Bouddhisme

Bouddhisme
Une statue du Bouddha au Vietnam

Le bouddhisme est, selon les points de vue traditionnels, une philosophie, une spiritualité ou une religion apparue en Inde au Ve siècle av. J.‑C.

Le bouddhisme compterait aujourd'hui entre 230 et 500 millions d'adeptes[1], ce qui en fait la quatrième religion mondiale. Le bouddhisme présente un ensemble ramifié de pratiques méditatives, de pratiques éthiques, de théories psychologiques, philosophiques, cosmogoniques et cosmologiques, abordées dans la perspective de la bodhi "l'éveil". A l'instar du jaïnisme, le bouddhisme est à l'origine une tradition shramana, et non brahmanique (comme l'est l'hindouisme).

Bien que le bouddhisme soit communément perçu comme une religion sans dieu[2], que la notion d’un dieu créateur soit absente de la plupart des formes du bouddhisme (elle est cependant présente dans les formes syncrétiques en Indonésie), la vénération et le culte du Bouddha historique (Siddhārtha Gautama) en tant que Bhagavat joue un rôle important dans le Theravada et particulièrement dans le Mahayana qui lui donnent un statut de quasi-dieu[3]contribuant à flouter les notions de dieu et de divinité dans le bouddhisme.

Sommaire

Origines

Article détaillé : Histoire du bouddhisme.

Le bouddhisme est né en Inde à peu près à la même époque que le Jaïnisme avec lequel il partage une certaine tendance à la remise en cause de l'Hindouisme (en particulier de la caste sacerdotale des brahmanes) tel que ce dernier était pratiqué à l'époque (VIe siècle av. J.‑C.). Le bouddhisme a repris et aménagé beaucoup de concepts philosophiques de l'environnement religieux de l'époque (tels que dharma et karma, par exemple).

Une représentation du Bouddha, Siddhārtha Gautama dit Shakyamuni

Le Bouddha historique

Article détaillé : Gautama Bouddha.

Le bouddhisme est issu des enseignements de Siddhārtha Gautama (l'« éveillé »), considéré comme le Bouddha historique.

Les années de la naissance et de la mort de Siddhārtha Gautama ne sont pas sûres ; il aurait vécu au VIe siècle av. J.‑C. à peu près quatre-vingts ans, mais les traditions ne s'accordent pas à ce sujet[4]. La plus ancienne le fait naître en 624 av. J.-C. et mourir en 544 av. J.-C. Les Thaïlandais font débuter le calendrier bouddhique en 543 av. J.-C., un an après sa mort. Les spécialistes occidentaux de l'histoire de l'Inde ancienne, quant à eux, s'accordent pour situer la vie du Bouddha plutôt au Ve siècle av. J.‑C.[5].

Né selon la tradition, à Kapilavastu (Népal) de la reine Māyā, morte sept jours après sa naissance, et du roi Śuddhodana, il avait pour nom Gautama[6]. Il appartenait au clan Śākya (ou Shakya) de la caste des kshatriya (nobles-guerriers), d’où son surnom de Shākyamuni, « le sage des Śākya ». C'est le nom principal que la tradition du Mahāyāna lui donne - Bouddha Shākyamuni - et par lequel on le distingue des autres Bouddhas. Il est aussi appelé Siddhārtha Gautama (pāḷi : Siddhattha Gotama) car Siddhārtha est donné comme son prénom dans certaines sources[7],

La vie du Bouddha est riche en légendes décrivant des miracles et des apparitions divines. Mais c'est seulement 300 ans après sa mort qu'elle commence à être connue par des textes, en même temps que ses enseignements, grâce à l'empereur Ashoka qui en fait la promotion sur toute l'étendue de son domaine et envoie des missions à l'étranger.

L'éveil ou bodhi

Article détaillé : Bodhi.

Le bouddhisme est une voie individuelle dont le but est l'éveil, par l'extinction du désir égotique et de l'illusion causes de la souffrance de l'homme. L'éveil est une base à l'action altruiste.

