Affaire du gang des barbares

Affaire du gang des barbares

Laffaire du gang des barbares désigne les événements liés à la mort d'Ilan Halimi, enlevé dans la région parisienne puis séquestré et torturé en janvier 2006 par un groupe d'une vingtaine de personnes se faisant appeler le « gang des barbares », dirigé par Youssouf Fofana. Leur choix se porte sur Ilan Halimi, car, du fait de son appartenance à la communauté juive, il est censé être riche.

Laffaire a suscité une vive émotion en France, y compris au plus haut niveau de lÉtat, du fait de lantisémitisme des auteurs du crime et des conditions de séquestration et de mort du jeune homme. Le procès sest déroulé d'avril à juillet 2009, selon les règles de publicité restreinte puisque deux des membres du gang étaient mineurs au moment des faits. Plusieurs livres en relation avec cette affaire ont été publiés, notamment 24 jours : la vérité sur la mort dIlan Halimi dont les auteurs sont Ruth Halimi, la mère de la victime, et Émilie Frèche, une jeune écrivaine, ou encore "Tout, tout de suite" de Morgan Sportès.

Faits

Ilan Halimi, le 11 octobre 1982, est enlevé le 21 janvier 2006 en région parisienne et torturé pendant les trois semaines suivantes dans une cité HLM de Bagneux dans les Hauts-de-Seine.

Découvert agonisant le 13 février 2006 le long dune voie ferrée à Sainte-Geneviève-des-Bois dans le département de lEssonne, il est décédé peu après lors de son transfert à lhôpital.

Lautopsie réalisée le 14 février à lhôpital dÉvry (Essonne) a révélé des « brûlures » sur 80 % du corps, de multiples « hématomes et contusions », « une plaie à la joue » faite au cutter et « deux plaies à larme blanche sous la gorge ». Mais le médecin légiste conclut : « Aucun des coups nest mortel. » Cest lensemble des violences et tortures subies pendant trois semaines qui ont causé la mort. Contrairement à des rumeurs ayant couru au moment des faits, aucune trace de violence sexuelle ni de mutilation n'a été décelée à l'autopsie[1].

Il apparaît aussi que le froid (lenlèvement sest passé fin janvier) et la faim ont contribué à laffaiblissement de la victime.

Ses ravisseurs se faisaient appeler le « gang des barbares » et voulaient obtenir une rançon pour sa libération.

Le « gang des barbares » était composé dune vingtaine de personnes qui gravitaient autour dun chef, Youssouf Fofana. Toutefois, les enquêteurs, évoquant plusieurs déplacements en Côte d'Ivoire de Youssouf Fofana durant le rapt, ont avancé lhypothèse dun autre chef. Son avocat a déclaré, sans autres précisions : « Il [est] parti deux fois en Côte dIvoire sur vingt et un jours [durant le rapt] […] il nétait peut-être pas le seul à diriger les choses » et « Je ne suis pas convaincu quil puisse parler librement tant que dautres personnes sont dehors »[2].

Des jeunes filles étaient utilisées pour attirer les victimes dans un guet-apens. Ilan Halimi ne serait pas la première victime du gang : il y aurait eu cinq tentatives dapproche avant lui, mais toutes auraient échoué.

Halimi fut torturé durant plusieurs semaines dans une cave dune cité de Bagneux.

Le motif de ce crime est crapuleux : il sagissait dextorquer de largent à la famille de la victime, « supposée riche car juive ». Lorsque les ravisseurs se sont rendu compte que la famille ne disposait pas de la somme exigéeune somme dont le montant a varié de 450 000 euros à 500 000 euros —, ils ont chargé un rabbin choisi au hasard de l'annuaire téléphonique de récolter largent dans « sa communauté » pour payer la rançon. La motivation antisémite est rejetée comme motif, et niée avec énergie par Youssouf Fofana. Plusieurs membres du gang ont déclaré lors des interrogatoires qu’« un Juif, cest riche »[3], ce qui nétait pas le cas dHalimi, issu dune modeste famille, habitant dans la même banlieue que ses tortionnaires.

Un officier de police a signalé que les membres du groupe ne sont pas connus comme extrémistes. Plusieurs se sont défendus dêtre antisémites[4]. Les juges chargés du dossier ont retenu lantisémitisme comme circonstance aggravante du crime.

Ilan Halimi est enterré au cimetière de Guivat Shaoul à Jérusalem Ouest en Israël après le transfert de son corps depuis sa tombe en France[5].

L'antisémitisme dans le crime

À la date du 5 mars 2006, la circonstance aggravante dantisémitisme a été retenue par les juges dinstruction. Le quotidien Le Monde du 21 mars 2006 publie des informations en faveur dune interprétation antisémite de laffaire, après des interrogatoires de certains prévenus.

Les préjugés antisémites de la bande de Bagneux apparaissent dans les auditions de ses membres. Daprès Youssouf Fofana, ils ont visé la communauté juive à cause de la richesse présumée de ses membres. Néanmoins la bande avait d'abord visé des personnes non juives et c'était au terme de deux échecs qu'elle avait l'idée de cibler un Juif en pensant que celui-ci aurait de l'argent ou du moins une communauté prête à en réunir[6].

Entretien de Youssouf Fofana sur I-télé lors de sa garde à vue en Côte d'Ivoire

Fin février 2006, I>Télé annonce sur son antenne un « scoop ». Frank-Olivier Boli, correspondant en Côte dIvoire de lémission I>Afrique, parvient, dans des circonstances jamais rendues publiques, à obtenir un entretien avec Youssouf Fofana.

Cette diffusion fera lobjet de violentes polémiques en raison des questions journalistiques, morales et déontologiques quelle soulève : au lieu dinterroger ses avocats, doit-on exploiter linterview dun prisonnier durant une garde à vue, du simple fait que cela se déroule à létranger ? De plus, la direction de la chaîne a remis une copie de lenregistrement complet de linterview aux forces de police françaises. Au-delà de la question journalistique et déontologique, cette diffusion a eu de considérables répercussions, notamment dans la communauté juive et la famille de la victime.

