Antisemitisme en France

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Publications antisémites : en France
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Cet article traite des manifestations de l'antisémitisme en France dans les écrits et dans les actes.

Avant le XIXe siècle, il est plus difficile qu'aujourd'hui de dissocier dans l'analyse, l'hostilité aux Juifs, d'un point de vue communautaire et culturel, l'antisémitisme, de l'hostilité aux Juifs en raison de leur religion, l'antijudaïsme. Ceci car religion et politique étaient plus imbriquées qu'aujourd'hui, et que c'est la version racialiste de l'antisémitisme qui a surtout été étudiée ; l'antisémitisme "moderne", comme idéologie raciste, date de la seconde moitié du XIXe siècle. En France, certains actes inspirés par l'antisémitisme sont punis par la loi [1].

Sommaire

Historique

L'antijudaïsme en France, avant la Révolution

Article détaillé : Histoire des Juifs en France.

La conversion au christianisme des Wisigoths et des Francs rendit difficile la situation des juifs : une succession de conciles diminua leurs droits jusqu'à ce que Dagobert Ier les force à se convertir ou à quitter la France en 633[2].

Lors des conciles d'Elvira (305), de Vannes (465), des trois conciles d'Orléans (533, 538, 541), avec le concile de Clermont (535), l'Église interdit aux Juifs de faire des repas en commun avec des chrétiens, de faire des mariages mixtes et proscrit la célébration du sabbat, le but étant de limiter l'influence du judaïsme sur la population. Mais l'Église va plus loin ; elle s'engage dans une politique de conversion forcée. Ainsi, en 576, l'évêque Avit de Clermont exige des 500 Juifs de sa ville qu'ils se convertissent avant d'exiler à Marseille les récalcitrants.

Cependant, l'époque carolingienne voit une amélioration de la condition des Juifs, dont certains atteignent de hautes positions sous Charlemagne.

On peut commencer à dater l'antisémitisme français avec le Concile de Clermont de 1095, qui reprend les mesures des conciles antérieurs. Même si le pape n'appelle pas à l'antisémitisme, et le condamnera fermement par la suite, des bandes populaires se joignent à la croisade populaire et se livrent à des exactions vis à vis des Juifs, aussi bien pour les convertir de force que pour se procurer les sommes nécessaires pour le voyage en Terre Sainte.

Au XIIe siècle apparaît l'accusation de meurtre rituel. Plusieurs dizaines de Juifs sont envoyés au bûcher à Blois en 1171[3].

En 1215, le concile de Latran impose le port de la rouelle qui deviendra obligatoire en France en 1269, à la fin du règne de Louis IX. Louis IX a auparavant organisé en 1240, à l'instigation de sa mère Blanche de Castille la première disputation au sujet du Talmud entre des rabbins dont Yehiel de Paris et des ecclésiastiques, qui se conclut par la condamnation du Talmud dont les exemplaires sont brûlés publiquement en place de Grève à Paris en 1242.

En juillet 1306, le roi Philippe le Bel expulse les juifs de France, en confisquant aux passages leurs biens et possessions. Ces mesures entrent dans le cadre d'une reprise en main des finances royales, qui explique qu'il s'empara aussi des biens des Lombards en 1277, puis supprima avec brutalité l'Ordre des Templiers de 1307 à 1312. Après plusieurs rappels et expulsions, au gré des besoins du trésor royal, les Juifs sont définitivement expulsés en 1394 sous Charles VI.

Il faut ainsi mentionner:

  • l'existence à des dates antérieures des « juiveries », ou quartiers juifs, à Paris et dans toutes les villes où vivent des communautés juives (voir ghetto);
  • l'histoire des Juifs du pape, dans le Comtat-Venaissin, terre de refuge après les expulsions, car ils ne dépendent pas de la couronne de France mais de l'Église.
  • le Code noir, ordonnance sur la police des nègres dans les îles, ordonne l'expulsion des Juifs des colonies en 1685 [4].

Avec la Révolution

Adolphe Willette, candidat antisémite
Affiche pour les élections législatives du 22 septembre 1889.

Avec la Révolution qui reconnait le droit à la liberté de conscience, l'antisémitisme légal s'apaise. L'Essai sur la régénération physique et morale des Juifs, de l'abbé Grégoire, en 1788, s'attaque à l'antisémitisme ambiant. La République, puis l'Empire, accordent aux Juifs les mêmes droits qu'à tous les citoyens, attisant par là les sentiments antijuifs de la noblesse catholique française et de la grande bourgeoisie de l'époque.

Un registre spécifique d'état civil est mis en place par le décret du 20 juillet 1808, qui donne un délai de quatre mois aux juifs pour se faire établir leur état civil, sous peine de bannissement. Selon l'historien Gérard Noiriel, ce décret, qui institue un registre spécifique, « s'inscrit dans le prolongement des mesures discriminatoires décidées au cours de cette période par Napoléon, dans un contexte marqué par un fort antisémitisme, notamment en Alsace-Lorraine » [5]. Le décret, souligne-t-il, constitue néanmoins aussi « une étape décisive dans le processus d'intégration des juifs dans la communauté nationale », ceux-ci devenant citoyens à plein droit [5].

Un antisémitisme populaire à la fin du XIXème siècle

L'antisémitisme français à la fin du XIXe siècle est remarquable par son activisme et sa popularité, comme le prouve le nombre impressionnant et la virulence des publications antisémites en France, dont en particulier le pamphlet d'Edouard Drumont, La France juive (1886, 1892) et son journal La Libre Parole.