Définition de l'éveil dans le Bouddhisme theravâda

Pour les theravādins, l'éveil est la compréhension parfaite et la réalisation des quatre nobles vérités (voir plus bas) ; il s'agit de se réveiller du cauchemar des renaissances successives (saṃsāra). L'homme éveillé atteint le nirvāṇa (l'illumination), et échappe complètement à la souffrance lors de sa mort (appelée parinirvāna, dissolution complète des cinq agrégats). Le cycle des renaissances et des morts est donc brisé.

Définition de l'éveil dans le mahāyāna

Pour les adeptes du Mahāyāna en revanche, l'éveil est en rapport avec la sagesse et la prise de conscience de sa propre nature de Bouddha (la nature essentielle de tout être humain).

Il en convient que, le mahāyāna laisse aux bodhisattvas (ceux qui sont éveillés) la possibilité de se maintenir dans le monde sans toutefois produire de karma, par compassion pour les êtres vivants, qu'ils vont alors guider à leur tour vers l'éveil.

Dharmachakra, symbole de l'émergence du Dharma dans le monde, lorsqu'un Bouddha la met en branle.

Doctrine

Le Dharma

Article détaillé : Dharma.

Le Dharma est l'ensemble des enseignements donnés par le Bouddha qui forment le Canon Pali. Mais la définition du terme peut changer en fonction du contexte et peut signifier « ce qui est établi », « la loi naturelle », « la loi juridique », « le devoir », « l'enseignement » voire « l'essence de toute chose ».

Les trois joyaux

Article détaillé : Trois Refuges.

Dans le bouddhisme, « prendre refuge dans les trois joyaux », le Bouddha, le Dharma (l'ensemble des enseignements) et la Sangha (l'ensemble des pratiquants, voir plus bas), est une cérémonie par laquelle on devient bouddhiste.

Les quatre nobles vérités

Représentation des trois joyaux du bouddhisme
Article détaillé : Quatre nobles vérités.

Les quatre nobles vérités indiquent ce qu'il est essentiel de savoir pour un bouddhiste. Elles énoncent le problème de l'existence, son diagnostic et le traitement jugé adéquat :

  1. La vérité de la souffrance : toute vie implique la souffrance, l'insatisfaction ;
  2. la vérité de l'origine de la souffrance : elle repose dans le désir, les attachements ;
  3. la vérité de la cessation de la souffrance : la fin de la souffrance est possible ;
  4. la vérité du chemin : le chemin menant à la fin de la souffrance est la voie médiane, qui suit le noble sentier octuple.

Les trois caractéristiques de l'existence

  • L'impersonnalité : il n'y a rien qui ait une existence indépendante et réelle en soi.
  • L’impermanence : tout est constamment changeant, on ne peut absolument rien trouver de permanent dans les phénomènes.
  • L'insatisfaction ou souffrance : aucun phénomène ne peut nous satisfaire de manière ultime et définitive.

Ces trois caractéristiques de l'existence conditionnée, qui se retrouvent également dans les quatre sceaux de la philosophie bouddhiste, sont universelles, valides en tous temps et en tous lieux, et pourraient être reconnues par une vision directe de la réalité. Le nirvāna, n'étant pas conditionné, échappe aux caractéristiques de souffrance et d'impermanence (il est cependant impersonnel, il n'y a donc "personne" en nirvāna).

Les trois poisons

Article détaillé : Trois Poisons.

Le bouddhisme considère qu'il existe trois poisons pour l'esprit :

Certaines écoles en rajoutent deux, la jalousie et l'orgueil.

Selon le Bouddha, les causes de la souffrance humaine peuvent être trouvées dans l'incapacité à voir correctement la réalité. Cette ignorance, et les illusions qu'elle entraîne, conduisent à l'avidité, au désir de posséder davantage que les autres, à l'attachement et à la haine pour des personnes ou des choses.

Sa philosophie affirme que la souffrance naît du désir ou de l'envie. C'est en les supprimant tous deux qu'il serait parvenu au nirvāna.

La roue des renaissances

Les renaissances

Article détaillé : Réincarnation bouddhiste.