En mars 2006, une plainte est déposée du fait dun lourd soupçon de corruption (un commissaire de police aurait été rétribué) pour avoir négocié et payé laccès à Fofana lors de sa garde à vue en Côte dIvoire. Le 30 octobre 2006, à lantenne de la station Europe 1, le ministre de lIntérieur Nicolas Sarkozy déclare, concernant la décision de I-Télé de diffuser la vidéo de Youssouf Fofana : « Quand je vois une chaîne qui a assez peu de morale pour diffuser, dans laffaire Ilan Halimi, une interview du chef du gang, Youssef Fofana, Je minterroge sur le rôle des médias. Donner la parole aux criminels plutôt quaux victimes, cela veut dire que nous navons pas les mêmes valeurs… »

Dans cette interview réalisée le 24 février 2006 et diffusée sur I>Télé le lendemain, Youssouf Fofana tient des propos peu intelligibles. Il déclare quIlan Halimi a été enlevé « à des fins financières » et quil ne la pas tué, mais dit à un autre moment : « Si la guillotine était , on aurait pu la suggérer pour moi. » I-Télé, avant de diffuser linterview, aurait demandé lavis de la famille Halimi qui aurait donné son accord en déclarant quI-Télé faisait son travail de journaliste dinformation[7]. Cependant, après avoir visionné cette interview, lavocat de la famille Halimi déclare : « La famille dIlan est indignée du cynisme et de la désinvolture de cet homme, de son indécence et de son obscénité quand il sindigne de sa victimisation ».

Personnes impliquées

Il y a 27 personnes[8] mises en examen (18 hommes et 9 femmes) dans ce dossier, dont 19 ont été emprisonnées.

Parmi ces personnes :

Youssouf Fofana

« Cerveau des barbares » autoproclamé. le 2 août 1980 à Paris (dans le XIIe arrondissement), il est le cinquième enfant dune fratrie de sept. Son père, Bakary, est arrivé de Côte d'Ivoire dans la capitale en 1964 ; il a été embauché comme manœuvre, puis comme ouvrier vitrier. Sa mère, Fatouma, était femme au foyer. En 1989, les Fofana ont emménagé dans un grand appartement à Bagneux, cité du Prunier-Hardy. La scolarité de Youssouf, au collège Joliot-Curie de Bagneux, a été catastrophique. Il na pas réussi à obtenir son BEP de comptabilité au lycée professionnel de Montrouge[9].

Dès lâge de seize ans, il accumule les petits délits (13 sur sa fiche de police) et a été condamné cinq fois entre 2000 et 2003 pour vols, violences volontaires, deux braquages et agression dun policier. Il aurait déjà passé quatre années en prison pour faits divers dont vol et résistance aux forces de lordre[10]. Il est donc bien connu des services de la Police nationale (outrages et rébellions) et dInterpol. Son père sait que Youssouf a fait trois ans de prison après sa majorité mais il en a oublié la raison, et déplore quil nait « pas compris quil fallait changer et travailler honnêtement après ». Youssouf habitait à la maison, comme les autres enfants, mais ne rangeait jamais rien et naidait pas financièrement ses parents, contrairement à son cadet Mamadou. Aux yeux du père, Youssouf est « très croyant » : « Il fait la prière cinq fois par jour et va à la mosquée de Bagneux, mais par contre il ne travaille pas, et moi, ça ménerve. Ça me fait mal. Moi, je suis vieux, je me lève tous les jours à six heures et Youssouf, lui, ne fait pas defforts »[9].

De ses six frères et sœurs, un a déjà été condamné à de la prison ferme.

Il a été arrêté dans la nuit du 22 au 23 février 2006 à Abidjan par les gendarmes ivoiriens. Ses avocats ont essayé, sans succès, de sopposer à son extradition en arguant de sa nationalité ivoirienne. Il a finalement été extradé le 4 mars[11]. Fofana a reconnu avoir prémédité lenlèvement dHalimi depuis décembre 2005, lors dun séjour en prison, lavoir séquestré, lui avoir porté plusieurs coups de poignard, et avoir donné lordre de le « saigner » car ne pouvant plus le garder. Il se serait ravisé et aurait ordonné quon le « lave » (à lacide, afin deffacer toute trace dADN), cependant il nie lavoir tué et charge ses complices sur ce point[12].

Trois jours après la mort dIlan Halimi, alors quil se trouvait encore à Abidjan, il a appelé le père de la victime pour lui demander sil était content. Il appellera également la petite amie dIlan Halimi, pour la menacer.[réfnécessaire]

En mai 2006, Youssouf Fofana contacte son avocat Me Philippe Missamou et lui demande de lui servir dintermédiaire auprès des maisons dédition pour publier un livre relatant ses mémoires sur laffaire[13].

Le 30 novembre 2006, une enquête pour « outrage à magistrat » est ordonnée à son encontre, suite à un courrier menaçant et insultant quil avait envoyé à la juge dinstruction Corinne Goetzmann. Il sera condamné pour ces faits à une année de prison. Fofana a été incarcéré dans plusieurs établissements de la Direction interrégionale des services pénitentiaires de Paris et de Lille. Il a notamment fréquenté les établissements pénitentiaires de Villepinte, Amiens, Compiègne, Lille-Sequedin. Il est considéré comme un détenu ingérable du fait des nombreuses pathologies mentales dont il souffre. Il est peu respecté et mal considéré par ses codétenus, qui le méprisent. Fofana est connu pour faire du prosélytisme islamique en détention.

Autres membres du gang

Christophe Martin-Vallet

Christophe Martin-Vallet, dit « Moko », féru dinformatique, aurait suggéré lidée des rapts et aurait organisé les opérations de séduction des rabatteuses. Il aurait également amené Emma à son rendez-vous avec la victime et laurait reconduite une fois la victime capturée[14],[15]. Il est également accusé de viol avec Fofana, par un des « appâts ». Il aurait participé à six tentatives denlèvement.

