- Pottok
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Pottok Pottokak en liberté au Pays basqueEspèce Cheval (Equus caballus) Région d’origine Région Pays basque, France Caractéristiques Morphologie Poney Taille 1,32 m maximum pour les poneys de montagne, 1,47 m maximum pour les poneys de prairie. Poids Moins de 400 kg Robe noire ou alezane pour les pottokak de montagne, souvent pie pour les poneys de prairie. Tête Rectiligne Autre Utilisation Randonnée, Bât, Techniques de Randonnée Équestre de Compétition. modifier Le pottok ou pottock est une race de poney vivant principalement à l'ouest du Pays basque, dans les Pyrénées. D'origine très ancienne, il présente des ressemblances morphologique avec les chevaux des peintures rupestres de la même région. Utilisé pendant des siècles par les habitants du Pays basque pour divers travaux d'agriculture, il fut également mis au travail dans les mines.
Sommaire
Étymologie
Pottok signifie « petit cheval » en basque[1], et se prononce « pottiok ». Le pluriel est pottokak[2].
Histoire de la race
Les pottokak seraient issus des petits chevaux qui peuplaient le sud-ouest de l'Europe, il y a environ un million d'années[3]. Ils auraient aussi des liens de parenté avec le cheval de Przewalski[4] et le Tarpan[3]. Chassés, ils trouvèrent refuge dans les massifs rocheux des Pyrénées et survécurent au climat perturbé des dernières glaciations du quaternaire[4]. Les peintures rupestres des grottes d'Isturitz et d'Oxocelhaya représentent des chevaux très similaires au pottok basque actuel et attestent donc d'une très ancienne présence[4].
Les Basques eurent la sagesse de ne pas décimer les troupeaux de pottokak : au contraire, les paysans locaux les utilisèrent pour l'agriculture. Mais au XIXe siècle, pour satisfaire aux besoins en charbon de la révolution industrielle, les pottokak furent envoyés dans les mines de charbon de la région, du nord et de l'est de la France. Le pottok était apprécié pour sa petite taille, sa force, sa robe sombre donc peu salissante et le peu de soins qu'il nécessitait[4].
Peu à peu une sélection eut lieu : les poneys de robe sombre partaient dans les mines alors que les pottok de robe pie étaient vendus à des cirques ou à quelques riches propriétaires. Ce n'est que plus tard que les maquignons s'intéressèrent au pottok. En effet, sa docilité et surtout la robe pie le rendaient attrayant pour les enfants et les centres équestres[4].
Aujourd'hui, les pottokak vivent en semi-liberté dans les massifs de la Rhune, de l'Artzamendi, du Baïgura et de l'Ursuya. Ces montagnes constituent le berceau de la race[5]. Une à deux fois par an, les éleveurs effectuent une vérification des naissances, une vermifugation et un déparasitage. Parfois ils sélectionnent quelques animaux dans le but de les vendre aux foires annuelles de Hélette, Espelette, et Garris dans les Pyrénées-Atlantiques.
Morphologie et caractère
Standard morphologique
Article connexe : Morphologie du cheval.On distingue deux types de pottok suivant les conditions du milieu. Le pottok de montagne vit librement dans les massifs montagneux au sein d’un troupeau[6]. Le pottok de prairie est un poney élevé hors berceau et destiné aux activités sportives et de loisirs[7]. À l’âge adulte, la taille d'un poney pottok de montagne se limite à 1,32 m alors que celle d'un poney pottok élevé en prairie peut aller jusqu'à 1,47 m[6]. Son poids excède rarement les 350 kg[8]. Le pottok aussi est doté d'une grande rusticité et d'une forte endurance[5].
Les caractéristiques communes aux deux types sont les suivantes :
- Tête
La tête est typée. Le profil est rectiligne, les oreilles de taille moyenne plantées haut et en avant, le front légèrement concave, l'œil est vif et intelligent[6]. On distingue un creux au niveau des yeux et une bosse sur le bas du chanfrein. Les narines sont larges, et la lèvre supérieure légèrement pendante[1]. Le crin est très abondant, raide avec des reflets roux et la crinière ne retombe que d'un seul côté à la fois[8].
