- Guerre Sino-Vietnamienne
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Guerre sino-vietnamienne
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Voir aussi :
- Guerre franco-chinoise
- Guerre d'Indochine
- Guerre du Viêt Nam
- Guerre sino-vietnamienne
ModifierLa guerre sino-vietnamienne (vietnamien : Chiến tranh biên giới Việt-Trung, 1979) est une courte guerre qui opposa la République populaire de Chine au Viêt Nam du 17 février au 16 mars 1979. Inquiétée par la progression en Asie du Sud-Est de l'influence du régime pro-soviétique du Viêt nam, la Chine envoie son armée qui pénètre dans le nord du Viêt Nam, puis se retire au bout d’un mois.
Sommaire
Contexte géopolitique
Cette troisième des guerres d'Indochine, d’une durée de quelques semaines, est d'abord une « guerre de proximité de basse intensité ». L'origine de ce conflit s'inscrit dans le cadre de la rupture sino-soviétique, le Viêt Nam communiste étant soutenu par l'Union soviétique. Il marque également la volonté chinoise de réaffirmer sa prédominance en Asie, suite à l'invasion du Cambodge par le Viêt Nam mettant fin au régime Khmer rouge proche des maoïstes.
Les relations sino-russes puis sino-soviétiques ont longtemps été houleuses autant d'un point de vue idéologique que politique. Ces relations furent rythmées par des cassures et des réconciliations successives et ce, jusqu'à la rupture définitive provoquée par l'incompatibilité de leurs politiques, incompatibilité invoquée par les deux États après 1950.
La rupture idéologique prend forme au XXIe Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique, lorsque Nikita Khrouchtchev énonce les trois principes de sa nouvelle politique soviétique, avec laquelle la Chine se trouve en total désaccord :
- La "coexistence pacifique" qui devient un principe essentiel de la politique extérieure soviétique alors que la Chine prône la guerre contre le capitalisme et l'impérialisme.
- Le passage du socialisme au communisme. Nikita Khrouchtchev reste persuadé que cette transition peut s'effectuer en douceur au sein même de la société, alors que Mao prône une révolution immédiate, en bouleversant les structures politiques et sociales de la société.
- La stratégie mondiale à adopter pour implanter le communisme. Khrouchtchev se démarque clairement de son voisin chinois en annonçant les débuts de la déstalinisation et la condamnation du culte de la personnalité, culte dans lequel s'est enfermé le Président Mao.
Parallèlement, les frontières entre l'Union soviétique et la Chine restent un foyer constant de tension entre les deux nations, particulièrement pendant le conflit frontalier sino-soviétique de 1969.
À ces querelles des frontières du Nord s’ajoute la rivalité d’influences sur les marches méridionales de la Chine, dont le Viêt Nam, soutenu par les Russes qui y entretiennent une base navale à partir de 1975.
Conflit
C’est une guerre de proximité sur deux fronts pour le Viêt Nam, au sud avec le Cambodge soutenu par la Chine, et au nord où la Chine a directement envahi le Viêt Nam. Le 15 février 1979, la Chine annonce publiquement son intention d’envahir le Viêt Nam. Cette date marque l’expiration du traité sino-soviétique de 1950 et permet ainsi à la Chine d'envahir un allié de l’Union soviétique sans rompre un traité la liant avec l'URSS.
Les raisons invoquées pour cette invasion sont le mauvais traitement subi par la minorité chinoise au Viêt Nam et l’occupation vietnamienne des Îles Spratley revendiquées par la Chine. Deux jours plus tard, le 17 février, environ 120 000 soldats de l’Armée populaire de libération chinoise traversent la frontière par les routes traditionnelles des invasions chinoises depuis des siècles, dans les provinces de Cao Bằng et Lạng Sơn.