Il imprègne peu à peu presque toute la droite française, comme on va le voir au moment de l'affaire Dreyfus et du scandale de Panama. Lié au nationalisme et au racialisme, l'antisémitisme devient alors une revendication majeure de l'extrême-droite [6]. S'il concerne majoritairement la droite et l'extrême-droite, l'antisémitisme n'épargne pas entièrement la gauche, en particulier parmi une minorité de représentants du syndicalisme révolutionnaire (ou anarcho-syndicalisme), mouvement qui donne lieu au débat sur l'existence, ou non, d'un « fascisme français ».

Les droites en France dans les années 1930

Voir aussi Années 1930 en France.

Lors de la Première Guerre mondiale, la participation des juifs à l'Union sacrée amène Maurice Barrès à les inclure dans Les Diverses familles spirituelles de la France (1917), tranchant ainsi avec la dénonciation des « quatre Etats confédérés: Juif, Protestant, Maçon et Métèque » du leader de l'Action française, Charles Maurras. Mais l'antisémitisme, un temps apaisé, ressurgit lors des années 1930, stimulé par la crise économique, le chômage, l'afflux des Juifs allemands fuyant le nazisme et l'accession au pouvoir du Front populaire, dirigé par Léon Blum.

Il devient une valeur étendard de l'extrême-droite, portée de nombreuses publications antisémites. La Revue internationale des sociétés secrètes, dirigée d'abord par Mgr Jouin puis par le chanoine Schaefer, dirigeant de la Ligue Franc-Catholique, passe de 200 abonnés en 1912 à 2000 en 1932 [7]. Le journaliste catholique Léon de Poncins, adepte des théories du complot et collaborateur de nombreux journaux (dont Le Figaro, dirigé par François Coty, ou L'Ami du Peuple, sous-titré « Hebdomadaire d'action racique (sic) contre les forces occultes ») y participe [7], ainsi que l'occultiste Pierre Virion, qui fonde après-guerre une association avec le général Weygand [8], Ministre de la Défense nationale de Vichy avant de faire appliquer les lois racistes en Afrique du Nord.

Le Grand Occident, animé par les antidreyfusards Lucien Pemjean, Jean Drault et Albert Monniot, tire à 6 000 exemplaires en 1934 [7]. Le Réveil du peuple, organe du Front Franc de Jean Boissel, auxquels collaborent Jean Drault et Urbain Gohier, diffuse 3 000 exemplaires en 1939 [7]. Disparue en 1924, La Libre Parole est à nouveau publiée en 1928-1929, sans réussir à décoller, puis en 1930 par Henry Coston (alias Georges Virebeau), qui la dirige jusqu'à la guerre [7]. Beaucoup d'antisémites célèbres écriront dans ses colonnes, dont Jacques Ploncard, Jean Drault, Henry-Robert Petit, Albert Monniot, Mathieu Degeilh, Louis Tournayre ou Jacques Ditte [7]. Le mensuel éponyme diffuse à 2000 abonnées [7].

D'autres revues sont plus éphémères, telles que La France Réelle, proche de l'AF; L'Insurgé, pro-fasciste; ou L'Ordre National, proche de La Cagoule [7], un groupe terroriste anticommuniste et antisémite, financé par le fondateur de L'Oréal, Eugène Schueller. Ce dernier publie des articles d'Hubert Bourgin et Jacques Dumas [7].

Céline publie Bagatelles pour un massacre pour la première fois en 1937, puis l'École des cadavres l'année suivante, tandis que Georges Montandon, un ethnologue tenant des thèses racialistes, publie en 1939, dans La Contre-Révolution, un article intitulé « La Solution ethno-raciale du problème juif ».

Beaucoup d’entre eux préfèrent Hitler à Léon Blum comme Salomon-Kœchlin : « mieux vaut mille fois, pour un peuple sain, la férule d’un Hitler que la verge d’un Léon Blum » [réf. nécessaire]. L'admiration envers le nazisme ou/et le fascisme n'est pas unanime dans les rangs de l'extrême-droite antisémite, la germanophobie et le nationalisme induisant, chez certains, le rejet du nazisme. L’Action française, royaliste, et les Maurrassiens sont méfiants vis-à-vis de Hitler. La plupart des antisémites, même Lucien Rebatet, ne souhaitaient pas que la France imite les méthodes allemandes. Ils estiment ne pas être influencés par le nazisme car l’antisémitisme français repose selon eux sur des arguments traditionnels.

Cette extrême-droite est organisée en partis et en ligues antiparlementaires. À partir de 1930 celles-ci se multiplient, notamment lors des Cartels de gauche. Fondée pendant l’affaire Dreyfus, l'Action française rassemble en 1934 60 000 adhérents [réf. nécessaire].

La Solidarité Française est une ligue fasciste dirigée par le commandant Renaud, elle est fondée en 1933, la même année que le Francisme dirigé par Marcel Bucard. Ces deux ligues regroupaient chacune 10 000 personnes [réf. nécessaire]. Le Francisme est devenu antisémite à partir de 1936 [réf. nécessaire]. Le Parti populaire français, fondé en 1936, est dirigé par Jacques Doriot. Ce parti compte à son apogée 100 000 adhérents [réf. nécessaire].

Certains partis qui n’étaient pas antisémites à l’origine le devinrent dans les années 1930. Ainsi, les Comités de défense paysanne d'Henri Dorgères penchèrent vers le fascisme puis l’antisémitisme dès le début des années 1930. Ce parti comptait 150 000 à 200 000 adhérents [réf. nécessaire].

