Trotskisme

Trotskisme

Le trotskisme (l'orthographe trotskysme étant également utilisée) peut faire référence :

Sommaire

Idées générales

Les trotskistes se réclament du communisme révolutionnaire, et des idées de Karl Marx, de Friedrich Engels, de Lénine, et bien sûr de Léon Trotski. Ils s'accordent donc à considérer que la société est fondamentalement divisée en deux grands camps opposés, la bourgeoisie et le prolétariat, ainsi que l'écrivaient Marx et Engels dans le Manifeste du Parti communiste. Ils conçoivent donc la lutte du prolétariat comme une lutte internationale visant à la destruction de la puissance économique et politique de la bourgeoisie.

Se revendiquant de l'héritage de Lénine et de la Révolution russe d'octobre 1917, ils se refusent à voir dans la dégénérescence bureaucratique du premier « État ouvrier » une conséquence d'un caractère « autoritaire » du communisme ou des méthodes des bolcheviks, processus qu'ils analysent, au contraire, comme le résultat de l'isolement de la Révolution russe dans un pays pauvre et arriéré.

Aux idées développées par Marx, Engels et Lénine concernant la division de la société en classes, l'origine de l'enrichissement de la bourgeoisie dans l'exploitation du travail humain ou encore le rôle du prolétariat dans la transformation de la société, les trotskistes partagent des idées spécifiques à leur courant :

  • L'idée de Révolution permanente, développée par Trotski après la Révolution russe de 1905 ;
  • Une analyse de la montée du stalinisme comme représentant politique d'une couche sociale parasitaire, la bureaucratie, confisquant à son profit une part croissante des richesses produites en URSS ;
  • Conformément aux idées de Marx et Lénine, l'opposition à l'idée développée par Staline de la possibilité de construire « le socialisme dans un seul pays », et la nécessité d'une révolution mondiale ;
  • Dans les années 1930, la nécessité de l'union de tous les partis ouvriers, par delà leurs divergences, et la constitution de « fronts uniques » afin de lutter contre le danger mortel que constitue alors le fascisme ;
  • La défense de l'URSS, malgré la dégénérescence bureaucratique, contre les pays capitalistes (point qui n'est en fait pas partagé par tous les trotskistes, notamment les « third camp »).

Le trotskisme critique le nationalisme soviétique (l'abandon de la perspective de la révolution mondiale au profit de la conception stalinienne de « socialisme dans un seul pays »).

Les organisations trotskistes se réclament du communisme révolutionnaire et veulent mettre fin au capitalisme. Le trotskisme tient pour responsable des guerres, de l'exploitation et de la misère la domination bourgeoise et capitaliste du monde. Les trotskistes se veulent pour la paix, qui ne pourrait avoir lieu que par la révolution socialiste mondiale, c'est-à-dire la prise de possession par la population laborieuse des moyens de production, à des fins de réponses aux besoins de l'humanité et non de profit et d'expansion. Pour parvenir à ce but, les trotskistes s'attachent à construire un parti démocratique et révolutionnaire. C'est le programme de transition de Léon Trotski : organisation de conseils d'usines, de soviets, réformes agraires (la terre à ceux qui la cultivent), échelle mobile des salaires et des prix, etc.

Ainsi, malgré l'avènement de la dictature stalinienne en URSS, les trotskistes considèrent encore les idées marxistes révolutionnaires comme la clé pour comprendre et changer un monde capitaliste qui s'avère incapable de résoudre les problèmes de la planète (famine, guerre, environnement...).

Les nombreux écrits de Trotski sur la manière dont doivent travailler les révolutionnaires pour pouvoir à la fois se battre aux côtés des non-révolutionnaires afin de gagner des améliorations dans la vie des travailleurs et des opprimés, tout en mettant en place les conditions pour un renversement par les masses du système capitaliste, ont servi de base aux stratégies des trotskistes depuis le début.

Le caractère secret et clandestin de certaines grandes organisations trotskistes est à la fois un héritage du sort qu'ils ont connu en URSS et la conséquence nécessaire de la préparation à révolution, toute structure révolutionnaire devant être prête à survivre à sa dissolution par le pouvoir. Chassés dans les goulags par la bureaucratie stalinienne, puis rappelés au front lors de la guerre (bataille de Stalingrad en particulier), ils furent longtemps les victimes des staliniens à travers le monde, contraints de s'organiser dans l'anonymat (d'où les pseudonymes d'une certaine génération de militants par exemple). La clandestinité est ainsi l'effet de la position ambiguë des trotskistes au cours du XXe siècle, adversaires des « stalinistes » d'un côté et des « capitalistes » de l'autre. Ils ont été notamment théorisés par Victor Serge dans Ce que tout révolutionnaire doit savoir de la répression (1925, republié dans les années 1970 par la LCR). Si la clandestinité explique l'efficacité de l'action de certains trotskistes à certains moments de l'histoire (par exemple l'aide du PCI de Pablo au FLN pendant la guerre d'Algérie), elle contribue aussi à expliquer le caractère hiérarchique, autoritaire et cloisonné des organisations trotskistes. Le « centralisme démocratique » est ainsi lié, d'une certaine façon, à cette exigence tactique.

