- Ardennais (cheval)
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Ardennais Espèce Cheval (Equus caballus) Région d’origine Région Ardennes, Belgique, Luxembourg et France Caractéristiques Morphologie Cheval de trait
Standard français
Standard belgeTaille 1,52 m à 1,63 m selon le standard du pays Poids 700 à plus de 1 000 kg Robe Bai et rouan communs[1],[2],[3], alezan, gris fer, aubère et isabelle admis[3], bai brun très foncé toléré[2],[3] Tête Expressive[1], au profil camus ou rectiligne[1],[3] Pieds Larges, aux fanons abondants Caractère Doux et docile Autre Utilisation Attelage, débardage, entretien des espaces verts et production de viande modifier L'ardennais[Note 1] est une très ancienne race rustique de cheval de trait à la robe généralement baie ou rouanne. Il est principalement et historiquement élevé dans la région des Ardennes qui lui a donné son nom, et par extension dans tout le quart nord-est de la France, mais aussi en Belgique et au Luxembourg. Connu et mentionné depuis l'Antiquité romaine où il servait à la remonte des armées, l'ardennais fut réputé jusqu'au début du XIXe siècle comme l'une des meilleurs races de chevaux de selle et de trait léger pour la traction du matériel d'artillerie militaire. Sous l'empire napoléonien, les ardennais sont ainsi réputés pour avoir survécu à la campagne de Russie, où 13 000 chevaux trouvèrent la mort.
De nombreux croisements et une sélection rigoureuse des éleveurs orientée vers les travaux agricoles dès le milieu du XIXe siècle en firent peu à peu le cheval de trait lourd et puissant que nous connaissons aujourd'hui. Destiné à la traction du matériel agricole, l'ardennais fut aussi un grand améliorateur de races durant l'âge d'or du cheval de trait, qui lui valut d'être exporté jusqu'en Suède où il donna naissance à une nouvelle race : l'ardennais suédois. À l'instar de toutes les autres races de chevaux de trait, la fin de la traction hippomobile et l'utilisation du tracteur entrainèrent le déclin de son élevage et une réduction drastique de ses effectifs.
Cantonné au rôle presque unique d'animal de boucherie durant environ deux décennies, l'ardennais bénéficie au début du XXIe siècle d'un nouvel engouement dû au côté écologique de son utilisation pour l'entretien des espaces verts, le débardage en forêt et les loisirs en général, mais aussi à son habileté sur toutes sortes de terrains. En France en 2009, il est ainsi devenu la quatrième race de cheval de trait la plus représentée en matière d'effectifs. Les éleveurs belges ont développé par croisements une nouvelle lignée destinée à l'attelage de compétition : l'Aratel.
En raison de son lien historique avec sa région d'origine, fertile en légendes, l'ardennais est assimilé à la monture héroïque des quatre fils Aymon, le cheval Bayard.
Histoire de la race
Le cheval ardennais n'a pas toujours été tel que nous le connaissons aujourd'hui. En effet, avant la seconde moitié du XIXe siècle, il était réputé comme cheval de selle, et donc beaucoup plus fin et léger.
Origines
Article connexe : Histoire évolutive des équidés.L'ardennais est l'une des races de chevaux les plus anciennes de France[4],[3] et probablement le plus ancien cheval de trait en Europe[5].
Il appartient à un groupe de races dites lourdes, la théorie récente « des quatre lignées » en fait un descendant d'une espèce disparue appelée le cheval des forêts (Equus caballus germanicus), ancêtre commun de nombreuses races de chevaux massifs d'Europe de l'Ouest[6]. On l'a longtemps vu comme un descendant direct du cheval de Solutré[3],[7] au 50e millénaire av. J.-C., qui vivait dans les bassins de la Saône et de la Meuse[4] et qui se serait établi sur des plateaux schisteux au climat rigoureux à la même époque[8]. Toutefois, en 1985, Jean-Pierre Penisson synthétisa des travaux à propos des nombreux restes de chevaux préhistoriques retrouvés dans la région ardennaise. Selon lui, ils appartiennent à des races différentes. Ainsi, durant le Würm II, deux ou trois espèces de chevaux du type Equus caballus semblent avoir vécu dans la région de Dommery, notamment Equus caballus germanicus et Equus caballus gallicus. Selon le laboratoire de géologie du quaternaire et préhistoire de l’université Bordeaux I, ces chevaux pourraient être à l'origine de l'ardennais. De leur côté, les chercheurs belges remarquent qu'à la même époque Equus caballus germanicus est progressivement supplanté par Equus caballus gallicus, qui est de taille plus réduite et plus svelte. Equus caballus gallicus devient alors un gibier très prisé par l’homme dès la fin du Paléolithique supérieur. Durant l'Holocène, le cheval se fait plus rare dans la région. Actuellement, rien ne prouve que les chevaux du site de Solutré aient migré vers les Ardennes[9].
Le site du roc la Tour, à Monthermé, a révélé deux plaquettes de schiste gravées d’une tête de cheval[9].
L'ancêtre du cheval ardennais était probablement, comme le sont toutes les races avant l'organisation de l'élevage équin en France, de petite taille (environ 1,40 m au garrot)[10], bien que des squelettes de chevaux toisant 1,50 m qui ont été déterrés dans la région soient cités comme ceux des ancêtres de l'ardennais actuel[11]. Quoi qu'il en soit, plusieurs populations humaines ont côtoyé ces chevaux, pour s'en nourrir et plus tard les domestiquer, au moins à partir des Gaulois.
Antiquité
Article connexe : Cheval dans l'Antiquité.La race ardennaise est la seule parmi les races de chevaux actuellement présentes sur le territoire belge à être mentionnée dès l'antiquité[12]. La présence de chevaux dans les Ardennes est en effet signalée par l'historien grec Hérodote, qui remarqua aussi les qualités des cavaliers du Nord de la Gaule[11]. Ces chevaux sont ensuite mentionnés par Jules César lui-même, qui écrit qu'il trouva dans la « deuxième Belgique », dont les Ardennes faisaient partie, des animaux « rustiques, durs et infatigables[12] » à l'époque de la guerre des Gaules[8]. La population de chevaux sauvage locaux était déjà très prisée pour remonter différentes armées[4]. Il semble qu'une garnison de 500 chevaux était présente à Carignan en 284, et que Mouzon fut un centre d'élevage et de formation pour la cavalerie romaine en 440[13].
Sous le règne de Néron, on forma un attelage de juments ardennaises destiné à cet empereur qui se vantait d'être l'un des meilleurs conducteurs de quadrige du cirque[12].
Moyen Âge et Renaissance
Articles connexes : Cheval au Moyen Âge et Cheval à la Renaissance.Durant le XIXe siècle et avant la découverte du cheval de Solutré, on attribuait parfois à l'ardennais une origine orientale, ou du moins l'influence de chevaux arabes au Moyen Âge est-elle évoquée[14],[12]. L'abbaye de Saint-Hubert se trouvait alors dans sa plus grande prospérité et un abbé fit venir des étalons du Limousin, lesquels descendaient directement des étalons et des juments arabes restés en France à la suite de la défaite de l'émir Abd al-Rahman ibn Abd Allah al-Rhafiqi en 732, dans les plaines entre Tours et Poitiers. Plus tard, les relations fréquentes établies entre la Belgique et l'Orient par ces expéditions des croisades qui donnèrent à Godefroy de Bouillon le trône de Jérusalem firent comprendre aux abbés de Saint-Hubert les avantages du pur-sang arabe. Des étalons arabes auraient été introduits dans les Ardennes et croisés avec les juments locales, améliorées depuis à l'aide de l'intervention de l'étalon limousin[12].