À cause des trois poisons et de l'interdépendance, les hommes sont assujettis au Saṃsāra (le cycle des renaissances). Le « monde » (Loka) dans lequel ils renaîtront après leur mort dépendra de leur karma, c'est-à-dire de leurs actions passées. Cette renaissance ne fait donc que prolonger indéfiniment la souffrance (« la fatigue de remplir les cimetières » dit l'Assu Sutta[8]). Conformément à la philosophie bouddhiste, ce n'est ni le même, ni un autre qui renaît. Ce n'est donc pas, comme dans le principe de la réincarnation, une âme immortelle qui se « réincarne ». En effet, la notion de réincarnation implique l’existence d’une âme immortelle qui entre et sort d’un corps et entre à nouveau dans un autre, mais, selon la croyance bouddhiste, il n’existe rien de tel. Ce qui subsisterait après la mort ne serait pas une « âme », mais une énergie psychique qui réapparaîtrait ensuite sous une autre forme lors de la renaissance (excepté pour celui qui a atteint le nirvāna).

Le Bouddha propose de se réveiller de ce cauchemar, de chasser la confusion et l'illusion pour être illuminé par la réalité. Ainsi, la souffrance et le cycle karmique seraient brisés. Il définit le but ultime de son enseignement comme étant « la délivrance », le « dénouement », « la libération de la souffrance » ou nirvāna.

Les douze liens interdépendants

Article détaillé : Coproduction conditionnée.

Les douze liens interdépendants décomposent le cycle des renaissances selon des liens conditionnés dépendant l'un de l'autre.

  1. L’ignorance (avidyā) : L’ignorance de la loi de cause à effet et de la vacuité. L'ignorance produit le karma.
  2. Le karma (les saṃskāras) : Somme des actions (conditionnées) du corps, de la parole, et de l'esprit, qui produisent la conscience.
  3. La conscience (vijñāna) : La conscience produit le nom et la forme.
  4. Le nom et la forme (nāmarūpa) : Le nom et la forme produisent les six sens.
  5. Les six sens (Ṣaḍāyatana) : Les 6 six sens (Toucher, Odorat, Vue, Ouïe, Goût, Mental) permettent l'apparition du contact.
  6. Le contact : Des six sortes de contacts découlent les 6 sensations.
  7. La sensation (vedanā) : Les sensations agréables produisent l'attachement (désir).
  8. La soif (tṛṣna) : Le désir d'obtenir des sensations agréables produit la saisie, l'attachement.
  9. La saisie (upādāna) : Appropriation des objets désirables qui produit le devenir.
  10. Le devenir (bhava) : L'appropriation par la saisie produit la force du devenir, qui conduit à la (re-) naissance.
  11. La naissance (jāti) : La naissance est la condition qui produit vieillesse et mort.
  12. La vieillesse et la mort (jarāmaraṇa) : La vieillesse et la mort sans pratique de libération n'éliminent pas l'ignorance

Le noble sentier octuple

Article détaillé : Noble sentier octuple.
La roue du dharma avec les 8 rayons représentant les huit membres du sentier octuple

Les huit membres du noble sentier octuple (ariyāṭṭaṅgika magga) sont :

  1. La compréhension juste (Sammā diṭṭhi)
  2. La pensée juste (Samnā saṅkappa)
  3. La parole juste (Sammā vācā)
  4. L'action juste (Sammā kammanta)
  5. Le mode de vie juste (Sammā ājiva)
  6. L'effort juste (Sammā vāyāma)
  7. L'attention juste (Sanmā sati)
  8. La concentration juste (Sammā samādhi)

Au lieu de "juste" on lit parfois "complet" ou "total".

Les quatre incommensurables

Articles détaillés : Quatre incommensurables et Samatha bhāvanā.

Les quatre conduites ou sentiments pieux (brahmavihāras) sont aussi appelés les quatre incommensurables car ils pourraient être développés indéfiniment. Cultivés sans l'intention de mener tous les êtres à la libération ultime, ces quatre intentions conduisent à une renaissance dans le monde céleste de Brahmā ; développées avec le désir de mener tous les êtres à la libération ultime, les quatre conduites deviennent alors « incommensurables » et conduisent à « l'éveil parfait ».