Jean-Christophe G.

Jean-Christophe G., « JC », « Zigo », mineur au moment des faits, violent, ce serait lui qui aurait torturé Ilan Halimi, lui aurait écrasé un joint sur le front et lui aurait donné des gifles et des coups de manche à balai. Il fut exclu en classe de quatrième du collège Béranger à Paris, et avait déjà été interpellé pour vol de lecteur MP3 et possession de cannabis. Il aurait acheté quelques provisions (protéines liquides, pailles et ciseaux). Il témoigne :

« La victime a sans doute fait du bruit ou gémi, et comme je fumais un joint, jai appuyé un court instant ma cigarette au milieu de son front. Jai ensuite écrasé mon mégot au sol. »[réfnécessaire]

Samir Aït Abdelmalek

Samir Aït Abdelmalek, dit « Smiler », père de trois enfants, déjà condamné pour des affaires de drogue et de vol de voiture, aurait fourni lappartement de la séquestration à Bagneux, avant quIlan Halimi ne soit séquestré dans la chaufferie de limmeuble[réfnécessaire]. Samir est aussi considéré comme le bras droit de Youssouf Fofana quil connaissait depuis dix ans. Il aurait fourni lacide et donné un coup de cutter à la victime. Il était prévu qu'il touche 1 500 euros pour ses prestations.

Dans le procès-verbal du 18 février 2006 de son interrogatoire par la brigade criminelle de Paris, Samir Aït Abdelmalek, déclare à propos d'un des actes de torture (destiné à produire une image: « Jai sorti la lame de cutter et après quil a mangé et bu, jai cherché un endroit lui mettre un coup de cutter pour que ça saigne sans lui faire trop mal. Je ne voulais pas toucher à ladhésif qui lempêchait de hurler. Sans prévenir Ilan pour quil ne stresse pas, je lui ai mis un coup de cutter sur cinq ou six centimètres sur la joue gauche. Malgré le sparadrap, cela a saigné vite dans sa barbe qui navait pas été rasée. »

À propos de la mort d'Ilan Halimi sur le bord d'une ligne de chemin de fer, le policier qui interroge le jeune homme poursuit : « “À ce moment, ma-t-il expliqué, Ilan avait réussi à relever son bandage sur les yeux. Du coup, Youssouf avec un couteau lui a mis un coup dans la gorge vers la carotide puis un coup de lautre côté de la gorge. Ensuite il a essayé de lui couper le bas de la nuque. Puis il lui a mis un coup de couteau dans le flanc. Il avait sûrement revenir avec un bidon dessence car il ma dit quil avait utilisé un bidon pour asperger Ilan avec ce combustible et la incendié sur place. À ce moment il ma dit :Cela a fait une grande flamme et je suis parti.’” »

Yahia Touré Kaba

Yahia Touré Kaba, alias « Yaks », analphabète, aurait été geôlier deux semaines et demie. Il aurait coupé les cheveux de la victime et fourni deux autres amis pour sa relève, « Fabrice » et « Baba ».

Il a témoigné en expliquant à propos de lotage : « Il pissait dans une bouteille et faisait caca dans un sac en plastique. »[réfnécessaire] Il serait impliqué dans une précédente tentative denlèvement.

Fabrice Polygone

Étudiant en BTS, il aurait été geôlier pendant toute la séquestration, et aurait aussi aidé à couper les cheveux de la victime. Il explique ce qui sest passé la veille de la mort dIlan Halimi :

« Dos contre le mur, jambes un peu repliées vers le torse, il était en peignoir. Jai vu nettement des traces déraflure ou de frottement sur le côté gauche de son torse, un peu partout, vers les côtes, le cou, la poitrine. Ça ne saignait pas. »

« Nabil, Zigo et moi, on devait le laver avec de leau, du gel douche qui se trouvait sur place et des gants de toilette. Je lui ai coupé les cheveux. Zigo et Nabil ont trouvé que ce nétait pas assez court et ils ont essayé de lui raser les cheveux avec un rasoir mécanique à deux lames, noir ou bleu. »

Jérôme Ribeiro

Jérôme Ribeiro, alias « Coup de Tête », issu dune famille de six frères et sœurs, navait plus de travail depuis la mi-décembre 2005. Il était manutentionnaire intérimaire. Soupçonné davoir participé à lélaboration du projet denlèvement et « Il était plus quun geôlier », selon une source judiciaire. Son témoignage aurait permis aux enquêteurs de remonter à dautres membres du gang. Il a quitté le groupe à la fin du mois de janvier 2006. Des autocollants antisémites et des documents à la gloire des nazis ont été découverts dans lappartement il avait vécu. Il déclare :

« Il [Fofana] ma demandé si je voulais me faire beaucoup dargent, jai répondu oui. Il ma indiqué quil suffirait de garder trois jours un homme. »[réfnécessaire]

Il a été impliqué dans une autre tentative denlèvement : chargé de brûler un véhicule pour faire diversion, il se brûlera au cou et au visage.

Giri Oussivo N'Gazi

Ami de Jérôme, il aurait été geôlier.

Francis N'Gazi

Francis NGazi aurait lui aussi été geôlier, et aurait fourni son appartement pour les réunions de groupe. Il est voisin de lappartement des Fofana. Il aurait également fourni dautres « filles-appâts » à Youssouf Fofana dans une autre affaire.

Nabil Moustafa

Nabil Moustafa, alias « Bilna », livreur de pizzas et footballeur, aurait été geôlier et aurait amené Cédric dans le groupe.

Il témoigne : « Lorsque jai soulevé sa couverture, jai vu des taches de sang sur son pyjama avec des trous, au niveau des jambes et du ventre. Quand on la déshabillé, jai vu des plaques rouges sur son ventre (…), ça ressemblait un peu à des brûlures. »[réfnécessaire]

« On a dit quon en avait assez. Le boss a réfléchi et il a décidé quil ny avait plus que ce soir-, que lautre devait dégager. »[réfnécessaire] Il serait également impliqué dans une autre tentative denlèvement.