Histoire du courant trotskiste

Le terme de « trotskisme » était initialement utilisé par ses adversaires staliniens pour laisser entendre que les idées défendues par Léon Trotski, dans les années 1920 seraient opposées à celles de Lénine. Dans les années 1930, avec les procès de Moscou et les Grandes Purges qui décimeront les rangs trotskistes en URSS, le terme « trotskiste » ne sera plus employé dans la propagande stalinienne sans le préfixe « hitléro- », l'« hitléro-trotskisme » laissant entendre une collusion entre l'opposition de gauche et le fascisme.

La naissance de l’opposition de gauche

Article détaillé : Opposition de gauche.

Lénine qui n'avait pas désigné de successeur, mais laissé des notes (connues sous le nom de « Testament de Lénine ») concernant les personnalités les plus en vue du parti bolchevique, avait deux jugements opposés sur Trotski qu'il a exprimé à des moments différents. « Montrez moi un autre homme capable de faire ce qu'il a fait » disait-il pour faire l'éloge du formidable talent de chef de Trotski illustré dans l'organisation de l'Armée rouge pendant la lutte contre les Armées blanches. Cependant Lénine disait : « Trotski est avec nous, mais il n'est pas des nôtres ; il y a quelque chose de mauvais en lui, du Lassalle[1] ». Cette rivalité entre les deux hommes remonte à leur exil en France où ils se heurtent sur des questions idéologiques, notamment sur la « dictature du parti » et la « dictature démocratique », qui est au centre de la théorie de la « révolution permanente » de Trotski [réf. nécessaire] . Dans son Testament, Lénine dit toutefois préférer, tant qu'à faire, Trotski à Staline, jugé obtu et brutal.

Dès la mort de Lénine (1923), Trotski, qui vient d'écraser la Commune de Kronstadt (1921), se heurte rapidement à une coalition (troïka) composée de Zinoviev, Kamenev et Staline. Dès 1924 c'est le début d'une campagne de calomnies et d'injures contre Trotski et ses partisans. Peu à peu Staline évince ses partenaires en pratiquant dans l'ombre une politique qui les discrédite à chaque faux pas, lui permettant ainsi de se poser en maître de l'orthodoxie. Il s'allie d'abord, à droite, avec Boukharine, pour écarter ses adversaires gauchistes, en défendant une vision « pragmatique » de modernisation à « pas de tortue » cumulant ainsi les retards en s'opposant à la politique d'industrialisation urgente, via la militarisation de l'économie, préconisée par l'aile gauche du parti (Trotski). Par la suite Staline et Boukharine défendent l'idée de l'instauration du « socialisme dans un seul pays », véritable marche en arrière par rapport au programme de fondation de l'Internationale communiste. Face aux démissions et aux compromis multiples de toute une frange de dirigeants du parti, le courant de Trotski se renforce et fait figure d'intransigeance, de garantie de continuité de la révolution. Il prône la « révolution permanente et mondiale » et critique, dès 1923, la bureaucratisation du parti bolchevique.

En octobre 1923, nait l’Opposition de gauche, qui revendique plus de démocratie dans le parti [réf. nécessaire], et un plan économique d’industrialisation. La situation économique reste dramatique, les ouvriers manquent de tout et sont logés dans des dortoirs, des enfants vagabonds, des chômeurs, des paysans misérables cherchent du travail dans les villes, alors que l’industrie ne se développe que très lentement. Mais l’échec de la révolution allemande, en décourageant bien des militants, renforce la bureaucratie, qui serre les rangs derrière Staline. Devenu parti de gouvernement, le parti bolchevique a changé: il compte moins de 10 % d’ouvriers, alors que plus des deux tiers de ses membres sont salariés par les appareils dirigeants du parti ou de l’État [réf. nécessaire]. Ceci, bien sûr, ne change rien pour les léninistes orthodoxes (stalinistes ou trotskistes), puisque le parti bolchevique est pour eux par définition le « parti du prolétariat ».

Loin de représenter uniquement une lutte entre deux hommes, cette lutte est pour les trotskistes, et tout marxiste orthodoxe, la lutte entre des forces sociales: les individus, dans la vision orthodoxe du marxisme, ne peuvent par définition que représenter des forces sociales et économiques. Pour les trotskistes, la bureaucratie, née du communisme de guerre (1918-1921) et devenant incontrôlée et incontrôlable, constitue peu à peu une couche privilégiée au sein même de l'État ouvrier[2], et trouve en Staline un représentant défendant ses intérêts particuliers, distincts de celui de l'ensemble de la population laborieuse soviétique.

