Moulin à farine

Moulin à farine

Meule à grains

Objet fondamental, hautement symbolique du lieu elle travaille, la meule usagée adossée le long d'un mur, signale la qualité de l'usine à laquelle elle appartient

Une meule à grains est un objet technique, traditionnellement en pierre, qui permet le broyage, la trituration, le concassage, ou plus spécifiquement la mouture de diverses substances.

Selon les lieux et les époques, la meule de pierre fut utilisée pour la mouture « sèche » : dans la fabrication de la farine, du sucre ou des épices, mais aussi pour la préparation des kaolins, ciments, phosphates, chaux, émaux, engrais et autres minerais. L'opération de mouture peut également être réalisée « humide », comme pour la semoule de blé dur, le nixtamal ou le broyage des graines de moutarde. Lors de leur préparation, certaines matières premières permettent dobtenir une pâte qui devient naturellement fluide, par exemple dans la trituration des olives ou le concassage du cacao.

Souvent qualifiée de « plus vieille des industries », lutilisation de la meule de pierre est indissociable de lhistoire humaine. Intégrée depuis la fin du Paléolithique à des processus alimentaires, son usage est resté constant jusquà la fin du XIXe siècle, elle fut progressivement remplacée par des outils métalliques dun genre nouveau. Pourtant, elle est toujours visible dans des installations domestiques ou rurales, comme en Inde, 300 millions de femmes employaient quotidiennement des moulins à bras pour la production de farine en 2002[1].

Sommaire

Aux origines dune industrie

La préparation par broyage ou mouture de substances végétales (racines, tubercules, amandes, feuilles…), animales (moelle, tendons...) ou minérales (ocre), en vue de leur consommation ou dun usage technique, existe depuis plusieurs dizaines de millénaires. À la différence du concassage qui consiste à faire éclater une enveloppe dure comme une coquille ou un os pour en récupérer le contenu, il s'agit ici de réduire en poudre ou en pâte une matière de consistance nettement plus tendre.

Broyage, pilage, mouture : des gestes différents

Dans sa typologie des percussions, André Leroi-Gourhan définit plusieurs familles de gestes, dont trois sont essentiels pour la préparation des matières premières :

  1. Les gestes de pilage qui sopèrent en une percussion lancée verticale à laide dun objet lourd et allongé à la manière du pilon africain. Ce geste est également mis en œuvre avec le martinet dans la fabrication de la pâte à papier ou le forgeage ;
  2. Les gestes de mouture, en percussion posée, qui sexercent en un mouvement circulaire, désordonné, ou davant en arrière sur une dalle à moudre ;
  3. Les gestes de broyages les mouvements sont à peu près circulaires et de temps à autre verticaux, combinant ainsi une percussion lancée et une percussion posée qui sont ici qualifiées de diffuses. C'est le cas du système mortier-pilon contemporain.


Évolution du matériel de broyage et de mouture au Paléolithique

Lexamen attentif des broyeurs du Paléolithique (galet, molette, pilon-broyeur…) permet de déterminer la nature de laction exercée sur la matière et le geste accompli ; la fonction de loutil peut alors être précisée, ainsi que lactivité à laquelle il a participé.

Meule et broyeur du Néolithique

Lhomme de Néandertal utilisait déjà des outils sommaires pour écraser différentes substances, comme latteste la présence de broyeurs rudimentaires à la fin du Moustérien et de meules au Châtelperronien. À partir de lAurignacien (vers 38 000 ans), lhomme de Cro-Magnon utilise régulièrement meules, broyeurs allongés et molettes circulaires. Ce matériel se diversifie à partir du Gravettien (vers 29 000 ans), avec lapparition de nouveaux types doutils tels que meules-mortiers et pilon-broyeurs.

À la fin du Paléolithique, les meules de Wadi Kubbaniya (Moyen-Orient, 19 000 avant le présent) sont impliquées dans des processus alimentaires et associées à des résidus de tubéreuses dont on sait quil faut absolument les moudre avant de les consommer, soit pour en extraire les toxines (Cyperus rotundus, un souchet), soit pour faire disparaître la texture fibreuse qui les rendrait indigestes (Scirpus maritimus)[2]. Les rhizomes de fougères et la chair du fruit du palmier doum, également retrouvés sur ce site, gagnent à être moulus pour améliorer leurs qualités nutritionnelles ; ils venaient ainsi compléter lalimentation carnée des chasseurs-cueilleurs. La mouture de graines dorge ou davoine était pratiquée à la fin du Paléolithique supérieur (Franchthi) ou du Kébarien (Ohalo II, 19 000 avant le présent)[3].

Avec l'amélioration de l'outillage, la matière est de plus en plus finement broyée, mais on ne peut parler de mouture que lorsqu'elle devient une véritable poudre. Ainsi, les hommes du Paléolithique supérieur européen dissociaient déjà broyage et mouture comme en atteste l'apparition à cette époque des premières dalles à moudre utilisées avec des broyeurs ou des molettes. Si la mouture de céréales sauvages n'est pas attestée pour les débuts du Paléolithique supérieur, du moins en Europe, il n'est pas interdit de penser que la mouture d'autres matières végétales (glands, noix, noisettes...), animales (graisse) se pratiquait déjà pour les réduire en pâte avant cuisson. De même, il est probable que les hommes utilisaient à cette époque des meules à des fins techniques, pour écraser des substances minérales (colorants) et certaines fibres végétales ou animales pour une utilisation technique.

Dalle à moudre avec rouleau servant de molette Culture Peiligang (55005000 av J.C), Xinzheng

Au Mésolithique, puis au Néolithique, avec la domestication des plantes, un matériel de broyage, de pilage et de mouture entièrement façonné et de beaucoup plus grandes dimensions fait son apparition. À partir du Natoufien, plusieurs types de meules peuvent se côtoyer, telles que des meules profondes « en forme d'auge » ou des meules plates, ce qui témoigne d'une spécialisation de leur fonction. Au Proche-Orient, le pilon-broyeur commence à être façonné à partir du Kébarien et du Natoufien. Il évolua progressivement vers le pilon lancé qui est un objet lourd, généralement en bois. Ce type de matériel subsiste encore de nos jours dans de nombreuses régions, comme en Éthiopie pour la mouture du mil.

Lapparition des meules plates et allongées au Natoufien (Abu Hureïra sur lEuphrate) daterait du IXe millénaire av. J.-C.. Elles présentent des surfaces actives plus importantes et marquent lapparition dun nouveau geste, celui de la mouture exercée davant en arrière, à deux mains et qui implique une nouvelle posture du corps, agenouillé devant la meule. Lapparition des grandes meules asymétriques et façonnées (Mureybet, Cheikh Hassan, vers 10 000 BP) aboutira aux meules « en forme de selle » connues encore aujourdhui avec le metate[3].

Les meules « à force de corps »

Jusqu'à l'invention du moulin à eau, les moulins ont fonctionné « à force de corps », c'est-à-dire en utilisant la force motrice des animaux ou des hommes.