Selon une légende transmise par les habitants des Ardennes, c'est sur un cheval ardennais que Godefroy de Bouillon fit le trajet de son château jusqu’à Jérusalem lors de la première croisade. Le cheval ardennais semble également avoir eu bonne réputation lors des croisades qui suivirent[13].
Durant la Renaissance, le maréchal de Turenne rendit hommage aux qualités des chevaux ardennais qui remontèrent sa cavalerie alors qu'il campait dans le pays de Trèves[12].
Époque napoléonienne jusqu'en 1850
L'organisation de l'élevage de races de chevaux de trait ne date que de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, où elle accompagna le développement de l'agriculture. Auparavant, les chevaux de trait belges et ardennais formaient, sous l'empire napoléonien, des souches élevées dans ce qui était un seul pays[15]. L'élevage du cheval ardennais a de tous temps dépendu des besoins humains pour la guerre[4], où il était utilisé à l'origine autant comme cheval de trait que comme cheval de selle[4].
Guerres napoléoniennes
Durant le Premier Empire, tous les chevaux d'artillerie venaient des Ardennes ou de Bretagne[16]. Ils furent utilisés dans les armées comme monture et pour tirer les canons[17]. Le cheval ardennais était alors décrit comme un petit animal de selle et de trait léger réputé pour sa rusticité, sa sobriété et son endurance[4],[18] il résistait longtemps aux fatigues de la guerre et passait pour un très bon cheval de service d'après les spécialistes[14]. Capable de résister aux intempéries et aux privations et de se nourrir de mousse et de lichen[19], l'ardennais était si réputé que les zootechnicien se demandaient « s'il existait une bête plus solide et plus résistante dans quelque pays[16] ». Nerveux et infatigable[20], sa conformation courte et ramassée en faisait un cheval « ni beau ni distingué » mais un animal réputé pour son fond, sa résistance et son énergie, doué d'une grande longévité et dont les qualités furent des atouts précieux pendant la campagne de Russie[21].
La morphologie de l'ardennais tel qu'il est décrit en 1780 rappelait les chevaux des hussards, avec une tête sèche, carrée et un peu camuse, un œil proéminent, des oreilles courtes et bien plantées, une physionomie intelligente et éveillée, une encolure droite, des épaules plates, un poitrail étroit et un garrot élevé. Il toisait alors entre 1,42 m et 1,52 m et pesait environ 500 kg[22], il tirait les diligences et de petits véhicules de commerce, des wagons, des chariots de postes, et formait un cinquième de la cavalerie des gendarmes[16].
En 1802, le général Loison était en garnison à Liège et remonta le 26e régiment de chasseurs à cheval sur de jeunes chevaux ardennais achetés à la hâte, qui résistèrent à la campagne d'Allemagne et rentrèrent en France « parfaitement intacts »[16]. Napoléon Ier, qui proclamait la race comme « infatigable »[18], ordonna leur croisement avec des pur-sang arabes vers 1810 pour leur apporter du fond et de la résistance[8], avec peu de résultats[23].
Un épisode lié au cheval ardennais a largement marqué la mémoire populaire : seuls les chevaux ardennais seraient revenus vivants de la campagne de Russie alors que 12 000 à 14 000 chevaux y trouvèrent la mort[16] (une autre source faisant état de 30 000 chevaux morts en une nuit[18]). Les militaires qui survécurent à cette expédition racontèrent que les chevaux ardennais se contentaient pour toute nourriture du chaume qui recouvrait les habitations, et qu'ils résistaient au froid, à la fatigue et à la faim[18].
Près de 40 ans plus tard, les éleveurs belges se racontaient l'histoire comme une légende locale : « Napoléon prisait fort leurs qualités et des régiments venaient recruter leurs montures chez nous. Dans la fatale retraite de Russie, les chevaux qui résistèrent le plus longtemps, ceux qui supportèrent la faim et la fatigue, et qui revirent encore, mais en bien petit nombre, les champs de victoire du départ, ce furent nos petits ardennais[24]. »
Article connexe : Cheval dans la guerre.Aux Pays-Bas
Sous le gouvernement des Pays-Bas, le régiment de lanciers, en garnison à Utrecht, était exclusivement remonté dans les Ardennes et tous les chevaux mis à la réforme par ce corps étaient recherchés avec empressement par les maîtres de poste et les entrepreneurs de messageries. Quelques observateurs des chevaux de l'artillerie hollandaise après la révolution belge de 1830 rapportèrent qu'une partie des attelages étaient trainés par des chevaux ardennais, parmi lesquels « se trouvaient encore quelques vieux débris de Waterloo », l'autre par des chevaux hollandais et allemands. Les privations, les intempéries, le bivouac avaient, durant cette courte campagne, réduit ces derniers à l'état de squelette ; les ardennais, au contraire, étaient conservés comme au moment du départ[18].
Déclin de la race de 1815 à 1834
En 1815, tous les chevaux valides de la contrée furent réquisitionnés par les armées napoléoniennes, si bien qu'il ne resta presque rien de la race, sinon quelques animaux « d'une pauvreté incommensurable »[22]. Les éleveurs du pays se trouvaient épuisés, comme le reste de l'Europe, et l'industrie privée se vit abandonnée à elle-même. Le haras de Walferdange « n'était pas de nature à rendre au cheval de selle ardennais son antique mérite et sa vieille réputation »[25].
En 1834, la race ardennaise restait appauvrie et de mauvaise réputation. Les animaux restants sont décrits par le zootechnicien Eugène Gayot comme tels : « La tête est toujours droite mais elle est lourde, épaisse, chargée de ganache, mal coiffée, sans expression et sans grâce. L'encolure est grêle et pauvre, le garrot s'est enfoncé, la ligne du dos et des reins a fléchi en s'allongeant, la croupe est en pupitre et défectueuse, la queue basse, la côte est plate, le ventre avalé, la saillie des hanches est excessive et disgracieuse, le membre antérieur est grêle et faible en regard surtout au volume du corps et au poids qu'il doit supporter ; le genou est mince, effacé, il manque de largeur : le tendon est failli, collé à l'os ; l'ongle est de nature cassante et la surface plantaire tend à la forme plate ; au membre postérieur, la jambe n'est point assez fournie, le jarret est clos, le pied panard. La taille moyenne s'est élevée de 4 à 6 cm en moyenne ; le tempérament est moins résistant, plus lymphatique que musculaire, c'est le contraire du cheval d'autrefois, il en résulte que les qualités propres à la race ardennaise ont baissé[21]. »
Les nouvelles exigences de l'équitation militaire en Belgique firent aussi peser une exclusion sur le cheval ardennais. La première est le manque de taille, car les chevaux les plus aptes au service de la cavalerie légère étaient de plusieurs centimètres au-dessous de la limite fixée par les règlements. La seconde est la pesanteur de l'avant-main : l'équitation de l'époque tendait à équilibrer l'avant-main et l'arrière-main, pour que le cavalier avec sa charge ne doive plus peser sur les épaules du cheval, il fallait que l'encolure présente un bras de levier plus allongé afin que l'on puisse ramener et soutenir la tête. La ligne de gravitation de la tête et de l'encolure ne devait plus tomber en avant de la base de sustentation représentée par les membres antérieurs, tout cheval monté dont le centre de gravité ne tombait pas en arrière du garrot était inutilisable à la selle. Ce « défaut de conformation » rendait l'ardennais moins maniable, et dans le combat d'homme à homme, dans la rencontre d'une mêlée, la vie du cavalier se trouvait plus exposée[25],[26].
