- Vidauban
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Vidauban Administration Pays France Région Provence-Alpes-Côte d'Azur Département Var Arrondissement Draguignan Canton Le Luc Code commune 83148 Code postal 83550 Maire
Mandat en coursClaude Pianetti (UMP)
2008-2014Intercommunalité Communauté d'agglomération dracénoise Démographie Population 9 569 hab. (2006) Densité 131 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. n m — maxi. n m Superficie 73 km2 Vidauban est une commune française, située dans le département du Var et la région française Provence-Alpes-Côte d'Azur, sur les bords de l'Argens. Elle connaît une croissance démographique rapide, de plus de 4 % par an : 9311 habitants en 2005.
Sommaire
Géographie
Vidauban est située à la fois dans la partie orientale de la plaine des Maures et dans la moyenne vallée de l'Argens. C'est une commune viticole, traversée par la RN7 (devenue Départementale N7) et l'autoroute A8. Ces deux voies routières majeures du département délimitent assez nettement le nord (pins d'Alep, chênes, peupliers) et le sud (pins parasols, bruyères et grès rosés) de cette commune traversée par l'Argens.
Son territoire couvre 7393 hectares. Plus de 4000 ha se composent de forêts et plus de 1100 ha sont à vocation agricole. Les nombreux domaines viticoles qui s’adonnent à la culture de la vigne produisent un vin de qualité reconnue, d’appellation "A.O.C" (la majeure partie) ou "vin de pays".
Vidauban, placé au cœur du Var, est le point de départ idéal pour découvrir les sites historiques et culturels de la Provence. Sa situation privilégiée, ses paysages et sa végétation en font un cadre agréable, qui n'est éloigné de la côte méditerranéenne que de 25 kilomètres, et de moins de 100 kilomètres des premières stations de ski des Alpes du Sud.
Le 11 juillet 2009 a été mise en service la déviation de la départementale N7 à Vidauban. Cette voie de contournement d'environ 3 km, dont la maîtrise d'ouvrage a été confiée au Conseil général du Var, a nécessité 200 000 m3 de terrassement, 5 bassins de traitement des eaux, 2 carrefours giratoires, 5 passages supérieurs et 1 inférieur. Elle diminue désormais les importantes difficultés de circulation liées aux lourds trafics en transit dans l'agglomération.Économie
Profitant de la notoriété grandissante des vins Côtes de Provence, qui ont accédé au rang d’Appellation d’Origine Contrôlée en 1977, la viticulture est devenue l’activité principale de la commune de Vidauban. Elle réunit aujourd'hui 5 châteaux, 9 domaines et une cave coopérative. Le vin rosé représente 80% des volumes produits.
Au 1er janvier 2005, la commune comptait :
- 31 entreprises relevant du secteur de l'Industrie
- 99 entreprises relevant du secteur de la Construction
- 116 entreprises relevant du secteur du Commerce
- 151 entreprises relevant du secteur des Services.
Histoire
Les armes de Vidauban sont "de gueules à deux lances d'or passées en sautoir, accompagnées de quatre fleurs de lys".
L'origine du mot Vidauban est Vitis Alba (vigne blanche), c'est-à-dire la clématite que l'on trouve sur les rives de l’Argens. On trouve aussi, dans d'anciens documents, les appellations de Vicus Albanorum et Castrum de Vidalban. Le nom de Vidauban est d'origine romaine. Quelques ruines, inscriptions et le passage de la Voie romaine en attestent. Cette écriture se retrouve plus précisément sur une carte de 1293 sous la forme Vidalban.
Les enceintes fortifiées, situées sur les hauteurs de Sainte-Brigitte, au fort des Mûres, à Châteauneuf, confirment cette présence humaine à l'âge de fer.
Les vestiges de voie romaine ont été dégagés dans le secteur des Blaïs. D'autres permettent de penser que l'antique cité de "Forum Voconii" devait se situer entre le hameau actuel des Blaïs et le domaine des termes au Cannet des Maures.
Vers la fin du premier millénaire, pour éviter les Sarrasins implantés à la Garde Freinet, les habitants se repliaient alors sur les hauteurs mais temporairement, leur vie s'organisant le long de la route d'Italie bordée d'un dizaine de chapelles. C'est à cette époque que l'existence de "Castrum nomine Vite Albano" apparaît dans les chartes. C'était une possession de la famille princière des Comtes de Marseille.
Par la suite, le « fief très noble de Vidalban » apparaît dans diverses transactions, même s’il demeure dans le patrimoine des Vicomtes.
Au XIIIe siècle, Vidauban est sans doute située au Sud de la colline de Sainte-Brigitte, dans le secteur dit « Derrière le château ». En 1220, Bertrand et Jourdan de Vidauban donnent des biens à l’Ordre des Templiers, lesquels formeront plus tard la Commanderie d’Astros.
Au XIVe siècle le lieu de Vidauban était déjà formé en communauté. Les habitants possédaient une bonne partie des terres cultivables et leurs biens ne devaient pas être soumis à la "tasque" en grains et vins.
