Charente-Maritime

Charente-Maritime
Charente-Maritime
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Localisation de la Charente-Maritime en France
Administration
Pays France
Région Poitou-Charentes
Code département 17
Création 4 mars 1790
Chef-lieu
(Préfecture)
La Rochelle
Sous-préfecture(s) Jonzac
Rochefort
Saintes
Saint-Jean-d'Angély
Président du
conseil général
Dominique Bussereau (UMP)
Préfet de département Béatrice Abollivier
Statistiques
Population totale 611 714 hab. (2008)
Densité 89 hab./km2
Superficie 6 864 km2
Subdivisions
Arrondissements 5
Circonscriptions législatives 5
Cantons 51
Intercommunalités 25
Communes 472

La Charente-Maritime est un département situé dans le Sud-Ouest de la France.

Il fait partie de la région Poitou-Charentes et est divisé en cinq arrondissements (Jonzac, Rochefort, La Rochelle, Saint-Jean-d'Angély et Saintes). La préfecture est La Rochelle.

Deuxième département par sa superficie en Poitou-Charentes, il est le seul de la région à disposer d'une vaste façade maritime et d'une large ouverture sur le plus grand estuaire d'Europe, la Gironde. Il est arrosé par plusieurs fleuves dont la Charente à laquelle il doit en partie son nom.

Département le plus peuplé de la région Poitou-Charentes avec 35 % de la population régionale, la Charente-Maritime en est également le plus densément peuplé et le plus attractif. Si le département ne possède pas de grandes villes, ni de centre urbain polarisant à lui seul tout l'espace départemental, il n'en dispose pas moins d'un réseau équilibré de villes moyennes et secondaires dont les principales sont La Rochelle, Saintes, Rochefort et Royan.

Disposant d'un secteur primaire encore important grâce à une agriculture diversifiée et la première conchyliculture de France, la Charente-Maritime n'a jamais été un grand département industriel. Mais il dispose d'un secteur tertiaire devenu prépondérant où plus des 3/4 des emplois sont occupés par les commerces et services, les administrations et les services financiers, le tertiaire supérieur et le tourisme, ce dernier étant le segment économique le plus dynamique du département.

Dépendant de la 18e région militaire (Bordeaux), il ressort de la cour d'appel et de l'académie de Poitiers. Il abrite un diocèse (La Rochelle et Saintes) suffragant de l'archidiocèse de Poitiers.

L'Insee et la Poste lui attribuent le code 17.


Géographie

Les aspects généraux du département

Avec une superficie de 6 864 km2, il occupe le deuxième rang en Poitou-Charentes[N 1], mais il en est cependant le département le plus peuplé avec, en 2008, 611 714 habitants.

Les données géographiques générales

Le département de la Charente-Maritime appartient au Poitou-Charentes, dont il occupe le quart sud-ouest.

Unique département littoral de la région, la Charente-Maritime est limitrophe de cinq départements. Au nord, elle confine avec la Vendée, au nord-est avec les Deux-Sèvres, à l'est avec la Charente - département avec lequel elle partage la plus grande longueur administrative -, au sud-est avec la Dordogne et, au sud avec la Gironde.

Les données géophysiques sommaires

Du point de vue géophysique, la Charente-Maritime forme la partie septentrionale du Bassin aquitain, où le département est séparé du Massif armoricain par la vaste dépression du Marais poitevin, tandis qu'au nord-est, le seuil du Poitou dont il occupe la frange méridionale le sépare du Bassin parisien.

Sur le plan géologique, la Charente-Maritime est confinée dans les terrains calcaires, marneux et gréseux du Secondaire représentés par le Jurassique au nord et le Crétacé au sud tandis que sa bordure méridionale est composée en grande partie de formations argilo-sableuses du Tertiaire. De direction armoricaine dans ses structures tectoniques, le département connaît une activité sismique légère.

Ce département, tout en longueur et à la curieuse configuration géographique, est constitué de plaines et de bas plateaux peu boisés au nord mais davantage au sud du fleuve, notamment dans sa partie méridionale. Caractérisé par un relief doucement ondulé, où les altitudes sont en général peu élevées, la Charente-Maritime est parcourue par des fleuves et des rivières s'écoulant dans des vallées peu profondes et évasées et est bordée sur son littoral par de larges espaces de marais qui occupent le 1/5 du territoire départemental.

