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Anarchisme
L'anarchisme est un courant de philosophie politique développé depuis le XIXe siècle sur un ensemble de théories et pratiques anti-autoritaires[1]. Fondé sur la négation du principe d'autorité dans l'organisation sociale et le refus de toutes contraintes découlant des institutions basées sur ce principe[2], l'anarchisme a pour but de développer une société sans domination, où les individus coopèrent librement dans une dynamique d'autogestion[3].
Sommaire
Étymologie
Article détaillé : Étymologie du terme anarchie.Le terme anarchie est un dérivé du grec « ἀναρχία » (« anarkhia »)[4]. Composé du préfixe a- privatif an- (en grec αν, « sans », « privé de ») et du mot arkhê, (en grec αρχn, « origine », « principe », « pouvoir » ou « commandement »)[5][6]. L'étymologie du terme désigne donc, d'une manière générale, ce qui est dénué de principe directeur et d'origine. Cela se traduit par « absence de principe[7] », « absence de règle[7] », « absence de chef[8] », « absence d'autorité[2] » ou « absence de gouvernement[6] ».
Dans un sens négatif, l'anarchie évoque le chaos et le désordre, l'anomie[9]. Et dans un sens positif, un système où les individus sont dégagés de toute autorité[9]. Ce dernier sens apparaît en 1840 sous la plume du théoricien socialiste Pierre Joseph Proudhon (1809-1865). Dans Qu'est-ce que la propriété ?, l'auteur se déclare anarchiste et précise ce qu'il entend par anarchie : « une forme de gouvernement sans maître ni souverain »[9].
Précurseurs de l'anarchisme
Article détaillé : Précurseurs de l'anarchisme.Pour de nombreux théoriciens de l'anarchisme, l'esprit libertaire remonte aux origines de l'humanité[10]. À l'image des Inuits, des Pygmées, des Santals, des Tivs, des Piaroa ou des Merina, des sociétés fonctionnent, parfois depuis des millénaires, sans autorité politique (État ou police)[11] ou suivant des pratiques revendiquées par l'anarchisme comme l'autonomie, l'association volontaire, l'auto-organisation, l'aide mutuelle ou la démocratie directe[12].
Les premières expressions d'une philosophie libertaire peuvent être trouvées dans le taoïsme et le bouddhisme[13]. Au taoïsme l'anarchisme emprunte le principe de non-interférence avec les flux des choses et de la nature, un idéal collectiviste et une critique de l'État ; Au bouddhisme, l'individualisme libertaire, la recherche de l'accomplissement personnel et le rejet de la propriété privée[9].
Un courant individualiste et libertaire peut également être trouvé dans la philosophie de la Grèce antique, dans les écrits épicuriens, cyniques et stoïciens[14].
Certains éléments libertaires du christianisme ont influencés le développement de l'anarchisme[15], en particulier de l'anarchisme chrétien[16]. À partir du Moyen Âge, certaines hérésies et révoltes paysannes attendent l'avènement sur terre d'un nouvel âge de liberté[9]. Des mouvements religieux, à l'exemple des hussites ou des anabaptistes s'inspirèrent souvent de principes libertaires[17].
Plusieurs idées et tendances libertaires émergent dans les utopies françaises et anglaises de la Renaissance et du siècle des Lumières[18]. Pendant la Révolution française, le mouvement des Enragés s'oppose au principe jacobin du pouvoir de l'État et propose une forme de communisme[19]. En France, en Allemagne, en Angleterre ou aux États-Unis, les idées anarchistes se diffusent par la défense de la liberté individuelle, les attaques contre l'État et la religion, les critiques du libéralisme et du socialisme[9]. Certains penseurs libertaires américains comme Henry David Thoreau, Ralph Waldo Emerson et Walt Whitman, préfigurent l'anarchisme contemporain de la contre-culture, de l'écologie, ou de la désobéissance civile[20].
Définitions
Principes généraux
L'anarchisme est une philosophie politique qui présente une vision d'une société humaine sans hiérarchie, et qui propose des stratégies pour y arriver, en renversant le système social actuel.
L'objectif principal de l'anarchisme est d'établir un ordre social sans dirigeant. Un ordre basé sur la coopération volontaire des hommes et des femmes libres et conscients qui ont pour but de favoriser un double épanouissement : celui de la société et celui de l'individu qui participe au premier.
À la source de toute philosophie anarchiste, on retrouve une volonté d'émancipation individuelle et/ou collective. L'amour de la liberté, profondément ancré chez les anarchistes, les conduit à lutter pour l'avènement d'une société plus juste, dans laquelle les libertés individuelles pourraient se développer harmonieusement et formeraient la base de l'organisation sociale et des relations économiques et politiques.
L'anarchisme est opposé à l'idée que le pouvoir coercitif et la domination soient nécessaires à la société et se bat pour une forme d'organisation sociale et économique libertaire, c'est-à-dire fondée sur la collaboration ou la coopération plutôt que la coercition.
