- Buzancy (Ardennes)
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Buzancy
L'église de Buzancy
DétailAdministration Pays France Région Champagne-Ardenne Département Ardennes Arrondissement Vouziers Canton Buzancy Code commune 08089 Code postal 08240 Maire
Mandat en coursJean-Claude Etienne
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes de l'Argonne Ardennaise Démographie Population 368 hab. (2007) Densité 16 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 166 m — maxi. 291 m Superficie 22,67 km2 Buzancy est une commune française, située dans le département des Ardennes et la région Champagne-Ardenne.
Sommaire
Géographie
La localité est située dans une belle vallée verdoyante arrosée par plusieurs ruisseaux, dont la Hideuse, source qui surgit d'une petite vasque rocheuse, non loin du château du général Chanzy.
Histoire
Étymologie
Buzancy viendrait de 'bus' (racine ancienne rencontrée dans Bussang) et du suffixe 'ancium', et signifierait 'domaine ou pays des eaux'.
Seigneuries
En 1267, au milieu des marécages, s'élevait déjà une maison forte, à proximité d'un bourg qui prenait de l'importance parmi les localités du comté de Grandpré. Une charte, calquée sur la célèbre loi de Beaumont était accordée aux habitants le 17 avril 1357.
Après les comtes de Grandpré, Buzancy appartenait aux Âpremont, puis, par mariage, aux Anglure (Nicolas d'Anglure en devint même en 1658 le premier marquis). Ceux-ci y avaient leur caveau sous le chœur de l'église.
Le Château Augeard
En 1756, le marquisat fut vendu à Pierre-Guillaume Tavernier de Boullogne, trésorier de l'Extraordinaire des guerres et secrétaire du Roi. Il fait aussitôt raser l'ancien château-fort et n'en garde que les fossés, les fondations et les caves, car il veut se faire bâtir là, par l'architecte Claude Baccarit, une demeure qui soit son Versailles, avec parc, pièces d'eau et jardins immenses, embellis de statues, et entourée de dépendances étonnantes. Ce sont ces magnifiques communs, en forme de fer à cheval, que nous admirons toujours aujourd'hui !...
Toutes ces folies ont ruiné Tavernier de Boullogne, et, en 1781, le marquisat est acheté par Jacques-Mathieu Augeard, fermier général et secrétaire des commandements de la reine Marie-Antoinette, devenu ainsi seigneur de Buzancy et nouveau propriétaire des lieux.
En 1784, le château est complètement détruit par un incendie. Augeard le fait relever par l'architecte François-Joseph Bélanger, le bâtisseur de Bagatelle. En 1787, les bâtiments sont déjà reconstruits, les travaux s'achèvent. En 1789, presque tout est meublé. Augeard approche des 60 ans ...
Le château n'avait rien des grâces, de la légèreté et de la frivolité des Folies de cette époque, mais tout d'un petit palais. 80 pièces : 20 appartements à l'étage avec boudoir et chambre, une chapelle, une salle de bains, une réplique de la galerie des glaces (côté parc), ainsi qu'un grand salon, une salle de billard, un petit salon, et une salle de théâtre, sans compter l'aile réservée aux offices...
La prairie, redessinée par Bélanger, devint un parc splendide avec vaste jardin à la française peuplé de statues, dont le groupe sculptural de la Samaritaine face à l'immense pièce d'eau entièrement dallée sur une longueur de 700 mètres. Parterres de gazon, allées multiples, bosquets et bois se perdaient au loin en direction du Couchant. L'entrée du château, avec ses 2 pavillons élégants, était fermée de grilles magnifiques gardées par les lions de Coysevox, statues de pierre grandeur nature, offertes autrefois par Stanislas Leszczynski (?).
En 1790, revenu de Paris, après un court séjour ici, Augeard émigre pour Bruxelles, Coblence, et Mayence. En 1792, la propriété est visitée, inventoriée et tout est vendu et dispersé aux enchères publiques le 6 Germinal An II (26 mars 1794). Le château, devenu tribunal du district de Grandpré, est finalement vendu en 1795 à Buquet.
Et c'est ce Buquet, blessé dans son orgueil, qui mettra le feu à sa demeure : en effet, il n'aurait pas supporté que Napoléon, qui passait à Buzancy le 11 octobre 1804, ait décliné son invitation et refusé de déjeuner chez lui.
Ainsi disparut en fumée cet éphémère Versailles de village : le parc retourna en pâturage ; la pièce d'eau, qui n'avait pas sa pareille, s'embourba et s'encombra de roseaux ; de toutes les statues disparues il ne resta que le nom de la Samaritaine, qu'on prononce encore aujourd'hui. Et dans les extraordinaires communs, devenus brasserie, puis bâtiments de ferme qui allaient lentement se ruiner, à la place des carrosses remisés là, on n'entreposa plus que des citrouilles !
Le château de la Cour
C'était une agréable résidence, célèbre surtout pour avoir été la demeure du général Chanzy, qui l'avait achetée vers 1870 à M. Nottray de Saint-Lys, et y avait fait ajouter 2 ailes. Il fut détruit lors des guerres... et seul, subsiste aujourd'hui, dans le parc, édifié pour la petite-fille des Chanzy, un pavillon qui a la distinction d'un château.