D’autres ligues agissaient, elles étaient plus petites mais surtout beaucoup plus violentes. Notamment la Ligue Franc-Catholique, formée en 1927 et dirigée par le chanoine Schaeffer.

Les mesures à prendre selon les antisémites.

Les antisémites considéraient non seulement qu’il était désormais devenu indispensable de fermer les frontières mais ils pensaient également qu’il fallait refouler les Juifs.

Céline clamait ainsi: «  Faut les renvoyer chez Hitler ! En Palestine ! En Pologne ! ». Quelques antisémites sortaient des chiffres, ainsi Laurent Viguier évaluait la communauté juive à 800 000 personnes et il estimait que 300 000 restait un nombre « tolérable » [réf. nécessaire]. Mais justement ses calculs sont exagérés puisque dans les années 1930 on ne dénombre que 300 000 personnes de confession juive en France [réf. nécessaire].

D’autres antisémites prônaient davantage des mesures légales et un statut juridique. Ils voulaient dissocier une nationalité juive de la nationalité française, sans faire de différences entre les israélites depuis longtemps intégrés et les nouveaux arrivés. Ils ne ménageaient pas non plus les anciens combattants juifs, tout en sachant que la communauté juive avait perdu presque une génération dans la Grande Guerre. Les mesures légales envisagées consistaient à priver les juifs de droits publics et à les proscrire de la fonction publique. René Gontier affirmait qu'« ils ne seront ni électeurs ni éligibles » [réf. nécessaire].

Ces propositions visaient à interdire les organisations juives telles que l’Alliance Israélite Universelle ou la Ligue Internationale contre l’antisémitisme. Les plus extrémistes voulaient interdire le travail aux juifs, ce qui en somme rejoignait l’idée d’expulser les juifs, puisque ces derniers sans travail seraient obligés de partir. Ils voulaient limiter les activités exercées par les juifs dans la presse, la banque, l’industrie du commerce, les professions libérales, la culture et le spectacle. Des groupes de théoriciens antisémites demandaient aussi la confiscation des biens des juifs.

Il y a une grande hostilité envers les mariages mixtes, mais aucune mesure légale ne fut jamais prise. Pourtant quelques lois furent promulguées en réponse à des manifestations venant notamment du milieu de la médecine ou des avocats (loi Armbruster du 21 avril 1933, limitant la médecine aux personnes diplômées de nationalité française; loi concernant les avocats de juillet 1934, limitant la profession à ceux résidant sur le territoire depuis plus de dix ans - voir Histoire de l'immigration en France)..

Les Juifs en France pendant le Régime de Vichy

des femmes juives portant l'étoile jaune à Paris en juin 1942

Chronologie

  • 22 juillet 1940 : création par Alibert, ministre de la justice, d'une commission de révision des 500 000 naturalisations prononcées depuis 1927. Retrait de la nationalité pour 15 000 personnes dont 40% de juifs.
  • dès Juillet 1940 les Allemands expulsent plus de 20 000 Juifs alsaciens-lorrains vers la zone libre.
  • 27 septembre 1940, Zone occupée : recensement des juifs, écriteau "Juif" sur les magasins tenus par des juifs.
  • 27 septembre 1940 : Une loi de Vichy permet d'interner tout étranger "en surnombre dans l'économie française" dans les groupements de travailleurs étrangers
  • 3 octobre 1940 : premier « statut des Juifs ». Les citoyens juifs français sont exclus de la fonction publique, de l'armée, de l'enseignement, de la presse, de la radio et du cinéma. Les juifs "en surnombre" sont exclus des professions libérales.
  • 4 octobre 1940 : les préfets peuvent interner les étrangers de race juive dans des camps spéciaux ou les assigner à résidence.
  • 7 octobre 1940 : abrogation du décret Crémieux de 1871. La nationalité française est donc retirée aux juifs d'Algérie.
  • 18 octobre 1940, Zone occupée : "aryanisation" des entreprises.
  • 29 mars 1941 : création du Commissariat général aux questions juives (CGQJ). Xavier Vallat premier commissaire.
  • Mai 1941, Zone occupée, premières rafles de juifs étrangers : 3700 sont parqués dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande, sous administration française.
  • 11 mai 1941: Inauguration de l'Institut d'études des questions juives, qui publie Le Cahier Jaune. Rebaptisé en 1943, il sera alors dirigé par Georges Montandon.
  • 2 Juin 1941, deuxième statut des juifs (Loi du 2 juin 1941): par rapport au premier statut, durcissement de la définition du juif, allongement des interdictions professionnelles, numerus clausus à l'Université (3%), et les professions libérales (2%). Les juifs sont obligés de se faire recenser en zone libre.
  • 21 juillet 1941 : « aryanisation » des entreprises en zone libre.
  • Août 1941, Zone occupée : internement de 3200 juifs étrangers et 1000 juifs français dans divers camps dont celui de Drancy.
  • Septembre 1941: ouverture de l'exposition Le Juif et la France au Palais Berlitz, organisé par l'Institut d'études des questions juives.
  • Décembre 1941, Zone occupée : 740 juifs français membres des professions libérales et intellectuelles sont internés à Compiègne.
  • janvier 1942 Conférence de Wannsee : les officiels nazis définissent les modalités pratiques de la « Solution finale », c'est-à-dire l'extermination complète des juifs d'Europe, enfants compris.
  • 27 mars 1942 : le premier convoi de juifs déportés quitte Compiègne (Frontstalag 122), en direction d'un camp d'extermination.
  • 29 mai 1942, zone occupée : port de l'étoile jaune obligatoire. (application le 7 juin)
  • 6 juin 1942 : nouvelles mesures antisémites (Décret du 6 juin 1942).
  • 2 juillet 1942 : Accords Bousquet-Oberg pour la collaboration des polices françaises et allemandes, en présence d'Heydrich, adjoint de Himmler.
  • 16-17 juillet 1942 : Paris Rafle du Vel' d'hiv, arrestation de 12 884 juifs "apatrides" (3031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants).
  • août 1942, Envahissement de la Zone libre par l'armée allemande.
  • 26-28 août 1942, Zone libre : série de rafles aboutissant à la déportation de 7000 personnes
  • Janvier 1943 : Rafle de Marseille.
  • Février 1943 : Rafle de Lyon dans les locaux de l'UGIF
  • 8 septembre 1943 : capitulation de l'Italie conduisant à l'occupation de la zone italienne (Nice) jusqu'alors épargnée par les rafles.
  • Avril 1943 : Rafles de Nîmes et d'Avignon
  • Septembre 1943 : Rafles de Nice et de l'arrière-pays niçois
  • Août 1944 : dernier convoi de déportation depuis Clermont-Ferrand