- Avant-main
L'encolure est courte et forte[6]. L'épaule est droite[1].
- Corps
Le dos est plutôt long[6]. Le thorax est large[1].
- Arrière-main
Le rein est long, la croupe simple, courte légèrement avalée et la queue est plantée bas[6].
- Membres
Les membres sont secs et court jointés. Le sabot est petit et dur. Les fanons sont peu abondants[6].
Robe
Article connexe : Robe (cheval).Le pottok de pure race a une robe essentiellement noire, bai ou alezan[6]. La robe pie est acceptée[6] et largement répandue mais elle ne correspond pas au pottok de type originel que l'on trouvait dans le Pays basque autrefois, elle est le résultat des croisements[9]. Le poil est lisse et brillant. En hiver, il devient long et fourni donc particulièrement imperméable[8].
Tempérament
Le pottok est docile mais énergique[1], vif mais généreux[6]. Il est résistant et rustique, et il s'adapte très bien à tout type d'environnement[1].
État de l'élevage
En France
L'élevage du Pottok en France est fortement lié à la diversité des situations géographiques et aux orientations individuelles des éleveurs. Le pottok de montagne vit librement sur certains massifs du Pays basque au sein d'un troupeau composé d'un étalon, de juments et de poulains. Il est rassemblé deux ou trois fois par an afin d'être vermifugé et aspergé d'insecticide[10]. Le pottok de prairie, nommé aussi pottok de sport, nait en élevage ou alors est prélevé du troupeau au sevrage. Il fait ainsi l'objet de tous les soins habituels pratiqués par les hommes au quotidien, ce qui lui permet de gagner en taille, en musculature et en docilité. Débourré vers 2 ans et demi, il est destiné à des activités variées, autant pour le loisir que pour le sport[11].
Élevé, de par ses origines, dans les Pyrénées et plus particulièrement au Pays basque[5], où l'on retrouve près de 90% des effectifs de la race[12], le pottok est aussi présent en Normandie, Pays de la Loire, dans le Centre, Midi-Pyrénées, Charentes, Alsace, Bourgogne et région parisienne[5]. En 2007, on recensait 320 poneys immatriculés, soit 9% du total des immatriculations de poneys. Pour l'année 2008, 969 ponettes pottoks ont été saillies et 911 ponettes ont été saillies pour produire du pottok. On comptait aussi 108 étalons en activité[5]. Une étude génétique menée en 2008 en partenariat avec l'INRA considère le type originel de la race comme « en voie de disparition », ainsi que quatre autres races françaises. Elle suggère que le pottok devrait être placé en conservation prioritaire afin de maintenir au maximum la diversité génétique des effectifs français[13].
En Espagne
Le pottoka est l'équivalent espagnol du pottok. L'Espagne fait aussi la distinction entre le pottoka élevé en plaine et celui élevé en montagne. Ce dernier a d'ailleurs fait l'objet d'un réel effort de conservation dans les départements basques de Biscaye et de Guipuscoa[9]. Depuis 1995 des échanges de reproducteurs ont lieu entre l'Espagne et la France afin de maintenir la variabilité génétique sans avoir recours à la consanguinité[9].
Mode de vie
Aujourd'hui, un grand nombre de ces poneys vit à l'état semi-sauvage ; il est fréquent d'en rencontrer sur les contreforts des Pyrénées. Sa morphologie particulière lui permet de vivre dans le climat rude de la montagne. Grâce à son crin fourni et à ses longs poils, il peut rester toute l'année en altitude.
La physionomie du pottok a été totalement façonnée pour résister aux conditions difficiles des hauteurs : une petite taille pour être moins exposé aux intempéries, un pelage abondant pour résister au froid, des membres forts et de petits sabots durs pour avoir accès aux lieux les plus reculés.