Dans les analyses trotskistes, avec la démoralisation consécutive aux échecs des révolutions allemande (1923) puis chinoise (1927), la bureaucratie peut affirmer son pouvoir et même rompre avec les idées de Marx et de Lénine [réf. nécessaire], tout en continuant à se réclamer du communisme dans une phraséologie relevant de plus en plus de la langue de bois. Elle le fera en liquidant physiquement toute opposition de gauche, notamment le courant incarné par Trotski, envoyant ses militants peupler les premiers goulags (créés dès 1918 par Lénine, bien que l'organisation du Goulag n'ait été fondée que le 15 avril 1919), puis éliminant ses dirigeants dans les Procès de Moscou (1936).

Staline contre Trotski

En 1927, Tchang Kaï-chek, que Staline avait promu membre d’honneur de l’Internationale communiste, écrase dans le sang la grève des ouvriers de Shanghai. L’opposition de gauche dénonce la politique de Staline en Chine, qui a conduit le Parti communiste chinois à se laisser désarmer et massacrer. La lutte dans le Parti bolchevique se fait de plus en plus âpre, des commandos staliniens dispersent les réunions et les cortèges de l’opposition.

Le bureau politique applique à Trotski l’article du code pénal contre les « menées révolutionnaires », et le 15 janvier 1928, l’exile à Alma-Ata. Les opposants sont arrêtés, 2 000 militants de Moscou sont internés, 200 étudiants trotskistes chinois sont déportés en Sibérie, où ils mourront tous [réf. nécessaire]. Trotski s'exile ensuite en Turquie, puis obtient, à la faveur de l'arrivée au pouvoir du Cartel des gauches, un visa pour la France. Il y renoue connaissances avec ses amis, vus dans les années 1910, qui fondent en 1930 la Ligue communiste. Mais le conflit entre l'Opposition de gauche et Staline dépasse les frontières de l'URSS, pour se mondialiser à la faveur des interventions du Komintern: partout, les trotskistes, ou présumés tels, sont exclus des partis communistes.

Au fil des années, la chasse au trotskisme suit une courbe ascendante, et des milliers de communistes, trotskistes ou non, périront dans les camps. La Pravda du 5 juin 1936 donne le ton ; « D'une main ferme, nous continuerons à anéantir les ennemis du peuple, les monstres et les furies trotskistes, quel que soit leur habile camouflage »[3]. La machine mise sur pieds par Lénine et Trotski, qui visait jusqu'alors mencheviks et anarchistes, et que Trotski avait justifié dans Terrorisme et communisme, publié fin 1920 en réponse à Kautski, se retourne contre l'Opposition de gauche.

La guerre entre stalinisme et trotskisme a commencé, et ne connaît pas de frontières: les trotskistes seront pourchassés pendant la guerre d'Espagne (le POUM d'Andreu Nin est visé) ainsi que pendant la Seconde Guerre mondiale (où ils sont dénoncés dans les camps de concentration par des cellules clandestines communistes, pour être affectés aux tâches les plus dures, tandis que des règlements de compte ont lieu dans les maquis, par exemple avec l'assassinat d'un des fondateurs du Parti communiste italien, Pierre Tresso, en 1943 en Haute-Loire[4] ). Les agents du NKVD assassinent systématiquement les partisans de Trotski, tuant, en France, le Tchécoslovaque Rudolf Klement, secrétaire de la IVe Internationale, le Polonais Reiss, l'Autrichien Kurt Landau, le Tchèque Erwin Wolf, et l'Allemand Moulin. Le NKVD n'est pas en reste: en 1945, le maire de Saigon et leader trotskiste vietnamien Ta Thu Thau (en) fut assassiné par le Viet-minh. Trotski lui-même est assassiné en 1940 au Mexique.

En 1936, a lieu le premier procès de Moscou, dans lequel les accusés (Zinoviev, Kamenev, etc.) « avouent » être des agents de la Gestapo et avoir préparé des attentats en URSS. Les 16 accusés sont condamnés à mort, sur le réquisitoire du procureur Vychinski, ancien menchevik devenu stalinien, qui proclame : « Il faut fusiller ces chiens enragés »[5]. Toute l'ancienne direction du Parti bolchevique est éliminée lors de ces purges, faisant de Staline l'unique continuateur vivant de la Révolution.

