- Liste des toponymes juifs en France
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Les toponymes juifs sont nombreux en France et témoignent de plus de 2000 ans d'histoire des Juifs en France. Beaucoup notamment rappellent la présence des Juifs avant leur expulsion du royaume au XIVe siècle.
Rues et lieux-dits
Rue de la Juiverie et rue des Juifs
Pour ce qui est des rues, les toponymes juifs les plus courants sont les « rues de la Juiverie », les « rues des Juifs » ou encore les « rues aux Juifs ». Selon le professeur Norman Golb, l'expression « rue aux Juifs » était une traduction du terme vicus judaeorum que les Romains appliquaient, à l'origine, au quartier ou au faubourg et éventuellement à la rue principale du quartier juif. La rue aux Juifs se trouve d'habitude dans le quartier le plus ancien de la ville ou du village. Dans les autres cas, c'est une très longue rue située en pleine campagne.
Ces rues actuelles ne représentent pas tous les lieux où étaient présents les Juifs comme le montre la carte de Normandie publiée par Norman Golb ou encore l'étude de Frédéric Viey sur les Juifs de Picardie (toutes deux indiquées en liens externes). Pour la plupart, ces noms de rues remontent au Moyen Âge sauf en Provence, d'où les Juifs ne furent expulsés qu'au début du XVIe siècle, et en Alsace, où l'implantation juive fut parfois plus récente. Ces villes ou villages sont représentés sur la carte de France des rues des Juifs.
Rues et lieux-dits de la juiverie
Le mot juiverie se retrouve dans de nombreux noms de places, rues ou impasses, par exemple à Alençon[1], Alet-les-Bains[2], Apt[3], Avignon[3] (rue de la vieille juiverie)[4], Bagnols-sur-Cèze[5], Beaupréau[6], Bernis (Gard), Béziers (renommée rue de la Petite-Jérusalem dans les années 2000 parce que juiverie aurait été politiquement incorrect[7]), Bué, Carpentras[3] (rue de la juiverie et rue de la vieille juiverie)[8], Chalabre[9] (impasse juiverie), Châlons-en-Champagne (rue de la petite juiverie)[10], Chambéry[11], Changé, Châteauneuf-de-Gadagne, Châteauneuf-du-Rhône, Châtillon-sur-Seine, Crémieu[12], Le Croisic, Dieulefit, Digne-les-Bains[13], Donzère, Draguignan[14],[15], Épernay (rue de la Juiverie que la municipalité a proposé de débaptiser, trouvant le nom politiquement incorrect), Étampes[16], Fanjeaux[17], Fréjus[18], Guérande[19], L'Isle-sur-la-Sorgue[3], Istres[3], Lorgues, Lourmarin, Lyon[20],[21], Malaucène[22], Le Mans[23], Marvejols[24], Montaigu (Vendée)[25], Montélimar[26], Montmirail (Marne), Montrichard, Mortagne-sur-Sèvre, Nantes[27], Niort[28], Nyons[29], Parthenay où l'on trouve aussi une cour à Moïse[30], Pélissanne, Pernes-les-Fontaines[3],[31], La Perrière[1], Pézenas[32], Pignans[33], Le Pin-en-Mauges(rue de la juiverie et impasse juiverie), Pontlevoy, Richebourg, Riez, Robion (Vaucluse), Saint-Gilles (Gard)[34], Saint-Paul-Trois-Châteaux[35], Sens ("rue de la petite juiverie" et "rue de la grande juiverie")[36],[37], Sézanne, Valence[38], Valensole[39], Vienne[40] et Vitry-en-Perthois (une des plus vieilles communautés juives de France remontant au IIe siècle[36]).
On trouve des lieux-dits la Juiverie à Cangey, Courgains, La Flèche, La Haie-Fouassière, Lignières-la-Carelle, Saint-Fulgent-des-Ormes, Saint-Georges-du-Bois (Maine-et-Loire), Saint-Herblain. On trouve d'autres graphies de juiverie comme la Juerie, à Grazay et des ruines appelées la Juifferie au Mesnil-Aubert[1].
