- Équipe de Guadeloupe de football
-
Équipe de Guadeloupe Généralités Confédération CONCACAF (membre associé)
et CFUCouleurs Vert (domicile), Blanc (extérieur), Rouge (autre) Surnom les Gwada Boys Stade principal Stade René Serge Nabajoth Classement FIFA non affilié
84e (5 décembre 2010) (Classement mondial de football Elo)Personnalités Sélectionneur Steeve Bizasène Rencontres officielles historiques Premier match 1934
Martinique 6 - 0 GuadeloupePlus large victoire 12 avril 2001
Guadeloupe 11 - 0 IVAPlus large défaite 1934
Martinique 6 - 0 Guadeloupe
1975
Martinique 8 - 2 GuadeloupePalmarès Coupe du monde Phases finales : ne peut pas y participer Gold Cup Phases finales : 3
Quatrième en 2007Maillots DomicileExtérieurActualités Pour les résultats en cours, voir :
Équipe de Guadeloupe de football en 2011modifier L'équipe de Guadeloupe de football (Sélection de la Guadeloupe de football) n'est pas une équipe nationale mais une sélection de joueurs guadeloupéens ou d'origine guadeloupéenne, gérée par la Ligue guadeloupéenne de football (LGF), laquelle est placée sous l'égide de la FFF.
Ses matches ne sont pas officiels, la LGF n'étant pas affiliée à la FIFA. En tant que membre de l'UFC et membre associée de la CONCACAF, elle participe à la Coupe caribéenne des nations et, le cas échéant, à la Gold Cup : 1/2 finaliste en 2007, 1/4 finaliste en 2009, éliminée au premier tour en 2011.
Sommaire
Le cadre statutaire
Article détaillé : ligue guadeloupéenne de football.La sélection
La composition d'une sélection de Guadeloupe formée de joueurs licenciés à la LGF, donc strictement amateurs, pour disputer des matches sur un plan continental, fut rendue possible par l'accord intervenu entre la FFF et la CONCACAF, le 2 septembre 1983. Les Antilles-Guyane n'étant pas indépendantes, cet accord excluait qu'elles participent à la Coupe du Monde et aux Jeux Olympiques. En revanche, elles pourraient participer aux autres compétitions organisées par la CONCACAF. Il s'agissait pour la FFF d'une action de "désenclavement" concernant les club affiliés à la LGF et les joueurs amateurs licenciés en Guadeloupe, mais pas les joueurs professionnels en métropole[1].
La Guadeloupe, la Martinique et la Guyane n'avaient donc pas et n'ont toujours pas le pouvoir d’une fédération et ne pouvaient pas rappeler des joueurs opérant en métropole. La modification des statuts de la CONCACAF, en 1991, permit simplement aux trois ligues françaises de passer du statut de membre observateur à celui de membre associé.
Ainsi, l'équipe de Guadeloupe est constituée par la LGF selon le règlement suivant, issu des statuts de la FFF (article 34, alinéa 6) : « […] Sous l'égide de la Confédération continentale concernée, et avec l'accord exprès de la F.F.F., ces Ligues peuvent organiser des manifestations sportives internationales à caractère régional ou constituer des équipes en vue d'y participer. »
Stricto-sensu, la Guadeloupe ne dispute pourtant pas de matches internationaux. En effet, la FIFA ne reconnait, comme seul représentant légal de la France, que l'équipe de France de la FFF (Tahiti et la Nouvelle-Calédonie sont, en revanche, sortis du cadre français). Les matches de la Guadeloupe sont néanmoins officiels sur un plan continental, puisque reconnus par la CONCACAF.
Elle participe également depuis 2008 à la coupe de l'Outre-Mer de football, compétition organisée par la FFF et opposant les sélections des différentes ligues ultra-marines. "La Coupe de l’Outre-mer, c’est la sélection de la Guadeloupe et pas l’équipe de la Guadeloupe qui va jouer. Je fais une petite différence entre les deux. Ne vont jouer que les joueurs amateurs licenciés en Guadeloupe" explique Guy Roch, le Président de la LGF[2]. En 2000, c'est ce même Guy Roch, fraîchement élu président de la LGF, qui reprit à son compte l'idée de l'ancien président Rugard : sélectionner des joueurs ayant un parent ou un grand-parent originaire de l'île.
