- Céreste
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Pour l’article homophone, voir Ceyreste.
Céreste
Vue générale du village
DétailAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-de-Haute-Provence Arrondissement Forcalquier Canton Reillanne Code commune 04045 Code postal 04280 Maire
Mandat en coursGérard Baumel
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du pays d'Apt Démographie Population 1 208 hab. (2008) Densité 37 hab./km² Gentilé Cérestain, Cérestaine Géographie Coordonnées Altitudes mini. 370 m — maxi. 971 m Superficie 32,54 km2 Céreste est une commune française située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Cérestains.
Sommaire
Géographie
Protégée au nord par les monts du Vaucluse, et au sud par la chaîne du Luberon, Céreste est à la frontière entre la Basse et la Haute Provence, sur l'ancienne via Domitia, à 370 m d’altitude[1].
Accès et transports
La commune est à l’extrémité occidentale des Alpes-de-Haute-Provence, en bordure de l’Encrême, sur la route départementale D4100 (ex route nationale 100).
La liaison de bus entre Digne et Avignon effectue un arrêt à Céreste, avec plusieurs aller-retour dans la journée[2].
Communes limitrophes
Géologie
Il y a 50 millions d'années, au début de l'éocène, les bassins d'Apt et de Céreste étaient recouverts d'un grand lac intérieur. Le climat de type tropical, avait développé une faune et une flore très riche qui se retrouve dans plaques très fines de calcaires schisteux jusqu'à oligocène. Ces nombreux fossiles correspondent à une flore riveraine (myrica, nymphaea, salix, etc.) et à des poissons, mollusques et insectes[3].
L'accès facile des sites fossilifères permettait leur pillage quasi organisé. L'action du Parc naturel régional du Luberon a permis de le faire diminuer de 95%[4]. La commune fait aujourd'hui partie du périmètre de la Réserve naturelle géologique du Luberon, en raison de la proximité à ces sites fossilifères exceptionnels.
Hydrologie
Céreste est arrosée par plusieurs cours d'eau : en plus de l'Encrême[5], le Calavon[6] et l’Aiguebelle[7] (dont la source est sulfureuse) traversent dans la commune. Certains de leurs affluents, comme le ravin de Carluc[8] coulent également près du village. Le Nid d'amour est un pittoresque vallon ombragé à l’entrée des gorges de l’Encrême.
Sismicité
Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque nul. La commune de Céreste, comme tout le canton de Reillanne, se situe en zone 1b, ce qui correspond à un risque faible[9].
Climat
Céreste n'ayant pas de station météo, la plus proche est celle de Pierrevert[10].
Relevé météorologique de Pierrevert mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) -0,0 0,6 2,8 5,3 9,0 13,1 15 15,1 11,6 7,9 3,3 0,5 6,9 Température moyenne (°C) 4,5 5,8 8,7 11,2 15,4 19,5 22,3 22,2 18,2 13,5 8,2 5,1 12,5 Température maximale moyenne (°C) 9 11,1 14,8 17,1 21,8 26,1 29,7 29,5 24,8 19,2 13,3 9,7 18,1 Précipitations (mm) 47 34 34 44 40 28 21 33 46 54 73 61 515 dont pluie (mm) 27 24 24 44 40 28 21 33 46 54 53 31 425 dont neige (cm) 2 1 1 0 0 0 0 0 0 0 2 3 9 Source : (fr) Relevé météo de Pierrevert 2000/2007, MSN MétéoDiagramme climatique J F M A M J J A S O N D 479-0.03411.10.63414.82.84417.15.34021.89.02826.113.12129.7153329.515.14624.811.65419.27.97313.33.3619.70.5Temp. moyennes maxi et mini (°C) • Précipitations (mm) Après une année 2007 caractérisé par une très faible pluviométrie, 435 mm d'eau en pays d'Apt, 2008 avec 1 202 mm, soit 2,8 fois plus, se place juste derrière l'année 1968. Quant à la moyenne des températures elle augmente de 0,5°, l'hiver et le printemps ayant été très doux. Le temps pluvieux a affecté la durée de l'ensoleillement avec une centaine d'heures en dessous de la normale[11].
