- Langue normande
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Normand
Cet article concerne la langue normande. Pour les Normands du Moyen Âge, voir Normands.Normand
normaundParlée en France et dans les Îles Anglo-Normandes Région Normandie Classification par famille (Dérivée de la classification SIL) Statut officiel Langue officielle de Jersey (Jèrriais) modifier Le normand est une langue romane parlée en Normandie continentale et insulaire. C’est un des plus importants parlers de la langue d'oïl. Elle n'est pas reconnue par le SIL International, mais est classée dans les langues sérieusement en danger par l'Unesco.
Sommaire
Histoire
Les colons anglo-scandinaves, en s'installant sur une grande partie du territoire connu de nos jours sous le nom de Normandie, avaient adopté le parler roman des habitants de l'ancienne Neustrie, tout en donnant à la langue une certaine couleur et quelques mots de norrois (cf. tableau I).
Cette disparition de la langue norroise peut s'expliquer : selon Henriette Walter, « La colonisation scandinave avait été strictement masculine, et la langue de la famille, née des couples mixtes, a très vite été la langue de la mère, c'est-à-dire la langue romane de la région, surtout après la conversion des Normands au Christianisme »[1]
Pour les uns, il semble que le h aspiré normand que l'on entend dans le Cotentin et surtout dans la Hague (prononcer: /χɑ:g/) et que l'on entendait jadis ailleurs, encore au début du XXe siècle au sud de l'estuaire de la Seine dans la région de Honfleur, soit dû à l’influence germanique. Pour les autres, l’aspiration du h s'expliquerait par l’influence de l’anglais à l’époque du domaine anglo-normand (ce qui n’est pas, en tout cas, exclu en Normandie insulaire).
La langue normande s’est implantée en Angleterre à la suite de la conquête de ce pays par Guillaume le Conquérant. Une concurrence, d’abord favorable au dialecte français, imposé partout comme langue officielle, s’y est poursuivie entre les deux langues jusqu’au XIVe siècle, époque à laquelle le français y a perdu peu à peu du terrain pour finir par y disparaître. On donne le nom d’anglo-normand au dialecte importé en Angleterre qui, sous l’influence de l’anglo-saxon et du français littéraire, était devenu distinct du normand continental. Le normand et l’anglo-normand possèdent tous deux une littérature.
Variétés
On parle plusieurs variétés de la langue normande :
- 1. En France :
- en Normandie continentale :
- dans le Cotentin[2] - le cotentinais (nd. loceis)
- dans le pays de Bray - le brayon, qui comporte des traits phonétiques picards
- dans le Pays de Caux - le cauchois (nd. caôcheis) et le nord cauchois (ancien Talou) qui comporte des traits phonétiques picards
- dans le Pays d'Auge - l'augeron (nd. augeron, aujourd'hui presque disparu)
- dans le Perche - le parler percheron (nd. peurch'ron)
- en Normandie continentale :
- 2. Aux Îles Anglo-Normandes :
- à Jersey - le jersiais
- à Guernesey - le guernesiais
- à Sercq - le sercquiais
- l'auregnais d’Aurigny a disparu au XXe siècle
- 3. Le normand a influencé le français standard, le gallo, le québécois, le joual, mais aussi l'acadien :
- Quelques expressions et tournures de phrases normandes sont couramment utilisées par les Québécois, Acadiens et Louisianais (voir « champelure » [robinet], « bleuet » [myrtille], « croche » [tordu], « gricher » [grimacer], tant pire, aussi pire…)[3].
Par ailleurs, on distingue entre le normand proprement dit (parlé au nord de la ligne Joret) et le normand méridional (pratiqué au sud de cette isoglosse).
Le normand méridional, parlé au sud de la ligne Joret, notamment dans la Manche (région d'Avranches), l'Orne et une partie de l'Eure est plus proche de dialectes comme le gallo, et le mayennais. Par exemple, le mot sac se traduit en pouque au nord et en pouche au sud. Vaque au nord (du latin vacca) se dit vache en français et en normand méridional.
Dans la Grand' tèrre (France), le normand proprement dit est classé en tant que langue de France parmi les langues d'oïl. L’enseignement du normand du Cotentin (Cotentinais) est présent dans quelques collèges du département de la Manche.