Le département dispose d'une large façade maritime, tant sur l'océan Atlantique que sur l'estuaire de la Gironde.

Aperçu du littoral de la Charente-Maritime

La longueur totale de son littoral est de 463 km dont 230 km proviennent des quatre îles charentaises qui, du nord au sud en longeant la frange continentale du département, sont , Aix, Madame et Oléron.

Aperçu de l'hydrographie du département

Quatre fleuves tributaires de l'océan Atlantique arrosent le département :

  • La Sèvre Niortaise, tout au nord de la Charente-Maritime, sert de délimitation naturelle avec le département de la Vendée ;
  • La Charente coule au centre du département, c'est l'artère fluviale maitresse de la Charente-Maritime ;
  • La Seudre, qui est l'un des plus petits fleuves côtiers de France, se jette dans l'océan par un véritable bras de mer ;
  • La Gironde, qui correspond à l'estuaire de la Garonne, marque la limite méridionale avec le département de la Gironde. Il correspond au plus grand estuaire de l'Europe dont le département de Charente-Maritime borde sa rive droite jusqu'à son embouchure.

Climat

Le département de la Charente-Maritime bénéficie d'un climat tempéré océanique grâce à sa large ouverture sur l'océan Atlantique et sur l'estuaire de la Gironde, caractérisé en général et principalement sur le littoral par des hivers doux et des étés tempérés.

Faune et flore

La Charente-Maritime est un département caractérisé par une grande richesse floristique et faunistique. Cela est dû à plusieurs facteurs.

Rose trémière dans une venelle de Saint-Martin-de-Ré.
  • Les spécificités climatiques où le département bénéficie de nuances météorologiques représentant le climat océanique aquitain caractérisé par des hivers doux grâce à la proximité de l'océan Atlantique et des étés chauds rafraîchis par les effluves océaniques.
  • La présence d'une flore de type sub-méditerranéen, surtout sur la façade littorale et dans l'archipel charentais, est représentée par les agaves, les cistes, les mimosas, les oliviers, les palmiers, les chênes verts, les roses trémières, ... Toute cette végétation évoque à bien des égards le climat d'un "Midi atlantique".
  • La présence de sites naturels ou artificiels ayant des caractéristiques bien différenciées, qui ont favorisé des écosystèmes riches en termes de biodiversité : marais, slikkes, schorres, pelouses calcicoles, falaises calcaires, vasières, estrans rocheux, dunes, prairies humides, estuaires, etc. La différence est grande entre le sud du département et les îles du littoral. Ce qui se repère d'ailleurs à travers la diversité des paysages.
  • L'existence de nombreuses réserves naturelles qui ont permis de préserver des habitats naturels[1], ainsi qu'une urbanisation et une emprise agricole encore assez modérées.
  • La présence de vasières et de marais, situés sur la grande voie atlantique de migration, qui drainent des populations importantes d'oiseaux, notamment nordiques.

Population

Aspects généraux

Le département de la Charente-Maritime recense 605 410 habitants[N 5] en 2007, se classant au 38e rang des départements de la France métropolitaine, ce qui correspond à une position assez moyenne dans le territoire national. Cependant, il demeure de loin le plus peuplé des départements de la région Poitou-Charentes, rassemblant aujourd’hui plus de 34,8 % de la population régionale.

C’est un département moyennement peuplé, sa densité de population atteint 88 hab/km², contre 114 pour la France métropolitaine[N 6]. Mais il est le plus densément peuplé des départements de la région Poitou-Charentes, dont la densité est nettement inférieure à celle de la Charente-Maritime (67 hab/km² en 2007)[N 7].

Cependant, une analyse plus affinée de la répartition de la population sur le territoire départemental fait apparaître de fortes disparités de peuplement.

Le littoral, densément peuplé et fortement urbanisé, supporte aisément la comparaison avec la moyenne nationale, tandis que la Saintonge continentale présente les mêmes caractéristiques de la France rurale et faiblement peuplée, à l’exception notable de la vallée centrale de la Charente, organisée autour de Saintes, et singularisée par un dynamisme démographique soutenu et régulier.

Historique de l'évolution démographique

Article détaillé : Historique de l'évolution démographique de la Charente-Maritime.

L’évolution démographique du département se définit en quatre grandes périodes historiques, depuis la mise en place des recensements intercensitaires de population.