Les Chinois attaquent sur 26 points le long des 750 km de frontière défendue par la milice des forces locales vietnamiennes, les troupes régulières étant occupées au Cambodge. En 17 jours de combat, les Chinois parviennent à pénétrer de 30 à 40 km et à capturer les deux capitales provinciales au prix de pertes évaluées à 7 000 tués, et 13 000 à 15 000 blessés. L’armée régulière vietnamienne étant principalement occupée par la campagne militaire au Cambodge contre les Khmers rouges, les forces vietnamiennes au nord se composent essentiellement de 100 000 miliciens locaux (Tu Vê). Les troupes chinoises évacuent le territoire vietnamien le 16 mars, en laissant derrière eux des débris qui deviennent des monuments de commémoration.
Le conflit est donc bref, et les deux camps clament la victoire. Les médias occidentaux donnent à cette guerre le nom de "guerre pédagogique" ("Give-a-lesson War").
Stratégies
- La stratégie chinoise : Les services de renseignements vietnamiens s’attendent à un schéma classique identique à celui de la Guerre de Corée, fait d’infiltrations suivies d’un mouvement d'enveloppement par des attaques massives. Prenant le contre-pied, les Chinois ont recours à une approche frontale directe en lançant l’offensive sur les cols avec un barrage d’artillerie intense, suivi de l’infanterie appuyée par des chars utilisés comme appui feu dans une tactique divergente sur un large front, avant de se concentrer sur les objectifs choisis en un mouvement de pince à branches multiples qui se divise en 3 phases :
- Bataille des cols pour le passage
- Bataille des objectifs divisionnaires pour la pénétration à 16 km.
- Percée et prise des capitales provinciales.
- La stratégie vietnamienne : les Vietnamiens gardent en réserve leur forces principales (Chu Luc) pour défendre Hanoi, dans le cas où les Chinois se seraient tournés vers Hanoi dans un schéma en forme de triangle où la base serait formée par la frontière avec la Chine et Hanoi se trouve au sommet.
D'un point de vue historique, les invasions terrestres chinoises des Han ont toujours été arrêtées aux cols avant leur déploiement en Hautes Régions montagneuses de la frontière et de Chine et leur éparpillement en basses terres du delta à l'avantage du plus grand nombre. Les invasions maritimes, elles, étaient arrêtées à l'embouchure des cours d'eau ou près de la ligne côtière, avant le débarquement des troupes.
Le dispositif défensif en profondeur a permis un déploiement rapide et souple des unités de réserve en fonction de l’observation des lignes d’attaque aux frontières. Le stratège Giap tend à privilégier la prudence aux coups d’audace par une longue préparation pour une exécution rapide et complète.
La milice locale d’autodéfense s'avère apte à bloquer les cols et à effectuer une contre-offensive sur un terrain montagneux qu'elle connait bien.
Deuxième guerre sino-vietnamienne de 1984
Cette deuxième guerre sino-vietnamienne de 1984 s’est résumée à la seule bataille du Mont Laoshan. Elle eut pour objectif la conquête d’un observatoire.
À une altitude de 1 422 mètres en territoire vietnamien, proche de la frontière chinoise, “Laoshan” signifie "Vieille Montagne" en chinois et en vietnamien. Après la guerre sino-vietnamienne de 1979, le Mont Laoshan est utilisée par les forces vietnamiennes comme observatoire pour diriger des coups de main (raids) de grande envergure en Chine. En février-avril 1984, des incidents frontaliers conduisent à cette bataille en règle avec préparations d’artillerie et charges d’infanterie. La milice locale des paysans et montagnards vietnamiens se sont chargés de mettre en œuvre les positions défensives. Les Chinois occupent cette position et s'en retirent quelques heures après.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- http://www.vietnam.ttu.edu/vietnamcenter/events/1996_Symposium/96papers/elleviet.htm
- http://www.cehd.sga.defense.gouv.fr/IMG/pdf/colloque_international.pdf
- http://www.youtube.com/watch?v=cR884ADWf3g&feature=related. Offensive vietnamienne au Cambodge en réponse aux raids des Khmers rouges. Voir le masscre de Ba Chuc.
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