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Crocq
La mairie de Crocq.Administration Pays France Région Limousin Département Creuse Arrondissement Aubusson Canton Crocq Code commune 23069 Code postal 23260 Maire
Mandat en coursJacques Longchambon
2008-2014Intercommunalité C.C. du Haut Pays Marchois Démographie Population 501 hab. (2007 INSEE) Densité 35 hab./km² Gentilé Croquants Géographie Coordonnées Altitudes mini. 640 m — maxi. 829 m Superficie 14,16 km2 Crocq (Cròc en occitan) est une commune française, située dans le département de la Creuse et la région Limousin.
Ses habitants sont appelés Croquants et Croquantes.
On y situe parfois l'origine des soulèvements populaires d'Occitanie plus connus sous le nom de jacquerie des croquants[1].
Sommaire
Géographie
La commune se situe au sud-est du département de la Creuse, dans la région Limousin, à 25 km d'Aubusson, 21 km de Felletin, 65 km de Guéret et 80 km de Clermont-Ferrand, et près de la limite avec le Puy-de-Dôme. Elle est proche de la N941 Clermont-Ferrand-Limoges.
Elle est traversée par la Tardes, qui prend sa source à proximité.
Le village est bâti sur le versant sud du Puy de Rochat haut de 780 mètres. La commune comprend aussi de nombreux hameaux : La Bonnette, Les Bourgnons, Les Charraudes, Chez Pilat, Le Commandeur, Les Corrades, Côte Bertrand, Laval, Le Montel Guillaume, Le Naberon Bas, Le Naberon Haut, Le Point du Jour, Le Teilloux.
Toponymie
Pour Ernest Gligny, l'étymologie de Crocq tiendrait de c(a)r+cuc voulant dire hauteur, sommet pierreux.
Selon l'abbé Leclerc, Crocq proviendrait de croix (crotz en auvergnat), que l'on retrouve dans Crouville, nom de la partie septentrionale de la colline[2].
La tradition rapporte que Crocq viendrait du nom d'un chef Alaman qui s'appelait Crocus, Chrocus ou Krokus. Son nom fut donné par les Alamans à leur campement, puis l'orthographe s'est modifiée avec le temps pour devenir actuellement Crocq. Tous les historiens sont aujourd'hui d'accord pour reconnaître que c'est certainement faux.
Ambroise Tardieu, dans son Histoire illustrée d'Auzances et de Crocq dans la seconde moitié du XIXe siècle, présente cette hypothèse comme une légende, à ne pas rejeter complètement, « bien qu'elle paraisse une fable ». Une divergence apparait aussi avec ce qu'a écrit Lacépède : le « capitaine aurait laissé un détachement de ses soldats sur le monticule, alors désert », mais Tardieu sous-entend que c'est lors de son premier passage.
On retrouve divers orthographes au fil du temps Croc en 1261 et 1333, Crop en 1363, locus de Croco en 1366, Mensura de Croco au XIVe siècle), Croq en 1406 à nouveau Croc en 1420, Terra de Croquo en 1428 et Curia Croci en 1444 dans le cartulaire de Crocq, Croc en 1464[3], Croc et Crocq en 1533 dans le terrier de Saint-Bard), Croc en 1557 et Baronye de Croc en 1543 dans le terrier de Blessac, Le Crocq en 1562, Crocq en 1580, Le Croc en 1559), Croc en 1620 et 1710, Crocq en 1780, la commune est créée sous le nom de Crocq en 1793.
Histoire
Antiquité
La présence du dolmen d'Urbe (situé sur la commune limitrophe de Basville) montre l'ancienneté de l'occupation.
La voie romaine dite "Chemin de César", qui va de Crocq en Auvergne, et les ruines d'un aqueduc montrent une occupation gallo-romaine.