Si la physionomie externe du pottok s'est adaptée, il en va de même pour les organes internes : son appareil digestif a su s'accommoder des conditions difficiles des hauteurs. Ainsi, le pottok supporte une alimentation peu énergétique composée d'ajoncs, de ronces, de glands ou de châtaignes. Cela fait de lui un animal au rôle écologique. Il débroussaille et nettoie les endroits les plus inaccessibles des montagnes du Pays basque.
En raison des conditions de vie contraignantes, le cycle biologique que l'on trouve chez les autres chevaux a été modifié chez le pottok. En temps normal, les naissances ont lieu entre mars et mai, mais chez les sujets de montagne les mises bas ont lieu entre juin et juillet. Les poulains pottokak gardent leur crinière frisée durant toute la première année. Il apparait aussi que les poulains de robe blanche sont très peu viables : dans la plupart des cas, ils décèdent au bout de trois jours.
Utilisations
L'utilisation du pottok est très variée. Les centres d'aide aux personnes handicapées le recherchent pour son calme et sa douceur[14]. Il est également apprécié dans les poney-clubs où il fait un excellent maître d'école[5].
Son pied particulièrement sûr fait du pottok un très bon poney de randonnée. Il peut également être bâté, à l'occasion de randonnées pédestres comme équestres[15]. De plus, sa franchise et sa force lui permettent de participer aux courses d'orientations et aux épreuves de TREC (techniques de randonnée équestre de compétition)[14].
Ces dernières années, les améliorations apportées à la race ont permis au pottok de se distinguer dans le domaine de la compétition, par exemple en concours complet, où il allie équilibre, concentration, endurance et souplesse, ou en CSO (concours de saut d'obstacles)[5].
Le pottok a également des prédispositions naturelles pour l’attelage : il excelle d'ailleurs dans cette discipline grâce à sa docilité et à sa puissance musculaire[5].
Pottokak célèbres
Les pottokak se sont illustrés sur les terrains de concours depuis près de 30 ans et dans de nombreuses disciplines[16] :
- Attelage : Saskiade Marigny et Scylla de la Vanne, championnes de France en 1993; Ora du Bourg d'Eau et Java III, championnes de France en 1998; Judo, champion de France en 2007, 2008 et 2010.
- Concours complet : Kuzko, champion de France en 1983 et 1984; Maïtagarria, championne de France en 1987; Lhaun, champion de France en 1988; Orgambidezca, championne de France en 1992; Babyjus de la Nive , champion de France en 1997.
- Dressage : Iseult Sonnenberg, vice-championne en 2002.
- Endurance : Néron, champion de France d'endurance, épreuve chevaux.
- Saut d'obstacles : Mounky, inscrit au livre des records pour avoir sauté 1,80 m monté.
Pottok dans la culture
Mythes et légendes
Le peuple basque et les hommes en général s'inspirent de la nature depuis toujours. Il n'est donc pas surprenant que le pottok soit devenu une source d'inspiration. La légende dit que les pottokak auraient inspiré les musiciens basques. Pour reproduire le son du galop des poneys, ils auraient créé la txalaparta (prononcé tchalaparta). Avec des pilons en bois, le musicien frappe des planches (châtaignier, hêtre, merisier...) : le son produit s'apparente à celui des sabots martelant la terre.
Le pottok fait parie intégrante de l'histoire basque. On le retrouve dans la mythologie basque, où il peut être la représentation de génies souterrains, mais aussi dans de nombreuses légendes locales. Ainsi, dans la région de Tardets, un être sortirait de la caverne de Laxarrigibel sous les traits d'un cheval blanc.
Culture populaire
Fin 2004, le club de rugby à XV de l'Aviron bayonnais a fait du pottok sa mascotte officielle, baptisée pottoka.
Roman
Le libre galop des pottok est un roman pour enfants écrit par Résie Pouyanne, qui raconte la rencontre entre un jeune garçon du pays basque, Pampili et une ponette pie nommée Poïta[17]. Eki l'étalon sauvage est un roman pour enfants écrit par Claude Lux, ayant pour thème la rencontre d'une jeune fille et d'un étalon pottok.
Philatélie
En 1998, une série de timbres français éditée par la Poste, « Nature de France » a célébré quatre races de chevaux : le Camargue, le Trotteur français, le Pottok et l’Ardennais[18].