La propagande stalinienne contre les trotskistes

Tout au long du combat du stalinisme contre le trotskisme, la presse stalinienne aura recours à l’injure et à la calomnie. En 1929, la Pravda titre sur « Mister Trotski au service de la bourgeoisie britannique[6] ». Lors des procès de Moscou, Vychinski parle des « bandits trotskistes, vulgaires mouchards et espions » ; affirme que « le trotskisme contre-révolutionnaire est devenu depuis longtemps déjà le pire détachement d’avant-garde du fascisme international », « converti en une des succursales des SS et de la Gestapo », « entièrement mis à la disposition des services d’espionnage étrangers »[7].

L’Internationale communiste de son côté affirme que « la lutte contre le trotskisme est aujourd’hui l’une des plus importantes tâches de tout le mouvement ouvrier international », et que « à l’heure actuelle, toutes les conditions pour écraser la vermine trotskiste existent ».

En France, le PCF et L'Humanité applaudissent à ces consignes. En 1935, L’Humanité exige la mise hors la loi des trotskistes en France, et ne parle désormais plus que des « hitléro-trotskistes au service de l'étranger ». Tous les partis communistes épurent leurs rangs, et tout militant critique peut se voir étiqueté de « trotskiste », exclu et diffamé, et souvent molesté. Il devient de plus en plus difficile pour les militants trotskistes de militer au sein du monde du travail, et en particulier dans les entreprises.

Le « Tournant français » et la création de la IVe Internationale

Le logo de la IVe Internationale

Au début des années 1930, face à la montée du nazisme en Allemagne, Trotsky appelle les militants des deux grands partis ouvriers allemands, socialistes et communistes, à réaliser un front unique de défense, seul selon lui capable d’empêcher le fascisme d’écraser les partis ouvriers et toute la société allemande. Mais le Parti communiste d'Allemagne (KPD), qui suit la ligne du Komintern « classe contre classe », assimile alors les socialistes à des « sociaux-fascistes ». Cette ligne paralyse le KPD, conduisant à se laisser écraser, pratiquement sans combattre (incendie du Reichstag en février 1933).

Trotski en tire progressivement la conclusion que la IIIe Internationale n’est pas réformable, et que les marxistes révolutionnaires doivent désormais se regrouper sous un autre drapeau. Dès 1933, certains trotskistes français se rapprochent ainsi des socialistes afin de former ce Front Uni, qui doit se distinguer des Fronts populaires ultérieurs par l'exclusion des radicaux-socialistes, « bourgeois réactionnaires ». Cette politique est véritablement mise en pratique, en France, après les émeutes du 6 février 1934, qui effraient la gauche et conduisent aux premières tentatives d'union antifasciste : c'est le « Tournant français (en) », par lequel Trotski préconise à ses disciples d'abandonner la constitution d'un parti révolutionnaire autonome pour rejoindre la SFIO, formant la tendance du groupe bolchevique-léniniste (BL ou GBL). Trotski publie ainsi le premier article sur l'« entrisme » dans La Vérité le 10 juillet 1934, sans toutefois le signer[8]. Cette politique de l'« entrisme à drapeaux déployés », c'est-à-dire ouverte, est imitée par les autres groupes trotskistes: le Parti des travailleurs des Etats-Unis (en) entre au Parti socialiste d'Amérique en 1936 et la Ligue communiste britannique (en) créé le Groupe marxiste (en) au sein du Parti travailliste indépendant (ILP).

Trotski préconise alors de se rapprocher, en France, de Marceau Pivert, représentant de l'aile gauche, révolutionnaire, de la SFIO, autour du groupe « Bataille socialiste ». Mais, alors que Staline a signé une alliance avec Laval en 1935 et que le PCF effectue un virage patriotique, préconisant l'alliance large, y compris avec les radicaux, les partisans de l'exclusion des « rad-soc » de l'alliance (pivertistes, spartakistes, zinoviévistes de Maurice Treint, et trotskistes de Pierre Naville) sont battus au Congrès de Mulhouse de la SFIO (juin 1935). Blum parvient à exclure les trotskistes, préférant l'alliance avec le PCF, mieux organisé et nettement plus puissant. Dès lors, Trotski effectue un virage à 180° [9], préconisant en novembre 1935 la constitution de comités d'action révolutionnaire afin de s'opposer à un Front populaire qui intègrerait les radicaux, en assénant : « On ne peut construire ces comités qu'en démasquant impitoyablement la politique antirévolutionnaire de la prétendue "gauche révolutionnaire", Marceau Pivert en tête[10] »

Ainsi, après des années de tentatives de redressement de la politique de la IIIe Internationale, Trotski, expulsé d'URSS en 1929, fonde, en France, avec d'autres communistes opposés à Moscou, la IVe Internationale en 1938 dont ses membres seront désormais appelés trotskistes.

