- Villa (histoire)
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Le mot latin villa désigne un domaine foncier comportant des bâtiments d'exploitation et d'habitation. On distingue, à l'époque romaine, la villa de campagne de la villa suburbaine.
Sommaire
Villa romaine
Article détaillé : Villa suburbaine.- Villa rustica : ce terme a plusieurs sens. Il s'agit soit d'une exploitation agricole modeste, où la partie résidentielle ne présente pas d'aménagements luxueux, soit de la partie d'une grande villa consacrée aux travaux agricoles (bâtiments d'exploitation et habitat du personnel). Dans ce second cas, le terme de pars rustica est plus souvent employé.
- Villa urbana : là aussi deux acceptions sont en usage. Il peut s'agir d'une résidence périurbaine (villa suburbaine), soit de la partie réservée à la résidence du maître. Dans ce second cas, le terme de pars urbana est généralement utilisé.
- Villa maritime : typologie d'édifices de villégiature présente depuis l' Empire romain dans les endroits les plus suggestifs des littoraux (par exemple sur la côte amalfitaine).
Villa et romanisation
La villa romaine, édifice en dur rassemblant une partie d'habitation monumentalisée à la romaine et une partie d'exploitation agricole, a été pendant longtemps vu comme l'élément le plus significatif de la romanisation des campagnes. Cette importance attribuée à la villa s'explique d'un part par la visibilité archéologique de ce type de bâtiment. Les murs en pierre sont plus aisés à voir par prospection aérienne, et pendant longtemps les techniques archéologique ne savaient pas identifier et fouiller les restes de bâtiments en bois. Elle s'explique d'autre part par la constitution d'une historiographie privilégiant les apports romains dans les provinces. Avec la multiplication des prospections aériennes et aussi au sol, des fouilles avec décapages sur grandes surfaces, mais encore avec l'évolution des conceptions de la romanisation, la place de la villa romaine dans les campagnes de l'Empire romain a été fortement repensée.
On insiste désormais plus sur la diversité des exploitations, la définition même de la villa pouvant poser problème tant au niveau supérieur - comment différencier une très grande villa d'une petite agglomération secondaire - qu'au niveau inférieur - à quel moment passe-t-on de la villa modeste à la ferme indigène aménagée ? Les recherches archéologiques récentes ont en effet révélé un vaste spectre de situations très diverses : il est possible de dresser une typologie complexe des villae et il faut prendre en compte, à leurs côtés de nombreuses exploitations agricoles plus simples mais nombreuses et qui ne leur sont pas nécessairement subordonnées. Ainsi une étude des villae en territoire arverne révèle à côté de 134 villae (type A et B), 156 sites ne témoignant pas des aménagements esthétique ou luxueux qui permettent de parler de villa[1]. Si les grandes villae apparaissent de manière relativement précoce, les deux premiers siècles du haut-empire voient en général le réseau des établissements ruraux se densifier, un maximum étant souvent atteint au deuxième siècle de notre ère, la période suivante témoignant le plus souvent d'une baisse dans le nombre d'établissements. La moyenne vallée de l'Hérault illustre bien cette dynamique. Les prospections révèlent une première densification des sites agricoles au premier siècle avant notre ère, s'ajoutant à une occupation assez lâche. Le nombre maximal de nouvelles implantations se trouve dans la première moitié du premier siècle, il est complété par une dernière vague de création de sites entre 50 et 100. À partir de la seconde moitié du deuxième siècle le nombre d'exploitations révélées par les prospection diminue. « À la fin du IIIe siècle, seuls subsistent moins de 40% des établissements qui étaient occupés aux alentours des années 100 »[2]. Les causes de cette évolution assez générales sont discutées : conséquences de changements économiques ? d'une concentration de la propriété foncière ? Ou conséquences d'un changement démographique (on se situe après la peste antonine) ? Il faut prendre garde aussi à ne pas masquer des évolutions locales et régionales parfois très diverses derrière un constat très général.
La villa romaine ne peut donc pas résumer à elle seule l'évolution et la romanisation des campagnes des provinces de l'empire. Elles n'en restent pas moins un élément significatif qui ne doit pas nécessairement être vu comme le signe d'une rupture avec l'époque antérieure. Ainsi « les villae gallo-romaines de la plaine de la Limagne ne résultent bien souvent que d’un habillage “ à la romaine ” de structures préexistantes appartenant à l’élite arverne »[3]. Elles témoignent aussi de l'intégration des territoires ruraux dans un cadre social et économique transformé. Si les villae ne se répartissent pas de manière préférentielle sur certains terroirs et ne se trouvent pas qu'à proximité des centres urbains, l'analyse spatiale des réseaux de villa met souvent en évidence l'importance de la proximité avec un axe de communication routier ou fluvial. Les propriétaires devaient par ailleurs contribuer à l'entretien des routes. La grande villa de Tourmont dans le Jura peut constituer un exemple de cette proximité entre villa et route, située sur la voie Lyon-Strasbourg elle se trouve entre l'emplacement de deux bornes milliaires[4]. Cette constatation archéologique recoupe les indications des autres sources historiques. Varron précisait que la proximité avec une route praticable ou avec une voie navigable augmentait la valeur d'une terre[5].