Variantes autour des mots « juiverie » et « juifs »
Une rue Judaïque[41] existe à Bordeaux.
À Clermont-Ferrand existe une rue Fontgiève qui signifie la fontaine des Juifs[42].
À Toulouse, la rue Joutx-Aigues, dans le quartier de la Dalbade, dans le quartier juif du Moyen Âge, peut donner lieu à deux étymologies comme l'indiquent les plaques de cette rue[43]: joutx-aigues viendrait de josaica (ou encore judaïque) ou de judeis aquis ou encore les eaux juives donc le mikve (bain rituel juif). Pierre Salies[44] écarte l'hypothèse des eaux, la forme latine judeis aquis étant une manifestation précoce de la déformation de josaica. Il existait aussi une rue des Juifs, ou carreiròt (ruelle) qui débouchait sur la rue Jouxt-Aigues. Enfin, l'actuelle rue Bernard-Mulé, alors hors des murs, s'est appelée chemin des Juifs, puis rue des Juifs, suite à l'installation probable de Juifs, chassés de leur quartier par le grand incendie de 1463, avec synagogue et cimetière, au-delà de la porte Montolieu[45]. Il existe aussi une rue Jouxaigues à Lavaur (Tarn).
Dans le Vieux-Nice, la rue Benoît-Bunico est aussi identifiée par des plaques en niçard indiquant Carriera de la juderia (rue de la juiverie). Benoît Bunico est le député niçois au parlement de Turin (1848-1850) qui fit abolir en 1848 l’obligation (déjà non respectée depuis l'occupation de Nice par les Français sous la Révolution et l'Empire) de résidence pour les Juifs dans le ghetto[46].
À Metz, la rue de la Juiverie s'appelle En Jurue[47].
Rue des Juifs et rue juive
Selon Norman Golb, les rues des Juifs en ville rappellent les quartiers juifs alors que celles en pleine campagne rappelleraient l'existence de fermes cultivées par les Juifs.
On trouve des rues (ou ruelles ou voies ou lieux-dits) des Juifs à Agen[51], Aix-en-Provence (Rue du puits juif)[52], Argentan[53], Argoules, Arnaville, Arquèves, Augny[54], Aumale[55], Aups, Authumes, Autrécourt-sur-Aire, Bacqueville-en-Caux[1], Barembach, Baugé, Baume-les-Dames, Bavay, Bazoches-sur-Vesles, Beaufort-en-Vallée, Behonne, Bergheim[48], Berlaimont[56], Bermonville (lieu-dit Les Juifs[1]), Bernaville, Billy-sous-Mangiennes, Blevaincourt, Blois[57], Bogny-sur-Meuse, Boncourt-sur-Meuse, Boulay-Moselle, Bourges[58], Bouxwiller[49], Brezolles, Brie-Comte-Robert, Brognon (Ardennes), Brumath[59], Bruyères-le-Châtel, Buchy[1], Bugnicourt, Buis-les-Baronnies Buxy, Caen, Cambrai, Castilly (Hamel aux Juifs), Cerisy-la-Salle[1] (rue Juifs), Chablis[36], Chaillon, Châlons-en-Champagne[10], La Chapelle-Gaceline, Charny-sur-Meuse, Chartres[60], Chevillon, Chuisnes, Cires-lès-Mello, Clermont-Ferrand[42], Commercy, Corny-Machéroménil, Coullemont, Courtenay (Loiret), Cousolre, Crasville (Manche)[1], Darnétal, Daubeuf-la-Campagne[1], Dompierre-sur-Helpe, Douai, Drachenbronn-Birlenbach[61], Dury, Écardenville-la-Campagne, Échenoz-la-Méline, Épernon, Estrun, Étréaupont, Étrepy, Fénétrange[62], Ferreux-Quincey, Flavy-le-Martel, Florent-en-Argonne, La