Graphies
Il existe aujourd'hui trois orthographes standardisées du normand : le normand continental (dont cotentinais; selon le système Lechanteur), jersiais (selon les dictionnaires Le Maistre (1966) et Société Jersiaise (2005)), guernesiais (selon le dictionnaire De Garis (1982)).
-oun /ɔ̃:/ -aun /aɔ̃/ ou /ɛ̃/ selon la région e non accentué muet (autrefois représenté par l'apostrophe, et cela toujours dans les îles) verbe en -aer(et participe en -aé)
(s'écrit -aï en guernesiais)/ɘ/ ou /o/ ou /e/ selon la région (/aɪ/ en guernesiais) qu suivi de é ou i /ʧ/ au nord de la ligne Joret, /k/ au sud de la ligne Joret. Les îles Anglo-Normandes étant au nord de la ligne Joret ont gardé le tch orthographique. À comparer, le mot normand venu du latin canem (chien) s'écrit quyin (à prononcer [quien] ou [tchi] selon les lieux) sur le continent et tchian selon l'orthographe insulaire.
gu suivi de é, i ou u /ʤ/ au nord de la ligne Joret, /ɡ/ au sud de la ligne Joret ll suivant b, c, f, g, p
(s'écrit li en jersiais)/j/ th /ð/ (en jersiais) oué /we/ âo /aʊ/ iâo /jaʊ/ eû /y/ jusqu'à /œ:/ selon la région Les langues insulaires sont reconnues officiellement par les gouvernements des îles, sans être langues officielles. L’enseignement facultatif du jèrriais (normand jersiais) se fait dans les écoles de Jersey, et le guernesiais est présent dans quelques écoles de Guernesey. Les langues jersiaise et guernesiaise sont reconnues en tant que langues régionales des Îles Britanniques dans le cadre du Conseil Britannique-Irlandais (avec l’irlandais, le gallois, l’écossais, le scots, le scots d’Ulster, le mannois, et le cornique).
Le normand continental est pour ainsi dire plus fort dans le Cotentin et dans le Pays de Caux qu’ailleurs sur le continent.
Exemples de mots normands venus du norrois (tableau I) Normand Français Vieux norrois bel cour ? bète appât beita blèque blet/te bleikr brumant nouveau marié brumaðr dalle évier dalr/doli falle gorge falr gradile, grade, etc. groseille gaddr graie préparer greiða (é)griller glisser skriðla hague cenelle heggr hardelle fille hóra hèrnais charette * hernest hougue mont (petit) haugr mauve mouette mávar mielle dune mellr mucre humide mygla nez cap nes tierre chaine tjaðr La langue française a acquis la plupart de son lexique nautique du vieux norrois par l’intermédiaire de la langue normande (tableau II).
Exemples de termes de marine passés en français par l’intermédiaire du normand (tableau II) Français Vieux norrois agrès greiði arrimer rýma bâbord bak-borði bardeau barði beaupré bógsproti bitte biti bord borð bouline bóglína brayer bræða carlingue karling cingler sigla dalot dæla dégréer greiða dran drendr écart skarfr écarver skarfa écoute skaut élinguer slyngva équiper skipa esnèque snekkja esquif skip étalingue staglína étambot stafn-borð étambrai timbr étrave stafn étui stæðingr flotte floti girouette veðr-viti gréer greiða guindeau vindáss guinder vinda haler hala hauban höfuð-bendur hune húnn hublot húfa itague útstag jaumière hjálm liban lík-band mat mastr houage vök quille kjölr racage rakki ralingue rálik raquer raka riper rispa ris rif rouf hróf sombrer sumla tanguer tangi tillac ’þilja tille ’þilja tolet ’þollr touer toga tribord stíorborð varangue vrang vibord vígi-borð On retrouve de nombreux éléments de la langue normande dans la toponymie normande ainsi que dans la langue anglaise. La langue normande apportée en Angleterre à la suite de la conquête de l'Angleterre en 1066 a enrichi la langue anglaise (tableau III).