Notes et références
- Gianni Ravazzi, L'encyclopédie des chevaux de race, Bergame, Italie, De Vecchi, 2002, 191 p. (ISBN 2-7328-8417-0), p. 62
- Nathalie Calvo Platero, « Le poney des montagnes basques », dans Cheval Magazine, no 316, mars 1998, p. 98-99 [texte intégral [PDF] (page consultée le 7 mars 2010)]
- Origines du pottok sur le site de la Maison du pottok. Consulté le 8 mars 2010
- Historique du pottok sur le site de l'ANP. Consulté le 8 mars 2010
- Fiche du pottok par les Haras Nationaux. Consulté le 7 mars 2010
- Règlement du Stud book du poney pottok, 2005. Consulté le 24 janvier 2011
- Le poney pottok dossier 1cheval.com. Consulté le 7 mars 2010
- Pottok - Morphologie sur le site officiel de la Maison du pottok. Consulté le 7 mars 2010
- Origines du pottok sur le site de la Maison du pottok. Consulté le 1er avril 2010
- Le pottok de montagne sur Association Nationale du Pottok "ANP". Consulté le 20 janvier 2011
- Le pottok de prairie ou de sport sur Association Nationale du Pottok "ANP". Consulté le 20 janvier 2011
- Les Pottoks sur Cavadeos. Consulté le 24 janvier 2011
- (en) Grégoire Leroy, Lucille Callède, Etienne Verrier, Jean-Claude Mériaux, Anne Ricard, Coralie Danchin-Burge, Xavier Rognon, « Genetic diversity of a large set of horse breeds raised in France assessed by microsatellite polymorphism », dans Genetics Selection Evolution, no 41 (5), 5 janvier 2009 [texte intégral (page consultée le 27 février 2011)]
- Pottok sur Woopets. Consulté le 20 janvier 2011
- Anne-Gaëlle Caradec, « Le Pays basque à dos de "Pottok" », dans Ulysse, septembre - octobre 2010 [texte intégral (page consultée le 20 janvier 2011)]
- Champions sur Association Nationale du Pottok "ANP". Consulté le 20 janvier 2011
- ISBN 9782081646025), 215 p. Résie Pouyanne, Le libre galop des pottok, Flammarion, 1999, (
- Le cheval ardennais et le corbillard » sur http://www.thilay08.com/. Consulté le 12 mai 2010 Thilay, «
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
Ouvrages spécialisés sur les Pottokak
- Jean Bonnet, Le Pottok : poney du pays basque, 1975, 60 p. [lire en ligne]
- Antoine Perret, Dominique Perret, Le pottok: petit cheval du Pays basque, Éditions de l'Orée, 1980, 197 p. [lire en ligne]
- Ikas, Ustaritz, Association Lauburu, Le pottok, vol. 2 de Le Trésor des Laminak, Lauburu, 1983, 32 p. [lire en ligne]
- Jacques Pavlovsky, Pottoka, le petit cheval basque, les Couleurs du Sud, 1994 (ISBN 9782910940003)
Ouvrages généralistes
- Elwyn Hartley Edwards, Les chevaux, Éditions de Borée, 2006, 272 p. (ISBN 9782844944498) [lire en ligne]
- Laetitia Bataille, Races et élevage - les poneys, France Agricole Éditions, 2007 (ISBN 9782855571409) [lire en ligne]
- Laetitia Bataille, Races équines de France, France Agricole Éditions, 2008, 286 p. (ISBN 9782855571546) [lire en ligne]
- Yann Arthus-Bertrand et Jean-Louis Gouraud, Chevaux, Éditions du Chêne, 2004, 229 p. (ISBN 9782842775629)
- Collectif, Les races de chevaux et de poneys, Editions Artemis, 2006, 127 p. (ISBN 2844163386) [lire en ligne]
- Judith Draper, Le grand guide du cheval: les races, les aptitudes, les soins, Editions de Borée, 2006, 256 p. (ISBN 2844944205) [lire en ligne]
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