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Entrevaux
Entrevaux
DétailAdministration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Alpes-de-Haute-Provence Arrondissement Castellane Canton Entrevaux Code commune 04076 Code postal 04320 Maire
Mandat en coursGilbert Laurent
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Pays d'Entrevaux Démographie Population 925 hab. (2008) Densité 15 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 414 m — maxi. 1541 m Superficie 60,37 km2 Entrevaux (Entrevaus en occitan vivaro-alpin et provençal) est une commune française, située dans le département des Alpes-de-Haute-Provence et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Ses habitants sont appelés les Entrevalais.
Entrevaux a reçu le label « village et cité de caractère ».
Sommaire
Géographie
La ville est située au confluent du Var et de la Chalvagne, à 472 m d’altitude[1].
On y accède par le train des Pignes ou la route nationale 202. Le sentier de grande randonnée GR4 traverse la commune.
Sommets
- Sommet du Gourdon
- Crête de l’Alette
Hameaux
- Le Brec
- Le Plan d’Entrevaux
- Le Haut-Agnerc
- Bas-Agnerc
Toponymie
La localité apparaît pour la première fois dans les textes en 1040 (Interrivos[2]), qui devient Entrevaus vers 1200 ; ce nom est formé sur l’occitan entre et le mot vau (vallée) au pluriel, dont la lecture est transparente[3].
Histoire
Antiquité
Sous l'Empire romain, la cité celte-ligure s’appelait « Glanate » et se situait sur la rive droite du Var. Glanate était un point stratégique puisque situé au carrefour des routes de la voie prétorienne reliant Cemenelum (Cimiez) à Apt.
Moyen Âge
La cité épiscopale, évêché dès le Ve siècle, porte le nom de la Sedz (civitas sedis) tandis qu’à 1 km en amont se préfigure la ville d’Entrevaux. Le site, plus facilement défendable que celui de Glandèves et moins exposé aux crues du Var, est occupé au XIe siècle (la plus ancienne mention, Interrivos, date de 1040[1]).
À partir du Xe siècle, la ville se transfère sur la rive gauche du fleuve et s’installe sur la terrasse rocheuse dominant le Var. Fief des barons de Glandevès, elle voit son sort définitivement lié au royaume de France avec le rattachement de la Provence à la France à la fin du XVe siècle.
La seigneurie des lieux passe en 1250 des barons de Beuil aux Féraud, originaires de Thorame, qui prennent le titre de barons de Glandevès. Ils partagent la seigneurie avec le chapitre et l’évêque[2].
En 1494, la place est prise par le duc de Savoie, grâce à une trahison. Le sire de Mirabeau reprend ensuite la ville pour le roi de France.
Époque moderne
À la Renaissance, les guerres d’Italie opposent François Ier et Charles Quint qui convoite la Provence et s’empare d’Entrevaux en 1536, grâce à la trahison du seigneur de la ville, Jacques de Glandevez. La moitié de la population est massacrée et la ville est incendiée. La ville se révolte cependant, le gouverneur espagnol est égorgé et la population et son seigneur, Jacques de Glandevez, reprennent la ville, qui se donne au roi de France. Reconnaissants, le Dauphin et le roi déclarèrent par la charte d’Avignon, Entrevaux ville royale du royaume de France, dépendant directement du roi et exemptée de toutes tailles, emprunts, services et devoirs (1541). C’est aussi à cette époque que la cathédrale de Glandèves est abandonnée et le siège épiscopal définitivement transféré à Entrevaux.
Paulon de Mauvans, capitaine protestant, pille la ville à l'été 1560[4]. Entrevaux est le chef-lieu du territoire dit des Terres adjacentes (vallée du Var).
L’isolement d’Entrevaux aux confins du royaume créait une situation périlleuse, aussi tous les souverains veillèrent au renforcement des fortifications. En 1624, Richelieu décide de les compléter et de les renforcer. En 1658, la Porte royale et le pont sur le Var, gardé par une tour à chaque extrémité, sont construits.