Cédric Birot Saint-Yves

Cédric Birot Saint-Yves, alias « Babas », ami de Nabil, aurait été geôlier. Il déclare :

« Dès le premier jour, jai pu constater que lotage présentait des traces de brûlure par mégots au niveau des côtes et du dos. »

Les coups auraient débuté après un premier échec de remise de rançon.

« Tous les quatre, Nabil, Yahia, Jérôme et moi, nous lui avons mis des tartes quand il gémissait pour avoir des cigarettes (…) Il mest arrivé aussi de lui mettre de petits coups de balai sur les jambes, cuisses ou mollets. »

Il est mis en examen pour séquestration, actes de torture et de barbarie.

Le 5 janvier 2009, il est condamné par le tribunal de Créteil à cinq mois de détention ferme pour avoir utilisé un téléphone portable dans lenceinte de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) il était incarcéré. Sa sœur cadette s'est vu infliger une peine de deux mois avec sursis pour lui avoir fait passer la puce électronique.

Gilles Serrurier

Âgé de 39 ans au moment des faits, il était le gardien de limmeuble fut séquestré Ilan Halimi. Il aurait prêté à ses bourreaux lappartement, ou du moins la chaufferie ils lont torturé et tué. Ancien enfant de la DDASS, endetté par un divorce selon un locataire[16], père de deux enfants, il aurait notamment remis les clefs de la chaufferie à Samir.

Il est incarcéré pour « complicité de séquestration en bande organisée ».

Jean-Christophe Soumbou

Jean-Christophe Soumbou, alias « Marc », alias « Crim », alias « Craps » : ancien codétenu de Youssouf Fofana, il fait un séjour à la prison de Nanterre, il était incarcéré pour vol avec violence. De corpulence musclée, il se rendra le 10 avril 2006 sous la pression exercée par la police sur son entourage. Il reconnaît avoir recruté deux hommes de main et fourni la voiture utilisée pour enlever la victime. Refusant de dévoiler le nom de ses deux complices, au motif que cela le mettrait en danger lui et sa famille, ceux-ci ne seront pas arrêtés.

Il a été placé en garde à vue après sa déposition. Il est également impliqué dans dautres tentatives denlèvement.

Franco Louise

Franco Louise, alias « Pak-Pak », originaire de lîle Maurice[17], ancien champion de France de boxe thaïlandaise à 23 ans, serait impliqué dans trois tentatives denlèvement. Il aurait rendu service à Fofana après que ce dernier leut aidé à mener une expédition punitive suite à une agression dont il aurait été victime. Il sera interpellé en octobre 2005 lors dune tentative denlèvement qui échoue, alors que Fofana parvient à senfuir.

Il nest pas poursuivi dans laffaire Halimi à proprement parler mais dans dautres tentatives denlèvement, sous les ordres de Youssouf Fofana, jugées en même temps. Il a plaidé coupable pour avoir fourni des voitures à Youssouf Fofana.

Almane Diallo

Almane Diallo ou Alhassane, prêteur sur gages, soupçonné davoir pu servir dintermédiaire dans le cas une remise dargent aurait été organisée. Il a été une des premières personnes arrêtées et mises en détention provisoire dans laffaire.

Jérémy Pastisson

Il aurait participé à plusieurs tentatives denlèvementdont une échouera grâce à lintervention des voisins : le 5 janvier 2006, Mickael Douïeb est menotté et attaqué à coups de barre de fer, et insulté parce que juif.

Son véhicule aurait servi à transporter Ilan Halimi.

Yassin N.

Il serait un homme de main recruté par Jean-Christophe Soumbou. Il sest rendu à la police le 11 avril 2006 mais a été remis en liberté : il naurait pas participé au meurtre, ni au rapt dIlan Halimi.

Tiffenn Gouret

Elle aurait fourni des appâts à Fofana, quelle admire. Cest aussi lex-petite amie de Jean-Christophe G., et une amie d'Emma, quelle mettra en contact avec Fofana et quelle coachera pour son rôle dappât. Elle recueille les confessions dEmma (Yalda) après que cette dernière a attiré Ilan Halimi dans le guet-apens. Elle déclare :

« Jai fait ça pour rendre service » [à Youssouf Fofana]. Lors dune autre tentative denlèvement, elle fournira directement les coordonnées et les habitudes dun de ses camarades. Après lenlèvement, elle conseillera à Emma de se teindre les cheveux. Elle lui répète que « ce nest pas grave ».

Emma (Yalda)

Elle a servi dappât pour piéger Ilan Halimi le 20 janvier.

D'origine iranienne et mineure au moment des faits, « Yalda se disant Emma » est arrivée en France à l'âge de 11 ans en 1998. Sa mère (infirmière) est réfugiée politique et son père est décédé dans un accident de voiture en Iran. Emma, dont la sœur est handicapée mentale (handicap qui aurait été causé par la maltraitance du père violent), est instable et immature. En 2001, à l'âge de 14 ans, elle a été violée par trois garçons, mais sa mère a retiré sa plainte après avoir appris que sa fille aurait été consentante selon les déclarations des trois auteurs. Suivie par un juge pour enfants de Bobigny et des éducateurs spécialisés, elle a tenté de se suicider à plusieurs reprises. Élève de seconde à linternat de Thiais, dans le Val-de Marne, multiredoublante, elle est considérée comme une élève médiocre. Après avoir rencontré Fofana et être devenue la maîtresse de plusieurs voyous du gang des barbares (ce qu'elle a toujours nié), il lui aurait déclaré : « Avec toi, je peux faire des merveilles », avant de lui montrer les boutiques « juives » du boulevard Voltaire, à Paris. Séductrice et influençable, Emma « aime plaire », ont affirmé les experts psychiatres. Avec le chef de clan dominateur, elle s'est sentie « valorisée ».