La recherche d'une plus grande reconnaissance
Aujourd'hui, la sélection guadeloupéenne ambitionnerait d'être affiliée à la FIFA afin de pouvoir participer pleinement aux compétitions internationales dont la Coupe des Confédérations et la Coupe du monde de football, qui lui sont aujourd'hui interdites d'accès.
Ce statut, accordé aux Pays d'outre-mer français, Tahiti (1990) et Nouvelle-Calédonie (2004), permettrait de convoquer officiellement les joueurs en sélection. Cette revendication est soutenue par Jack Warner, vice-président de la FIFA et président de la CONCACAF et de la CFU. Mais aucun département franco-antillais n'est aujourd'hui reconnu comme Pays d'outre-mer.
Néanmoins, l'affiliation du Comité Régional Olympique et Sportif de la Guadeloupe à la CANOC (organisation caribéenne qui regroupe tous les comités olympiques de la zone) va permettre à la Guadeloupe de se faire connaitre à moyen terme sur toute la scène du continent américain, avec une participation souhaitée aux prochains Jeux Panaméricains.
Critères de sélection et légitimité
"Nous avions depuis fort longtemps déjà approchés des Guadeloupéens évoluant au plus haut niveau mais, hélas, nous nous sommes heurtés à la gourmandise des dirigeants de clubs professionnels qui exigeaient des sommes très élevées pour mettre leurs joueurs à notre disposition" explique Jacques Rugard, ancien président de la LGF[3]. Car si « tout joueur retenu [en équipe de France] est à la disposition de la Fédération » (article 135, RG de la FFF), aucun article du règlement de la FFF, et à fortiori de la FIFA, ne permet la mise à disposition d'un joueur à la Ligue de Guadeloupe. Cette dernière n'a donc aucun pouvoir de subordination sur un club en dehors de sa juridiction de ligue, de surcroît si ce club possède le statut professionnel.
"Il y a des clubs qui expriment des réticences, voire qui refusent de laisser leurs joueurs rejoindre le groupe, explique Joseph Séné, vice-président de la LGF. Pour l’instant nous devons faire avec et cela ne nous empêche pas de prouver à travers nos résultats, la richesse et la qualité du football guadeloupéen."[2] Ainsi, à la demande du RC Strasbourg, James Fanchone, qui devait honorer sa première cape [sic] en équipe de Guadeloupe le 28 mars 2009 à Caen en amical face au Stade Malherbe, déclina l'invitation. Le club strasbourgeois ne souhaitait pas que son meilleur buteur s'expose à une blessure avec une sélection non reconnue par les instances internationales, alors que le sprint final était engagé en Ligue 2[4].
Concernant les critères de sélection, une entrave à la sélection de tout joueur guadeloupéen existe dans le règlement de la Gold Cup : ce dernier n'autorise en effet la sélection de joueurs internationaux français d'origine guadeloupéenne que s'ils n’ont plus porté le maillot national de la France, en match officiel, depuis au moins cinq ans[5],[6]. Ce règlement s'applique aussi à la Martinique et la Guyane, en cas de qualification pour la phase finale de la Gold Cup. Enfin, tout joueur sélectionnable doit disposer d'un passeport français.
A l'occasion des états-généraux de l'outre-mer en France métropolitaine, la "Commission Sport" (avec en son sein le footballeur professionnel Ronald Zubar) émettait les propositions suivantes, le 14 août 2009 :
- "Inscrire dans les règlements des fédérations sportives, une disposition rendant obligatoire la mise à disposition par les clubs professionnels, des sportifs ultramarins non sélectionnés en Equipe de France aux sélections régionales, lors de compétitions internationales", précisant qu'il "est nécessaire que cette mise à disposition s'opère dans un cadre réglementaire, offrant toutes les garanties, en particulier en termes d'assurance, notamment, pour les clubs professionnels d'origine."
- "Garantir la participation de ces sélections aux phases intercontinentales en cas de victoire dans une compétition internationale ; C'est ainsi qu'il est refusé à la Guadeloupe de participer à la Coupe des Confédérations organisée par la FIFA, en cas de victoire à la [Gold Cup de la] CONCACAF." [7]
Mais ces propositions se heurtent aux règlements de la FIFA, d'une part, laquelle ne reconnait qu'une équipe nationale par Etat et n'accepte pas la participation de sélections régionales à ses compétitions (en l'occurrence la Coupe des Confédérations). D'autre part, La FFF devrait changer ses règlements pour obliger les clubs professionnels français (quid des clubs d'autre pays ?) à autoriser la sélection d'un joueur dans une équipe régionale, au risque de voir ces mêmes clubs professionnels affiliés contester une disposition qui deviendrait contraire aux règlements d'application des statuts de la FIFA.
