- Rove (race caprine)
-
Rove Chèvre roveEspèce Chèvre (Capra aegagrus hircus) Région d’origine Région Bouches-du-Rhône, France Caractéristiques Robe Marron avec des taches blanches ou noires Cornes Torsadées Autre Diffusion Locale Utilisation Lait et viande modifier La chèvre du Rove est une race caprine française originaire des Bouches-du-Rhône. Elle fait partie des races dites « à petit effectif ». L'effectif du troupeau est estimé à environ 3000 femelles. Sa robe est de couleur variée, généralement marron avec des taches blanches ou noires. Elle est particulièrement reconnaissable à ses cornes de section triangulaires et torsadées. Cette chèvre accompagnait la transhumance des moutons et fournissait son lait aux bergers et aux agneaux que leur mère ne pouvait nourrir, mais aussi sa viande, à une époque où elle était couramment consommée. Elle est aujourd'hui utilisée pour défricher ou entretenir les zones inaccessibles devant être nettoyées contre les incendies. Quelques éleveurs utilisent son lait pour la fabrication de fromages. Elle est répertoriée dans la liste des races pour l'élaboration des fromages AOC pélardon, picodon et Banon.
Sommaire
Histoire
La chèvre du Rove est originaire de Le Rove, petit village proche de Marseille qui lui a donné son nom, dans les Bouches du Rhône. Elle descendrait de chèvres venues de Mésopotamie, d'Anatolie et de Grêce, plusieurs hypothèses expliquant leur arrivée dans le sud de la France. Ces animaux auraient été importés par des Phéniciens dont le bateau aurait coulé le long du littoral de Rovenain. Les animaux qu'il transportait auraient ensuite rejoint la côte à la nage avant d'être adoptées par les bergers locaux. Une autre hypothèse suggère que les Phéniciens auraient amené cette chèvre au port de Marseille durant leur commerce avec la ville, et que celle-ci aurait ensuite gagné le Rove dont les bergers en auraient acquis quelques spécimens[1].
La chèvre du Rove a manqué disparaître, mais des efforts de conservation sont réalisés autour de la race, et ont permis aux effectifs de réaugmenter. En 2007, on recense ainsi 5 500 chèvres réparties dans près de 150 élevages, ce qui en fait la race locale la mieux représentée en France[2].
Description
La chèvre du Rove se caractérise avant tout par sa paire de cornes qui leur donne une certaine élégance. Celles-ci sont torsadées et en forme de lyre, et peuvent devenir très longues. Ainsi, celles de certains boucs atteignent 1,2 m d'envergure. Sa robe, composée de poils courts et doux, peut prendre des colorations très variées : elle est souvent rouge ou noire, mais on trouve aussi des animaux gris cendrés (dits « blaù », rouges mouchetés de blanc (dits « cardalines »), rouges mêlés de gris (dits « sardines »), noirs avec des marques feu sous les yeux, sur les oreilles, le museau et l'extrémité des pattes (dits « boucabelles ») ou encore noirs devant et rouges derrière (dits « Tchaîsses »)[1].
C'est une chèvre de taille moyenne, la femelle pèse entre 45 et 55 kg et les mâles entre 70 et 90 kg[1].
Aptitudes
La chèvre du Rove est avant tout une race rustique, bien adaptée au climat aride de sa région d'origine, et capable de valoriser des parcours à la végétation rare et très pauvre. Son appétit pour les jeunes arbrisseaux, qui lui a longtemps été reproché, est aujourd'hui un véritable atout pour la race, qui est utilisée pour défricher des terrains sujets à la déprise agricole[2].
Elle est assez prolifique. C'est une race mixte, qui peut être utilisée en allaitante, avec notamment un rendement en viande assez bon proche de 50 %, ou peut être traite. Dans ce cas, son lait est souvent utilisé pour produire des fromages fermiers, comme par exemple le brousse du Rove qui a rendu la race célèbre[3]. Le lait des chèvres du Rove possède une bonne aptitude à la transformation fromagère par ses taux assez élevés. On l'utilise notamment dans la fabrication de fromages AOC pélardon, picodon et Banon, dont les cahiers des charges mentionnent la race du Rove parmi les races habilitées à leur confection[2].
Élevage
Traditionnellement, quelques unes de ces chèvres étaient intégrées dans les troupeaux de moutons transhumants vers les estives alpines l'été. Elles avaient alors divers rôles, et notamment celui d'assurer une source de lait frais et de viande de chevreaux aux bergers, qui vivaient loin de chez eux durant une longue période. Les chèvres menaient également le troupeau, et pouvaient allaiter les agneaux orphelins, ou issus de portées doubles ou triples[2].
Sauvegarde
La chèvre du Rove fait l'objet d'un programme de conservation, géré par l'Association de Défense des Caprins du Rove (ADCR). Celle-ci s'occupe également de promouvoir les produits issus de cette race, de créer une dynamique auprès des éleveurs concernés et des passionnés, et de mener à bien les actions nécessaires pour maintenir et même faire augmenter les effectifs de la race[2].
Diffusion
Aujourd'hui, les effectifs sont toujours concentrés dans cette région, même si elle a un peu élargi son aire de répartition. Ainsi, 90 % des effectifs sont concentrés dans le grand sud-est de la France, dont 60 % en région Provence-Alpes-Côte-d'Azur[2].
Références
- La chèvre du Rove. Consulté le 7 mars 2011
- La chèvre du Rove. Consulté le 5 mars 2011
- race caprine du Rove. Consulté le 6 mars 2011
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Daniel Babo, Races ovines et caprines françaises, France Agricole Editions, 2000 (ISBN 9782855570549) [lire en ligne], p. 295-298
- Portail de l’agriculture et l’agronomie
- Portail de l’élevage
- Portail de la zoologie
- Portail des Bouches-du-Rhône
Catégories :- Race caprine originaire de France
- Provence
Wikimedia Foundation. 2010.