Mois Janv Fév Mars Avr Mai Juin Juil Août Sept Oct Nov Déc Année Températures moyennes (°C) 6,9 7,7 8,7 11,9 17,2 20,5 22,7 22,4 17,9 13,8 8,3 4,6 13,6 Températures normales (°C) 5,1 6,3 8,9 11,4 15,7 19,0 22,3 22,3 18,5 13,8 8,3 5,8 13,1 Écart avec la normale (°C) + 1,8 + 1,4 - 0,2 + 0,5 + 1,5 + 1,5 + 0,4 + 0,3 - 0,6 0 - 0,2 - 1,2 + 0,5 Moyenne mensuelle de précipitations (mm) 103 43 23 126 157 38 12 29 187 122 160 202 1 202 Précipitations normales (°C) 71 56 57 79 70 49 37 53 73 101 74 69 789 Écart avec la normale (°C) + 32 - 13 - 34 + 47 + 87 - 11 - 25 - 24 + 114 + 21 + 86 + 133 + 413 Source : Le Pays d'Apt, n° 191, février 2009 et station de référence météo : Apt (242 m) Flore et faune du versant nord du Luberon
Flore
Le versant nord, plus humide et moins chaud que celui qui jouxte la Durance, a déjà une allure plus montagnarde. Il est couvert en grande partie par une chênaie pubescente[12]. Mais le chêne pubescent (ou chêne blanc, ou blaque selon le nom local) a besoin de terrains plus riches que le chêne vert du versant sud, et demande de l'ombre pendant les premières années de sa vie. Ce sont d'autres espèces qui lui préparent le terrain : amélanchier, buis, genêt, genévrier commun, pin sylvestre. Ce dernier fournit une ombre permettant à d'autres végétaux de se développer : chêne blanc, mais aussi érable de Montpellier, érable champêtre ou encore alisier blanc.
Faune
Sur le piémont du massif, on trouve des insectes (sauterelle, mante religieuse, cigale), des arthropodes, comme le grand scolopendre et le grand scorpion jaune, tous deux très venimeux, des reptiles tels que la vipère aspic, venimeuse mais qui fuit au moindre bruit, la couleuvre à échelons, la couleuvre de Montpellier, le seps, le lézard ocellé, le plus grand lézard d'Europe, pouvant atteindre 90 cm de long[13].
De nombreux oiseaux sont spécifiques à ce versant, le merle noir, le rouge-gorge, le troglodyte (localement nommé la pétouse ou lou petouso en provençal[14]), le pinson des arbres, le geai des chênes, la mésange bleue, la mésange à longue queue, la fauvette à tête noire, l'épervier d'Europe, prédateur des précédents.
En plus de ces espèces typiques du versant nord, on retrouve nombre d'oiseaux ayant colonisé le versant sud, rapaces diurnes d'une part, comme le circaète Jean-le-Blanc, le plus grand des rapaces du Luberon, le vautour percnoptère[15], le faucon et la buse[15] (toutes espèces menacées), ou nocturnes d'autre part, comme le grand-duc[15], le moyen-duc, le petit-duc, la hulotte.
Se rencontrent aussi fréquemment des mammifères comme le sanglier, le blaireau en voie d'extinction, ainsi que le renard roux, l'écureuil, des rongeurs dont le plus petit mammifère du monde, le pachyure étrusque[13].
Article détaillé : Massif du Luberon.Histoire
Préhistoire et Antiquité
Les fouilles faites à la Combe Joubert ont révélé un site paléolithique de première importance. Dans un dépôt alluvial, ont été retrouvés des bifaces et des produits Levallois datés de la fin du pléistocène moyen mais qui ont une grande similitude avec l'acheuléen supérieur méditerranéen[16]. Des tombes de l’Âge du Bronze ont été retrouvées dans la grotte de Carluc[17].
Un vicus gallo-romaine était établi au quartier Saint-Sauveur. Il peut s’agir de Catuiaca[18]. L’époque romaine a laissé un four de potier, un hypogée et des sarcophages à Saint-Sauveur. Un pont romain enjambait l'Aiguebelle ; l'autre, dit "romain", date en vérité du XVIIIè siècle[19]. En 1758, près de celui de l'Encrême a été découvert une borne milliaire. Le quartier Saint-Martin a lui aussi livré des vestiges romains avec des tombes à incinération et une pierre gravée ATI/IO/Porci V. F.[20].
