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Cheval dans la Première Guerre mondiale
Le cheval fut, durant la Première Guerre mondiale, un élément transitoire dans l'évolution stratégique et tactique du conflit armé. Dans les phases initiales de la première guerre mondiale, les cavaliers étaient vu comme des éléments essentiels de la force militaire mais cette valeur évolua nettement durant la période de 1914 à 1918.
Les fonctions traditionnelles de la cavalerie furent remplacées progressivement par des divisions blindées mécanisées, et la présence de chevaux fut de moins en moins importante. De même, les systèmes de support logistiques employés par les armées ont évolué dans ce sens. En 1917, la Grande-Bretagne possédait plus d'un million de chevaux et de mules en service, mais les conditions difficiles, particulièrement en hiver, eurent pour conséquences de lourdes pertes, notamment chez la race du Clydesdales. Sur l'ensemble de cette guerre, la Grande-Bretagne estime avoir perdu plus de 484 000 chevaux[1].
Sommaire
Les chevaux au combat
De grands changements dans l'utilisation tactique de la cavalerie furent opérés durant cette guerre. Bien que la cavalerie ait été employée avec succès en Palestine durant la troisième bataille de Gaza et la bataille de Megiddo, le mode de guerre était en train de changer et l'utilisation des tranchées, des barbelés et des mitrailleuses ont rendu la cavalerie traditionnelle désuète[2]. Les chars de combat commençaient à se développer en balayant toutes les contraintes techniques et stratégiques que pouvaient avoir les chevaux.
Cependant, au début de cette guerre, les escarmouches de cavaleries n'étaient pas rares et les troupes montées étaient couramment employées pour la reconnaissance.
Les hauts commandements français comme anglais mirent du temps à comprendre que la cavalerie n'avait plus aucun avenir dans les combats modernes. Les chevaux étaient alors surexploités et on leur demandait, par exemple, de parcourir 180km en 3 jours sans un seul jour de repos. A la fin du mois de septembre 1914, soit 2 mois seulement après le début des hostilités, on comptait déjà plus de 10.000 chevaux morts d'épuisement[3].
Cette bataille, qui devint une guerre de position, rendit l'utilisation de la cavalerie quasiment impossible. De nombreux hauts commandements décidèrent d'abandonner peu à peu l'utilisation du cheval[3].
Actions significatives
31 octobre 1917
Les troupes de l'Australian Light Horse avaient les caractéristiques d'une cavalerie et d'une infanterie montée pendant la grande guerre. Durant la bataille de Beersheba en Palestine, en 1917, la 4e brigade australienne fit ce que l'on appelle aujourd'hui « la dernière charge de cavalerie réussie dans l'histoire »[4].
Les régiments se formèrent vers le haut, au-dessus des grandes zones, pour éviter d'être la cible de l'artillerie ennemie. Ils galopèrent 3 kilomètres dans le feu des mitrailleuses, équipés seulement de fusils et de baïonnettes. Tandis que certains rangs tombaient sous les balles, la plupart des cavaliers réussirent à pénétrer dans la zone ennemie en sautant par dessus les tranchées. Quelques soldats descendus de leur montures continuèrent le combat dans les fosses, alors que d'autres, à Beersheba, captureraient la ville et les approvisionnements d'eau[5].
30 mars 1918
Dans ce qui est connu comme « la dernière grande charge de cavalerie » à la bataille de Moreuil Wood, il a été attribué à titre posthume à Gordon Flowerdew la croix de Victoria pour le commandement de la Lord Strathcona's Horse (Royal Canadians) dans le combat réussi contre les forces allemandes[6].
29 septembre 1918
Le 29 septembre 1918, la cavalerie légère d'Afrique du Nord offrit l'une des dernières victoire de la grande guerre à la France, à Uskub en Macédoine, où elle fit capituler l'ennemi. Après la rupture du front germano bulgare par l’infanterie à Dropopoljé, le général en chef lança la brigade de cavalerie d’Afrique sur les arrières ennemis, le 21 septembre au soir. La troupe était composée de chasseurs d’Afrique et du 1er régiment de spahis marocains, montés sur 2 000 chevaux barbes. Leur objectif était Uskub, un nœud ferroviaire situé derrière le front. L'exploit réside dans le fait que ces 2 000 cavaliers traversèrent, les 26, 27 et 28 septembre 1918, les montagnes de Macédoine culminant à 2000 mètres en passant par des sentiers de chèvres[7].