Le metate, meule dormante du Mexique

Metate mexicain

Dans un système de mouture, on appelle meule dormante ou meule gisante la partie qui reste immobile pendant l'opération de mouture et qui se trouve généralement en position inférieure. Ce terme s'oppose à meule courante ou meule mobile qui, comme son nom l'indique, est animée d'un mouvement à la surface de la précédente.

Le metate est une meule dormante de pierre, dusage domestique, qui sert à moudre le maïs. Utilisée depuis plusieurs milliers dannées (environ 3000 av. J.-C) dans laire culturelle de la Mésoamérique, son nom provient du nahuatl « metatl[3] ».

Les meules actuelles sont monolithiques, le plus souvent en basalte, apodes ou tripodes, rectangulaires et légèrement concaves sur la surface de mouture. Ces meules sont associées à une molette, saisie à deux mains, appelée « mano », dont la dimension dépasse généralement la largeur de la meule et qui est actionnée en un mouvement rectiligne alternatif. Sur les meules tripodes, lun des pieds est légèrement plus haut que les deux autres ce qui donne une inclinaison à lensemble, lutilisateur se plaçant devant la partie la plus haute.

La fabrication des meules est un travail essentiellement masculin. À l'époque préhispanique, les meuliers n'utilisaient que des outils en pierre : cette pratique persista dans certains villages jusqu'au milieu du XXe siècle. L'utilisation d'outils en métal, hérités probablement des tailleurs de pierre de construction, permit d'utiliser les basaltes les plus durs donnant des meules d'une durée de vie supérieure à trente ans. Si la fabrication de meules apodes à partir de blocs de pierre naturellement polis dans le lit d'une rivière était autrefois à la portée de nombreux paysans, l'élaboration de metates tripodes requiert une spécialisation artisanale.

La mouture occupe une place prépondérante dans la cuisine rurale mexicaine. On peut moudre à sec, mais très peu de recettes sont réalisées de cette façon : on réduit en poudre du café torréfié, du maïs ou des haricots grillés, du sel, des pains de sucre ainsi que du cacao. Mais la plupart des préparations nécessitent une mouture à leau. On moud ainsi des fruits pour en faire des jus, des haricots ou des légumes bouillis, les ingrédients de diverses sauces pimentées et surtout le maïs pour confectionner des galettes (tortillas) qui constituent la base du repas. Ces dernières sont confectionnées à partir de nixtamal, cest-à-dire de grains de maïs sec cuits avec de la chaux, puis rincés à leau, ce qui ramollit les grains et permet dobtenir une pâte. Le maïs ou le nixtamal peuvent être moulus pour des préparations autres que les galettes : tamales, pozole, atole, pinole, masa, avec des variations dans la finesse de la mouture selon l'utilisation.

Fabrication des tortillas au Salvador vers 1900

Lusage du metate est exclusivement féminin et, en pays mixtèque, le lieu se trouve la meule est un espace réservé aux femmes. Un couple acquiert, ou se voit souvent offrir une meule au moment détablir son foyer. Cette acquisition représente une dépense majeure dans la vie dun paysan mixtèque comme en témoignaient déjà des testaments de nobles et de riches paysans du XVIe siècleXVIIIe siècle dans lesquels figuraient des metates[3].

La fabrication des tortillas quotidiennes se fait à partir de pâte de maïs suffisamment humidifiée, qui ne peut donc pas être conservée, à la différence de la farine. Cette caractéristique technique explique sans doute le fait que les metates domestiques naient pas été remplacés il y a plusieurs siècles par des moulins, comme en Europe. Lors des guerres du XIXe siècle et de la Révolution de 1910, les armées mexicaines étaient accompagnées de femmes et de metates pour assurer lintendance ; la conquête espagnole na pas eu pour effet de remplacer les tortillas par le pain, bien au contraire. À la fin du XIXe siècle les propriétaires des grandes plantations introduisirent les moulins à moteur pour le maïs, ce qui eut pour conséquence de libérer la main dœuvre féminine pour les champs[4]. À partir de 1920, des moulins électriques apparaissent dans les campagnes et sont la propriété de municipalités, de coopératives ou de privés. Pourtant les meules dormantes sont toujours utilisées et font encore partie du patrimoine rural du Mexique.


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Le moulin à trémie dOlynthe

Moulin à trémie d'Olynthe :
1. Pivot 2. Levier 3. Meule courante avec trémie
4. Meule gisante 5. Table

La ville dOlynthe fut détruite en -348 par Philippe de Macédoine ; le nom de « meule dOlynthe, broyeur dOlynthe, moulin dOlynthe » est désormais attaché à ce type de moulin, qui représente une véritable mutation technique. C'est au Grec K. Kourouniotis que l'on doit en 1917 l'élucidation du fonctionnement de la meule à trémie, qui joua un si grand rôle dans la Grèce antique[5].

Dans le moulin olynthien, la meule inférieure (meule dormante (4)) est de type rectangulaire, posée sur une table (5) ; elle mesure entre 0,42 m et 0,65 m de longueur, 0,36 m à 0,54 m de largeur pour 0,08 à 0,25 m dépaisseur. Le broyeur, qui constitue la meule supérieure (meule courante (3)), est le plus souvent de forme rectangulaire, parfois ovale, et présente en son centre une trémie parallèle aux longs côtés et destinée à recevoir le grain à moudre. Ce broyeur est surmonté dun axe horizontal fixé dun côté sur la table à un pivot (1), lautre extrémité étant actionnée par un ouvrier dans un mouvement de va-et-vient horizontal de ce levier (2). Le moulin dOlynthe présente donc un début de mécanisation, les meuniers sont désormais debout et le travail est facilité.

Ce type de moulin apparaît certainement dès le début du Ve siècle av. J.-C. Son usage paraît courant dans le monde grec au IVe siècle av. J.-C., de la Macédoine au Péloponnèse et fut adopté jusque dans les îles dAsie mineure, en Égypte et en Syrie actuelle, et se prolonge jusquau Ier siècle av. J.-C., parfois plus tard comme le suggèrent les fouilles de lAgora dAthènes. Limportance de ce type pour le monde grec a été confirmée par la découverte, en 1967, de 22 moulins à trémie dans la cargaison dun navire naufragé au large de Kyrénia, daté de la fin du IVe siècle av. J.-C.. Un accroissement de la demande a sans doute entraîné une standardisation dans la fabrication et une spécialisation des centres de production. Cest ainsi que les meules plates dArgolide, en andésite et rhyolite, sont fabriquées à partir de carrières locales (Isthme de Corinthe, golfe Saronique) et les broyeurs proviennent de carrières plus lointaines (îles de Nysiros, Mélos)[5].

