Économie de la France

Économie de la France
France
Indicateurs économiques
Image illustrative de l'article Économie de la France
La Défense, cœur économique et financier

Monnaie euro
Année fiscale calendaire
Organisations internationales Union européenne, zone euro, OCDE, OMC
Statistiques
Produit intérieur brut (parité nominale) 2 555 milliards USD (2010)[1]
Produit intérieur brut en PPA 2 146 milliards $ (2010 est.)[2]
Rang pour le PIB en PPA total : 9e[3]
par tête : 41e[4]
Croissance du PIB +1,6 % (2010)[5] (Voir données)
PIB par habitant en PPA 34 092 $ (2010 est.)[6]
PIB par secteur agriculture :
industrie :
services :
Inflation (IPC) 0,1 % (2009 est.)[7]
Pop. sous le seuil de pauvreté 6,2 % (2004)[7]
Indice de développement humain (IDH) 0.952 ; 10e en 2005[8]
Population active 28,1 millions est.(2009)[7]
Population active par secteur agriculture :
industrie :
services :
Taux de chômage 9,7 % (France métropolitaine / France métropolitaine + DOM, juin 2011)[9]

9,3 % (1er trimestre 2010 - France métropolitaine)
Principales industries machines, produits chimiques, automobile, aéronautique, électronique, vêtements, produits alimentaires[7]
Commerce extérieur
Exportations 472.7 milliards $ (est.) (2009)[7]
Biens exportés machines et équipements de transport, aéronautique, produits plastiques, produits chimiques, produits pharmaceutiques, fer et acier, boissons
Principaux clients Allemagne (15,8 %), Espagne (7.8 %), Italie (8,16 %), Royaume-Uni (7,04 %), Belgique (7,44 %), États-Unis (5,65 %), Pays-Bas (3,99 %) (2006)
Importations 538.9 milliards $ (est.)(2009)[7]
Biens importés machines, biens d'équipements, automobiles, pétrole, biens aéronautiques, produits plastiques et chimiques
Principaux fournisseurs Allemagne (19,4 %), Belgique (11,6 %), Italie (7.97 %), Espagne (6,68 %), Pays-Bas (7,1 %), Royaume-Uni (4,9 %), États-Unis (4,72 %) Chine (4,44%) (2009 est.)
Finances publiques
Dette publique 81,7 % du PIB (est. 2010)[7]
Dette extérieure 5 021 milliards $ (30 juin 2009)[7]
Recettes publiques 1 286 milliards $ (2009 est.)[7]
Dépenses publiques 1 487 milliards $ (2009 est.)[7]
Déficit public 7,0 % du PIB (est. 2010)
Aide au développement 10,1 milliards $ (1999)[7]
Sauf mention contraire, tous les chiffres sont exprimés en dollars des États-Unis

L'économie de la France traite de la situation économique conjoncturelle et structurelle de la France de nos jours. En 2010, la France est la 5e puissance économique mondiale, derrière les États-Unis, la Chine, le Japon, l'Allemagne et devant le Royaume-Uni[10]. En 2009, la valeur de son produit intérieur brut (PIB) est de 2 675,9 milliards de dollars ou 1921 milliards d'euros[11]. Elle se classe au 38e rang pour le PIB par habitant en taux de change nominal[12], légèrement en dessous de la moyenne de l'UE-15 qui est 37e. En classement par PIB en PPA, la France est la 9e puissance économique[13].

L'économie française est principalement une économie de services : le secteur tertiaire occupe 77,6 % de la population active, tandis que le secteur primaire (agriculture, pêche, …) n'en représente plus que 2 %, et le secteur secondaire (essentiellement l’industrie) 20,4 % (en 1999)[7]. L'économie française est une économie de plus en plus ouverte, occupant une place importante dans les échanges commerciaux internationaux, principalement au sein de l'Union européenne. La France est le 5e pays pour ses exportations et le 6e pour ses importations. En 2006, les exportations représentent 26 % du PIB et les importations 27 %[14]. La balance commerciale (biens et services) est devenue déficitaire en 2004, et ce déficit s’est accru en 2005 et 2006[15]. Le taux de chômage reste plus élevé que la moyenne des autres pays développés à 9,5 %[16]. Le taux d'emploi (63,8 % en 2006), proche de la moyenne européenne (64,8 %), est plus faible que celui de l’UE-15 (66,2 %), et de la moyenne des pays développés[17], en particulier pour les seniors, les moins de 30 ans, et les personnes faiblement qualifiées[18].

La France fait partie des pays fondateurs de l'Union européenne et de la zone euro. Au cœur d’une zone économiquement très développée, son économie a bénéficié de la mise en place du marché commun européen. L'intervention de l'État dans l'économie est traditionnellement importante. Le niveau de dépenses publiques et donc d’imposition est parmi les plus élevés au monde[19]. À partir de 1986, l'État a privatisé un grand nombre d'entreprises publiques[20] mais son influence sur l’économie reste forte (on parle de « néo-colbertisme »).

La croissance du PIB par habitant français a été plus faible que celle de certains autres pays développés, en particulier les États-Unis, au cours des deux dernières décennies[21], provoquant des débats sur la réalité de ce décalage et sur les réformes économiques[18],[21] qui pourraient y remédier.

Il y a 280 000 millionnaires (US $) habitant en France en 2010, soit 0,45 % de la population[22]. L'Européen le plus riche est le Français Bernard Arnault, propriétaire du groupe de luxe LVMH (4e fortune mondiale, selon Forbes[23].) et la femme la plus riche du monde est également française : Liliane Bettencourt, héritière et première actionnaire du groupe L'Oréal.

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire économique de la France.
Évolution du PIB par habitant en France (1880-2003)

Jusqu'en 1945

Depuis ses origines, la puissance économique de la France a souvent été liée à sa démographie. Sous Louis XIV, la France est le pays le plus peuplé d’Europe et donc le pays économiquement dominant. Le pays est toutefois handicapé par la faiblesse récurrente de sa flotte marchande et militaire.

Alors que la première révolution industrielle commence en Angleterre au XVIIIe siècle (ce qui permet à cette dernière de dépasser la France), puis s’étend au Benelux, la France ne connaît un décollage industriel – grâce à la libéralisation économique (traité franco-anglais de 1860 appelé parfois du nom des deux négociateurs Cobden notamment)- de la fin du Second Empire et du début de la Troisième République – qu’à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. La France est alors un pays prospère et puissant, qui a rattrapé le développement économique de l’Angleterre, et qui étend et développe ses colonies. En 1880, elle produit 10 % de la production mondiale[24].

Progressivement sa puissance économique s’affaiblit en raison de la faible croissance démographique de sa population et de politiques économiques, notamment en ce qui concerne le taux de change qui demeurent très discutées. Malgré tout après la Première Guerre mondiale sont créées des sociétés qui deviendront plus tard les groupes Total et EDF. Les deux guerres mondiales du XXe siècle, puis la décolonisation, réduiront le poids économique de l’Europe en général dans le monde, et de la France en particulier.

Les Trente Glorieuses 1945-1973

Entre 1946 et 1973 la France connaît une période de très forte croissance (en moyenne 5 % par an) que l’économiste Jean Fourastié a, a posteriori, qualifiée de « Trente Glorieuses ». Cette croissance est beaucoup plus élevée que la croissance économique de long terme de la France (cf. graphique) : de 5 % au lieu d'un peu plus de 2 % par an pour le PIB par habitant. Cette croissance économique exceptionnelle va permettre à la France, en retard en termes de technologie et d'organisation de la production, et dont l'appareil de production avait été fortement détruit par la guerre, de rattraper une grande partie de son retard sur les États-Unis: si en 1950, le revenu moyen d’un Français représente à peine plus de la moitié de celui d’un Américain (55 %), il en atteint les quatre cinquièmes en 1973.

Durant les premières années de la reconstruction, cette forte croissance est rendue possible par la forte mobilisation du facteur travail, notamment à travers une augmentation de la durée de travail[25]. À partir des années 1950, la croissance est essentiellement due aux forts gains de productivité, alors que la contribution du facteur travail baisse : le temps de travail diminue à partir du milieu des années 1960[26], et la population active ne connaît qu’une faible croissance durant cette période car le baby boom n’accroît pas à court terme la force de travail en raison de l’allongement de la durée des études.