Exemples de mots anglais venus du normand (tableau III) Anglais Normand Français candle caundèle chandelle cabbage caboche chou castle câté (anc. castel) château catch cachi chasser cat cat chat cater acater acheter causeway cauchie chaussée chair tchair chaise fashion faichon façon garden gardin jardin mug mogue, moque (grande) tasse pocket pouquette poche fork fouorque fourche wage wage gage wait waitier guetter war werre guerre ward warde garde warranty warantie garantie wicket viquet guichet L’anglo-normand, langue des rois Plantagenêts et des grands seigneurs, fut la langue officielle de l'Angleterre jusqu'au XIVe siècle.
Littérature
Avant le XIXe siècle
Le Jersiais Wace est considéré comme fondateur de la littérature jersiaise au XIIe siècle. Béroul, Adam de Ros, André de Coutances, Beuve de Hanstone, Chandos, Chardry, Clémence de Barking, Denis Piramus, Éverard de Gateley, Geoffroy Gaimar, Guernes de Pont-Sainte-Maxence, Guillaume de Berneville, Guillaume le Clerc de Normandie, Jofroi de Waterford, John Gower, Jourdain Fantosme, Marie de France (poétesse), Nicholas Trivet, Nicole Bozon, Philippe de Thaon, Pierre d'Abernon, Pierre de Langtoft, Raüf de Lenham, Robert Biket, Robert de Gretham, Robert de Ho, Robert Grossetête, Wace, Sarrazin, Simon de Freine, Thomas d'Angleterre, Thomas de Kent, Turold ou Wilham de Waddington sont des auteurs de la littérature anglo-normande.
Article détaillé : Littérature anglo-normande.On retrouve de la littérature satirique ou polémique publiée à Rouen aux XVIe et XVIIe siècles dans ce qu’on appelle le parler purin : David Ferrand (1590? - 1660) a publié la Muse normande, collection d’écritures dans la langue du Pays de Caux. Le coup d’œil purin est publié en 1773 à Rouen. Pierre Genty (1770 - 1821) représente le percheron, langage du Perche.
En Normandie insulaire
Le XIXe siècle siècle a vu un nouvel élan dans la littérature régionale dans laquelle les auteurs insulaires, tels que George Métivier (Guernesiais, 1790-1881) et Robert Pipon Marett (Jersiais, 1820-1884), jouaient un rôle important.
Pendant son exil à Jersey et à Guernesey, Victor Hugo s’intéressait à la langue des pêcheurs insulaires et accueillait les auteurs normands des îles. À Jean Sullivan (1813-1899), auteur jersiais, Hugo a écrit en 1864 que le jersiais est une « précieuse langue locale » et dans son Archipel de la Manche, Hugo a écrit : « Quant au patois, c'est une vraie langue, point méprisable du tout. Ce patois est un idiome complet, très riche et très singulier. »
Et en prenant le mot normand pieuvre qu’il avait entendu lors de ses entretiens avec les Jersiais et Guernesiais pour s’en servir dans son roman Les Travailleurs de la mer, Hugo avait popularisé ce régionalisme qui se glissera à la suite dans la langue française.
En Normandie continentale
Les érudits normands, dans le cadre des sociétés savantes, se sont intéressés, comme Hugo, aux diverses formes de patois et dialectes présents en Normandie continentale. Le romancier Barbey d'Aurevilly émaillait ainsi certaines de ses œuvres, en particulier celles qui se passent dans le Cotentin, avec des mots entendus dans la campagne et tirés de la langue normande.
Dans les années 1890-1910, la vogue folklorique envahit le Cotentin, et l'on doit à Alfred Rossel, chansonnier, des chansons transmises jusqu'à nos jours, en particulier Sus la mé, sorte d'hymne national du Cotentin (wikisource).
Le pays de Caux a vu une abondante littérature en normand cauchois. Parmi les éditions: Les idées de Magloire (1913) d'Ernest Morel, Les histouères de Thanase Pèqueu de Gabriel Benoist en 1932, et en 1925 Les Terreux de Gaston Demongé.