De la période napoléonienne jusqu’au Second Empire, le département a enregistré une croissance démographique remarquable et son premier maximum démographique avec une population de 481 060 habitants en 1861. Ce chiffre record n’a été dépassé qu’un siècle plus tard, en 1968.

S’ensuit une longue période de déclin démographique, fortement marquée par l’exode rural, malgré la vitalité des villes du département. Deux phases assez dissemblables apparaissent, dont la première se caractérise par une forte décroissance démographique, depuis la chute du Second Empire et le début de la Troisième République jusqu’au lendemain de la Première Guerre mondiale, puis un temps de stagnation démographique est observé dans l’Entre-deux-Guerres.

La quatrième période démographique correspond à une reprise vigoureuse et régulière de la croissance de la population depuis le lendemain de la Seconde Guerre mondiale et qui s’est de nouveau accélérée depuis 1990.

Tableau de l'évolution démographique de la Charente-Maritime de 1946 à 2007 : plus d'un demi siècle de croissance ininterrompue

Un département attractif

La Charente-Maritime fait partie des départements les plus attractifs de la France, et notamment de la façade atlantique. Le département doit cette fortune grâce à sa frange littorale particulièrement attrayante, à une ruralité active et à un réseau de petites et moyennes villes bien pourvues en commerces et services.

La Charente-Maritime affiche depuis 1975 un solde migratoire positif qui n'a cessé de se renforcer depuis cette date et est à l'origine d'une croissance démographique constante à laquelle les principales villes du département ont largement contribué ainsi que le littoral.

Bien que le vieillissement de la population soit devenu un phénomène global bien réel dans le département, des secteurs ruraux frappés depuis longtemps par l'exode rural comme la Haute-Saintonge, la Double saintongeaise et la Saintonge du nord-est, et présentant un caractère préoccupant de leur démographie, sont devenus à leur tour des zones attractives[2].

Cependant, la répartition de la population par tranche d'âge est relativement inégale en Charente-Maritime et tend à accentuer les contrastes de peuplement. En effet, elle oppose des zones de peuplement caractérisées par une population encore jeune en milieu urbain et péri-urbain à d'autres de population majoritairement âgée en milieux littoral et rural profond.

Les moins de 25 ans en Poitou-Charentes en 1999

De fait, trois secteurs de peuplement apparaissent en Charente-Maritime et se différencient nettement par leur démographie.

Les principaux pôles économiques et urbains - bipôle La Rochelle-Rochefort, Pays d'Aunis autour du triangle Surgères- Aigrefeuille-d'Aunis-Marans et aire urbaine de Saintes complétée par l'axe Pons-Gémozac - tendent à concentrer une population jeune et de jeunes ménages (plus de 30 % de la population ayant moins de 25 ans)[3]. Le dynamisme démographique dans ces secteurs géographiques se caractérise à la fois par un solde naturel et un solde migratoire nettement positifs. Cette vitalité ne concerne pas seulement la résidence de personnes âgées mais aussi l'installation d'actifs souvent jeunes. Ces territoires géographiques sont les plus dynamiques et les plus attractifs du département.

Par contraste, la situation apparaît nettement moins favorable dans les secteurs du rural profond, représentés par la Haute Saintonge et la Saintonge du nord-est, qui ont été laminés par de longues décennies d'exode rural et de déprise agricole. Ces deux micro-régions présentent les mêmes caractéristiques démographiques que la "diagonale des faibles densités" (la France des Ardennes jusqu'au sud du Massif Central, absence de centres urbains dynamiques, solde naturel négatif, solde migratoire positif mais caractérisé par l'installation de personnes âgées). Il s'agit de zones rurales en crise démographique profonde qu'aggrave une déprise économique de plus en plus préoccupante. Les petits centres urbains comme Saint-Jean-d'Angély, Jonzac ou Montendre sont en perte de vitesse et en crise urbaine, ils exercent une influence limitée sur leur propre région.

Quant à la zone littorale du département, dont l'économie repose essentiellement sur le tourisme, celle-ci a vu son attractivité se renforcer considérablement depuis 1990. Malgré le remarquable essor démographique du littoral charentais - notamment l'aire urbaine de Royan, la basse vallée de la Seudre de Saujon à Marennes, les stations balnéaires de Fouras et de Châtelaillon-Plage et l'archipel charentais (Oléron et ) -, celui-ci n'échappe pas au phénomène du vieillissement de la population où, dorénavant, la proportion de retraités, souvent supérieure à 40 % de la population totale, est de même ampleur que ce qui est observé sur le littoral méditerranéen (Côte d'Azur, côtes varoise et languedocienne notamment). Cependant, il s'agit d'une zone géographique qui s'urbanise rapidement et où la densité de population est élevée, bien supérieure à celle du département et même à celle de la France.