L'ennemi commun de tous les anarchistes est l'autorité sous quelque forme qu'elle soit. L'État est le principal ennemi des anarchistes : l'institution qui s'attribue le monopole de la violence légale (guerres, violences policières), le droit de voler (impôt) et de s'approprier l'individu (conscription, service militaire). Les visions qu'ont les différentes tendances anarchistes de ce que serait ou devrait être une société sans État sont en revanche d'une grande diversité. Opposé à tout credo, l'anarchiste prône l'autonomie de la conscience morale par-delà le bien et le mal défini par une orthodoxie majoritaire, un pouvoir à la pensée dominante. L'anarchiste se veut libre de penser par lui-même et d'exprimer librement sa pensée.
Certains Anarchistes dits « spontanéistes » pensent qu'une fois la société libérée des entraves artificielles que lui imposait l'État, l'ordre naturel précédemment contrarié se rétablirait spontanément, ce que symbolise le « A » inscrit dans un « O » (« L'anarchie, c'est l'ordre sans le pouvoir », Proudhon). Ceux-là se situent, conformément à l'héritage de Proudhon, dans une éthique du droit naturel (elle-même affiliée à Rousseau). D'autres pensent que le concept d'ordre n'est pas moins « artificiel » que celui d'État. Ces derniers pensent que la seule manière de se passer des pouvoirs hiérarchiques est de ne pas laisser d'ordre coercitif s'installer. À ces fins, ils préconisent l'auto-organisation des individus par fédéralisme comme moyen permettant la remise en cause permanente des fonctionnements sociaux autoritaires et de leurs justifications médiatiques. En outre, ces derniers ne reconnaissent que les mandats impératifs (votés en assemblée générale), révocables (donc contrôlés) et limités à un mandat précis et circonscrit dans le temps. Enfin, ils pensent que le mandatement ne doit intervenir qu'en cas d'absolue nécessité.
Le rejet du centralisme, pour le fédéralisme, aboutit donc à un projet d'organisation sociale fondée sur la gestion directe de sa propre vie et la décentralisation, où chacun est en mesure de participer à la vie commune, tout en conservant son autonomie individuelle, selon les conceptions parfois diamétralement opposées que s'en font les différents courants anarchistes.
Courants
À la genèse de l'anarchisme politique, on trouve les travaux pionniers de William Godwin : en 1793, il publie Enquête sur la justice politique et son influence sur la morale et le bonheur (traduction française), œuvre largement inspirée par la Révolution française. Il y propose une critique radicale de la société et de toutes les formes de gouvernements qui, selon lui, empêchent l'épanouissement des individus et les mènent à leur corruption. Les travaux de Max Stirner (qui refusait l'appellation "anarchiste") auront également un rôle très important dans le développement de l'anarchisme individualiste. Celui-ci publie en 1845 L'Unique et sa propriété, une œuvre en réaction contre la pensée hégélienne et post-hégelienne, qui va marquer durablement la pensée anarchiste.
Les libertaires considèrent qu'une société anarchiste devrait être construite sans hiérarchie et sans autorité ; les institutions telles que le capitalisme, la famille patriarcale, l'Église, l'État, l'armée sont qualifiées d'autoritaires (dans le sens d'une présence d'autorité par opposition au système libertaire qui s'en passe) et contraires aux libertés individuelles.
Trois mouvements principaux existent au sein de la mouvance anarchiste, l'un socialiste, l'autre individualiste et le dernier syndicaliste. Il existe également d'autres tendances peu connues et plus récentes.
C'est dans l'espace délimité par ces conceptions, globalement peu représentatives de l'ensemble, que se situe la pensée anarchiste.
Aujourd'hui, il existe donc de nombreuses théories anarchistes distinctes. Différents groupes peuvent donc se définir comme anarchistes et néanmoins avoir des positions (au niveau tactique, stratégique, organisationnel, comme au niveau de leur philosophie politique, économique et sociale) différentes, voire opposées.
Courants socialistes
Les socialistes libertaires, selon les tendances, considèrent que la société anarchiste peut se construire par mutualisme, collectivisme, communisme, syndicalisme, mais aussi par conseillisme. L'abolition de la propriété et l'appropriation collective des moyens de production est un point essentiel de cette tendance libertaire. Par propriété, on n'entend pas le fait de posséder quelque chose pour soi, mais de le posséder pour d'autres afin d'en tirer des revenus (locations, lieux de travail...). Ces courants, composés initialement de Proudhon (et ses successeurs), puis de Bakounine, étaient présents au sein de l'Association internationale des travailleurs (Première internationale), jusqu'à la scission de 1872 (où Bakounine et Karl Marx se sont trouvés opposés). L'anarchisme socialiste est considéré comme une politique qui établit un pont entre le socialisme et l'individualisme (par le biais du coopérativisme et du fédéralisme libertaire) combattant tant le capitalisme que l'autoritarisme sous toutes ses formes.