Enfin, dans de nombreux romans et nouvelles de Guy de Maupassant se déroulant au Pays de Caux ou alentours comme Toine, les personnages locaux s'expriment parfois en Cauchois, mais avec de nombreuses erreurs grammaticales (conjugaison) volontaires ou non, et aussi souvent une phonétique impropre (ex: mé ou lieu de mei). Maupassant mélange le cauchois à des formes populaires de français, (par exemple: "quelque" devient quèque, alors qu'un cauchois dirait queuque ou encore "ou est-ce qu'elle se trouve?" devient ousqu'elle est?, alors qu'en cauchois on dit ouyou qu'elle est?, etc.). En réalité, il désirait se faire comprendre de lecteurs s'exprimant en français standard.
Auteurs en langue normande
Parmi les auteurs de la littérature d'expression normande on trouve :
- Alain Chartier, 1385 (Bayeux), 1433 (Paris)
- poète auteur de La Belle Dame sans mercy (1424).
- David Ferrand (1590? - 1660)
- Pierre Genty (1770 - 1821)
- Bernardin Anquetil (1755–1826, du Bessin)
- Matthew Le Geyt (1777-1849, de Jersey)
- George Métivier (1790-1881, de Guernesey)
- poète Rimes guernesiaises (1831), Fantaisies guernesiaises (1866), Poësies guernesiaises et françaises (1883) ; lexicographe Dictionnaire franco-normand (1870)
- Jean Sullivan (1813-1899, de Jersey)
- Eugène Noël, 1816 (Rouen), 1899 (Bois-Guillaume)
- écrivain, Loisirs du Père Labêche.
- Philippe Langlois (1817-1884, de Jersey)
- Tam Lenfestey (1818-1885, de Guernesey)
- poète, Le Chant des Fontaines (1875)
- Robert Pipon Marett (1820-1884, de Jersey)
- Denys Corbet (1826-1910, de Guernesey)
- poète, collections Les Feuilles de la Forêt (1871), Le Jour de l'An (1874-1877), Les Chants du draïn rimeux (1884), rédacteur du Bailliage
- Jean Dorey (1831-1872, de Jersey)
- Augustus Asplet Le Gros (1840 - 1877, de Jersey)
- Alfred Rossel (1841-1926, de Cherbourg)
- Œuvres complètes (1913)
- Bon Prosper Lepesqueur (6 août 1846, Digulleville - 31 janvier 1921, Cherbourg), de son pseudonyme Boûnnin Polidor.
- Dessinateur de la Marine à Cherbourg, il devient chroniqueur dans "Le Phare de la Manche". Il est l'auteur de nombreuses chansons en normand, dont Le Cordounyi, La Batterie de Serasin, Le Chendryi, La Parcie, Le Fisset… Il signait aussi P. Lepesqueux, Bounin Polidor ou P. Lecacheux.
- Philippe Le Sueur Mourant (1848-1918, de Jersey)
- auteur de Bram Bilo et de Piteur Pain
- Thomas Alfred Grut (1852-1933, de Guernesey)
- collection Des lures guernesiaises (1927)
- collections Les Joyeux Bocains (1917), Hélas qu'c'est drôle (1924), Eiou qui va lés trachi (1912), Bonnes gens de Normandie
- Michel-Georges Dubosc (1854/1927, de Rouen)
- Charles Vérel (1857-1917, d'Alençon)
- Octave Maillot (1861-1949, de Tinchebray)
- Thomas Henry Mahy (1862-21 avril 1936, de Guernesey)
- collection Dires et Pensées du Courtil Poussin (1922)
- Louis Beuve (1869-1949, de Coutances)
- collection Œuvres choisies (150)
- François Enault (1869-1918, du Cotentin)
- Les Propos de Jean Frinnot (1930)
- George W. De Carteret 1869 - 1940, de Jersey)
- Caouain, journaliste