Une urbanisation encore moyenne mais qui s'accélère

La Charente-Maritime est un département moyennement urbanisé. Son taux d’urbanisation approche les 60 % alors qu’il est de plus de 75 % en France. Cependant l'armature urbaine du département est relativement bien équilibrée dans son ensemble, sauf à l'extrême sud-est (ou Double saintongeaise).

En 2007, les agglomérations urbaines principales du département sont La Rochelle (127 033 habitants), Rochefort (39 161 habitants), Royan (34 918 habitants) et Saintes (30 086 habitants).

Ce maillage urbain est complété par huit autres unités urbaines de plus de 5 000 habitants qui sont par ordre décroissant de population : La Tremblade (11 023 habitants), Saint-Jean-d'Angély (8 689 habitants), Marennes (8 626 habitants), Saujon (6 404 habitants), Saint-Pierre-d'Oléron (6 204 habitants), Surgères (6 188 habitants), La Flotte (5 511 habitants) et Jonzac (5 183 habitants).

Économie

Panorama général de l'économie départementale

Article détaillé : Économie de la Charente-Maritime.

L'économie de la Charente-Maritime est en grande partie liée à son milieu naturel qui a favorisé une agriculture aux productions très variées (lait, céréales, vigne, fruits et légumes) et des activités maritimes aux ressources importantes (huîtres, moules, sel, poissons et crustacés). Un grand nombre de ces productions ont donné naissance à une industrie agro-alimentaire, mais le secteur industriel est peu développé, quoique modernisé et diversifié.

L'économie départementale est dominée par un puissant secteur commercial que renforce le tourisme qui est devenu l'activité majeure de la Charente-Maritime.

Enfin, le tertiaire supérieur revêt une certaine importance dans l'économie de la Charente-Maritime où il s'est considérablement renforcé dans la dernière décennie du XXe siècle, grâce à l'ouverture de l'Université de La Rochelle en 1993.

Une agriculture modernisée et performante

La Charente-Maritime est un important département agricole dont les productions sont basées sur la céréaliculture intensive, aujourd'hui prédominante, l'élevage laitier et d'embouche bien que cette activité soit en déclin et la viticulture. Une large part de ces différentes productions est transformée sur place, ayant généré une industrie agro-alimentaire diversifiée, et contribue à la renommée du département par l'élaboration des eaux-de-vie de cognac, du pineau des Charentes et du beurre.

Les ressources de la mer

La Charente-Maritime dispose d'une importante façade maritime qui la positionne aujourd'hui au premier rang national pour les productions conchylicoles (huîtres et moules).

Un secteur industriel innovant

Certes, le secteur industriel est peu développé en Charente-Maritime où il n'existe pas de grandes concentrations industrielles comme dans le Nord et l'Est de la France. Mais il s'est modernisé et diversifié, s'étendant sur une gamme assez variée d'activités qui sont concentrées essentiellement dans le quart Nord-Ouest du département (bipôle La Rochelle-Rochefort, axe Surgères-Aigrefeuille-d'Aunis) et est diffus dans quelques villes de la Saintonge (Saintes, Pons, Saint-Jean d'Angély) ainsi qu'en milieu rural.

Les entreprises industrielles sont majoritairement des PME qui ont su s'adapter aux exigences du monde moderne et de la mondialisation et nombre d'entre elles travaillent à l'exportation, d'autres cultivent l'innovation technologique dans des bureaux d'étude performants.

Un secteur tertiaire prédominant

Le secteur tertiaire est devenu prédominant occupant près des 3/4 des emplois du département, et doit cette situation particulière d'une part à une tradition commerciale fortement ancrée et d'autre part à l'importance de plus en plus accrue de l'économie touristique.

Le tertiaire supérieur

Le secteur du tertiaire supérieur s'est beaucoup renforcé en Charente-Maritime depuis la création de l'Université de La Rochelle en 1993 et s'est développé en trois domaines de compétence représentés par l'enseignement supérieur, les laboratoires de recherche et la recherche et développement.

Voies de communication et transports

Article détaillé : Économie de la Charente-Maritime.