Elle a reconnu avoir servi d’« appât » pour amener Halimi dans leur repaire. Elle a également reconnu sêtre rendue dans la boutique de téléphonie travaillait Ilan Halimi, et lui avoir laissé son numéro de téléphone, avant de lui fixer un rendez-vous à Sceaux dans le sud de Paris avant de l'entraîner à Bagneux « deux ou trois gros bras », dont Fofana, ont maîtrisé Ilan Halimi avant de le séquestrer.

Elle rapporte aux enquêteurs ce témoignage à propos de Youssouf Fofana : « Daprès lui, les Juifs étaient les rois, car ils bouffaient largent de lÉtat et lui, comme il était noir, était considéré comme un esclave par lÉtat. »

Elle déclare aussi : « Youssouf, il explique tellement bien les choses quon dirait quil ny a rien de grave. »

Lorsque la juge dinstruction lui demande : « Avez-vous conscience que cest vous et bien vous seule qui avez choisi la victime ? » Elle répond : « Oui. » La jeune fille, qui dément avoir été lex-petite amie de Fofana (comme il laffirme), nie avoir touché de largent (malgré la promesse de 3 000 à 5 000 euros) pour avoir participé à la séquestration dIlan Halimi. En revanche, elle a bénéficié dune nuit dhôtel 3 étoiles (108 euros), payée par Fofana en remerciement, pour elle et son ami Samir, le soir de lenlèvement. En prison, elle aurait effectué trois tentatives de suicide. En octobre 2007, elle a été hospitalisée pour une tentative de suicide dans sa cellule de la maison darrêt de Fleury-Mérogis (Essonne)[18].

Elle avait été mise en examen pour « complicité[pas clair][réfnécessaire] » et « association de malfaiteurs ».

En février 2008, Emma a écrit aux parents de la victime pour leur confier son sentiment de culpabilité, assurant : « Je souffre tellement de vous avoir fait autant de mal. » Pendant son procès, les proches du jeune supplicié espéraient qu'elle autoriserait la levée des mesures de publicité restreinte auxquelles était soumise l'audience parce qu'elle était mineure à l'époque des faits. Mais son avocate, Me Dominique Attias, a signifié un refus : « Les débats, qui seront sûrement extrêmement douloureux, doivent se dérouler dans la sérénité[19]. » Aux enquêteurs, puis aux psychiatres, l'adolescente a tenté d'expliquer, sans émotion particulière, pourquoi elle s'est retrouvée à jouer un rôle de premier plan dans le rapt d'Ilan pour « rendre service » — et contre la promesse de 5 000 euros.

Audrey Lorleach

Audrey Lorleach, dite « Léa » ou « Natacha », aurait servi auparavant d’« appât ». Jeune étudiante en assistance médicale, elle est la petite amie clandestine de Jérôme Ribeiro. À la recherche dun plan pour gagner de largent, ce dernier la présente à Fofana, qui la recrute pour servir dappât. Ses deux tentatives pour aguicher des jeunes hommes naboutissent pas, et Fofana, non sans avoir insisté, abandonnera lidée de recourir à ses services. Mise au courant de lenlèvement dIlan Halimi par son ami Jérôme, elle ne se signale à la police que deux jours après lannonce de la mort du jeune homme. Elle est très amie avec Murielle, qui la poussée à se dénoncer. Elle a retrouvé la liberté après neuf mois de détention provisoire.

Sabrina Fontaine

Amie de Franco Louise, elle serait impliquée dans une tentative denlèvement ayant eu lieu en octobre 2005. Elle est interpellée peu après le passage dun véhicule de police qui met la tentative denlèvement en échec.

Ruth

Présentée par Tiffen à Fofana, et âgée de 15 ans au moment des faits supposés, elle aurait aussi servi dappât ; avec largent versé par Fofana (80 euros) pour avoir obtenu un numéro de téléphone, elle se serait acheté des bottes.

Sarah

Elle aussi aurait servi dappât et aurait tenté (en vain) de séduire une proie rencontrée par Alexandra au Queen.

Autres personnes impliquées

Alcino Ribeiro

Père de Jérome Ribeiro, ce maçon de 52 ans, et sa belle-mère, sont accusés par sa copine Leila, de les avoir dissuadés de parler, en leur conseillant de faire profil bas. Alcino Ribeiro a comparu libre au procès.

Le procureur a requis une peine ferme symbolique à son encontre, « parce que cest le seul adulte qui avait une autorité, qui savait, mais qui na rien dit ».[réfnécessaire]

Christine G.

Gardienne dimmeuble, cest lépouse dAlcino Ribeiro. Elle est aussi accusée de navoir pas dénoncé les faits.

Murielle Izouard

Amie dAudrey, elle ne semble pas faire partie des opérations mais a été inculpée de « non-dénonciation de crime ».

Elle sest indignée des aveux de son amie et lorsquelle a reconnu le portrait-robot dAudrey dans les journaux, elle l'a immédiatement alertée.

« Je nai rien dit, car je n'y croyais pas. »

En revanche, elle a poussé Audrey à se dénoncer.

Admissible à lécrit au concours de gardien de la paix, elle na pas pu passer loral, ayant été mise en examen pendant cette période.

Incarcérée provisoirement, le juge des libertés a ordonné sa libération.

Leila Appolinaire

Petite amie régulière de Jérôme Ribeiro, elle fut mise au courant des faits, mais les parents de Jérôme lauraient dissuadée de les dénoncer pour que Jérôme ne soit pas le seul à porter le chapeau.

Alexandra Sisilia

Elle aurait servi dappât précédemment et a déclaré avoir été violée par Youssouf Fofana, Christophe Martin et Jérôme Ribeiroune instruction sur cette agression a été ouverte par le parquet de Paris en mai 2006 et sera conclue par un non-lieu.

