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Demandolx
DétailAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-de-Haute-Provence Arrondissement Castellane Canton Castellane Code commune 04069 Code postal 04120 Maire
Mandat en coursLudovic Mangiapa
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de Teillon Démographie Population 135 hab. (2008) Densité 6,6 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 788 m m — maxi. 1894 m m Superficie 20,37 km2 Demandolx est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Demandolxiens.
Sommaire
Géographie
Le village est situé à 1100 m d’altitude[1]. Le lac de Chaudanne, créé par une retenue artificielle, occupe une partie du territoire de la commune.
Sommets
- Sommet du Teillon (1893 m)
- Sommet de Crémon (1760 m)
Histoire
Deux oppidums ont été occupés à l’époque préhistorique : le plateau de Villevieille et la barre de Conches[2].
Le château est construit à la fin du XIe siècle[3], et un petit bourg castral se développe sur la crête, sous sa protection. Il y reste au moins jusqu’à la fin du XIIIe siècle, avant de descendre vers le lieu-dit Ville, et d’être suivi par le château et la chapelle castrale qui sont reconstruits un peu plus bas[4]. Ce deuxième village (actuellement appelé Ville) est progressivement abandonné à partir du XVIIe siècle, les habitants privilégiant les hameaux, et notamment les Coulets qui est devenu le chef-lieu au milieu du XIXe siècle[2]. Le fief est tenu par les Demandolx depuis le XIIIe siècle jusqu’à la Révolution[5],[2].
En mai 1564, les catholiques assiègent le château. Le châtelain, qui s’était échappé, est rejoint et massacré avec sa famille. Le château est détruit, mais le parlement d’Aix condamne les meurtriers, et le château est reconstruit en moins de huit ans[6].
À la Révolution française, la chapelle du cimetière primitif (Notre-Dame de Conches) a été vendue comme bien national[7].
Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les chartes vers 1200 selon Charles Rostaing et Ernest Nègre (castri de Mandols). Selon Nègre, le nom dérive de l’occitan demandòl, signifiant mendiant, et faisant référence à la pauvreté du terroir[8],[9]. Rostaing considère comme probable que le toponyme soit plus ancien que les Gaulois[10].
Une autre interprétation est proposée à travers les armes du village et celles de la famille de Demandolx. Elles sont "parlantes", ce qui en héraldique veut dire qu'elles illustrent le nom. "Man-dols" serait alors à comprendre comme une main droite et bienveillante, une main de paix. Cas que l'on retrouve pour la ville de Manosque qui avec Demandolx est la seule à illustrer sur ses armes "sa main"[11].
Héraldique
Article détaillé : Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence.De gueules à trois mains dextres appaumées d’argent, posées 2 et 1.
Chaque main du blason de la commune figure une branche de la famille de Demandolx, dont deux sont éteintes. Le blason des Demandolx est "d'or à trois fasces de sable au chef de gueule chargé d'une main dextre appaumée d'argent"[12],[13],[14].
Économie
L’essentiel des revenus de la commune proviennent de la présence des barrages et des centrales hydro-électriques des barrages de Chaudanne et de Castillon[2]. Les terres agricoles, essentiellement en coteaux, sont aujourd’hui abandonnées, et les cultures qui y étaient pratiquées : fruits, fourrage, vin. Même l’élevage ovin, en croissance au début du XXe siècle, n’est plus présent que sous la forme de stations des troupeaux de Basse-Provence en cours de transhumance[2].
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 réélu en 2008[15] Ludovic Mangiapa Démographie
Courbe d'évolution démographique de Demandolx depuis 1793
Communes voisines
Lieux et monuments
Un dolmen se trouve au lieu-dit Villevieille. Un autre mégalithe avec caisse de résonance et offrandes se trouve au Clouet[2].
L’ancien pont sur le Verdon, ruiné en 1652 mais reconstruit, est actuellement sous le lac de Castillon[21], ainsi que le moulin et la bastide dite « château du Verdon »[2].
Le pont du Paoutas est un des premiers ponts en béton précontraint courbe. Construit en 1972 pour franchir le ravin du Paoutas, il repose sur une seule pile et la route qui l’emprunte dessine une courbe[22].
Le chef-lieu a conservé quelques maisons anciennes, des XVIe[23] et XVIIe siècles (dont une maison qui a servi de mairie et d’école[24],[25].
Le château fort de l’ancien village (Ville), situé sur une crête à 1175 m d’altitude[2], est en partie du XIe siècle, et en ruines[26]. Il a été reconstruit après le siège de 1564, l’incendie du bâtiment et le massacre de la famille[27]. Une tour est transformée en corps de logis et divers aménagements destinés à le rendre plus pratique. Cependant, l’exiguïté du site ne permit pas de rendre suffisamment aisé d’utilisation, et le seigneur emménagea dans une bastide à proximité du Verdon[28]. Cette bastide est appelée le château de Verdon, et agrandi d’écuries et d’une grande terrasse au début du XIXe siècle, avant d’être recouvert par le lac de Castillon[29].
L’église Notre-Dame de Conches ou Couenches est située au-dessus du lac de Castillon ; son site offre un superbe panorama[30]. Elle a probablement été construite au XIIIe siècle comme chapelle funéraire[7],[5].