L'essentiel de la croissance provient donc de très forts gains de productivité. On peut attribuer ces gains de productivité très élevés à plusieurs causes, non exclusives. Premièrement, l'économie française rattrape, par imitation, l'économie la plus productive du monde, les États-Unis. Ce phénomène n'est pas propre à la France, et se retrouve dans la plupart des économies développées. Ce rattrapage est de nature dynamique : la croissance de la productivité a un niveau historiquement élevé également aux États-Unis, mais elle y est plus faible qu'en France.

Outre ce processus de rattrapage, d'autres dynamiques sont donc à l'œuvre. En particulier, la croissance tient à des mécanismes de régulation interne. Elle est assise sur l'approfondissement de l'organisation du travail fordiste, qui génère de forts gains de productivité, gains de productivité qui sont redistribués sous la forme de hausses de salaire. Ces hausses salariales vont nourrir l'accroissement de la demande de biens nationaux, dans le cadre d'une économie relativement fermée. Cette hausse de la demande va, à son tour, stimuler les gains de productivité sous la forme d'économies d'échelle. Un cercle vertueux de la croissance fordiste est donc à l'œuvre [27]. Ce cercle est particulièrement vertueux en France, puisque, comme Angus Maddison le souligne, entre 1950 et 1979, la France a rattrapé la productivité américaine comme aucun autre grand pays industriel ne l'a fait sur la même période[28].

L’économie française a bénéficié du marché commun européen, mis en place entre 1957 et 1968. La France fait partie des pays fondateurs de l'Union européenne.

L'entre-deux-crises : 1973-2008

Dans cette période les Français bénéficient d'un niveau de vie élevé, même si depuis les premier et second chocs pétroliers qui mettent fin aux « Trente Glorieuses », le sentiment de vivre une période de crise est fortement répandue et la croissance est plus modeste. Le Chômage quasi-inexistant dans les années soixante progresse fortement pour atteindre 8,7 % en 1985. Depuis cette date, il se maintient à un taux élevé et n'arrive pas à s'établir durablement à un taux inférieur à 8 %. Suite à la montée en puissance de la Chine, la France devient sur la période la 5e puissance économique.

Quelques dates marquantes

  • 1975, plan de relance Chirac de 1975 représentant 2,8 points de PIB a été « ..un succès mitigé : croissance de + 4,4 % en 1976, forte inflation (+11 %) et un gros déficit du commerce extérieur .. » [29]
  • 1976 Raymond Barre devient premier ministre et commence une politique de rigueur
  • 1981, plan de relance Mauroy : d'un montant équivalent à «  1,7 point sur deux ans »[29] , il visait surtout à relancer la consommation. Lancé alors que nos partenaires extérieurs adoptaient des politiques restrictives, il a vite provoqué une dégradation des comptes extérieurs et le gouvernement a dû adopter assez rapidement une politique de rigueur.
  • 1981-1982 : vague de nationalisations.
  • 1983: Tournant de la rigueur et adoption d'une politique économique dite de désinflation compétitive. Cette politique qui aboutira vers 1986-87 à la fin de la forte inflation qu'à connu la France à partir de la crise de 1973
  • À partir de la Loi bancaire de 1984, libéralisation du secteur financier et, de 1985 à 1989, fin du contrôle des changes[30].
  • 1986, fin du contrôle des prix[31]
  • 1992-1993 Traité sur l'Union européenne. Les gouvernements qui se succéderont mèneront des politiques économiques dont un des buts sera de se « qualifier » pour l'Euro
  • En 1999, la mise en place de la zone euro et la monnaie unique marque la volonté d'une collaboration économique plus étroite de la majorité des pays, au sein de l’Union économique et monétaire. La monnaie en Euro remplacera le Franc à compter du 1° janvier 2002.
  • À partir de 2002, généralisation de la réduction de la durée légale du travail à 35 heures, une expérience unique notamment parmi les pays de l'OCDE[32]. Elle est compliquée par les nombreuses mesures d'accompagnement (hausse du SMIC horaire pour maintenir le salaire net, allégements de cotisations sociales pour contenir le coût du travail, flexibilité accrue de l’organisation du travail, etc.). Le débat sera vif et le restera.
  • 2004, rapport Camdessus, premier rapport sur le problème de la croissance. Il sera suivi en 2008 par le premier rapport Attali
  • Le 21 juin 2005, dans la lignée du rapport Pébereau sur la dette publique, le ministre de l'Économie Thierry Breton alerte l'opinion sur deux indicateurs. Le premier indicateur est l’augmentation forte de la dette publique française qui dépasse 60 % du PIB, et dont la charge financière est équivalente aux recettes de l'impôt sur le revenu. Le second indicateur est le taux d'activité des Français plus faible que celui des pays équivalents, en raison de l'entrée tardive des jeunes dans la vie active (22 ans et demi en moyenne) et d'une sortie plus précoce (âge effectif de la retraite (57 ans).
  • Août 2007, Loi TEPA instaurant : une défiscalisation des heures supplémentaires, un crédit d'impôts sur les intérêts d'emprunt destinés à l'achat d'un logement, un allégement des droits de succession, l'abaissement du bouclier fiscal, la défiscalisation des salaires des étudiants. Les effets de cette loi sur l'économie du pays ont été, et sont toujours, très controversés
  • Octobre 2007 Grenelle Environnement visant à prendre des décisions à long terme en matière d'environnement et de développement durable Si la méthode a été appréciée (rencontres avec les principaux acteurs intéressés), les résultats concrets sont appréciés de façon plus mitigée.

La crise économique de 2008 et après

  • Septembre 2008, début de la crise économique mondiale actuelle
  • 2008, plan de relance de 26 milliards d'euros destiné à soutenir l'activité économique
  • Septembre 2009, la commission Stiglitz rend son rapport au président de la république. Cette commission a été chargée en 2008 par le gouvernement de développer une « réflexion sur les moyens d'échapper à une approche trop quantitative, trop comptable de la mesure de nos performances collectives » et d'élaborer de nouveaux indicateurs de richesse.
  • Novembre 2009 à janvier 2010, États généraux de l'industrie destinés à voir comment renforcer l'industrie en France[33]
  • 2010, grand emprunt de 35 milliards destinés à financer des projets dans la recherche et l'enseignement supérieur, les filières industrielles, le développement durable et le numérique
  • Octobre 2010, remise au président du second rapport Attali sur la libération de la croissance

La France, comme nombre de pays, a été affectée par la crise économique mondiale[34]. Toutefois, la France a mieux résisté à cette crise que les autres pays industrialisés[35] : le PIB s'est par exemple contracté en moyenne de 4 % dans la zone euro en 2009, contre seulement 2,2 % pour la France[36]. Cette bonne résistance est liée à son système de protection sociale qui par les transferts qu'il organise (47 % du revenu disponible brut des ménages en 2007)[37] la dote de forts stabilisateurs économiques. Toutefois ses stabilisateurs peuvent aussi peser sur la reprise ce qui, à l'automne 2010, causait une certaine inquiétude[37].