Controverses sur l'origine de Crocq
On a longtemps cru que Crocq avait été fondée par un détachement d'Alamans, en 256. En effet, selon une tradition orale recueillie par Grégoire de Tours, et selon Bernard Germain de Lacépède dans Histoire générale, physique et civile de l'Europe, depuis les dernières années du Ve siècle jusque vers le milieu du XVIIIe, les Alamans auraient envahi l'Auvergne après avoir parcouru les provinces de l'Est de la Gaule, pillant Augustonemetum et détruisant probablement Beauclair près d'Herment, au passage. Ils auraient continué en traversant la Marche et le Limousin mais furent stoppés et vaincus en Vendée. Revenant sur leurs pas après leur défaite et pourchassés par les victimes de leurs saccages lors de leur premier passage, « ils se réfugièrent au sommet d'une petite montagne, située aux confins de la Marche et de l'Auvergne qui dominait les pays environnants »[4].
Du XIIe siècle au XVIIe siècle
On sait que Guillaume VI, Comte d'Auvergne, seigneur de Crocq, se rendit à la croisade en 1102, en revint en 1121 et mourut vers 1136. Avec Anne de Sicile, il eut un fils, Robert III, comte d'Auvergne, seigneur de Crocq de 1136 à 1145, qui, en 1140, fit bâtir le château fort d'Herment et, en 1145, son église et mourut en Palestine en 1145. Son fils Guillaume VII était avec lui et son oncle en profita pour s'emparer de ses états. Par un traité, Guillaume VII reprit la partie occidentale de l'ancien comté. Il prit les armes des Dauphins de Viennois, en mémoire de Guigues, Dauphin de Viennois, son bisaïeul, et en 1196 il soutint Richard Coeur de Lion contre Philippe-Auguste.
Il bâtit le château de Crocq et il est connu pour avoir protégé les troubadours. Crocq était un village fortifié : les fortifications ont été édifiées au XIIe siècle lors de la construction du château fort. Il faisait partie d’un ensemble de sites fortifiés qui contrôlaient la route Clermont-Limoges.
En 1209, le roi Philippe Auguste lui enlève Crocq qui lui est rendue en 1229. C'est au XIIIe siècle que Crocq obtient une charte de franchises.
Le Prince Noir prend le château fort en 1356 après un siège de 18 mois et avoir détruit Crouville. De nouvelles fortifications sont autorisées par Charles VII en 1423. Jacques du Peschin meurt en 1420, mais Dauphine de Montlaur s'occupe de Crocq, fonde une vicairie en 1428, un Chapitre collégial en 1444 et fait don du triptyque de saint Éloi.
Crocq était une baronnie dont un des titulaires fut Henri de La Tour d'Auvergne au XVIe siècle.
Le château est rasé par Richelieu en 1630 alors que les fortifications sont tombées en ruines entre le XVe siècle et le XVIIe siècle ; elles avaient été anéanties au XIVe siècle par les Anglais après un siège de 18 mois.
Époque moderne
En 1834, l'ancien cimetière de Crocq, qui se trouvait autour de la chapelle, a été transféré au lieu-dit le Rochat, derrière la vieille citadelle.
Dans le village, des plaques commémorent une Juste parmi les nations et un résistant mort en déportation.
Administration
En 1793, la commune est créée chef-lieu de canton dans le district de Felletin et passe en 1801 dans l'arrondissement d'Aubusson.
En 1836, Crocq absorbe Montel-Guillaume.
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 1996 2001 Jean-Marie Battut mars 2001 2008 Pierre Persignat mars 2008 2014 Jacques Longchambon PS Toutes les données ne sont pas encore connues. A l'issue des élections municipales de mars 2008, Jacques Longchambon, candidat d'une liste d'union sans étiquette, a été élu maire de la commune[5] par le nouveau conseil municipal.
Démographie
La seule augmentation de population notable a été liée en 1836 à l'absorption de Montel-Guillaume.
Équipements et services
Enseignement
Il y a une école maternelle, une école primaire, et un collège. L'école participe au Cyber Réseau Creuse Éducation.
Équipements sportifs
Crocq possède un gymnase, un stade et deux courts de tennis.
Autres
Il y a une bibliothèque et l'écomusée de la pelleterie installé dans une maison du XVIIe siècle où sont rassemblés machines et outils qui retracent l'histoire de la pelleterie et des parchemins.