Le trotskisme après Trotski

La tombe de Léon Trotski au Mexique

Le 20 août 1940, Léon Trotski est assassiné à coups de piolet dans sa résidence au Mexique, par un agent soviétique, du nom de Ramon Mercader (Jacson Mornard), qui a réussi à infiltrer son entourage.

Le trotskisme pendant la guerre

La mort de Trotski, au pire moment, c'est-à-dire au début de la Seconde Guerre mondiale, laissa les trotskistes désemparés. En effet, Trotski avait eu des analyses subtiles et différenciées sur la guerre, en défendant par exemple l'effort de guerre chinois contre l'envahisseur japonais[11], ou le soutien à la Seconde République espagnole, y compris après l'élimination du POUM contre Franco [12]. Mais ces nuances ne figuraient pas dans le Programme de transition adopté en 1938 par la Quatrième Internationale, qui énonce le caractère nécessairement « impérialiste » de la guerre à venir, et donc le « principe fondamental de cette lutte », le « défaitisme révolutionnaire »[13].

Dès lors, un certain nombre d'organisations trotskistes vont adopter pendant la Seconde guerre mondiale une telle position, couplée à un « internationalisme » mettant sur le même plan les Alliés et les puissances de l'Axe, considérées comme également impérialistes (une position partagée par l'ultragauche). En cela, ils s'opposeront nettement au tournant patriotique du PCF à la suite de la rupture du pacte germano-soviétique en 1941 (voir la réponse du surréaliste trotskiste Benjamin Péret à L'Honneur des poètes). Certains iront plus loin, en affirmant que les États-Unis représentent le danger impérialiste principal ; d'autres refuseront une telle analyse.

Ainsi, le POI français, dirigé par Marcel Hic, s'orienta un temps vers le soutien à Churchill contre Hitler; il fut vite repris en main par la IVe Internationale qui l'accusa de « social-chauvinisme »[14]. De même, Marcel Bleibtreu s'engagea, à titre personnel, dans le Conseil national de la Résistance (CNR). Mais il s'agit là d'exceptions: la plupart des trotskistes, en tout cas en France, refusent la lutte armée contre l'Occupant, préférant à sa place la propagande envers la Wehrmacht, afin de gagner à la cause révolutionnaire les soldats allemands. Cette occupation, risquée, conduit à la déportation de plusieurs d'entre eux (David Rousset en étant l'un des plus célèbres, écrivant à son retour des camps L'Univers concentrationnaire).

Par ailleurs, la guerre entre stalinistes et trotskistes continua pendant la guerre. Dans les camps, des cellules clandestines communistes envoyèrent ainsi les trotskistes dans des kommandos de la mort[4]. Dans les maquis, plusieurs furent assassinés (ainsi Pietro Tresso, l'un des fondateurs du Parti communiste italien, assassiné en Haute-Loire en 1943)[4].

Enfin, en France, le Grec Michel Raptis, alias Pablo, organisa l'unification des mouvements trotskistes, en mars 1944, dans le Parti communiste internationaliste (PCI).

L'après-guerre

Par ailleurs, Trotski avait pensé que le stalinisme ne pouvait pas survivre à la Seconde Guerre mondiale et que les quelques milliers de trotskistes pourraient rapidement gagner des millions à la cause révolutionnaire. Les deux thèses se sont révélées fausses, et les trotskistes ont tenté d'analyser pourquoi, et surtout doivent sortir de l'isolement où les a confiné la répression stalinienne.

L'unification du mouvement français, en 1944, dans le Parti communiste internationaliste (PCI), à la seule exclusion du groupe Barta (ancêtre de Lutte ouvrière, LO), ne résista pas à la guerre froide. Dès la guerre de Corée, les trotskistes français se divisent, en 1952, entre pablistes et lambertistes, ceux-là préconisant l'entrisme au sein du PCF et de la CGT, tandis que ceux-ci préfèrent continuer le travail syndical au sein de Force ouvrière et de la SFIO. Le schisme se propage rapidement au mouvement trotskiste international, qui se divise entre la Quatrième Internationale (« qi »), pabliste, et le Comité international pour la reconstruction de la Quatrième Internationale (Cirqi), lambertiste, qui prendra plus tard le nom d'Organisation communiste internationale (OCI). Malgré une réunification partielle, en 1963, au sein de la Quatrième Internationale - Secrétariat unifié (QI-SU), qui fait suite à des analyses partagées concernant la Révolution cubaine, cette scission demeure à ce jour la plus importante du mouvement trotskiste.

Lors de la Détente, qui débute avec la crise des missiles de Cuba (1962), la Quatrième Internationale apporte son soutien aux différents mouvements de libération nationale. Elle soutient ainsi, en Amérique latine, les différents mouvements guérilleros, théorisés par Che Guevara sous le nom de foco. Cette politique dure jusqu'en 1973, date à laquelle elle constate son échec: les Etats du Cône sud tombent les uns après les autres sous la coupe de juntes militaires d'extrême-droite.