Données macroéconomiques

Le tableau emplois ressources de la nation

Ressources et emplois de biens et services en 2006, 2007 et 2008 (source INSEE)
Ressources Valeur (G€) 2006 2007 2008 Emplois Valeur (G€) 2007 2008
Produit intérieur brut 1 792,0 1894.6 1950.1 Consommation finale 1 196,2 1510,2 1565.8
dont valeur ajoutée au prix de base 1 600,0 1697.4 1752.4 dont consommation des ménages 993,2 1047.4 1086.8
dont impôts sur les produits 204,1 209.4 210.1 dont consommation des APU (1) 423,7 436.9 451.6
dont subventions sur les produits –12,2 -12.1 -12.5 dont consommation des ISBLSM (2) 23,3 25.8 27.3
- - - - FBCF (3) 366,4 408.8 427.2
- - - - Variations de stocks 10.3 9.9 4.2
Importations 507,0 537.6 563.5 Exportations 481,2 502.3 515.6
Total des ressources et des emplois 2 298,9 2 432.3 2513.9 Total des ressources et des emplois 2 298,9 2 432.3 2 5129

Le tableau ressources emplois comptabilise d'un côté les ressources du pays c'est-à-dire, en gros ce qui est produit en France ou acheté à l'étranger et de l'autre les emplois c'est-à-dire ce qu'on fait des ressources. Les ressources sont égales au PIB plus les importations. Les emplois à la Consommation finale +FBCF +variation des stocks + exportations. En retraitant l'égalité ressources emplois on trouve :

PIB= consommation finale +FBCF + variation des stocks + (exportations - importations) avec (exportations - importations)= solde des échanges extérieurs ou solde de la balance commerciale

En règle générale le PIB vu du côté de l'offre est égal à la somme des valeurs ajoutées, mesurées au prix de base, à laquelle on ajoute les impôts sur les produits et de laquelle on déduit les subventions sur les produits. Du côté de la demande, Le PIB est égal à la consommation finale auquel on ajoute l’investissement (FBCF), les variations de stocks et le solde de la balance commerciale (exportations moins importations).

Le PIB et la croissance

Taux de croissance du PIB (en %)[38]
pays 1991-95 1996-2000 2000 2001 2002 2003 2004[39] 2005[40] 2006[41] 2007[41] 2008[42]
Zone euro 2,1 % 1,5 % 2,8 % 2,6 % 0,72 %
France 1,1 % 2,7 % 4,0 % 1,8 % 1,1 % 1,1 % 2,0 % 1,2 % 2,2 % 2,2 % 0,32 %

Sources : Les chiffres de l'économie no 74 Alternatives économiques hors série, p. 94, date ?, jusqu'en 2005 pour France, Royaume-Uni, États-Unis, Chine, Inde.
Overview of the world economic projection du FMI 11/2006, 11/2007 et 11/2008, Pour Allemagne, Italie, Espagne, Japon en 2004-2005 et pour tous pays en 2006 et 2007

Plus de 100 pays dans le monde situés sur tous les continents avaient avant la crise économique de 2008 un taux de croissance supérieur à 5 %[43]. Si la très forte croissance de grands pays tels que la Chine et l'Inde est liée au fait qu'ils sont en phase de rattrapage, il n'en demeure pas moins que cette situation va entraîner un questionnement en France et en Europe car, c'est leurs places de grandes puissances mondiales qui sont en jeu. Parallèlement, cette croissance relativement atone a provoqué une baisse de la France dans le classement des pays ayant le plus fort PIB par habitant : 6e rang mondial en 2000, 13e rang en 1994, 17e en 2004.

La question de la croissance est complexe en France car, elle se conjugue avec des interrogations quant à savoir si la croissance que nous avons connue est soutenable. Cette interrogation forte chez des économistes comme Denis Clerc[44] ou Jean Gadrey trouvera des échos auprès du gouvernement qui demandera en 2008 à la commission Stiglitz de développer une « réflexion sur les moyens d'échapper à une approche trop quantitative, trop comptable de la mesure de nos performances collectives » et d'élaborer de nouveaux indicateurs de richesse.

La question de la croissance potentielle de la France donnera lieu à des rapports en provenance d'instituts économiques tels que le Conseil d'analyse économique (CAE)[45]. Les gouvernements chargeront deux commissions de proposer une réflexion et des pistes d'action sur ce problème : la commission Camdessus [46] en 2004 et, la commission Attali en 2008 puis en 2010. Ces commissions mettront en avant :

  • la nécessité de favoriser la recherche et l'« économie de la connaissance »[47] notamment en faisant émerger dix pôles universitaires de taille mondiale alliant pluridisciplinarité et excellence.
  • Les barrières à l'entrée à certaines professions et à certains marchés (grande distribution notamment).
  • Le Marché du travail en France avec une volonté d'aller vers une flexicurité à la française et de se préoccuper des faibles taux d'activité des jeunes et des seniors. Par ailleurs, à partir du rapport Camdessus[48], les économistes "mainstream" vont considérer que le travail appelle le travail et que la politique de partage du travail ne peut résoudre le problème du chômage.
  • Enfin, avec le rapport Attali de 2010, l'accent va être mis sur la menace sur la croissance que constitue une dette publique trop élevée.

Si au niveau de l'enseignement supérieur, les choses ont bougé, malgré tout, les économistes sont partagés sur le bilan de mise en œuvre des préconisations contenues dans ces rapports. Si le rapport Attali de 2010[49] estime que les deux tiers des propositions de son rapport de 2008 ont été totalement ou partiellement mises en œuvre, Pierre Cahuc et André Zylberberg, deux économistes spécialisées dans le marché du travail dont les travaux ont contribué à nourrir le débat, sont plus sévères. En 2009, ils ont réalisé une étude sur diverses mesures prises : la loi de modernisation du marché du travail publiée en 2008, la loi du 20 août sur la représentativité syndicale, la façon dont ont été traités les cas des taxis de la grande distribution, des heures supplémentaires et des régimes spéciaux. Après examen ils doutent que les mesures prises aient vraiment des effets sur la croissance[Note 1]

Les composantes du PIB côté demande

Consommation

La consommation est la « principale composante de la croissance en France »[50] : 1.6 point de croissance sur 2.2 en 2006 et 0.8 sur 0.4 en 2008[51]. Ce modèle de croissance nous distingue de celui de l'Allemagne et de la Chine qui ont des modèles tirés par les exportations. Cette différence de modèle pèse dans les discussions des autorités françaises avec les autorités allemandes.

Si l'on s'intéresse à l'évolution de la consommation, on constate que comme le prévoit la loi d'Engel, la part de l'alimentation dans la consommation totale des ménages diminue et ne représente plus que 10,4 %. Au contraire les dépenses de logement, chauffage, éclairage augmentent pour représenter 19,5 % de la consommation des ménages. De même, on note la bonne tenue des dépenses consacrées aux loisirs, tourisme et aux autres biens et services[52] .

Investissements

La France se plaçait en 2005 en troisième position mondiale pour les investissements directs à l'étranger (IDE) avec un flux entrant de 63,5 milliards de dollars[53]. Cependant, ces flux d’IDE comptabilisent également les flux de rachat d’entreprises françaises par des entreprises étrangères et ne représentent pas réellement l’investissement productif réalisé sur le territoire français.

Le taux d’investissement des entreprises baisse régulièrement en France depuis 1962 : taux d’investissement des sociétés non financières, hors entreprises individuelles vaut 19 % en moyenne entre 1990 et 2006, contre 24 % au cours des années 1960[54]. Le taux d’investissement des entreprises en France est plus faible que le taux d'investissement des pays de l’UE15, en moyenne[55] : les entreprises françaises et les étrangères préfèrent investir dans d’autres pays.

En 2008, l'investissement total s'élevait à 427.2 milliards d'euros[56]. Il se décomposait notamment en

  • investissement des entreprises non financières : 52,57 % ;
  • administrations publiques : 14,6 % ;
  • investissements des ménages : 28,3 %.

Échanges extérieurs

Au niveau du PIB une balance commerciale déficitaire pèse sur la croissance. Par exemple le solde extérieur de la France a diminué la croissance de -0,3 point en 2006 de 0,8 point en 2007 et de 0,3 point en 2008[56]

L’économie française est le cinquième exportateur mondial de biens (principalement des biens d’équipement)[57], le quatrième pour les services[57] et le troisième pour les produits agricoles et agroalimentaires (premier producteur et exportateur agricole européen)[57]. Elle est la première destination touristique mondiale[57],[58] et possède la deuxième zone maritime du monde[59].

Échanges extérieurs de biens et services
Exportations, importations et solde des échanges extérieurs, en % du PIB, données trimestrielles, entre 1978 T1 et 2007 T3.
La France est une économie de plus en plus ouverte.

Pour 2007 le déficit cumulé de la balance commerciale des biens et services s’établit à près de 38 milliards d’euros[60]. Le creusement de déficit est dû à la hausse du prix du pétrole des années 2000, au niveau élevé du taux de change effectif de l’euro, et au manque de compétitivité et d'adaptivité des entreprises[60].

