- Sabotage
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Le sabotage est une action délibérée d'opposition menée sur du matériel, par l'obstruction de son usage ou sa destruction, afin d'atteindre une perte de son efficacité.
Sommaire
Histoire
Les mots sabotage et saboter dérivent du mot sabotum, dont l'étymologie est elle-même incertaine (voir sabot). On prétend souvent qu'ils trouvent leur origine dans les contestations du XIXe siècle (cf infra). Cependant, le mot est attesté dans la langue française dans un sens voisin et dans le sens de « frapper du pied » dès le XVIe siècle[1]. L'hypothèse la plus vraisemblable est donc que l'on frappait du pied le sol avec des sabots pour couvrir la voix de quelqu'un dont on souhaitait « brouiller » le discours[2].
Au XIXe siècle et au début du XXe siècle, il est vrai, le sabot était utilisé symboliquement par les anarchistes[3], mais ce symbole n'est plus utilisé aujourd'hui.
Cette symbolique s'appuyait sur le fait que les travailleurs qui voulaient un congé, ou qui voulaient lutter contre le patron pour moins d'heures de travail, pouvaient jeter un sabot dans les machines d'une usine ou d'une ferme, endommageant ainsi l'outil et ne travaillaient plus jusqu'à ce que la machine soit réparée. Cette action mettait ainsi le patron en difficulté. Le Dictionnaire Historique de la langue française de Alain Rey atteste le terme dans le sens de « faire vite et mal » en 1808.
Ce symbole du sabot (chaussure) se rapporte aussi au sabot (patin) utilisé par les enrayeurs ou saboteurs, dont le métier consistait à placer judicieusement sur la voie des coins en bois ou en métal (cales) pour ralentir les wagons qui descendent de la bosse dans un triage.
Le terme technique « saboter », dans le domaine ferroviaire, signifie aussi percer la traverse pour y préparer le logement du patin du rail (1872). L'opération inverse d'enlèvement des tirefonds maintenant les patins sur les traverses a été utilisée par les saboteurs de chemin de fer pour faire dérailler les trains.
Dans l'histoire de Lyon à l'époque des Canuts, les machines ayant évolué, lorsqu'on été présentées les premières machines à tisser de type Jacquard les ouvriers, de peur de ne plus avoir de travail, se sont révoltés et ont cassé les nouvelles machines avec leurs sabots. C'est depuis qu'est née l'idée de sabotage[4].
Domaine militaire
Dans le domaine militaire, le mot est employé pour décrire l'activité d'un individu ou groupe indépendants (tels qu'un agent étranger ou un résistant), en particulier lorsque les actes de sabotage ont comme conséquence la destruction ou l'endommagement d'un service productif ou essentiel, tel que les équipements, usines, services publics ou aires de stockage.
À la différence des actes de terrorisme, les actes de sabotage n'ont pas comme premier objectif d'infliger des pertes humaines ni de faire régner la terreur. Les saboteurs sont habituellement considérés comme des combattants ennemis illégaux.
Anecdote
- À Philadelphie, il existe une librairie anarchiste qui s'appelle Wooden Shoe (traduction de sabot, ou littéralement chaussure en bois).
Notes et références
- Littré
- Porcheresse en Belgique. R. Huysecom, En passant par l'Ardenne avec mes sabots, édité par le Musée du sabot de
- Émile Pouget pour l'abaissement du temps de travail à 8 heures par jour. Idée développée notamment par
- Information tirée d'un livre sur les métiers de nos ancêtres.
Voir aussi
Articles connexes
- Anarchisme
- Anarchisme insurrectionnaliste
- Révolte
- Soulèvements, émeutes et révoltes
- Rébellion
- Guérilla
- Luddisme
Liens externes
- Le Sabotage d'Émile Pouget.
- Du sabotage considéré comme un des Beaux Arts Sur les sabotages de lignes SNCF de Novembre 2008.
Bibliographie
- Émile Pouget, Le sabotage, 1913, Mille et une nuit, 2004. Notes et postface de Grégoire Chamayou et Mathieu Triclot.
- Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française, Dictionnaires Le Robert, 1992.
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