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Aristippe de Cyrène
Aristippe de Cyrène (en grec ancien Ἀρίστιππος / Aristippos), né vers 435 av. J.-C., mort en 356, est un philosophe grec. Disciple de Socrate à Athènes, il est le fondateur en -399 de l'école dite du Cyrénaïsme, dont la doctrine essentielle était l'hédonisme.
Sommaire
Biographie
Aristippe vint à Athènes et fut un disciple de Socrate, mais à en croire Xénophon, il aurait été aussi considéré comme un sophiste puisqu'il acceptait d'être payé pour ses enseignements.
Comme Platon, qui semble l'avoir porté en piètre estime, il a servi le tyran Denys l'Ancien, au point de représenter le philosophe courtisan dans les polémiques des Cyniques. On lui attribue de nombreuses histoires illustrant son manque de respect des conventions au nom d'une vie de plaisirs.
Il eut une fille, Arété de Cyrène, qui fut aussi une disciple de son école et lui succéda. Son petit-fils, Aristippe le Jeune (ou le Matrodidacte car sa mère fut son enseignant), fut un autre dirigeant de l'école des Cyrénaïques.
Œuvre
Les catalogues anciens lui attribuaient de nombreuses œuvres toutes perdues. Il aurait écrit une Histoire de la Libye. Diogène Laërce énumère les titres des dialogues suivants :
« Artabaze, Pour les naufragés, Pour les exilés, Pour le mendiant, Pour Laïs, Pour Poros, Pour Laïs sur son miroir, Erméias, le Songe, Pour le président du Banquet, Philomèle, Pour les domestiques, Pour ceux qui lui reprochent d’avoir acheté du vieux vin et des courtisanes, Pour ceux qui lui reprochent de bien banqueter, Lettre à sa fille Arété, Pour celui qui s'exerçait aux jeux olympiques, Question, Autre question, Prière à Denys, Prière sur une statue, Sur la fille de Denys, Pour celui qui croyait être déshonoré, Le donneur de conseils (...) De l'Éducation, De la Vertu, le Donneur de Conseils. »
Doctrine
Aristippe définissait le but et la fin de la vie comme « un mouvement doux accompagné de sensation ». C'est la définition du plaisir et il défend donc un hédonisme. Il n'admet même pas la thèse que le bonheur serait supérieur au plaisir et n'y voit qu'une somme de plaisirs particuliers (ce qui le différencie de la tradition grecque qui défend un eudémonisme).
Ils se différencient de la définition d'Épicure en prenant le plaisir comme un mouvement avec sensation et non pas une ataraxie. Les Cyrénaïques reprochent à l'ataraxie ou l'apathie de ne pas être un plaisir mais une anesthésie et une simple privation de douleur.
Tout être recherche son plaisir et le plaisir est toujours en soi un bien, même si sa cause est mauvaise. Les plaisirs du corps sont plus importants que ceux de l'âme et la vertu n'est un bien qu'en tant qu'elle favorise les plaisirs.
Contrairement aux épicuriens et à de nombreux hédonistes (comme plus tard Jeremy Bentham), Aristippe serait allé jusqu'à nier la supériorité d'un plaisir futur au nom du plaisir actuel et nier tout intérêt à différer la gratification immédiate.
Il semble qu'il ait aussi défendu un certain scepticisme, pensant que les sensations elles-mêmes sont trompeuses ou du moins relatives et subjectives mais que nous ne puissions rien connaître sans elles.
Références
- Xénophon, Mémorables (II,1 ; III,6) ;
- Diogène Laërce, Vies, doctrines et sentences des philosophes illustres [détail des éditions] [lire en ligne] (II, « Vie d'Aristippe ») ;
- Eusèbe de Césarée, Praeparatio evangelica (XIV, 18) ;
- Michel Onfray, L'Invention du plaisir.
- Michel Onfray, Les sagesses antiques, contre-histoire de la philosophie, tome I, Grasset (2006), ISBN 2-246-64791-6, p.107-130.
- Pierre Gouirand, Aristippe de Cyrène : une morale du plaisir et de la liberté, Maisonneuve & Larose, 2005, ISBN 2706818492, 9782706818493, 478 pages.
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