Les exportations augmentent toujours, en raison de la forte hausse de la consommation mondiale, mais moins vite que les importations.

En 2008, comme depuis très longtemps, l'Allemagne est à la fois le principal client et le principal fournisseur de la France[61] ; le solde des échanges extérieurs bilatéraux est très négatif avec la Chine et l’Allemagne (respectivement -22,6 et -18,9 milliards d'euros en 2008 ), tandis que le solde avec l’Espagne ou le Royaume-Uni est positif[62].

La montée en puissance de l'économie chinoise, servie par une monnaie, le yuan, sous-évaluée, a entraîné une augmentation des importations en biens manufacturés.

Échanges de biens

Le solde des échanges extérieurs de biens de la France se creuse régulièrement depuis 2002 avec un déficit de 26,6 milliards d'euros en 2006[63]. Les exportations ont représenté 389 milliards d'euros et les importations 430 milliards. En 2002 avec 5,1 % des exportations mondiales, la France était le 4e exportateur mondial, à égalité avec la Chine, derrière les États-Unis, le Japon et l'Allemagne.

    • industrie pharmaceutique [premier exportateur en Europe) ( + 7 milliard d'euros (chiffre 2009))
  • Principal secteur déficitaire : l'énergie avec - 45,8 milliards d'euros en 2006 ce qui est le double de 2003.

voici un tableau officiel des différente balance commercial par secteur : http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&id=232

Année Balance commerciale des biens de la France[63]
(en milliards d'euros)
Échanges de biens FAB-FAB (sans les services).
2003 2,4
2004 -5,1
2005 -21,6
2006 -26,6
2007 -38,4
2008 -55.1
2009 -43,0

Échanges de services

Le solde des échanges de services reste positif en 2006 (+ 2,6 milliards d'euros) grâce au secteur du tourisme, qui à lui seul forme un excédant de +10,1 milliards d'euros en 2006[63].

Monnaie

Article détaillé : Euro.

Le 1er janvier 1999, l'euro a officiellement remplacé le franc, ancienne monnaie nationale ; les billets et les pièces en euros sont introduits en 2002 et remplacent rapidement les précédents billets et pièces. À partir de 1999, la conduite de la politique monétaire ne s’est plus faite plus à la Direction du Trésor ou à la Banque de France, mais elle est confiée, pour l’ensemble de la zone euro, à la Banque centrale européenne (BCE).

La France a connu de multiples périodes au cours du XXe siècle où des niveaux d’inflation trop forts, par rapport à ses partenaires économiques, ont dégradé sa compétitivité économique alors que sa monnaie restait fixée vis-à-vis d’autres monnaies par une parité de change fixe. Des dévaluations ont alors été nécessaires.

Profil temporel de la dépréciation du franc au cours du XXe siècle
(calculé d'après la parité-or du franc à la fin de chaque décennie.)[64]
Période Date des dévaluations Taux de dévaluation/dépréciation
1914-1929 1928 - 79,7 %
1929-1939 1936-1939 - 58 %
1939-1949 1945-1949 - 89,7 %
1949-1959 1958 - 29,1 %
1959-1969 1969 - 11,1 %

À partir de l'entrée de la France dans le Serpent monétaire européen en 1972, puis dans le Système monétaire européen en 1979, le franc s'arrime au Deutsche Mark, et la monnaie nationale devient une monnaie « stable ». La dernière dévaluation intervient en 1983, puis le gouvernement engage une période de « désinflation compétitive » qui est respectée par les gouvernements suivants.

Données sectorielles

Valeur ajoutée par branche, en 2006

Secteur primaire

Article détaillé : Secteur primaire en France.

Le secteur primaire regroupe l'agriculture, la pêche, l'exploitation forestière, les mines et la chasse.

En 2007, l’agriculture emploie 1 005 100 en équivalent temps-plein[65]. La part des agriculteurs dans la population active française ne cesse de diminuer[66]. En 2007, la France compte 506 900 exploitations agricoles[67]. En 2007, le résultat agricole net est de 24,0 milliards d'euros, dont 18,3 milliards d'euros pour la valeur ajoutée du secteur agricole, et 7,2 milliards d'euros qui correspondent à des subventions[68].

La France est le premier producteur agricole de toute l'Union européenne[69]. Les principales productions sont les céréales (blé, maïs) et le sucre, le vin, les produits laitiers, les fruits et légumes, les animaux et produits carnés.

L'agriculture est donc à la base du fort secteur industriel de l'agro-alimentaire (secteur secondaire).

La céréaliculture et les autres cultures assimilées

En 2004, la France a produit 70 millions de tonnes de céréales. Environ la moitié est représenté par la production la plus prestigieuse, qui est le blé tendre, pour moitié à peine panifiable et destiné à la consommation des aliments du bétail. L'orge et le maïs sont destinés également à l'ensilage pour l'alimentation animale, à l'instar du colza, du pois et autres grandes cultures.

L'élevage

La France possède un des cheptels les plus important de l'Union européenne. On compte notamment plus de 20 millions de bovins, 16 millions de porcins et 9 millions d'ovins. Elle fournit près du quart de la viande bovine consommée en Europe, c'est le plus gros producteur européen de viande bovine et de volailles et, elle est la troisième productrice de viande ovine et porcine. La moitié des agriculteurs français ont une activité d'élevage en complément de leur activité de culture.

La filière bois

La France est un pays de forêts, généralement éclatées entre une infinité de propriétés privées. L'État possède de nombreuses surfaces forestières, souvent protégées au titre de la biodiversité, comme les forêts domaniales. La superficie boisée au augmenté de 50 % depuis les années 1950. La filière bois rassemble tous les métiers du bois, dans la sylviculture, mais aussi l'industrie ou la production d'énergie. C'est un secteur très important avec 450 000 emplois. Dans les prochaines années, il est probable que la part de la biomasse dans les énergies renouvelables augmente[70].

Les cultures spécialisées

De nombreuses autres productions régionales caractérisent le système agricole français :

Secteur secondaire

Article détaillé : Secteur secondaire en France.

Le secteur secondaire représente 20,6 % du PIB en France en 2006, et occupe 24,4 % de la population active[71]. Il comprend l’industrie (composée de l'industrie manufacturière, de l'agroalimentaire et de l'énergie)[72] et la construction. Le secteur secondaire et notamment l'industrie manufacturière est jugé stratégique par des économistes qui considèrent qu'elle a un fort impact positif sur les autres secteurs économiques et que sans elle, il n'y aurait pas de recherche et développement[73]

Industrie

Données générales

Entre 1980 et 2008, le poids de l'industrie dans la valeur ajoutée de la France est passé de 24 % du PIB à 14 %. Ce secteur a perdu 36 % de ses effectifs soit 1,9 million d'emplois[74]. Ce mouvement qui est général dans tous les pays occidentaux, est plus accentué en France que dans l'ensemble de l'Union européenne. Ce phénomène selon Problèmes économiques a trois raisons : « le transfert de certaines tâches au secteur au secteur des services, la déformation de la structure de la demande au cours du temps et la concurrence étrangère »[74]. Concernant le premier point, si l'externalisation a provoqué un fort essor des services aux entreprises dont les effectifs ont été multipliés par 4 en quarante ans pour atteindre 4 millions de salariés avant la crise de 2008[73], une étude de la DG Trésor[75] estime qu'elle n'a enlevé à l'industrie qu'environ 400 000 emplois entre 1980 et 2007. Le second point lié à la hausse de la productivité, aurait « coûté » 567 000 emplois environ entre 1980 et 2007[76]. La hausse de la productivité agit de deux façons : elle réduit le personnel nécessaire et élève le niveau de vie et donc la demande de service. Enfin, l'effet de la concurrence étrangère est difficile à évaluer, l'approche comptable la situant à 13 % du total et l'approche économétrique la donnant entre 9 % et 70 %[76] .