Lusage de ce type de moulin ne se limitait pas à la mouture des céréales comme le suggèrent les découvertes de Thasos ou du Laurion : il était alors utilisé pour broyer le minerai, de manière à le calibrer en vue de sa sélection ultérieure par lavage. Il est même possible quil soit apparu dans les mines du Mont Pangée. Le texte dAgatharchidès sur les mines dor dÉgypte au Ier siècle av. J.-C., transmis par Photius et Diodore, évoque un moulin avec un levier :

« Les femmes et les hommes plus âgés reçoivent alors ce minerai concassé à la dimension de petits pois, le jettent dans les meules, en files nombreuses, deux ou trois personnes se tenant debout à chaque levier et le moulent ». La version de Photius précise « de part et dautre » du levier[5].

La meule rotative

On parle aussi de "meule à main", meule à bras, "moulinet" ; et en latin "molendinum bracchis" ou "molendinum manuale".

Selon de Barry, la plus ancienne meule circulaire en pierre a été mise au jour dans les ruines de la ville dOlynthe : il sagit de la meule dun moulin à huile et non dun moulin à farine. Les historiens Marie-Claire Amouretti et Georges Comet[6] mettent en avant le fait que ces meules sont antérieures aux premiers exemples de moulins circulaires à grains que nous connaissons. Cest donc probablement par la fabrication de lhuile que sest introduite la première machine à écraser par rotation. Puis suivront les céréales et dautres fruits et graines[7].

Il semble que le moulin rotatif soit apparu à la fin du Ve siècle av. J.-C. et quil soit directement issu de tentatives de perfectionnement du moulin dOlynthe[8]. André Leroi-Gourhan précise que « la transformation du mouvement rectiligne alternatif en un mouvement circulaire-continu mène à une autre forme de moulin ». Les auteurs ne saccordent pas sur son origine géographique, située pour certains « vers Carthage et la région syro-égyptienne », « simultanément en Espagne et en Angleterre » pour dautres et alors même quon en trouve en Chine au Ier siècle av. J.-C.[8]. Selon L.A. Moritz, le moulin à grains rotatif n'apparaîtrait qu'au IIe siècle av. J.-C.. Il fonde sa démonstration sur les textes latins, en particulier ceux de Plaute et de Caton, et fixe l'introduction de ce type entre le moment de la mort de Plaute en -184 et celui de la composition du De agri cultura, vers -160 [5].

Selon la morphologie des meules de ces moulins rotatifs actionnés manuellement, il est possible de distinguer plusieurs types de moulins en Europe.

Le moulin celtique est formé de meules massives, à profil extérieur conique avec des surfaces actives des pierres quasi planes.

En Dacie, entre le Ier siècle av. J.-C. et le Ier siècle, le moulin celtique évolue vers un type intermédiaire formé de deux meules superposées et intégrées, disposant dun orifice dalimentation trilobé. La conicité accentuée des surfaces intérieures des meules assure un écoulement accéléré des graines par leffet de la gravité, mais la qualité de la farine ainsi obtenue reste médiocre. Dautre part, leffort pour actionner la meule courante est important. Le profil des meules les rend plus difficiles à tailler, impose une standardisation des meules, et explique leur diffusion et leur maintien dans une région donnée[5]. Certains exemplaires présentent des meules plus aplaties, à conicité très réduite, qui diminue la masse de pierre. La vitesse de rotation devient plus élevée, ce qui permet de bénéficier dun effet gyroscopique supérieur, mais impose aussi linstallation dun système de griffes fixées à laide de plomb fondu, sur le côté supérieur de la meule mobile, pour maintenir celle-ci autour du pivot[3].

Avec la romanisation, on assiste à la généralisation dun moulin à main perfectionné sous le rapport du volume, par laugmentation du diamètre et la diminution de la hauteur et du poids. Le profil des meules s'aplatit et certains perfectionnements font leur apparition, comme le système de cale supérieure pour centrer la meule mobile sur le pivot[3]. On constate également lapparition dun dispositif de réglage de la distance entre les meules (lanille), qui permet de contrôler la qualité du broyage (Ier siècle av. J.-C.), et des rayons creusés sur la meule peuvent accentuer labrasivité naturelle de la pierre[8]. Des évolutions ultérieures, comme linstallation du levier double ou lutilisation dune manivelle fixée au centre de la meule (XIVe siècleXVe siècle) feront que ce type de moulin à bras sera utilisé dans les campagnes jusquau XXe siècle[3].

Du fait dune usure plus rapide, ce type de meule impose une sélection des pierres plus sévère parmi lesquelles le basalte a une place privilégiée. Lessentiel des pierres utilisées à lépoque romaine semble provenir de quelques carrières. En France, les meulières du Cap d'Agde alimentent le Languedoc et la Provence ; plus au nord les carrières du Massif central (Volvic) fournissent un vaste territoire allant de lAquitaine aux vallées helvétiques ; enfin, à partir du val de Saône jusquaux confins germains, les meules viennent en majorité des carrières de lEifel (Mayen)[8].

En Europe en général, le moulin à bras est resté le mode de mouture principal jusquà la fin de lAntiquité, puis durant tout le Moyen Âge ; il ne commença à céder du terrain que devant les avancées des moulins à eau, puis à vent.

Le moulin pompéien ou moulin à sang

Avec un diamètre limité à l'amplitude du mouvement d'un bras, soit 40 à 70 cm, le moulin à main ne pouvait produire qu'une quantité réduite de farine et se trouvait donc réservé à un usage essentiellement domestique. En augmentant le diamètre et surtout la hauteur de la meta (meule dormante) et du catillus (meule tournante), les Romains purent s'affranchir de cette contrainte avec le moulin pompéien également appelé moulin à sang en raison de l'effort nécessaire pour sa mise en œuvre[9].

On trouve un exemple de ce type de meule dès lépoque classique pour broyer le minerai dans les mines du Laurion[10]. Dans ce moulin, la meule gisante est conique vers le haut et la meule courante a laspect dun sablier dont la moitié inférieure recouvre le sommet conique de la meule dormante. La partie supérieure de la meule courante sert d'entonnoir et un léger écartement est maintenu entre les deux meules. La meule courante pivote autour dun axe de bois enfoncé dans la meule dormante et cest grâce à sa suspension sur cet axe que lécartement des deux meules se trouve assuré. Ce type de meule pouvait être soit par deux ou quatre hommes, soit par des manèges danimaux d' son nom de mola asinaria, littéralement « moulin à âne ». Il devait connaître une remarquable expansion dans le monde romain[10]. On en a retrouvé dans tout le bassin méditerranéen, mais jamais en très grand nombre, Italie exceptée. Son coût très élevé, 1250 deniers au Bas-Empire contre 250 pour des meules à main, réservait son utilisation aux minotiers et aux boulangers. Pour la Gaule, on en connaît à Lyon, Saint-Raphaël, Paris, Amiens, Clermont-Ferrand, qui ont tous été façonnés dans des basaltes tirés de l'Eifel, de Volvic ou du cap d'Agde[8].

Au cours du Bas-Empire, le moulin à âne recule pour disparaître probablement après le Ve siècle sous l'effet de l'expansion du moulin à eau, puis à vent, sauf en Sardaigne il s'est maintenu jusqu'au XXe siècle.