- L'anarchisme socialiste ou socialisme libertaire, qui propose une gestion collective égalitariste de la société (mouvement largement influencé par les écrits de Bakounine) ;
- L'anarchisme communiste ou communisme libertaire, qui de l'adage « À chacun selon ses besoins, de chacun selon ses capacités » veut, d'un point de vue économique, partir du besoin des individus afin de produire par la suite le nécessaire pour y répondre ; ce qui politiquement est lié étroitement avec l'anarchisme qui part des volontés de chaque individu réel, par la liberté politique pour créer/construire la société à l'échelle des humains vivants/désirants (mouvement largement influencé par les écrits de Errico Malatesta, Pierre Kropotkine) ;
- L'anarcho-syndicalisme, qui propose une méthode : le syndicalisme, couplé à l'anarchisme, comme moyen de lutte et d'accès vers une société anarchiste (mouvement largement influencé par les écrits d'Émile Pouget, Pierre Monatte, Fernand Pelloutier) ;
- L'anarchisme proudhonien, qui défend l'autogestion fédéraliste, un travaillisme pragmatique, un justicialisme idéo-réaliste et une économie mutualiste. Le travail, fondement de la société devient le levier de la politique, le réalisateur de la liberté. Le justicialisme permet un pluralisme à travers un équilibre des forces physiques et sociales. Le fédéralisme permet le dynamisme et l'équilibre de la société pluraliste. (Auteurs : Pierre Joseph Proudhon, James Guillaume, Maurice Joyeux) ;
- L'anarchisme insurrectionnel qui prône l'insurrection, la révolte (Auteurs : Wolfi Landstreicher, Alfredo M. Bonanno) ;
- L'anarcho-indépendantisme, qui définit la nature anarchiste de la lutte pour l'émancipation des peuples (une tendance clairement de gauche à ne pas confondre avec le national-anarchisme)
- Le post-anarchisme qui s'inspire de la pensée post-structuraliste et post-marxiste.
- L'anarcho-sionisme est un courant politique qui naît après le sentiment d'échec de l'action révolutionnaire des juifs à l'issue des grands pogroms des années 1890, les anarchistes comme les socialistes viennent à penser que la question juive ne peut faire l'économie d'un projet de société séparée en attendant la révolution mondiale. Pour les anarcho-sionistes, il s'agit de fonder un foyer national sans État. Ce courant n'adhèrera pas au sionisme de Théodore Herzl (auteurs français : Bernard Lazare).
Les cinq premières tendances (socialiste, communiste, syndicaliste, proudhonienne et insurrectionnelle) se rejoignent et coexistent au sein des différentes associations libertaires. L'ensemble de ces courants se caractérise par une conception particulière du type d'organisation militante nécessaire pour avancer vers une révolution. Ils se méfient de la conception centralisée d'un parti révolutionnaire, car ils considèrent qu'une telle centralisation mène presqu'inévitablement à une corruption de la direction par l'exercice de l'autorité.
Courants individualistes
Article détaillé : Anarchisme individualiste.Les individualistes libertaires, selon les tendances, considèrent au contraire que seul l'individu peut légitimement posséder son bien propre, soit par l'abolition de la propriété, soit par la possession individuelle, soit par la propriété privée[21]. Selon cette tendance, les institutions autoritaires doivent être supprimées, en les désertant ou en les combattant, la question essentielle est la liberté de l'individu face à l'oppression de la société (et de ses composantes). Les institutions intermédiaires, nées de la collaboration entre individus et susceptibles de tenir l'État en échec, sont considérées avec bienveillance, pour autant évidemment qu'elles ne participent pas à l'oppression étatique (exemple typique : les fabricants d'armes).
- L'anarchisme individualiste, qui défend l'autonomie individuelle contre toute forme d'autorité et d'aliénation (État, Religion, etc.), et propose l'association libertaire entre les individus (mouvement largement influencé par les écrits de Max Stirner, John Henry Mackay, Victor Basch, Émile Armand)
- L'anarchisme chrétien. Courant anarchiste se basant sur la révolution personnelle et les enseignements de Jésus Christ dans leur dimension critique vis-à-vis de l'organisation sociale. (Auteurs : Léon Tolstoï, Jacques Ellul, Ivan Illich)
Les courants suivants, nés récemment, voient leur appartenance au mouvement anarchiste critiquée (voir infra)
- L'anarchisme de droite. Ce courant littéraire français regroupe des auteurs qui s'opposent aux formes gouvernementales traditionnelles comme la démocratie, le pouvoir des intellectuels et le conformisme. Il s'agit d'une attitude et d'une esthétique plutôt que d'une idéologie structurée, qui se cristallise autour de valeurs « de droite » telles l'anti-égalitarisme aristocratique, l'individualisme et l'esprit « libertin ». (Auteurs : Louis-Ferdinand Céline, François Richard, Michel-Georges Micberth)
- L'anarcho-capitalisme, mouvement issu de la pensée libérale, libertarienne et anarchiste individualiste américaine. Il veut rendre à l'individu tous les droits usurpés par l'État, y compris les fonctions dites « régaliennes » (défense, police, justice et diplomatie). L'anarcho-capitalisme défend la liberté individuelle, le droit de propriété et la liberté de contracter. (Auteurs : Gustave de Molinari, Murray Rothbard, David Friedman, Hans-Hermann Hoppe, Walter Block)
- Le post-anarchisme, qui défend une vision de l'anarchisme riche d'auteurs habituellement non-assimilés au courant libertaire. Pour cette philosophie, l'Etat est un instrument, utilisable à des fins diverses, même pour les anarchistes.