Valeur ajoutée (milliards d'euros)
2006 2008  % de la valeur ajoutée de toutes les branches en 2008
Agroalimentaire 28,7 32,7 1.9
Biens de consommation 37,3 34 1.9
Industrie automobile 13,2 10,9 0.6
Biens d'équipement 47,3 48,4 2.8
Biens intermédiaires 77,0 77,9 4.4
Énergie 30,4 37,4 2.1
Total 233,9 241,3 13.8
Source : L'industrie française en chiffres, 4 septembre 2009, INSEE, L'Économie française 2009, p. 149

Le gouvernement s'est ému de la baisse de son secteur industriel et a organisé début 2010 des « États généraux de l'industrie ». Le rapport public du ministère[77] chargé de l'industrie constate d'une part que l'industrie française perd des parts de marché à l'exportation et d'autre part que si le solde des échanges de produits manufacturés se dégrade en France, il ne cesse de s'améliorer en Allemagne[78]. Pour expliquer cette situation, le rapport pointe le faible dynamisme de l'investissement et de l'innovation en France et la faiblesse du tissu de grosses PME. Concernant le premier point, la situation est contrastée. Dans les branches intenses en recherche et développement la France fait mieux que l'Allemagne. Mais la France est surtout présente dans les secteurs peu utilisateurs de R&D aussi, globalement, elle fait moins bien que sa voisine[79].

Énergie
Article détaillé : Énergie en France.

En 1939, la consommation de carburant en France était de 3 millions de tonnes de carburant utilisé par, en autre les 2 015 000 voitures et 654 000 camions du parc national, tandis que la production métropolitaine était de 50 000 tonnes de carburant. Après l'armistice du 22 juin 1940, il ne restait que 200 000 t. en réserve. La mise en service de gazogènes ramena la consommation durant l'occupation allemande à environ un quart de celle avant-guerre [80].

En 2007, la consommation d'énergie primaire est restée stable par rapport à 2006, avec 276,1 millions de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep)[81]

La part de l'électricité d'origine renouvelable dans la consommation intérieure brute d'électricité (Métropole uniquement) est de 12,1 % en 2006. Cela représente une production d'électricité de 17,51 millions de tonnes d'équivalent pétrole en 2006, dont 91 % du secteur hydraulique[82].

Il faut rappeler qu'en 1961, 49 % de l'électricité produite en France l'était à partir de sources renouvelables (hydroélectricité)[83].

Construction

Avec la bulle immobilière, le secteur de la construction a été florissant en France entre 2004 et 2006. La valeur ajoutée du secteur représente 226,1 milliards d'euros en 2006, avec la production d'environ 45 millions de m2 de surface, et 421 000 logements mis en chantier ; le secteur représente 1 530 000 emplois en 2006[84].

De 1998 à 2006, la hausse cumulée des prix est de 88 % pour les maisons neuves et de 61 % pour les appartements neufs. Les prix de vente de l’immobilier neuf intègrent en effet le coût du foncier qui s’est fortement apprécié depuis 1998, en particulier en raison des élus locaux qui, en restreignant les permis de construire, favorisent la montée des prix. « Dans le même temps le prix dans l’immobilier ancien en centre ville a augmenté encore plus : + 118 % pour les maisons anciennes et + 136 % pour les appartements anciens »[84].

Secteur tertiaire

Article détaillé : Secteur tertiaire en France.

Le secteur tertiaire (marchand et non marchand) emploie 71,5 % de la population active, soit plus de 16 millions de Français[71]. C’est le secteur qui contribue le plus à la croissance française[69].

Données globales

Valeur ajoutée (milliards d'Euro)
2008  % de la valeur ajouté totale des branches en 2008
Commerce 174.3 9.9
Transport 77.4 4.4
Activités financière 80.0 4.6
Activités immobilières 253.1 14.4
Services aux entreprises 300.8 17.2
Services aux particuliers 96,5 5.5
Éducation, santé, action sociale 241.8 13.8
Administration 135.2 7.7
Total 1359.1 77.5
Source : INSEE, l'"économie française 2009, p.149 [ http://insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/ECOFRA09a.PDF]

Sont considérés comme service marchands : le commerce, le transport, les activités financières, les activités immobilières, les services aux entreprises, les services aux particuliers. Sont considérés comme non marchands : éducation, santé, action sociale, administration[85]

Secteur tertiaire marchand

Secteurs bancaire et assurantiel, marchés financiers

Quelques banques et assureurs français (BNP Paribas, Société générale, Axa, …) occupent un poids important dans le secteur bancaire français. Ils font partie des entreprises qui emploient le plus grand nombre de personnes[69].

La Bourse de Paris est la place de cotation des actions, des obligations et de produits dérivés en France. Elle constitue une source de financement importante pour les entreprises, et leur permet de croître (augmentations de capital) et de financer leurs investissements.

L’entreprise qui gère cette Bourse fait désormais partie de NYSE Euronext, issu de la fusion entre les Bourses de Paris, d’Amsterdam et de Bruxelles (2000), puis du rapprochement avec la Bourse portugaise (2002) et la LIFFE (la bourse de produits dérivés londonienne) (2002), et enfin de la fusion avec le New York Stock Exchange (NYSE), en 2007.

Les réglementations françaises, ainsi que le système de retraite par répartition, n’incitent pas à la création de fonds de pension, ce qui diminue l'épargne nationale disponible pour les entreprises cotées[86]. Aussi, nous l'avons vu, une part importante des actions des entreprises françaises est détenue par des investisseurs étrangers.

Le commerce

Les grandes surfaces représentent 50 % du commerce français[69] ; les lois Royer, Raffarin et Galland imposent des freins à la concurrence entre les commerces et au développement des grandes surfaces, potentiellement créateur d’emplois[87].

Le tourisme
Article détaillé : Tourisme en France.

La France a accueilli 79,1 millions de touristes en 2006 (1er rang mondial), soit environ 10 % du total mondial, pour 497 millions de nuitées[88]. Le secteur touristique pèse pour 6,7 % du PIB, et emploie près d’un million d’actifs en 2002[69]. Il contribue positivement à la balance courante.

En 2005 le tourisme international a généré 42,3 milliards de dollars de recettes en France (3e rang mondial derrière les États-Unis, l'Espagne et devant l'Italie), en hausse de 3,4 % par rapport à 2004[89].

Le transport
Article détaillé : Transport en France.

La France a un des réseaux terrestres les plus denses et les plus performants du monde, avec 146 km de route et 6,2 km de voies ferrées pour 100 km2 ; les réseaux de transport sont construits en toile d’araignée avec Paris pour cœur[69]. Le transport de personnes avec les autres pays se fait majoritairement en avions, alors que sur territoire la présence de lignes de TGV rend le transport ferroviaire compétitif vis-à-vis de l'avion pour le temps de transport.

Les marchandises sont transportés par oléoducs et gazoducs (pétrole, gaz), par fret (céréales, charbon, sable...), ou par camions (produits finis...).

Secteur principalement non marchand

Sont concernées l'ensemble des activités à but non lucratif (associations...) et les administrations publiques (voir section infra).

Le secteur de la santé et de la dépendance
Article détaillé : Système de santé français.

La France possède un des meilleurs services de santé au monde au niveau des services rendus. Il contribue à une espérance de vie élevée. Son coût, l'un des plus élevés au monde[90],[91] contribue au déficit récurrent et considérable des comptes de la branche assurance maladie de la Sécurité sociale[92].

Avec le « papy boom », ces secteurs ont vocation à se développer davantage, et à représenter des dépense importantes dont le financement fait l'objet de débats importants selon le rôle que les pouvoirs publics veulent faire jouer respectivement aux mutuelles, aux assurances et aux cotisations sociales.

Travail et revenus

Emploi et chômage

La population active (c’est-à-dire les personnes ayant un emploi et les personnes à la recherche d’un emploi) constitue le facteur travail. La population active occupée, c'est-à-dire ayant un emploi compte 25,9 millions personnes en 2008[93] contre 22,3 millions en 1995. Entre 1995 et 2005, elle a augmenté d’environ 12 % en 10 ans (2,686 millions). La majorité de cette croissance de l’emploi a eu lieu au cours de la dernière période de taux de croissance du PIB élevé, en haut de cycle économique, de 1997 à 2001 : 1,9 million d’emplois supplémentaires[94], soit environ 70 % de la progression.