Le trapetum romain

À lépoque hellénistique apparaît également le moulin à huile que les Romains appelèrent trapetum. Daprès la légende, il aurait été inventé par Aristée ; on en aurait, dans les fouilles dOlynthe, des exemples qui dateraient du Ve siècle av. J.-C.[10].

Moulin à huile romain ou Trapetum

Le trapetum a été décrit précisément par Caton l'Ancien qui nous a transmis les noms techniques de toutes ses parties. Les fouilles de Stabies, de Pompéi, de la villa de Boscoreale et de l'Afrique romaine montrent que le système était largement utilisé dans la Rome antique et quil a disparu avec elle.

Olive Press in Pompeji.JPG

Le trapetum se compose de deux meules (3, orbes), plano-convexes, dressées verticalement, soutenues par un axe horizontal tournant autour dun pivot vertical (1, columella). Ce pivot repose sur une courte colonne de pierre (milliarium) située au centre dun grand mortier hémisphérique (4). La meule gisante est une cuve en pierre (4, mortarium) dont les parois épousent le profil externe des deux meules courantes. Les orbes peuvent se déplacer circulairement dans le mortarium et sont mises en mouvement par laction sur deux manches de bois (2, modioli). Des coins de bois (orbiculi) qu'on introduit entre le milliarium et la columella permettent de régler l'élévation des orbes au-dessus du fond de la cuve. Dans ce système, les olives ne sont pas écrasées sous la meule, mais entre la meule et les parois de la cuve[5]. Comme dans le modèle précédent, on maintenait un écartement entre les deux meules. La résistance qu'offrent les fruits oblige les demi-sphères de pierre à tourner légèrement sur leur axe ; les deux mouvements se combinent et la pression ne s'exerce que modérément, sans briser les noyaux, ce qui donnerait de mauvais goûts[11]. La pulpe ainsi obtenue pouvait ensuite être soumise à laction dun pressoir pour recueillir lhuile.

Meules et moulins du Sud marocain

Meule à olives - Volubilis
Premier plan : morceau d'anneau broyeur
Second plan : meule dormante tronconique striée
Moulin à bras utilisé pour la fabrication artisanale de l'huile d'argan

Lieu de brassages de civilisations d'Afrique, d'Orient et de Méditerranée, le Maroc a conservé des outils et des techniques appartenant à différentes époques.

Le site de Volubilis, situé au nord-est du Maroc, présente des moulins à grains et des moulins à olives dépoque romaine (Ier siècle- IIIe siècle). Ces moulins se composent dune meule dormante de forme tronconique et dun anneau broyeur convexe auquel est reliée la machinerie en bois qui semble avoir été actionnée sans le concours dune force animale. Dans ce dispositif, lanneau broyeur semboîte sur la meule gisante. La meule volubilitaine à olives se différencie de la meule à grains par la présence de stries obliques sur la surface tronconique de la meule gisante et à lintérieur de lanneau broyeur.
Un second type de moulin à olives se trouve sur le même site et se compose dune cuve monolithe sur laquelle tourne, autour dun mât vertical, un tambour cannelé à limage dune section de colonne. Ce type de moulin à trituration est plus commun et se retrouve dans de nombreux sites, y compris d'époque récente.

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Larganier est une espèce sylvestre endémique du sud-ouest du Maroc. Le milieu technique du moulin à argan couvre son aire de répartition. Il sagit dun moulin à bras, en pierre, réservé au broyage des noyaux torréfiés et des amandes.
Il se distingue du moulin à grains par la forme tronconique et par la hauteur plus importante de sa meule mobile (agurf wuflla), ainsi que par la présence dune goulotte (abajjr ou tilst) et dun bec verseur (ils) sur la meule gisante (agurf u wadday). Au centre de la meule gisante se loge un court pivot (tamnrut) en bois darganier autour duquel tourne la meule supérieure percée dun œillard (tit n tzrgt) dans lequel on introduit une ou deux poignées de noyaux. Le mouvement circulaire est interrompu pour décoller les noyaux après avoir soulevé la meule. Lensemble peut être surélevé sur des pierres soudées entre elles dans une architecture type « four à pain », ce qui permet à des braises ou coques dargane de réchauffer lensemble, facilitant ainsi le broyage en hiver[3].

Chronologie des systèmes de mouture dans le monde méditerranéen

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Mortiers et pilons traversent les siècles et sont prédominants pour lorge en Grèce, pour lamidonnier en Italie, pour le mil en Afrique. Ils deviennent lentement marginaux dans certaines régions, sans disparaître pour autant. À lépoque classique, ils sont encore largement représentés en Grèce et restent attachés au décorticage des céréales, même si lapparition du réglage de lécartement des meules autorise désormais leur mouture. Lavancée des blés nus, en particulier du blé tendre, en Italie ou en Égypte les rend moins utiles, mais ils sont encore cités au Bas-Empire, dans lÉgypte romaine et dans la règle monastique de saint Isidore. Avec larrivée du maïs, ils retrouveront un usage dans certaines régions[5]

Une première typologie des systèmes de mouture peut être réalisée selon la force motrice utilisée ; une approche complémentaire sintéressera au contexte social dans lequel le mécanisme est mis en œuvre.

Selon lédit de Dioclétien, par rapport à la meule manuelle, le moulin à sang a un coût six fois plus important et le moulin à eau huit fois : ce dernier va donc concurrencer essentiellement le moulin à sang et mettra près de trois siècles à le supplanter. Cest également le laps de temps qua mis le moulin à sang pour faire disparaître le broyeur à trémie et le broyeur à trémie pour supplanter la meule plate.

Il semble que le moulin à eau soit en Méditerranée orientale. Dans une inscription elle vante les avantages de son site pour conserver ses privilèges, la ville phrygienne dOrcistus[12] précise quelle possède « grâce à la pente des eaux qui y ruissellent, une grande quantité de moulins à eau ». Au début de lère chrétienne, le moulin à eau est encore une nouveauté en Méditerranée occidentale et Vitruve le classe avec les machines dirrigation. Ce type de moulin savère mal adapté à la forme des meules de type pompéien. À lépoque de Caligula, les moulins à sang sont encore dominants et Apulée en donne une description. Au cours des IIe siècle et IIIe siècle, le moulin à eau se répand lentement dans les provinces les plus diverses : Bretagne, Gaule, Afrique, province la meule rotative était souvent plus répandue que le moulin de type pompéien. Au cours du IVe siècle, le moulin à eau évince lentement le moulin à sang à Rome même, pour devenir prédominant au VIe siècle. Si on observe quelques réalisations spectaculaires pour les villes, comme la meunerie de Barbegal à Arles, le moulin à eau semble s'être répandu plus lentement dans les villas rurales, comme lindique Palladius[5].