Régénération de la race de 1835 à 1850
En France, vers 1835, des efforts pour « perfectionner la race ardennaise » furent entrepris dans le département français des Ardennes, qui selon les zootechniciens fut l'un de ceux qui s'occupèrent le plus de la régénération des chevaux. L'indécision resta longue pour savoir quels types d'animaux reproducteurs adopter. Certaines opinions étaient en faveur du cheval percheron, d'autres de l'anglo-normand, des chevaux arabes ou encore du Pur Sang. Vingt ans plus tard, les animaux, mieux nourris, avaient acquis plus de force et de taille que l'ancienne race. Vers 1850, les étalons anglo-normands étaient en faveur et le dépôt des remontes de Villers possédait « des produits assez bons et propres à remonter l'arme des dragons ». Ces chevaux différaient complètement de l'ancienne race ardennaise, par leur taille, leurs caractères zoologiques et leur force. De 1830 à 1848, le conseil général vota une somme annuelle de 20 000 francs pour l’achat d'étalons. En vingt ans, 500 000 francs environ furent donc dépensés pour la « régénération » du cheval ardennais[14].
En Belgique, le cheval ardennais n'était plus utilisé dans l'armée mais acquit une solide réputation de cheval agricole à l'approche des années 1850 : un propriétaire de Moravie introduisit ainsi des chevaux ardennais dans ses domaines et les journaux autrichiens en louèrent la qualité et la résistance au travail[25].
Au Luxembourg, la députation du conseil provincial, la commission d'agriculture, et les sociétés d'encouragement et d'amélioration « rivalisèrent de zèle et de dévouement » pour relancer la race. Cette harmonie d'efforts stimula les éleveurs. La province aspirait au monopole de la remonte des cavaleries légères et selon le ministère belge de l'époque, « plus que toute autre région de la Belgique, elle réunissait les conditions de succès ». Les chevaux luxembourgeois présentés lors de l'exposition nationale agricole belge de 1848 eurent ainsi un grand succès[26].
Âge d'or du cheval de trait de 1850 à 1950
En 1856, on distingue deux grands types de chevaux ardennais : la race de trait destinée à l'agriculture, au commerce et à l'industrie, et la race ardennaise condrosienne, décrite comme le cheval à tout faire. L'ardennais est le type même du « cheval ouvrier » par opposition aux chevaux percherons ou boulonnais, considérés comme prestigieux[27].
Croisements de l'ardennais léger
L'ancien cheval ardennais de selle disparait presque totalement des Ardennes françaises au milieu du XIXe siècle, et ne peut être trouvé que dans la province de Namur et au Luxembourg[28].
La race ardennaise de petite taille est réputée précoce, moins puissante que le cheval de trait mais très courageuse, excellente comme cheval d'artillerie, pouvant être montée et faire un long trajet. Ces chevaux, attelés à une voilure à quatre roues, parcourent quatre-vingt-dix kilomètres en un jour et recommençent le lendemain[29]. Ils sont utilisés par les attelages des médecins dans la province de Liège, et même comme montures ou comme carrossiers de prestige[30]. Malgré leurs qualités de rusticité, ils se voient souvent reprocher leur morphologie peu élégante : taille trop réduite, cou trop court et trop épais, tête trop grosse et garrot trop peu sorti[31], ce qui pousse les administrations des haras à exiger des croisements avec le Pur Sang, race alors devenue très populaire, et à établir des stations d'étalons anglais en Belgique[32],[33]. Les éleveurs sont très réticents à opérer ces croisements avec leurs juments, malgré les fortes primes proposées[33],[34], et quelques zootechniciens s'opposent fermement à ce qu'ils voient comme l'« anéantissement des caractères distinctifs de la race »[33].
En 1861, selon le journal des cultivateurs édité à Bruxelles, les ardennais ont « considérablement regagné en taille et en conformation », grâce à deux règlements provinciaux édités en Belgique et au Luxembourg en 1847 et 1855, « qui furent judicieusement appliqués ». Ils ont « la tête plus légère et mieux attachés qu'autrefois, moins chargée en ganache, avec une auge moins empâtée, une encolure plus longue et plus flexible qui les rend plus maniables, un garrot mieux ressorti, un avant plus relevé, une croupe moins avalée et des jarrets moins coudés ». Les allures sont « plus souples que celles de son ancêtre, le cheval est plus solide, rapide et vigoureux, sa taille et son poids ont augmenté grâce à une nourriture plus abondante, et la race retrouve l'antique renommée » qui lui vaut d'être très prisée par des éleveurs français et allemands, venus les acheter à prix d'or en Belgique et au Luxembourg[35].
Selon les zootechniciens français, dans les Ardennes belges, le Brabant, la Hesbaye et le Condroz, les chevaux atteignent une haute taille, qui est beaucoup moins élevée dans les arrondissements de Rethel et de Vouziers, centre de production des chevaux ardennais communs en France, dont la population est assez restreinte. Ces chevaux sont caractérisés par un front large (brachycéphalie), des arcades orbitaires saillantes, un chanfrein fortement déprimé, des ganaches écartées et fortes, une tête courte. Ils ne différent en rien des chevaux bretons, leurs qualités étant toutes morales. Les partisans du croisement tentent d'introduire des étalons percherons et de donner les juments ardennaises aux gros étalons rouleurs du Luxembourg qui franchissent la frontière. Les tentatives échouent. Un dépôt d'étalons de l'administration des haras qui avait été établi à Charleville est supprimé[36].
Formation de la race de trait
La période qui suit les années 1850 est favorable au cheval de gros trait et les éleveurs ardennais, français comme belges, croisent leurs animaux avec des étalons flamands et belges, puis des percherons. L'ardennais de cette époque ne ressemble plus du tout à celui des vingt dernières années du XVIIIe siècle[22]. En 1862 en France, le percheron, le trait breton, le cheval du Condroz - ou double ardennais - ainsi que l'ardennais proprement dit sont décrits comme les meilleurs chevaux de trait du pays. Le double ardennais possède des qualités propres de tractionneur et de trotteur, réputé comme limonier pour l'artillerie bien que « peu élégant », il a l'avantage de « ne pas exiger une ration d'avoine aussi forte qu'un percheron »[29],[37].
L'élevage de l'ardennais de trait devient florissant à la fin du XIXe siècle, quand sa morphologie est entièrement « adaptée » aux exigences de l'agriculture et des travaux forestiers[17]. Pour cela, il est croisé avec des étalons de gros trait belges qui augmentent sa taille et sont souvent accusés d'avoir amoindri ses qualités de rusticité[38]. Le cheval ardennais de l'ancien type disparait des haras entre 1880 et 1890, faute de primes encourageant les éleveurs à le produire[39].
Influence et exportations
Durant l'âge d'or du cheval de trait, l'ardennais est considéré comme un remarquable améliorateur de races et contribue notamment à la formation des races du comtois, de l'auxois et du trait du Nord[40]. Ces deux dernières races sont souvent décrites comme des variétés plus grandes de l'ardennais[11]. Il a également contribué à la formation de la race du murakosi en Pologne et en Hongrie, et à la régénération des chevaux de trait russe, boulonnais et percheron[41]. Il est exporté en Suède depuis la Belgique pour donner naissance à la race de l'ardennais suédois, qui possède son propre stud-book depuis 1901. Les suédois importent de nombreux étalons belges et le commerce de ces chevaux est soutenu par le stud-book Ardennais de Pologne, alors principal client des éleveurs suédois[42]. L'ardennais suédois diffère par sa conformation des ardennais français, belge et luxembourgeois.