L'ambition des joueurs
Y a-t-il une volonté de scission chez les joueurs guadeloupéens? Stéphane Auvray apporte un élément de réponse : "On a énormément de joueurs de qualité qui ne peuvent pas forcément s'exprimer à un niveau international. J'espère qu'un jour, la Guadeloupe pourra s'exprimer aussi elle-même sans passer par la France. [...] Ce n'est pas de la provocation. Je pense juste qu'il y a de la place pour tout le monde."[8] [...] En 2007, on avait créé la surprise malgré notre élimination en demi-finale de cette Gold Cup contre le Mexique : on veut continuer à prouver qu'on peut faire de belles choses si on nous en donne les moyens. Administrativement, ce n'est pas toujours simple, mais on peut faire évoluer notre statut, pour être plus reconnu sur le plan international. L'exemple, c'est la Nouvelle-Calédonie, qui dispute les éliminatoires de la Coupe du monde dans la zone Océanie."[9]
Jouer face à la France fait aussi scintiller les yeux du gardien Franck Grandel. "On en a parlé entre nous mais c’était plus pour rigoler", concède-t-il. Les sélectionnés ne veulent pas non plus se servir de l’équipe comme caisse de résonance d'un mouvement social dans l’île. "Nous, on se contente de jouer au football", déclare Stéphane Auvray[10]. Les supporters aussi revendiquent une double appartenance, pour preuve la création, le 3 mai 2007 à Baie-Mahault, du Club de Supporters de l'équipe de France en Gwada (le « CSEF Gwada »), dont le but est de "soutenir l’équipe de France et mettre tout en ouvre pour assurer les animations lors des manifestations nationales et internationales"[11].
Aujourd'hui, les meilleurs joueurs guadeloupéens, nés aux Antilles ou en métropole, sont notamment Thierry Henry, Sylvain Wiltord, Nicolas Anelka, Jimmy Briand (quatre joueurs avec des origines martiniquaises également), Olivier Dacourt, William Gallas, Louis Saha, Eric Abidal, Mikaël Silvestre, Gaël Clichy, Pascal Chimbonda, Ronald Zubar, Michaël Ciani, Etienne Capoue, Daniel Congré, Gabriel Obertan, Yoan Gouffran, James Fanchone, Jean-Alain Fanchone, Jonathan Biabiany et Yohann Thuram-Ulien. Ils ne jouent pas ou ne peuvent pas jouer pour la Guadeloupe s'ils ont porté le maillot de la France en compétition officielle à un moment donné durant les cinq ans précédant la Gold Cup.
Histoire de la sélection
Dans l'ombre de la Martinique
La sélection de la Guadeloupe est née de la rivalité avec la Martinique dès les années 1930. La Guadeloupe jouera presque exclusivement contre la Martinique de 1934 à 1961. Un "Trophée Caraïbes" est organisé en 1948, avec tour final en Guadeloupe. La sélection locale se débarrassera de Haïti (1-0) et de la Guyane française (7-2) avant de battre 3-0 en finale, le 20 décembre 1948, la Martinique (buts de Jacques, Veuky et Sornier). Il faudra attendre trente ans (1978) pour retrouver une Coupe des Caraïbes, cette fois devenue officielle.
La Guadeloupe participera à sa première phase finale en 1981. C’est cette même année et en 1985 qu’elle terminera troisième et quatrième du tour final, toujours dans l’ombre de la Martinique, cette dernière étant victorieuse en 1983, gardant son titre en 1985, co-championne à Trinidad-&-Tobago en 1990 (finale annulée à cause d’une tentative de coup d’Etat). En 1987, 1990 et 1992, la Guadeloupe remportera le Tournoi des Black Stars, disputé annuellement à Paris.
C’est lors du même tournoi qu’elle rencontrera sa première équipe située hors de la CONCACAF, le Togo (2-1). Le 17 mars 1989 à Pointe-à-Pitre, la Guadeloupe a perdu 2-0 avant le Paraguay, lequel sera huitième de finaliste de la Coupe du Monde 1990. A ce jour, elle n’a rencontrée que trois sélections hors CONCACAF (Togo ‘88, Paraguay ‘89 et Congo ‘92).