La chapelle Saint-Fortunat ou Saint-Pierre à Ville date du XIe siècle selon Raymond Collier, seulement du XIVe siècle selon la DRAC. Selon l’Atlas historique de la Provence, le chœur est du XIIIe, le reste du bâtiment postérieur. Le bas-côté nord est voûté d’arêtes et probablement construit plus tard. Tout le bâtiment est dépouillé et voûté en berceau. L’église est voûtée entre le XIVe et 1610, puis allongée en 1610. La chapelle sud, qui servait à ensevelir les seigneurs de Demandolx, est reconstruite au milieu du XVIIe siècle. Cette chapelle s’est effondrée. Le clocher-mur est placé au-dessus du portail occidental[3]. Elle est encore accostée de deux chapelles sur le mur Nord. Les arcs en lunule (plus large et épais à la base qu’au sommet) sont un indice de l’influence lombarde, ou de la participation de maçons venus du Nord de l’Italie[31],[32],[5].
L’église paroissiale Saint-Michel [5] daterait du XVIe siècle.
Personnalités liées à la commune
Balthazar de Demandolx, fils de Samuel de Demandolx, seigneur du dit lieu et d'Anthononne de Blacas, est né en 1607 et décédé le 12 septembre 1675. Il fut chevalier de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem et de Malte, commandeur des Saliers, sénéchal, bailli capitulaire de la langue de Provence, grand-croix de l'ordre et deux fois général des galères de l'ordre. Neveu et favori du grand-maître Jean Paul de Lascaris, il remporta d'importantes batailles navales dont celle où fut capturé Ibrahim Kara Batak, bey de Malvasia et sa suite. Il fit construire à Malte une grande demeure qu'il destinait à tous les chevaliers de Malte de sa famille et s'appelle " Maison Demandols". Elle fut en partie détruite pendant la Seconde Guerre mondiale et abrite aujourd'hui le ministère des finances de l'ile de Malte.
Voir aussi
Articles de Wikipédia
Liens externes
- Demandolx sur le site de l'Institut géographique national
- Merveilles en haute Provence "Le vieux Demandolx"
- "Maison Demandols" Ministère des finances de l'ile de Malte
Livres
- Raymond Collier, Demandolx : Une commune type de Haute-Provence : retrace la vie de Demandolx et de ses habitants à travers l'histoire.
- Alain Agnel Giacomoni, "Histoire et généalogie de la Maison de Demandolx" cet ouvrage publié en mai 2010 retrace la généalogie de cette famille et de ses trois branches toutes issues de la même souche.
Sources
Bibliographie
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p.
- Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969
- Alain Agnel Giacomoni "Histoire et généalogie de la Maison de Demandolx", mai 2010, ISBN 2-9520236-2-X.
Notes
- Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 2-7399-5004-7)
- Notice no IA04000222, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 7 novembre 2008 Elisabeth Sauze,
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p., p 57-58
- Notice no IA04000223, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, 30 octobre 2010, consultée le 27 septembre 2010 Elisabeth Sauze,
- Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969, p. 173 Sous la direction d’
- Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, ISBN : 2-7449-0139-3, p 196 Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, co-édition
- Notice no IA04000175, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 7 novembre 2008 Elisabeth Sauze,
- Charles Rostaing, Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares), Laffite Reprints, Marseille, 1973 (1re édition 1950), p 212
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume II : Formations non-romanes ; formations dialectales § 24045
- Charles Rostaing, « Toponymie d’origine pré-gauloise », carte 11 et commentaire in Baratier, Duby & Hildesheimer, op. cit.
- René Borricand, Châteaux, Maisons fortes, Mas, Bastides et Parcs des Alpes de Haute Provence, Éditions Borricand, 2009, p. 110
- René Borricand, Nobiliaire de Provence, tome 1, Editions Borricand, 1974-1976, p. 387-388.
- Artefeuille " Histoire héroïque et universelle de la noblesse de provence", p 311-315. 1776 2 volumes in-4
- d'Hozier, Armorial général de la noblesse de France, Paris Editions du Palais Royal, 1970 (réimpression)
- Site de la préfecture des AHP
- Édisud et Parc naturel régional du Verdon, 2001, ISBN : 2-7449-0139-3, p 167 Jacques Cru, Histoire des Gorges du Verdon jusqu’à la Révolution, co-édition
- Population municipale au 1er janvier 2006, consulté le 10 janvier 2009 Insee,
- Historique des populations par commune depuis le recensement de 1962 (fichier Excel), mis à jour en 2010, consulté le 21 juillet 2010 Insee,
- Demandolx sur le site de l'Insee
- notice communale de Demandolx sur le site Cassini, consultée le 19 juillet 2009 EHESS,
- Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol in Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p 71
- Notice qui lui est consacrée par Guy Barruol in Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch, D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006, p 72
- Notice no IA04000155, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 27 septembre 2010 Elisabeth Sauze, Laurent Alexeï,
- Notice no IA04000154, sur la base Mérimée, ministère de la Culture), consultée le 27 septembre 2010 Elisabeth Sauze, Laurent Alexeï,
- Notice no IA04000255, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 27 septembre 2010 Elisabeth Sauze, Laurent Alexeï,
- Raymond Collier, op. cit., p 250
- Raymond Collier, op. cit., p 251
- Notice no IA04000176, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 7 novembre 2008 Elisabeth Sauze,
- Notice no IA04000270, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 7 novembre 2008 Elisabeth Sauze, Laurent Alexeï,
- Raymond Collier, op. cit., p 137
- Raymond Collier, op. cit., p 80
- Notice no IA04000133, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 7 novembre 2008 Elisabeth Sauze, Marie-Odile Mandon,
Catégorie :- Commune des Alpes-de-Haute-Provence
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