Le département de la Charente-Maritime a de tout temps été un territoire de passage entre le Nord et le Sud, et ce, depuis ses origines antiques. Disposant d'une large ouverture sur l'océan Atlantique, il a développé une tradition maritime ancienne et importante.

Aujourd'hui, la Charente-Maritime a considérablement modernisé ses infrastructures de communication (voies ferrées, routes et autoroutes) et d'équipements portuaires (Grand port maritime de La Rochelle) et a accru son rôle de transit et d'échanges, appelé à se développer davantage encore avec les projets d'électrification des voies ferrées, de modernisation des routes et d'agrandissement des installations portuaires du port de La Pallice.

Les principaux carrefours de voies de communication ferroviaires, routières et autoroutières sont représentés par les villes principales, où Saintes en particulier joue un rôle de premier plan. La Rochelle et Rochefort sont également d'importants centres de transit et d'échanges et ces deux agglomérations disposent d'aéroports dont celui de La Rochelle - Ile de Ré est le plus important entre Loire et Gironde.

Tourisme

Article détaillé : Tourisme en Charente-Maritime.

Des conditions climatiques particulièrement clémentes, un important patrimoine architectural et environnemental, une vie culturelle animée et diversifiée, le tout conjugué à l'attractivité du littoral et de ses îles font du département la deuxième destination touristique de la France.

La Ronde de nuit à La Rochelle

Parmi les sites emblématiques de la Charente-Maritime, figurent le vieux-port de La Rochelle, les citadelles de Brouage, Saint-Martin-de-Ré et du Château-d'Oléron, les anciennes fortifications militaires du littoral comme Fort Boyard, Fort Louvois ou encore l'arsenal maritime du XVIIe siècle de Rochefort, les stations balnéaires de Royan, Fouras et Châtelaillon ou les villages de Talmont-sur-Gironde, Mornac-sur-Seudre, La Flotte et Ars-en-Ré, ces derniers ayant obtenu le label des plus beaux villages de France. Enfin, Saintes, Rochefort et Royan sont classées villes et pays d'art et d'histoire en raison de la concentration de monuments historiques dans les deux premières et de l'architecture des années cinquante pour la dernière.

Plusieurs lieux du département sont inscrits au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco. Sur cette liste prestigieuse figurent la citadelle de Saint-Martin-de-Ré, la basilique Saint-Eutrope de Saintes, l'Hôpital des pèlerins de Pons et l'église Saint-Pierre-de-la-Tour d'Aulnay.

A cette longue liste, le département possède de très nombreuses églises romanes pour la plupart et gothiques pour d'autres comme la belle église de Marennes, ainsi qu'un grand nombre de châteaux dont quelques uns sont ouverts aux touristes dont, entre autres, le Château de la Rochecourbon, le château de la Gataudière à Marennes ou encore celui de Dampierre-sur-Boutonne. Un grand nombre de musées et d'écomusées aux thèmes très variés et souvent renouvelés s'offrent aux nombreux visiteurs.

Le département compte également une douzaine de pôles nature, un parc naturel interrégional, le Marais Poitevin (lequel s'étend également sur les départements de la Vendée et des Deux-Sèvres), et une réserve ornithologique, la Réserve naturelle du Marais d'Yves.

Histoire

Toponymie du département

Dénominations dialectales et actuelles

La Charente-Maritime (en saintongeais Chérente-Marine) tire son nom à la fois du fleuve et de son littoral.

Le fleuve est dénommé Chérente en saintongeais[4]. Quant à l'adjectif « maritime », il provient simplement de la situation littorale du département en bordure de l'océan Atlantique.

Antérieurement, le département porta le nom de Charente-Inférieure en raison de sa position sur le cours inférieur du fleuve et, ce, depuis sa création jusqu'au 4 septembre 1941[N 8].

Anciennes appellations du fleuve

Le département tire son nom du fleuve qui, à l'époque gallo-romaine, était connu sous le nom grec de « Κανεντελος » (Kanentelos"). Ce nom est mentionné par le célèbre géographe Claude Ptolémée en 140 après Jésus-Christ[5].

En 360, à l'époque de l'Antiquité tardive, le poète de langue latine Ausone latinise le nom du fleuve sous la forme « Carentonus »[5].

Plus tard, dans un manuscrit daté de 865, le cours d'eau est orthographié sous la forme latine « Caranto »[5].

