- Guerre De L'Ogaden
-
Guerre de l'Ogaden
Guerre de l’Ogaden Informations générales Date 1977-1978 Lieu Ogaden (Éthiopie) Casus belli Coup d'État du Derg Issue Victoire de l'Éthiopie Belligérants Éthiopie (Derg)
Cuba
Yémen du Sud
Union soviétiqueSomalie
Front de libération de la Somalie occidentale (FLSO)Commandants Mengistu Haile Mariam[1]
Aberra Haile Mariam[2]
Vasily Petrov[3]
Arnaldo Ochoa Sánchez[4]Siad Barre Pertes Éthiopie :
6.133 morts
10.563 blessés
3.867 prisonniers
Cuba : 400 morts
Yémen : 100 morts
URSS : 33 morts6 453 morts
2.409 blessés
275 prisonniers ou portés disparusGuerre froide La guerre de l'Ogaden fut un conflit opposant l'Éthiopie et la Somalie, entre juillet 1977 et mai 1978, à la suite de l'invasion de l'Ogaden - région de de l'Est de l'Éthiopie peuplée majoritairement de somalis - par les troupes de Siad Barre. Après un début de conflit favorable à l'armée somalienne, la situation se renversera en février 1978 et la guerre se terminera par une victoire éthiopienne. Se déroulant durant la guerre froide, ce conflit amènera les deux blocs à intervenir.
Sommaire
Contexte
Il existait dans cette province une organisation armée : le Front de libération de la Somalie occidentale (FLSO). Alors que le FLSO était actif et menait des actions militaires contre l'armée éthiopienne au cours de l'année 1969, le gouvernement démocratique en place en Somalie a été renversé par une junte militaire qui a tout de suite établie des relations économico-militaire avec l'URSS.
Ce nouveau régime s’est fixé comme priorité de récupérer les terres et les peuples somaliens que les colonisateurs avaient laissés dans les mains des pays voisins. De l’autre côté un changement similaire est survenu. Une junte militaire a pris le pouvoir en Éthiopie, le Derg. Les deux parties se sont lancées à la course aux armements.
Les envois des émissaires de Mogadiscio chargés de négocier un statut d’autonomie pour l’Ogaden, avec les marxistes-léninistes qui avaient renversé l'empereur éthiopien Hailé Sélassié, n'ont rien donné.
La junte militaire en Somalie s’est proclamé du socialisme, donc la mère était l’URSS.
En 1974, un traité de coopération somalo-soviétique a été signé dont l’un des articles précisait qu’aucun des deux pays n’avait le droit d’avoir des accords de coopération avec un pays qui pourrait être un ennemi pour l’autre. En même temps, les Soviétiques ont été expulsés d'Égypte et perdaient tout accès à la mer Rouge au moment où la rivalité à l'ouest était à son plus haut niveau. La Somalie pouvait offrir à l’URSS des accès sur le golfe d'Aden et sur l’Océan Indien. En contrepartie, l'URSS a promis une aide militaire et a même proposé de s’occuper du budget militaire somalien. Quelques jours plus tard, les experts et les militaires soviétiques ont débarqué en Somalie.
En décembre 1976, Moscou signait un accord de coopération avec l’ex dictateur d’Addis-Abeba le colonel Mengistu Haile Mariam, ce qui n’a pas été accepté par Mogadiscio, car cet accord contredisait le traité somalo-soviétique de 1974. La Somalie s'en est plaint au président de l’URSS lors de sa visite en Somalie les 2 et 3 mars 1977. Les Soviétiques ont proposé que le conflit soit réglé par la création d’une confédération impliquant la Somalie, l'Éthiopie et le Yémen du sud. C'est ainsi qu'une réunion s'est déroulée au Yémen, présidée par Fidel Castro comme émissaire de Moscou. Les divergences étaient profondes, l'Éthiopie ne voulant pas entendre parler de l'Érythrée libre, et la Somalie revendiquant un Ogaden libre. La réunion s’est soldée par un échec.
Alors que l'URSS continuait à armer l'Ethiopie, le ministre somalien de la Défense a rencontré le secrétaire du parti communiste, Léonid Brejnev, à Moscou en juin 1977, pour lui faire savoir qu'il était inadmissible que les Soviétiques fournissent l'ennemi en arme.
Sur le terrain le FLSO progressait et la quasi-totalité de la province se trouvait sous son contrôle à l’exception de certaines villes, surtout celles où la présence de l'armée Ethiopiennes était forte. Il fallait donc que l'armée somalienne intervienne et leur prête main-forte. En juillet 1977, le gouvernement somalien a annoncé son implication dans la guerre contre l'occupation.
Ce retournement de la Somalie contre l'URSS à entraîné la rupture des relations entre les deux pays en novembre 1977. En réaction, l'URSS s'est mis du côté éthiopien en demandant des renforts à ses alliés. Parmi les pays qui ont répondu présents, Cuba avec plus de 15 000 soldats, l’ex-Allemagne de l'Est, le Yémen du Sud, la Libye et des experts militaires israéliens. En tout, entre 25 et 30.000 soldats venant de ces pays ont débarqué en Éthiopie en préparant une contre offensive, appuyés par les dernières technologies de l’armement soviétique.