Courants écologistes
Articles détaillés : Anarchisme vert et Anarcho-primitivisme.L'anarchisme écologiste rejette toute forme d'économie industrielle et d'exploitation du monde naturel (mouvement proche de certaines composantes du communisme anarchiste) dans une mesure plus ou moins importante, et forme un troisième pôle de la pensée anarchiste. Les anarchistes écologistes proposent, selon la tendance, soit le retour à la nature (sous forme de société primitive ; ce courant s'inscrit dans la tendance individualiste), soit la mise sous contrôle par les individus de la technologie.
- L'anarcho-primitivisme qui mélange les idées primitivistes et anarchistes. (Auteurs : Fredy Perlman, John Moore, John Zerzan)
- L'anarchisme vert. Mouvement au croisement de la philosophie anarchiste et de l'écologisme. (Auteurs : Murray Bookchin, Élisée Reclus)
- Le courant anti-industriel.
Courants indéterminés
Des courants récents, peu connus ou ayant leur autonomie propre, et ne rentrant pas dans le cadre des tendances précédentes existent.
- L'anarchisme épistémologique. Mouvement qui s'oppose à l'autoritarisme intellectuel et politique s'appuyant sur la transmission coercitive du savoir, la hiérarchie intellectuelle et la censure, et qui prône au contraire la liberté de pensée et d'expression, la diversité de pensée et de culte, et la libre adhésion aux idées. (Auteur : Paul Feyerabend)
- L'anarcho-féminisme qui croise les idées féministes et anarchistes. (Auteurs : Emma Goldman, Voltairine de Cleyre, etc.)
- Le mouvement anarcho-punk qui radicalise les idées du mouvement punk.
- Le mouvement anarcho-skinhead.
- Le crypto-anarchisme qui promeut l'utilisation de la cryptologie à des fins de protection sur internet contre une autorité internet qui devient de plus en plus présente.
- L'anarchisme non-violent : mouvement dont le but est la construction d'une société refusant la violence. Les moyens utilisés pour arriver à cette fin sont en adéquation avec celle-ci : écoute et respect de toutes les personnes présentes dans la société, choix de non-utilisation de la violence, respect de l'éthique (la fin ne justifie jamais les moyens), place importante est faite à l'empathie et à la compassion, acceptation inconditionnelle de l'autre. Apolitique, profondément humaniste, il vise à rassembler les hommes et les femmes pour construire une société où chacun est poussé à se réaliser (la société est au service de l'individu) et en même temps incite l'individu à collaborer, à contribuer au bien-être de tous les acteurs de la société (l'individu est au service de la société).
- L'anarchisme queer, ou le Pink Bloc — dans lequel se manifeste le mouvement anarcho-queer — qui cherche à radicaliser le mouvement gay et lesbien d'un côté, et de l'autre à « queeriser » les réseaux anarchistes à travers la mise en avant des questions d'homophobie et de transphobie.
Ces différents courants/tendances se rejoignent dans la volonté de mettre en place une société libertaire, où la liberté politique serait la règle, c'est-à-dire qu'aucune institution (syndicale, communautaire, droit, ou autre) ou individu n'aurait à contraindre des formes d'organisation politiques libertaire différente. Surtout après la Seconde Guerre mondiale, apparaissent d'autres courants dans différents domaines : politiques, philosophiques et littéraires. Ils se démarquent parfois assez radicalement des doctrines libertaires classiques.
Cette diversification de la philosophie anarchiste montre que l'anarchisme tend à se disperser en fonction de l'attachement des penseurs à des sensibilités politiques ou philosophiques très diverses. Certes, toutes ces tendances ont en commun de rejeter le pouvoir et l'autorité, mais les « programmes » des différents courants sont parfois incompatibles entre eux (cependant, l'anarchisme n'étant pas monolithique, cela n'altère en rien le mouvement).
Conflits entre courants
Les tendances de l'anarchisme historique (anarchisme socialiste/syndicaliste/proudhonien/communiste et individualiste stirnerien) sont également les plus actives politiquement et idéologiquement, et les mieux organisées. Elles peuvent en outre revendiquer un héritage historique très riche, qui s'est construit au fil des décennies autour d'un militantisme et d'un activisme très vivaces. Elles constituent encore de nos jours le noyau dur de l'anarchisme actif, et une majorité d'anarchistes considère que ce sont les seuls mouvements qui peuvent légitimement revendiquer l'appellation d'anarchisme. Ce sont ces mêmes courants qui s'associent parfois pour faire front commun aux seins d'organisations synthésistes.
Au sein du mouvement anarchiste, d'autres mouvements non traditionnels sont plus ou moins bien accueillis (selon les tendances), certains étant considérés comme un enrichissement de l'anarchisme, d'autres non. Néanmoins, les diverses tendances se rejettent parfois mutuellement, les individualistes libertaires pouvant rejeter la composante socialiste et réciproquement (notamment dans le cas d'une organisation politique de type plateformiste.