Taux de chômage standardisés en France, dans l’UE-15, et pour les pays du G7 données trimestrielles c.v.s. (corrigées des variations saisonnières), 1978 - 2006. Source : OCDE.

Même si elle a une population active occupée importante, la France a vu son taux de chômage augmenter à partir du premier choc pétrolier, dépasser les 8 % à partir de 1982, un seuil au-dessous duquel, il ne reviendra pratiquement jamais dans les années qui suivront. En 2008, Le nombre de chômeurs « au sens du BIT » est de 2,1 millions en 2008, contre 2,899 millions en 1995[95].

Pour faire face au problème du chômage les gouvernements successifs ont eu recours à des politiques de l'emploi visant d'une part à aider les chômeurs à trouver un emploi (dépenses dites "actives") et à les indemniser (politique dite parfois passive). En 2007, Ses dépenses s'élevaient à 41 milliards d'euros soit 2,15 % du PIB[96]. Cela sans compter les dépenses liées aux allégements des cotisations sociales destinées à favoriser l'emploi qui, de leur côté, s'élèvent en 2007 à 21,7 milliards d'euros[96]

Revenus du travail

En 2007, la rémunération mensuelle moyenne nette de tous prélèvements d'un salarié à temps complet s'élevait à 2 001 euros[97] dans le secteur privé et semi-public et à 2 244 euros dans la fonction publique[98]. Au 1° juillet 2009, le montant brut du SMIC était de 1 337,7 euros. Si, en raison d'une augmentation forte du SMIC, la proportion des salariés rémunérée à ce niveau a longtemps augmenté atteignant 15,1 % des salariés au 1er juillet 2006 (hors secteur agricole et interim)[99],[100], depuis une tendance à la baisse semble se dessiner[101].

La différence de rémunération hommes / femmes persiste : en 2000, le salaire moyen d'une femme travaillant à temps complet représentait 81,6 % de celui des hommes[102], et cette différence peut en grande partie s’expliquer par des différences dans les postes occupés.

Les évolutions de salaires sont différentes en fonction des catégories socio-professionnelles : entre 2000 et 2005, le salaire annuel net moyen des ouvriers à temps complet a augmenté de 4 %, contre une hausse de 1,8 % pour les cadres, 0,7 % pour les employés, et une stagnation pour les professions intermédiaires[103]. Les faibles augmentations des salaires nets, liées à la hausse de l'imposition, à la réduction du temps de travail, ont abouti, en raison de l’inflation ressentie lors du passage à l'euro et à l'augmentation sensible de certains prix, à un sentiment de perte de pouvoir d'achat. Le phénomène de travailleurs pauvres existe en France mais n’est pas lié au niveau du salaire horaire, mais au faible temps de travail effectué (travail à temps partiel).

Enfin, selon l’INSEE, entre 1978 et 2005, « les inégalités de salaire journalier diminuent partout ou restent à peu près stables. »[104].

Salaire minimum et négociations sociales

Article détaillé : SMIC.

Depuis l’article de Stigler de 1946[105], les économistes connaissent les avantages et inconvénients d’un salaire minimum horaire, les études récentes n’ayant modifié qu’à la marge les conclusions de cet article. Dans un marché de concurrence pure et parfaite, pour attirer de la main-d'œuvre les employeurs seraient obligés de fixer des taux de salaire pratiquement égaux à la productivité des salariés qu’ils recrutent. Mais dans la réalité, comme chercher du travail demande des efforts et du temps pour trouver un emploi, les salariés ne sont pas à même de négocier au mieux leur salaire, aussi il peut exister un écart non négligeable entre la productivité et la rémunération[106]. Dans ce cas, le salaire minimum horaire peut contribuer à réduire cet écart et inciter un plus grand nombre de personnes à venir sur le marché du travail. De sorte que l’économie en général y gagne. Par contre si le taux de salaire horaire est fixé plus haut que la productivité des salariés, alors les entreprises auront tendance à licencier ces personnes où à ne pas les embaucher. Cahuc et Zylberberg[107] notent qu’en France, en novembre 2003, en tenant compte des allégements de charges, le coût du travail horaire au niveau du salaire minimum était de 65 % supérieur à celui des États-Unis. Selon une étude de l’INSEE de 2000, « une augmentation de 10 % du Smic détruirait environ 290 000 emplois [..] à long terme »[108].

Un des problèmes en France est la faiblesse des négociations sociales au niveau interprofessionnel. Le gouvernement est toujours tenté d'intervenir et de relever le SMIC (seul outil de gestion collective des salaires à disposition de l’État, qui « ne joue plus en France le rôle de simple "voiture balai" »[109]), ce qui déforme la répartition de la masse salariale puisque les salaires proches du SMIC augmentent plus vite que le salaire moyen[110]. L'effet sur le coût du travail des entreprises est complexe car les entreprises peuvent substituer du capital au travail et augmenter la productivité du travail pour pallier cela. Toutefois la spécialisation de l'industrie française dans des secteurs de faible technologie[111] leur laisse des marges de manœuvre assez faible. Pour pallier cet effet de bord, des mesures d’allègement des cotisations sociales pour les personnes proches du SMIC ont été adoptées. Ces mesures peuvent conduire à un phénomène de « trappe à bas salaires » car, comme le relève le rapport de la commission des finances du Sénat en 2004, « en concentrant les allégements sur une zone très étroite de salaire, on introduit un frein aux carrières salariales. » ; « les entreprises peuvent chercher à optimiser le rendement de ces mesures en embauchant de nombreux travailleurs à bas salaires et en freinant leur progression salariale pour qu'ils restent sous le seuil de 1,2 ou 1,3 fois le SMIC »[112].

Niveau de vie, inégalité et pauvreté

Article détaillé : Pauvreté en France.

En 2007, la moitié des Français disposaient de moins de 1 500 [113] euros par mois et le niveau de vie moyen mensuel s'élevait 1 757 euros. Le rapport entre les dix pour cent bénéficiant des plus hauts revenus et les dix pour cent disposant des revenus les plus faibles (D9/D1) s'élevait à 3.39 et le coefficient de gini mesurant les inégalités de revenu à 0.289[114], (14° rang dans l'Union Européenne)[115]. Toutefois, à l'intérieur du décile 9 (les 10 % les plus riches), les écarts se sont accrus. En 2006, 130 000 personnes (1 % de la population) percevaient un salaire brut supérieur à 119 940 euros et 13 000 (0,01 % de la population) un salaire de plus de 297 600 euros. Ces hauts salaires se trouvent plus spécialement dans les secteurs du conseil et de l'assistance (28 %), les activités financières (14 %) et le commerce de gros (11 %)[116]. Ces très hauts salaires progressent plus vite que les autres : en dix ans le salaire des 0,01 % progresse en moyenne de 2,5 % l'an alors que le salaire du premier décile (les 10 % pour les moins rémunérés) progresse de 1 % l'an[117]

En France, pour évaluer la pauvreté on utilise les seuils de pauvreté relatifs à 50 % et 60 % (du salaire médian). Le niveau de ces seuils de pauvreté, puisqu’ils sont relatifs, augmentent mécaniquement avec la hausse du niveau de vie moyen, ce qui explique que la proportion de Français situés sous ces seuils diminue peu, malgré l’augmentation continue du PIB par habitant.

En 2005, 3,73 millions de personnes (6,6 % de la population) vivaient sous le seuil de pauvreté de 50 %, et 7,13 millions de personnes (12,1 % de la population) vivaient sous le seuil de pauvreté de 60 %[118]. Selon une étude de l'INSEE, en France en 2006[119], 7,1 % de la population vivait en dessous du seuil de pauvreté relatif de 50 % et 13,2 % sous le seuil de pauvreté de 60 %. Ce taux est monté à 13,4 % de la population en 2007 avec 8 millions en dessous du seuil de pauvreté évalué à 910 euros par mois en 2007[120]. Si la pauvreté a diminué en France entre 1996 (pauvreté selon le seuil relatif à 60 % à 13,5 %) et 2005 (taux à 12,1 %) elle augmente les années suivantes[121],[122].

Entreprises

Article détaillé : Entreprises françaises.