Article détaillé : Ardennais suédois.De 1914 aux années 1950
Articles connexes : Cheval dans la Première Guerre mondiale et Cheval dans la Seconde Guerre mondiale.Pendant la Première Guerre mondiale, l'ardennais de trait est très demandé pour tirer les chariots d'artillerie[8],[11]. Son calme et sa tolérance aux travaux difficiles, combinée à sa nature active et flexible, en font un cheval idéal pour cette tâche[43]. Son élevage est tellement considéré comme utile et valorisé que lorsque les Allemands établissent leur Commission pour l'Obtention de Chevaux en octobre 1914 afin de capturer les chevaux belges, il est spécifié que les Ardennais font partie de l'une des deux races les plus importantes, l'autre étant le trait belge[44]. Les Allemands s’avèrent incapables de s'approprier les chevaux de la famille royale belge qui sont évacués à temps, même s'ils capturent assez de bêtes pour perturber les programmes agricoles et d'élevage du pays. Les chevaux utilisés pour le transport de biens sont aussi capturés, ce qui provoque une crise d'approvisionnement de combustibles l'hiver suivant, puisqu'il ne reste plus de chevaux pour transporter le charbon. Les Allemands revendent plus tard certains chevaux qu'ils ont capturés aux enchères[45]. Empêchés par les Alliés d'importer des montures, les Allemands se retrouvent à court de chevaux vers la fin de la guerre. Le transport de leur matériel et leur approvisionnement s'en trouvent affectés, ce qui contribue grandement à leur défaite[46].
La Première Guerre mondiale, qui se déroule en grande partie dans le berceau d'élevage de la race, a des conséquences catastrophiques pour l'élevage franco-belge. L'administration française des haras favorise une relance en race pure et croise les étalons restants avec des juments indigènes qui ont « conservé les qualités ancestrales de la race : rusticité, sobriété, douceur et énergie ». En Belgique, la même démarche est mise en place mais les éleveurs doivent lutter contre des projets de croisements[47].
L'ardennais reste un cheval d'artillerie et de transport de matériaux jusqu'à la Seconde Guerre mondiale[4]. Comme cheval de selle, les demi-sang sont préférés[48]. Malgré le développement de la motorisation, notamment dans les grandes villes, l'ardennais demeure largement employé durant l'entre deux guerres, aussi bien par les brasseries, les boulangeries, que pour le charbonnage ou le débardage[47].Pendant la Seconde Guerre mondiale, le cheval est très peu employé par les armées car il a prouvé ses limites face aux engins motorisés. Par contre, tous les stocks de carburants disponibles sont réquisitionnés, le cheval de trait reste indispensable au transport comme aux travaux des champs, il est très demandé jusqu'à la reddition des allemands en 1945[49]. En 1946, les agriculteurs ardennais manquent de chevaux pour effectuer leurs travaux[50]. L'élevage équin se reconstitue, mais la motorisation de l'agriculture s'intensifie à la même époque, signant la fin de la traction hippomobile[47].
Utilisations historiques de l'ardennais
Avec la révolution industrielle et l'intensification de l'agriculture, l’économie se mit à dépendre du cheval de trait pour une foule de travaux (agriculture, transport, armée, mines…), et plusieurs millions de chevaux de travail furent employés à ces tâches, aussi bien en France qu'en Belgique[Note 2]. En plus de l'utilisation bien connue de l'ardennais dans les mines, l'armée et l'agriculture, ce cheval fut employé au halage des péniches le long de la Meuse jusqu'en 1950[51].
Marcel Mavré dit à ce propos que « La confusion est grande : on entend fréquemment dire que la mécanisation a tué le cheval de trait. C'est une erreur. Le cheval de trait contemporain, fort, solide, vif et docile à la fois, a été créé en fonction de la mécanisation. Les lourdes charges auxquelles il fut attelé ne pouvaient pas être tractées par le cheval de la première moitié du XIXe siècle, bien trop léger pour ce genre de besogne. Il fallait donc le forcir sans lui faire perdre son bel influx »[52].
Dans les mines
Article détaillé : Cheval dans les mines.Durant la révolution industrielle du XIXe siècle, l'ardennais fut utilisé dans l'industrie lourde pour déplacer de grandes charges, et dans les mines où l'utilisation des machines à vapeur et des moteurs à explosion était impossible car dangereuse en raison de la présence du grisou. Le premier cheval fut descendu dans des galeries minières en 1821[52] et l'ardennais fit vite partie des races favorites utilisées pour faire rouler les bennes, avec le cheval trait du Nord[52]. Il actionnait aussi les machines à molettes qui remontaient le charbon[53].
Dans la ville belge de Liège, les établissements miniers appréciaient les chevaux ardennais de petite taille pour trainer le charbon dans les galeries souterraines où ils faisaient preuve d'adresse, de force et d'intelligence, malgré l'insalubrité des lieux. Ils étaient fréquemment maltraités mais on rapporte qu'ils vivaient très longtemps, ainsi, en 1846 un cheval ardennais fut remonté d'une houillère où il se trouvait depuis vingt-trois ans pour cause de vieillesse. « L'animal tomba ébloui par la clarté de la lumière et on dut lui donner la mort que tant de causes de destruction qui l'entouraient et presque un quart de siècle de pénibles labeurs n'avaient pu lui donner. » La constitution de fer de l'ardennais lui permettait de résister à des travaux très rudes dans des conditions défavorables[16].
Avant l'électrification, soit dès la fin du XIXe siècle, la bonne tenue sur le sol de l'ardennais du Nord[Note 3] était appréciée dans les nombreuses mines souterraines du Nord-Pas-de-Calais et de Belgique. Le cheval des mines connut les mêmes conditions de travail difficiles et les mêmes dangers que les hommes[54]. Les éleveurs firent de leur mieux pour constituer la cavalerie dont l'industrie des mines avait besoin[52]. Durant l'âge d'or du cheval de trait, un bon cheval des mines était capable de tirer un convoi pesant 16,8 tonnes et généralement composé de douze berlines pleines, le long des voies ferrées[52].
Dans l'agriculture
Au cours du XIXe siècle, de nouvelles machines améliorèrent les techniques agricoles et entrainèrent un agrandissement important des surfaces cultivées. L'amélioration des rendements et des techniques agricoles et l'industrialisation à partir de 1850 firent que les fermes devinrent des exploitations mais en l'absence de moteur à piston comme d'énergie électrique, les agriculteurs avaient recours à la traction animale. Or, le bœuf est lent donc peu rentable, et les chevaux disponibles n'étaient pas forcément adaptés à la charrue. À la fin du XIXe siècle, l'ardennais fut croisé avec des percherons, des traits belges, des Pur Sang et des traits du Nord afin de le rendre plus léger et de l'adapter aux nouvelles exigences de l'agriculture et des travaux forestiers. Ces croisements se poursuivirent jusqu'à la Première Guerre mondiale et entraînèrent une augmentation de la taille de la race qui devint plus osseuse, plus étoffée, plus puissante, et donc plus susceptible de travailler les terres lourdes des grandes exploitations de l'Est de la France[4].