Nous ne savons pas réellement comment les Grecs transformaient leurs céréales entre le Ier siècle et le IVe siècle. Le moulin à sang y était sans doute répandu, comme latteste la légende de lâne de Lucius, empruntée par Lucien de Samosate et Apulée. La coexistence de plusieurs types de mouture semble la règle dans le monde égéen et la codification de lédit de Dioclétien au IIIe siècle, qui tarifie trois types de moulin (à main, à sang, à eau) peut encore se retrouver au VIIe siècle dans le code rural byzantin, voir au XVIIe siècle dans les récits des voyageurs[5].

En Méditerranée, les moulins à eau, tributaires de lapprovisionnement en eau, ont surtout progressé lorsquils avaient un complément permettant déviter les aléas de la saison sèche. Dans ce contexte, les moulins à vent ont sans doute favorisé cette diffusion dès le XIe siècle dans des régions comme la Provence ou les îles grecques.

Les enquêtes françaises sur les moulins à blé

Enquête du 13 frimaire an II

Grand rouet et lanterne d'un tournant

Lenquête du 13 frimaire an II (3 décembre 1793) sur les moulins est la première grande enquête à impact national sur ce thème. Émise par la Commission des subsistances et approvisionnements de la République, cette enquête fut adressée aux 560 districts et renseignée par 157 dentre eux, situés dans 71 départements différents[3].

La plupart des moulins de lépoque étaient des installations rurales de petite taille qui navaient pas plus dune ou deux paires de meules. Des installations récentes comme le moulin à marée de Bordeaux, avec ses 24 paires de meules, étaient tout à fait exceptionnelles et devaient susciter en 1787 ladmiration dArthur Young. Pour léquipement en meules des moulins à vent, lenquête nous fournit des renseignements pour les districts de Pons, de Châteaubriant et de Nantes avec, à chaque fois, une seule paire de meules par moulin.

Sagissant des moulins à eau, 20 districts permettent de conclure quant au nombre de meules qui ne dépasse que rarement deux, sauf dans deux zones , la Franche-Comté (Jura, Doubs, Haute-Saône, sud du Haut-Rhin) et le Sud-Ouest (Tarn, Landes et surtout BassesPyrénées) se trouvent des moulins à cinq ou six paires de meules. À cette époque, à une roue de moulin à eau correspondait le plus souvent un seul jeu de meules : on parle alors de « Tournant » pour désigner l'ensemble[13]. Lorsque la ressource en eau est limitée, le meunier a parfois recours à la force animale comme au moulin dHomonville (district de Toul) qui dispose de « deux tournants à eau et un à cheval » car il est « construit sur un étang qui na de leau que dans lhyver ». La productivité est alors de deux quintaux par tournant à eau et un quintal pour le tournant par quatre chevaux[3].

Meulière de la Pierre du CoucouBagnols-en-Forêt

Des précisions concernent les moulins à deux ou trois meules sont parfois données dans lenquête : « quoiquil y ait deux ou trois meules dans le moulin, elles ne peuvent pas travailler toutes à la fois faute deau » ; les meules « ont besoin de se reposer et le meunier a soin de les faire travailler alternativement ». Linstallation de meules supplémentaires semble répondre à deux exigences : le risque déchauffement qui gâte les farines et la nécessité de leur entretien régulier. On parle alors du « repiquage » ou « rhabillage » des meules, de leur « ragrès » périodique ou encore de « battre » ou « rebattre » le moulin. « Les meuniers sont nécessités de lever la pierre tous les huit jours pour la battre avec un marteau pointu, ce qui occasionne au moulin un jour de repos de huitaine en huitaine ». La fréquence de lopération semble peu varier dun district à lautre[3].

Dans le moulin, on note parfois une spécialisation des meules en fonction des graines (« milloc[14] » , seigle, « grains mêllés »…) et on évitait de moudre les céréales jugées nobles avec des meules de qualité médiocre. Ainsi le froment avait souvent droit à des attentions particulières avec des « meules blanches » et une productivité inférieure du tournant, signe dun travail plus soigné. Dans le district de Pau, certaines meules sont spécialisées pour la mouture du maïs.

Trois zones de production de meules sont mentionnées plusieurs fois dans lenquête : lAuvergne, la région de Marseille et la Brie. Les meules de Marseille sont souvent jugées de qualité inférieure (districts de Solliès, Vidauban) par rapport à celles « du Havre », cest à dire qui avaient transité par le port du Havre et qui provenaient probablement de Brie. Ces dernières sont celles que lon signale le plus loin de leur lieu dextraction et comme étant les plus qualitatives, « servant pour le pain blanc » quand les « meules de grez » étaient utilisées pour le « pain bis ». Ces meules pouvaient être « taillées sur mesures » ou « prêtes à la vente », ce qui imposait une certaine standardisation des formats correspondant à un marché organisé. Dans le même temps, à côté de lutilisation de meules monolithes, il semble que certaines meules aient été constituées dassemblages (« deux ou trois carreaux ») qui pouvaient provenir de pierres extraites plus ou moins localement[3].

Enquête de 1808/1809 sur les pierres meulières de France

Carrière de meules en grès
Massif de la Serre

Le 31 décembre 1808, le Bureau des Subsistances du Ministère de lintérieur adressa une enquête à chaque Préfet de département au sujet des moulins à farine car « le pain est devenu, pratiquement sans exception, la base de lalimentation. La meunerie étant une opération essentielle pour sa préparation, le gouvernement souhaite connaître le nombre de moulins en activité ». Lenquête fut conduite par Charles Coquebert de Montbret, géologue et éditeur du Journal des Mines, féru de statistiques[15].

Sagissant de la nature des pierres mises en œuvre, les descriptions sont peu précises et se limitent souvent à la couleur, ce qui na pas permis à Charles Coquebert de Montbret dapprofondir significativement son article publié quelques années plus tôt dans le journal des mines. Certaines réponses font référence au granite comme à Foix en Ariège , « en plus des pierres coûteuses issues dautres départements, des pierres ordinaires proviennent de gisements de granit fréquents dans le district ». De même, quelques meuniers des Pyrénées-Orientales déclarent avoir acheté des meules à Bordeaux mais utilisent généralement des meules « faites de granite qui est abondant dans la région ». Quelques rares réponses sont nettement plus précises, comme pour la commune de L'Hermenault en Charente-Inférieure la pierre est « une brèche, une agglomération de silex et de quartz unis ensemble par un ciment de spath pesant dun blanc terne souvent crystallisé en crête de coq […] pour moudre lorge et le maïs[3] ».

