- Rue Juiverie (Lyon)
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Rue Juiverie
La rue JuiverieSituation Coordonnées Pays France Région Rhône-Alpes Ville Lyon Quartier Saint-Paul (5e arr.) Tenant Place Saint-Paul Aboutissant rue de la Loge / montée du Change Morphologie Type Rue Histoire Création Ve siècle - 1911 Monuments Maisons et hôtels particuliers Renaissance Protection En grande partie ISMH
Site du centre historique
Site sauvegardé
Site du patrimoine mondialGéolocalisation sur la carte : Lyon
modifier La rue Juiverie est une rue piétonne pavée du quartier du Vieux Lyon, dans le 5e arrondissement de Lyon. D'orientation nord-sud, elle relie la place Saint-Paul à l'embranchement des rue de la Loge et montée du Change.
Sommaire
Histoire
- Le site est occupé depuis l’époque romaine. Après la chute de l’Empire romain, puis à l’époque Burgonde, la population de Lyon se rassembla dans le quartier qui resta au centre de Lyon jusqu’à la fin de la Renaissance.
- C'est le roi Louis le Débonnaire qui aurait donné l'autorisation officielle aux juifs de s'installer et de construire une synagogue. Une médaille l'attestait, retrouvée un peu plus haut dans la maison dite de la Bréda, puis perdue. En 1387, le roi émit un arrêt pour préciser la position des juifs vis-à-vis de la justice de Lyon, ils ne devaient pas prendre part à la garde mais verser leurs impôts.
- En 1394, Charles VI signe le décret d'expulsion des Juifs de France.
- Charles VIII a fait son entrée dans Lyon le 7 novembre 1495 de retour d’Italie. A cette occasion il a participé à trois tournois, place de la Grenette, place des Cordeliers et place de la Juiverie.
- La transformation de la rue date des années 1490, il y avait alors un marché aux bestiaux qui gênait les riches négociants qui commençaient à faire bâtir leurs maisons. Une fois qu'ils ont eu satisfaction, la rue est devenue l'une des plus belles de Lyon, avec des constructions si bien faites qu'elles sont encore en place cinq siècles après.
- En 1833, Jane Dubuisson conte un épisode étonnant qui se serait passé dans la rue. En 1515, François Ier a résidé dans la maison Paterin. Pendant son séjour, le roi a conté fleurette à la femme de la maison. Au départ du roi, Paterin partit s'installer en Bourgogne, disant que sa femme Bérengère était partie se reposer. Ce n'est qu'en 1522, à la vente de la maison Paterin qu'on aurait retrouvé le corps de Bérengère, la salamandre du roi à la main.
- Le fameux Nostradamus y a vécu. Catherine de Medicis venait le consulter. Plusieurs de ses prédictions concernent Lyon, la plus fameuse étant celle qui tendait à faire mourir le pape Jean Paul II pendant sa visite à Lyon en 1986.
- On apprend dans Dina la belle Juive, livre de Pétrus Borel, qu’il est dangereux de traverser la rue de la Juiverie la nuit, pour les chaudières, les matras, les chats noirs, les mandragores, les chauves souris et les feux grégeois qui peuvent y pleuvoir.
Article détaillé : Le déclin de LugdunumArchitecture
- Elle est entièrement pavée et légèrement tortueuse. L’ensemble des façades actuelles datent de la renaissance sur des bases beaucoup plus anciennes.
- En 1536, Antoine Bullioud, propriétaire de deux maisons au 8, rue Juiverie fit appel à l’architecte Philibert Delorme pour construire une galerie lui permettant de passer de l’une à l’autre. Ce dernier y a réalisé son chef d’œuvre et l’une des plus belles pièces d’architecture de Lyon.
- Sous François Ier, Claude Paterin se fit construire une belle maison au n°4. Il n’a pas cherché à offenser son roi, puisque le buste de Henri IV dans la cour date du XIXe siècle. Cette maison, la première de la rue Juiverie a subi deux destructions partielles visant à favoriser les transports, l’élargissement de la montée saint Barthélemy et la ficelle de Loyasse dont il reste le bâtiment de la gare de départ. Du coup, on peut désormais admirer la statue du roi et l’escalier renaissance depuis les premiers escaliers de la montée des Carmes Déchaussés ou en entrant dans la cour.