Jusqu'au début des années 1950, l'ardennais fut un partenaire privilégié des agriculteurs. C'est au début des années 1930 que ces chevaux atteignirent l'apogée de leur développement physique[55]. L'ardennais était alors souvent décrit comme un « laboureur-né » avec l'encolure dans l'alignement de son dos, voire plus basse, et un museau rasant le sol. Il était entièrement bâti pour la traction et cette conformation lui permettait de déplacer des poids énormes sur de courtes distances[56]. L'utilisation de l'ardennais et par extension des chevaux de trait pour l'agriculture fut pourtant assez courte, car entre la fin des moissons à la faucille dans les années 1880 et la généralisation des moissonneuses-batteuses et des tracteurs dans les années 1960, il ne s'écoula que 80 ans. Cependant, ces chevaux de trait ont permis d'importants progrès en agriculture[57]. L'importante capacité de récupération des ardennais leur valut d'être exportés plus au sud, pour effectuer le labour des terres épaisses[57]. Grâce à sa rusticité, l'ardennais était très apprécié pour les travaux agricoles en moyenne montagne comme le débardage, le maraîchage et l'entretien des vignes[8].
En Belgique, pendant la plus grande partie du XIXe siècle, l'ardennais fut sélectionné pour sa force dans le but d'être mis à la charrue dans les travaux agricoles. Il fut assez souvent croisé avec des brabançons et tout l’effort de sélection porta sur le développement musculaire d’un cheval conçu pour travailler à pas lents[58].
Fin de l'utilisation au travail, années 1950 à 1970
La commercialisation à grande échelle du tracteur et de la moissonneuse-batteuse commença vers 1945, une jument ardennaise de bonne qualité était alors vendue 110 000 francs et un petit tracteur à pétrole 100 000 francs. La très forte demande en tracteurs multiplia ce prix par dix en dix ans, mais l'enrichissement des agriculteurs durant les trente glorieuses leur permit de s'équiper massivement de machines[51],[59]. La race ardennaise fut de plus en plus délaissée, le déclin de l'élevage fut palpable dès le début des années 1950[59] mais c'est surtout dans les années 1960 que l'on assista à un véritable effondrement des effectifs de chevaux de trait sans qu'une entreprise de sauvegarde ne se mette en route[59]. Selon la revue Élevage ardennais de 1952, il semble que le Sud de la région ait été plus propice à l'abandon du cheval que le Nord, en raison du relief et de la taille plus réduite des exploitations[13].
Des concours de race à vocation agricole continuèrent à être organisés dans la région ardennaise, ainsi, en 1956, 110 chevaux défilèrent au concours des Ardennes et le 23 mars 1966, L’Union mentionne que le concours départemental d’élevage rassemblait pour la première fois des chevaux de trait. En 1968, les Soviétiques s'intéressèrent au cheval ardennais en vue d'une importation[13] mais la race était alors en très net déclin dans toute sa région d'origine.
Relance bouchère des années 1970 à 1980
Articles connexes : Hippophagie et viande de cheval.Au début des années 1970, les effectifs de chevaux de trait avaient très fortement baissé dans la plupart des pays où ils étaient utilisés, comme la Belgique et la France[60].
À la même époque, Henry Blanc fut nommé à la direction des haras nationaux français et organisa la reconversion des neuf races de chevaux de trait en animaux de boucherie. Jusqu'en 1982, il freina les importations de viande et finança une recherche de l'INRA près de Clermont-Ferrand sur l'engraissement des poulains de trait. Il encouragea les éleveurs français, qui ne parvenaient plus à trouver d'acheteurs pour leurs animaux, à engraisser ceux-ci pour les revendre au poids aux abattoirs. C'est l'hippophagie qui assura, paradoxalement, une partie de la sauvegarde de l'ardennais français en gardant son capital génétique intact, mais aussi en transformant le modèle des animaux concernés, autrefois taillés pour le travail, en celui de « bêtes à viande ». Un arrêté du 24 août 1976, paru dans le journal officiel, renomma toutes les races de « chevaux de trait » françaises en « chevaux lourds » et poussa les éleveurs à sélectionner des étalons reproducteurs les plus lourds possibles. Les haras nationaux achetèrent et approuvèrent ce type d'étalon destiné être croisé à des juments lourdes et à donner naissance à des poulains qui s'engraissent rapidement. Ces derniers sont abattus vers l'âge de 18 mois pour produire de la viande[60]. Entre le milieu du XXe siècle et les années 1980, le poids d'un cheval ardennais passa ainsi d'une moyenne de 600 à 800 kg à une moyenne de 700 à 1 000 kg, voire davantage[61].
Le marché de la viande de cheval ne suivit pas, et les éleveurs français furent dépassés par les importations de chevaux à bas prix venus du continent américain et des pays de l'est[59]. Les effectifs de la plupart des races de chevaux de trait continuèrent ainsi à baisser jusqu'en 1994[59].
En Belgique tout comme en France, la race ardennaise fut alourdie pour la production de viande à destination des pays hippophages[41].
Renouveau de l'équitation de loisir et de travail
Quelques initiatives pour redonner à l'Ardennais une place de cheval de travail virent le jour dans les années 1980. Ainsi, le 22 août 1984, une compétition de trait-tract fut organisée à Reims entre des Percherons et les Ardennais[62]. En 1985, dix-huit chevaux ardennais furent importés de Sedan vers le Chili pour le travail agricole[63] et en 1988, Lucien Grüss choisit quatre poulains ardennais pour monter un spectacle de cirque[13].
En 1989, le cheval ardennais fut remis au travail dans les champs et un centre d’insémination artificielle dédié à la race fut ouvert à Pouru-Saint-Remy[64]. Un an plus tard, un concours de race réunissant les éleveurs de dix départements était organisé à Vittel[65]. Au début des années 1990, l'équitation de loisir connut un nouveau souffle tandis que la consommation de viande de cheval ne faisait que diminuer. L'effondrement du prix de la viande obligea les haras nationaux à réorienter toutes les activités liées au cheval de trait[8], et l'ardennais connut un nouvel engouement pour le tourisme rural[66]. Une expérience de débardage avec des ardennais se mit en place à Bondy, en Île-de-France, en 1991[67] et l'intérêt que suscita l'ardennais en Europe[68] aboutit à la mise en place d'une convention de sauvegarde signée par les Français et les Belges au haras de Montier-en-Der en 1992[69].
Le 11 mars 1994, le Journal officiel français publia un nouvel arrêté redonnant au « cheval lourd » son ancien nom de « cheval de trait » et en 1996, un autre arrêté interdit la caudectomie (coupe de la queue) chez tous les chevaux de trait nés en France[70]. Les éleveurs français purent à nouveau s'orienter vers la production d'animaux sportifs destinés aux loisirs ou au travail, que les haras nationaux se mirent à acheter de nouveau. L'ardennais retrouva une certaine sveltesse dans sa silhouette[55] et on vit apparaître de nouvelles manifestations destinées à sauvegarder le cheval de trait, telles que la route du Poisson et les parcours de maniabilité ou d'endurance[71].
Dans les Ardennes, une association pour la relance de l'attelage naquit en 1993[72], et diverses manifestations autour du « cheval du pays » furent organisées, à Signy-l'Abbaye en 1993[73], à Mouzon en 1995[74], au Haras de Montier-en-Der ou encore à Buzancy en 1997[73].