En 1993, la Martinique bat sèchement la Guadeloupe (4-1) en poule de qualification, remporte la Coupe devant la Jamaïque en finale (aux tirs au but), devenant du même coup la première sélection franco-antillaise à se qualifier pour la Gold Cup. En 1994, la Martinique bat la Guadeloupe (4-2) en demi-finale, guadeloupéens et martiniquais prenant finalement la 3e et 2e places. La Martinique participera à deux nouvelles Gold Cup, en 2002 et 2003. La Coupe des Caraïbes changera de nom en 2007, pour s’appeler Digicel Cup. La Guadeloupe court toujours après le titre caribéen depuis 1948.
La Gold Cup 2007 : l'exploit guadeloupéen et l'acte fondateur des Gwadaboys
Un appel aux professionnels métropolitains
Emmenée par Jocelyn Angloma, la Guadeloupe se qualifie pour la Gold Cup 2007, la première de son histoire, le 18 janvier 2007, grâce à sa victoire sur Saint-Vincent (1-0) puis sa 4e place à la Digicel Cup 2007. Pour cette compétition qui se déroulera aux États-Unis du 6 au 24 juin 2007, elle fera pour la première fois appel à des footballeurs professionnels guadeloupéens ou d'origine guadeloupéenne évoluant en métropole. Dans les rues de Pointe-à-Pitre, mis à part les amoureux du ballon rond qui trépignent déjà à l’idée de voir à l’œuvre leurs sélection, peu de gens savent réellement l’importance et le prestige d’un tel événement à travers la région caraïbe et nord-américaine. Les hommes de Roger Salnot, de leur côté, n’ont que faire des on-dit. Ils ont déjà plongé dans la compétition. Leur sélectionneur n’a pas eu besoin de les motiver.
« Les gars sont conscients de l’enjeu, de la chance qu’ils ont de pouvoir côtoyer ce niveau. Arriver là, c’est une consécration. Une chance à saisir, notamment pour ceux qui souhaitent se faire remarquer. Collectivement même si on termine 4ème et dernier de notre poule, ce sera bien. Nous ne nous mettrons aucune pression inutile. Seulement celle de bien faire... et de ne pas être ridicule », déclare Jocelyn Angloma, l’ancien international français, dans les colonnes du bimensuel ultramarin Rootsports. Les joueurs guadeloupéens sont extrêmement motivés et enthousiastes.
« Sur le papier, il faut être réaliste. Nous avons très peu de chance de nous qualifier. Dans notre groupe des formations nationales telles que le Canada, Haïti et surtout le Costa Rica nous sont supérieures. Maintenant une bonne entame de tournoi peut nous ouvrir les portes du rêve. Nous sommes conscients d’être le petit poucet de la compétition. Je pense toutefois que viser des quarts de finale est un objectif censé », émet Franck Louis, conseiller technique régional de la Guadeloupe depuis septembre 1999. Jocelyn Angloma abonde dans le même sens, toujours dans Rootsports, lorsqu’il déclare que : « Le tirage au sort de notre poule avec Costa Rica, Canada et Haïti, est très difficile [...] Nous y allons pour jouer notre va-tout. Pour faire bonne figure. Même si nous restons réalistes. Nous sommes bien sûr, sur le papier, la formation la plus faible des quatre. Mais c’est bien connu, le football peut parfois conduire à des surprises. »
Pour Franck Louis, il ne fait aucun doute que la sélection antillaise va défendre son blason. Dans les hautes sphères du football local, une stratégie d’intégration de joueurs professionnels évoluant en Europe avec de jeunes talents locaux a été défendue, afin d’arriver à rivaliser avec des sélections nationales. « On attend de joueurs professionnels qu’ils apportent leur rigueur, leur professionnalisme dans la préparation, l’entame et la gestion des moments forts d’un match. Nos joueurs locaux sont loin d’être des manchots techniquement, mais la venue des pros doit leur permettre de passer un palier. Ils vont être rassurés. Ils vont bénéficier de l’expérience de leurs coéquipiers plus habitués aux rendez-vous à enjeux. Amateurs et professionnels vont aussi prendre conscience des qualités des uns et des autres. Cette rencontre ne peut qu’être bénéfique à l’ensemble de l’équipe » avance Franck Louis[12].
Qualification pour le 2e tour
La Guadeloupe tombe dans le groupe A, avec le mondialiste de 2006, le Costa Rica, le Canada et Haiti. Elle joue son premier match face à Haiti le 6 juin au Miami Orange Bowl devant plus de 17 000 spectateurs (ce qui est néanmoins faible par rapport à la capacité du stade, qui est de 74 000 places). Haiti ouvre le score grâce à Mones Chery sur pénalty à la 36e minute. Mais en deuxième période, Cédrick Fiston marque un superbe but en réalisant une reprise de volée horizontale qui trompe le gardien Haitien. Le chronomètre pointe alors la 54e minute. Les deux équipes se séparent sur le score de un but partout.