Elle aurait été impliquée dans une autre tentative denlèvement, sur Michael D., le 6 janvier 2006, qui aurait échoué grâce à des passants. Elle naurait plus agi pour le groupe à partir de cette date. Elle a également été mise en détention provisoire.

Isabelle Mensah

Isabelle Mensah, confidente de Yalda, âgée de 18 ans au moment des faits, et dans le même lycée que Tiffen, était au courant des faits mais ne les a pas dénoncés. Elle témoigne : « Pour moi, cest un truc de malade. Jy ai cru, mais je ne réalisais pas[20]. »

Arrestation de Youssouf Fofana

Youssouf Fofana, qui sest réfugié en Côte dIvoire le 15 février, revendique une prétendue nationalité ivoirienne pour sopposer à son extradition vers la France. Visé par un mandat darrêt international, il est arrêté à Abidjan le 22 février et incarcéré à la Maison darrêt et de correction dAbidjan (MACA). Youssouf Fofana sétait attaché les services de cinq avocats ivoiriens, qui avançaient que ce jeune Français de 26 ans, en France, avait la double nationalité, son père étant ivoirien.

Si ce fait avait été avéré, cela aurait effectivement bloqué lextradition, la Côte dIvoire nextradant pas ses ressortissants. Selon Francis Szpiner, lavocat de la famille de la victime, il sagit d« une affaire très simple » : Youssouf Fofana, dans lHexagone, ne sest jamais « prévalu » de la nationalité ivoirienne, cest « un citoyen français. Il est entré en Côte dIvoire avec un passeport français. Il était muni dun visa, ce que tout étranger fait lorsquil veut rentrer dans un pays, et cest donc un Français qui est en fuite ».

Le 2 mars 2006, la justice ivoirienne autorise lextradition vers la France du principal suspect dans laffaire du « gang de Bagneux ». Aucun recours nest possible sur la décision judiciaire rendue par la chambre daccusation dAbidjan, réunie à huis clos. Lextradition devient exécutoire lorsque le président ivoirien Laurent Gbagbo signe le décret après quelques interventions politiques très insistantes[réfnécessaire]. La France affrète alors un Airbus A310[21] avec une dizaine de gendarmes en tenue de combat pour rapatrier Youssouf Fofana sous très haute sécurité. Le 5 mars 2006, Fofana voyage six heures allongé, face contre le plancher de l'avion, menotté et entravé au sol, les chaussures des gendarmes en pression sur le visage, sur les chevilles, afin d'empêcher tout mouvement, toute parole, tant son attitude a été négative.[réfnécessaire] « Cette solution extrême n'était pas envisageable dans un avion de transport commercial, même vide. Mais nous n'avons pas eu le choix. Seul un avion militaire, non soumis aux même règles et conditions de sécurité, nous permettait de rapatrier un mis en cause aussi incontrôlable », selon le témoignage anonyme d'un gendarme au cours du procès en appel de décembre 2010. À l'avocat de Fofana qui se plaignait du traitement inhumain infligé à son client, le responsable du dispositif policier a déclaré au tribunal : « Fofana n'a pas reçu de coups car nous avons agi en professionnels, mais son attitude (outrages permanents contre nous, contre la France, contre Israël, les Juifs, ainsi que des violences qu'il a tenté de nous infliger sans succès au cours du transfèrement et de l'embarquement) ne méritait pas autant d'égards. Cependant nous avions des instructions et nous savions que nous étions attendus à l'arrivée. »

Youssouf Fofana est aussitôt mis en examen pour « association de malfaiteurs, enlèvement, séquestration en bande organisée avec actes de tortures et de barbarie, assassinat » avec circonstance aggravante de faits commis « en raison de lappartenance de la victime à une ethnie, une nation, une race ou une religion déterminée » par les juges Corinne Goetzmann et Baudoin Thouvenot.

Procès en première instance

Le procès souvre le 29 avril 2009 et dès la première audience, Youssouf Fofana se livre à des provocations. Il arrive tout sourire et lance, le doigt en lair, un « Allah vaincra ». Lorsquon lui demande son identité et sa date de naissance, il répond « arabe africain islamiste salafiste » et donne le 13 février 2006 à Sainte-Geneviève-des-Bois, date et lieu de la mort de sa victime Ilan Halimi. Le procès est tenu selon les règles de publicité restreinte[22], car certains des accusés étaient mineurs au moment des faits[23].

Youssouf Fofana est condamné le 11 juillet 2009 à la peine maximale en droit français pour ce crime, soit la réclusion criminelle à perpétuité assortie dune peine de sûreté de vingt-deux ans. Il décide de faire appel de cette condamnation mais se rétracte finalement peu après, cette condamnation a perpétuité devenant définitive[24]. Les autres verdicts vont de 18 ans de prison ferme à lacquittement.

À la demande de Michèle Alliot-Marie, garde des Sceaux, le parquet a fait appel pour les condamnations inférieures aux réquisitions de lavocat général[25] soit 14 sur 27.