A la fin du Moyen Âge, il apparaît sous sa forme presque contemporaine dans un texte où est mentionné le village de « Taillebourg qui siet sur une male rivière que l'on appelle Carente »[5].

La plupart des noms des villes et des villages riverains du fleuve des deux départements charentais ont accolé à leur toponyme le nom du fleuve vers la fin du XIXe siècle ou dans le courant du siècle suivant - cas de Salignac-sur-Charente en 1952 ou de Bussac-sur-Charente en 1984 -, généralement pour éviter des confusions d'homonymie géographique[N 9].

Histoire de la Charente-Maritime

Pour mettre fin à l'Ancien Régime, le département a été créé à la Révolution française, le 4 mars 1790, en application de la loi du 22 décembre 1789.

La Rochelle, ancienne capitale de l'Aunis et actuelle préfecture de Charente-Maritime, est aujourd'hui la principale ville du département

Il a été formé artificiellement à partir des anciennes provinces d'Aunis et de Saintonge, ainsi qu'une petite portion du Poitou, avec Saintes comme chef-lieu. Il porta à l'origine le nom de Charente-Inférieure en raison de la position géographique du fleuve où la Charente y écoule ses eaux dans son cours inférieur jusqu'à son embouchure dans l'océan Atlantique.

Le 1er juillet 1810, Napoléon 1er à travers un décret impérial transféra le chef-lieu du département de Saintes à La Rochelle.

Ce n'est que le 4 septembre 1941 qu'une loi autorisa le département de Charente-Inférieure à changer de dénomination au profit de celle de Charente-Maritime.

Héraldique du département

Armes de la Charente-Maritime

Les armes de la Charente-Maritime se blasonnent ainsi : « Parti, en 1 d’azur à la mitre d’argent accompagnée de trois fleurs de lys d’or, et en 2 de gueules à la perdrix couronnée et contournée d’or. 1 Saintonge, 2 Aunis contourné. »

Administration

Carte représentant les cinq arrondissements de la Charente-Maritime et leurs chefs-lieux respectifs
Les 5 arrondissements de la Charente-Maritime et leurs chefs-lieux

Dans le domaine de l'administration territoriale, le département de la Charente-Maritime, qui résulte de la fusion des deux anciennes provinces de l'Aunis et de la Saintonge ainsi que d'une fraction du Poitou lors de la Constituante de 1790, est composé de la manière suivante :

La Rochelle est la préfecture de la Charente-Maritime depuis 1810.
  • Saintes fut préfecture du département depuis sa création en 1790 et ce jusqu'en 1810.
  • Avant les remaniements de la carte administrative en 1926, Marennes était également sous-préfecture.


Politique

Situation géographique des cantons et étiquette politique depuis mars 2011
Article détaillé : Politique de la Charente-Maritime.

Justice

Article détaillé : Justice en Charente-Maritime.

Suite à la réforme de la Justice de 2007, l'organisation de la carte judiciaire de la Charente-Maritime a subi un profond remaniement[6]. Mais elle a en même temps entraîné une certaine forme de « désertification » des instances judiciaires dans le département, souvent préjudiciable pour les justiciables, la notion de « justice de proximité » étant mal perçue par les citoyens autant qu'elle est dénoncée par l'ensemble des professions juridiques[7].

Ainsi deux Tribunaux de grande instance (TGI) se partagent le territoire départemental, l'un à La Rochelle et l'autre à Saintes. Avant la réforme, Rochefort abritait un TGI.

Quatre Tribunaux d'instance (T.I.) sont maintenant répartis sur le département au lieu de six avant la réforme de la carte judiciaire. Ils sont situés à La Rochelle, Saintes, Rochefort et Jonzac. Les deux TI supprimés avaient leur siège à Marennes et à Saint-Jean-d'Angély.

Le palais de justice de Saintes qui abrite la Cour d'assises en fait le chef-lieu judiciaire de la Charente-Maritime.

La Charente-Maritime dispose toujours d'une Cour d'assises, celle-ci demeure fixée à Saintes qui reste le chef-lieu judiciaire du département. Mais son rôle est appelé à être fortement amenuisé du fait que La Rochelle a été choisie pour abriter le pôle de l'instruction judiciaire départemental. Sa fonction de préfecture ayant fortement pesé sur ce choix, d'autant que la ville dispose d'une Université avec une Faculté de Droit. De plus, La Rochelle abrite une Maison de la Justice et du Droit qui a été inaugurée en 2002. C’est l’unique instance d’informations juridiques de ce genre présente dans le ressort de la Cour d'appel de Poitiers.

