- Guerre civile angolaise
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La guerre civile angolaise a opposé le gouvernement marxiste-léniniste de la République populaire d'Angola et son parti dirigeant le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA) à la guérilla de l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA) de 1975, à la fin de la guerre d'indépendance avec le Portugal, à 1991. Plusieurs puissances étrangères interviennent dans ce conflit.
Sommaire
Origines
Trois mouvements concurrents participent à la guerre d'indépendance angolaise : le Front national de libération de l'Angola (FNLA), fondé en 1962 et majoritairement bakongo, le Mouvement populaire de libération de l'Angola (MPLA), fondé en 1958 et l'Union nationale pour l'indépendance totale de l'Angola (UNITA), fondée en 1966 par une scission du FNLA. Quand la Révolution des Œillets met fin au régime salazariste au Portugal, en avril 1974, le nouveau pouvoir annonce son intention de se retirer des colonies portugaises en Afrique. En Angola, les trois mouvements commencent alors immédiatement entre eux une lutte pour le pouvoir. Le FNLA, entrant en Angola par le nord, reçoit le soutien de l'armée zaïroise et de mercenaires, l'UNITA celui de l'armée sud-africaine (encore sous le régime de l'Apartheid, et le MPLA de l'armée cubaine[1]. Les accords d'Alvor du 15 janvier 1975, obtenus par l'intermédiaire du Portugal, semblent permettre un rapprochement momentané des trois factions et l'établissant d'un gouvernement d'union. Cependant, les hostilités recommencent aussitôt après, et le 11 novembre 1975 le MPLA déclare l'indépendance du pays à partir de la capitale Luanda, et au même moment le FNLA et l'UNITA font, ensemble, la même déclaration à partir de la ville d'Huambo. Les combats entre les deux champs continuent et ont dorénavant le caractère d'une guerre civile.
17 ans de conflit
Le MPLA s'attaque tout d'abord au FNLA, soutenant ainsi des mouvements rebelles katangais contre le Zaïre. Suite à l'intervention de la France, l'Angola et le Zaïre, et donc le MPLA et le FNLA, se rapprochent en 1978. Le MPLA utilise la même tactique contre l'Unita, en soutenant le South-West African People's Organisation. À plusieurs reprises, l'Afrique du Sud pénètre sur le territoire angolais et affronte les armées angolaise et cubaine, combats qui participent à la guerre de la frontière, tandis que l'Unita progresse, gagnant un certain soutien de la population. Le conflit prend une forme de guerre classique en 1987-1988, le gouvernement angolais perdant peu à peu ses soutiens internationaux et tentant donc de mettre fin rapidement à l'Unita[1].
Processus de paix
Le 22 décembre 1988 sont signés les accords de New York, organisant l'indépendance de la Namibie et le désengagement progressif de l'Afrique du Sud, de Cuba et de l'Union soviétique. Malgré ces accords, l'Afrique du Sud, les États-Unis et le Zaïre continuent d'intervenir dans le conflit. Le 1er mai 1991 sont signés les accords de Bicesse, mettant en place un cessez-le-feu, la démobilisation des groupes armés (et leur intégration dans les Forces armées angolaises) et l'organisation d'élections. Celles-ci se tiennent le 29 et 30 septembre 1992 et donnent la victoire du MPLA aux élections législatives et une majorité relative à José Eduardo dos Santos aux élections présidentielles[1]. Selon la constitution, un deuxième tour aurait été nécessaire pourqu'il soit légalement élu. Cependant, l'UNITA considère les élections comme truquées, ne les reconnaît pas et recommence aussitôt la guerre civile.
Références
- Jean-Marc Balencie et Arnaud de La Grange, Mondes rebelles : L'encyclopédie des acteurs, conflits & violences politiques, Paris, Éditions Michalon, 2001, 1677 p. (ISBN 2841861422), p. 1074-1077
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