Folie (Calvados)[1], Fontaine-Guérin, Fraillicourt (cour Juifs), Francourville, Fresnois-la-Montagne, Frœningen[63], Gaillefontaine[1], Gauville (Somme), Gennes (Maine-et-Loire), Gerstheim[64], Gespunsart, Giverny, Gondrecourt-le-Château, Gonnelieu, Gorron, Gourdon (Lot), Granville[50], Gray (Haute-Saône) (chemin du cimetière des Juifs), Hagenbach[65], Hannogne-Saint-Rémy, Haute-Amance, Hautmont, Havrincourt, Honnecourt-sur-Escaut, Huppy, Ingersheim[66], Jeanménil, Joigny[36], Joigny-sur-Meuse, Kingersheim, Krautergersheim[67], Laferté-sur-Aube, Lafresguimont-Saint-Martin, Lagnieu[68], Lametz, Landifay-et-Bertaignemont, Landouzy-la-Ville, Lays-sur-le-Doubs, Ligny-le-Châtel, Lingolsheim[69], Livry-sur-Seine[70],Marigny-le-Châtel, Maroilles (Nord), Marolles-sous-Lignières, Marseille (traverse du cimetière des Juifs) Matougues, Maulévrier, Mécrin, Merlieux-et-Fouquerolles, Mervent, Mézangers, Mignières, Milly-la-Forêt[71], Mommenheim[72], Montcenis, Montebourg[1], Monthermé, Montmartin-sur-Mer[1], Moyen, Montmorency-Beaufort, Montreuil (Pas-de-Calais)[73], Montreuil-l'Argillé[1], Mulhouse[74], Mussy-sur-Seine[75], Mutzig[76], Nettancourt, Neuillé-Pont-Pierre, La Neuville-au-Pont, Niedermodern, Niedervisse[77], Nogent-le-Roi (rue du pont aux Juifs), Noyal-Muzillac, Nyoiseau, Obernai[78], Orléans[79], Pagny-la-Ville, Palinges, Péronne[73], Péroy-les-Gombries, Pertuis (Vaucluse) (voie communale du cimetière des Juifs)[3], Pierregot, Pissotte, Plainfaing, Plomion, Poix-du-Nord, Pompierre-sur-Doubs, Pont-Hébert[1], Préaux[1], Prisces, Provins[80], Quiévy, Quincampoix[1], Réguisheim[81], Remilly-sur-Lozon[1], Résigny, Ribeauvillé[48], Richwiller[82], Riquewihr[83], Rouen[1],[84], Rougemont (Côte-d'Or), Rougemont (Doubs), Rue (Somme), Ry (Seine-Maritime)[1], Sablé-sur-Sarthe, Sains-Richaumont, Saint-Blimont, Saint-Denis-d'Anjou, Saint-Denis-de-l'Hôtel (rue de faux Juif), Saint-Dié-des-Vosges[85], Saint-Florentin (Yonne)[36], Saint-Genix-sur-Guiers, Saint-Gondon[86], Saint-Lambert-des-Levées (rue juive), Saint-Laurent-Nouan, Saint-Martin-d'Ablois, Saint-Maurice-sur-Aveyron, Saint-Pierre-de-Bailleul, Saint-Rémy (Côte-d'Or)[87], Sainte-Marguerite-sur-Mer, Sancerre[88], Sarre-Union[89], Sarrey, Schalbach[62], Schirrhoffen[90], Schweighouse-sur-Moder[91], Schwenheim[91], Senaide, Senonches, Seppois-le-Bas[92], Sommevoire, Soppe-le-Bas[93], Soufflenheim, Souvigny, Strasbourg[94], Suèvres, Tarascon[95],[3], Théméricourt, Thenelles, Thièvres (Pas-de-Calais), Le Titre, Trannes, Valmy, Varennes-en-Argonne, Vaudrey, Vauvert[96], Vaux-lès-Rubigny, Vecqueville, Velet, Vertrieu, Vertus, Villebon (Eure-et-Loir), Le Vrétot[1], Volmunster[97], Walschbronn[97], Westhoffen[98] et Wissembourg[99].
Les impasses des Juifs existent à Bellegarde (Loiret), Bourges[58], Grussenheim[100], Ingwiller[101], Méré (Yonne), Pont-de-Veyle, La Réole, Rouffach[102] et Schwindratzheim[91].