Il s'agit d'émotions positives qui pourraient être développées par des pratiques appropriées :

  • La bienveillance universelle (mettā en pāli, maitrī en sanskrit), développée par la pratique de méditation appelée mettā bhāvanā ;
  • La compassion (Karunā), née de la rencontre de la bienveillance et de la souffrance d'autrui, développée par la méditation appelée karunā bhāvanā ;
  • La joie sympathique (Muditā), qui consiste à se réjouir du bonheur d'autrui (muditā bhāvanā) ;
  • L'équanimité (uppekkā, upeksā) ou tranquillité, qui va au-delà de la compassion et de la joie sympathique, est un état de paix face à toute circonstance, heureuse, triste ou indifférente (uppekkā bhāvanā).
Ponlop Rinpoché illustrant le principe de vacuité

La vacuité

Article détaillé : Vacuité.

Dans le Theravāda, la vacuité (Shûnyatâ) signifie qu'aucune chose n'a d'existence propre[9] (elles ne semblent exister que par interdépendance). Il existe une méditation vipassanā qui est la contemplation de cette vacuité.

Mais le concept de vacuité, exposé par la littérature dite de la prajñāpāramitā, et Nāgārjuna, prend un autre sens avec le Madhyamaka. Le Madhyamaka reconnaît l'enseignement de l'interdépendance mais il considère cette roue de la vie elle-même comme vacuité.

Les trois corps (ou kāyas) de Bouddha

Article détaillé : Trikāya.

Le Canon pāli désigne trois corps de Gautama Bouddha :

  • son corps formel fait des quatre éléments (pāli caturmahābhūtikāya), soit le corps historique de Gautama.
  • le corps mental (pāli manomayakāya) par lequel Gautama se rendait dans les royaumes divins
  • le corps de la doctrine (pāli dhammakāya), l'ensemble des enseignements, qui demeurent un certain temps après la mort de Gautama.

Le concept prend de l'importance dans l'école Sarvāstivādin. Mais il acquiert par la suite une signification fort différente.
En effet, dans le Mahāyāna, les Trois corps, manifestations d'un Bouddha, ne sont pas des entités séparées mais des expressions de l'ainsité (tathāta) qui sont une. Ils y sont respectivement :

L'éthique bouddhiste et les préceptes

Sangha de Ajahn Chah

Dans le bouddhisme, l’éthique est basée sur le fait que les actions du corps, de la parole et de l’esprit ont des conséquences pour nous-mêmes et pour ce qui nous entoure, les autres comme notre environnement. Il y a deux sortes d’actions, les actions kusala (mot pali signifiant sain, habile, favorable, positif) et les actions akusala (malsain, malhabile, défavorable, négatif).

L’éthique bouddhique propose donc à l'être humain de prendre conscience des états d’esprit dans lesquels il se trouve et à partir desquels il agit, parle, pense et à devenir ainsi responsable tant de ses états d’esprit que des conséquences de ses actions. La pratique de l'éthique est donc une purification du corps, de la parole et de l'esprit.

Elle se décline sous forme de préceptes - les cinq préceptes et les dix préceptes sont les plus fréquemment rencontrés - qui ne sont pas des règles absolues mais des principes, des guides de comportement éthique. L'application de certains d'entre eux varie selon les personnes mais aussi selon les traditions.

Ces préceptes sont le plus souvent présentés sous une forme négative en tant qu'entraînement à ne pas faire quelque chose, mais les textes canoniques font aussi référence à leur formulation positive en tant qu'entraînement à faire le contraire.

Les cinq préceptes

Les cinq préceptes, communs à tous les bouddhistes (laïcs et moines) de toutes les traditions, sont :

  • S'efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants ni prendre la vie (le principe d'ahimsâ, « non-violence »[10]),
  • S'efforcer de ne pas prendre ce qui n'est pas donné,
  • S'efforcer de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte ─ plus généralement garder la maîtrise des sens,
  • S'efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères,
  • S'efforcer de s'abstenir d'alcool et de tous les intoxicants.

Les dix préceptes

Les dix préceptes se retrouvent dans plusieurs textes canoniques (par exemple le Kûtadana Sutta, dans le Dīgha Nikāya)[11].