Description de la race
L'ardennais est décrit comme « l'un des meilleurs chevaux lourds du monde »[23]. Son standard est défini par les sociétés de stud-book belges, français et luxembourgeois, chacun ayant le sien propre. Ces standards sont très proches les uns des autres et s'accordent pour définir le cheval idéal comme compact, trapu et près de terre, de type bréviligne[3], mais néanmoins distingué et harmonieux[75]. En Belgique, le standard de la race a été défini en 1948 et révisé en 2004[75].
Robes
Article connexe : Robes du cheval.Les robes les plus courantes chez l'ardennais sont le bai et le rouan[1],[2],[3], souvent avec le bout du nez, le contour des yeux, l'intérieur des jambes et le ventre d'une teinte plus claire ou légèrement gris. L'alezan, le gris fer, l'aubère et l'isabelle sont éventuellement admis[3]. Le bai brun très foncé serait toléré, mais toutes les autres robes sont exclues[2],[3],[75].
Croissance du poulain
Le poids d'un poulain ardennais à la naissance est de 50 à 80 kg[3]. Comme tous les poulains de trait, il grandit et grossit très rapidement. À l'âge adulte, il peut peser de 700 à 1 000 kg, voire davantage[1],[3].
Standard morphologique
Article connexe : Morphologie du cheval.La taille minimum exigée par le standard français de la race est de 1,54 m pour les étalons et 1,52 m pour les juments[2], mais dans les années 1980, l'ardennais dépassait rarement 1,55 m au garrot et pesait 500 à 600 kg s'il n'était pas destiné à la boucherie[76]. La taille moyenne varie de 1,60 à 1,65 m au début du XXIe siècle[1], soit 1,60 m pour les femelles et 1,62 m pour les mâles en moyenne[3]. Le standard belge a des exigences de taille différentes du français et le cheval ne doit pas dépasser 1,62 m pour les étalons et 1,60 m pour les juments[75]. Il n'existe pas d'exigences pour le poids, celui-ci pouvant varier considérablement selon que le cheval soit destiné à la boucherie (il est alors vendu au poids) ou à l'attelage et aux loisirs.
La tête est expressive[1], parfois un peu longue, au profil camus (concave)[76] ou rectiligne, avec des orbites légèrement saillantes, un front déprimé ou plat, un œil gros et expressif[1], des oreilles de petite taille pointées en avant, des naseaux larges et bien ouverts[2],[3],[75].
-
Tête d'un ardennais avec une crinière grise, particularité liée non à l'âge, mais à la robe rustique du cheval.
- Avant-main
L'encolure est moyennement longue mais bien greffée, généralement rouée (dite aussi en col de cygne)[2],[23], et avec une crinière bien fournie[1],[3],[75].
La poitrine est profonde et ample, le poitrail profond, les épaules très robustes, le dos plutôt court, le corps moyennement gros[2],[23]. Ses membres courts lui donnent un aspect ramassé[76]
- Arrière-main
Le rein est fortement musclé, la croupe généralement double, avec des hanches suffisamment larges, des fesses, des cuisses et des jambes très musclées[2],[1],[3],[75].
-
La caudectomie (coupe de la queue) est interdite en France et en Belgique, pour l'ardennais et tous les chevaux de trait.
- Membres
Les membres doivent être secs et sains, avec des tendons détachés, des articulations basses et larges, de bons pieds, larges[1] et à la corne saine, et des aplombs corrects. Les membres malsains et déficients sont à proscrire[2]. Les fanons sont bien fournis[1],[3],[75].
Tempérament
Les chevaux ardennais possèdent le plus souvent un caractère très doux, et peuvent être menés sans problème par un enfant[76]. Coopératifs et rustiques[1] mais néanmoins énergiques, ils sont dociles[2],[3]. Ils doivent posséder des allures correctes, actives et assez détendues[2].
Entretien
Les chevaux ardennais sont habitués aux conditions climatiques rudes de leur moyenne montagne d'origine et apprécient de vivre au plein air toute l'année[8], un abri leur est suffisant pour se protéger des intempéries. S'il n'est pas mis au travail, un animal adulte réclame 60 ares de prairies l'été afin de se nourrir. S'il est laissé à l'écurie, l'ardennais mange environ 12 kg de foin par jour auquel il faut ajouter régulièrement les 10 à 15 kg de paille qui composent sa litière. S'il est mis au travail, il doit recevoir une nourriture complémentaire généralement composée de rations d'avoine et de granulés. Comme tout cheval, il réclame une vermifugation trois fois par an, les vaccinations obligatoires contre la grippe et le tétanos, et le soin de ses pieds, par parage s'il reste au pré et par ferrage, s'il travaille[77].
Sélection
De nombreux éleveurs se sont spécialisés dans l'élevage et l'éducation des chevaux ardennais à destination des particuliers, des entreprises de débardage ou des services publics, et proposent désormais des animaux à la vente. Comme tous les chevaux d'élevage, plus l'ardennais est acheté jeune et non dressé, moins il coûte cher, l'entretien d'un cheval jusqu'à l'âge adulte et son éducation représentant des investissements pour les éleveurs. La plupart des poulains sevrés, âgés de 6 mois, sont vendus entre 600 et 1 000 € en fonction de leur sexe et de leurs origines. Une pouliche de 2 à 3 ans non débourrée vaut de 1 200 à 2 000 € selon son modèle et ses allures. Pour un animal débourré, il faut compter en moyenne 500 € de plus. Les animaux d'élite, dressés à l'attelage ou champions de modèle et allures par exemple, peuvent valoir 2 500 € ou plus[77].
En Belgique
Le but des éleveurs belges est actuellement de revenir vers un cheval de type carrossier comme il en existait en 1900, en redonnant de la légèreté, de l'influx nerveux et de belles allures aux chevaux ardennais actuels afin de produire un cheval apte à l'attelage sportif et de loisir[58]. Ils suivent pour cela depuis dix ans un programme de croisements visant à insuffler progressivement du sang de pur-sang arabe dans la race ardennaise[58]. Plus récemment, des juments ardennaises ont été croisées avec des cob normands, et les produits obtenus se reproduisent avec des ardennais purs pour donner naissance à des chevaux de seconde génération directement inscriptibles dans le livre généalogique de la race ardennaise en Belgique[58]. La région wallonne distribue des primes d'élevage pour la relance des races menacées à chaque naissance d'un poulain ardennais, ainsi que des subventions annuelles[78].
Une nouvelle race : l'Aratel
Aratel est le nom d'une nouvelle race demi-sang issue de l'ardennais, créée en Belgique spécifiquement pour l'attelage. Il s'agit essentiellement de croisements entre des chevaux de sang et des ardennais. Le nom de la race est d'ailleurs une contraction d'ardennais (Ar) et d'attelage (Atel). Elle possède son propre stud-book, différent de celui de l'ardennais. Le croisement est réalisé le plus souvent entre un ardennais et un cheval arabe, parfois entre ardennais et cob normand, ou entre ardennais et trotteur. Le type (F1, F2 ou F3) donne le pourcentage de sang non ardennais chez le cheval issu du croisement : F1 signifie 50 % de sang non ardennais, F2 : 25 %, et F3 : 12,5 %[58]. Ce croisement a eu des résultats « assez intéressants »[79].