La situation était critique pour la Somalie qui chercha des alliances, surtout avec les américains qui ont refusé d'intervenir. Jimmy Carter, le président des États-Unis à cette époque-là a dit qu'il n'entendait pas soutenir la Somalie dans cette guerre.
L'armée somalienne ne pouvant pas faire face, elle a été obligée d'admettre sa défaite et de se retirer en 1978 laissant l'Ogaden aux Éthiopiens. Le FLSO prit le maquis.
Déroulement de la guerre
Les soldats somaliens ont rapidement conquis 60 % de l'Ogaden, y compris la ville de Gobe. Les éthiopiens répliquèrent à Dire Dawa et à Djidjiga où ils infligèrent des dégâts importants aux troupes somaliennes. Malgré leur infériorité numérique au début du conflit, les forces aériennes éthiopiennes avaient commencé à imposer leur supériorité. L'URSS qui soutenait militairement les deux pays tenta de rétablir le calme, mais ses efforts furent inutiles. L'Union soviétique décida alors de ne plus envoyer de matériel militaire à la Somalie mais d'en expédier à Mengistu Haile Mariam. En plus de cette aide matérielle, l'Ethiopie reçut l'aide de 15.000 soldats cubains, de la République démocratique populaire du Yémen et de la Corée du Nord.
En novembre 1977, la Somalie cessa toutes relations diplomatiques avec l'URSS et Cuba et expulsa tous les citoyens soviétiques du pays. Les États-Unis apportèrent une aide à la fois humanitaire et militaire à la Somalie qui, en échange, les autorisa à utiliser les installations navales de Berbera, une ancienne base soviétique. Cependant, tous les régimes socialistes n'ont pas soutenus l'Éthiopie : la Chine et la Roumanie entretenaient de bonnes relations avec la Somalie et lui ont envoyé des troupes et du matériel.
La victoire la plus importante de l'Armée Nationale Somalienne (ANS) et du FLSO fut le second assaut sur Djidjiga vers la mi-septembre, qui contraint l'armée éthiopienne à reculer et se retrancher en dehors de la région Somali, dans les anciennes province d'Hararghe, de Balé ou de Sidamo. L'Éthiopie ne contrôlait alors qu'à peine 10% de l'Ogaden. Les attaques aériennes éthiopiennes incessantes et la saison des pluies ont rendu les routes impraticables empêchant toutefois l'armée somalienne de progresser.
D'octobre 1977 à janvier 1978, l'ANS et le FLSO ont tenté de capturer Harar. En novembre, l'armée somalienne atteignit les environs de la ville mais les soldats étaient épuisés et ne purent s'emparer de la ville. Désormais, ils s'attendaient à une contre-attaque éthiopienne.
La fin de la guerre
L'attaque éthio-cubaine eut lieu au début du mois de février 1978, suivie d'une deuxième attaque inattendue. En deux jours, l'armée éthiopienne récupéra la ville de Djidjiga en tuant 3 000 soldats somalis. Les défenses somaliennes s'écroulèrent et l'Éthiopie récupéra ses villes importantes. Reconnaissant sa position comme intenable, Siad Barre ordonna le retrait de ses troupes le 9 mars 1978. La dernière unité somalie quitta l'Éthiopie le 15 mars 1978, mettant ainsi fin à la guerre.
Le FLSO continua pourtant la lutte pour l'indépendance. En 1980, il contrôlera de nouveau une partie de l'Ogaden mais en 1981 il est battu. La guerre de l'Ogaden ruina les forces militaires Somali. La Somalie aura perdu un tiers de ses soldats, trois quarts des ses unités blindées et la moitié de ses forces aériennes. Siad Barre dû renoncer à son rêve d'une « Grande Somalie unifiée » et le régime somalien subit le mécontentement croissant du peuple. En 1979, le Front démocratique du salut somalien est fondé par des officiers de l'armée. En 1988, après un second conflit armé, les deux pays signent un accord de paix et décidèrent par conséquent de retirer leurs troupes de la frontière.
Notes et références
- ↑ Gebru Tareke, Ethiopia-Somalia War, p. 648.
- ↑ Gebru Tareke, Ethiopia-Somalia War, p. 645.
- ↑ Gary D. Payton, The Soviet-Ethiopian Liaison: airlift and beyond, novembre-décembre 1979, Air University Review
- ↑ Gebru Tareke, "Ethiopia-Somalia War," p. 656.
Liens externes
- (en) Tom Cooper, Ogaden War, 1977-1978, Air Combat Information Group
- (en) La guerre de l'Ogaden sur OnWar.com
- (en) L'aviation cubaine lors de la guerre de l'Ogaden
- (en) Les causes de la guerre de l'ogaden, GlobalSecurity.org
- Portail de l’histoire militaire
- Portail de l'Éthiopie
Catégories : Guerre d'Éthiopie | Histoire de la Somalie | Guerre du XXe siècle
Wikimedia Foundation. 2010.