Les dix préceptes sont :

  • S'efforcer de ne pas nuire aux êtres vivants, ni retirer la vie,
  • S'efforcer de ne pas prendre ce qui n'est pas donné,
  • S'efforcer de ne pas avoir une conduite sexuelle incorrecte ─ plus généralement garder la maîtrise des sens,
  • S'efforcer de ne pas user de paroles fausses ou mensongères,
  • S'efforcer de ne pas user de paroles dures ou blessantes,
  • S'efforcer de ne pas user de paroles inutiles,
  • S'efforcer de ne pas user de paroles calomnieuses,
  • S'efforcer de ne pas avoir de convoitise,
  • S'efforcer de ne pas user d'animosité,
  • S'efforcer de ne pas avoir de vues fausses.

Sous leur forme positive, ce sont :

  • Avec des actions bienveillantes, je purifie mon corps,
  • Avec une générosité sans réserve, je purifie mon corps,
  • Avec calme, simplicité et contentement, je purifie mon corps,
  • Avec une communication véritable, je purifie ma parole,
  • Avec des paroles utiles et harmonieuses, je purifie ma parole,
  • Avec des mots bienveillants et gracieux, je purifie ma parole,
  • Abandonnant la convoitise pour la tranquillité, je purifie mon esprit,
  • Changeant la haine en compassion, je purifie mon esprit,
  • Transformant l’ignorance en sagesse, je purifie mon esprit.

(Dans cette formulation positive, les 6e et 7e préceptes « négatifs » sont regroupés en un seul).

Ces dix préceptes ne sont pas à confondre avec une autre liste de dix préceptes, plus particulièrement destinée aux moines (d'où sa description dans le Vinaya Pitaka et non dans les suttas), et qui correspond aux cinq préceptes plus les suivants :

  • S'abstenir de consommer de la nourriture entre midi et l'aube,
  • S'abstenir de chant, de danse et d'assister aux spectacles,
  • S'abstenir de parfums, de cosmétiques et d'ornements,
  • S'abstenir d'une haute ou luxueuse literie,
  • S'abstenir d'accepter de l'or ou de l'argent.

Contrairement aux autres préceptes, ces cinq derniers préceptes sont plus des règles de vie que des principes éthiques.

Le Sangha : la communauté des adeptes

Article détaillé : Sangha (bouddhisme).

Le Saṅgha est la communauté de ceux qui suivent l'enseignement du Bouddha. C'est un des trois lieux de refuge. On distingue le 'Noble Saṅgha' (sanskrit Arya Saṅgha) constitué des êtres ayant atteint un haut niveau de libération et le Saṅgha ordinaire, comportant tous les êtres suivant la voie du Bouddha. Le terme est communément utilisé pour désigner des réunions bouddhistes.

Les différentes écoles

Article détaillé : Écoles du bouddhisme.

Bouddhisme theravāda

Article détaillé : Bouddhisme theravâda.

Le bouddhisme theravāda (en pāli « doctrine des Anciens », sanskrit sthaviravāda) est la forme de bouddhisme dominante en Asie du Sud et du Sud-Est (Sri Lanka, Thaïlande, Cambodge, Myanmar, Laos, parties du Vietnam), parmi les Chinois d’Indonésie et de Malaisie ainsi que chez certaines ethnies du sud-ouest de la Chine. Son implantation en Occident est plus récente que celle des courants zen ou vajrayâna.

Comme son nom l’indique, il se veut l’héritier de la doctrine originelle du Bouddha. À cet égard, il est apparenté aux courants définis comme hinayâna par le bouddhisme mahāyāna apparu au début de l’ère chrétienne. Hinayāna et theravāda sont des termes souvent employés l’un pour l’autre, malgré les objections de nombreux pratiquants du theravāda. La « doctrine des Anciens » s'appuie sur un canon rédigé en pāli nommé Triple corbeille ou Tipitaka, comprenant de nombreux textes basés sur les paroles du Bouddha, recueillies par ses contemporains mais retranscrites bien plus tard.

Bouddhisme mahāyāna

Article détaillé : Bouddhisme mahāyāna.