Moyen Âge
Le prieuré de Carluc est fondé au XIe siècle. Un autre prieuré, celui de Saint-Sauveur au pont sur le Calavon, appartenait aux XIIe et XIIIe siècles à l’abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon[21].
En 1113, Stephanus Scizerest (Étienne de Céreste), fut témoin à Apt et signataire de l'acte d'achat fait par Laugier d'Agoult, évêque d'Apt, des châteaux qui sommaient le rocher de Saignon et du don qu'il en fait à son Église d'Apt[22].
Au début du XIe siècle, entre 1117 et 1122, l'évêque Laugier d'Agoult transigea avec Rodolphe, l'abbé de Saint-Victor de Marseille. L'évêque donna à l'abbé les église et prieuré de Céreste avec leurs dépendances. Il retint pour son Église un tiers des droits de sépulture et une coupe d'huile d'olive. L'abbé remit à l'évêque le quart des dîmes qu'il prélevait déjà sur Céreste et trois églises rurales en pays d'Apt[23].
Du château, ayant appartenu aux Sabran et aux Brancas, subsistent les traces des murailles, parfois doubles, et quelques pans de murs du côté sud. D’autres parties du mur d’enceinte sont entières, avec une bretèche reposant sur quatre corbeaux[24].
Le fait le plus marquant de cette période fut la bataille de Céreste. Elle opposa les routiers de Bertrand du Guesclin à l'ost de Provence commandée par le sénéchal Raymond d'Agoult qui avait à ses côtés Raymond de Turenne et son père Guillaume III Roger de Beaufort, neveu de Clément VI. Au cours de l'année 1368, alors que depuis un an Urbain V était retourné à Rome, Louis Ier d'Anjou décida de s'approprier la Provence. Il fit appel à Bertrand du Guesclin qui passa le Rhône au cours du mois de mai, assiégea Tarascon, batailla devant Arles et remonta ensuite vers Apt. Poursuivi par les troupes du sénéchal de Provence, le Breton se replia à Céreste. Le choc entre les deux armées vit la lourde défaite des Provençaux. Cet exploit valut à Du Guesclin d'être excommunié par le pape le 1er septembre 1368[25],[26].
Renaissance
Les remparts ont conservé la porte renaissance (XVe siècle[27]).
Jusqu'en 1648, il n'y eut pas de cure dans le village, l'église paroissiale Saint-Michel et le prieuré de Notre-Dame de Beauvoir étant desservis par les moines de Saint-Victor de Marseille[28].
Le fief, qui avait dépendu des comtes de Forcalquier puis de Provence, passa à la famille de Brancas[29], qui obtint son érection en marquisat en 1674[30].
La tour d’Embarbe (d’Embarbo) est une ancienne tour défensive du XVIe siècle, transformée en pigeonnier[31].
Période moderne
Au début du XVIIIe siècle, les frères Estieu exploitaient un four à poteries[32].
Durant la Révolution, la commune compte une société patriotique, créée après la fin de 1792[33].
Au milieu du XIXe siècle, l'élevage principal était celui des porcins[34]. La vigne et les oliveraies colonisaient les collines, le blé couvrait les vallées. Et la commune était réputée pour ses truffes d'une exceptionnelle grosseur. Le village comportait plusieurs filatures à soie. Une carrière à ciel ouvert permettait d'exploiter la lignite, elle s'étendait sur 166 hectares[35]. Sur le chemin de Viens, dans une grotte, était exploité du poudingue utilisé pour faire des pierres meulières[36].
Période contemporaine
René Char au cours de la Seconde Guerre mondiale rejoignit la Résistance et devint le chef du réseau installé sur la commune. Il dut prendre une décision dramatique, laisser fusiller son camarade Roger Bérard pour que Céreste ne subisse pas la répression des SS. Il narre dans les Feuillets d'Hypnos : « Nous étions sur les collines dominant Céreste, des armes à faire craquer les buissons et au moins égaux en nombre aux SS. Je n'ai pas donné le signal parce que le village devait être épargné à tout prix »[37]
Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1054 (Cicereste, Cederesta en 1143[29]). Bien que son étymologie ne soit pas clairement établie, elle est rapprochée de celle du Ceyreste proche de La Ciotat, aux origines prégrecques et préceltiques (Kitairesta), formé d’un terme signifiant mont[38],[39].