La Cour d'appel est à Poitiers de laquelle dépend la Charente-Maritime.

Trois centres de détention sont présents en Charente-Maritime (Maisons d'arrêt de Saintes, Bedenac et Rochefort et un centre pénitencier qui est situé à Saint-Martin-de-Ré. Un projet de prison départementale de 600 places est envisagé dans le département en remplacement des quatre prisons actuelles.

Il n'existe pas de juridiction administrative en Charente-Maritime, celle-ci est implantée à Poitiers (Tribunal administratif) et à Bordeaux pour la Cour administrative d'appel.

Par ailleurs, deux tribunaux de commerce sont en activité en Charente-Maritime. Ils ont leur siège à La Rochelle et Saintes. Ils étaient six avant la réforme. Ceux qui fonctionnaient avaient leur siège à Jonzac, Marennes, Rochefort et Saint-Jean-d'Angély.

À leurs côtés fonctionnent maintenant trois Conseils des Prudhommes en Charente-Maritime. Ils sont situés à La Rochelle, Saintes et Rochefort. Trois tribunaux de cette compétence ont été supprimés, ils étaient implantés à Jonzac, Marennes et Saint-Jean-d'Angély.

Médias

Culture

Article détaillé : Culture en Charente-Maritime.

Dialectes

La langue de la Charente-Maritime, le poitevin-saintongeais, est présent dans la liste des langues de France depuis début 2010 avec le libellé suivant : « poitevin-saintongeais (dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais) » [9] . Il s'agit d'une langue d'oïl spécifique, bien que teintée de quelques tournures et de vocabulaire occitan[10].

La limite entre les deux variétés, le poitevin et le saintongeais traverse le nord de la Charente-Maritime, département partagé entre une petite zone linguistiquement poitevine (île de Ré[11], nord de l'Aunis[12] , régions de Loulay et d'Aulnay[13]), et une grande zone linguistiquement saintongeaise (tout le reste du département).

Les habitants de la Saintonge et de l'Aunis ont fourni d'importants contingents d'émigrants qui se sont fixés en Nouvelle-France (Acadie et Québec). De nombreux mots du vocabulaire saintongeais subsistent dans le langage franco-canadien d'aujourd'hui.

Les échanges culturels dans le cadre du jumelage et de la coopération internationale

Article détaillé : Jumelage et coopération.

Dans le cadre des échanges culturels entre nations, près d'une vingtaine de communes de la Charente-Maritime, principalement des villes, sont associées avec d'autres villes, surtout de l'Europe, mais aussi de l'Afrique et de l'Amérique du Nord.

Hors du cadre des conventions communales qui les lient à des villes du monde, l'Université de La Rochelle, par le biais notamment de sa Faculté des Lettres et des Sciences Humaines, entretient de nombreux échanges avec d'autres villes universitaires comme avec Halmstad en Suède, Montréal au Canada ou encore avec des villes des États-Unis.

Logos

Liens internes

Liens externes

Notes

  1. Il se situe en effet après le département de la Vienne qui s'étend sur 6 990 km2 - [source : Insee]
  2. La superficie totale de l'île d'Oléron telle qu’elle est retenue par l’INSEE est de 174,39 km2, dont 106,12 km2 pour le canton de Saint-Pierre-d'Oléron et 68,27 km2 pour le canton de Le Château-d’Oléron.
  3. Au dernier recensement officiel de l’INSEE, réalisé en 2007, la population de l’île d’Oléron est de 21 242 habitants
  4. , étant distancée par Sainte-Marie-de-Ré et La Flotte où, d'ailleurs avec cette dernière, elle forme une agglomération urbaine dénommée unité urbaine de La Flotte
  5. Tandis que la population totale s'établit à 623 201 habitants, cette dernière donnée est prise en compte par les administrations, notamment en vue du calcul de la DGF des communes lors de l'établissement du budget. Sur ce, consulter notamment la Base A.S.P.I.C. des départements [http://www.aspic.interieur.gouv.fr/Acces_ASPIC/asAcces-000-Portail.php?mod=CONS / Site ASPIC des départements, intercommunalités, communes.
  6. Au recensement de 2007, la population de la France métropolitaine est de 61 795 550 habitants répartis sur une superficie de 543 965 km², soit une densité d'environ 114 hab/km² - (Source : INSEE).
  7. Densité de population en 2007 : Deux-Sèvres (61 hab/km²), Vienne (60 hab/km²) et Charente (59 hab/km²).
  8. Ce sont les négociants de Cognac qui demandèrent le changement pour préserver la réputation de qualité de leurs produits. Voir par exemple le livre de Jean-Michel Le Corfec, "La vie d'autrefois en Charente", éditions Sud-Ouest 2008, en p.48
  9. Dans le département de la Charente, sept communes riveraines du fleuve ont accolé le nom de la Charente à leur toponyme. Il s'agit par ordre alphabétique des communes suivantes : Angeac-Charente, Bourg-Charente, Châteauneuf-sur-Charente, Montignac-Charente, Saint-Quentin-sur-Charente, Saint-Yrieix-sur-Charente et Verteuil-sur-Charente tandis qu'en Charente-Maritime, six communes sont concernées : Brives-sur-Charente, Bussac-sur-Charente, Dompierre-sur-Charente, Saint-Nazaire-sur-Charente, Salignac-sur-Charente et Tonnay-Charente.

