- Schirrhoffen
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Schirrhoffen Administration Pays France Région Alsace Département Bas-Rhin Arrondissement Haguenau Canton Bischwiller Code commune 67450 Code postal 67240 Maire
Mandat en coursJean Dillinger
2008-2014Intercommunalité C.C. de Bischwiller et environs Démographie Population 630 hab. (1999) Densité 1 000 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 119 m — maxi. 138 m Superficie 0,63 km2 Schirrhoffen est une commune française, située dans le département du Bas-Rhin et la région Alsace.
Sommaire
Géographie
Histoire
Schirrhoffen est mentionné pour la première fois de manière claire en 1347 sous le nom de Schürhof. C'était une propriété féodale qui faisait partie des biens dont jouissaient les Dotzler, c'est-à-dire les bouffons du palais impérial de Haguenau. Cette propriété comprenait un château, une ferme, un étang, des jardins, des prés et une petite chapelle dont le patron était saint Jacques. L'orthographe actuelle de Schirrhoffen daterait du temps de la Révolution française. Le nom « Schirrhoffen » a une double racine : Schüre ou Schir et Hof. Schüre ou Schir, en allemand Scheune, signifie remise, hangar à stocker le foin. Hof désigne l'ancien château des maîtres du Schirrhof. Schirrhoffen signifie donc « les granges situées près du château ».
La seigneurie de Schirrhoffen
Le domaine du Schürhof, appelé aujourd'hui Schirrhoffen, relevait en 1347 directement de la cour impériale de Haguenau et faisait partie des biens des Dotzler. Ces Dotzler occupaient une partie de l'aile ouest du château impérial de Haguenau. Les Hohenstaufen leur avaient attribué une partie du Schürrieth où, sur la terrasse qui borde ce dernier, ils avaient construit un château de chasse. C'est à cette époque que le Schürhof fut détaché du Schürrieth. Schirrhoffen allait vivre une histoire un peu particulière. En 1391, le domaine du Schürhof, ses terres et 500 fauchées de prés, fut attribué à Claus Rosenbaum. La famille Rosenbaum était une famille patricienne de Haguenau. Claus Rosenbaum mourut sans laisser d'enfants. Le fief passa alors à sa sœur Catherine, épouse de Billung zu der Mägde, et ensuite à ses descendants, les Eschenau. En 1429, Wendling von Eschenau fut investi du domaine par une patente impériale. Après la mort du dernier des Eschenau, en 1561, le domaine du Schürhof fut attribué aux deux secrétaires de la chancellerie, Wolgang Haller et Georges Knod, chacun pour moitié. A partir de 1593, les Niedheimer prirent possession du Schürhof. Ils allaient jouer un rôle important dans l'histoire de Schirrhoffen et de Schirrhein. Grâce à leurs relations et interventions, les deux communes échappèrent à une destruction quasi certaine pendant la guerre de Trente Ans. Les maîtres successifs du Schürhof furent Jean-Jacques Niedheimer de 1593 à 1609, Jean-Philippe Niedheimer de 1609 à 1659, Jean-Nicolas Niedheimer de 1659 à 1687, Jean-Christophe Niedheimer de 1687 à 1693, et Jean-Frédéric Niedheimer de 1693 à 1750. Avec lui s'éteignit la lignée des Niedheimer. C'est François-Antoine-Ferdinand Warstatt qui fut investi de la seigneurie du Schürhof. Il s'occupa de son domaine jusqu'à la Révolution française. Au début de la Révolution, il était le commandant de la garde nationale de Schirrhoffen. En 1793, lorsque les Autrichiens battirent en retraite, il quitta le pays et se retira à Bühl dans le Pays de Bade. Ses biens furent confisqués et vendus aux enchères.
La communauté juive de Schirrhoffen
Au XIXe siècle, Schirrhoffen abritait l'une des plus importantes communautés juives rurales du Bas-Rhin. Chose rare et en même temps unique en Alsace, les Juifs étaient largement majoritaires dans le village. En 1841, 71 % de la population de Schirrhoffen était juive. Mais suite à l'émigration massive des Juifs en 1871 pour rejoindre la France, seuls 38 juifs vivent encore à Schirrhoffen en 1936. Les trois quarts d'entre eux disparaissent dans les camps de la mort nazis et seuls deux personnes reviennent vivre à Schirrhoffen après la guerre. Cette communauté a donc aujourd'hui complètement disparu. Les seuls témoins de l'existence de cette communauté sont l'école et le cimetière.