Lenquête distingue également la nature des graines moulues. La Corrèze liste plus de six céréales dont certaines sont réservées aux animaux. La nature des pierres utilisées pour les meules semble varier selon le produit à moudre. Ainsi le maire de Hautefage déclare que « les pierres utilisées pour le seigle proviennent du canton, celles pour le sarrasin de Rocamadour, les autres du Cantal ». Tarascon-sur-Ariège utilise ses « pierres de Bordeaux » pour moudre le blé et le seigle, et les pierres locales pour le maïs et les graines de qualité inférieure. Le maire de Foix précise que ses « pierres de Bordeaux » proviennent dun dépôt situé à Toulouse et approvisionné par bateaux sur la Garonne. Le maire de Bourg-dArlay dans le Jura décrit trois qualités de meules : « les meuniers achètent leurs meules de carrières de Brie, de Blanzy à côté de Châlon et de Moissey près de Dôle. Les premières servent au blé, les secondes pour le maïs et celles de Moissey pour les grains de qualité inférieure ». Dautre part, ce dernier donne une précision intéressante selon laquelle « parfois une pierre de Brie est associée à lune des deux dernières catégories » par souci déconomie. La réponse de Marseille indique que les meules proviennent « de Marseille mais principalement de La Ferté-Mison (sic) », ce qui suggère une production locale attestée par la commune de Vidauban, dont les pierres proviennent « du Havre et de Marseille, et dont les secondes sont de qualité inférieure aux premières[3] ».

Ainsi, à cette époque, on note une spécialisation des meules selon les usages qui sont parfois déterminés au terme dessais. La présence dun commerce organisé est attestée, souvent par voie maritime ou fluviale, compte tenu de la difficulté dacheminement, avec une distinction établie dans la qualité des meules selon leur origine géographique. Cette enquête à vocation nationale permet de préciser la distribution géographique des meules issues des principaux centres de production français. Un commerce international des meilleures pierres est également attesté à cette époque.

Critères de choix des pierres meulières

Morceau de grès d'environ 4 cm

Dans le langage courant, les « pierres meulières » correspondent à tout type de roche qui a pu servir dans un moulin, alors quau sens du géologue, la vraie « meulière » se définit comme un accident siliceux dans un bassin sédimentaire.

À léchelle de lhistoire, il semble que des essais de fabrication aient été réalisés avec la plupart des types de roches disponibles. Parmi les roches sédimentaires dusage possible, on trouve des roches calcaires et des roches gréseuses. Ces dernières apparaissent très vite comme des pierres de choix, avec des porosités qui les rendent faciles à tailler[16] et une extraction qui peut être facilitée par une disposition en lits entre des interlits argileux[17]. Il faudra attendre le XVe siècle pour voir les prémices de lexploitation des meulières sensu stricto, meulières qui vont se généraliser au XVIIIe siècle[18].

Les roches profondes dorigine magmatique, telles que le granite, sont très répandues, mais elles furent finalement peu utilisées pour la fabrication des meules, probablement du fait de leur faible porosité et de la présence de mica noir qui saltère rapidement en donnant des oxydes de fer. Le basalte a largement été utilisé en Allemagne (Eifel), mais il est peu répandu en France, à lexception du volcan dÉvenos en Provence.

Les calcaires sont généralement poreux, avec des résistances en compression moyennes à faibles, de sorte que les calcaires « classiques » semblent avoir été vite abandonnés au profit de meilleures pierres. Sil possède un grain très fin, le calcaire se polit très vite et il est nécessaire de le retailler fréquemment pour que les pierres restent rugueuses. Certains calcaires gréseux (calcaire de Saint-Julien-des-Molières) peuvent avoir une très bonne résistance à la compression (supérieure à 100 Mpa[19]).

Maison construite en meulière - Élancourt

Les roches gréseuses (grès et microconglomérats[20] jusquà 1 cm) constituent une famille de choix pour les pierres meulières. Lanalyse des sites de production montre quil peut sagir de grès à ciment calcaire, de grès à ciment siliceux ou encore de grès un peu métamorphisés[18].
Les roches gréseuses à ciment calcaire, comme les molasses alpines, sont très répandues. Elles possèdent des porosités moyennes (6 à 12 %), une résistance à la compression également moyenne (35 Mpa), une granulométrie souvent grossière et un pourcentage de silice variable.
Une très bonne roche meulière est en général riche en silice : plus le pourcentage est élevé et plus la roche est résistante, la silice étant le minéral courant le plus dur à la surface de la Terre. Cest le cas des roches gréseuses à ciment siliceux dont le pourcentage de silice est élevé parce que les grains comme le ciment sont de nature siliceuse. Pourtant elles ne font pas forcément de bonnes pierres meulières, à linstar du grès des Vosges qui possède un grain plutôt fin et des traces de fer.
Les roches gréseuses un peu métarmophisées ont souvent une porosité très faible (de lordre de 2 %) du fait de la compression dans un contexte de tectonique, ce qui donne des grès un peu compacts. La résistance à la compression peut être très élevée (supérieure à 100 Mpa), comme pour le grès dArros, malgré un pourcentage de silice moyen.

Enfin, les meulières au sens du géologue sont des pierres poreuses, ce qui joue un rôle pour la taille, mais aussi sans doute pour le travail de la meule. On y trouve des pierres comme celles de la La Ferté-sous-Jouarre, qui possèdent une porosité élevée (20 %) avec une résistance à la compression de 80 Mpa et un grain moyen. Les pierres de Corfélix ont une résistance à la compression exceptionnelle de lordre dun basalte massif (190 Mpa), 98 % de silice, un grain assez grossier et une porosité moyenne à forte[18].

En résumé, pour le mécanicien des roches, une bonne pierre meulière possède trois caractéristiques fondamentales :

  • Une insensibilité à laltération, quil sagisse dune dissolution (gypse), de laction de lhumidité (cas du calcaire) ou chimique sous laction de leau, comme pour le mica des granites ou le grès des Vosges (présence de fer) ;
  • Lhétérogénéité à léchelle millimétrique et centimétrique est une qualité pour avoir des aspérités qui écrasent et des canaux qui évacuent, à la façon de poinçons durs qui seraient tenus par un ciment un peu moins dur, mais tenace, ce qui nest généralement pas une caractéristique des roches calcaires ;
  • Une porosité importante qui facilite lexploitation en carrière, car il est plus facile d'introduire des outils de taille dans une roche poreuse que dans une roche massive, mais aussi sans doute le travail de la meule.

Le tableau suivant présente quelques exemples de données géologiques et pétrophysiques obtenues sur des sites ayant servi à la production des meules à grains[21] :

Lieu de production Type de roche SiO2 % CaO % Masse volumique (t/m3) Porosité % Rc (compression) Mpa
Mont-Saint-Martin Brèche calcaire - 54,2 2,36 11,1 à 11,7 Moyenne à faible
Saint-Julien-des-Molières Calcaire marin à alvéolines, avec inclusions de quartz-feldspath 33,8 35,6 2,65 à 3,39 0,9 à 1,1 130 à 133
Les Écouges Grès microconglomératique du Crétacé supérieur 40,6 28,1 2,35 11 37 à 44
Le Bézu Grès à ciment siliceux 98,6 - 2,35 11,9 23 à 26
Pareil Grès à grain fin et ciment carbonaté du Crétacé supérieur 54,7 22,7 2,6 1,7 124
Tarterel Meulière 98,3 - 2,1 à 2,4 17,5 à 21,4 38 à 100
Bois de l'Homme Blanc Meulière 97,8 - 2,4 10,3 à 10,6 139 à 240

Meules d'assemblage

Paire de meules composée de carreaux assemblés

Dans une étude réalisée sur les meules en Flandre du Moyen Âge à la Révolution, Jean Bruggeman[22] indique que les meules médiévales sont toujours monolithiques, que les pierres noires, en basalte, lont encore été dans les siècles suivants et que les pierres blanches le seront jusquau XVIIIe siècle. Mais il arrivait que les « gisantes » soient constituées de plusieurs pièces de forme irrégulière. Celles-ci étaient liées au plâtre, enserrées dun carcan en fer ou en bois, et reposaient parfois sur un lit de briques cimentées.