Auparavant, le domaine de la Cour avait appartenu au XVIIIe siècle à la famille de Saint-Remy (Pierre de Saint-Remy étant conseiller du Roi et président du grenier à sel de Sainte-Menehould). En 1593, ce château avait subi des dégâts importants lors d'un siège mené par Tremblecourt.
Les 2 lions, qui gardent ses grilles, sont ceux-là mêmes qui auraient orné (?) l'entrée du château Augeard.
le Mahomet et sa légende
Ainsi appelé, ce curieux bâtiment était jadis l'annexe du château de la Cour et aurait été le dernier vestige de son pavillon d'entrée occidentale. Il aurait été construit par la famille d'Anglure. Il fut démoli en 1927. Il avait été vendu en 1785 par Augeard, seigneur et marquis de Buzancy, à Dominique Lacomme. En 1788 à Claude Duplessis. En 1817 à Pierre Nicolas Husson... et enfin, selon l'ordonnance du 3 juin 1834 de Louis-Philippe, à la Commune pour en faire son école. C'est en 1927 que, démoli, il a été remplacé par une école moderne de filles et garçons qui, devenu collège, finit même par occuper tout le château.
Cette étrange construction avait porté ce nom pour rappeler la légende de Jehan-Ogier d'Anglure, qui fait prisonnier par Saladin, lors de la 3e croisade, et n'ayant pu payer sa rançon, s'était engagé à bâtir un temple dédié à Mahomet sur ses terres, à donner le nom de Saladin à son fils, et à semer des croissants sur ses armoiries à 'grelots d'argent à anglures' : le 'Merveilleux' des Chansons de geste s'invitait alors au fond des moindres manoirs et transformait la vie en roman !
Chapelle Notre-Dame de Masmes
En pleine nature, loin de toute habitation, ce petit édifice, construit en 1765, a remplacé un édicule beaucoup plus ancien démoli en 1758, qui était peut-être un vestige du Prieuré de Masmes (dépendant de l'Abbaye de Rebais près de Coulommiers), fondé ici au XIIe siècle et disparu vers 1657.
Jadis entourée d'un cimetière, cette chapelle, avec sa 'fontaine miraculeuse', attirait nombre de fidèles qui venaient implorer Notre-Dame de Masmes pour le baptême des enfants morts-nés (sanctuaire à répit). Une très vieille statue de Vierge à l'enfant (en chêne polychrome du XVe siècle y était vénérée... et faisait l'objet d'un culte fervent, au XIXe siècle, 2 fois l'an, au cours d'un pèlerinage important.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1995 réélu mars 2008 Jean-Claude Etienne[1] UMP Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[2])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 491 501 451 470 446 410 368[3] 369[4] Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Héraldique
Les armes de Anglure se blasonnent ainsi :
d’or semé de grelots d’argent soutenus chacun d’un croissant de gueules[5].
Lieux et monuments
- Église Saint-Germain (XIIIe-XVe siècles), avec décor et chapiteaux sculptés, mobilier du XVIIIe dont stalles, toiles du XIXe.
- Château de la Cour, avec superbes lions sculptés d' Antoine Coysevox.
- Communs du château d'Augeard, bâtiments construits en hémicycle en 1781 : à gauche, les écuries écuries et le pavillon d'entrée (monument historique); à droite, la bouverie et la maison du régisseur; le plan d'eau de la Samaritaine constituait le grand bassin du parc du château disparu. La pièce d'eau du parc est inscrite Monument Historique.
- La maison du cheval ardennais, installée dans les bouveries des communs du château d'Augeard, expose des objets anciens et des maquettes d'attelages retraçant l'histoire de la race du cheval ardennais[6].
- Promenades en calèche. Source de la Hideuse, petit sous-affluent de l'Agron. Bois, étang. Base nautique.
Arbres remarqués
À la sortie de Buzancy, en bordure de route, en direction de Vouziers, se dresse un magnifique séquoia d'une circonférence de (?)... ainsi qu'à proximité de l'ancien pavillon du château Augeard. Sont à remarquer aussi les 2 magnifiques tilleuls près du manège du haras (ancienne bouverie Augeard).
Personnalités liées à la commune
- le généralAlfred Chanzy, qui a notamment été Gouverneur général de l'Algérie et président du Conseil général des Ardennes, de 1871 à 1880
- Charles Coffin
- Gustave Gobron, né à Buzancy en 1846 et mort à Chaumont-Porcien en 1911, président du Conseil général des Ardennes de 1904 à sa mort en 1911
Voir aussi
Sources
- Alcide Leriche : Chevauchées en Pays d'Argonne. Imprimerie Huguet 1975. (pages 44-49 : le château Augeard ; pages 50-53 : le château de la Cour et le Mahomet).
- Gilles Blieck, conservateur des Monuments historiques, DRAC Champagne-Ardenne (rapport sur la chapelle de Masmes et sa 'statue miraculeuse'. 2008).
Notes et références
- Conseil général des Ardennes consulté le 23 juin (fichier au format PDF)
- Buzancy sur le site de l'Insee
- [PDF] Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 11 décembre 2010
- [PDF] Recensement de la population au 1er janvier 2007 sur Insee. Consulté le 11 décembre 2010
- Banque du Blason
- Sébastien Lebourcq, Le Petit Futé Ardennes, Petit Futé, 2008 (ISBN 978-2-7469-2193-1) [lire en ligne (page consultée le 5 août 2009)]
Liens externes
Catégories :- Commune des Ardennes
- Ville décorée de la Croix de guerre 1914-1918
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