Federica Montseny

Federica Montseny

Federica Montseny Mañé (Madrid, 12 février 1905 - Toulouse, 14 janvier 1994), est une intellectuelle et une militante anarchiste espagnole, ministre de la Santé sous la IIe République espagnole, pendant la guerre civile déclenchée par l'armée.

Elle est une amie de Buenaventura Durruti, Francisco Ascaso et Gregorio Jover depuis un long moment lors qu'éclate la guerre.

Le 4 novembre 1936, quatre anarchistes deviennent en effet ministres du gouvernement national : Federica Montseny, Juan García Oliver (Justice), Juan Peiré (Industrie) et Juan López Sánchez (Commerce). Une participation des "cénétistes" (CNT) dans le gouvernement de Largo Caballero qui a bien sûr fait débat au sein des anarcho-syndicalistes.

Federica Montseny est donc la première femme ministre d'Europe Occidentale. Pendant son mandat, est promulgué un décret qui légalise l'avortement. La militante anarchiste est à l'origine de lieux pour enfants et personnes âgées, de centres de formation pour femmes, notamment pour aider les prostituées à se libérer de leur milieu.

Ses parents, Juan Montseny et Teresa Mañé, étaient déjà des militants, écrivains et propagandistes anarchistes, sous les pseudonymes de Federico Urales et Soledad Gustavo. Elle comptait parmi les principaux cadres du syndicat anarcho-syndicaliste Confederación Nacional del Trabajo (C.N.T.), et prit, avec d'autres, la décision, controversée dans le milieu anarchiste, de participer au gouvernement républicain pendant la révolution sociale et la guerre civile. Elle fera d'ailleurs son autocritique sur cette décision après la défaite de la révolution espagnole.

Federica Montseny repose au cimetière de Rapas à Toulouse.

Sommaire

Premières années

Elle commence à écrire et, en 1921, à seulement 16 ans, elle publie sa première nouvelle intitulée Horas Trágicas (Heures tragiques). En 1923, elle commence à collaborer à Solidaridad Obrera (Solidarité ouvrière, journal de la CNT) et à la Revista Blanca jusqu'en 1936. Son premier roman, La Victoria (La Victoire) est publié en 1925.

En 1930, elle épouse Germinal Esgleas, anarcho-syndicaliste lui aussi. Ils ont trois enfants : Vida (1933), Germinal (1938) et Blanca (1942).

Activisme anarcho-syndicaliste

En 1931 elle rejoint la Confederación Nacional del Trabajo (CNT) au sein de laquelle elle acquiert de grandes responsabilités grâce à ses talents d'oratrice entre autres. En 1932 elle mène à bien un tour propagandiste à travers l'Andalousie qui se prolonge à travers toute l'Espagne et l'année suivante elle participe à Paris à un meeting contre la répression à Casas Viejas.

Cependant, son rôle principal est atteint en 1936 quand elle intervient au Congrès de Saragosse de la CNT en collaborant à la commission sur le communisme libertaire et en participant au discours de clôture. Avec l'éclatement de la guerre, elle intègre le comité péninsulaire de la Federación Anarquista Ibérica (FAI) et le comité national de la CNT. Elle arrive à Barcelone le 20 juillet 1936, en plein milieu du coup d'État qui provoque la guerre civile espagnole, mais aussi une révolution sociale. Elle écrira plus tard « le jour s'achevait glorieusement, au milieu de la splendeur de l'éclat des incendies, dans l'ivresse révolutionnaire d'une journée de triomphe populaire [...] rapidement la ville fut le théâtre de la révolution déchaînée. Les femmes et les hommes, consacrés à l'attaque des couvents, brûlaient tous ce qu'il y avait à l'intérieur, même l'argent. » En novembre de la même année, elle est nommée ministre de la Santé et de l'Assistance Sociale du gouvernement républicain de Largo Caballero, charge qu'elle accepte en contradiction avec ses déclarations anti-gouvernementales et ses doutes initiaux. Elle devient ainsi la première femme ministre d'Espagne et d'Europe occidentale. Ses autres collègues de la CNT entrés au gouvernement sont Juan García Oliver (Justice), Joan Peiró (Industrie) et Juan López Sànchez (Commerce). Les choix des quatre anarchistes sont critiqués par de nombreux militants.