Un antisémitisme d'État : 1940-44

L'État français dirigé par Philippe Pétain va hisser l'antisémitisme au rang d'idéologie officielle avec :

Si le déferlement des campagnes antijuives semble influencer la population au départ, l'antisémitisme sera rejeté comme toute la propagande du régime. Les nazis ne considèrent jamais les français comme de véritables antisémites : Louis-Ferdinand Céline est une exception, puisqu'il voyait dans les Juifs l'origine de tous les maux, et dans leur extermination, qu'il recommanda explicitement, la solution à tous les problèmes.

Le haut-clergé catholique (archevêques, cardinaux) est hostile aux persécutions, mais estime que l'État est en droit de « protéger ses nationaux », dont les Juifs ne font pas partie. Cependant, ce n'est qu'à partir de 1942 que l'Église catholique s'émeut des arrestations. Il y a en 1940 environ 300 000 Juifs en France, parmi lesquels 150 000 citoyens français et 150 000 étrangers. Les deux tiers de l'ensemble, mais la très grosse majorité des Juifs étrangers vivent en région parisienne. Sur les 150 000 Juifs français, 90 000 sont de vieille souche et parmi les 60 000 Juifs étrangers, souvent immigrés de l'Europe de l'Est, la moitié a été naturalisée dans les années 1930.

Les juifs, français et étrangers, vont vivre une situation d'oppression depuis juillet 1940 jusqu'à la mi-1942. À partir du printemps 1942, ils devront faire face à la politique de la "Solution finale" décidée par les nazis dans l'Europe occupée depuis la conférence de Wannsee. Il s'agissait pour les nazis de déporter tous les Juifs d'Europe vers des camps d'extermination situés en Pologne. Jusqu'en novembre 1942, date de l'occupation de la "zone libre", la situation des Juifs n'est pas exactement la même en zone libre et en zone occupée. Les lois françaises anti-juives s'appliquent sur l'ensemble du territoire, mais en zone occupée s'ajoutent des décrets allemands.

Le gouvernement de Vichy va mener une politique de restriction des droits des juifs dés son installation, sans que les Allemands n'aient exprimé la moindre demande. Dès Juillet 1940, le ministre de la justice Alibert, crée une commission de révision des 500 000 naturalisations prononcées depuis 1927. le retrait de la nationalité concernera 15 000 personnes dont 40% de juifs. L'abrogation du décret Crémieux privera 100 000 Juifs d'Algérie de la citoyenneté française. En octobre 1940, le conseil des ministres promulguera le premier statut des Juifs : les citoyens juifs français sont exclus de la fonction publique, de l'armée, de l'enseignement, de la presse, de la radio et du cinéma. Les Juifs "en surnombre" sont exclus des professions libérales. Le deuxième statut des juifs, de juin 1941 est encore un peu plus restrictif : il allonge la liste des professions d'où sont exclus les Juifs et établit un "Numerus clausus" limitant la proportion de Juifs à 3% dans l'Université et 2% dans les professions libérales. Enfin, en juillet 1941, les Juifs doivent céder leurs droits sur les entreprises à des "Aryens". Les Allemands avaient appliqué cette mesure en zone occupée depuis octobre 1940. Un Commissariat général aux questions juives, est créé en mars 1941, sous la direction de Xavier Vallat. Sa mission est de veiller à l'application de la législation antijuive. Selon les mots d'Asher Cohen :

« Sans cette législation sanctionnée par un gouvernement français respecté parce que légitime, les déportations ultérieures étaient presque impensables, en tous cas, bien plus compliquées à exécuter… l'aryanisation semble être le domaine où une certaine efficacité fut obtenue et où les résultats furent impressionnants. Les Juifs furent effectivement écartés de la vie économique de la nation, apparemment sans grande difficulté. »