En Italie
- Villa d'Hadrien de l'empereur Hadrien à Tivoli : n'est pas à proprement parler, une villa, mais un palais impérial aux dimensions grandioses.
- Villa romaine du Casale (Sicile) : là encore, il s'agit plutôt d'un palais rural.
En Gaule
Les villae gallo-romaines de l'intérieur de la Gaule (hors de la périphérie méditerranéenne, soit, en gros, la province de Narbonnaise) ne sont pas des imitations strictes du modèle prévalant en Italie. Elles présentent une organisation spatiale héritée des fermes gauloises antérieures à la conquête, caractérisée par la dispersion des bâtiments autour d'une très vaste cour centrale (qui contraste avec le plan « ramassé » des fermes italiennes). Les différences de plan observées à l'intérieur de la Gaule suggèrent le développement d'écoles régionales.
En Gaule franque, le terme perdure dans la toponymie (cf. cartulaire de Saint-Cyprien) jusqu'à la fin de l'époque carolingienne. Les villas mérovingiennes et les villas carolingiennes serviront de matrice aux premières seigneuries ou fiefs locaux vivant en autarcie agricole et artisanale.
Exemples en France
- Villa gallo-romaine de Montmaurin
- Villa gallo-romaine de Loupian
- Villascopia, villa de Lamarque
- Villa romaine de Mané Vechen
- Villa gallo-romaine de Séviac
Exemples en Belgique
- Villa gallo-romaine de Basse-Wavre
- Villa gallo-romaine de Mageroy [1]
- Villa gallo-romaine de Malagne [2]
En Bretagne (actuel Royaume-Uni)
Les villae de Grande-Bretagne ressemblent à celles de la Gaule, avec toutefois des particularités propres à cette province.
- Villa romaine de Brading (Île de Wight)
Villa durant le Haut Moyen Âge
Pendant la Renaissance
En Italie
En Toscane, nombreuses villas datant des Médicis, dites villas médicéennes :
En Vénétie, les villas de Palladio établies par l'architecte Andrea Palladio : dont la Villa Rotonda, la Villa Godi Malinverni (deux exemples parmi 24).
Dans la région romaine, la Villa Farnesina, décorée par Raphaël, la Villa Médicis, la Villa d'Este...
La Villa génoise, à terrasse, arcades et peinture en trompe-l'œil, dont le modèle a été appliqué en France dans de nombreux édifices.
Époque moderne
En France
- Villas de Nice
- Le musée Henri Matisse à Nice, nommée Villa des arènes
- La Casamaures à Grenoble
- le musée Faure à Aix-les-Bains
- La villa Fiesole puis Domergue inspirée des villas de la Renaissance, à Cannes, lieu de vie également de sa femme sculpteur Odette Maugendre-Villers
Notes et références
Notes
- lire en ligne B. Dousteyssier, M. Segard, F. Trément, « Les villae gallo-romaines dans le territoire proche d'Augustonemetum-Clermont-Ferrand. Approche critique de la documentation archéologique », R.A.C.F., 43, 2004, p. 115-147
- lire en ligne S. Maune, « La villa gallo-romaine de "Vareilles" à Paulhan (Hérault ; fouilles de l'autoroute A75). Un centre domanial du Haut-Empire spécialisé dans la viticulture ? », Revue archéologique de Picardie, 1, 1-2, 2003, p. 309-337 ici p. 311
- lire en ligne B. Dousteyssier, M. Segard, F. Trément, « Les villae gallo-romaines dans le territoire proche d'Augustonemetum-Clermont-Ferrand. Approche critique de la documentation archéologique », R.A.C.F., 43, 2004, p. 115-147 §55
- lire en ligne R. Compatangelo, « Un domaine romain en Gaule du centre-est : Tourmont (Jura) », D.H.A., 11, 1985, p. 24-67 ici p. 34 sq.
- lire en ligne Rust. I, 16 cité par S. Maune, « La villa gallo-romaine de "Vareilles" à Paulhan (Hérault ; fouilles de l'autoroute A75). Un centre domanial du Haut-Empire spécialisé dans la viticulture ? », Revue archéologique de Picardie, 1, 1-2, 2003, p. 309-337 ici p. 314
Bibliographie
Voir aussi
Liens externes
- Villas gallo-romaines de France
- La villa de Loupian (informations pratiques)
- Villa, villae en Gaule romaine. Villa-Loupian en Languedoc site ressources édité par le ministère de la culture et de la communication dans le cadre de la collection Grands sites archéologiques.
- La villa de Montmaurin (Haute-Garonne)
- Les villas de Picardie
- La villa de Plassac (Gironde)
- Les villas en Seine-Maritime
- La villa de Séviac (Gers)
- La villa de Valentine (Haute-Garonne)
- De la villa au village : les prémices d'une mutation" article de P. Van Ossel sur l'évolution de l'habitat rural de la villa aux villages
- Villas gallo-romaines de Belgique
- La villa de Basse-Wavre
- la villa de Malagne
- La villa de Treignes
- La villa de Mageroy à Habay-la-Vieille
- Villas gallo-romaines du Luxembourg
- Villas de la Grande-Bretagne romaine
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