Pour le groupe Barta, ancêtres de Lutte ouvrière qui demeurent cependant très minoritaires au sein du mouvement trotskiste, ne participant ni à l'une ni à l'autre des Internationales, le problème vient du fait que dans l'isolement où ils se trouvent, les militants trotskistes, souvent d'origine petite-bourgeoise, ne font pas le choix de consacrer l'essentiel de leur activité et de leur énergie en direction de la classe ouvrière. C'est pour cela qu'ils construiront une organisation séparée, caractérisée par une discipline plus ferme (que certains qualifient de moralisme révolutionnaire), et le refus de rechercher une « avant-garde politisée », notamment dans les mouvements nationalistes du tiers-monde.

D'autres, comme Natalia Sedova (la femme de Trotski), Grandizo Munis, le Groupe communiste internationaliste espagnol, le Parti ouvrier communiste italien ou les ancêtres de la tendance Socialisme international (qui grandira avant tout dans des pays de langue anglaise) affirmeront que l'analyse de Trotski sur le stalinisme est incomplète, et verront dans les pays staliniens une nouvelle forme de capitalisme, le capitalisme d'État.

La Quatrième Internationale considèrera que les pays de l'Europe de l'Est, malgré le manque de soulèvement révolutionnaire et de pouvoir direct des travailleurs, constituaient quand même une forme sociale à défendre, plus progressiste que les pays de l'Occident. Ces différences continueront pendant l'ensemble des trente glorieuses.

Pratiques

Programme de transition

Le programme de la IVe Internationale a été écrit par Trotski en 1938, c'est un « programme de transition » vers le socialisme. Il s'agit de se démarquer de la social-démocratie qui avait un programme minimum et un programme maximum : le premier mettait en avant des réformes immédiates en faveur des travailleurs et l'autre parlait du socialisme, du communisme, etc. Trotski considérait que le programme maximum trompait les travailleurs parce qu'il n'y avait aucun lien avec le programme minimum. Du coup, la social-démocratie n'appliquait que le programme minimum, et les travailleurs, tout en se revendiquant du programme maximum, luttaient pour la réalisation du programme minimum. La démarche de Trotski consistait à faire un programme dont les travailleurs pourraient se revendiquer et qui les obligerait à rompre avec la propriété privée des moyens de production et la nécessité de faire des profits. Cela se traduit par exemple par : le contrôle ouvrier sur la production, l'échelle mobile des salaires et du temps de travail, la revendication de conseils d'usines et de quartier, la nationalisation sans remboursement ni indemnités des secteurs clés de l'économie (banques, grosses firmes, etc.). Ces mesures doivent favoriser le prolétariat dans son rapport de force avec la bourgeoisie et le rendre révolutionnaire : un lien serait créé entre les revendications économiques et l'objectif politique du socialisme.

L'isolement des trotskistes

Suivant les groupes et les époques les trotskistes ont pu apparaître sectaires, face à un isolement au sein même du monde du travail, à la répression étatique et patronale et à l'hostilité, parfois violente, des partis de gauche (PS et PC) mais prêts à travailler, suivant des objectifs déterminés et vitaux, dans de larges alliances (fronts uniques), ou même cas plus rare, à défendre leurs options dans d'autres formations (entrisme). Ils affichent une culture de la dissidence, du fait de leur isolement relatif, et furent de tout temps l'incubateur d'un grand nombre de groupuscules, de cénacles et de petits partis, et parfois aussi un vivier de nouveaux cadres, notamment pour le PS, résultat d'une politique d'entrisme tardive d'une partie de leurs organisations.

La question des élections chez les mouvements trotskistes

Les trotskistes voient l'échéance électorale dans un pays comme un problème pratique à résoudre, non comme une obligation démocratique, surtout dans des pays où ils considèrent la constitution comme « réactionnaire » et « anti-ouvrière ».

Quand ils pensent que la présentation de candidats leur permet d'apporter quelque chose aux combats de la population, alors ils participent aux élections et utilisent le débat démocratique pour débattre de leurs idées, critiquer le système qu'ils condamnent, et grossir le nombre de leurs militants. Ce dernier point, de construction d'un parti ouvrier, est peut-être le plus important aujourd'hui pour les trotskistes, car pour eux le mouvement ouvrier se doit d'avoir un parti indépendant du pouvoir en place, et de l'union la plus large possible, mais de pensée marxiste, et de volonté révolutionnaire.