Trois jours plus tard, la Guadeloupe affronte cette fois le Canada, toujours au Miami Orange Bowl, devant 25 000 personnes. La Guadeloupe ouvre le score grâce à son joueur vétéran Jocelyn Angloma, l'ancien international français. En effet, il marque un but somptueux des 25 mètres, excentré, en faisant une chandelle qui lobe le gardien canadien, trop avancé, à la 9e minute du match.
Vingt-cinq minutes plus tard, les Canadiens égalisent grâce à Ali Gerba, bien seul dans l'axe, qui ajuste magnifiquement Franck Grandel d'une puissante reprise de volée. Mais trois minutes plus tard seulement, le tourangeau David Fleurival fait un raid au milieu du terrain avec le ballon et, à 20 mètres du but, frappe fort et trompe le portier canadien au ras du poteau. La Guadeloupe créé la sensation en s'imposant 2-1.
Le troisième match s'annonce, lui, bien plus difficile. En effet, les Guadeloupéens affrontent le Costa Rica, équipe ayant absolument besoin de s'imposer pour se qualifier pour les quarts de finale. C'est ce que l'équipe d'Amérique Centrale va faire en s'imposant 1-0 grâce à un coup franc de Walter Centeno à la 13e minute, devant plus de 15 000 spectateurs, toujours au Miami Orange Bowl. Heureusement pour la Guadeloupe, elle termine dans les deux meilleurs troisièmes des groupes de cette Gold Cup 2007 et se qualifie pour les quarts de finale.
Les Guadeloupéens parviennent en demi-finale
La Guadeloupe a pour adversaire en quarts de finale le Honduras, sorti premier du groupe C devant le Mexique. Le match a lieu le 17 juin à Houston au Reliant Stadium, rempli à ras-bord par plus de 72 000 personnes. Les Guadeloupéens ouvrent une nouvelle fois le score grâce à Jocelyn Angloma, qui reprend de volée au point de penalty une remise de la tête d'un de ses partenaires.
La Guadeloupe va même doubler la marque grâce au Brestois Richard Socrier, qui reprend devant le but un centre venu de la droite, d'une tête piquée qui trompe le gardien hondurien. Mais à la 70e minute, le Honduras va réduire le score grâce au meilleur buteur de la compétition, Carlos Pavón qui reprend de la tête, au point de penalty, un centre victorieux venu de la droite d'Ivan Guerrero.
Les Guadeloupéens tiendront jusqu'à la fin et se qualifieront pour les demi-finales de cette Gold Cup, un stade qu'ils n'auraient jamais imaginés atteindre pour leur première participation. En demi-finale, les Guadeloupéens doivent se frotter au Mexique, l'une des deux meilleures équipes du continent avec les États-Unis. Cette tâche s'annonce alors difficile pour les Guadeloupéens. Le match a lieu le 21 juin au Soldier Field de Chicago, devant plus de 50 000 personnes.
Les Guadeloupéens tiennent le match nul 0-0 en première période. Mais à la 69e minute, le défenseur Mexicain du Club América, Pável Pardo envoie une lourde frappe des 25 mètres en plein dans la lucarne de Franck Grandel. La Guadeloupe perd le match 1-0 et est éliminée. Les Guadeloupéens n'auront pas à rougir de ce magnifique parcours qui restera comme l'un des plus grands moments du football Caribéen. Le gardien de but Franck Grandel sera élu gardien de l'équipe type du tournoi.
La "méthode Salnot"
Roger Salnot avait réussi à obtenir une cohésion avec les joueurs professionnels, arrivés juste 10 jours avant la compétition, et l'expliquait ainsi : "Il y avait un choix à faire sur les joueurs. On a bien réfléchi. Il fallait avoir des joueurs qui pouvaient cadrer avec notre mentalité même s'ils jouaient à un échelon supérieur. Il fallait qu'ils aient la particularité, tout en étant professionnel, d'avoir un regard sur notre façon de faire et de fonctionner. Il ne fallait pas avoir des joueurs qui soient très habiles et très doués mais qui nous auraient posé problème sur le plan de la mentalité. On a donc cherché à avoir des joueurs de toutes les divisions confondues (National, D2, D1) mais avec une mentalité qui nous permette d'avoir une certaine assise morale et que le groupe se sente soudé."