- auteur de Monologues humoristiques en patois normand, publiée en cartes postales
- collection Au Val d'Orne (1922)
- Edward Le Brocq (1877-1964, de Jersey)
- auteur de Ph'lip et Merrienne, rédacteur de la Morning News
- Charles Birette (1878-1941, de Montfarville)
- Maurice Lesieutre (1879-1975, du Havre)
- Charles Le Boulanger (1880-1929)
- Edwin John Luce (1881-1918, de Jersey)
- Élie, poète et journaliste, rédacteur de la Nouvelle Chronique de Jersey
- Philippe William Luce (1882-1966 de Jersey)
- Ph'lippe d’la Golarde, écrivain et journaliste
- Alfred Noël (1883-1918)
- Gaston Le Révérend (1885-1962, du Calvados)
- collections L'hus entrebâyei (1919), Mei-j'vo-l'dis, and L'hus bâyi (1955)
- Gaston Demongé dit Mait' Arsène (1888/1973, de Fécamp)
- Pierre Guéroult (1890-1962)
- Vûles gens, vûs métyis (1948), collections Théâtre normand (1972), Poésies et chansons (1974), Contes et récits (1978 et 1980)
- Raymond Mensire (1889-1964, de Doudeville)
- George F. Le Feuvre (1891 - 1984, de Jersey)
- George d'la Forge, collections « Jèrri Jadis » (1973) et « Histouaithes et Gens d'Jèrri » (1976)
- Gabriel Benoist (1891-1964, de Gournay-en-Bray)
- Jean-Baptiste Pasturel (1896-1962, de Périers)
- auteur de Histouères de tchu nous (1937)
- Jean Tolvast (Auguste Toullec 1870[4]-1945, de Cherbourg)
- Chroniques normandes (1934 et 1941)
- Marceau Rieul (Marcel Sorieul 1900-1977, de Bolbec)
- auteur de Arseine Toupétit
- Jehan Le Povremoyne (Ernest Coquin 1903-1970, du Havre)
- Fernand Lechanteur, dit Gires-Ganne (1910-1971, d’Agon-Coutainville
- Frank Le Maistre (1910-2002, de Jersey)
- auteur et lexicographe, Dictionnaire Jersiais-Français (1966)
- Christian Lambert (1912-2000, de Livarot)
- auteur des Radotages de Maît' Jules dans L'Éveil de Lisieux dont une collection en 1984
- Arthur de la Mare (1914 - 1994, de Jersey)
- diplomate, auteur
- Côtis-Capel (Albert Lohier 1915-1986, de Cherbourg)
- Rocâles (1951), A Gravage (1965), Raz Bannes (1971), Graund Câté (1980), Les Côtis (1985), Ganache (1987); gagne le Prix littéraire du Cotentin en 1964
- René Saint-Clair (né 1923, du Cotentin)
- Aundré J. Desnouettes (André Dupont) : L'Épopée cotentine, monument épique de 4628 vers en normand, en 1968.
- André Louis (1922-1999) : Zabeth, roman paru en 1969. C'est le premier roman en normand.
- Aundré Smilly (Hippolyte Gancel, né en 1920). Il a publié Flleurs et plleurs dé men villâche en deux volumes 1982-1986 (sept nouvelles formant un roman).
- Marcel Dalarun, né en 1922. Recueil de poèmes et de chansons publiés sous le titre "A men leisi", en 2004.
- Alphonse Allain, né en 1924, à Cherbourg. Il a publié 5 recueils de poèmes et de contes.
- Les revues Le Boués-Jaun, La Voix du Donjon, Le Viquet (Manche), Le Pucheux (Pays de Caux) publient régulièrement des productions littéraires en normand.
- A Cherbourg et à Caen, des radios proposent des émissions régulières en langue normande.
Conjugaison
Les verbes du normand ne se classent pas facilement en groupes de conjugaison.
