- Arawaks
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Pour le voilier, voir Arawak (ketch).
Les Arawaks (arahuacos en espagnol, Aroüagues dans les écrits français du XVIIe siècle) sont des Amérindiens des Antilles issus de la forêt amazonienne, proches de la culture saladoïde (ce nom est issu du site vénézuélien de Saladero). Le nom d'Arawaks qu'on leur a donné ne désigne pas un peuple en particulier mais une famille linguistique à laquelle se rattachent de nombreuses populations amérindiennes d'Amazonie dont les populations Kali'na ou Caraïbes.
À la fin du XVe siècle, les Arawaks étaient dispersés en Amazonie, sur toutes les Grandes Antilles, aux Bahamas, en Floride et sur les contreforts des Andes.
Les plus connues des peuplades Arawaks sont les Taïnos qui vivaient principalement sur l'île d'Hispaniola, à Porto Rico et dans la partie orientale de Cuba. Ceux qui peuplaient les Bahamas s'appelaient les Lucayens.
Il s'agit de populations néolithiques pratiquant l'agriculture, la pêche et la cueillette, mais ils produisirent une céramique typique extrêmement décorée par la technique de l'adorno et les peintures blanches, noires, ocre. Les populations amérindiennes des Antilles ne connaissaient pas l'écriture.
Dans leur phase la plus récente (800-900 apr. J.-C.) et aux Petites Antilles, les Arawaks se rattachent à la culture suazoïde, du nom du site de Savane Suazey sur l'île de Grenade. Ceux-ci ont été longtemps désignés sous l'appellation de caraïbe. Ces populations ne sont pas des populations radicalement différentes des populations saladoïdes.
On dit que les Arawaks avaient une doctrine bien particulière quant aux animaux qu'ils tuaient : ils s'excusaient et les remerciaient pour leur viande.
Sommaire
Contact avec les Européens et génocide
Les Arawaks sont les premiers Amérindiens à avoir eu un contact avec les Espagnols du XVe siècle, c’est-à-dire Christophe Colomb et son équipage. Le bateau de Colomb arrivait alors aux Bahamas, l'étrange gros navire attirait la curiosité des Amérindiens, qui, émerveillés, s'en allèrent à la nage à la rencontre des visiteurs. Quand Colomb et ses marins débarquèrent, armés de leurs épées, parlant leur étrange langage, les Arawaks leur apportèrent rapidement de la nourriture, de l'eau, des cadeaux. Plus tard Colomb écrira ceci : « Ils nous apportèrent des perroquets, des ballots de coton, des javelots et bien d'autres choses, qu'ils échangèrent contre des perles de verre et des grelots. Ils échangèrent de bon cœur tout ce qu'ils possédaient. Ils étaient bien bâtis, avec des corps harmonieux et des visages gracieux [...] Ils ne portent pas d'armes - et ne les connaissent d'ailleurs pas, car lorsque je leur ai montré une épée, ils la prirent par la lame et se coupèrent, par ignorance. Ils ne connaissent pas le fer. Leurs javelots sont faits de roseaux. Ils feraient de bons serviteurs. Avec cinquante hommes, on pourrait les asservir tous et leur faire faire tout ce que l'on veut. »[réf. nécessaire]
Colomb, fasciné par ces gens si hospitaliers écrira plus tard : « Dès que j'arrivai aux Indes sur la première île que je rencontrai, je m'emparai par la force de quelques indigènes, afin qu'ils apprennent et puissent me donner des renseignements sur tout ce qu'on pouvait trouver dans ces régions. »[1]
Mythes et Légendes
Les quelques éléments ayant trait aux mythes et légendes du peuple Arawak, ont été rapportés des voyages d'Urbain du Roissey, un corsaire normand. Ce dernier interceptait les galions espagnols dans la Mer des Antilles et se réfugiait sur la rade de Basse-Terre à l'île Saint-Christophe pour réparer des avaries subies pendant ses combats navals. durant ces périodes de repos forcé, il aimait bien se rendre dans l'île de Saint Martin, qu'il trouvait paradisiaque. Il a rédigé plusieurs notes et écrits des lettres à son fidèle ami, le sieur Chevalier des Deffends. Il subsiste quelques exemplaires, précieusement conservés dans la demeure familiale de ce dernier. Les Arawaks ont toujours été très attentifs aux caractères du raffinement, de la beauté et de l'art. Ils vivaient en parfaite harmonie avec la nature, mais étaient aussi de redoutables commerçants. Il semblerait que les Arawaks s'appuyaient sur une autorité matriarcale. Dans la tradition populaire, le mythe de plus répandue serait celle d'une princesse Arawak, "Momand'Loup", ayant réussie à devenir reine sur le continent des "conquistadors". Toutes les 48 lunes, les Arawaks organisent, entre les différents clans, une épreuve pour élire la meilleure d'entre eux, celle qui représente le mieux leur peuple.Cette élue a alors pour mission de rejoindre une terre étrangère, telle une ambassadrice, et doit créer des liens commerciaux entre cette nouvelle nation et sa patrie d'origine. Urbain du Roissey dans un de ses extraits écrit : "Par hasard, j'assistais en ce jour saint, à l'arrivée de la femme vainqueur de toutes les épreuves, jamais, je n'avais vu autant de visages souriants, et une telle liesse chez les Arawaks, généralement, peu démonstratifs. Elle était petite de taille, mais bien proportionnée et magnifiquement jolie, on devinait sous son pagne, des jambes galbées et musclées. Elle avait hérité d'un visage gracieux. Elle avancait doucement à travers la foule. Elle porta son regard sur moi, un regard débordant d'intelligence et de malice à la fois. Une onde étrange me traversa, et je restais paralysé, comme émerveillé. Je sentis plusieurs fois mon cœur défaillir. Je sus que j'avais devant moi, un personnage extraordinaire, hors du commun. L'avenir me le confirma..."
Ses notes, précises, permettent de suivre l'histoire de "Momand'Loup". On sait qu'elle débarqua à Nantes en 1645, sur un bateau transportant du sucre, des bois précieux et de l'huile de palme utilisée par les savonneries. Dans cette période, la guerre contre l'Espagne, mal comprise et mal acceptée par l'opinion publique, avait entraîné une formidable et impopulaire augmentation des impôts. Des émeutes se produisaient un peu partout, dans les villes et les villages. Les routes n'étaient pas sûres, mais Momand'Loup pu compter sur la protection du Chevalier des Deffends. A de nombreuses reprises, ils combattirent dos à dos, en usant assez habilement de leur mousquets. C'est à Nantes que la princesse Arawak rencontra le marquis De Goulaine et en tomba amoureuse. La famille "Goulaine" disposait d'un domaine appréciable de plus de 30 000 hectares. Mathieu De Goulaine, l'aieul, fut le médiateur entre les rois de France et d’Angleterre qui octroyèrent à sa famille l’insigne faveur d’unir sur leur blason les Léopards et les Fleurs de Lys[2].
Notes et références
- Howard Zinn (voir bibliographie) Extrait du journal de bord de Christophe Colomb, cité dans le livre d'
- Extrait des légendes Arawak, Lorenzo C.. (voir bibliographie)
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Jan Rogoziński, A brief history of the Caribbean : from the Arawak and the Carib to the present, New York, Facts on File, 1999, (ISBN 0816038112)
- (fr) Howard Zinn, Une histoire populaire des États-Unis : de 1492 à nos jours, Editions Agone, 2002.
- (fr) Lorenzo C., Extrait des légendes Arawak, Editions Central Park, 2010.
Articles connexes
Liens externes
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