En 1390, le fief de Vidauban revient à Raimond de Villeneuve, fils de Giraud, Baron des Arcs. Il demeurera dans cette famille pendant plus de 300 ans.
Dans la deuxième partie du XVe siècle, l'histoire de Vidauban est très mal connue. On sait seulement que le terroir a été momentanément déserté par la population, et que l’ancien village, « Derrière le Château », a été détruit en 1500.
En 1511, un « acte d’habitation » est signé entre Louis de Villeneuve et 17 « manants ». Le seigneur dispose de ses privilèges (justice, impôts...), mais les habitants peuvent se constituer en communauté ; ils peuvent aussi élire des administrateurs qui, pendant leur mandat d’un an, s’occupent des affaires communales et des services publics. Ce contrat régira les rapports entre seigneur et habitants jusqu’à la Révolution de 1789.
Au début du XVIe siècle, le village se déplace en direction de la route d'Italie, autour de l'église actuelle. L'époque des Villeneuves durera jusqu'en 1698, date à laquelle le Comte de Vintimille recevra, de Messire de Raity, le fief, terre et seigneurie de Vidauban. À cette époque-là, Vidauban compte 146 chefs de familles, 83 maisons habitées et 72 non habitées.
En 1707, le village est pillé et brûlé, l’église exceptée, par l’armée de Savoie qui venait de lever le siège de Toulon. De nombreux habitants parviennent à fuir ; d’autres, réfugiés dans l’église, y seront massacrés. Le village sera progressivement reconstruit. Une nouvelle invasion aura encore lieu en 1747.
En 1776, Vidauban compte 1205 habitants. En 1786, l’ancien cimetière, « Derrière le Château », est abandonné au profit de celui de l’Aubrède.
La Révolution atteint Vidauban en 1790, avec l'application d'un décret de l'Assemblée Nationale demandant le recensement des "Biens Nationaux", autrement dit des biens des Nobles, du Clergé et, à Vidauban, de l'ordre étranger de Malte. En effet, les Chevaliers de Malte avaient pris possession du domaine d’Astros, à la suite de la dissolution de l’Ordre des Templiers par Philippe le Bel en 1308.
C'est ainsi que débutent, le 18 février 1790, l'estimation, fixation, évaluation et cotisation de toutes les propriétés, droits et revenus appartenant au Seigneur, Comte de Vintimille. Le 12 frimaire An II (novembre 1793) des lots sont formés et vendus. 1793 est aussi l’année de la destruction du château. Par la suite, l’ancienne place du château deviendra la place de la Mairie.
Lors de la Deuxième République, Vidauban est une commune dont la population est républicaine convaincue : les 8 chambrées comptent 560 membres en 1849[1]. Par ailleurs, Cavaignac recueille 170 voix en novembre 1848, Ledru-Rollin 83, et Louis-Napoléon Bonaparte seulement 113[1].
Après le coup d'État du 2 décembre 1851, la commune se soulève dès que la nouvelle de la dissolution de l’Assemblée nationale par Louis-Napoléon Bonaparte est connue. Ainsi, le jeudi 4 décembre, c’est la prise du pouvoir à Vidauban, durant laquelle Les républicains s’emparent de la mairie. Le 6 décembre, les colonnes d’insurgés venant du Luc et de la Garde-Freinet se rallient à Vidauban. Les Vidaubannais se joignent à elles et partent le lendemain, 7 décembre, vers Les Arcs pour la bataille d’Aups[2]. Le 10 décembre, marquera pourtant le début d’une terrible répression, qui laissera une cinquantaine de morts parmi les 6 000 hommes de l’armée républicaine, notamment à Lorgues.
Après la bataille, c’est le 6e régiment d'infanterie de ligne qui occupe le village et impose le retour à l’ordre[3]. 288 Vidaubannais sont poursuivis, et 77 condamnés (dont 39 par contumace) : avec les deux morts de la commune, on peut estimer à environ 300 au moins le nombre de Vidaubannais ayant participé à la résistance au coup d’État[4].
Avant 1850, on dénombrait beaucoup de fours à poix sur le territoire communal. La plupart produisait de la poix « navale », substance résineuse et collante. À la fin du XIXe siècle, Vidauban est devenue une commune à vocation semi-industrielle, prospère notamment grâce à l’industrie du liège et des bouchons.
Lors de la Première guerre mondiale, la commune met à la disposition de la 15e région militaire l’établissement numéro 12, pour l’assistance aux convalescents militaires (ACM). Cette structure dispose de 20 lits pour accueillir les blessés du front.