Héraldique
Article détaillé : Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence.Blasonnement :
« D'or à une croix vidée, cléchée et pommetée de gueules. »[40]Économie
Agriculture
La commune compte 18 exploitations agricoles dont 8 à caractère professionnel. Un peu plus de la moitié se consacre à la grande culture (céréale, foin), l'autre étant spécialisée dans l'élevage[41].
Commerce
La commune compte une auberge, une hôtellerie, trois bars et cafés, deux boulangeries, trois commerces d'alimentation, une cave à vin, une banque, un garage, un salon de coiffure, une quincaillerie, une maison de la presse, une armurerie et une agence immobilière[42].
Tourisme
On peut considérer trois principales sortes de tourisme sur la commune. Tout d'abord, le tourisme historique et culturel qui s'appuie sur un patrimoine riche (village médiéval, prieuré de Carluc) ou sur les activités festives proposées tout au long de l'année. Ensuite, le tourisme détente qui se traduit par un important développement des chambres d'hôtes, de l'hôtellerie et de la location saisonnière. Enfin, le tourisme vert qui profite des nombreux chemins de randonnées et du cadre protégé qu'offrent le massif du Luberon et ses environs.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1965 juin 1995 Adolphe André[43] UDF Médecin, conseiller général juin 1995 réélu en 2008[44] Gérard Baumel RPR puis UMP Pharmacien Fiscalité
L'imposition des ménages et des entreprises à Céreste en 2009[45] Taxe part communale Part intercommunale Part départementale Part régionale Taxe d'habitation (TH) 15,50 % 30,30 % 5,53 % 0,00 % Taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB) 27,00 % 8,94 % 14,49 % 2,36 % Taxe foncière sur les propriétés non bâties (TFPNB) 28,00 % 31,69 % 47,16 % 8,85 % Taxe professionnelle (TP) 20,00 %* 6,37 % 10,80 % 3,84 % La part régionale de la taxe d'habitation n'est pas applicable.
Démographie
Courbe d'évolution démographique de Céreste depuis 1765
Équipements et services
Enseignement
La commune est dotée d’une école primaire[50]. Les élèves sont ensuite dirigés vers le collège puis le lycée Charles de Gaulle à Apt (également appelée Cité scolaire d'Apt)[51].
Sports
Sur la commune on trouve un court de tennis, un centre équestre, une piscine municipale, un club de foot jumelé avec Reillanne, un mini-golf et un boulodrome.
Santé
L'hôpital le plus proche est celui d'Apt.
Service public
Il y a La Poste et une gendarmerie.
Vie locale
Type d'habitat
Maison en hauteur
Ce type de maison est assez généralisé dans le village. Fernand Benoit explique que « son originalité consiste à placer les bêtes en bas, les hommes au-dessus », suivant une tradition méditerranéenne. La maison en hauteur se subdivise en une étable-remise au rez-de-chaussée, un logement sur un ou deux étages, un grenier dans les combles. Elle était le type de maison réservée aux paysans villageois qui n'avaient que peu de bétail à loger, étant impossible dans un local aussi exigu de faire tenir des chevaux et un attelage[52].
L'édification de ces maisons date pour la plupart du XVIe siècle, période où les guerres de religion imposèrent de se retrancher derrière les fortifications du village. Celles-ci finies, il y eut un mouvement de sortie pour établir dans la périphérie de l'agglomération des « maisons à terre », plus aptes à recevoir des bâtiments annexes[53].
En effet, ce type d'habitation, regroupant gens et bêtes dans un village, ne pouvait que rester figé, toute extension lui étant interdite sauf en hauteur. Leur architecture est donc caractéristique : une façade étroite à une ou deux fenêtres, et une élévation ne pouvant dépasser quatre à cinq étages, grenier compris avec sa poulie extérieure pour hisser le fourrage. Actuellement, les seules transformations possibles - ces maisons ayant perdu leur statut agricole - sont d'installer un garage au rez-de-chaussée et de créer de nouvelles chambres au grenier[54]. Pour celles qui ont été restaurées avec goût, on accède toujours à l'étage d'habitation par un escalier accolé à la façade[53].