"Ce qui était important pour nous, c'était d'être une équipe. Indépendamment de la qualité intrinsèque des joueurs, c'était d'avoir un groupe qui vivait bien ensemble. Je crois que la réussite que nous avons eu est passée par là en premier plan. La prospection au niveau de ces joueurs s'était faite très en amont. On y avait pensé avant, on avait consulté, vu, discuté aussi avec certains. A partir de là, on s'est fait une idée sur tout un chacun, ce qui nous a permis d'avoir un éventail suffisamment large de façon à pouvoir, en cas de défection, appeler un autre."
"Tous les joueurs que nous avons contacté ont répondu présents avec enthousiasme" indiqua le CTR Franck Louis. "Ils ont leur famille ici, ils viennent en vacances donc, ils ne sont pas en pays inconnus. Ils parlent pratiquement tous créole. Ils sont en plus très fiers de pouvoir porter les couleurs de la Guadeloupe, c’est la première chose qu’ils ont laissé transparaître. Quand on les a contactés pour la première fois, ils ont dit que, pour eux, c’était un honneur de défendre les couleurs de leur pays et qu’ils allaient tout donner".
"Et, nous avons fait ce qu’il faut au niveau administratif avec les clubs à qui appartiennent ces joueurs pour qu’ils soient libérés et cela s’est bien passé. Pour Zubar, tout était ok. Son club était d’accord, lui également. Il s’est blessé et n’a pas pu finir la saison avec Marseille puisqu’il n’a pas joué les 2 derniers matches. Donc il n'a pas été du déplacement avec nous. Si on s’est renforcé avec les joueurs professionnels, pour la plupart en Ligue 2, c’est d’abord pour que nous soyons au niveau parce que c’est une compétition très relevée."
Les Guadeloupéens avaient finalement plus d'expérience dans leur sac que prévu. "Haïti s'est plaint parce qu'il [Angloma] avait déjà joué en équipe de France" poursuit Salnot. "Il y a eu un tas de réserves pour ne pas le faire prendre part à la compétition mais, comme on avait des dérogations écrites de la CONCACAF, cela a tourné court. Sur le plan du jeu et de l'engagement, il a été le modérateur, le stabilisateur de l'équipe. Il calmait les esprits quand les Sud-américains commençaient à tricher. Je pense que cela a permis à nos joueurs de ne pas tomber dans la provocation", et la Guadeloupe ne reçut aucun carton rouge.
"En plus, un autre point a été à notre avantage. Dans cette équipe, on avait des joueurs qui maîtrisaient très bien les langues. Lui [Angloma], notamment, l'espagnol donc, il comprenait très bien le langage des uns et des autres. Cela a posé un certains nombres de problèmes à certains arbitres. Quand c'était en anglais, on avait 4 ou 5 joueurs dans l'équipe qui maîtrisaient l'anglais. Donc, on avait un contexte linguistique qui permettait à tout moment de répondre."[13]
La Gold Cup 2009
Qualifiée pour la Gold Cup 2009, la sélection guadeloupéenne souhaite s'ouvrir le plus largement possible aux joueurs évoluant en France et en Europe. Elle organise ainsi un stage de préparation entre Paris et Caen en mars 2009 pour les joueurs guadeloupéens des championnats européens souhaitant rejoindre la sélection et dont les clubs acceptent de les mettre à la disposition de la sélection. De nombreux clubs professionnels refusent de libérer leurs joueurs. Ce stage se conclut par un match amical contre le club de Ligue 1 du SM Caen le 31 mars 2009 (défaite 1-0)[14]. Ce match de préparation permit au SM Caen de renforcer ses liens avec le football guadeloupéen, ce qui était dans l'intérêt de ce club professionnel.
Sans de nombreux joueurs professionnels (le gardien Grandel vient notamment de signer pour Dijon), la Guadeloupe aborde avec ambition la phase finale de la Gold Cup. Avec deux victoires et une place en quarts-de-finale (alors que David Fleurival est obligé de rejoindre son nouveau club de Châteauroux), cette dernière sera couronnée de succès, malgré l'absence de toute retransmission télévisée en direct par les médias guadeloupéens ou d'outre-mer français[15].