Travail au gouvernement

Son travail au gouvernement fut limité par la courte durée de son mandat qui ne dura qu'un semestre (novembre 1936 — mi-mai 1937). Mais pendant ce court moment, elle instaure des lieux d'accueil pour orphelins, des salles à manger pour femmes enceintes, des libératoires de prostitution, une liste de professions à exercer pour les handicapé(e)s et demande au Docteur Félix Martí Ibáñez de rédiger le premier projet de loi en faveur de l'avortement. Il publie la Réforme Eugénique de l'avortement, un décret rendant l'avortement sur demande légal en Catalogne. Les lieux d'accueil pour orphelins ne ressemblaient pas du tout aux orphelinats d'avant, mais elle ne put en ouvrir qu'un seul à côté de Valence. Elle ne put pas non plus faire fonctionner plus d'un libératoire pour prostituées où elles pouvaient avoir accès à une alimentation complète. Aucun autre de ses autres projets ne put voir le jour, et ainsi son projet de loi en faveur de l'avortement, auquel plusieurs ministres du gouvernement s'opposèrent, fut abandonné après qu'elle eut quitté le gouvernement à la suite des événements de mai 1937 (voir l'article Révolution espagnole pour plus de précisions). Le droit à l'avortement ne sera reconnu en Espagne que cinquante ans plus tard.

L'exil

Comme des milliers d'autres espagnol(e)s, elle doit fuir en France à la fin de la guerre, où elle est persécutée par la police nazie et franquiste qui réclament son extradition, refusée par les autorités françaises. Elle vit en liberté surveillée jusqu'à la libération de la France en 1944. Installée à Toulouse, elle continue de travailler pour ses idées, publiant et dirigeant des périodiques anarchistes comme CNT et Espoir, ainsi que des livres (plus de 15 livres politiques et 50 non-politiques) et voyageant en Suisse, au Mexique, au Canada, en Angleterre et en Italie.

Avec le rétablissement de la démocratie en Espagne en 1977, elle rentre en Espagne et continue son activisme pour la CNT et l'anarchisme, où elle gardera un énorme prestige jusqu'à sa mort. Dans les dernières années de sa vie, elle s'oppose au pacte de la Moncloa qui, en échange du rétablissement de la démocratie, d'une amnistie et d'élections, instaure la monarchie et une politique d'austérité préjudiciable envers les ouvriers.

Écrits

  • La mujer, problema del hombre (1932).
  • Anselmo Lorenzo (1938).
  • Cien días de la vida de una mujer (1949).
  • El éxodo. Pasión y muerte de españoles en el exilio (1969).
  • Crónicas de la CNT (1974).
  • El anarquismo (1974).
  • El éxodo anarquista (1977).
  • Cuatro mujeres (1978).Producciones Editoriales. ISBN 84-365-1385-1
  • Mis primeros cuarenta años. Ed. Plaza & Janés, 1987. ISBN 84-01-35155-3

Références bibliographiques

  • Alcade, C. Federica Montseny. Barcelona, Ed. Vergara, 1983 (es).
  • Lozano, Irene. Federica Montseny. Una anarquista en el poder. Madrid, Espasa, 2004 (es).
  • Nash, Mary. Defying Male Civilization: Women in the Spanish Civil War. Denver, CO.: Arden Press, 1995 (en).

Voir aussi


  • Cet article est partiellement ou en totalité issu de Wikipedia (es), traduit et augmenté.

Liens externes

http://www.youtube.com/watch?v=dBhAEvHRYD4


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