Quant aux Juifs étrangers, ils sont considérés comme des déchets qui n'ont pas vraiment leur place en France. À partir du 4 octobre 1940, les préfets peuvent interner les étrangers "de race juive" dans des camps spéciaux ou les assigner à résidence. En février 1941, 40 000 Juifs étrangers croupissent dans une série de camps : Les Milles, Gurs, Rivesaltes… En juillet 1940, alors que la "Solution finale" n'était pas encore à l'ordre du jour, les Allemands avaient expulsé 20 000 juifs d'Alsace et de Lorraine vers la zone non occupée. Plus tard, à partir de 1942, lorsque des pressions commencent à s'exercer pour pouvoir mettre en œuvre la "Solution finale", le gouvernement français saura toujours se montrer conciliant pour livrer aux Allemands des juifs étrangers. La collaboration entre les polices allemandes et françaises sera renforcée par ce qu'on appelle les accords Bousquet-Oberg, du nom du chef de la police française et du représentant en France de la police allemande. Les Allemands pourront compter sur la police française pour rafler les juifs étrangers, du moins jusqu'à la fin 1942.

L'administration antisémite

D'après certains historiens (Tal Bruttmann, Robert Paxton[9]) l'administration fit preuve d'un zèle particulier dans l'antisémitisme pendant la période pétainiste.

Mise en œuvre de la solution finale

Les Allemands commencent à mettre en œuvre en France leur politique d'extermination massive des juifs d'Europe dès mars 1942, où un convoi de déportés juifs quitte Compiègne, plaque tournante vers les camps de concentration et d'extermination. Officiellement, il s'agit de les regrouper dans une région mal définie (on parle de la Pologne) que les Allemands auraient décidé de mettre à la disposition des juifs. Parmi eux se trouvent des juifs français. Le gouvernement de Vichy n'exprime pas de protestation. En zone occupée, les juifs sont obligés de porter l'étoile jaune à partir de mai 1942. Cette mesure ne sera jamais imposée en zone sud, même après son occupation par les allemands. La déportation des juifs va prendre une grande ampleur à partir de la Rafle du Vel' d'hiv, les 16 et 17 juillet 1942 : 12 884 juifs apatrides (3031 hommes, 5802 femmes et 4051 enfants) sont arrêtés par la police française, rassemblés au Vélodrome d'Hiver dans des conditions sordides, puis à Drancy, d'où ils seront acheminés vers les camps d'exterminations. Fin août 42, en zone libre, 7000 juifs étrangers sont raflés et livrés aux Allemands.

Les deux trains de mesures antijuives, celui d'octobre 1940 et celui de juin 1941 n'avaient guère soulevé de protestations de la part des autorités religieuses, depuis la condamnation solennelle de l'idéologie raciste du National-Socialisme par le pape Pie XI. Le cardinal Pierre Gerlier, primat des Gaules, remet au chef de l'État, en septembre 1941 une note exprimant des réserves sur la politique antisémite. Son homologue protestant, le pasteur Boegner, avait adressé une lettre personnelle à l'amiral Darlan un peu plus tôt, en mars 1941. De même, les conditions très dures d'internement des juifs étrangers n'avaient guère ému l'opinion publique. Seules quelques organisations charitables, soit juives soit protestantes (la CIMADE), rejointes par quelques membres du clergé catholique, s'étaient préoccupées de porter secours aux internés des camps de Gurs, Noë, Récébédou etc.

A partir de la mi-1942, on assiste à un revirement de l'opinion publique. Le port de l'étoile jaune, d'abord, avait suscité la réprobation de beaucoup de Français ainsi qu'une nouvelle protestation du pasteur Boegner. Ce sont enfin les rafles de l'été 1942 qui provoqueront un tournant décisif. Non seulement parmi les chrétiens de base, mais également parmi la hiérarchie catholique. En plus des démarches confidentielles, cinq prélats catholiques de la zone sud feront connaître publiquement, en chaire, leur désapprobation. La protestation la plus célèbre est celle de Mgr Jules Saliège, archevêque de Toulouse, dont la lettre est lue en chaire le 23 août.

Dorénavant, Laval et Bousquet mettront en avant l'opposition de l'Église dans les pourparlers avec Oberg pour réduire l'implication de la police française dans le processus de déportation des juifs. Selon les mots de Serge Klarsfeld, « la fin de cette coopération massive ne se situe pas en 1943 [...] mais en septembre 1942 ». Ce tournant ne veut pas dire arrêt : la police française, toujours sous les ordres de Bousquet, arrête dans la région parisienne 700 personnes en octobre, 600 en novembre et 835 en décembre, dont la plupart étaient françaises.

En novembre 1942, les Allemands envahissent la zone sud. Aussitôt, le Höherer SS und Polizeiführer s'installa dans toutes les préfectures pour développer ses activités antijuives. La police allemande montre sans doute moins d'efficacité que la police française, mais elle traque aussi bien les juifs français que les étrangers, et beaucoup de juifs français de la zone sud, se croyant protégés ou oubliés par le gouvernement de Vichy, n'avaient pas pris l'habitude de se cacher. De novembre 1942 à septembre 1943, la zone d'occupation italienne, à savoir les deux départements de la Savoie et surtout les Alpes-Maritimes, devient le refuge final pour les juifs. On en trouve près de 30 000, en septembre 1943 dans ce qui s'avèrera être une souricière, lorsque les Allemands envahissent la zone après la capitulation de l'Italie. Sous la conduite d'Alois Brunner, la police allemande et une unité de Waffen-SS ratissent jusqu'en décembre 1943 les trois départements méditerranéens, mais faute de l'appui des autorités françaises, l'opération n'aboutit qu'à l'arrestation de 2000 juifs, déportés à Drancy puis à Auschwitz. Le ratissage mené par Brunner se poursuit ensuite, à partir de Grenoble, en Isère et en Savoie jusqu'en mars 1944 et se solde par l'envoi d'un peu plus de 400 personnes à Drancy.