Pour les courants libertaires traditionnels, les courants tels que le national-anarchisme, l'anarcho-capitalisme et l'anarchisme de droite sont rejetés, considérant que les idées de ces mouvements sont extérieures à l'anarchisme politique et historique, et qu'elles n'ont aucun point commun avec les leurs et leur sont même fondamentalement opposées. La plupart estime également qu'ils emploient abusivement le terme « anarchisme ». Les nationalistes anarchistes sont pointés du doigt pour leur promiscuité politique d'avec l'extrême-droite (pour la branche proche du néo-nazisme) ou l'incompatibilité de défendre le nationalisme et l'internationalisme, critique également faite à l'encontre des anarchistes de droite (François Richard considère en effet qu'Édouard Drumont ou Lucien Rebatet sont anarchistes). L'anarchisme de droite est également critiqué pour son incohérence et son inexistence en tant que mouvement politique (la grande majorité des auteurs cités comme des anarchistes de droite ne se sont en effet jamais revendiqués de ce mouvement qui est né bien après eux). Les critiques des anarcho-capitalistes contestent la possibilité de combiner l'anarchisme et le capitalisme, ce dernier étant considéré par eux comme une source d'exploitation. L'anarchisme chrétien est critiqué par ceux qui estiment que la religion est source d'oppression et d'aliénation.
Les anarcho-capitalistes rejettent également le national-anarchisme et l'anarchisme de droite, mais contrairement aux autres anarchistes qui condamnent le capitalisme comme source d'inégalités, ils en sont explicitement les partisans et limitent leur critique à l'État. Cette doctrine qui se revendique anarchiste et libérale peut se trouver rejetée par chacune de ces deux familles.
Vers une société anarchiste
Le rejet des contraintes qui entravent l'individu, dans ses désirs ou ses besoins, aboutit à une remise en cause des institutions qui ont été créées, selon les anarchistes, afin de perpétuer ces contraintes. L'État, le Capital, l'Armée et l'Église font parties de ces institutions que les anarchistes essaient de combattre (voire d'abattre). Ce combat contre l'autorité prend souvent la forme d'une action directe (un exemple en est le Do it yourself du mouvement punk), étrangère aux formes traditionnelles de la lutte politique. En fait, les systèmes politiques contemporains étant très souvent dotés d'un pouvoir centralisé, le passage à l'anarchisme implique un changement radical. C'est pourquoi les anarchistes proposent l'abolition de ce système par différents moyens : désobéissance civile, grève, résistance passive ou résistance active, hacktivisme, obstructionnisme, etc. Certains anarchistes considèrent qu'il faut préparer l'avènement d'une révolution sociale radicale (le recours aux armes pouvant être aussi parfois nécessaire pour se défendre contre un système oppressif, qui lui n'acceptera pas le droit aux individus de s'organiser afin de déterminer par eux-mêmes leurs libertés), afin de laisser les sociétés s'organiser sans maîtres et selon leurs besoins et désirs ; d'autres estiment qu'une révolution non violente est possible, avec une extinction progressive des pouvoirs.
Expériences historiques
L'anarchisme a influencé plusieurs expériences historiques.
En périodes révolutionnaires
- Durant la Commune de Paris (qui est tout autant revendiquée par les socialistes que les communistes) en 1871.
- La Révolution Cantonale de 1873 pendant la Première République espagnole eut une forte influence sur le mouvement anarchiste espagnol.
- En 1911, essai de création d'une « république socialiste de Basse-Californie », notamment par les frères Flores Magón.
- En 1914, le mouvement Ghadar, animé par l'anarchiste Lala Har Dayal, qui développe une idée de société anarchiste enracinée dans les écrits védiques.
- Pendant la Révolution russe, en Ukraine, Nestor Makhno conduit la Makhnovchina pendant trois ans (1918-1921). Par ailleurs, la pensée libertaire était fortement présente lors de la Révolte de Kronstadt (mars 1921).
- En Bavière, en 1919, les anarchistes Gustav Landauer et Erich Müsham participent activement à la République des conseils de Bavière
- Lors de la Révolution espagnole (1936-38), dans certaines régions (Catalogne, Andalousie, Levant, Aragon, etc.)
- Durant la guerre 1939-45, en Italie, création, par des résistants, d'une république libertaire près de Carrare.
En périodes non-révolutionnaires
- L'État libre islandais (Þjóðveldisöld en islandais) de 930 à 1262 avec l'Althing et les goðar.
- Au Brésil, en 1891, dans le Paraná, création de la Colônia Cecília.
- Au Paraguay, en 1896, création de la coopérative Cosme.
- Au Mexique, en 1881, création de la métropole socialiste d'occident.
- En Espagne, fin du XIXe siècle, création de La Escuela moderna par Francisco Ferrer.
- En Espagne, maquis urbains anti-franquistes entre les années 1940 et 1960 avec des figures telles que Francisco Sabaté Llopart et José Luis Facerias.
- En France, fin XIXe siècle et début XXe siècle, création de diverses colonies libertaires (Aiglemont, Vaux, Saint-Maur-des-Fossés, Cempuis, etc.)
- En France, en 1904, création de l'école libre La Ruche (près de Rambouillet).
Voir aussi Socialisme utopique
Sur ces diverses périodes expérimentales
L'échec de ces expériences sera dû, selon les anarchistes, à plusieurs facteurs externes ou internes au mouvement anarchiste, dont la situation politique internationale défavorable, le trop faible soutien populaire ou international, la répression, les contraintes inhérentes à une situation de guerre révolutionnaire, les entraves de jacobins, de bolcheviques (pour les soviets en Russie), de staliniens lors de la Guerre d'Espagne.
