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Bayard (cheval)
Pour les articles homonymes, voir Bayard.Bayard est un cheval imaginaire de robe baie, auquel des légendes rattachées aux chansons de geste (particulièrement celle des quatre fils Aymon) attribuent des qualités magiques. Renommé pour son intelligence, il avait le pouvoir surnaturel d’adapter sa taille à ses cavaliers. « Bayard » est la forme française ; en italien on le connaît sous le nom de « Baiardo », en wallon, « li tchvå Bayåd », en flamand, « Ros Beiaard ».
Sommaire
Mentions dans la littérature
Au début, Bayard appartenait à Amadis de Gaule. Dans le poème, Charlemagne se met en colère contre Renaud, et ordonne son bannissement, tandis que le cheval doit être jeté dans un fleuve avec une meule autour de son cou. Bayard survit, et après d'autres aventures, il retrouve Renaud. Bayard apparaît aussi dans des poèmes épiques traitant de chevalerie dus à l’Arioste et à Torquato Tasso. Quand il apparaît pour la première fois, il appartient à Renaud (Rinaldo) dans la Chanson de Renaud de Montauban (XIIe siècle)
Le haut baron Aymon de Dordonne vint à Paris un jour de Pentecôte, pour présenter ses quatre fils : Renaud, Alard, Guichard et Richard, à son suzerain Charlemagne. Mais Renaud se querella aux échecs avec un neveu de Charlemagne, Bertolai, et le tua d'un coup d'échiquier. Renaud s'enfuit avec ses trois frères et se réfugia au fond des Ardennes, dans leur pays natal, grâce au cheval Bayard, qui était capable de porter les quatre fils Aymon en même temps (c’est-à-dire Renaud et ses trois frères).
Charlemagne poursuivit ses ennemis montés sur Bayard par monts et par vaux. Le cheval arriva au bord de la gorge profonde et encaissée de Fonds-de-Leffe à Dinant, par les hauteurs. Il la franchit d'un bond et laissa l'empreinte de ses sabots en retombant sur les rochers opposés. Charlemagne parvint à son tour au sommet des rochers et ne pouvait pas traverser. Il dut descendre avec son armée jusqu'au fond de la vallée. Il fallait remonter de l'autre côté et ses soldats étaient accablés de fatigue, plus en état de gravir des pentes rapides et glissantes. L'empereur fit tailler le chemin ou Chérau dans le roc, qui a conservé son nom. L'armée souffrait cruellement de la soif en ayant gravi la montagne. Leur chef saisit une lance et la planta dans le roc, en adressant une prière à Dieu : Versez, Seigneur, versez à boire à mes pauvres soldats. Une source jaillit du rocher d'où jamais elle ne tarit. On l'appelle depuis la fontaine de l'empereur. [1]
La roche Bayard
Dans cette même région, Bayard aurait accompli un saut encore plus surprenant que celui des Fonds-de-Leffe. Un gigantesque obélisque de pierres d'une quarantaine de mètres de hauteur, appelé le Rocher Bayard, est situé au sortir de la cité mosane vers Anseremme, isolé au bord de la Meuse.
On raconte qu'en arrivant par le chemin d'Herbechenne, les Quatre fils Aymon furent cernés par les soldats de Charlemagne. Montés sur Bayard, il s'avancèrent sur la pointe des rochers jusqu'à la roche dénommée depuis la Roche-à-Bayard, et qui, à cette époque adhérait encore à la montagne voisine. Au moment où l'empereur croyait enfin tenir ses ennemis, Bayard frappa le roc de son sabot et s'envola d'un bond prodigieux pour retomber de l'autre côté du fleuve. Sur la roche désormais célèbre, on trouve encore aujourd'hui l'empreinte du pas de Bayard. Le grand bloc rocheux fut brisé en deux par la force de la ruade des sabots de Bayard. De même, à Bogny-sur-Meuse (France, mais non loin de Dinant) se trouvent 4 pics rocheux symbolisant les 4 frères[1].
Folklore
Chaque année, le 2 juillet, à travers les rues parées de « mai et autres jolivetés à largesse » se déroulait la procession de la dédicace, mi-religieuse mi-profane. Derrière Charlemagne et les neuf preux s'avançaient les fils Aymon suivis de leur inséparable cousin, l'enchanteur Mauguis. Les quatre frères, armés de toutes pièces, la casque surmonté de panache blancs, chevauchaient une énorme machine d'osier représentant le cheval Bayard, que des porteurs cachés sous la houssière faisaient mouvoir. L'après-midi du même jour, il était de tradition de représenter des mystères sur les diverses places de ville. Pendant près de trois siècles, la seule pièce profane qui réjouit les bourgeois et autres bonnes gens accourus de tous les coins du comté fut la moralité des quatre fils Aymon, qui prit plus tard le titre d'Histoire du cheval Bayard[1].
Sculpture
Une sculpture du cheval Bayard est placée le long de la Meuse à Namur, en contre-bas du pont des Ardennes. le Ville a installé l'effigie du cheval Bayard et des quatre fils Aymon. Cette sculpture contemporaine a été initialement montrée au public lors de l'Expo 58. Artiste : Olivier Strebelle.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Félix Rousseau, Légendes et coutumes au Pays de Namur
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