Le roi Louis XIV décide de renforcer et moderniser les forteresses de la frontière alpine (Briançon, Embrun, Seyne, Colmars, Entrevaux). Bien que Vauban ne visite pas la ville, il signe les plans de Niquet à Saint-Paul-de-Vence en 1692[5],[6]. Les travaux ne sont pas réalisés en entier, mais la ville comme la citadelle sont renforcées : le chemin fortifié date de cette époque. Les portes d’Italie et de France sont également renforcées. La citadelle, perchée sur son piton rocheux, témoigne encore des efforts pour prévenir les tentatives d’invasion. La place forte résiste au siège des Savoyards commandés par le chevalier de Blaignac en juin 1707.
En 1705, une émeute éclate à propos des droits d’octroi (taxe sur les produits entrant en ville) : le peuple s’en prend aux membres du conseil municipal, qui fixent la taxe, les bouscule, les insulte[7].
En 1721, les habitants font une sortie et battent les Piémontais qui allaient mettre le siège.
Révolution et Empire
À la Révolution, l’évêché est supprimé. Dans la nuit du 17 au 18 janvier 1792, le maire Carros, contre-révolutionnaire (la municipalité inquiète ainsi la société populaire[8]), tente un coup de force contre la Révolution, qui échoue devant l’opposition populaire[9]. La société patriotique de la commune fait partie des 21 premières créées dans les Basses-Alpes, avant juin 1792 : elle est fondée au moment de la tournée des administrateurs départementaux[10]. Le 5 frimaire an III, le représentant en mission Gauthier épure la société[11].
Au début des guerres de la Révolution, la place est défendue par le 3e bataillon des volontaires des Basses-Alpes, ensuite intégré à la 69e demi-brigade d’infanterie de ligne[12].
Depuis la Révolution française
Le rattachement de Nice (1860) éloigne la frontière. Cependant, la forteresse est utilisée jusqu’au début du XXe siècle, et sert de prison pour les officiers allemands durant la Première Guerre mondiale. Ils étaient sous la garde du dernier commandant de la citadelle, le capitaine Jean-Baptiste Perini.
Héraldique
Article détaillé : Armorial des communes des Alpes-de-Haute-Provence.Blasonnement :
D’azur à un pont d’or entre deux rochers d’argent, mouvants des deux flancs de l’écu, et une rivière du même, coulant sous le pont.[13]Économie
Administration
Liste des maires Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 réélu en 2008[14] Gilbert Laurent Indépendant[15] Conseiller général La commune possède une bibliothèque municipale informatisée (catalogue en ligne).
Démographie
Courbe d'évolution démographique d’Entrevaux depuis 1700
Lieux et monuments
Architecture civile
L’ancien site de la ville, Glandèves, est siège d’un évêché à la fin de l’Empire romain, mais aucune découverte archéologique de la période gallo-romaine n’est intervenue[21].
Le village, bien que d’allure médiévale, date essentiellement du XVIIe siècle[22].
Le moulin à huile, daté du XVIIIe siècle, est le seul du département à fonctionner encore[23]. La maison Fulconis porte un cadran solaire qui daterait de 1572, le plus ancien du département[24].
Dans le centre ancien se trouve également un musée de la moto, qui possède une collection de modèles anciens européens.
Sur la route nationale 202, en amont d’Entrevaux, se trouvent les ouvrages des Éléphants (pont-bâches au-dessus de la voie ferrée et de la route).
Architecture militaire
La citadelle Vauban est située en haut d'une barre rocheuse, avec un chemin d'accès très escarpé et fortifié (classée monument historique).
Les fortifications de la ville sont également classées par les Monuments historiques[25]. Elles comprennent trois portes :
- la principale, dite du Midi ou Nationale :
- la porte occidentale, dite de France ou de Guillaumes, empruntée actuellement par un chemin ;
- et la porte orientale, dite de Savoie, d’Italie ou de Puget.
