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Opération Cyclone
L'Opération cyclone (1979 à 1987) est une opération militaire géopolitique américaine secrète initiée par le président Jimmy Carter en 1979 et menée par la CIA pour armer les moudjahidines afghans au cours de la guerre d'Afghanistan (1979-1989) de l'Afghanistan contre l'URSS.
Sommaire
Historique
Durant la guerre froide (1947 à 1991) entre les États-Unis et l'Union soviétique, à la suite du coup d’État communiste en Afghanistan de 1978 puis de l'invasion soviétique de l'Afghanistan en 1979, le président américain Jimmy Carter annonce que « l'invasion soviétique de l'Afghanistan est la plus grande menace pour la paix depuis la Seconde Guerre mondiale »
Le 3 juillet 1979 [1], il initie « l'Opération cyclone » (1979-1987) en signant une autorisation secrète de programme de financement pour l'armement et la formation souterraine de la guérilla anticommuniste moudjahidine. Cet ordre secret a été signé après le coup d'Etat communiste et six mois avant l'invasion de l'Afghanistan par l'URSS en décembre 1979, sur les conseils de son conseiller à la sécurité nationale, Zbigniew Brzezinski, qui escomptait ainsi provoquer Moscou à engager ses troupes sur le terrain [2] et ainsi, selon Chalmers Johnson, s'embourber dans un « Vietnam soviétique »[1]. En 1998, Brzezinski déclarait au Nouvel Observateur: « Le jour où les Soviétiques ont officiellement franchi la frontière, j'ai écrit au président Carter, en substance : « Nous avons maintenant l'occasion de donner à l'URSS sa guerre du Vietnam. » [2] »
Le financement s'effectue par l'intermédiaire indirecte du ISI (service secret Pakistanais), appuyé par les services secrets de la Grande-Bretagne (MI6), d'Égypte, d'Arabie saoudite, de Chine et d'Israël.
Via l'ISI, la CIA aide les troupes du commandant Massoud, mais aussi celles de mouvements islamistes tels ceux de Jalaluddine Haqqani [3] (futur ministre Taliban aux frontières) ou de Gulbuddin Hekmatyar, l'un des « seigneurs de guerre » les plus favorisés par l'ISI pakistanaise [4][5], L'ISI équipe et forme plus de 100 000 hommes entre 1978 et 1992 avec un budget américain progressif total compris entre 3 et 20 milliards de dollars (budget annuel de 20 à 30 millions de dollars en 1980 pour finir à 630 millions de dollars en 1987). Environs 35 000 musulmans étrangers issus de 43 pays musulmans ont participé à cette guerre.
Le milliardaire Oussama Ben Laden, fondateur d'Al-Qaida, est, à l'origine, un fervent supporteur de l'opération et de la CIA, et se fait accueillir en 1986 dans la province de Khost par Jalaluddine Haqqani [3]. Ben Laden était alors en charge du Maktab al-Khadamāt, un bureau de recrutement de combattants pour l'Afghanistan.
L'opération Cyclone a été dirigée, entre autres, par Vincent Cannistraro, ancien de l'Irangate et responsable du groupe de travail de l'Afghanistan à la Maison Blanche [6]. D'autres personnalités importantes du programme incluent, pour la CIA, John McGaffin, en charge du programme [1], et l'agent Gust Avrakotos, et du côté politique, le député Charles Wilson, membre de la Commission de la Défense, et Joanne Herring, la consul américaine au Pakistan.
L'Opération Cyclone est un fabuleux succès indirect pour les États-Unis, qui contribue à l'affaiblissement du Bloc de l'Est de 1991, mais elle est également précurseur de la montée en puissance des Talibans, qui perdront le pouvoir après la seconde Guerre d'Afghanistan de 2001.
Bibliographie
- 2003 : « La guerre de Charlie Wilson : L'extraordinaire histoire de la plus grande opération secrète de l'histoire » de George Crile.
Opération Cyclone au cinéma
- 1988 : La Bête de guerre de Kevin Reynolds.
- 2008 : La Guerre selon Charlie Wilson de Mike Nichols avec Tom Hanks et Julia Roberts tiré du livre précédent.
Références
- ↑ a , b et c Chalmers Johnson, The Largest Covert Operation in CIA History, History News Network, 6 septembre 2003
- ↑ a et b « Oui, la CIA est entrée en Afghanistan avant les Russes... », entretien avec Brzezinski dans Le Nouvel Observateur, n°1732, 15 janvier 1998
- ↑ a et b Jean-Pierre Filiu, Le protecteur de Ben Laden dans le collimateur de Washington, Rue 89, 28 septembre 2008
- ↑ Human Rights Watch, Backgrounder on Afghanistan: History of the War, octobre 2001
- ↑ Yousaf, Mohammad et Adkin, Mark. 1992. Afghanistan, the bear trap: defeat of a superpower, Casemate, p. 104
- ↑ Notice sur Vincent Cannistraro, Intelligence brief.
Voir aussi
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