Économie
Une usine spécialisée dans le traitement des peaux de lapin s'est implantée à la fin du XIXe siècle au lieu-dit le point du jour.
Crocq compte plusieurs entreprises : Tournaud (fabrication de pièces en métal), Chapal (fabrication de vêtements en cuir), Katz (sérigraphie) et quelques commerces : Vival, un bistrot à l'ambiance d'antan Le P'tit Marchois, fleuriste, tabac-presse, fromagerie... Un marché a lieu les 1er et 3e dimanches du mois et tous les dimanches en juillet et août.
L'office du tourisme est ouvert et il y a des gîtes d'étape et le camping est libre. Des élevages ainsi que la location de chevaux vous attendent pour les promenades. Les amateurs de pêche trouveront de nombreux sites (rivière et étangs) au caractère sauvage.
"Les croquantes et les croquants, tous ces gens bien intentionnés, ne vous fermeront pas tous la porte au nez !"
Vivre à Crocq
La fête avec procession de la Vierge a lieu le premier dimanche de juillet, dernier jour d'un long week-end de festivités qui attire plusieurs milliers de visiteurs chaque année.
Sport et associations sportives
Circuit automobile du Mas du Clos.
Chasse et pêche en étang.
Associations culturelles
Association pour la Sauvegarde du Vieux Crocq et de son Environnement : L'Association à pour but de préserver le patrimoine historique de la commune de Crocq, de participer à son entretien, sa rénovation, mais également à sa mise en valeur[8].
Association Artémis (graveurs du monde)
Lieux et monuments
Patrimoine civil
Le dolmen d'Urbe est situé au lieu-dit Peire Levade.
Du château fort du XIIe siècle qui aurait été construit vers 1190 par Robert 1er dauphin d'Auvergne, il ne reste que deux tours reliées par une courtine. Des cheminées de la fin du XVIe siècle ont été remployées dans des maisons du village. Les tours, en moellons de granite vestiges du château, ont été inscrites monument historique le 15 juin 1926. Les fortifications comportaient trois rangs de murailles et des fossés. Un souterrain rejoignait les pentes de Crouville.
Une maison construite vers 1600, qui possède une arcade marchande obturée sur pignon, comportait sans doute une boutique.
De nombreux édifices ont été construits au XIXe siècle, dont deux châteaux et le couvent de sœurs de Saint-Roch, qui a été une école de 1849 à 1902.
Le moulin situé chez pilât a été construit après 1840. La meule et le pressoir à huile sont exposés sur la place de la mairie.
Patrimoine religieux
L'église paroissiale Saint-Éloi a été reconstruite entre 1846 et 1853 à proximité du site et en remplacement de l'ancienne église du XIIIe siècle détruite. Elle possède un bénitier en granit taillé du XVIe siècle et un fronton de retable représentant le buste de Dieu le Père en bois doré polychrome haut de 93 cm.
La chapelle de la Visitation a été reconstruite au XIXe siècle en remplacement et sur les bases de celle du XVe siècle, en mauvais état depuis la Révolution. Cette chapelle était située à l'origine en dehors du mur d'enceinte et entourée de l'ancien cimetière de Crocq. Elle s'est appelée chapelle du cimetière de 1612 à 1741, chapelle de Notre-Dame du Bon Secours de 1748 à 1752, chapelle des marchands en 1762 et chapelle de Notre-Dame de la Visitation à partir de 1768[9]. Elle est caractérisée par un clocher-mur à fronton triangulaire et un clocheton hexagonal qui serait une ancienne lanterne des morts réemployée.
La chapelle de la Visitation renferme un triptyque du XVe siècle, originellement présenté dans l'église. Ce triptyque est composé de peintures sur bois représentant des scènes de la vie de Saint Éloi.