Sources et références

  1. Le département compte 4 réserves naturelles nationales et 4 réserves naturelles régionales en 2009 Les réserves naturelles de France. En 2003, la superficie des réserves naturelles atteignait 2 992 ha, ce qui était la plus grande superficie des départements du littoral atlantique INSEE [PDF]
  2. L'arrondissement de Jonzac a gagné 2 447 habitants entre 1999 et 2007, passant de 51 675 habitants à 54 122 habitants. Dans le même temps, l'arrondissement de Saint-Jean-d'Angély a enregistré un gain de 1 816 habitants, passant de 50 292 habitants à 52 108 habitants (source : INSEE).
  3. Voir la carte ci-contre et sa légende - (Source : INSEE)
  4. Dans le département voisin de la Charente, il est également appelé Charanta dans le dialecte limousin de la langue occitane
  5. a, b, c et d Jean Marie Cassagne et Mariola Korsak, « Origine des noms de villes et villages de la Charente-Maritime », éditions Bordessoules, 2003, p.115
  6. La réforme judiciaire en Charente-Maritime et en Poitou-Charentes
  7. Carte judiciaire de la Charente-Maritime
  8. Limousin Poitou-Charentes France 3
  9. Le poitevin-saintongeais réapparaît dans la liste des langues de France, langues d'oïl, début 2010, sur le site de la Délégation générale à la langue française et aux langues de France (DGLFLF), service du Ministère de la Culture, sous le libellé suivant : « poitevin-saintongeais [dans ses deux variétés : poitevin et saintongeais] ». DGLF - Ministère de la Culture
  10. Liliane Jagueneau, Le parlanjhe de Poitou-Charentes-Vendée, p.  7-8
  11. - Albert Dauzat (Les Patois, 1927, p. 142) parle de la limite : « entre les îles de Ré (parlers vendéens) et d’Oléron (parlers saintongeais du sud) » - Raymond Doussinet (Le Parler savoureux de Saintonge, 1958, p. 21) : « L’île de Ré se rattache plutôt au patois poitevin, l‘île d’Oleron au patois charentais »
  12. Brigitte Horiot (Les parlers du Sud-Ouest, dans : Français de France et Français du Canada : Les parlers de l’Ouest de la France, du Québec et de l’Acadie, Centre d’Etudes Linguistiques Jacques Goudet, Université Lyon III, 1995, p. 226) parlant du secteur compris entre L’Ile-d’Elle, Courçon-d’Aunis, Péré, Saint-Marie-de-Ré et Les Portes-en-Ré, écrit : « On constate que cette partie nord du département de la Charente-Maritime, surtout l’île de Ré, a tendance à se rattacher à la Vendée et, plus généralement, au poitevin. »
  13. Raymond Doussinet (Le paysan charentais dans ses bots, 1963) dans la carte du « patois saintongeais » qu’il met en première page de son second ouvrage (1963) indique la mention « zone de transition » entre d’une part les localités de Tonnay-Boutonne et de Saint-Jean-d’Angély (à tendance saintongeaise) et d’autre part les localités de Surgères, de Loulay et d’Aulnay (à tendance poitevine)
  14. (fr) « Un nouveau logo pour la Charente-Maritime » sur lepetiteconomiste.com, 11 novembre 2008

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