La présence de terrasse ou balcon était une constante. La terrasse servait, en priorité, au séchage des fruits et légumes suspendus à un fil de fer. Elle était appelée trihard quand elle accueillait une treille qui recouvrait une pergola rustique. Quand elle formait loggia, des colonnettes soutenant un auvent recouvert de tuiles, elle était nommée galarié ou souleriè[55].
Maison à terre
Compartimenté dans le sens de la longueur, ce type de maison représente un stade d'évolution plus avancé que la « maison en hauteur ». Il est caractéristique de l'habitat dispersé qui se retrouve dans la basse vallée du Rhône, dans celle de la Durance et plus ponctuellement dans les vallées annexes comme celle du Calavon[56]. C'est l'habitation traditionnelle des pays de « riche culture »[57].
Ce type de maison est divisé en deux parties très distinctes dans le sens de la longueur. Le rez-de-chaussée est occupé par une salle commune dans laquelle est intégrée la cuisine. Très souvent se trouve à l'arrière un cellier contenant la réserve de vin et une chambre. Un étroit couloir, qui permet d'accéder à l'étage, sépare cet ensemble de la seconde partie réservée aux bêtes. Celle-ci se compose, dans la plupart des cas, d'une remise qui peut servir d'écurie et d'une étable. L'étage est réservé aux chambres et au grenier à foin qui correspond par une trombe avec l'étable et l'écurie[57].
La construction d'un tel ensemble étant étalée dans le temps, il n'y avait aucune conception architecturale pré-établie. Chaque propriétaire agissait selon ses nécessités et dans l'ordre de ses priorités. Ce qui permet de voir aujourd'hui l'hétérogénéité de chaque ensemble où les toitures de chaque bâtiments se chevauchent généralement en dégradé[58].
À cet ensemble, s'ajoutaient des annexes. Une des principales était la tour du pigeonnier, mais la maison se prolongeait aussi d'une soue à cochons, d'une lapinière, d'un poulailler et d'une bergerie[57].
Le pigeonnier devint, après la Révolution la partie emblématique de ce type d'habitat puisque sa construction signifiait la fin des droits seigneuriaux, celui-ci étant jusqu'alors réservé aux seules maisons nobles. Il était soit directement accolé à la maison mais aussi indépendant d'elle. Toujours de dimension considérable, puisqu'il était sensé anoblir l'habitat, il s'élevait sur deux étages, le dernier étant seul réservé aux pigeons. Pour protéger ceux-ci d'une invasion de rongeurs, son accès était toujours protégé par un revêtement de carreaux vernissés qui les empêchait d'accéder à l'intérieur[57].
Culte
La paroisse est rattachée à un groupe inter-paroissial qui comprend Aubenas-les-Alpes, Céreste, Dauphin, Lincel, Mane, Montfuron, Montjustin, Oppedette, Reillanne, Sainte-Croix-à-Lauze, Saint-Maime, Saint-Martin-les-Eaux, Saint-Michel-l'Observatoire, Vachères et Villemus. Le culte est célébré alternativement dans les églises de ces quinze communes[59].
Environnement et recyclage
La collecte et traitement des déchets des ménages et déchets assimilés et la protection et mise en valeur de l'environnement se font dans le cadre de la Communauté de communes du Pays d'Apt.
Lieux et monuments
Vieilles demeures, églises et chapelles:
- Vieilles demeures aux façades des XVIe (Grand-Rue, avec fenêtres à meneau et une petite sculpture antropomorphe sous le larmier[60]) et XVIIe siècles (une rue des Réfractaires, de 1664 ; rue Imbert, maison à attique et fenêtres arrondies ; cours Aristide-Briant, une maison du XVIIe et plusieurs du XVIIIe siècle[61]) ;
- la maison médiévale (du XIIIe siècle), classée monument historique[62] ;
- l’ancienne maison de la prévôté possède deux cheminées ornées de gypseries[63] ;
- l'église paroissiale Saint-Michel, du XVIIIe siècle, avec deux travées du bas-côté sud plus anciennes (fin XVe siècle)[64], à campanile provençal ;
- la chapelle Saint-Georges dans une pinède, près du Calavon ; chapelle Notre-Dame-de-Pitié XVe siècle ; chapelle romane dans le centre ;
- à 3 km du village : le prieuré de Carluc, dont la chapelle est en partie classée monument historique, en partie inscrite[65]. Ce prieuré dépendait de l’abbaye de Montmajour. Autour du prieuré, se trouve une nécropole médiévale, en partie rupestre et souterraine (une galerie la reliant à la chapelle)[66].