Verdict par accusé en première instance

Nom Réquisitoire (1er juillet 2009) Verdict[26] (11 juillet 2009) Après le premier procès
Youssouf Fofana Perpétuité + 22 ans sûreté Perpétuité + 22 ans sûreté Décision définitive
Samir Aït Abdelmalek 20 ans ferme 15 ans de prison Appel du parquet
Jean Christophe Soumbou 20 ans ferme 18 ans de prison Appel du parquet
Jean Christophe X[27]. 15 ans ferme[28] 15 ans de prison Décision définitive
Emma (Yalda)[29] 10 - 12 ans ferme[30] 9 ans de prison Appel du parquet
Cédric Birot Saint-Yves 12 ans ferme 11 ans de prison Appel du parquet
Fabrice Polygone 12 ans ferme 11 ans de prison Appel du parquet
Yayia Touré Kaba 12 ans ferme 11 ans de prison Appel du parquet
Nabil Moustafa 13 ans ferme 13 ans de prison Décision définitive
Tifenn Gourret 10 ans ferme 9 ans de prison Appel du parquet
Franco Louise 8-10 ans ferme 5 ans de prison Appel du parquet
Christophe Martin-Vallet 8-10 ans ferme 10 ans de prison Décision définitive
Francis Oussivo NGazi 6-8 ans ferme 7 ans de prison Décision définitive
Guiri Oussivo NGazi 5-7 ans ferme 6 ans de prison Décision définitive
Jérémy Pastisson 5-7 ans ferme 3 ans de prison Appel du parquet
Jérôme Ribeiro 12 ans ferme[31] 10 ans de prison Appel du parquet
Gilles Serrurier 10 ans ferme 9 ans de prison Appel du parquet
Alexandra Sisilia 8-10 ans ferme 8 ans de prison Décision définitive
Alhassane D. 5 ans sursis Acquitté Appel du parquet
Kamel F. 5 ans avec sursis Acquittée Décision définitive
Alcino Ribeiro 1 an ferme 8 mois de prison Appel du parquet
Audrey Lorleach 3 ans dont 28 mois de sursis 2 ans de prison, dont 16 mois avec sursis Appel du parquet
Muriel Izouard rien Acquittée Décision définitive
Leila Appolinaire Acquittée 6 mois de prison avec sursis, avec effacement du casier judiciaire Décision définitive
Christine G. 1 an de sursis 6 mois de prison avec sursis Décision définitive
Isabelle Mensah 18 mois sursis 6 mois de prison avec sursis Décision définitive
Sabrina Ruiz. 5 ans ferme 3 ans de prison Appel du parquet

Contextes politique et sociologique

Lécho dans les médias et les réactions politiques ont été rapides et indignées. Lidée dun développement de lantisémitisme en France a longtemps été évoquée. Cette circonstance aggravante dantisémitisme a été retenue par les deux juges chargés de linstruction du dossier[32].

Réactions politiques

  • La majorité des associations et des personnalités politiques condamnent ce meurtre. Le mardi 21 février 2006, lors de la séance de questions au gouvernement à lAssemblée nationale, Nicolas Sarkozy déclare que, bien que ce meurtre ait eu pour motivation première lextorsion dargent, le choix dune cible juive dénote un « antisémitisme par amalgame ».
  • Julien Dray, élu du Parti socialiste, considère que ce meurtre est à un un climat d'antisémitisme que, selon lui, Dieudonné a contribué à créer. Celui-ci, qui poursuit Julien Dray en diffamation, est débouté par le tribunal correctionnel de Paris le 17 juin 2008.
  • Le jeudi 23 février, une cérémonie est organisée à la mémoire dIlan Halimi à la synagogue de la Victoire à Paris en présence notamment de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin.
  • Une manifestation est organisée le dimanche 26 février 2006 à lappel de différentes associations dont la Ligue internationale contre le racisme et lantisémitisme (LICRA), SOS Racisme, lUnion des étudiants juifs de France (UEJF), qui appellent à une mobilisation de tous les Français. Le gouvernement est représenté par Nicolas Sarkozy, Philippe Douste-Blazy et Catherine Colonna. Les principaux partis démocratiques français (UDF, UMP, PS, Les Verts) participent à cette manifestation.
    Le MRAP retire son soutien à cette manifestation en raison de la présence annoncée du Front national et du Mouvement pour la France, car, pour cette association, cela mettait « en lumière le caractère ambigu de cette manifestation et son instrumentalisation politique »[33].Interviewé par le journal 20 minutes à ce sujet, le vice-président de SOS Racisme, Patrick Klugman, déclare que de la part du MRAP « cet argument est crapuleux » et qu'il « nest pas nouveau qu'il y a un malaise au sein de ce mouvement sur les questions de l'antisémitisme ».

Réactions publiques

Dès le soir du verdict, des voix s'élèvent pour le contester[34].

Lavocat Patrick Klugman critique le choix comme avocat général de Philippe Bilger dont il note : « [Ce] choix nétait certainement pas innocent. On lui concédera volontiers dimmenses qualités sans pour autant ignorer quil est lun des plus farouches adversaires de la loi Gayssot »[35]. Dans un article publié par Le Nouvel Observateur le 23 juillet 2009, lavocat Francis Szpiner qualifie lavocat général, dont le père fut collaborateur, de « traître génétique », d la demande du procureur général de Paris, Laurent Le Mesle, au bâtonnier de Paris, Christian Charrière-Bournazel, dengager des poursuites disciplinaires à lencontre de Francis Szpiner[36].

Les avocats des accusés critiquent Me Szpiner : « Comment admettre que ce même avocat se soit targué pendant toute laudience et lors de sa plaidoirie du fait quil ferait changer la loi, pour imposer une audience publique [en appel] ? » Une proposition de loi permettant aux cours dassises de choisir entre un procès privé ou public lorsque des mineurs sont en cause a été déposée le 8 juillet par Jack Lang (PS) et par François Baroin (UMP), alors que la publicité restreinte est obligatoire si des mineurs sont jugés, sauf si ces accusés y renoncent[37].

Hommages

La chanson « Ça fait mal » de Frédéric Lerner rend hommage a Ilan Halimi.