C'est la raison pour laquelle, aujourd'hui, les partis d'origine trotskiste ne sont pas forcément entièrement, ou majoritairement, trotskistes. C'est aussi la raison pour laquelle les courants trotskistes peuvent paraître difficilement déchiffrables. Les critères changent d'un courant à l'autre, brouillant les cartes de compréhension du trotskisme comme idéologie unique.

La question du syndicalisme chez les mouvements trotskistes

Compte tenu de ses origines léninistes, la pensée trotskiste considère le syndicalisme comme une arme d'organisation nécessaire, mais non suffisante. Des grèves sporadiques dans tout le pays ne sont pas suffisantes, au moment révolutionnaire, il faut y ajouter un but politique, celui des ouvriers les plus formés, les plus politisés, ceux dont les idées sont les plus avancées. Pour eux seule une organisation politique, dont la révolution est la raison d'être, est en mesure d'influer ou d'assurer le développement et le succès d'un mouvement révolutionnaire. De lui donner le caractère nécessaire à sa réalisation.

Il peut paraître paradoxal que des courants du trotskisme réclament l'indépendance réciproque des partis et syndicats. Ce point de vue peut s'expliquer par leur combat contre la bureaucratie syndicale, et le stalinisme qui, pour eux, comprend l'influence des partis communistes sur les syndicats. Pour eux, quand les mouvements de grève d'ampleur sont l'arène d'âpres luttes de tendances politiques syndicales représentant tout l'éventail de la gauche, il est dès lors nécessaire, selon eux, d'y apparaître au moins selon les lignes directrices de sa politique. De plus les syndicats sont plus que de simples appareils entre les mains des partis politiques, ils sont avant tout des regroupements de travailleurs combatifs, plus ou moins déterminés. D'où, selon eux, l'intérêt d'une indépendance des syndicats vis-à-vis des partis, afin d'y faire valoir, démocratiquement leur politique.

La question de l'entrisme

Article détaillé : entrisme.

L'objectif de Trotski étant à la fois de pouvoir travailler avec des militants non-révolutionnaires dans les luttes quotidiennes, et de garantir l'indépendance des idées révolutionnaires, il prévoit l'entrée en groupe organisé dans des organisations réformistes. L'entrisme correspondait chez Trotski d'abord à une position tactique (donc sujette à évolution), ensuite à une adhésion collective et « à drapeau déployé » dans des partis réformistes ou « centristes » pour profiter des courants de radicalisation et quitter le terrain du propagandisme pour celui de l'action de masse.

Il s'agissait d'opérations conjoncturelles, par exemple dans la SFIO en 1934-35 (le « Tournant français (en) »). Plus tard, la Militant tendancy de Ted Grant a théorisé et pratiqué un entrisme à long terme (en l'occurrence dans le Parti travailliste britannique) dont l'objectif était de positionner le trotskisme comme un courant légitime dans le mouvement ouvrier. C'est l'orientation actuelle du groupe Le Militant, dans le PS, le PCF et le PG. Une autre organisation, La Riposte, prône la participation au PCF et le soutient électoralement.

Le terme entrisme a été utilisé (les trotskistes préférant alors parler de « travail syndical ») pour désigner les opérations de noyautage secret menées principalement en France par le courant lambertiste (OCI des années 1970-1980) et dont un élément célèbre en France sera Lionel Jospin (premier ministre 1997-2002) qui coupa les ponts avec l'OCI bien avant d'accéder au pouvoir. Les franckistes (ex-pablistes) de la LCR) ont toutefois également eu recours à ces méthodes, vis-à-vis du PS, de la CFDT, du PCF et de la CGT [15]

Dans tous les cas (secret ou ouvert), l'entrisme est une tactique ambivalente: elle peut aussi bien favoriser l'organisation trotskiste, en l'aidant à recruter des adhérents afin d'organiser, ultérieurement, une scission et la création d'un « parti révolutionnaire », que se « retourner contre elle », les infiltrés adoptant peu à peu l'idéologie et les convictions du parti infiltré, jusqu'à en devenir un cadre authentique. Pour ces raisons, l'entrisme n'est pas nécessairement reçu de façon hostile par l'organisation d'accueil: François Mitterrand connaissait parfaitement, dès 1971, le passé trotskiste de Jospin[16]. Le journaliste Christophe Nick va ainsi jusqu'à parler de l'« entrisme de courtoisie de Lambert » [17] et de qualifier, sur un mode humoristique, l'OCI de « cinquième courant du PS » [17].

Daniel Bensaïd, le philosophe de la LCR, a théorisé l'entrisme dans un Essai de taupologie générale, qui fait de nombreuses allusions au marranisme, du nom des Juifs s'étant convertis au catholicisme sous les Rois catholiques mais ayant conservé en secret leur foi et leurs rites: il y a, selon lui, un point commun entre le messianisme des marranes et celui des « révolutionnaires professionnels » trotskistes[18].