aver - avoir
présent passé composé passé simple imparfait futur simple conditionnel j'i j'i-z-ieu j'eus j'avais j'érai j'érais t'âs t'âs-ieu t'eus t'avais t'éras t'érais il/ol a il/ol a-z-ieu il/ol eut il/ol avait il/ol éra il/ol érait j'avouns/j'ouns j'avouns-ieu j'eûnmes j'aviouns j'érouns j'ériouns vos avaez vos avaez-ieu vos eûtes vos aviaez vos éraez vos ériaez il/ol ount il/ol ount-z-ieu il/ol eûtent il/ol avaient il/ol érount il/ol éraient acataer - acheter
présent passé composé passé simple imparfait futur conditionnel j'acate j'i acataé j'acatis j'acatais j'acaterai j'acaterais t'acates t'âs acataé t'acatis t'acatais t'acateras t'acaterais il/ol acate il/ol a acataé il/ol acatit il/ol acatait il/ol acatera il/ol acaterait j'acatouns j'avouns acataé j'acatîmes j'acatiouns j'acaterouns j'acatériouns vos acataez vos avaez acataé vos acatîtes vos acatiaez vos acateraez vos acatériaez il/ol acatent il/ol ont acataé il/ol acatîtent il/ol acataient il/ol acaterount il/ol acateraient Lexique et expressions
Cette liste n'est pas exhaustive, elle vise à présenter quelques mots ou prononciations propres au normand.
- à tantôt [a tanto] : à cet après-midi
- eun neir quyin [un ner tchi] ou quien : un chien noir
- eun quenâle [un knal] : un enfant
- boujouo [boujwou] ou boujou : bonjour, ou au revoir
- goule [gwoule] : figure, visage
- croquè ou ahoqui [ar'otchi] : accroché
- broquer à travers le carreau : passer
- eune mouque a miè : une abeille
- travailleu comme pièche ou coume pyiche [piche] : travailleur comme personne
- bavacheux : bavard ; de bavacher, baver, bédasser : "bavasser", commérer
- étivoquer ou étiboqui [étibotchi] : taquiner
- vésèye, vésouye : force
- I commenchait à ête chargè à drié : Il commençait à être passablement enivré
- tracher des poux à eun vieuillard ou [trachi] : chercher le moindre motif de querelle
- Ch'est un bon gars, ma I s'néyerait dans sa roupie ou [i se nérait : il se noierait dans sa morve] : C'est un bon garçon, mais pas très intelligent
- Ej sieux aussi fidèle que l'quien l'est au berquier ou [bercaleu] : je suis aussi fidèle que le chien l'est au berger
- Eun grand fallu : un grand benet
- Vi-t'en vé : viens voir
- machu : têtu
- s'léquer la grouèye, la groèye : s'embrasser avec effusion
- béser la pue : avoir peur
- Ej sieux qu'eun paur mônant, bié malhueux : Je ne suis qu'un pauvre manant bien malheureux
- Tei itou : Toi aussi
- Vla oco que l'quien I pouche su sa caïne : Voilà encore que le chien tire sur sa chaîne
- È dreit cha! ou [ché dré cha] : C'est tout à fait ça, tout à fait juste
- Y a du fu dans la qu'minèye ou [chim'na] : Il y a du feu dans la cheminée
Notes et références
- ↑ Henriette Walter, L'Aventure des mots français venus d'ailleurs, p. 95, Robert Laffont
- ↑ L'enseignement du normand dans le Nord-Contentin -->Étude des pratiques et des attitudes linguistiques
- ↑ Termes inusités en cauchois par exemple, dont l'origine spécifiquement normande est à confirmer. champlure par exemple peut être un terme d'ancien français ou commun au grand ouest, la forme cauchoise est campleuse. "grimacer" se dit grigner en cauchois. croche est un terme d'ancien français
- ↑ Les Falaises de la Hague, Lebarbenchon 1991, Caen, ISBN 2-9505884-0-9
Voir aussi
Articles connexes
Voir aussi
Liens externes
- Magène, association pour la sauvegarde et la promotion de la langue normande (Dictionnaire normand-français de plus de 3 000 mots)
- La Société Jersiaise - Les Pages Jèrriaises
- Eustrache de La Quérière : Petit traité de prosodie normande (1826).
- Louis Du Bois (1773-1855) : Glossaire du patois normand, augmenté des deux tiers, et publié par M. Julien Travers (Caen, 1856).
- Émile Littré (1801-1881) : Du normand, jadis dialecte, aujourd'hui patois ; De quelques règles étymologiques (1863).
- Louis-François Vasnier (1802-1861) : Petit dictionnaire du patois normand en usage dans l'arrondissement de Pont-Audemer (1862).
- Charles-Ernest Lemaître (1854-1928) : Les joyeux Bocains : contes drolatiques en patois bas-normand (1917).
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