La synagogue
En 1817, la communauté juive de Schirrhoffen obtint l'autorisation de construire une synagogue. Cette synagogue fut inaugurée le samedi précédant le nouvel an juif en 1818, sous la protection de l'armée dépêchée pour éviter les troubles antijuifs. La synagogue fut bombardée et incendiée lors des combats de la libération en 1945. Il ne restait plus que des murs calcinés et il n'était plus question de la reconstruire.
L'école juive
Dès la fin du XVIIIe siècle, une école juive fonctionna à Schirrhoffen. C'était une école privée. En 1844, la communauté Israélite fit construire une école. Schirrhoffen fut administré dès 1844 par une majorité d'élus juifs vus leur forte implantation dans la commune. Pendant plus d'un demi-siècle, la municipalité fut dirigée par des maires juifs : 1844 à 1864 par Raphaël Lévy, 1865 à 1871 par Léon Weill, 1872 à 1881 par Abraham Weill, 1882 à 1905 par Simon Heymann, 1905 à 1907 par Salomon Kahn.
Le cimetière juif
Le 21 octobre 1881 fut érigé un cimetière juif à Schirrhoffen. Ce cimetière existe encore de nos jours, bien qu'il ne réside plus de Juifs à Schirrhoffen. Il reste un éloquent témoignage de l'attachement des habitants de Schirrhoffen à leur passé et au souvenir des Juifs qui ont cohabité avec eux pendant plus de deux siècles.
Schirrhoffen aujourd'hui
Aujourd'hui, Schirrhoffen est un petit village très joli, agréable et bien aménagé. Au centre du village, sur une butte de la terrasse qui borde le Ried, s'élève l'ancien château qui, par sa simple présence, nous rappelle les origines du lieu. Le village est né et s'est développé autour de ce château. Le village était sinistré à 49% à la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Il a été reconstruit avec soin grâce à la ténacité de ses maires et de sa population.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1789 1791 Georges Bechtel 1791 1792 Sébastien Steinmetz 1792 1800 Antoine Ruerte 1801 1804 Joseph Eck 1805 1815 Joseph Schandel 1816 1825 Schlosser 1825 1835 Heisserer 1835 1843 Joseph Halter 1844 1864 Raphaël Levy 1864 1871 Léon Weill 1871 1881 Abraham Weill 1881 1905 Simon Heymann 1905 1907 Salomon Kahn 1907 1919 Laurent Heisserer 1919 1921 Pie Halter 1921 1929 Joseph Halter 1929 1942 Nicolas Lux 1942 1947 Michel Lang 1947 1953 Frédéric Halter 1953 1971 Aloïse Haaser 1971 1990 Albert Gottri 1991 2001 Albert Schmitter mars 2001 mars 2008 Albert Schmitter mars 2008 en cours Jean Dillinger[1] Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique 1962 1968 1975 1982 1990 1999 557 522 513 508 516 630 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Lieux et monuments
- Cimetière juif (1881) : le cimetière israélite reste un témoin de l'histoire de l'une des plus importantes communautés juives rurales du nord de l'Alsace.
- Le châtelet (XVIIe siècle) : ancienne résidence des seigneurs de Niedheimer-Wasenbourg.
Personnalités liées à la commune
- Alexandre Weill (° 1811 – † 1899) : écrivain qui s'est fixé à Paris en 1838 et eut pour auditeur assidu, Maurice Heine, Gérard de Nerval et Victor Hugo.
- Raphaël Levy (Maire de Schirrhoffen de 1844 à 1864) eut 4 enfants dont Achille, arrière-grand-père de Brice Lalonde ancien ministre de l'environnement, ainsi que Léopold, arrière-grand-père d'André Maurois écrivain, académicien.
- Jean-Frédéric Neurohr né à Schirrhoffen le 13 mars 1903 : capitaine, faisait partie de la délégation française du général Ernest Petit qui réceptionna les 1 500 Alsaciens-Lorrains du camp de Tambov, échangés le 7 juillet 1944 contre 1 500 prisonniers russes. Décédé à Paris (XIIIème) le 13 janvier 1972 et inhumé au cimetière de Drusenheim.
Voir aussi
Sources
Article Schirrhoffen sur le site du judaïsme d'Alsace et de Lorraine
Liens externes
Notes et références
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