- Office of Strategic Services
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L'OSS, sigle de l'anglais Office of Strategic Services soit Bureau des services stratégiques, était une agence de renseignement du gouvernement des États-Unis. Elle a été créée le 13 juin 1942 après l'entrée en guerre des États-Unis dans la Seconde Guerre mondiale pour collecter des informations et conduire des actions « clandestines » et « non ordonnées » par d'autres organes.
Sommaire
Historique
Depuis les années 1930, c'était le FBI qui était responsable des activités de renseignement en Amérique latine laissant parallèlement aux services de renseignement de l'US Army, de l'US Navy, du Département d'État et du Trésor leurs sphères de compétences et d'interventions.
Suite à l’entrée en guerre des États-Unis, il fut décider de réorganiser le renseignement. William Joseph Donovan fut nommé coordinateur de l'information et directeur de l'OSS le 11 juillet 1942.
Les effectifs de l'OSS, qui étaient en majorité des amateurs qui apprirent beaucoup des services de renseignement britanniques, furent de 13 000 personnes en 1944[1].
Opérations en Europe
Allen Dulles, était chef du service pour l'Europe, sous le couvert d'un poste d'attaché d'ambassade à Berne, sa boîte aux lettres en France est le curé de Collonges-sous-Salève, l'abbé Marius Jolivet.
Durant le conflit, les activités furent très diverses allant du renseignement classique avec des agents comme Fritz Kolbe à l'envoi d'officiers en uniformes pour des missions spéciales tel les Jedburgh pour aider la résistance dans l'Europe occupée par les nazis en passant par des opérations de propagande dont l'opération Corn Flakes.
Dans le royaume de Yougoslavie, le manque de coordination entre les différents services spéciaux alliés crée de graves problèmes. Alors que l'OSS et les services soviétique soutiennent l'armée yougoslave de la patrie de Draža Mihailović, le SOE en Yougoslavie soutient lui l'Armée populaire de libération et détachements de Partisans de Yougoslavie de Josip Broz Tito; ces mouvements ne tardent pas à se battre entre eux et les américains se retirent tandis que britanniques et soviétiques s'accordent pour soutenir Tito.
À partir de juin 1944, plus de 200 agents américains, polonais - 16 équipes sur plus de cent - et allemands antinazis dont Paul Lindner sont parachutés à travers le Troisième Reich en mission d'infiltration, 36 sont arrêtés ou tués mais les résultats sont estimés satisfaisants.
Des agents dans les banques suisses ont permit de retracer les transactions financières de l'Allemagne qui ont utilisé l'or nazi prit dans l'Europe occupée avec les banques de ce pays, en Suède, au Portugal, en Turquie et en Argentine. Grâce à ces informations, le gouvernement des États-Unis a fait pression sur la Suisse qui finit par rembourser symboliquement 58 millions de dollars aux pays ainsi floués.
Opérations en Asie
Sur le front Asie-Pacifique, les activités de l'OSS sont beaucoup moins importante qu'en Europe car les forces armées des États-Unis sur ce théâtre d'opérations préfèrent s'appuyer sur leurs propres services de renseignement.
Le Détachement 101 du commandant Carl Eifler qui collabore avec les mouvements de résistance antijaponais ne compte à l'origine que 21 officiers pour travailler avec l'ethnie Kachins qui organisa une force d'un millier d'hommes luttant contre l'armée impériale japonaise.
À partir de mai 1945, des équipes du Détachement 101 furent envoyé en Indochine française aider le mouvement Việt Minh[2]. À partir de New Delhi et de Ceylan, d'autres agents supervisent un réseau d'informateurs et de saboteurs en Birmanie, Malaisie et Indonésie dont probablement le plus haut placé est sans doute Seni Pramoj dirigeant les Forces Thaïlandaises Libres[3].
Démantèlement de l'OSS
Le 1er octobre 1945, l'OSS fut démantelée par le Président Harry Truman et ses services furent alors répartis entre divers organes fédéraux dont notamment :
- La SSU (Special Service Unit) réunissant des services de contre-espionnage (X-2) et des services secrets (Secret Intelligence Branch) ;
- La RAB (Research & Analysis Branch) qui devint, dès 1946, l'INR (Intelligence & Research), bureau du Département d'État chargé de collecter divers renseignements politiques, économiques et militaires sur tous les pays et de distribuer les rapports produits par les organes diplomatiques américains à l'ensemble des organes dirigeants des États-Unis.
Le 22 janvier 1946, l'OSS fut remplacée par le CIG (Central Intelligence Group), puis par la CIA (Central Intelligence Agency) et ce malgré les critiques du FBI et des forces armées, qui perdaient ainsi toute autorité en matière de renseignements stratégiques et d'actions clandestines.
Agents de l'OSS
En 2008, la déclassification d'archives de l'OSS par la National Archives and Records Administration fait ressortir les noms de 35 000 employés de ce service.
Parmi les célébrités on note : la cuisinière Julia Child ; John Hemingway, le fils de l'écrivain ; Kermit et Quentin Roosevelt, les fils et petit-fils de Theodore Roosevelt ; Arthur Schlesinger, qui fut l'ami et l'historien de John F. Kennedy ; ou encore Miles Copeland, le père de Stewart, le batteur du groupe The Police; Arthur Goldberg, qui devint juge à la Cour suprême des États-Unis ; l'acteur Sterling Hayden, qui joua dans le film Le Parrain ; le joueur de baseball Moe Berg et Ralph Bunche, sous-secrétaire aux Nations unies, Prix Nobel de la paix en 1950 ; le banquier et philanthrope Paul Mellon ; le réalisateur John Ford, le gangster Lucky Luciano[4].
Dans la culture
- Le personnage de fiction Hubert Bonisseur de La Bath alias OSS 117, créé par Jean puis Josette Bruce, en littérature de polar, incarné par Jean Dujardin au cinéma en 2006 et 2009, est un agent secret français travaillant pour l'OSS.
- Dans le film Raisons d'État, de Robert De Niro, le personnage principal débute sa carrière à l'OSS.
- Dans les films Spy Kids, de Robert Rodriguez, les enfants espions sont aussi au service de l'OSS.
- Dans le jeu Medal of Honor : Débarquement allié, le joueur incarne le lieutenant Mike Powell du 1er bataillon de Rangers.
Notes et références
- (fr) L'Amérique sort de ses placards de drôles d'espions, Jean-Louis Turlin, Le Figaro, 14/08/2008
- Office Of Strategic Studies en Indochine, Francis Agostini [PDF]
- Rodney Carlisle, Histoire de l'espionnage du XXe siècle, Marabout, août 2007, 364 p. (ISBN 907-2-501-05223-8), p. Chapitre 6 : l'OSS
- (fr) Seconde guerre mondiale: 35.000 fiches d'espions américains déclassifiés, AFP, 14 août 2008
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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- Administration disparue du gouvernement des États-Unis
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