La France possède de grandes entreprises qui sont leaders mondiaux dans leurs secteurs. Le problème est qu’elle n’a pas assez de petites et moyennes entreprises (PME), et qu’il n’existe pas assez de sources de financement de leurs investissements (capital-investissement)[123]. Il existe une difficulté à faire émerger de nouvelles grandes entreprises capables d'avoir un rôle d'entraînement.

Les grandes entreprises

Avec 34 des 500 plus importants groupes mondiaux en 2010, la France est au 4e rang du Fortune Global 500, derrière les États-Unis, le Japon et la Chine, mais devant l'Allemagne et le Royaume-Uni. Paris est la troisième ville mondiale accueillant le plus de sièges sociaux de ces 500 plus importants groupes après Tokyo et Pékin, plus qu'à New York; Londres, Séoul ou Osaka[124].

Toutefois la plupart des grandes entreprises actuelles étaient déjà de grandes entreprises trente ans auparavant et le renouvellement tarde à se faire. Les États-Unis et de nombreux pays émergents au contraire ont vu l'éclosion de très grandes entreprises depuis trente ans.

Parmi les grandes sociétés françaises nous pouvons citer au sein du CAC 40:

Société Secteur[125] Rang mondial dans le secteur[125] Chiffre d'affaires 2010[125] (en milliards d'euros) résultat net 2010[125] (en milliards d'euros) note
Total Pétrole 5 159,3 10,6 4e plus importante compagnie pétrolière privée mondiale
Sanofi-Aventis Pharmacie 2 30,4 5,5
GDF Suez Énergie 2 84,5 4,6 premier producteur indépendant d'énergie au monde
France Télécom Télécommunications 6 45,5 4,9
Vivendi Télécommunications, Divertissement 10 (Télécoms) 28,9 2,2
AXA Assurance 1 91,0 2,7
BNP Paribas Banque 5 43,9 7,8 plus importante banque au monde par capitaux en 2010[126]
Danone Agroalimentaire 6 17,0 1,9 premier fournisseur d'eau minérale au monde
Société générale Banque 9 26,4 3,9 8e plus importante banques au monde par capitaux en 2010[126]
Carrefour Distribution 2 90,1 0,4
Air liquide Gaz industriel 1 13,5 1,4
L'Oréal Cosmétique 1 19,5 2,2
EDF Énergie 3 65,2 1,0 plus importante société publique au monde[réf. nécessaire]
Vinci BTP 1 31,2 1,8
LVMH Luxe 1 20,3 3,0
Schneider Electric Matériel électrique 1 19,6 1,7
Pernod-Ricard Spiritueux 2 7,1 1,0
Crédit agricole Banque 10 34,2 1,3 6e plus importante banques au monde par capitaux en 2010[126]
Saint-Gobain Matériaux de construction, Verre 1 40,1 1,1
Bouygues BTP 2 31,2 1,1
Alstom Transport et énergie 1 (trains) 19,6 1,2
Essilor International Optique 1 3,9 0,5
Veolia Environnement Services collectifs 1 34,8 0,6
Lafarge SA Ciment 1 16,2 0,8
EADS Aéronautique 2 45,8 0,6
Michelin Pneumatique 1 17,9 1,0
Vallourec Tubes 2 4,5 0,4
Cap Gemini Services informatiques 5 8,7 0,3
Suez Environnement Services collectifs 2 13,9 0,6
Publicis Groupe Publicité 3 5,4 0,5
PPR Luxe 2 14,6 1,0
Peugeot Conglomérat (économie) 8 52 1,1

Et en dehors:

  • Air France-KLM, premier transporteur aérien en Europe;
  • Areva, leader mondial de l'énergie nucléaire;
  • Eiffage est la quatrième[réf. nécessaire] entreprise mondiale dans le domaine de la construction et des travaux publics;
  • JCDecaux, première compagnie mondiale de publicité urbaine;

La tutelle de l’État sur certains secteurs économiques est en France relativement ancienne et remonte au moins à Colbert et au monopole sur les tabacs. Par la suite, la France a connu trois vagues de nationalisations : en 1936, au sortir de la Seconde Guerre mondiale afin de faciliter la reconstruction, après l’élection comme président de François Mitterrand en 1981 et l'arrivée de la gauche au pouvoir. Si entre 1936 et 1983, les gouvernements de droite comme de gauche n'ont pas procédé à des privatisations, après cette date le mouvement s'inverse et les gouvernements successifs ont peu à peu privatisé des entreprises publiques, parce que l'on jugeait que les entreprises privées sont mieux gérées que les entreprises publiques, par volonté de réduire le poids de l'État dans l'économie, pour respecter les règles européennes de la concurrence, mais aussi pour combler les déficits budgétaires successifs.

Les hommes politiques français et l’opinion publique restent empreints d’un néocolbertisme qui voudrait que les pouvoirs publics conservent le contrôle des entreprises jugées « stratégiques ». La Commission européenne, qui doit veiller au maintien de la concurrence économique entre les acteurs et éviter les abus de position dominante, limite fortement l'intervention de l'État dans le libre jeu des entreprises. La logique politique a pu primer dans certaines opérations de fusion-acquisition, tels les rapprochements de Snecma et Sagem (pour former Safran), de Suez et Gaz de France, le sauvetage d'Alstom[127] par Bouygues, Areva, etc.

Selon l'INSEE[128], fin 2008, l'État contrôlait directement ou indirectement 867 entreprises employant 867 000 salariés. Parmi les plus importantes, il est possible de citer[129] EDF, France Telecom, EADS,la SNCF, la Poste, Areva, Thales, Safran, RATP, Réseau Ferré de France, France Télévisions, Aéroport de Paris, DCNS, Française des jeux, SNPE, Radio France, Nexter.

Les grandes entreprises en France, privées ou publiques, sont principalement dirigées par des anciens élèves des grandes écoles notamment de celles destinées à former les hauts fonctionnaires.David Thesmar[130] note que « la part des actifs correspondant à des firmes dirigées par d'anciens élèves de l'ENA est passée de 30 % en 1993 à plus de 50 % en 2002 ». Par contre, la part des grands corps d'ingénieurs s'est effritée passant de 10 % en 1993 à 5 % en 2002[131]. Il est à noter que le grand patronat, selon certaines études[132] serait en queue du peloton des élites légitimes.

Entre 1982 et 2000, la part des investisseurs étrangers dans le capital des entreprises françaises est passé de 5% à 45%[133]. Plusieurs raisons sont avancées :

  • l'ouverture à l’international des placements financiers français, sous l’effet de la libéralisation financière initiée en 1983 ;
  • le système de retraite français, système de retraite par répartition, selon Landier et Thesmar conduirait l’épargne française à éviter les placements qui permettent le financement des entreprises, plus rentables mais plus risqués[134].

Pour renforcer le contrôle par des capitaux français des grandes sociétés, la Commission pour la libération de la croissance française a proposé[135] de réformer la Caisse des dépôts et consignations pour en faire un fonds souverain à la française. Finalement, le gouvernement optera pour la création en 2008 du Fonds stratégique d'investissement à qui cette mission sera confiée. Ce fonds est détenu conjointement par la caisse des dépôts et l'Agence des participations de l'État.