Les remparts, bâtis sur l’à-pic au-dessus du Var, sont soutenus par des arcs[22]. La cathédrale est intégrée à l’enceinte : son mur sud surélève la courtine, son clocher est crénelé et sert de tour d’observation. Les remparts dateraient, pour l’essentiel, de 1628[26]. Du côté du Var (qui est le côté menacé), le rempart est renforcé sur ordre de Vauban par deux tours bastionnées[27]. La porte de Savoie, défendue par le clocher de la cathédrale et un ouvrage à cornes ou cornichon, qui est équipé de deux pont-levis successifs et de trois portes, et aménagé en chicane[27]. Le pont de la Porte royale (qui est l’entrée actuellement utilisée pour accéder au vieux bourg) est un pont à tour-porte (rive droite du Var) et à tablier levant (rive gauche, côté ville), construit en 1668. Son arche en plein cintre et à double rouleau a 17,6 m de portée. Sa principale particularité est le pont-levis, qui est abaissé au-dessus d’un évidement pratiqué dans la voûte (alors qu’habituellement, ils sont construits entre une extrémité du pont et la porte). Il était encore relevé tous les soirs en 1870[28].
Le chemin fortifié d’accès à la citadelle est bordé d’un mur côté ville, parfois percé de meurtrières, et coupé de loin en loin par dix-sept portes, ouvertes par des arches en plein cintre[26]. Construit de 1724 à 1746[18], il donne également accès à deux fortins ou redoutes[26], le fort Langrune (au-dessus de la porte de Guillaumes) et le fort Pandol (au-dessus de la porte d’Italie) qui sont les deux extrémités d’une fortification prévue pour appuyer la défense de la ville, mission que la citadelle ne pouvait remplir[29]. La citadelle, qui est l’agrandissement (1682) d’un noyau médiéval[26], a été déclassée le 30 novembre 1928[26].
Art religieux
La cathédrale d’Entrevaux, aujourd’hui église paroissiale (inscrite aux monuments historiques[30]), abrite un grand tableau de l’Assomption de la Vierge, peint par François Mimaut vers 1647, et un orgue fabriqué par Jean Eustache en 1717. Elle possède encore cinquante stalles du XVIIe siècle.
Chapelles : Saint-Jean-du-Désert (dans la montagne), Saint-Pierre (au Brec), avec dans son mobilier deux grands porte-cierges en bois doré, ornés d’un décor végétal (pampres)[31], Notre-Dame-de-la-Seds ou de l’hôpital (installé dans l’ancien palais épiscopal du XVIIe siècle), est un monument historique inscrit[32], Saint-Jean-Baptiste (au Plan), Saint-Joseph (au Haut-Agnères), du Bay, Saint-Louis.
L’été, un train touristique du XIXe siècle relie la ville à Annot et Puget-Théniers.
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L’ouvrage à cornes de la Porte d’Italie et le clocher crénelé de la cathédrale.
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Ponts-bâche dits ouvrages des Éléphants, sur la RN 202 et la ligne Nice - Digne.
Manifestations
Un pèlerinage en l’honneur de saint Jean-Baptiste a lieu tous les ans, le week-end le plus proche du 24 juin, à la chapelle de Saint-Jean-du-Désert.
Des fêtes médiévales ont lieu au mois d’août depuis 1989, une année sur deux.
Personnalités liées à la commune
- Joseph Gaspard Corporandi d'Auvare, né à La Croix en 1722 et mort à Entrevaux en 1804, général
- Louis Laboissette (1921-1974), peintre
- Liste des évêques de Glandèves (nom officiel des évêques installés à Entrevaux)
Voir aussi
Articles de Wikipédia
- Huile d'olive de Provence AOC
- Secca d'Entrevaux
- Liste des communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Anciennes communes des Alpes-de-Haute-Provence
- Commanderie templière d’Entrevaux
Liens externes
- Entrevaux - Site officiel
- Portail d'Entrevaux
- Entrevaux sur le site de l'Institut géographique national
- La Ferme de Félines Fêtes Spectacle Auberge Médiévale
Bibliographie sur le sujet
- Franck Mallet, Entrevaux en Provence, Nice, Éditions Serre, collection Les Régionales volume XXIII, 1990, 197 p, (ISBN 2-86410-141-6)
Sources
Bibliographie
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p.