Mahāyāna est un terme sanscrit ( महायान ) signifiant « grand véhicule ». Le bouddhisme mahāyāna apparaît vers le début de l’ère chrétienne dans l'Empire kouchan et dans le nord de l’Inde, d’où il se répand rapidement au Tarim et en Chine, avant de se diffuser dans le reste de l’Extrême-Orient.

Le Zen est une école dérivée du mahāyāna.

Bouddhisme vajrayāna

Article détaillé : Bouddhisme vajrayāna.

Le vajrayāna est une forme de bouddhisme, nommée aussi bouddhisme tantrique, dont la compréhension nécessite la maîtrise du mahāyāna et du hīnayāna. Il contient des éléments qui l'apparentent à l'hindouisme et particulièrement au shivaïsme cachemirien. Au Tibet, le vajrayāna et le bön, religion locale, se sont influencés réciproquement.

Son nom sanskrit signifie « véhicule », yāna, de vajra, c'est-à-dire de « diamant » (indestructible et brillant comme l'ultime réalité), et de « foudre » (destructrice de l’ignorance et rapidité fulgurante). On appelle aussi ce véhicule mantrayāna et tantrayāna, puisqu’il fait appel aux mantras et tantras; on trouve aussi le nom guhyayāna « véhicule secret », donc ésotérique (en chinois mìzōng 密宗 et en japonais mikkyo).

Il est surtout pratiqué de nos jours dans la région himalayenne (Tibet, Népal, Sikkim, Bhoutan, aux confins ouest et au nord de la Chine, au nord de l’Inde) et aussi au Japon depuis le VIIe siècle à travers les écoles du Shugendo, du Shingon & Tendai. C'est la forme de bouddhisme qui caractérise le plus le bouddhisme tibétain. On le trouve aussi en Mongolie et dans quelques régions de la Fédération de Russie (Oblasts d’Amour et de Tchita, Républiques de Touva, de Bouriatie et de Kalmoukie, Krai de Khabarovsk), ainsi qu'au Japon (Shingon et Tendai, voir Bouddhisme au Japon). Il serait la forme de Bouddhisme le plus souvent choisie par les non-Asiatiques, devant le Zen. Bien que différent d'origine, le Bonpo tibétain est presqu'à tous égards un vajrayāna non-bouddhiste.

Portrait de Chogyal Phagpa fondateur de l'école Sakyapa

Bouddhisme tibétain

Article détaillé : Bouddhisme tibétain.

On désigne par bouddhisme tibétain le bouddhisme qui s'est développé au Tibet. Il y a quatre écoles principales : Nyingmapa, Kagyüpa, Sakyapa, Gelugpa. Cette dernière étant la plus connue du fait que le Dalaï Lama en est un membre éminent.

Écoles du Bouddhisme ancien

Article détaillé : Dix-huit écoles anciennes.

Le bouddhisme ancien, connu sous le nom de bouddhisme hīnayāna ("petit véhicule"), regroupe plusieurs écoles, dont une seule a survécu jusqu'à nos jours. Si plusieurs classifications sont débattues, bouddhistes et chercheurs s'accordent grosso modo à reconnaître dans le bouddhisme dix-huit écoles anciennes.

Le bouddhisme en France

Article détaillé : Bouddhisme en France.
Kalou Rinpoché et Lama Denys à l'Institut Karma Ling en Savoie

Depuis les années 1970, comme dans d'autres pays, le bouddhisme s'est développé en France de façon spectaculaire[12]. Plusieurs maîtres de diverses traditions y ont fondé des centres : Ryotan Tokuda, Taisen Deshimaru ou encore Thich Nhat Hanh pour le Zen et Kalou Rinpoché, Guendune Rinpoché, Dilgo Khyentsé Rinpoché pour le bouddhisme tibétain.

Arnaud Desjardins a également contribué à faire connaître les enseignements du bouddhisme en France. Plusieurs organisations bouddhistes sont reconnues comme congrégations religieuses par le Bureau Central des Cultes qui dépend du Ministère de l'Intérieur, selon la loi du 9 décembre 1905 relative à la séparation des Églises et de l'État. À l'instar des religions établies en France depuis plus longtemps, le Bouddhisme a également aujourd'hui ses émissions à la télévision.