- Il existe une traboule du n°5 jusqu'au 3 place Saint-Paul
- La plupart des façades sont belles et méritent d’être détaillées avec des fenêtres à meneaux ouvragés, des portes avec des sculptures cariatides soutenant l’imposte, des lions, mais je signalerais plus particulièrement :
- Au n°7 les petites statues de l’encadrement de porte et les fenêtres à meneaux.
- Au n°22 Jacques Barochat fit construire cette demeure en 1493, qui comprend des fenêtres à meneaux, des statues, et dans la cour une belle tourelle en encorbellement avec un puits.
- Au n°20 la maison d'Étienne Grolier bâtie en 1493 avec dans l'allée, des sculptures d'animaux fantastiques et des feuillages.
- Au n° 28 la maison Dugas, connue sous le nom de Maisons des têtes de lions avec son bel escalier dans la cour. Bâtie en 1617 par Jérôme Lentillon, sa façade avec bossageset de style florentin décorées par 12 têtes de lions. Les Médicis y ont vécu. L’alchimiste parisien Nicolas Flamel indiquait que plusieurs trésors des juifs étaient cachés dans Lyon. Un des Gadagne, qui avait reçu Louis XIII, lui aurait avoué avoir trouvé un trésor dans cette maison.
- Tout au long de la rue, on a ajouté les blasons de plusieurs échevins de la ville depuis Guy de la Mure en 1294 jusqu’à Jacques Imbert Colomès chassé par la Révolution. Après la Révolution, le rôle des échevins a été repris par les maires.
- Il est bon de pousser les portes pour aller voir les escaliers, les galeries, les tours, les puits, les allées soutenues par des croisées d’ogives aux petites sculptures. Certains habitants ont accroché des gargouilles modernes à leurs fenêtres.
Dédicace
- Le nom rend hommage à la Juiverie, c’est-à-dire la population juive qui résidait dans la rue au Moyen Âge. La toponymie a la mémoire longue puisqu’ils ont été expulsés en 1379. Les dates sont difficiles à saisir en ces périodes sombres puisqu’ils auraient été chassés par Philippe le Bel en 1311.
Culture
Le célèbre film de Bertrand Tavernier, l'Horloger de Saint-Paul, a été tourné dans le quartier et a inspiré l'enseigne de l'actuel horloger de la rue.
Art et associations
- On y trouve deux théâtres dont un couplé à une école d’art dramatique.
- Trois galeries, un sculpteur, un magasin de musique et le palais de la miniature qui est un musée de maquettes représentant différentes scènes.
Commerces et services
- L’horloger de Saint Paul, le dernier horloger du Vieux Lyon, au 20 rue juiverie.
- La libraire Sylvain Revel, livres anciens sur Guignol et sur Lyon, entre autres.
- Le magasin des senteurs, des cosm'étiques et des bijoux solidaires : Iriodes.
- Le Lys et la Rose, la librairie ésotérique.
- La galerie Saint Paul, l'incontournable des amateurs d'art.
- cinq restaurants dont le célèbre cabaret "L'Âne Rouge" et le non moins fameux "Le Baladin" situé au n° 8, sous la Galerie Philibert Delorme.
- L'atelier du Musée International de la miniature et décors cinéma.
- Un magasin de vêtement et accessoires de mode discount.
- Les studios d'enregistrement de Nuage7, inventé par de vrais musiciens.
- L'atelier-galerie du sculpteur Aurélie Moreau.
- Le théâtre de poche de Janine Berdin, figure mythique de la scène lyonnaise d'art dramatique.
- Le Trancanoir de Maria Lhande, autre figure de l'art dramatique...national.
- Les studios de l'acting Studio, l'école qui forme les acteurs lyonnais en passe de célébrité.
- Au XIXe siècle, François Cornet y louait des bateaux, il est resté dans les mémoires pour en avoir loué un à Alphonse Daudet qui l’a raconté dans un livre.
Accessibilité
Ce site est desservi par les stations de métro : Hôtel de Ville - Louis Pradel et Vieux-Lyon - Cathédrale Saint-Jean. - Ligne forte C3
- Lignes de bus 29-30-31-44-184
- Navette St Georges : N4
- Stations Vélo'v : Saint Paul (Gare) - Place Fousseret (Angle quai de Bondy) - Place Gerson (proche Quai Pierre Scize)
Articles connexes
Notes et références
Catégories :- Rue de Lyon
- 5e arrondissement de Lyon
- Traboule de Lyon
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