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Maison médiévale, datée du XIIIe siècle
Trois ponts de Céreste :
- le pont romain, à l’est du village : permettant à la voie domitienne de franchir l’Aiguebelle (affluent de l’Encrême, lui même affluent du Calavon), il est arasé à la fin XIXe, lors des travaux sur la RN 100. Il était large de 6,5 m et long de 36 m, avec deux arches de 6 m. Il possède deux particularités : la semelle de fondation en grand appareil, une des rares semelles filantes romaines subsistantes (148 m²) ; et c’est un des rares ponts anciens à deux arches (et même à un nombre pair d’arches). Construit à la fin du Ier siècle avant J.-C., il n’en reste que la pile centrale et les rampes d’accès à murs parementés[67]. Il est établi sur le gué antique de l’Encrême ;
- le pont de la Baou sur l’Encrême, dit « romain » : construit sur la route de Carluc et Reillanne, son tablier mesure 19 m de long par 3,95 m de large, soutenu par une arche surbaissée de 10,5 m de portée, et de 4,5 m de hauteur sous clef. La chaussée a 3,15 m de large. En fait de pont romain, il est construit en 1740 (d’après les archives), mais classé monument historique comme pont romain en 1862[68],[69] ;
- le pont du Calavon : long de 60 m et large de 5,1 m à l’origine (XVIIIe siècle), il repose sur trois arches surbaissées égales, de 12,45 m de portée. Il est doté d'avant et d'arrière-becs triangulaires, à chaperons prismatiques. Les corbeaux saillants qui ont été réservés lors de la taille des pierres pour servir de support au cintre subsistent. Le tablier du pont a été élargi au XXe en surplomb[70].
Personnalités liées à la commune
- Charles Barbeyras (1629-1699), médecin du Cardinal de Bouillon.
- Joseph Solliers (1764-1838), orateur de renom, vicaire général du diocèse d'Avignon.
- René Char (1907-1988), poète et résistant, qui y établit son QG de résistance pendant la Seconde Guerre mondiale.
Sources
Bibliographie
- Étienne Garcin, Dictionnaire historique et topographique de la Provence ancienne et moderne, Chantemerle, Nyons, 1972, 1972
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p.
- Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969
- Fernand Benoit, La Provence et le Comtat Venaissin. Arts et traditions populaires, Éd. Aubanel, 1992, (ISBN 2700600614)
- J.J.M. Féraud, L'Histoire, la Géographie et la Statistique des Basses-Alpes, Lacour, Rediviva, Nîmes, 2002, 2002 (ISBN 2841492346)
Notes
- Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7)
- Horaires de la Liaison Digne - Avignon
- Éocène et Oligocène d pays d'Apt
- L'action du Parc naturel régional du Luberon
- Fiche de l'Encrême sur le site du SANDRE
- Fiche du Calavon sur le site du SANNDRE
- Fiche de l'Ayguebelle sur le site du SANDRE
- Fiche du ravin de Carluc sur le site du SANDRE
- Sismicité dans les Alpes-de-Hautes-Provence
- (fr) Station météo la plus proche : Pierrevert, MSN Météo
- Roland Sautel, Le Pays d'Apt, n° 191, février 2009, p. 13.
- (fr) Parc naturel régional du Luberon - La chênaie blanche et la chênaie vert
- (fr) Parc naturel régional du Luberon - La garrigue
- Lou Tresor dóu Felibrige (« le trésor du Félibrige »), dictionnaire provençal-français de Frédéric Mistral (1878)
- (fr) Parc naturel régional du Luberon - La faune et la flore des falaises
- Les fouilles de la Combe Joubert à Céreste
- op. cit., p 9 Raymond Collier,
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p., p 18 et 24-25. Voir aussi Gallia (revue) XXV, 1967, fascicule 2, p 386
- Archives départementales, viguerie de Forcalquier, classé C50
- JJM Féraud, op. cit., p. 595.