On trouve un lieu-dit Val au Juif à Lignol-le-Château, un fossé à Juifs à Masny, un ruisseau des Juifs à Lézignan-Corbières et un chemin des Israélites (autre nom des Juifs) à Remiremont et une rue du cimetière israélite à Bar-le-Duc.
Il existe une rue juive dans les villes ou villages suivants : Bazouges-sur-le-Loir[103] , Bonnefontaine (Jura), Chaudenay (Saône-et-Loire), Faugères (Hérault) et Saumur[104]. Enfin, la rue où se situe la synagogue de Cavaillon[105] se nomme rue hébraïque.
Anciennes rues des Juifs
- Une ancienne rue des Juifs est attestée à Borey.
- La rue des Juifs de Montlhéry fut rebaptisée rue du Docteur-Ogé, du nom d'un ancien maire[106].
- En Normandie, plusieurs anciennes rues des Juifs ou lieux-dits les Juifs sont cités dans l'ouvrage du professeur Golb[1], notamment à Avranches, Beaumont-en-Auge, Beuzeville-la-Guérard, La Carneille, Caudebec-en-Caux, Falaise, Harfleur et Montivilliers.
- À Paris, la rue de la Harpe a été connue au Moyen Âge sous le nom de rue de la Juiverie. D'autres rues ont aussi porté ce nom (notamment la rue de la Cité). L'ancienne rue des Juifs s'appelle rue Ferdinand-Duval depuis 1900, à la suite d'une pétition adressée lors de l'affaire Dreyfus au conseil municipal en 1898 par des commerçants français installés dans cette rue[107],[108],[109]. Il faut aussi citer l'île aux Juifs, une des îles constitutives de l'actuelle île de la Cité.
- À Saint-Malo, la rue des Juifs a été rebaptisée rue Chateaubriand car la maison natale de cet écrivain y est située[110].
- A Pont-à-Mousson, la rue de la Poterne est l'ancienne rue à la Poterne des Juifs.
Fosses aux Juifs et autres noms germaniques
En Alsace, à Colmar, et en Lorraine, à Farschviller, existent une voie ou un lieu-dit appelés Judenloch (fosse aux Juifs). Celui de Colmar, Judenloch Weg, commémore le massacre des Juifs à Colmar en 1348[111].
On trouve un coteau appelé Beim Juden (chez le Juif)[97] à Nousseviller-lès-Bitche et un lieu-dit Im Juden (chez le Juif) à Reutenbourg, des lieux-dits Judenacker (champ des Juifs) à Eckwersheim et Weitbruch et Judenanwand (le mur des Juifs) à Eckwersheim, des lieux-dits le Judenberg (le mont des Juifs) à Gomelange, Reichshoffen, Rimsdorf et Saverne (site du cimetière juif de Saverne)[112], Judendrisch à Kerling-lès-Sierck, un rivière appelée Judengraben (tombes aux Juifs) à Buhl-Lorraine, un vallon appelé Judenhohl (cave aux Juifs) à Bitche, un hameau appelé Judenhof (la cour des Juifs) à Petit-Rederching[97], un mont Judenhuebel à Obersteinbach, et des lieux-dits Judenhut (le chapeau des Juifs[113], encore que certains contestent cette origine[114]) à Murbach et Ribeauvillé, un bois Judenlach (le rire des Juifs) à Saint-Avold, des lieux-dits Judenmatt à Obermodern-Zutzendorf, Rosenwiller (Bas-Rhin), et Rouffach et Judenmatten à Aspach-le-Bas, un lieu-dit Judenpfad (sentier des Juifs) à Furchhausen, une vallée à Judenthal à Mouterhouse, un lieu-dit Judentanne (sapin des Juifs) à Ottrott, et un lieu-dit Judenthor (porte des Juifs) à Romanswiller, un bois Judenwald (forêt des Juifs) à Siersthal et à Richwiller, un lieu-dit Judenweg (chemin des Juifs) à Haguenau, un lieu-dit Judenbrand (là où on brûle les juifs) à Herrlisheim-près-Colmar[115].