Sauvetage des Juifs

Les 75 000 Juifs déportés vers les camps de la mort le furent par les autorités allemandes, une grande partie d'entre eux avec la participation de la police du gouvernement de Vichy. Une partie des 225 000 juifs qui échappèrent à la déportation bénéficièrent du silence, de la complicité ou de l'aide active d'un très grand nombre de français qui sont restés, pour la plupart anonymes. Seuls, quelques-uns d'entre eux ont été honorés du titre de Juste parmi les Nations[10]. Les institutions religieuses, catholiques, protestantes ou israélites jouèrent un rôle de premier plan pour l'accueil, la production de faux papiers et l'organisation de filières d'évasion. Les protestants, bien que très minoritaires en France, se sont souvent montrés d'une grande efficacité dans ce sauvetage. Ainsi, sous la conduite du pasteur André Trocmé et de sa femme Magda, Le Chambon-sur-Lignon, village de Haute-Loire, accueille, de 1941 à 1944, pour des périodes plus ou moins longues, un total de 2500 juifs. Plusieurs prélats de l'Église catholique, tels le Cardinal Pierre Gerlier, primat des Gaules, ou Monseigneur Jules Saliège, adressèrent des protestations publiques contre l'arrestation arbitraire des juifs.

De nombreuses personnalités firent preuve d'un courage remarquable; on peut citer René Carmille, chef du service national de la statistique, qui refusa de fournir aux autorités les fichiers de cartes perforées Hollerith qui permettaient d'identifier les Juifs [11]. La plupart des congrégations religieuses utilisèrent leurs cloîtres pour cacher des fugitifs et recueillir des enfants. On estime que ces actions permirent de sauver la plus grande partie des Juifs, par rapport à d'autres pays.

Après la guerre

L'antisémitisme, qui était principalement limité à l'extrême droite française (voir par exemple l'affaire de Carpentras), ou encore la déclaration négationniste de Jean-Marie Le Pen selon laquelle "les chambres à gaz seraient un détail de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale"[12] a connu une recrudescence vers la fin du XXe siècle, sous l'influence du conflit israélo-arabe[13] [14].

Les actes considérés comme antisémites, dès qu'ils sont connus, provoquent souvent l'indignation publique des hommes politiques.

Il arrive cependant que des actes dénoncés comme antisémites soient montés de toute pièce[15], ou soient soupçonnés d'être montés de toutes pièces[16], ou encore, bien que les faits soient réels, que l'on s'aperçoive que leur motivation n'est pas l'antisémitisme. En août 2004, le président du consistoire de Paris, Moïse Cohen, a déclaré que « c'est une erreur de réagir à un fait divers sans appliquer le principe de précaution » ; pour Esther Benbassa, historienne du judaïsme, « l'extrême sensibilité de la communauté juive devrait être canalisée par les responsables communautaires, et les politiques devraient pouvoir attendre de savoir avant de réagir »[17]. À la suite de l'affaire « Marie L. », Dominique de Villepin a déclaré vouloir « tirer les leçons de cette affaire », « tirer tous les enseignements des enquêtes et adopter la stratégie la mieux adaptée », « mieux connaître les causes [des actes racistes et antisémites] pour mieux les combattre »[18].

L'antisémitisme contemporain

En 2004, le Ministre de l'Intérieur de l'époque, Dominique de Villepin a demandé un rapport sur le racisme et l'antisémitisme à Jean-Christophe Rufin, président d'Action contre la faim et ancien vice-président de Médecins sans frontières, dans lequel celui-ci récuse la perception que le nouvel antisémitisme en France ne provient uniquement que des immigrés d'Afrique du Nord et que de l'extrême droite[19] [20]. Dans son rapport daté d'octobre 2004, Rufin écrit que: "le nouvel antisémitisme apparaît plus hétérogène" et identifie ce qu'il appelle une nouvelle et "subtile" forme d'antisémitisme dans "l'antisionisme radical" tel qu'il est exprimé par les mouvements d'extrême gauche et d'antimondialisation, dans laquelle la critique des Juifs et d'Israël est utilisée comme prétexte pour "légitimer le conflit armé palestinien"[21] [22].

Toutefois, la parenté entre les tenants de l'antisionisme comme Dieudonné, qui a mené une liste antisioniste aux élections européennes de 2009 et ceux du vieil antisémitisme comme Jean-Marie Le Pen est illustrée par la participation de Dieudonné aux journées BBR du Front National et l'assistance de Bruno Gollnisch et de l'épouse de Jean-Marie Le Pen à un spectacle de Dieudonné[23].

En 2006, l'antisémitisme atteint un niveau de violence inégalé depuis la guerre avec l'assassinat après torture du jeune Ilan Halimi par le « gang des barbares », groupe de jeunes mené par Youssouf Fofana.

Article détaillé : gang des barbares.

En 2009, la question reste sensible.

