- Comtois (cheval)
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Comtois Cheval Comtois au col des Saisies.Espèce Cheval (Equus caballus) Région d’origine Région Franche-Comté, France Caractéristiques Morphologie Cheval de trait Taille 1,50 à 1,65 m Poids 500 à 800 kg Robe Généralement alezane ou baie aux crins lavés. Tête Profil rectiligne Pieds Fanons abondants Caractère Doux et docile Autre Utilisation attelage, débardage modifier Le Comtois est une race de petit cheval de trait alezan ou bai aux crins lavés originaire de Franche-Comté, présente en France et en Suisse. Autrefois nommé « Maîchard » sur les plateaux du Haut-Doubs, il descend vraisemblablement de chevaux locaux croisés avec des étalons germaniques.
Ce petit cheval rustique est historiquement utilisé par les armées avant d'être sélectionné pour les travaux des champs. Face à la concurrence du tracteur, il est reconverti en animal de boucherie et dans les années 1980, il devient ainsi la seule race de trait dont les effectifs connaissent une légère augmentation. Il est désormais la race de trait la plus présente en France.
Sommaire
Histoire
Le cheval de trait comtois est l'un des symboles de la Franche-Comté.
Origine
Il a été vraisemblablement importé par les Burgondes au VIe siècle. Le cheval comtois possède peut-être une ascendance arabe en raison de son profil rectiligne[1].
Jusqu'en 1815
Ses caractéristiques lui permettent de figurer sur tous les champs de batailles de Louis XIV à Napoléon. La campagne de Russie est un désastre pour la race, comme pour tous les autres chevaux du territoire français, il resta fort peu d'animaux après la ponction des armées.
1815 - 1950
Au début du XXe siècle quelques passionnés reprennent l'élevage de la race en choisissant des étalons ardennais bais sans marques blanches. En 1910, le premier concours de race a lieu à Maîche dans le Doubs. En 1919 est créé le Syndicat du cheval comtois ainsi que le stud-book de la race. Le cheval comtois devient alors l'auxiliaire des paysans qui lui font effectuer divers travaux des champs.
Fin de l'utilisation au travail
La commercialisation à grande échelle du tracteur et de la moissonneuse-batteuse provoque le déclin de l'élevage du cheval Comtois[2].
Relance bouchère des années 1970 à 1980
Articles connexes : Hippophagie et viande de cheval.Au début des années 1970, les effectifs de chevaux de trait avaient très fortement baissé dans la plupart des pays où ils étaient utilisés, comme la France[3]. À la même époque, Henry Blanc est nommé à la direction des haras nationaux français et organise la reconversion des neuf races de chevaux de trait en animaux de boucherie. Jusqu'en 1982, il freina les importations de viande et finança une recherche de l'INRA près de Clermont-Ferrand sur l'engraissement des poulains de trait. Il encouragea les éleveurs français, qui ne parvenaient plus à trouver d'acheteurs pour leurs animaux, à engraisser ceux-ci pour les revendre au poids aux abattoirs. C'est l'hippophagie qui assura, paradoxalement, une partie de la sauvegarde du Comtois en gardant son capital génétique intact, mais aussi en transformant le modèle des animaux concernés, autrefois taillés pour le travail, en celui de « bêtes à viande ». Un arrêté du 24 aout 1976, paru dans le journal officiel, renomma toutes les races de « chevaux de trait » françaises en « chevaux lourds » et poussa les éleveurs à sélectionner des étalons reproducteurs les plus lourds possibles. Les haras nationaux achetèrent et approuvèrent ce type d'étalon destiné à donner naissance à des poulain qui s'engraissent rapidement par la reproduction, ces derniers étant abattus vers l'âge de 18 mois pour produire de la viande[3].
En 1983, le cheval comtois est ainsi la seule race de trait française dont les effectifs connaissent une légère augmentation pour les besoins de la boucherie[1]. Néanmoins le marché de la viande de cheval ne suit pas[2].
Description de la race
Sa hauteur au garrot varie de 1,50 à 1,65 m[4] et son poids est généralement entre 500 et 600 kg.
Robe
Il se distingue par sa couleur de robe, généralement alezane avec les crins lavés. Ce cheval de trait est endurant et rustique, la race est régularisée dès 1905. C'est un animal trapu, aux membres courts et puissants, qui a bon caractère. L'introduction du gène dominant crins lavés dans la race est due à un unique étalon reproducteur nommé Questeur[5]. Toutefois, le cheval Comtois pure race possède des crins noirs à l'origine.
Tempérament et entretien
Habitué aux conditions climatiques sévères, le Comtois est très apprécié dans les régions montagneuses de France et d'Europe. En effet, il n'exige que peu d'entretien, ce qui le rend parfaitement adapté à l'exploitation des pâturages de montagne. De plus, il est doux et docile, ce qui permet à ses éleveurs de pratiquer la monte en liberté, laissant l'étalon avec les juments sans intervention humaine, et sans risquer d'accident[1].
Aptitudes et utilisations
Le Comtois est majoritairement élevé pour sa viande et le syndicat d’élevage du cheval comtois a lancé en 2001 un projet d'appellation d'origine contrôlée « poulain laiton comtois ». Les éleveurs ont mené diverses opérations de promotion comme des dégustations gratuites. Le président du syndicat du cheval comtois s'est exprimé en disant que « Nous voulons nous défendre par rapport aux importations de viande pour des questions sanitaires, prouver aux gens qui veulent manger de la viande qu’elle est bien de chez nous ». Le cahier des charges impose « une viande de 18 mois avec une couleur et une tendresse constante pour fidéliser les consommateurs »[6].
Aujourd'hui, la race reprend de l'ampleur et outre sa participation aux fêtes et épreuves d'attelage, il est employé au débardage des bois.
Mais il peut aussi très bien être monté en randonnée ou en loisir, c'est un très bon cheval : calme, doux et patient, il fera le bonheur des enfants comme des grands.
Diffusion de l'élevage
En France en 2002, le Comtois est la première race de cheval de trait en terme d'effectifs. Une vingtaine de ces chevaux sont exportés chaque année ailleurs que sur le marché de la viande, surtout en Allemagne et en Belgique, pour le loisir (qui constitue sa principale utilisation), l'élevage et le débardage[7].
Notes et références
- Sevestre et Rosier 1983, p. 152
- Mavré 2004, p. 34
- Mavré 2004, p. 31
- Le cheval comtois sur chevalcomtois. com
- Cheval magazine, Article "Questeur lave les crins"
- Vers une labellisation de la viande chevaline » sur http://www.laterredecheznous.com/, 16 février 2001. Consulté le 16 mai 2010 A. K., «
- Nathalie Pilley-Mirande, « Les traits français dans le monde », dans Cheval magazine, no 371, octobre 2002, p. 62-65
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Le cheval comtois sur chevalcomtois.com
Bibliographie
- Archives départementales du Doubs, Le cheval comtois: évolution et renouveau d'une race : éleveurs et haras, Archives départementales du Doubs, 2006, 274 p. (ISBN 978-2-86025-010-8)
- Jacques Sevestre et Nicole Agathe Rosier, Le Cheval, Larousse, 1983, 388 p. (ISBN 978-2-03-517118-0), p. 153
- Marcel Mavré, Attelages et attelées : un siècle d'utilisation du cheval de trait, Paris, France Agricole Éditions, 2004, 223 p. (ISBN 978-2-85557-115-7) [lire en ligne (page consultée le 18 juillet 2009)]
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