Lors de cette Gold Cup, les résultats de la Guadeloupe furent les suivants :
Matches du premier tour (Groupe C - trois qualifiés par groupe de quatre équipes) :
- Dimanche 5 juillet : Panama 1-2 Guadeloupe, à San Francisco
- Mercredi 8 juillet : Guadeloupe 2-0 Nicaragua, à Houston
- Dimanche 12 juillet : Mexique 2-0 Guadeloupe, à Phoenix
Quarts de finale :
- Dimanche 19 juillet : Guadeloupe 1-5 Costa Rica, à Dallas (Texas)
Une absence de médiatisation télévisuelle
Freddy Loison, vice-président de la Commission Outre-Mer de la FFF, ne comprend pas ce manque d’engouement médiatique : "Je ne me l’explique pas ! C’est consternant car c’est un événement qui touche toute la France. Ils méritent une visibilité médiatique à la hauteur de ce qu’ils sont en train de réaliser. La Guadeloupe rayonne dans la zone caribéenne grâce à son football. La France a la chance d’avoir des footballeurs qui disputent une compétition internationale, inscrite dans le calendrier de la FIFA, organisée en Amérique du Nord où le football est promis à un avenir radieux.
Lorsque l’on évoque les Antilles françaises ne parle-t-on pas de Départements Français d’Amériques (DAF) ? Il y a nécessité d’informer davantage "l’Hexagone" de ce qui se passe en Outre Mer ! Il y a des consommateurs de sport en France et la Guadeloupe, c’est la France. Il m’est difficile de croire qu’aucune chaîne de télévision n’ait jugé utile de diffuser les matches. Je suis curieux d’entendre leurs arguments."[2]
Jean-François Rotardier, Président de l’association Antilles-Foot (dont la vocation est de servir de trait d’union entre les clubs et les footballeurs antillais insulaires et métropolitains), se voulait encore plus précis : "Les grandes chaînes ont des impératifs d’audimat et préfèrent cibler un public plus large avec des émissions d’envergure que la Gold Cup s’adressant à un public particulier : les Antillais. Donc, qu’une chaîne hertzienne nationale ne se soit pas portée candidate, je le conçois. Par contre, que les matches ne soient pas retransmis depuis une chaîne thématique sportive ou une chaîne de la TNT, c’est regrettable. Je pense notamment à la chaîne France Ô, groupe de France Télévision, qui aurait pu se positionner sur la Gold Cup, un moyen pour elle de fédérer un public antillais masculin, jeune, passionné par ce genre de tournois."[2]
Un problème renouvelé de légitimité
Suite à cette élimination, le bilan du président Guy Roch fut alors sans concession : "Il y a deux bilans. Il y a le bilan positif, c'est-à-dire celui qui nous a emmené en quart de finale et puis il y a le bilan négatif. Alors pour le bilan négatif, nous ne portons pas seuls la responsabilité. Quand je dis seul, je parle du staff de la Guadeloupe. Nous avons à mettre en cause une fois de plus les hautes autorités, les instances du football et même du sport français.
Quand vous avez une compétition de ce niveau et qu’un club exige le rapatriement de son joueur au motif de préparation du Championnat qui n’a pas encore commencé… Je parle de Châteauroux qui a demandé le retour de Fleurival en pleine compétition. C’était un meneur de jeu et certainement que son absence s’est fait ressentir à ce niveau de la compétition.
Donc le bilan, reste toujours le bilan sévère que je fais vis-à-vis des instances du football de la France métropolitaine qui nous prive du goût de meilleurs résultats qui feraient honneur tant à la Guadeloupe qu’à la France. Mais avant ça nous n’avons pas pu avoir tous les joueurs que nous voulions du fait du chantage de certains présidents de club. Et quand je dis chantage, je pèse mes mots. Quelque part tout est à revoir dans notre relation de vivier de la France et de ce qui nous est fait en retour."[2]
Jocelyn Angloma se projetait déjà vers l'avenir : "ll faut reprendre les choses et remonter un groupe. La Guadeloupe a gagné un statut en 2007, qu'elle a confirmé en 2009 en accédant aux quarts de finale. Notre objectif est de nous qualifier pour la Gold Cup 2011."[2]
Reconnaissance caribéenne
Après avoir accueilli le 31e congrès de la CFU les 15 et 16 mars 2008, la Guadeloupe était candidate pour accueillir la Coupe caribéenne des nations 2010. Le président Roch et Jocelyn Angloma avaient fait de cette compétition leur priorité, affichant même des ambitions de victoire finale. De toute évidence, il s’agirait à la fois d’une reconnaissance pour le statut acquis par la sélection régionale au niveau de la Caraïbe et d’un formidable tremplin pour la médiatisation du football guadeloupéen[2].
