- Seigle
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Seigle Secale cereale Classification classique Règne Plantae Division Magnoliophyta Classe Liliopsida Ordre Cyperales Famille Poaceae Sous-famille Pooideae Tribu Triticeae Genre Secale Nom binominal Secale cereale
L., 1753Classification phylogénétique Ordre Poales Famille Poaceae D'autres documents multimédia
sont disponibles sur CommonsLe seigle (Secale cereale L.) est une plante biannuelle du genre Secale appartenant à la famille des poacées (graminées), et cultivée comme céréale ou comme fourrage. Elle fait partie des céréales à paille. C'est une céréale rustique adaptée aux terres pauvres et froides. Sa culture est de nos jours marginale.
Le genre Secale comprend de nombreuses espèces originaires d'Asie centrale.
Sommaire
Description
Le chaume est plus long et plus souple que celui du blé.
L'inflorescence est un épi, de structure semblable à celui du blé. Plus court, toujours barbu, il est formé d'épillets à trois fleurs, dont la médiane est stérile et qui ne porte donc que deux graines. Le grain est un caryopse plus allongé que celui du blé. Les glumelles, non adhérentes, s’entrouvrent à maturité, laissant apparaître le grain.
Histoire
L'origine de l'histoire du seigle n'est pas claire. L'ancêtre sauvage du seigle n'a pas été identifié avec certitude, mais c'est l'une des nombreuses espèces de graminées croissant à l'état sauvage dans l'est et le centre de la Turquie et dans les régions limitrophes. On a trouvé du seigle domestiqué en petites quantités dans un certain nombre de sites néolithiques de Turquie, comme à Can Hasan III (Néolithique précéramique B), mais il est sinon virtuellement absent des témoins archéologiques jusqu'à l'Âge de bronze en Europe centrale, c. 1800-1500 BC[1]. Il est possible que le seigle ait migré depuis la Turquie vers l'ouest mélangé en petite quantité au blé, et qu'il ait été cultivé pour lui-même seulement dans un deuxième temps. Bien que des vestiges archéologiques de cette céréale aient été trouvés dans un contexte romain le long du Rhin et du Danube et dans les Îles Britanniques, Pline l'Ancien fait peu de cas du seigle, le décrivant comme « une nourriture très pauvre, utile seulement pour éviter la famine » et indiquant qu'on le mélange avec du blé pour « pour atténuer son goût amer, et même alors il est très désagréable à l'estomac » (L'Histoire naturelle 18.40).
Depuis le Moyen Âge, le seigle a été largement cultivé en Europe centrale et orientale et il a été la principale céréale panifiable dans la plupart des régions à l'est de la frontière franco-allemande et au nord de la Hongrie.
L'affirmation d'une culture bien plus précoce du seigle, sur le site épipaléolithique de Tell Abu Hureyra dans la vallée de l'Euphrate, dans le nord de la Syrie, est controversée. Les critiques portent sur des incohérences dans la datation au radiocarbone, et des identifications fondées uniquement sur le grain, et non pas sur la balle.
Culture
La culture du seigle concerne surtout les régions froides et/ou aux terrains pauvres. Pour avoir une résistance au froid suffisante le seigle se sème tôt (avant le 15 septembre). Un des précédents le plus courant est le blé, le seigle est une céréale « secondaire » et vient derrière, cependant dans certaines régions la récolte de blé peut ne pas se faire suffisamment tôt pour semer du seigle après (Massif central, Lévezou, Ségala...). Le seigle a un intérêt important dans les système d'élevage avec peu de surface, en effet sa grande hauteur (jusqu'à 1,80 m) lui permet de produire un important volume de paille. Il a un intérêt également en agriculture biologique pour lutter contre les mauvaises herbes dans la rotations. Les nouvelles variétés hybrides ont permis une spectaculaire augmentation des rendements, atteignant des potentiels proches du blé, avec des productions de l'ordre de 10 t/ha de grain.[réf. souhaitée]
Utilisation
- Grains :
- Alimentation humaine : la farine de seigle est recherchée pour la fabrication de pain, notamment pour sa valeur diététique. Le mélange des cultures blé et seigle était appelé méteil.