Selon Laurent Mucchielli, directeur au CNRS et sociologue[24], « il faut en finir avec ce fantasme d’un « retour de l’antisémitisme ». Il y a maintenant dix ans que les politologues ont montré quatre choses :

  • premièrement des opinions antisémites existent encore mais elles ne cessent de diminuer très fortement depuis la Seconde Guerre mondiale[...] ;
  • deuxièmement ces opinions sont très minoritaires et la France n’est absolument pas un pays antisémite, l’on a même pu même parler un jour d’une opinion « philosémite »[...] ;
  • troisièmement, l’hypothèse d’une « nouvelle judéophobie » qui permettrait un retour de l’antisémitisme sous couvert de critique de la politique israélienne, et qui traduirait un déplacement de l’antisémitisme de l’extrême droite vers l’extrême gauche, est invalidée par les travaux scientifiques.[...] ;
  • quatrièmement, s’il fallait chercher absolument une évolution récente un peu inquiétante de l’opinion française en matière de racisme, c’est un fait qu’on l'a (sic) trouverait plutôt du côté du racisme anti-Maghrébin ou plus exactement anti-musulman. En effet, si la France n’est pas davantage un pays globalement raciste à l’encontre des musulmans, la communauté faisant le plus l’objet de craintes et de rejet est bien en réalité la communauté musulmane, comme le relatent les deux derniers rapports (2006 et 2007) publiés par la CNCDH[25] ».

Selon le Conseil représentatif des institutions juives de France, M Mucchielli nous ressort « les résultats bien connus des sondages d’opinion » [...] mais « oublie bizarrement d’autres chiffres figurant dans ces mêmes rapports. Je veux parler des statistiques relatives aux agressions racistes et antisémites. Or ces statistiques montrent une augmentation vertigineuse des agressions antijuives à partir de l’an 2000. Elles montrent aussi que les agressions racistes dont sont victimes les Juifs sont dix fois plus nombreuses, relativement à la population considérée, que celles dont sont victimes les Arabes ou les Noirs. Tout cela ne change rien au fait que les Noirs et les Arabes sont victimes, par ailleurs, de discriminations qui touchent moins les Juifs. Mais nier la réalité des attaques antijuives, et surtout leur recrudescence dans la période récente, c’est pousser le bouchon un peu loin. Là où M. Mucchielli pousse le bouchon vraiment trop loin, c’est quand il accuse les institutions juives de ne pas être capables de «prendre leurs distances vis-à-vis de l’État israélien», cette incapacité expliquant selon lui, sans la justifier bien sûr, la montée des actes antijuifs[26].

Statistiques

Pendant la guerre

Article détaillé : Victimes françaises de la Shoah

Selon des chiffres établis par l'association des Fils et filles de déportés juifs de France présidée par Serge Klarsfeld et publiés en 1985

  • 75 721 Juifs, dont près de 11 000 enfants, ont été déportés de France de mars 1942 à août 1944, la plupart vers le camp d'Auschwitz.
  • 74 convois au total sont partis en direction des camps de concentration ou d'extermination, le premier de Compiègne le 27 mars 1942 et le dernier de Clermont-Ferrand le 18 août 1944.

On a estimé que 72 % des Juifs résidant en France avaient survécu à la Shoah, soit une proportion très supérieure à la moyenne des autres pays européens (33 %).

Il y a eu, pendant toute la guerre, 141 000 Français déportés par les Allemands, toutes confessions confondues[27].

Actuellement

D'après Dominique de Villepin, 75 « actions violentes à caractère antisémite » ont été recensées pendant les sept premiers mois de l'année 2003, et 160 pendant les sept premiers mois de 2004, dont 11 attribuées à l'extrême droite, 50 commises par des « individus d'origine arabo-musulmane », et 99 qui ont obéi à des motivations floues[28].

Le ministère de la justice a recensé, entre le 1er janvier et le 6 juin 2004, 180 cas d'antisémitisme: 104 d'atteintes aux biens, 46 d'atteintes aux personnes, 30 infractions de presse[29].

Selon L'Express du 30/08/2004 et du 02/03/2006 (La sous-culture antisémite, Les derviches tourneurs), on a recensé en France les nombres suivants cas d'injures, menaces et violences antisémites :

Selon la CNCDH, les violences et menaces recensées par le ministère de l’Intérieur ont été les suivantes :

  • 2006 : 571
  • 2007 : 386

Plus significatives sont les comparaisons entre 2007 (dernière année disponible) et 1997, page 30 du rapport 2007 de la CNCDH[25] :

  • 1997 Victimes de la violence raciste : 3
  • 1997 Victimes de la violence antisémite : 0
  • 2007 Victimes de la violence raciste : 17
  • 2007 Victimes de la violence antisémite : 24

ou encore, toujours page 30 du rapport 2007 de la CNCDH[25] :

  • 1997 Violences et menaces racistes : 154
  • 1997 Violences et menaces antisémites: 93
  • 2007 Violences et menaces racistes : 325
  • 2007 Violences et menaces antisémites: 386