Ces expériences parviennent toutefois à réaliser, selon les anarchistes, de nombreux principes anarchistes, en particulier en matière d'éducation libre, de libre collectivisation des terres et des usines, de liberté politique, etc.
Période contemporaine
En d'autres lieux et des périodes plus récentes, certains peuples se sont inspirés en partie de certains principes libertaires :
- Les communes libres de Kabylie (depuis 2001) ;
- La commune libre Christiania à Copenhague au Danemark, expérience au bénéfice d'aides gouvernementales d'un squat autonome/autogéré au niveau d'un quartier ;
- La réponse à la crise argentine en décembre 2001 où une grande partie de la population manifeste quasi quotidiennement avec pour slogan « ¡ Que se vayan todos ! » (« Qu'ils s'en aillent tous ! »), s'organise en assemblées de quartier, et pratique l'autogestion tant dans les usines que dans les supermarchés.[22],[23]
- Diverses expériences lors de la révolte de mai 68.
- Écovillage
- En 2007, se fonde dans le monde virtuel de Second Life une Metaversial Anarchist Federation regroupant des militants de divers pays. Son premier colloque étant prévu pour mai 2007. Des discussions sont en cours en son sein pour demander une adhésion à l'IFA. Ce qui ne manque pas d'être complexe vue la nature électronique et anationale de cette fédération.
Culture contemporaine anarchiste
Les pratiques anarchistes sont entre autres le Do it yourself, le squat, la Free party... L'ensemble de ces pratiques constitue une sous-culture qui est en grande partie une contreculture. Le web est utilisé pour partager sa bibliothèque (infokiosque) ou pour se tenir informé (indymedia). Certains peuvent considérer le web comme une expérience libertaire : Anarchie et Internet.
Critiques de l'anarchisme
Selon le philosophe et historien des idées politiques d'orientation libérale Philippe Nemo, une société anarchiste est impossible à la fois sur le plan théorique et dans la pratique. Il constate que, tout au plus, on a pu observer uniquement « de brefs exemples historiques » mais aucune réalisation durable. Il estime que cette impossibilité est définitive en se basant sur les questions posées au XIXe siècle par Lord Acton concernant la politique : Qui doit exercer le pouvoir et quelles doivent être ses limites. Selon lui, la réponse anarchiste, en particulier des anarchistes socialistes, qui réunit un pouvoir sans limitation, exercé par le peuple dans son ensemble, sans que ce pouvoir ne soit confisqué par un individu ou un groupe d'individus, est fondamentalement instable. Pour Nemo, cette solution ne peut pas durer car elle tend à devenir soit un système totalitaire (prise de contrôle du pouvoir par un individu ou un groupe) soit une démocratie libérale (limitation des pouvoirs exercés par tous). À l'inverse de la réponse anarchiste, selon Nemo, ces deux réponses sont stables puisque, dans le premier cas, les pouvoirs de l'État sur tous permettent facilement son maintien au pouvoir, tandis que dans le second, le « libéralisme rend possible l'existence d'opposants politiques, faisant vivre la démocratie »[24].
Voir aussi
Articles connexes
- Organisations
- Black International
- International Working People's Association (aujourd'hui marxiste)
- Movimiente Iberico de Liberacion
Bibliographie
Histoire de l'anarchisme
- Claude Harmel, Histoire de l'anarchie, des origines à 1880, illustrations, éditions Champ Libre, 1984.
- Arthur Lehning, De Buonarroti à Bakounine, éditions Champ Libre, 1977.
- Alain Sergent, Les anarchistes, Amiot-Dumont, coll. "Visages", 1951.
- Alexandre Skirda, Autonomie individuelle et force collective, Les anarchistes et l'organisation de Proudhon à nos jours, Alexandre Skirda, 1987 (ISBN 2950213006)
- Claude Faber, L'anarchie, une histoire de révoltes , Milan, coll. « Les essentiels Milan », 2002 (ISBN 2745905805)
- Collectif, Et pourtant ils existent ! : 1954-2004, Le Monde libertaire a 50 ans, Le cherche midi, coll. « Documents », 2004 (ISBN 2749102952)
- Daniel Colson, Petit lexique anarchiste de Proudhon à Deleuze, Le Livre de Poche, coll. « Le Livre de Poche », 2001 (ISBN 2253943150)
- Daniel Guérin, Ni Dieu, Ni Maître - Anthologie de l'anarchisme, (Éditions Maspero, puis La Découverte), (ISBN 270710390X) ou (ISBN 2707131369)
- Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN 2070724980)
- Jean Maitron, Le Mouvement anarchiste en France, tome 2 : de 1914 à nos jours, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN 2070724999)
- Jean Maitron, Ravachol et les anarchistes, Gallimard, coll. « Folio-Histoire », 1992 (ISBN 2070326756)
- Gaetano Manfredonia (Dir.), "Les anarchistes et la révolution française", Paris, éd. du ML, 1990, 314 p.