La phase finale fut tout d'abord attribuée à Haïti mais suite au tremblement de terre, la Guadeloupe se repositionna pour organiser la compétition. Elle aura finalement lieu en Martinique du 22 novembre au 4 décembre 2010[16]. La nomination fut officialisée le 1er mars 2010. Longtemps en avance dans le dossier de candidature pour l'organisation de la manifestation, la Guadeloupe se vit donc "couper l'herbe sous les crampons", les Martiniquais ayant semble-t-il construit leur dossier sur le match international France-Costa Rica d'octobre 2005.
Représentation en Afrique
Le 23 mai 2008, la sélection régionale de la Guadeloupe a rencontré l’Union sportive de Gorée (victoire de Gorée 4-1), au Sénégal, à l'initiative de "la Ligue Guadeloupéenne de Football" et de l'association "Au-Delà des Mers", devenant la première équipe caribéenne à se déplacer en Afrique dans le cadre d’un match de gala.
Palmarès
Parcours en Gold Cup
- 1991 : Tour préliminaire
- 1993 : Tour préliminaire
- 1996 : Tour préliminaire
- 1998 : Non inscrite
- 2000 : Tour préliminaire
- 2002 : Tour préliminaire
- 2003 : Tour préliminaire
- 2005 : Tour préliminaire
- 2007 : Demi-finaliste
- 2009 : Quart-de-finaliste
- 2011 : 1er tour
Parcours en Coupe de la Caraïbe
- 1989 : 1er tour
- 1990 : Compétition abandonnée
- 1991 : Tour préliminaire
- 1992 : 1er tour
- 1993 : Tour préliminaire
- 1994 : 3e place
- 1995 : Tour préliminaire
- 1996 : Non inscrit
- 1997 : Non inscrit
- 1998 : Tour préliminaire
- 1999 : 1er tour
- 2001 : Tour préliminaire
- 2005 : Tour préliminaire
- 2007 : 4e place
- 2008 : 3e place
- 2010 : Finaliste
Parcours en Coupe de l'Outre-Mer
Matches internationaux 2010-2011
Effectif actuel
Les 23 joueurs suivants ont été convoqués pour participer à la Gold Cup 2011.
Sélections et buts au 14 juin 2011, après le match de poule face aux États-Unis.
Références
- L'Equipe - Mercredi 31 août 1983 - Article de Jean Chomereau-Lamotte.
- http://gwadaboys.net/gold_cup/actu.html
- France Antilles - Jeudi 21 juin 2007 - "Que devenez vous : Jacques Rugard, Président d'honneur de la LGF - Article de Gérald-Paul Silvestre.
- L'Alsace, 25 mars 2009.
- Gaspard Brémond, « Richard Socrier veut faire danser la Guadeloupe à Miami », Ouest France, le 6 juin 2007.
- « RFO parle de la participation de la Guadeloupe à la Gold Cup », le 4 juin 2007.
- Etats-généraux de l'hexagone - Commission Sport : Constat et propositions - Sur la participation des sélections ultramarines aux compétitions internationales - 2.3 Propositions concrètes, page 8.
- Ouest France - "Jouer pour la Guadeloupe est légitime", article de Gérard Gourmelon, jeudi 31 mai 2007 + Ouest France - "Après Bastia, la Jamaïque pour Stéphane Auvray", article de Frédéric Hervé, jeudi 27 novembre 2008.
- Ouest France - "Stéphane Auvray : On n'est pas venu pour les vacances !", article de Guillaume Lainé, mardi 31 mars 2009
- Gwadaboys in the Hood - Les Cahiers du Football, 21 mai 2009.
- Déclaration en Préfecture de Guadeloupe, le 3 mai 2007.
- "RFO parle de la participation de la Guadeloupe à la Gold Cup" - Lundi 4 juin 2007.
- Entretien avec Roger Salnot, 28 juin 2007.
- Chimbonda veut devenir un pilier des Gwada Boys, 23 mars 2009
- RFO : L’affaire des matches à 50.000 euros.
- La Digicel Cup 2010 en Martinique ! France-Antilles le 02 mars 2010
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Sélection de football non-affiliée à la FIFA
- Équipe nationale de football affiliée à la CONCACAF
- Football guadeloupéen
- Équipe régionale française de football
Wikimedia Foundation. 2010.