Selon l'Union bouddhiste de France, il y avait en 1986 environ 800 000 bouddhistes en France dont les 3/4 seraient d'origine asiatique. Une enquête plus récente, publiée par TNS-Sofrès, en avril 2007, avance un chiffre de 500 000 adeptes du bouddhisme (âgés de plus de 15 ans), représentant 1 % de la population française de cette tranche d'âge. En 1999, le sociologue Frédéric Lenoir avait estimé à 5 millions « les sympathisants » bouddhistes français[13], chiffre aujourd'hui jugé exagéré[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. Nombre d'adeptes du bouddhisme sur adherents.com
  2. Jean-Daniel Causse,Denis Müller, Introduction à l'éthique: Penser, croire, agir, Labor et Fides, 2009 [présentation en ligne], p. 50  « affirmer qu’il n’y a pas de dieu dans le bouddhisme ne signifie pas encore logiquement que le bouddhisme ne réponde en aucune manière à la question de dieu »
  3. (en) Livre en ligne "Bouddha et Dieu" de Tony Page, Nirvana Publications, 2000.
  4. When Did The Buddha Live? : The Controversy on the Dating of the Historical Buddha - Selected Papers Based on a Symposium held under the Auspices of the Academy of Sciences in Gottingen/edited by Heinz Bechert. 1995, p. 387
  5. Bilan de 60 années de recherches sur l'histoire de l'Inde ancienne, Collège de France, cours du 4 mai 2010 de Gérard Fussman
  6. Gautam (Gautami au féminin et Gautama au masculin) est un nom de famille patronymique ; néanmoins, appliqué au Bouddha, sa signification n’est pas certaine.
  7. Jataka .i.56, 58, etc.; iv. 50, 328; vi. 479, Dhammapadatthakathā iii. 195, Dpv.iii.197; xix.18; Mhv.ii. 24, 25.
  8. Extrait de l'Assu Sutta
  9. Ringou Tulkou Rimpotché Et si vous m'expliquiez le bouddhisme ? Éditeur J'ai Lu, août 2004
  10. http://fr.wikisource.org/wiki/Sermons_du_Bouddha/Chapitre_2_:_Le_principe_de_non-violence_(AGGI-SUTTA)
  11. Les préceptes du bouddhisme
  12. Le bouddhisme en France, Frédéric Lenoir, Fayard, 1999
  13. Lenoir, Frédéric. Le Bouddhisme en France. Paris : Fayard, sondage 1997 d'opinion de 1999.

Annexes

Les ouvrages consacrés au bouddhisme sont fort nombreux et divers. Cette bibliographie se limite aux ouvrages introductifs, synthétiques ou encyclopédiques les plus courants. Pour les ouvrages spécialisés, merci de consulter les bibliographies des articles connexes.