Aptitudes et utilisation
L'ardennais continue, comme beaucoup de chevaux de trait, à être élevé pour sa viande[1] dont la production constitue le débouché principal de la race[38]. De nombreuses alternatives se développent toutefois pour ce cheval rustique, qui participe par exemple à l'entretien de l'espace dans les zones herbagères[4], mais aussi parfois à quelques travaux des champs comme la fenaison, les travaux des vignes, le désherbage et le débardage forestier. Le massif ardennais et la Famenne, berceaux de la race, offrent aussi des possibilités touristiques pour redonner au cheval ardennais une place dans l'économie des loisirs grâce à ses qualités de carrossier[17]. D'autres débouchés sont évoqués, tels que les compétitions de trait-tract, qui mettent en valeur la puissance des chevaux de trait devant un traîneau[71].
Attelage
Article connexe : Attelage.La morphologie de l'ardennais est bien plus adaptée à l'attelage qu'au portage d'un cavalier[80] et les éleveurs belges ont développé des lignées d'animaux spécifiques pour cette activité[80]. L'attelage (de tradition en calèche, d'initiation en centre équestre, ou pour l'entretien et les travaux d'écurie) et le tourisme attelé (en roulotte ou en chariot bâché) représentent actuellement le second débouché de la race ardennaise[4],[3]. La relance des activités de loisirs et en particulier de l'attelage est pour beaucoup dans la reprise du développement de la race[3]. Les adeptes du cheval ardennais d'attelage seraient ainsi de plus en plus nombreux[17].
Débardage
Article connexe : Débardage.L'ardennais est une race populaire pour le débardage en forêt, où il a l'avantage de passer plus facilement que les machines et d'être écologique, mais aussi d'avoir une taille relativement réduite (en Belgique, il ne doit pas dépasser 1,60 m) lui permettant de passer sous les feuillages[41]. La région wallonne compte ainsi une centaine de débardeurs qui travaillent avec des chevaux et notamment des ardennais dans les forêts, afin d'ôter les arbres résineux sans abimer l'environnement. L'ardennais se révèle parfaitement adapté au relief de sa région d'origine[81], il est même considéré comme l'un des meilleurs chevaux de trait pour le débardage[8] en raison d'un excellent rapport entre qualité du travail et rentabilité[81]. Les chevaux ardennais peuvent être conduits au cordon, une technique qui permet un travail plus rapide et fonctionnel. Le cheval ardennais débardeur bien dressé doit être obéissant, courageux et adroit dans son travail, ce qui permet de débarder entre 20 et 30 m3 par jour en fonction du type de grumes, de la nature du sol, du climat et du relief[81]. Toujours en Belgique, à Libramont, un concours international de traction chevaline rassemble les meilleurs chevaux de débardage dans des épreuves de puissance, d'endurance et d'obéissance, qui sont suivies par des milliers de spectateurs[17].
En France, cette activité demeure marginale malgré les efforts de quelques passionnés pour la faire connaître[82].
Récompenses
Les 25 et 26 octobre 2008, deux chevaux ardennais ont remporté les deux premières places du championnat de France des meneurs territoriaux organisé à Trouville, en Normandie, sur 13 villes participantes. L'un des deux chevaux, Quadrille*HN, est une jeune jument de quatre ans menée par un cantonnier originaire de Lampertheim, en Alsace, Charles Ludwig[83].
Diffusion de l'élevage
L'ardennais est une race reconnue possédant son propre stud-book dans quatre pays : la Belgique, la France, le Luxembourg et la Suède. Il séduit de plus en plus d'utilisateurs dans d'autres pays grâce à ses qualités[84].
En Belgique
La race ardennaise belge est gérée dans le stud-book du cheval de trait ardennais sous la responsabilité de la société royale du cheval de trait ardennais, qui se donne pour premier but d'« assurer la pérennité de la race ardennaise »[58].
En 1841, une première « Société mutuelle pour l'élevage du cheval ardennais » fut constituée à Neufchâteau[17] et réussit à exporter le cheval ardennais aux quatre coins du monde[85]. La race du trait belge fut créée en 1886 par fusion de trois souches de chevaux de trait régionales belges : le brabançon, le cheval flamand et le cheval ardennais belge[86]. En 1926, la société du cheval de trait ardennais fut créée pour défendre la race contre la motorisation[85]. Depuis 1927, le « concours général des chevaux de race ardennaise » a lieu à Libramont pendant la foire agricole la plus importante du pays[85] et réunit plus de 300 chevaux chaque dernier week-end de juillet[17]. Le stud-book de l'ardennais belge resta confondu avec le brabançon et le cheval des Flandres sous le nom de trait belge jusqu'en 1935, où les éleveurs d'ardennais belges s'en séparèrent en créant la « société royale du cheval de trait ardennais »[86].
En France
Article connexe : Élevage du cheval en France.Le cheval de trait ardennais se rencontre désormais un peu partout en France, surtout dans le quart nord-est du pays, qui regroupe les deux tiers des éleveurs[87], mais également dans le Jura, en Lorraine, et dans le bassin parisien[8]. La région Champagne-Ardenne, dont le cheval ardennais est patrimoine régional, est à la fois le berceau d'élevage[88] et la région comptant le plus grand nombre d'éleveurs puisqu'ils étaient 237 en 2007[87]. La Lorraine est la seconde région d'élevage avec 156 éleveurs recensés, suivie par l'Auvergne avec 110 éleveurs (cette région ayant l'avantage d'être de moyenne montagne, comme les Ardennes), le Limousin et l'Aquitaine avec une cinquantaine d'éleveurs, puis l'Alsace. La race est rare dans les autres régions[87],[4]. La mise en place de primes pour les races menacées a participé à la relance de l'élevage[3]. L'ardennais est devenu au début du XXIe siècle la quatrième race de trait français la plus représentée en matière d'effectifs, derrière les comtois, bretons et percherons[89]. Les naissances restent assez stables. La taille du cheptel par éleveur est à la première place avec 2,8 juments en moyenne par élevage[4].
Les éleveurs français exportent entre vingt et trente chevaux par an au début du XXIe siècle, depuis la fermeture du marché en Inde, où dans les années 1980 des camions entiers de chevaux ardennais partaient pour l'usage militaire. La demande en chevaux est devenue supérieure à l'offre. Les chevaux partent surtout en Belgique pour le débardage, en Allemagne pour la même raison, mais aussi pour y être élevés, et pour le loisir, en Maroc, en Hongrie et au Luxembourg pour l'élevage uniquement, mais aussi en Finlande et en Bulgarie pour le cirque[90].
Règlements et statut
Le premier stud-book de la race ardennaise date du 17 février 1908 et fut créé par la société hippique des Ardennes, un regroupement de syndicats d'élevage régionaux. Depuis, les haras nationaux règlementent la race ardennaise tout comme les 8 autres races de chevaux de trait français[91].
Ce règlement a été créé le en collaboration avec le syndicat d'élevage de la race. La dernière version est approuvée par l'arrêté ministériel du 27 juin 2003. Seuls les animaux inscrits dans ce stud-book sont admis à porter l'appellation d'« ardennais » et les inscriptions se font au titre de l'ascendance, c'est-à-dire à titre initial, pour les chevaux âgés de plus de deux ans si trois de leurs grands-parents sur quatre sont des trait ardennais. Les étalons reproducteurs de race trait belge, auxois et trait du Nord peuvent également être inscrits comme « Reproducteurs Facteur de Trait Ardennais » après examen par une commission nationale d’approbation[91].
Effectifs de la race ardennaise
Il y avait 530 éleveurs de ce cheval en 2007[87], le terme d'éleveur s'appliquant à toute personne qui possède au moins une jument mise à la reproduction. 240 étalons, 1 500 juments, 699 poulinages et 1 200 détenteurs de ces animaux sont recensés la même année[4]. Les naissances restent assez stables[4].