Grâce à cette manœuvre d'infiltration et de contournement, la cavalerie légère investit et prit Uskub le 29 septembre. La retraite de l’armée allemande était coupée et elle capitula. La Bulgarie demanda l’Armistice ce même jour. La brigade atteignit le Danube où l’Armistice général l'arrêta 50 jours plus tard. A propos de cette victoire, le général Jouinot Gambetta écrivit « Nos chevaux Barbes se montrent admirables (pour grimper) la terrible pente ». Il avait rassemblé et préparé cette cavalerie dans la région de Monastir en Tunisie et les chevaux étaient produits dans les établissements hippiques d’Afrique du Nord[7],[8].
Les chevaux comme supports logistiques
Traditionnellement, les chevaux, ânes et mulets étaient aussi employés pour porter les paquetages durant la guerre[9]. Pour celle-ci, ils furent utilisés pour transporter les munitions et des approvisionnements entre les gares de ravitaillement et les tranchées reculées[10]. En 1917, les hommes du front pensaient qu'à ce stade, « il était plus grave de perdre un cheval qu'un homme, parce qu'après tout, les hommes étaient remplaçables alors que les chevaux ne l'étaient pas »[9]. Des attelages de chevaux de trait permettaient aussi d'acheminer les canons et leurs accessoires sur le champ de bataille.
Les Canadian Forestry Corps invitèrent l'artiste Alfred Munnings à visiter leur campement. Il en fit plusieurs dessins, aquarelles et peintures dont "Draft Horses, Lumber Mill in the Forest of Dreux in France" en 1918.
L'après guerre
Quand le conflit fut terminé, la plupart des chevaux survivant furent vendus aux boucheries françaises. Dans les années qui suivirent, la plupart des armées se mécanisèrent en abandonnant partiellement leur cavalerie au profit de nouvelles machines de guerre[11]. Toutefois les chevaux furent encore très présents durant la Seconde Guerre mondiale.
Notes et références
- ↑ Holmes, Military History, p. 417
- ↑ Carver, Britain's Army in the 20th Century, p. 123
- ↑ a et b http://membres.lycos.fr/chuchote/cheval/ut_pguerre/pguerre.html
- ↑ Australian War Memorial (AWM) : Bataille de Beersheba
- ↑ Mitchell, Light Horse, pp. 3–4
- ↑ Canadian War Museum: Munnings, Charge of Flowerdew's Squadron (1918); Lord Strathcona's Horse (Royal Canadians) Society:; History of Regiment.
- ↑ a et b Nacer Boudjou, « Quand les chevaux berbères ont mit fin à la guerre 1914-1918 » sur Kabyle.com. Mis en ligne le 30 mars 2004, consulté le 20 juillet 2009
- ↑ Thierry Moné, Les spahis du 1er marocains, Lavauzelle, 1998, (ISBN 9782702504345)
- ↑ a et b Oral history: Bert Stokes at Battle of Gravenstafel, Ypres, October 1917.
- ↑ Keegan, A History of Warfare, p. 308.
- ↑ Carver, Britain's Army in the 20th Century pp. 154, 7
Annexes
Articles connexes
- Régiment de cavalerie français
- Waler
- Cheval dans la Seconde Guerre mondiale
- La Chevauchée de feu (The Lighthorsemen), film de 1987 par Simon Wincer, consacré à l’Australian Light Horse
Liens externes
- (en)La société du cheval militaire
- (en)The Light Horse Charge à Beersheba
- La liste des soldats du 7° régiment français à cheval morts au combat
Bibliographie
- Edmond Lajoux, Les Cavaliers De La Grande Guerre 1914-1918 (Cuirassiers, Dragons, Chasseurs À Cheval, Hussards)
- (en)Michael Carver (1998). Britain's Army in the 20th Century. London: Macmillan. (ISBN 0-333-73777-6 et ISBN 978-0-333-73777-4) OCLC 41011900
- (en) Richard Holmes, The Oxford Companion to Military History, Oxford University Press, Oxford, 2001 (ISBN 0198662092)
- (en)John Keegan, (1994) A History of Warfare. New York : Vintage Books. (ISBN 0-679-73082-6 et ISBN 978-0-679-73082-8), OCLC 32173170
- (en)Elyne Mitchell. (1982). Light Horse : The Story of Australia's Mounted Troops. Melbourne : MacMillan. (ISBN 0-725-10389-2 et ISBN 978-0-725-10389-7), OCLC 27553042
- (en)Willmott, H.P. (2003). World War I. New York : Dorling Kindersley (ISBN 0-789-49627-5 et ISBN 978-0-789-49627-0) OCLC 52541937
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