- Gaetano Mandredonia, "La Chanson anarchiste en France des origines à 1914 : dansons la Ravachole !", Paris ; Montréal, L'Harmattan, 1997, 445 p.
- Gaetano Manfredonia, "L'anarchisme en Europe", Paris, PUF, 2001 (Que sais-je n°3613), 127 p.
- Gaetano Manfredonia, "Anarchisme et changement social : insurectionnalisme, syndicalisme, éducationnisme-réalisateur", Lyon, Atelier de création libertaire, 2007, 347 p.
- Jean Préposiet, Histoire de l'anarchisme, Tallandier, coll. « APPROCHES », 2005 (ISBN 2847341900)
- Jean-Victor Verlinde, L'Ordre mon cul ! La liberté m'habite., L'esprit frappeur (n°89), 2000 (ISBN 2844052096)
- Martin Breaugh, L'expérience plébéienne. Une histoire discontinue de la liberté politique, Paris, Éditions Payot-Rivages, 2007.
- Michel Ragon, La Mémoire des vaincus, Albin Michel, 1989 (ISBN 2226039147)
- Normand Baillargeon, L'ordre moins le pouvoir : histoire et actualité de l'anarchisme, Agone, coll. « Memoires Sociales », 2004 (ISBN 2910846296)
- Pierre Miquel, Les @narchistes, Albin Michel, 2003 (ISBN 2226136193)
- René Schérer, Nourritures anarchistes. L'anarchisme explosé, Hermann, 2009
- Victor Basch, L'Individualisme anarchiste, reed. Archives Kareline, 2008
- Vivien Bouhey,Les Anarchistes contre la République 1880-1914, Presses Universitaires de Rennes, 2009, 491 p.
Littérature anarchiste
- Nestor Makhno, Mémoires et écrits, Paris, éditions Ivrea, 2009 (à paraître). (ISBN 978-2-85184-286-2)
- Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1937 par un « Incontrôlé » de la Colonne de fer, traduit de l'espagnol par Guy Debord et Alice Becker-Ho, édition bilingue, Champ Libre, 1979. [lire en ligne]
- Éloge de l'anarchie par deux excentriques chinois. Polémiques du troisième siècle, traduit et présenté par Jean Levi, éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2004.
- Michel Bakounine, Œuvres complètes, présentées et annotées par Arthur Lehning, huit volumes reliés, Champ Libre, 1973-1982.
- Miguel Amoros, Durruti dans le labyrinthe, traduit de l'espagnol par Jaime Semprun, éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, 2007.
- Elisée Reclus, A mon frère le paysan, Paris, Les Temps nouveaux, 1899 [lire en ligne]
- Elisée Reclus, L'anarchie, Paris, Les Temps nouveaux, 1896 [lire en ligne]
- Errico Malatesta, Entre paysans, Paris, Les Temps nouveaux, 1897 [lire en ligne]
- Ferdinand Domela Nieuwenhuis, Le militarisme et l'attitude des anarchistes et socialistes révolutionnaires devant la guerre, Paris, Les Temps nouveaux, 1901 [lire en ligne]
- Ferdinand Domela Nieuwenhuis, L'éducation libertaire : conférence, Paris, Les Temps nouveaux, 1900 [lire en ligne]
- Georges Etiévant, Déclarations / de G. Etievant, Paris, Les Temps nouveaux, 1898 [lire en ligne]
- Joseph Déjacque, L'humanisphère, Paris, Les Temps nouveaux, 1899 [lire en ligne]
- Joseph Déjacque, A bas les chefs !, textes établis et annotés par Valentin Pelosse, éditions Champ Libre, 1971.
- Léonard, Le tréteau électoral : farce politique et sociale contre tous les candidats, Paris, Les Temps nouveaux, 1902 [lire en ligne]
- Pierre Kropotkine, Le principe anarchiste, Paris, Les Temps nouveaux, 1913 [lire en ligne]
- Pierre Kropotkine, La loi et l'autorité, Paris, Les Temps nouveaux, 1913 [lire en ligne]
- Pierre Kropotkine, Communisme et anarchie, Paris, Les Temps nouveaux, 1903 [lire en ligne]
- René Chaughi, Les trois complices, Paris, Les Temps nouveaux, 1912 [lire en ligne]
- James Guillaume, L'Internationale, documents et souvenirs, présentation par Marc Vuilleumier. Premier volume : 1864-1872. Second volume : 1872-1878. Paris, éditions Gérard Lebovici, 1985 (ISBN 2851841548)
Sources historiques
- Increvables anarchistes : histoire(s) de l’anarchisme des anarchistes, et de leurs foutues idées au fil de 150 ans du "Libertaire" et du "Monde Libertaire", Groupe Louise Michel et la Fédération Anarchiste, 10 brochures[25].
- L'œuvre des auteurs suivants : Mikhaïl Bakounine, Pierre Kropotkine, Emile Pouget, Sébastien Faure, Élisée Reclus, Errico Malatesta, Joseph Déjacque, etc..
Philosophie
- (en) Paul McLaughlin, Anarchism and Authority: A Philosophical Introduction to Classical Anarchism, Ashgate Publishing, Ltd., 2007.
Filmographie
- La bande à Bonnot, de Philippe Fourastié avec Bruno Cremer, Jacques Brel, 1968.