Le triptyque de saint Éloi est une peinture à l'huile sur bois de chêne qui représente des scènes de la vie de saint Éloi, avec, sur le volet central, 3 scènes et sur chacun des volets latéraux, 2 scènes, sur une longueur totale de 450 cm. Les panneaux représentent : la conception d'Éloi avec la vision de l'aigle, la naissance d'Éloi et la prédiction du mage, la présentation de l'apprenti à Clotaire II par l'orfèvre royal Bobbon, le miracle des selles, charité de saint Éloi et guérison des malades, saint Éloi est sacré évêque de Noyon, le convoi funèbre de saint Éloi. D'après Louis Lacrocq, le retable aurait été peint par un artiste italien et donné par Delphine de Montlaur, dame de Crocq, au chapitre de l'église lors de sa fondation en 1444. Il a été classé au titre objet le 3 mai 1904.
L'église Paroissiale de Chevaliers de Malte Saint-Jean située au lieu-dit le Montel-Guillaume a été construite au XIIIe siècle mais sa voûte d'origine a été remplacée au XIXe siècle siècle par un lambris de couvrement. L'église Saint-Jean possède cinq statuettes de la fin du XVIIe siècle en bois polychrome de 42 cm de haut et représentant une Vierge à l'Enfant, saint Jérôme, saint Roch, sainte Catherine et une sainte non identifiée. Elle possède aussi un groupe sculpté dit éducation de la Vierge en bois polychrome haut de 70 cm datant du XVIe siècle classé au titre objet le 30 octobre 1984.
Patrimoine environnemental
Depuis l'esplanade du château, le panorama couvre les Monts d'Auvergne, le plateau de Millevaches et les Combrailles. Une table d'orientation a été installée sur les tours.
Crocq fait partie du parc naturel régional de millevaches en limousin.
L'étang de Basvilette, au pied du village, réjouira les amateurs de carpes et de brochets.
Des sentiers de randonnées sont balisés et les GR4 et GR33 passent sur la commune.
Spécialité régionale
Le gâteau creusois, dessert typique de la Creuse à base de beurre et de noisettes, a été lancé à la fin des années 1960, après la découverte d'un manuscrit du XVe siècle. C'est la recette de Robert Langlade, pâtissier à Crocq, qui a été retenue pour sa fabrication[10].
Personnalités liées à la commune
- Joseph Cornudet des Chaumettes (1755-1834), député de la Creuse (1791-1792 et 1797-1799), sénateur (1799-1814) et pair de France (1814-1815 et 1819-1834)
- Étienne-Émile Cornudet des Chaumettes (1795-1870), député de la Creuse (1831-1846) et pair de France (1846-1848)
- Émile Cornudet des Chaumettes (1855-1921), maire et conseiller général de Crocq, député de la Creuse (1882-1902)
- Georges Nigremont, pseudonyme de l'auteure régionaliste et pour la jeunesse Léa Védrine (1885-1971). Elle est l'auteure de Jeantou, le maçon creusois publié en 1936.
- Auguste Léon Chambonnet est un homme politique français né le 6 mai 1888 à Auzances, décédé le 15 mai 1974 à Aubusson. Il s'installe comme vétérinaire à Aubusson après la première guerre mondiale. Jusque dans les années cinquante, il occupe différentes fonctions dans le monde agricole. Il enseignera à l'école d'agriculture de Crocq puis à celle d'Ahun pendant plusieurs années. Député (1936-1938) puis sénateur radical-socialiste (1938-1942) de la Creuse.
Notes et références
- voir en ligne) France, dictionnaire encyclopédique, Philippe Le Bas, 1842, p. 253 (
- Dictionnaire Topographique, archéologique et historique de la Creuse, A. Leclerc, chez Vve H. DUCOURTIEUX, Limoges, 1902
- Hist. Mais. d'Auvergne, II, 677
- Bernard Germain de Lacépède Dans Histoire générale, physique et civile de l'Europe, depuis les dernières années du Ve siècle jusque vers le milieu du XVIIIe de
- Source : préfecture de la Creuse
- Insee, Population légale 2007.
- Crocq sur le site de l'Insee
- www.association-tours-de-crocq.fr
- Base Mérimée
- Une grande journée. Consulté le 15 juin à Crocq, La Montagne, 5 mars 2008
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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