- Sous la direction d’Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969
- Amis des forts Vauban de Colmars et Association Vauban, Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence, Association Vauban, Paris, 1992
- Vauban en Haute-Provence (Colmars-les-Alpes, Entrevaux, Saint-Vincent-les-Forts, Seyne-les-Alpes, Sistéron), Dignes, Société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, 1984, 56 p.
Annales de Haute-Provence, Bulletin n°296. Vaubaniana entrevalais : pp. 25 à 33
Notes
- Michel de La Torre, Alpes-de-Haute-Provence : le guide complet des 200 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », 1989, Relié, 72 (non-paginé) p. (ISBN 978-2-7399-5004-7)
- Édouard Baratier, Georges Duby, et Ernest Hildesheimer, Atlas historique. Provence, Comtat Venaissin, principauté d’Orange, comté de Nice, principauté de Monaco, Librairie Armand Colin, Paris, 1969, p. 174 Sous la direction d’
- Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Collection Publications romanes et françaises, volume CVCIII. Volume II : Formations non-romanes ; formations dialectales § 20302, p 1076
- Pierre Miquel, Les Guerres de religion, Club France Loisirs, 1980 (ISBN 978-2-7242-0785-9), p 211
- Henri Ribière, « Colmars-les-Alpes », in Amis des forts Vauban de Colmars et Association Vauban, Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence, Association Vauban, Paris, 1992, p 94
- Claude Gugole, « Entrevaux », in Amis des forts Vauban de Colmars et Association Vauban, Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence, Association Vauban, Paris, 1992, p 99
- ISBN 978-2-07-035971-4, p. 113 Jean Nicolas, La Rébellion française : mouvements populaires et conscience sociale, 1661-1789, Paris : Gallimard, 2008. Collection Folio,
- Patrice Alphand, « Les Sociétés populaires», La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 300
- André Lombard, « Violences et troubles de 1789 à l’An VI », La Révolution dans les Basses-Alpes, Annales de Haute-Provence, bulletin de la société scientifique et littéraire des Alpes-de-Haute-Provence, no 307, 1er trimestre 1989, 108e année, p 156-157
- Alphand, op. cit., p 296-300
- Alphand, op. cit., p 333
- Christian Cauvin, Études sur la Révolution dans les Basses-Alpes. Le 3e Bataillon des volontaires des Basses-Alpes à Entrevaux, en 1792, 1901
- Louis de Bresc Armorial des communes de Provence 1866. Réédition - Marcel Petit CPM - Raphèle-lès-Arles 1994
- Site de la préfecture des AHP
- Carte des cantons et Liste des élus, sur le site du Conseil général des AHP, consultée le 14 mai 2008
- Population municipale au 1er janvier 2006 Insee,
- Historique des populations par commune depuis le recensement de 1962 (fichier Excel), mis à jour en 2010, consulté le 21 juillet 2010 Insee,
- Claude Gugole, « Entrevaux », in Amis des forts Vauban de Colmars et Association Vauban, Vauban et ses successeurs dans les Alpes de Haute-Provence, Association Vauban, Paris, 1992, p 103
- notice Cassini, consultée le 4 janvier 2009 EHESS,
- Entrevaux sur le site de l'Insee
- Raymond Collier, La Haute-Provence monumentale et artistique, Digne, Imprimerie Louis Jean, 1986, 559 p., p 37-38
- Raymond Collier, op. cit., p 327
- Raymond Collier, op. cit., p 432
- Raymond Collier, op. cit., p 448
- Notice no PA00080387, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 6 juin 2008 Arrêté du 19 mars 1921,
- Raymond Collier, op. cit., p 328
- Raymond Collier, op. cit., p 329
- ISBN 2-86253-275-4), p. 41 Serge Montens, Les plus beaux ponts de France, Paris, Bonneton, 2001, (
- Claude Gugole, op. cit., p 102
- Notice no PA00080386, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 30 septembre 2010 Arrêté du 27 juin 1996,
- Raymond Collier, op. cit., p 474
- Notice no PA04000005, sur la base Mérimée, ministère de la Culture, consultée le 8 novembre 2008 Arrêté du 27 juin 1996,
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