Lieux-dits la Juive
On trouve des lieux-dits appelés la Fontaine Juive à Bettelainville, le Champ de la Juive à Grandval (Puy-de-Dôme), la Juive à Roussillon (Vaucluse) et à Fontaine-de-Vaucluse et la Croix Juive à Saint-Saturnin-les-Apt.
À Besançon, une importante demeure est appelée Château de la Juive.
Lieux-dits les Hébreux
On trouve deux lieux-dits les Hébreux à Leuze (Aisne) et à Martigny (Aisne), un mont Hébreu à Stonne et une vallée des Hébreux à Saint-Christophe-sur-Avre.
Lieux-dits portant des noms de l'Ancien Testament
Certains personnages de la Bible sont identifiés au judaïsme, beaucoup plus qu'au christianisme. L'utilisation de leur nom peut donc souvent indiquer une ancienne présence juive. On citera ainsi Moïse qu'on retrouve dans de nombreux rues ou lieux-dits comme à Alixan, Auriébat, Château-Landon, Fargues-sur-Ourbise, L'Haÿ-les-Roses, Ivry-sur-Seine, Ordan-Larroque, Parthenay[30], Puch-d'Agenais, Riguepeu, Rouen, Saint-Jeures, Saint-Ouen-les-Vignes et Truinas. Il faut préciser qu'il est aussi fort possible que ce nom ait été porté par des non-juifs, notamment dans les régions à fortes communautés protestantes, ces dernières donnant fréquemment des prénoms tirés de l'Ancien Testament, comme à Alixan justement.
À Avignon, les rues Abraham[4] et Jacob rappellent aussi l'ancienne carrière.
Autres lieux-dits
- On trouve un pont d'Israël à Saint-Georges-d'Elle.
Rues de la synagogue ou rues honorant un rabbin
Les synagogues en France datent très rarement d'avant le XIXe siècle. Les rues de la synagogue reflètent donc, à quelques exceptions près, une présence juive généralement plus récente que les rues des Juifs ou les rues de la juiverie. On trouve des rues de la synagogue à Aouste-sur-Sye[116], Bollwiller[117], Cattenom[118], Dijon[119], Étain[120], Frœningen[121], Garancières, Hagenthal-le-Bas[122], Hirsingue[123], Horbourg-Wihr[83], Insming[124], Issenheim[125] , Lingolsheim[69], Marmoutier (Bas-Rhin) [126], Meudon, Mulhouse[127] où une autre rue le long de la synagogue s'appelle rue des Rabbins, Peyrehorade[128], Reichshoffen[129], et à Saverne[130], Troyes[131], des impasses de la synagogue à Schaffhouse-sur-Zorn[132] et à Habsheim[65] mais une place de la synagogue à Bischheim[133] et une avenue de la synagogue à Avignon[134].
Plusieurs rabbins sont honorés par des rues ou places. Le plus illustre rabbin français, Rachi, possède deux rues à son nom, à Troyes et à Ramerupt. Des rabbins modernes sont aussi honorés, tels le rabbin Joseph Bloch[135] à Haguenau, le grand-rabbin Joseph Cohen à Bordeaux et le grand rabbin de France Jacob Kaplan à Paris, le grand rabbin René Hirschler à Strasbourg. D'autres rabbins, morts en déportation, sont cités dans le paragraphe de cet article consacré à la Shoah. À Avignon, une rue porte le nom d'Abraham Farissol, un savant juif du XVe siècle né dans cette ville[136].
Rues de Jérusalem
Les rues ou places de Jérusalem peuvent aussi évoquer la communauté juive comme à Aix-en-Provence ou Avignon[134] où dans les deux cas se situe la synagogue.
Il existait autrefois une rue de Jérusalem à Paris, assez connue puisque s'y trouvait l'ancienne préfecture de police. Elle disparut lors de l'extension du palais de justice. Son nom serait cependant plutôt une allusion à une maison accueillant des pèlerins se rendant en Terre sainte, qu'à une communauté juive[137].
Rues portant le nom de villes jumelées israéliennes
Il arrive que des municipalités donnent à certaines rues le nom des villes avec lesquelles elles sont jumelées. Dans le cas de villes israéliennes, ces rues peuvent être proches des synagogues existantes.