- Alimentation animale : le seigle a une valeur fourragère équivalente à celle du blé. Mais le seigle peut aussi être fauché avant maturité pour être distribué aux animaux en plante entière.
- Paille : matière première pour la confection de toitures traditionnelles, ou le rempaillage de chaises. Elle sert aussi à la fabrication de paillassons et d'objets artisanaux. On l'utilisait autrefois en vrac pour faire des paillasses de lit, et en nattes pour confectionner des objets tels que les chapeaux, les semelles, des récipients divers, des ruches. Elle peut entrer dans la composition de matériaux isolants.
- Grandes cultures : le seigle est utilisé en culture intermédiaire piège à nitrates (CIPAN) pour couvrir le sol avant les cultures de printemps.
- Jardins : le seigle est parfois employé sur les sols acides, comme semis d'automne, pour occuper le terrain et ainsi éviter la pousse d'herbes indésirables. On peut également considérer l'aspect esthétique de cette longue graminée comme non négligeable.
- Radicelles de graines germées : le macérat glycériné (gemmothérapie, médecine non conventionnelle) soignerait les problèmes hépatiques chroniques et aigus, le psoriasis et les maladies auto-immunes[2].
- L'ergot du seigle est un parasite courant pour cette plante, utilisé pour la production de LSD.
Note : les « ségalas » sont des terres froides, à sol pauvre et acide, favorables à la culture du seigle. On les trouve notamment dans le sud-ouest du Massif central (France).
Production
Production en tonnes. Chiffres 2004-2005
Données de FAOSTAT (FAO) Base de données de la FAO, accès du 14 novembre 2006Russie 2 871 870,00 16 % 3 630 000,00 23 % Pologne 4 280 716,00 24 % 3 359 452,00 22 % Allemagne 3 830 000,00 22 % 2 794 000,00 18 % Ukraine 1 592 500,00 9 % 1 184 000,00 8 % Biélorussie 1 397 000,00 8 % 1 155 000,00 7 % Chine 600 000,00 3 % 748 000,00 5 % Canada 417 900,00 2 % 366 900,00 2 % Turquie 270 000,00 2 % 260 000,00 2 % République tchèque 313 348,00 2 % 196 755,00 1 % États-Unis 209 690,00 1 % 191 450,00 1 % Autres pays 1 869 446,00 11 % 1 624 021,00 10 % Total 17 652 470,00 100 % 15 509 578,00 100 % Production en tonnes pour le fourrage et l'ensilage. Chiffres 2004-2005
Données de FAOSTAT (FAO) Base de données de la FAO, accès du 14 novembre 2006France 21 522 700,00 85 % 21 600 000,00 85 % Danemark 1 800 000,00 7 % 1 850 000,00 7 % Espagne 1 200 000,00 5 % 1 000 000,00 4 % Mexique 600 000,00 2 % 600 000,00 2 % Norvège 297 000,00 1 % 297 000,00 1 % Total 25 419 700,00 100 % 25 347 000,00 100 % Pathologie
En Europe, le seigle était autrefois souvent touché par l'oscine du seigle, moucheron jaune, orné de trois bandes longitudinales noires sur le corselet et de bandes transversales de même couleur sur le ventre, aux ailes peu irisées. Son ennemi, connu dès le XIXe siècle, était la Yalysie noire, un ichneumon fluet qui pénètre dans le canal des chaumes, atteint les larves du diptère et leur pond des œufs dans le ventre.
Notes et références
- Daniel Zohary and Maria Hopf, Domestication of plants in the Old World, third edition (Oxford: University Press, 2000), p. 75
- Guide ethnobotanique de phytothérapie, Gérard Ducerf, éditions Promonature, 2006
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Référence NCBI : Secale cereale L. (en)
- Référence GRIN : espèce Secale cereale L. (en)
- Référence Tela Botanica (France métro) : Secale cereale L. (fr)
- Grains :
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