat français
- Texte de la Loi sur l'autonomie du Groenland
- climate-charts.com
- accord de partenariat en matière de pêche entre la Communauté européenne, d’une part, et le gouvernement du Danemark et le gouvernement local du Groenland
- US Geological survey de 2001
- Projet Alcoa-Groenland (en anglais)
- Protocole d'accord entre Alcoa et le gouvernement autonome du Danemark, signé le 26 mai 2007
- Dépêche Reuter du 15 juillet 2009
- Source: Journal Danois "Berlingske Tidende" du 28 août 2009. Les propos du président groenlandais Kuupik Kleist sont rapportés "Le Groenland se réserve le droit de ne pas participer à l'accord sur le climat, si les conditions de l'accord se traduisent par des sanctions sur des pays comme le Groenland, qui essayent de se développer et de renforcer leur peuple et leur société"
- 12th Space Warning Squadron, 22d Space Operations Squadron.
- Selon un reportage de la télévision BBC news le 10 novembre 2008 par Gordon Corera.
- John J. Miller, dans « NRO (national review onLine)2001
- Weiss, Erik D. dans “Cold War Under the Ice: The Army's Bid for a Long-Range Nuclear Role, 1959-1963”, Journal of Cold War Studies - Volume 3, Number 3, Fall 2001, pp. 31-58
- Il a été révélé ultérieurement que le gouvernement danois n’avait pas été mis au courant de la nature du projet Iceworm (Grønland under den kolde krig. Dansk og amerikansk sikkerhedspolitik 1945-68, København: Dansk Udenrigspolitisk Institut, 1997, p. 319-325)
- (fr)Population du Groenland en 2011 sur stat.gl
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- (da) (en) (kl) Site officiel du gouvernement du Groenland
- (fr) Premier site francophone consacré aux enjeux du Groenland
- (en) Greenland in figures 2009 [PDF]
Catégorie Groenland de l’annuaire dmoz
Bibliographie
- David Cranz: Historie von Grönland, enthaltend die Beschreibung des Landes und der Einwohner etc., insbesondere die Geschichte der dortigen Mission der Evangelischen Brüder zu Neu-Herrnhut und Lichtenfels. 2. Auflage. Ebers, Barby 1770 (Digitalisate als PDF: Bd. 1, Bd. 2)
- Damien Degeorges: "Le Groenland : enjeux et nouveaux défis", Nordiques, nr. 14 (2007), Institut Choiseul.
- Michael Harbsmeier: Stimmen aus dem äußersten Norden: wie die Grönländer Europa für sich entdeckten. Thorbecke, Stuttgart 2001. ISBN 3-7995-0610-1 (Sammlung alter Berichte aus dem 18. Jahrhundert)
- Harald Steinert: Tausend Jahre Neue Welt - Auf den Spuren der Wikinger in Grönland und Amerika. Deutsche Verlags-Anstalt, Stuttgart 1982. ISBN 3-421-06113-0
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