Le village de Vidauban est occupé pendant la Seconde guerre mondiale, d'abord par les Italiens, qui s’y installent en 1942, puis par les Allemands en 1943. Pressentant un débarquement imminent en Provence, beaucoup de Vidaubannais sont mobilisés en 1944 pour le travail obligatoire aux défenses du littoral, au Lavandou et à La Londe. Le village est libéré par les troupes américaines le 16 août après-midi, à la suite du débarquement de l’opération « Dragoon » qui a eu lieu la veille sur les côtes varoises.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1790 1791 Antoine Codde 1791 1792 Alexandre Bernard Sermet 1792 1795 Pierre Paul Dominique Baliste 1795 1795 Joseph Tournel 1795 1800 Alexandre Sermet 1800 1804 Joseph Sermet 1804 1813 Pierre Paul Dominique Baliste 1813 1815 Joseph Fortuné Bernard 1815 1824 Baltazard Alphonse Codde 1824 1830 Joseph Fortuné Bernard 1830 1831 Jean Baptiste Fidèle Sermet 1831 1848 Alphonse Antoine Aumand 1848 1850 Adolphe Bouisson 1850 1871 Lazaret Victor Bernard 1871 1874 Antoine Edouard David 1874 1875 Ovide Camail 1875 1876 Jean Baptiste Codou 1876 1884 Antoine Edouard David 1884 1885 Marius Martin Gros 1885 1890 Antoine Marin 1890 1892 François Liotard 1892 1904 Firmin Pecout 1904 1908 Emilien Berenguier 1908 1929 Henri Mouries 1929 1941 Charles Pellegrin 1941 1943 Raoul Recugnat 1943 1944 Marius Chambeiron 1944 1953 Marcel Mouries 1953 1953 Clément Vassal 1953 1965 Jean Bernard 1965 1971 Yves Bech 1971 1995 Edouard Bernard 1995 Claude Pianetti Le maire actuel, Claude Pianetti, ancien maçon, est entrepreneur de pompes funèbres. Il est également vice-président de la Communauté d’Agglomération Dracénoise, chargé des affaires sportives.
Démographie
Évolution démographique
(Source : INSEE[5])1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2611 2757 2930 3805 5460 7311 9569 Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes Éducation
- 2 écoles maternelles.
- 2 écoles élémentaires.
- 1 collège.
Lieux et monuments
Le Domaine des châteaux d'Astros, route de Lorgues a bénéficié d'une protection au titre des monuments historiques par arrêté du 17 avril 2009 : le vieux château et ses dépendances (cad. OA 184) ; le pigeonnier (cad. OA 190) ; la chapelle Saint-Lambert (cad. OA 196) ; les parties du canal d'irrigation, y compris les ponts-aqueducs (cad. OA 138 à 142, 144, 145, 190 à 195, 197 à 199, 202, 203, 207, 208, 223 à 225, 234, 236, 237, 277, 281 à 284) ; le château neuf et ses dépendances (cad. OA 147) ; le parc du château neuf, y compris son mur de clôture et le square des Quatre-Saisons (cad. OA 101, 148 à 163, 165, 168 à 172, 174, 178, 179) ; l'allée de platanes bordant la départementale no 48 (cad. OA 90 à 92, 94 à 98, 115, 164, 248) ; les parties du canal d'irrigation (cad. OA 121, 146 à 148, 150, 151, 153 à 157, 162, 166 à 169, 171 à 173)[6].
Personnalités liées à la commune
- Henri Michel (1907-1986), historien de la Seconde Guerre mondiale.
Voir aussi
Liens internes
Liens externes
- (fr) Office du tourisme de Vidauban
- (fr) Site de la mairie de Vidauban
- (fr) Le patrimoine architectural et mobilier de la commune sur le site officiel du ministère français de la Culture (Bases Mérimée, Palissy, Palissy, Mémoire, ArchiDoc), Médiathèque de l'architecture et du patrimoine (archives photographiques) diffusion RMN, et service régional de l'inventaire général de la direction de la Culture et du Patrimoine de la Région PACA
- (fr) Site de la direction régionale de l’environnement (DIREN) et Inventaire et protections réglementaires de l'environnement de la commune
Bibliographie
- Georges Cayol, « Vidauban et le coup d’État », p. 164-195 de Provence 1851 : une insurrection pour la République, Actes des journées de 1997 à Château-Arnoux et de 1998 à Toulon, Association pour le 150e anniversaire de la résistance au coup d’État du 2 décembre 1851, Les Mées, 2000
- Charles-Laurent Salch, Dictionnaire des châteaux et fortifications de la France au Moyen Âge, Strasbourg, éditions Publitotal, 1978, reprint 1991, 1287 p. (ISBN 2-86535-070-3).
Une vision d’ensemble de l’architecture castrale. Page 1220 : Vidauban
Notes et références
- Georges Cayol, Vidauban et le coup d’État, p 174
- Georges Cayol, Vidauban et le coup d’État, p 181-182
- Georges Cayol, Vidauban et le coup d’État, p 185
- Georges Cayol, Vidauban et le coup d’État, p 189
- Rensement INSEE
- (fr)Liste des immeubles protégés au titre des monuments historiques en 2009 : Var : Commune de Vidauban (JORF n°0084 du 10 avril 2010 p. 6840)
Catégorie :- Commune du Var
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