- Guy Barruol, Michèle Bois, Yann Codou, Marie-Pierre Estienne, Élizabeth Sauze, « Liste des établissements religieux relevant de l’abbaye Saint-André du Xe au XIIIe siècle », in Guy Barruol, Roseline Bacon et Alain Gérard (directeurs de publication), L’abbaye de Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, histoire, archéologie, rayonnement, Actes du colloque interrégional tenu en 1999 à l'occasion du millénaire de la fondation de l'abbaye Saint-André de Villeneuve-lès-Avignon, Éd. Alpes de Lumières, Cahiers de Salagon no 4, Mane, 2001, 448 p. (ISSN 1254-9371), (ISBN 2-906162-54-X), p 217
- N. Didier, H. Dubled, J. Barruol, Cartulaire de l'Église d'Apt, (835-1130), Librairie Dalloz, Paris, 1967, p. 272.
- N. Didier, H. Dubled, J. Barruol, Cartulaire de l'Église d'Apt, (835-1130), Librairie Dalloz, Paris, 1967, p. 281.
- Raymond Collier, op. cit., p 314
- Histoire de l'Europe et de la Méditerranée
- Édouard Baratier (sous la direction de), Histoire de la Provence, Privat éditeur, Toulouse, 1976, p. 193.
- Raymond Collier, op. cit., p 305
- JJM Féraud, op. cit., p. 598.
- Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969, p. 169 Sous la direction d’
- Édouard Baratier et Ernest Hildesheimer, « Les fiefs provençaux au XVIIIe siècle », carte 111 et commentaire in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit.
- Raymond Collier, op. cit., p 445
- Raymond Collier, op. cit., p 511
- Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 296-298
- E. Garcin, op. cit., p. 327.
- JJM Féraud, op. cit., p. 597.
- E. Garcin, op. cit., p. 326.
- René Char à Céreste
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- Louis de Bresc Armorial des communes de Provence 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles 1994
- Agriculture à Céreste
- Commerces à Céreste
- Valéry Giscard d'Estaing (UDF) à l’élection présidentielle de 1981, cf Conseil constitutionnel, liste des élus ayant présenté les candidats à l’élection du Président de la République, Journal officiel de la République française du 15 avril 1981, page 1061, disponible en ligne, consulté le 29 juillet 2010 Adolphe André est l’un des 500 élus qui ont parrainé la candidature de
- Site de la préfecture des AHP
- (fr) Impots locaux à Céreste, taxes.com
- Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 10 janvier 2009 Insee,
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- Céreste sur le site de l’Insee
- notice communale de Céreste sur la base de données Cassini, consultée le 10 novembre 2009 Ehess,
- Liste des écoles de la circonscription de Manosque, publiée le 27 avril 2010, consultée le 31 octobre 2010 Inspection académique des Alpes-de-Haute-Provence,
- (fr) Site de la Cité scolaire d'Apt, Académie Aix-Marseille
- Fernand Benoit, op. cit., p. 48.
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- Groupe Avance au Largue
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- Maison médiévale, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 29 octobre 2008 Arrêté du 18 juillet 1994,
- ISBN 2-909717-22-4, p 35-36 Comtesse du Chaffaut, Gypseries en Haute-Provence : cheminées et escaliers (XVIe-XVIIe siècles), Turriers, Naturalia publications, 1995,
- Raymond Collier, op. cit., p 169
- Prieuré de Carluc, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 29 octobre 2008 Arrêtés du 19 mars 1982,
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- Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol in Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p 65
- Pont romain sur le ravin de l'Encreme, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 29 octobre 2008 Liste de 1862,
- Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol in Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p 66
- Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol in Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p 67
Voir aussi
Articles connexes
- Anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Huile d'olive de Provence AOC
- Gare de Céreste
Liens externes
Catégories :- Commune des Alpes-de-Haute-Provence
- Commune membre du Parc naturel régional du Luberon
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