- À Antony, la rue de Sdérot longeant la synagogue porte le nom de la ville israélienne jumelée.
- De même à Créteil, pour la "Rue de Kiryat-Yam", du nom de la ville israélienne jumelée, qui se trouve dans le quartier juif, à proximité de la synagogue.
Villes, villages
D'abord, il faut dire que la ville de Villejuif ne tire probablement pas son nom des Juifs comme il est expliqué dans l'article Villejuif. De même, Lévis-Saint-Nom connu jusqu'à la Seconde Guerre mondiale comme Lévy-Saint-Nom ne semble avoir aucune origine juive[138]. Le cap Lévi ou Lévy, dans le département de la Manche n'a aussi aucune étymologie juive.
Le mot Juif apparaît dans Baigneux-les-Juifs et rappelle la présence de Juifs au Moyen Âge dans ce village[139] où l'on trouve aussi une rue de la Porte aux Juifs.
En Saône-et-Loire existe un village de Juif, Villa Judaeis (969-970) viendrait d'un nom d'homme Juif. Il en va de même pour le village de Jœuf (Meurthe-et-Moselle)[140].
Pointe-à-Pitre doit son nom à un pêcheur juif hollandais établi à la Guadeloupe au XVIIe siècle.
La Shoah
Plusieurs municipalités ont tenu à commémorer la Shoah à travers des noms de rues. Il existe à Paris dans le XVe arrondissement la place des Martyrs-Juifs-du-Vélodrome-d’Hiver et à Royan le square des Juifs pourrait honorer les victimes royannaises juives du Nazisme[141].
La ville de Strasbourg a nommé la rue qui longe la synagogue de la Paix rue René Hirschler, en l'honneur du grand-rabbin de Strasbourg, mort en déportation. De même, la ville de Metz a nommé celle où se trouve la synagogue de la ville, rue du rabbin Élie Bloch[142], mort à Auschwitz. Et, de même, la rue où se trouve la synagogue de Nancy a été nommée en 1948[143] rue du grand rabbin Haguenauer, mort à Auschwitz[144]. La ville de Lyon a nommé une place en l'honneur du rabbin Bernard Schönberg, mort en déportation[145]. La ville de Thionville a nommé en 2009 une place en l'honneur du rabbin Henri Levy mort à Auschwitz[146].
Le 21 mars 1984, Angers a changé le nom de la rue de la Juiverie en rue Anne Frank[147], honorée dans plus de 75 communes par des rues (ou allées ou avenues ou impasses ou passages ou places ou squares) à Anould, L'Arbresle, Armbouts-Cappel, Artigues-près-Bordeaux, Besançon, Bettancourt-la-Ferrée, Béziers, Bobigny, Bordeaux, Bourgueil, Buxerolles (Vienne), Castanet-Tolosan, Castelsarrasin, Champagney (Haute-Saône), Champagnole, Châtellerault, Civray (Vienne), Colmar, Coulounieix-Chamiers, Désertines (Allier), Ecquevilly, Erquinghem-Lys, Franconville (Val d'Oise), Frévent, Frouard, Givors, Gradignan, Guesnain, Guyancourt, Haubourdin, Ingersheim, Lessay, Lignan-sur-Orb, Limoges, Lons-le-Saulnier, Lorette (Loire), Magny-les-Hameaux, Mions, Montigny-le-Bretonneux, Montlouis-sur-Loire, Montreuil (Seine-Saint-Denis), Nîmes, Ploufragan, Portes-lès-Valence, Riorges, Rivery, La Roche-sur-Yon, Saint-Brieuc, Saint-André-lez-Lille, Saint-Jean (Haute-Garonne), Saint-Just-Saint-Rambert, Saint-Lô, Saint-Martin-Boulogne, Saint-Martin-d'Hères, Saint-Maurice-l'Exil, Saint-Rémy (Saône-et-Loire), Saint-Vallier, Sainte-Geneviève-des-Bois (Essonne), Sannois, Saran, Sérignan, Somain, Tavaux, Thuré (Vienne), Torcy (Seine-et-Marne), Trégueux, Trélissac, Valdoie, Vendin-lès-Béthune, Vendin-le-Vieil, Vert-Saint-Denis, Vierzon, La Ville-aux-Dames, Villiers-sur-Orge et Vire.Un jardin Anne-Frank a été inauguré le 20 juin 2007 dans le 3e arrondissement de Paris, au 14 impasse Berthaud.