Le trotskisme dans le monde

Les mouvements communistes internationalistes connaissent en général une grave crise d'identité, mais les trotskistes demeurent présents et possèdent des sections organisées dans plus de 50 pays. En plus de la France, ils sont aussi très présents dans le Royaume-Uni, au Brésil, en Argentine, en Bolivie et en Afrique du Sud.

Quelques personnalités trotskistes

Notes et références

  1. Cité par Boris Souvarine dans Sur Lénine, Trotski et Staline, Éditions Allia, 1990, p. 21. Ferdinand Lassalle était un socialiste allemand entré en conflit avec Marx. Celui-ci critiquait sévèrement ses « fanfaronnades » et ses « vantardises ».
  2. La distinction entre « couche » et « classe sociale » fera l'objet de polémiques théoriques et tactiques par la suite au sein de la Quatrième Internationale, en particulier lors du conflit d'une partie des trotskistes avec Pablo. Une « couche sociale » bureaucratique n'aurait, selon Pablo, qu'une existence de quelques décennies, tandis qu'une « classe sociale » bureaucratique pourrait se maintenir au pouvoir des siècles. Par ailleurs, admettre en URSS l'existence d'une « classe sociale » bureaucratique, c'est derechef concéder que la Révolution bolchevique n'a pas suffit à abolir les classes sociales. Ces discussions sur la nature bureaucratique du régime se poursuivront avec James Burnham et Socialisme ou Barbarie. Voir Les Congrès de la IVe Internationale, en particulier l'intervention de Pablo (Michel Raptis), « Où allons-nous? », 1951, et les réponses de Marcel Bleibtreu, résumées dans Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 360 sq.
  3. Cité par Pierre Broué dans Le Parti bolchevique, Éditions de minuit, 1963, p. 361.
  4. a, b et c Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 324
  5. Cité par Pierre Broué dans Le Parti bolchevique, op. cit., p. 363.
  6. Cité par Victor Serge dans Vie et mort de Trotsky, Amiot, Dumont, 1951, p. 270.
  7. Voir Jean-Jacques Marie, Trotsky, le trotskysme et la Quatrième Internationale, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1980, p. 83.
  8. Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 199 sq.
  9. Nick (2002), op. cit., p. 207
  10. Trotsky, article paru dans La Vérité du 26 novembre 1935, cité in Nick (2002), op. cit., p. 207
  11. (Interview de Trotski du 30 juillet 1937, Œuvres complètes, vol.14, p.216.
  12. Interviewé au sujet de savoir s'il faut, ou non, soutenir la Seconde République après l'écrasement du POUM, Trotski déclare, le 30 juillet 1937:

    «  Nous ne sommes pas neutres. Nous laisserons passer le bateau avec des munitions pour le gouvernement Negrín. Sans illusions: de ces balles, neuf sur dix sont dirigées contre les fascistes, au moins une contre nos camarades. Mais de celles qui sont destinées à Franco, dix sur dix seront dirigées contre nos camarades. (...) Dans la guerre civile espagnole, la question est: démocratie ou fascisme... Nous participons à la lutte contre Franco comme les meilleurs soldats et, en même temps, dans l'intérêt de la victoire sur le fascisme, nous faisons de l'agitation pour la révolution sociale et nous préparons le renversement du gouvernement défaitiste de Negrín. »

    (Interview de Trotski du 30 juillet 1937, Œuvres complètes, vol.14, p.216.
  13. Chapitre XII du Programme de transition, « La lutte contre l'impérialisme et contre la guerre »
  14. Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 311
  15. Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 218
  16. Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 244-259
  17. a et b Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, p. 256
  18. Christophe Nick, op. cit., chapitre sur l'entrisme

Voir aussi

Articles connexes

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Bibliographie

  • Daniel Bensaïd, Les Trotskysmes, coll. « Que sais-je ? », 2002.
  • Harpal Brar, Trotskisme ou léninisme?, EPO, 575 p.
  • Frédéric Charpier, Histoire de l’extrême gauche trotskiste. De 1929 à nos jours, Éditions n°1, 2002, 402 p.
  • Daniel Erouville, Qui sont les trotskystes (d'hier à aujourd'hui), L'Harmattan, 2004.
  • Léo Figuères, Le trotskisme cet antiléninisme, Editions sociales, 1969, 257 p.
  • Jean-Jacques Marie, Le Trotskysme et les trotskystes, Armand Colin, 2002.
  • Kostas Mavrakis, Du trotskysme, problèmes de théorie et d'histoire, cahiers libres 194-195, François Maspero, 1973, 313 p.
  • Christophe Nick, Les Trotskistes, Fayard, 2002, 380 p.

Liens externes


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