- Nada, Claude Chabrol 1974
- La Cecilia (film, 1975), Jean-Louis Comolli 1975
- La Belle Verte, France, Coline Serreau 1996
- Fight Club, USA, David Fincher 1999
- Vivre l’Utopie ! por Juan Gamero, 96 minutes, TV Catalunya, 1997 (adaptation française par Arte)[26]
- Albert est méchant, France, Hervé Palud 2004
- Ni vieux, ni traîtres, Pierre Carles 2006.
- Autrement, reportage en Suisse, une des terres du combat Marx vs Bakounine.
- Spezzano A, une commune anarchiste en Italie
Liens externes
Catégorie Anarchisme de l’annuaire dmoz
- Anarchisme en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
Notes et références
- ↑ Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Gallimard, coll. « Tel », 1992
- ↑ a et b Sébastien Faure, Encyclopédie anarchiste, Paris, La Librairie Internationale
- ↑ Emmanuel de Waresquiel, Le siècle rebelle, dictionnaire de la contestation au XXe siècle, Larousse, coll. « In Extenso », 1999
- ↑ Sur l'étymologie du terme anarchie, voir :
(fr) Grand dictionnaire encyclopédique, Paris, Larousse, 1982 ;
(fr) Auguste Scheler, Dictionnaire d'étymologie française, Bruxelles, Auguste Schnée, 1862 ;
(en) Ernest Weekley, An Etymological Dictionary of Modern English, Vol.1, Dover Publications, 1967 - ↑ Trésor de la langue française, Paris, CNRS Éditions
- ↑ a et b Pierre Kropotkine, Encyclopædia Britannica, Londres, 1910
- ↑ a et b Pierre Joseph Proudhon, Qu'est-ce que la propriété ?, Paris, 1840
- ↑ Le Nouveau Petit Robert, Paris, Editions Le Robert, 1995
- ↑ a , b , c , d , e et f Sylvie Arend, Christiane Rabier, Le Processus Politique : Environnements, Prise de Decision et Pouvoir, Ottawa, University of Ottawa Press, 2000 (ISBN 2760305031)
- ↑ Sur les origines de l'esprit libertaire voir :
(fr) Jean Grave, La société mourante et l'anarchie, Paris, P.V Stock, 1893, p.3
(fr) Max Nettlau, Bibliographie de l'Anarchie, Paris, Stock, 1897
(fr) Émile Armand, Qu'est-ce qu'un anarchiste? Thèses et opinions, Paris, éditions de l'anarchie, 1908, p.43
(fr) Pierre Kropotkine, La science moderne et l'anarchie, Paris, P.V Stock, 1913, p.3 - ↑ Francis Dupui-Déri, L'anarchie en philosophie politique ; Réflexions anarchistes sur la typologie traditionnelle des régimes politiques, Les ateliers de l'éthique, Vol. 2, n°1, 2007
- ↑ David Graeber, Fragments of an Anarchist Anthropology, Prickly Paradigm Press, sur prickly-paradigm.com, 2004 (ISBN 0-9728196-4-9)
- ↑ Sur les racines taoïstes et bouddhistes de l'anarchisme, voir :
(en) Robert Graham, Anarchism: A Documentary History of Libertarian Ideas, Black Rose, 2005 (ISBN 1551642506)
(en) Peter Marshall, Demanding the Impossible: A History of Anarchism, Fontana Press, 2008 (ISBN 0006862454) - ↑ Jean Préposiet, Histoire de l'anarchisme, Tallandier, coll. « Approches », 2005 (ISBN 2847341900)
- ↑ Pierre Kropotkine, La science moderne et l'anarchie, Paris, P.V Stock, 1913
- ↑ À propos de l'anarchisme chrétien, voir :
(fr) Léon Tolstoï, Aux travailleurs, traduit du russe, par JW Bienstock, Paris, Stock, 1903
(fr) Jacques Ellul, Anarchie et christianisme, Lyon, Atelier de création libertaire, 1988 - ↑ Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Tome I, Paris, Gallimard, coll. « Tel », 1992 (ISBN 2070724980)
- ↑ Michel Antony, Ferments libertaires dans quelques écrits utopiques, sur ac-besancon.fr, 2008
- ↑ À propos des Enragés, voir :
Daniel Guérin, La lutte de classessous la première république, bourgeois et « bras nus » (1793-1797) - ↑ (en) Peter Marshall, Demanding the Impossible: A History of Anarchism, Fontana Press, 2008 (ISBN 0006862454)
- ↑ La défense de la propriété privée se rapproche plus spécifiquement de l'anarcho-capitalisme, dont l'appartenance au courant anarchiste reste discuté.
- ↑ [Argentine : leçons pour l’anarchisme - Actualité de l’Anarcho-syndicalisme]
- ↑ Alternative libertaire - Dossier Argentine : Mouvement populaire : En attendant la nouvelle vague
- ↑ Philippe Nemo, Histoire des Idées Politiques, PUF, 2003, p.23-24.
- ↑ Increvables anarchistes
- ↑ ["Vivre l'Utopie - Vivir la utopía", documentaire sur l'experience anarchiste d'espagne 1936
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