Notes et références

  1. « Autopsie : pas de mutilation », dans Libération, 26 février 2006 [texte intégral] 
  2. « Youssouf Fofana entendu pendant deux heures au Palais de justice de Paris », Le Monde, 5 avril 2006.
  3. (en)Paris Kidnap Gang Suspect Arrested in Ivory Coast - World - Times Online, 23 février 2006.
  4. (en)Parisians Stare at the Evil Within - Los Angeles Times, 26 février 2006.
  5. « 24 jours, la vérité sur la mort dIlan Halimi », Jerusalem Post édition française, 3 mai 2009.
  6. La mort d'Ilan Halimi, un crime de notre temps, France-culture, Répliques, 1er octobre 2011
  7. Selon Valérie Lecasble, directrice de I>Télé dans lémission Plus clair du 4 mars 2006 sur Canal+
  8. Fofana aggrave encore son cas face à la justice
  9. a et b « Youssouf Fofana, petit caïd obsédé par largent », Libération, 29 avril 2009.
  10. Libération
  11. yahoo
  12. yahoo
  13. Archives
  14. LeMonde.fr : « La composition de la bande se précise, poursuite des interrogatoires de Fofana », 27 février 2006
  15. Libération, 1er mars 2006
  16. « Les habitants alertaient le bailleur depuis un an », L'Humanité, 27 février 2006.
  17. (fr)« Un Mauricien dans le gang des barbares », dans Le Quotidien de la Réunion, 16 juillet 2009 [texte intégral (page consultée le 16 juillet 2009)] 
  18. Le Figaro
  19. Le Figaro, 29 avril 2009.
  20. Article du Monde dAriane Chemin, 28 mars 2006.
  21. Extrait du 20 heures de France 2 sur l'extradition de Youssouf Fofana sur Dailymotion.
  22. Articles 14 et 20 de lordonnance du 2 février 1945 sur lenfance délinquante.
  23. Thierry Lévêque, « « Youssouf Fofana provoquant au procès dugang des barbares” » » sur LeMonde.fr, 29 avril 2009. Consulté le 29 avril 2009.
  24. Associated Press, « « Mort dIlan Halimi : Youssouf Fofana fait appel » » sur Nouvelobs.com, 17 juillet 2009. Consulté le 29 juillet 2009.
  25. LeMonde.fr avec AFP, « “Gang des barbares” : 14 accusés seront rejugés en appel », 13 juillet 2009.
  26. Le procès Fofana. Le verdict, par Elsa Vigoureux, Le Nouvel Observateur, 11 juillet 2009.
  27. Mineur au moment des faits
  28. Avec le rejet de lexcuse de minorité.
  29. Mineure au moment des faits.
  30. Sans lexcuse de minorité.
  31. Bilger a demandé aux jurés quils pouvaient aller un peu en dessous.
  32. « Entretien avec Alexandre Lévy :Ilan Halimi était délibérément ciblé parce quil était juif” », LeMonde.fr, publié le 23 avril 2009, mis à jour le 28 avril 2009.
  33. Meurtre de Ilan Halimi : déclaration du MRAP, 24 février 2006.
  34. L'Invité d'Inter, 13 jillet 2009, vidéo
  35. « Oui, il faut rejuger les meurtriers dIlan Halimi », par Patrick Klugman, LeMonde.fr, 18 juillet 2009. Consulté le 27 juillet 2009.
  36. « Procès Fofana : le parquet général demande une enquête sur Me Szpiner », LeMonde.fr, 27 juillet 2009. Consulté le 27 juillet 2009.
  37. « Les avocats dugang des barbaresmettent en cause Francis Szpiner », LeMonde.fr, 21 juillet 2009. Consulté le 27 juillet 2009.

Annexes

Bibliographie

Liens externes


Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Affaire du gang des barbares de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Поможем написать курсовую

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Gang des Barbares — Affaire du gang des barbares L’affaire du gang des barbares désigne les évènements reliés à la mort d Ilan Halimi, enlevé en région parisienne puis séquestré et torturé par un groupe se faisant appeler « le gang des barbares » en… …   Wikipédia en Français

  • Gang des barbares — Affaire du gang des barbares L’affaire du gang des barbares désigne les évènements reliés à la mort d Ilan Halimi, enlevé en région parisienne puis séquestré et torturé par un groupe se faisant appeler « le gang des barbares » en… …   Wikipédia en Français

  • Cerveau Des Barbares — Affaire du gang des barbares L’affaire du gang des barbares désigne les évènements reliés à la mort d Ilan Halimi, enlevé en région parisienne puis séquestré et torturé par un groupe se faisant appeler « le gang des barbares » en… …   Wikipédia en Français

  • Cerveau des Barbares — Affaire du gang des barbares L’affaire du gang des barbares désigne les évènements reliés à la mort d Ilan Halimi, enlevé en région parisienne puis séquestré et torturé par un groupe se faisant appeler « le gang des barbares » en… …   Wikipédia en Français

  • Cerveau des barbares — Affaire du gang des barbares L’affaire du gang des barbares désigne les évènements reliés à la mort d Ilan Halimi, enlevé en région parisienne puis séquestré et torturé par un groupe se faisant appeler « le gang des barbares » en… …   Wikipédia en Français

  • Affaire Ilan Halimi — Affaire du gang des barbares L’affaire du gang des barbares désigne les évènements reliés à la mort d Ilan Halimi, enlevé en région parisienne puis séquestré et torturé par un groupe se faisant appeler « le gang des barbares » en… …   Wikipédia en Français

  • Gang de Bagneux — Affaire du gang des barbares L’affaire du gang des barbares désigne les évènements reliés à la mort d Ilan Halimi, enlevé en région parisienne puis séquestré et torturé par un groupe se faisant appeler « le gang des barbares » en… …   Wikipédia en Français

  • Loi portant statut des juifs — Antisémitisme en France Antisémitisme Fondamentaux Définitions : Antijudaïsme · Antisémitisme · Judéophobie Allégations : « Peuple déicide, perfide et usurier, profanateurs  …   Wikipédia en Français

  • Liste des toponymes juifs en France — Les toponymes juifs sont nombreux en France et témoignent de plus de 2000 ans d histoire des Juifs en France. Beaucoup notamment rappellent la présence des Juifs avant leur expulsion du royaume au XIVe siècle. Sommaire 1 Rues et lieux dits 1 …   Wikipédia en Français

  • Ilan Halimi — Affaire du gang des barbares L’affaire du gang des barbares désigne les évènements reliés à la mort d Ilan Halimi, enlevé en région parisienne puis séquestré et torturé par un groupe se faisant appeler « le gang des barbares » en… …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
https://fr-academic.com/dic.nsf/frwiki/58394 Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”