Plusieurs villes ont tenu à honorer les Justes parmi les Nations qui ont permis le sauvetage de Juifs en France. On peut citer Agde, Cherbourg-Octeville, Nancy[148], Paris (allée des Justes de France) et Surgères. À Paris, la place Moussa-et-Odette-Abadi perpétue depuis 2008 le souvenir d’un couple qui sauva des enfants juifs.
Autre forme d’antisémitisme
Par le jardin Ilan-Halimi, la ville de Paris honore la mémoire d’Ilan Halimi (1982-2006), la jeune victime du gang des barbares.
Voir aussi
Notes et références
- (en)Norman Golb, « The Jews in Medieval Normandy », Cambridge University Press, 1998. Consulté le 29 décembre 2008
- Pays de Couiza », 9 juin 2002. Consulté le 29 décembre 2008 Nicolas de Léon, «
- L'expulsion des Juifs de Provence et de l'Europe méditerranéenne (XVe ‑ XVIe siècles) : exils et conversions », Peeters Publishers, 2005. Consulté le 29 décembre 2008 sous la direction de Danièle Iancu-Agou, «
- Dictionnaire historique des rues et des places publiques de la Ville d'Avignon, Centre International de l'Écrit en Langue d'Oc, 1996. Consulté le 29 décembre 2005 Curieusement, la rue Abraham semble mieux rappelée la juiverie que la rue de la vieille juiverie. Voir le
- Gersonide. Voir Juifs en Languedoc Roussillon, CRIF Languedoc-Roussillon, Juin 2006. Consulté le 29 décembre 2008 Bagnols sur Cèze est la patrie de
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- Histoire des rues de Fréjus, Bureau du tourisme
- Une plaque, sous le nom de la rue, inaugurée le 18 juin 2009 rend hommage à une communauté « qui a contribué à l'essor et au rayonnement de Guérande ». Voir le petit guérandais du 26 juin 2009, page 40.
- Rue Juiverie, Les rues de Lyon. Consulté le 30 décembre 2008
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- Histoire du commerce entre le Levant et l'Europe depuis les croisades jusqu'à la fondation des colonies d'Amérique », 1830. Consulté le 30 décembre 2008 Georges-Bernard Depping, «
- Dictionnaire topographique, historique et statistique de la Sarthe, suivi d'une biographie et d'une bibliographie », 1834. Consulté le 30 décembre 2008 Les Juifs y ont créé une des plus anciennes écoles de la ville. Voir Julien Rémy Pesche, «
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Sources
- Cartes fournies par Google Maps
- Base de données du GPS de l'IGN
Pour approfondir
Bibliographie
- R. Villand, Toponymes juifs de la Manche, Archives Juives Paris, 1982, vol. 18, no4, pp. 55-59.
- Bernhard Blumenkranz (dir.), Histoire des Juifs en France, Privat, 1972
- Les rues aux Juifs en Normandie, Jewish Memories
Articles connexes
Liens externes
- Norman Golb, Professeur à l'Oriental Institute of the University of Chicago, Exposition permanente sur l'histoire et la culture des Juifs de Normandie au Moyen Âge
- (en)Norman Golb, « The Jews in Medieval Normandy », Cambridge University Press, 1998. Consulté le 29 décembre 2008. Ce livre fournit une très longue liste des rues des Juifs normandes présentes et passées.
- sous la direction de Danièle Iancu-Agou, « L'expulsion des Juifs de Provence et de l'Europe méditerranéenne (XVe ‑ XVIe siècles) : exils et conversions », Peeters Publishers, 2005. Consulté le 29 décembre 2008
- Frédéric Viey, « Les Juifs de Picardie », Juin 2008. Consulté le 24 décembre 2008
- Frédéric Viey, « Les Juifs dans l'Yonne ». Consulté le 2 janvier 2009
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