En fait, linvention des meules composées de morceaux, cest-à-dire constituées dun assemblage de plusieurs pierres ou carreaux, reste difficile à dater précisément[23].

Au XVe siècle, le commerce fluvial transitant par Paris était sévèrement contrôlé par la Hanse des marchands de leau ; les « compagnies françaises » devaient indiquer aux greffiers le nom des associés, la ville de destination, la nature et la valeur de la cargaison. Cest ainsi que le 3 mai 1452, un marchand de Rouen nommé Robert Le Cornu déclare conduire en Normandie un ou des bateaux chargés de 35 meules, 5 œillards, 100 carreaux etune pierre tombale[24].

Divers textes donnent des indices quant à la fabrication de meules dassemblage au XVIIe siècle. Le 10 mars 1647, Jacques Vinault « a vendu 3 ronds[25] de pierre de moullage » à Pierre Bailly. Le 26 mars 1652, un autre texte évoque les difficultés dun chantier de meules à assembler, avec un « manque de bois pour faire cuire le plastre quy nest en quantité suffisante pour plastrer et en mettre aux lieux il est nécessaire, joinct aussy quil ny a de la pierre à suffire pour faire lesd. meulle ». Le 7 juillet 1680, Sr Delugré « a faict marché avec Claude Duvau et Jullien Boullmer, perriers en pierre de moulage […] à la charge de leur fournir 2 moules de pierres de moulage et plastre pour faire lesd. meulles […] faicte et parfaites pour faire farine[26] ».

Daprès Dorothée Kleinmann, la « mouture économique » et ses perfectionnements auraient véritablement pris leur essor à la fin du XVIIIe siècle. Elle permit de développer une activité dextraction des pierres et de production de meules dans de nouvelles régions comme Cinq-Mars-la-Pile et Domme, « les meules sont toujours formées par la réunion de plusieurs morceaux ; on ne trouve pas de blocs assez considérables pour faire des masses dune seule pièce[27] ». Dans ces sites, il semble quau début du XVIIIe siècle, on nexploitait pas encore la pierre meulière en carrière, préférant récupérer les blocs épars dans les bois, les terres et les vignes, ce qui augmentait parfois considérablement leur valeur.

Atelier de production de meules à Épernon

Après acheminement des quartiers de pierre meulière jusquau chantier et leur « épluchage », le fabricant choisit les pierres nécessaires à la fabrication de la meule. Il sagit de classifier les différents morceaux suivant leur qualité en considérant la dureté, le grain, la porosité et la couleur des pierres. À ce stade, il faut également tenir compte du système de mouture employé dans le pays dexpédition et de la nature des blés que les régions produisent[28]. Le choix fait, la fabrication commence par le centre ou « boitard », qui est le plus souvent dune seule pièce. Celle-ci doit avoir une grande solidité, surtout pour la meule courante, car cest à ce niveau que lon fixe lanille sur laquelle la meule est suspendue. Autour du boitard viennent se ranger et se fixer, avec du plâtre ou du ciment, les carreaux taillés au burin pour sadapter suffisamment entre eux. Une meule ainsi constituée est formée généralement de deux à six quartiers. « Lorsque le travail est fait et que les blocs correspondent entre eux, louvrier les ajuste en les cimentant avec du ciment de Portland, parfois avec une pâte de blanc dEspagne et dhuile qui durcit en vieillissant, et serre le tout à laide de cercles de fer ». De lautre côté de la surface travaillante, le dos de la meule ou « contre-moulage » est entouré dune bande de tôle servant de coffrage provisoire. Pour donner à la meule le poids et lépaisseur nécessaires, le rechargement est réalisé avec de petites pierres noyées dans un béton fin dans lequel on insère des boîtes déquilibrage en fonte, qui pourront contenir du plomb si nécessaire.

Rayonnage des meules

Principales manières de rayonner les meules

La surface triturante de la meule doit être dressée très soigneusement en réalisant l’« entrée » et les « rayonnages ». Le profil est maintenu légèrement concave pour ménager un vide entre les deux meules au centre (boitard), tout en portant à sa périphérie.

La difficulté majeure à surmonter consiste à limiter léchauffement lié à la pression des meules sur la mouture. Outre la dénaturation de la farine (brunissement), cet échauffement, ainsi que les étincelles éventuellement issues du frottement des pierres, peuvent être à lorigine dune explosion du moulin dont latmosphère est chargé de fines particules de farine[29]. Il fallait donc imaginer un système complexe de rayons participant à la ventilation de lentre-meules et à la fois, à lavancée progressive de la matière de lœillard vers la feuillure située en périphérie. Les meules à blé ont longtemps moulu cette céréale en seul passage. Il a fallu rechercher le principe optimal dextraction des farines et de curage des sons qui doivent être non brisés et exempts de farine.

Pour ce faire, les rayons sont creusés à même les surfaces travaillantes des meules. Ils furent lobjet de nombreux essais quant à leur forme (courbe, oblique, tangente…) et leurs profondeurs.

La feuillure située en périphérie de la meule est constituée de fines stries appelées rhabillures

Pour la fabrication de la meule, le client devait préciser le diamètre, la dimension de lœillard et le sens du rayonnage. Il arrivait quun meunier se trompe sur le sens du rayonnage comme en témoignent des extraits de correspondance « Vous nous dites que vos meules de dessus doivent être rayonnées pour tourner à contre-sens. Nous comprenons donc que ces meules doivent être rayonnées pour tourner à contre-sens des aiguilles dune montre, cest à dire dans le sens opposé à celui auquel le soleil semble tourner autour de la terre ». Malgré toutes les précautions prises à la commande, il arrivait parfois, en cas de litige, quon soit obligé de se déplacer pour en modifier le sens « nous avons envoyé un ouvrier à cent lieues dici pour dérayonner, redresser et rayonner à nouveau deux paires de meules ; le bénéfice est mangé deux fois[3] ».

Entre les rayons, la meule est parcourue de fines stries, également taillées dans la pierre, pour rendre celle-ci plus agressive et ainsi mieux broyer les grains. Ces stries sont appelées rhabillures. Elles sont situées en bordure de meule, sur une largeur d'environ 15 cm constituant ainsi la feuillure. Régulièrement, les rhabillures doivent être refaites avec un marteau spécial : on dit qu'il faut rhabiller ou rebattre la meule. Cette opération doit être exécutée après avoir moulu environ 50 tonnes de blé[30]. Les techniques particulières de trempe de lacier permirent à certaines entreprises, comme Kupka en Allemagne, de produire des pics et marteaux particulièrement appréciés des rhabilleurs de meules. Durant l'opération, les coups légers frappés dégagent un nuage de poussière siliceuse qui pouvait provoquer des affections pulmonaires chez les ouvriers spécialisés. Dautre part, la taille des pierres meulières provoquait des tatouages professionnels par incrustation sous le derme de certaines particules dacier provenant des outils. Les affections oculaires étaient également fréquentes[3].