Notes et références

  1. Lois contre la racisme et l'antisémitisme
  2. (en) Esther Benbassa, The Jews of France: A History from Antiquity to the Present, Princeton University Press (ISBN 0691090149)
  3. (en) Jewish Encyclopedia, Blood Accusation
  4. Cf article 1 : « enjoignons à tous nos officiers de chasser de nosdites îles tous les juifs qui y ont établi leur résidence, auxquels, comme aux ennemis déclarés du nom chrétien »
  5. a  et b Noiriel, Gérard (1993), « L'identification des citoyens. Naissance de l'état civil républicain », Genèses. Sciences sociales et histoire, 1993, n° 1, pp. 3-28.
    doi : 10.3406/genes.1993.1196
    url : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/genes_1155-3219_1993_num_13_1_1196
    Consulté le 26 octobre 2008. Article republié dans G. Noiriel, État, nation et immigration. Vers une histoire du pouvoir, Paris, Belin, collection « Socio-Histoires », 2001.
  6. Taguieff, Pierre-André (2002), « L'invention racialiste du juif », article tiré de La couleur et le sang. Doctrines racistes à la française, nouvelle éd. 2002, Mille et une nuits.
  7. a , b , c , d , e , f , g , h  et i Schor, Ralph (2005). L'antisémitisme en France dans l'entre-deux-guerres: prélude à Vichy, éd. Complexes, 2005, p.33-34.
  8. Dictionnaire de la politique française, d'Henry Coston, t. 3, Paris, Publications Henry Coston, 1979, p. 730.
  9. La France de Vichy 1940-1944
  10. Voir la Liste des Justes de France sur sur le site du comité français pour Yad Vashem. Consulté le 30 septembre 2009
  11. IBM et l'Holocauste, Edwin Black, Robert Laffont, 2001.
  12. invité du « Grand jury RTL- Le Monde », le 13 septembre 1987
  13. L'antiracisme, un combat qui divise, L'Express du 31/05/2004
  14. L'Express du 30/08/2004 La sous-culture antisémite : 2/3 des actes antisémites sont le fait de fils d'immigrés.
  15. Reuters, « Les soupçons d'antisémitisme souvent levés par la justice », 31 août 2004.
  16. Laurent Chabrun, « Les mystères de Gagny », L'Express du 19 janvier 2004 ; Michelle Toledano, droit de réponse relatif à l'article « Les mystères de Gagny » du 19 janvier 2004, L'Express du 22 mars 2004.
  17. Martine Nouaille, « Antisémitisme en France : des affaires qui jettent le trouble », Agence France-Presse, 30 août 2004 ; Olivia Recasens, Christophe Labbé, Jean-Michel Décugis, « Incendie du centre juif ; Ce n'était qu'un fait divers », Le Point, 2 septembre 2004.
  18. « M. de Villepin  : "Confondre 2004 avec 2007, c'est l'échec assuré », Le Monde, 28 août 2004.
  19. "French concern about race attacks", BBC News, octobre 2004.
  20. "France: International Religious Freedom Report 2005", U.S. Department of State.
  21. Jean-Christophe Rufin: "Chantier sur la lutte contre le racisme et l'antisémitisme", présenté au Ministre de l'Intérieur le 19 octobre 2004
  22. Elisabeth Bryant: "France stung by new report on anti-Semitism," United Press International, 20 octobre 2004.
  23. Gollnisch au spectacle de Dieudonné sur Libération, 19 décembre 2006. Consulté le 1er octobre 2009
  24. Voir le texte référencé par le blog Claris : Laurent Mucchielli, « Le « retour de l'antisémitisme » » sur blog Claris. Consulté le 30 septembre 2009
  25. a , b  et c Rapports annuels sur Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme. Consulté le 30 septembre 2009
  26. Meïr Waintrater, « Le déni de l’antisémitisme » sur site du CRIF. Consulté le 30 septembre 2009
  27. Ministère des Anciens Combattants cité par Le bilan de la déportation en France sur Mémoire-net : Mémoire locale et Seconde Guerre Mondiale[. Consulté le 30 septembre 2009
  28. « M. de Villepin  : "Confondre 2004 avec 2007, c'est l'échec assuré" », Le Monde du 28 août 2004.
  29. Dominique Perben cité par Reuters, « France - 180 actes antisémites recensés depuis le 1er janvier », 9 juin 2004.

Sources

  • Olivier Guland, Le Pen, Mégret et les Juifs, L'obsession du "complot mondialiste", La Découverte, 2000.
  • Esther Benbassa, La République face à ses minorités. Les juifs hier, les musulmans aujourd’hui, Mille et Une Nuits, 2004.
  • Tal Bruttmann, La logique des bourreaux, 1943-1944. Hachette Littératures. 2003.
  • Tal Bruttmann, Au bureau des affaires juives. L'administration française et l'application de la législation antisémite. La Découverte. 2006.
  • Vicki CARON, "L'asile incertain : La crise des réfugiés juifs en France 1933-1942", Paris, Tallandier, 2008.
  • Asher Cohen, Persécutions et sauvetages, Cerf, 1993
  • Marc Crapez, L’antisémitisme de gauche au XIXe siècle.
  • Laurent Joly, Xavier Vallat, 1891-1972 : du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'État, Grasset, 2001.
  • Laurent Joly, Darquier de Pellepoix et l'antisémitisme français, Berg International, 2002.
  • Laurent Joly, Vichy dans la « solution finale ». Histoire du Commissariat général aux questions juives (1941-1944), Grasset, 2006, 1014 pages.
  • André Kaspi, Les juifs pendant l'occupation, Le Seuil, 1991
  • Serge Klarsfeld, La shoah en France, le calendrier des déportations (septembre 1942-aout 1944) , Paris, 1978
  • Serge Klarsfeld, Vichy-Auschwitz, 1942, Fayard, 1983
  • Florent Le Bot, "La fabrique réactionnaire. Antisémitisme, spoliations et corporatisme dans le cuir (1930-1950), Paris, Presses de Sciences PO, 2007
  • Pierre-André Taguieff (sous la dir. de), L'antisémitisme de plume, 1940-1944, Étude de documents, Berg International, Paris, 1999 ISBN 2-911289-16-1

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