Année 1992 1994 1996 2000 2002 2003 2004 2005 2006 2007 Nombre de poulinages[87] 733 646 669 748 750 762 769 697 711 699 Lieux de manifestations
Ce cheval est mit à l'honneur chaque année au Salon de l'agriculture et au salon du cheval de Paris, tout comme les 8 autres races françaises de chevaux de trait. La maison du cheval ardennais, installée dans les bouveries des communs du château d'Augeard à Buzancy, expose des objets anciens et des maquettes d'attelages retraçant son histoire[92] et la commune de Villiers-sur-Suize fut la première en Champagne-Ardenne à utiliser un cheval de trait ardennais pour les travaux légers[88]. Une jument ardennaise, Quadrille*HN, a acquit une certaine popularité depuis 2007 où elle effectue avec son meneur, Charles Ludwig, divers travaux d'intérêt général dans la commune alsacienne de Lampertheim[93]. Le concours annuel français de la race ardennaise présente des épreuves d'utilisations au travail et à l'attelage et des courses de traîneaux, il a lieu à Sedan chaque troisième week-end de septembre[71] depuis 1993, et attire des milliers de spectateurs autour des rings de la prairie de Torcy[13].
Le haras de Montier-en-Der, créé en 1806, est toujours réputé pour être un important centre d'élevage du cheval ardennais en France. Les quatre premiers étalons nationaux intégrèrent le Haras en 1887 et permirent de constituer la jumenterie française à l'origine des « ardennais français ». En 1929, ce haras comptait 127 étalons reproducteurs, tous de race ardennaise. Les effectifs déclinèrent après la Seconde Guerre mondiale et en 1980, il restait 35 étalons dont 15 de trait sur le site. Depuis 1999, ce haras est devenu un pôle culturel, comme la plupart des autres haras nationaux. Il garde sa fonction de centre d'élevage mais propose aussi des présentations de chevaux montés et attelés au public, des manifestations hippiques et des animations évènementielles, dont beaucoup autour du cheval ardennais[94].
Article détaillé : Haras de Montier-en-Der.Au Luxembourg
Le Luxembourg était une province autrichienne au XVIIIe siècle, quand les Autrichiens commencèrent à s'intéresser à l'amélioration des chevaux locaux. Plus tard, l'État assura le développement de la race en 1891[95] et par la création du stud-book luxembourgeois du cheval de trait ardennais, le 17 mars 1921[86], il dirigea l'élevage vers la réponse aux besoins de l'agriculture[95]. Au début des années 1950, la race commençait à disparaître[95]. L'administration du Luxembourg a, comme en France et en Belgique, accordé des primes à la naissance de chaque poulain ardennais inscrit au stud-book de la race pour soutenir les éleveurs[96].
Un musée vivant du cheval de trait ardennais a été fondé en mars 1989 à Munshausen[97].
En Suède
Les chevaux ardennais arrivèrent en Suède vers 1870, époque d'intensification de l'agriculture. Ces chevaux furent élevés en race pure et sont aujourd'hui utilisés au débardage des forêts inaccessibles.
Article détaillé : Ardennais suédois.Culture populaire
Cheval Bayard
Article détaillé : Le cheval Bayard.Le cheval ardennais est parfois associé à la monture légendaire des quatre fils Aymon, Bayard (ou Bayart), qui a selon la légende laissé les traces de son passage un peu partout dans la région ardennaise, et demeure toujours caché dans la forêt. L'écrivain régionaliste Franz Bartelt dit à ce propos que « D’une nature douce et d’une santé prospère, sobre de mouvement, plein d’assurance et de modération, courageux avec générosité, confiant, travailleur, le cheval ardennais fut d’une intelligence philosophique et d’une distraction littéraire qui l’ont hissé au-dessus du palefroi commun, jusqu’aux édifiantes de la légende et du mythe. La monture des 4 fils Aymon ne pouvait, en effet, être qu’ardennaise… »[13].
Philatélie
En 1998, une série de timbres français éditée par la Poste, « Nature de France » a célébré quatre races de chevaux : le camargue, le trotteur français, le pottok et l’ardennais[13].
Cinéma
Pom le Poulain est une comédie dramatique d'Olivier Ringer, avec Richard Bohringer, sortie le 14 février 2007. Tournée dans la forêt ardennaise, elle met en scène Mirabelle, une jument de débardage ardennaise, la meilleure de l'équipe qui aide les bucherons. Mirabelle vit une belle vie, jusqu'à ce que Patrick, le fils du patron, l'accuse d'avoir provoqué un accident. Ainsi, elle est revendue et séparée de son poulain Pom.
Article détaillé : Pom le Poulain.Notes
- Le nom de la race peut s'écrire avec une majuscule ou une minuscule.
- XXe siècle. Voir Cheval de trait On dénombrait environ 2,5 millions de chevaux de trait en France au début du
- trait du Nord, ou d'ardennais élevés dans la région du Nord, en effet, ces deux races se confondirent jusqu'en 1903, date de reconnaissance officielle du trait du Nord Il pouvait s'agir de chevaux
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Annexes
Articles connexes
Liens externes
- [PDF] Description de la race du trait ardennais et Règlement du stud-book de la race ardennaise en France par F. Grobois, S. Lemaire et F. Peyer, publications officielles des haras nationaux français.
- Union des éleveurs de chevaux de la race ardennaise, site d'élevage français
- Stud-book belge du cheval ardennais
- [PDF] Alimentation de l'ardennais
Bibliographie
: Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
Ouvrages spécialisés sur le cheval ardennais
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- Auguste-Henry de Robien, Le Cheval ardennais en Lorraine, au pays d'Ardennes, Lucien Laveur, 1909, 52 p. [lire en ligne (page consultée le 8 août 2009)]
- Maxime Collart, Le cheval ardennais, hier, aujourd'hui, demain, Éditeur s.n., 1925, 63 p. [lire en ligne (page consultée le 5 août 2009)]
- Maurice Claude, L'élevage du cheval ardennais dans le Bassigny, Imprimerie Bosc frères & Riou, 1928, 91 p. [lire en ligne (page consultée le 5 août 2009)]
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- JP. Bellamy, C. Doubre, J. Ponsart, B. Morhain et D. Rivot, Vivre avec des chevaux Ardennais dans l’Est, janvier 1993, 54 p. Actualisations économiques en conjoncture 1996 à 1999 et évolution, février 2001, 39 p.
- Paul-Pierre Pastoret, Le cheval ardennais, Éditions du Point Vétérinaire, 1996, 384 p. (ISBN 9782863261330) [présentation en ligne]
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Articles de presse
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- « L'ardennais », dans Cheval Magazine, no 332, juillet 1999 [texte intégral]
- Marianne Kottenhoff, « L'ardennais, un colosse au cœur d'or », dans Cheval Star, no 115, avril 2001 [texte intégral]
- « Le trait ardennais, des kilos de douceur... », dans Cheval Magazine, no 449, avril 2009 [texte intégral]
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Ouvrages généralistes sur le cheval
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Études
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- Bernadette Lizet, La bête noire: à la recherche du cheval parfait : France Mission du patrimoine ethnologique, Éditions MSH, 1989, 341 p. (ISBN 2-7351-0317-1) [lire en ligne]
- Marcel Mavré, Attelages et attelées : un siècle d'utilisation du cheval de trait, France Agricole Éditions, 2004, 223 p. (ISBN 978-2-855571157) [lire en ligne (page consultée le 18 juillet 2009)]
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