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Fonctionnement des meules d'un moulin

Disposition des meules dans un moulin
Ecouter le « tic-tac » d'un moulin

La paire de meules constitue le cœur du moulin. Dans cet ensemble protégé par larchure (14), la meule dormante (8) est installée sur un support (12) qui est fixé à une poutre (13). Le petit fer (11) est animé dun mouvement de rotation provenant de la roue à eau ou des ailes du moulin. Il se prolonge par la fourchette (10) au niveau de laquelle est fixée lanille (9) appelée aussi fer à moulin. Cette pièce métallique, généralement en forme de X, est incrustée ou scellée dans la meule courante (7) et sa fonction principale est de transmettre le mouvement à la meule tournante. Dun point de vue historique, lapparition de cette pièce mécanique est considérée comme une révolution technologique qui bouleversa les performances des meules et moulins[31]. Le réglage de lécartement des deux meules se fait au niveau de la fourchette par le système dit des leviers de la trempure qui permet dagir sur la meule tournante en la soulevant ou en la laissant descendre par lanille. Ce réglage de l'écartement doit être rectifié lors de chaque séance de mouture et peut varier très fortement en fonction de paramètres tels que la température, l'humidité de l'air, l'humidité du grain, la variété de blé.

Le grain à moudre est versé dans la trémie (1) et sécoule dans lauget ou esclop (2) dont linclinaison est réglée par une corde fixée à un contrepoids appelée baille-blé (3). Lauget est prolongé par un manche (4) terminé par le cabalet parfois sculpté en tête de cheval. Ce manche est maintenu au contact du babillard (5), appelé aussi frayon, cornilhet, fuseau ou encore quenouille selon les régions et qui est mis en rotation avec la meule. Sa section nétant pas ronde, lauget reçoit de petites secousses horizontales associées au passage des arêtes du babillard, ce qui favorise lécoulement du grain dans lœillard (6). Le babillard fonctionne donc comme un vibreur : il sagit dun dispositif dalimentation automatique. Le mouvement répété de lensemble génère un bruit régulier correspondant au « tic-tac » du moulin[30].

Meules dressées

Lutilisation de la meule en position horizontale est généralement associée à une activité de mouture. Lorsque la meule est « dressée », cest-à-dire utilisée sur son chant, elle assure plutôt des opérations de broyage, de trituration ou de concassage. Dans cette configuration, la meule courante est fixée par son œillard sur un mât vertical situé en position centrale sur la meule gisante, et qui sert de pivot. Selon la dimension de linstallation, et pour maintenir la verticalité du mât, ce dernier peut être solidaire, dans sa partie haute, d'une poutre surplombant le moulin. La meule courante est mise en rotation soit « à force dhomme », ou plus souvent, dans un manège. Ainsi animé dun double mouvement, le broyeur tourne sur lui-même tout en pivotant autour du mât, comme dans le trapetum romain. Dans ce dispositif, la meule gisante est monolithique ou constituée dune surface dallée, voire maçonnée. Selon le produit à traiter, la meule gisante peut être légèrement concave et disposer dun rebord en périphérie pour éviter de disperser le broyat.

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Annexes

Notes et références

  1. Jean-Pierre Henri Azéma, Actes du colloque de La Ferté-sous-Jouarre, p 424
  2. Fred Wendorf The Prehistory of Wadi Kubbaniya Vol. 1, 2 & 3, 1986-1989, Dallas, (avec R. Schild). SMU Press (Assembleur et Contributeur)
  3. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o et p Meules à grains. Actes du colloque international de La Ferté-sous-Jouarre
  4. On retrouve ici un exemple de l'influence d'un système technique sur un système social, à l'instar du mode d'attelage décrit par le commandant Richard Lefebvre des Noëttes
  5. a, b, c, d, e, f, g, h et i Marie-Claire Amouretti. Le pain et l'huile dans la Grèce antique.
  6. Le livre de l'olivier, Marie-Claire Amouretti et Georges Comet, Éditions EDISUD (Aix-en-Provence, France), ISBN 2-7449-0198-9
  7. [pdf] http://www.moulins-a-vent.net/Images/dossier-de-presse.pdf
  8. a, b, c, d et e Et lHomme créa la meule
  9. Voir l'expression Suer sang et eau qui signifie faire un gros effort, se donner beaucoup de peine
  10. a, b et c Histoire des techniques - Bertrand Gille
  11. Techniques dans l'antiquité gréco-romaine
  12. La ville dOrcistus est mentionnée dans la table de Peutinger et correspond au site turc de Alikel Yaila, également appelé Alekian.
  13. « On dit quun moulin a deux tournans, pour, quil a deux roues qui font tourner deux meules » Dictionnaire de lacadémie française édition de 1798
  14. milhòc est le nom vernaculaire du maïs notamment en gascon. Le terme désigne au départ les plantes à inflorescences en panicules, il peut donc parfois désigner le sorgho
  15. Les sources statistiques de l'histoire de France - Des enquêtes du XVIIe siècle à 1870. p123Bertrand Gille
  16. Les calcaires ou grès des pierres à bâtir ont des porosités de lordre de 20 %
  17. Dans ce cas, au moins un des deux plans de la meule est dégrossi, ce qui facilite le travail de taille
  18. a, b et c Analyses pétrographiques et mécaniques d'un ensemble de roches meulières utilisées en France à l'époque médiévale. Denis Fabre, Colloque international « Les meulières. Recherche, protection et valorisation d'un patrimoine industriel européen (Antiquité-XXIe s.) », Grenoble 2005.
  19. Le béton ordinaire possède une résistance à la compression denviron 35 Mpa, un béton haute performance utilisé pour les grandes tours a une résistance à la compression de lordre de 80 Mpa
  20. Au sens strict, les grès se définissent comme des roches ayant des tailles de grains de 2 mm au maximum
  21. Source : Atlas des meulières de France et d'Europe
  22. Jean Bruggeman, l'Historien des Moulins
  23. Actes du colloque international de La Ferté-sous-Jouarre, p. 297
  24. Actes du colloque international de La Ferté-sous-Jouarre, p. 283
  25. Il faut entendre ce terme comme une unité de volume
  26. Actes du colloque international de La Ferté-sous-Jouarre, p. 298
  27. Ours Pierre Armand Dufrénoy, 1834
  28. Patrimoine meulier
  29. inrs.fr Voir « farine » puis « Explosion et lieu de travail »
  30. a et b Moulin Dussart
  31. Histoire danille

Bibliographie

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