Ouvrages introductifs

  • Alexandra David-Néel, Le Bouddhisme du Bouddha, Paris, Pocket .
  • Chögyam Trungpa, Le mythe de la liberté et la voie de la méditation, Points,1979,192p.
  • Claude B. Levenson, Le Bouddhisme, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2004, 128 p. (ISBN 2-13-054164-X) 
  • Dennis Gira, Comprendre le bouddhisme, Paris, Poche, 1998, 222 p. (ISBN 2-253-14366-9) 
  • Didier Treutenaere, Bouddhisme et re-naissances dans la tradition Theravāda, Asia, Librairie d'Amérique et d'Orient-Adrien Maisonneuve, Paris, mai 2009, ISBN:9782953405606. Un ouvrage de référence sur le bouddhisme des Therā : 600 pages, 1000 citations retraduites du canon pāli, un glossaire et une bibliographie commentée.
  • Edward Conze, Le bouddhisme dans son essence et son développement (parfois réédité sous le simple titre Le bouddhisme), traduit par M.-S. Renou, Payot, 1951 
  • François-Xavier Houang, Le Bouddhisme : de l'Inde à la Chine, Paris, Librairie A. Fayard, coll. « Je sais, je crois », 1963, 126 p. 
  • Henri Arvon, Le bouddhisme, PUF, coll. « Quadrige grands textes », 2005, 146 p. (ISBN 2-13-055064-9) 
  • Henri de Lubac, Aspects du bouddhisme, Paris, Éditions du Seuil, 1951 
  • Henri de Lubac, La rencontre du bouddhisme et de l'Occident, Paris, Aubier, 1954 
  • Howard Cutler et le Dalaï Lama, L'art du bonheur, France loisirs, 1999, 304 p. 
  • Buddhica : documents et travaux pour l'étude du bouddhisme, Paris, P. Geuthner, 1926 
  • Jorge Luis Borges, Alicia Jurado, Qu'est ce que le bouddhisme, Paris, Gallimard, coll. « Folio Essais », 1979 (réimpr. 2005), 121 p. (ISBN 2-07-032703-5) 
  • Aux sources du bouddhisme, Paris, Éditions Fayard, 1997 (ISBN 2-213-59873-8) 
  • Lilian Vezin, Lucylle Mucy, La marche du prince, pélérinage sur les pas du Bouddha, Vent du large Éditions. 2007 ISBN: 9782952946704
  • Maurice Percheron, Le Bouddha et le bouddhisme, Éditions du Seuil, coll. « microcosme Maîtres spirituels », 1956 
  • Paul Magnin, Bouddhisme, unité et diversité, Paris, Éditions du Cerf, 2003 (ISBN 2-204-07092-0) 
  • Samuel Bercholz et Sherab Chödzin Kohn, Pour comprendre le bouddhisme, Pocket, 1993 (ISBN 2-266-07633-7) 
  • Roger-Pol Droit, Le silence de Bouddha et autres questions indiennes, Éditions Hermann, 2010
  • Walpola Rahula (préf. Paul Demiéville), L'enseignement du Bouddha d'après les textes les plus anciens, Éditions du Seuil, coll. « Points sagesses », 1978 (réimpr. 2003), 188 p. (ISBN 2-02-004799-3).
    Un ouvrage de référence sur la doctrine du Bouddha, écrit par un moine theravādin. Après une explication de l'attitude bouddhiste, l'auteur présente les quatre nobles vérites, la doctrine du non-soi (anatta), la méditation (bhāvanā) et la morale sociale du bouddhisme. L'auteur propose une sélection de textes et un glossaire des termes pāli en annexe.
     

Recueils de textes

  • Môhan Wijayaratna, Sermons du Bouddha, Éditions du Seuil, coll. « Points sagesses », février 2006, 246 p. (ISBN 2-02-081572-9).
    Traduction des suttas suivants d'après le canon pāli : l'accès au libre examen, le principe de non-violence, non à la guerre, conseils aux laïcs, les dieux et les déesses, l'utilité de l'attention, les quatre nobles vérités, la doctrine de « non-soi », l'incendie, la coproduction conditionnée, les actions et leurs résultats, les questions inutiles, où sont les vrais brahmanes ?, un grand monceau de dukkha, un tronçon de bois, le développement des facultés sensorielles, le cœur d'un grand arbre sensible, la vacuité. Glossaire en annexe.
     
  • Môhan Wijayaratna, Les entretiens du Bouddha : la traduction intégrale de 21 textes du canon bouddhique, Éditions du Seuil, coll. « Points sagesses », 2001, 264 p. (ISBN 2-02-047553-7) 

Encyclopédie

  • Philippe Cornu (dir.), Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, Éditions du Seuil, 2001, 841 p. (ISBN 2-02-036234-1).
    Une encyclopédie de référence des principaux concepts du bouddhisme, présentée sous la forme d'un dictionnaire et dont la lecture nécessite une connaissance approfondie de la doctrine.
     

Sur les autres projets Wikimedia :

Au cinéma

  • Bokar Rimpoché : Maître de méditation (film documentaire de 2006 - www. vertigofilms. be)
  • Kundun
  • Little Buddha
  • Sept ans au Tibet
  • Samsara
  • Le Bouddha de Buenos Aires Diego Rafecas, 2006
  • La légende de Bouddha (film d'animation Indien), 2005
  • La Vie de Bouddha, Martin Meissonnier, 2004

Voir aussi

Liens internes

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