Création d'entreprise et innovation

La création d'entreprise progresse en France et a atteint 322 000 créations en 2007, en hausse de 13 % par rapport à 2006. Les entreprises créées en 1998 sont à l'origine de 200 000 emplois, sept ans plus tard. En 2007, 40 % des créateurs d'emploi sont des chômeurs[136]. Toutefois, la France manque d'entreprises nouvelles qui arrivent réellement à percer et à devenir des leaders mondiaux à l’instar de Microsoft ou Google aux États-Unis : 10 % des 100 premières entreprises française ont moins de trente ans contre 40 % aux États-Unis. Par ailleurs 47 % des sociétés françaises du secteur des technologies de l'information et de la communication créées entre 1998 et 2001 ont été vendues à des sociétés étrangères[137]. D'une manière générale, le pays peine à assurer le développement des PME et a un fort déficit d'entreprises de 250 à 5 000 salariés qui assurent la force de l'économie allemande[138]. Pour Marc Chevalier[138] cette situation tient à un multitude de causes parmi lesquelles nous pouvons citer : une culture technique insuffisante et des problèmes de financement. Pour un entrepreneur comme François de la Chevalerie, il y aurait un « politiquement correct de droite » qui prônerait la création d'entreprises mais qui se garderait bien de le faire. Selon lui le discours en faveur de la création d'entreprise s'apparenterait à «  de la propagande destinée surtout aux recalés, aux jeunes, aux chômeurs, aux immigrés, à tous ceux qui n'ont pas d'autres choix que de créer leur entreprise, c'est-à-dire leur propre emploi »[139]

Des pôles de compétitivité ont été mis en place par l’État, dans la volonté de favoriser la création d'emploi. Dans une étude du Cepremap, les économistes Gilles Duranton, Philippe Martin, Thierry Mayer et Florian Mayneris se montrent critiques. Ils pointent les risques de subventionner une trop forte concentration géographique de certains secteurs qui rendront des territoires très vulnérables à des chocs sectoriels, que la mondialisation rend probables[140]. Ils estiment qu'il vaudrait mieux réduire les obstacles auxquels se heurte l’établissement de « pôles » d’une taille optimale c'est-à-dire notamment aux coûts de transaction élevés sur le marché immobilier, aux réglementations locales qui réduisent l’offre immobilière et à la faible qualité des services publics dans les grandes agglomérations.

Les administrations publiques

Selon la Banque centrale européenne, le secteur public français est peu efficient par rapport aux 22 autres pays développés (année 2000) : le niveau de dépenses publiques est élevé, mais le service rendu aux citoyens est inférieur au niveau moyen.

Le terme « État » est parfois improprement employé pour désigner l’ensemble des administrations publiques françaises ; il désigne rigoureusement les administrations centrales, moins les ODAC.

Les entreprises publiques françaises font également partie du secteur public français, et font comptablement partie du secteur marchand.

L’importance relative des différentes administrations

Au niveau de la part dans les dépenses et recettes publiques, les collectivités locales ne représentent qu’un cinquième du total, alors que l’État et les administrations de sécurité sociale en représentent chacun deux cinquièmes[141].

Évolution des dépenses et des recettes publiques des différentes administrations publiques françaises (1993-2006).

Système éducatif

Article détaillé : Système éducatif français.

Le capital humain des travailleurs, c’est-à-dire leur niveau d’éducation, joue un grand rôle dans le fonctionnement économique d’un pays. Un niveau élevé permet une productivité du travail élevée, et donc un revenu par habitant élevé. Il permet également la transition vers les secteurs « de pointe ». Le secteur de l’éducation supérieure en France présente des lacunes : son financement total (public et privé) est trop faible, l'absence de sélection à l'entrée des universités « classiques » provoque un taux d'échec élevé dans la suite des études et des sureffectifs dans certaines filières.

L’Éducation en France emploie 1 307 000 personnes, dont 887 600 enseignants (742 600 dans l’éducation nationale)[réf. nécessaire]. Une partie de l’enseignement primaire et secondaire est assuré par des établissements privés, qui doivent respecter les programmes officiels.

Le système éducatif français a connu d'importantes évolutions : la France, comme les pays équivalents, a réalisé un important effort d'élévation des qualifications de sa population, qui s'est traduit par une forte élévation des taux d'accès au baccalauréat (70 % d'une génération en 2005) et à l'université (50 %). Cet élargissement de l'audience du système scolaire marque toutefois le pas depuis les années 2000.

Le système éducatif français est réputé, toutefois ses résultats sont en détérioration en regard des comparaisons internationales[142].

Dette et déficit publics

Article détaillé : Dette publique de la France.
Déficit public de la France (1959-2006)

La dette publique de la France, mesurée en pourcentage du PIB, connaît une forte augmentation depuis les années 1980. Seules quelques périodes de forte croissance ont permis de stabiliser le ratio dette / PIB. Alors que de nombreux pays européens réduisent leur niveau de dette publique, les dépenses publiques restent trop élevées en France pour permettre une diminution significative. L’aiguillon des critères de Maastricht (le déficit public doit être inférieur à 3 % du PIB), émoussé par les résistances des gouvernements allemands et français en 2005 (alors sous le coup d’une procédure de déficit excessif), incite toutefois les gouvernements à limiter la croissance de l’endettement public.

Fiscalité

Réserves de devises et d'or moins la dette extérieure fondée sur les données de 2010 de la CIA Factbook

En France, la part des prélèvements obligatoires dans le PIB s'établit à 44 % pour l'année 2005, un des niveaux les plus élevés pour les pays de l'OCDE[143]. Le taux de prélèvements obligatoires français est supérieur de plus de quatre points à la moyenne européenne.

L’écart avec les autres pays s’est accentué entre 2002 et 2006 ; les dépenses publiques ont augmenté de 0,9 point de PIB en France, alors qu’elles ont reculé sur la même période de 0,2 point de PIB dans la zone euro[144]. Elles atteignent 53,4 % du PIB en France en 2006[145].

La fiscalité s'applique sur les entreprises (Impôt sur les sociétés, Taxe professionnelle, …), les revenus des particuliers (Impôt sur le revenu (IRPP)…), les salaires (Cotisations sociales, Contribution sociale généralisée (CSG), CRDS, …) et la consommation de biens et services (TVA à 19,6 % (taux normal), taux réduits à 5,5 % ou 2,1 %).

Les points de friction entre économistes et à l'intérieur de la société civile

Une assez large absence de consensus entre les économistes

Thierry Mayer et Étienne Wasmer ont procédé, en octobre 2010, a une enquête auprès d'économistes notamment ceux de l'Association française de science économique. Le questionnaire lui-même a fait l'objet de débat. Bruno Amable l'accusant de laisser penser que « la science économique serait capable de donner des résultats "objectifs" en matière politique et donc de dire qui a raison et qui a tort dans les luttes partisanes »[146]. L'article de ces deux chercheurs dresse néanmoins un tableau instructif du milieu des économistes et permet de mieux cerner leur position face au marché ainsi que leurs points de consensus et de dissensus les plus forts.

  • Tout d'abord, les économistes ont en moyenne « une préférence plus forte pour la régulation externe ou publique que pour la régulation interne par le marché »[147]. Toutefois, il est à noter que les professeurs d'université et les directeurs de recherche sont assez neutres sur cette question alors que les professeurs du secondaire, les maîtres de conférence et les chargés de recherche sont beaucoup plus opposés au marché[148].
  • Contrairement à ce que pensaient les deux auteurs, les économistes sont plus opposés sur le constat que sur les solutions à mettre en œuvre[146].
  • Il existe un certain nombre de points de consensus assez forts : les niches fiscales, la nécessité d'une couverture publique du risque santé, les effets du revenu de solidarité active (créera une trappe à temps partiel et n'aura pas d'effet sur l'emploi), la coordination des politiques budgétaires à l'échelle européenne, les problèmes du foncier et du manque de logement (fiscalité inadaptée et nécessité pour les maires d'agir plus), l'importance de règles antidumping au niveau européen[149].
  • Par contre, il existe des points de dissensus assez fort sur[150] :
    • le lien entre l'abolition des restrictions à l'implantation des pharmacies et la baisse des prix de la parapharmacie
    • Les effets positifs d'une baisse du coût du travail sur l'emploi
    • Les effets induits sur la productivité des entreprises d'une interdiction des délocalisations.
    • La réglementation au niveau national du bonus des traders
    • L'allongement de l'âge normal de départ à la retraite comme meilleur moyen de faire face au déficit de la sécurité sociale
    • la nationalisation du secteur bancaire
    • la concurrence entre universités

Les Français et l'économie

En général les Français semblent avoir «  un rapport difficile avec l'économie »[151]. En général, ils estiment avoir des connaissances relativement limitées dans ce domaine et ne se satisfont pas de cette situation[151]. L'économie les irrite car ils la voient « comme un savoir détenu par un groupe d'experts »[151]. Cette perception est peut-être due au relativement faible pourcentage de ceux qui ont suivi des cours d'économie (35 %)[151]. Certains, tel Yves Crozet, professeur d'université, ont une perception différente. Il estime que les Français sont plutôt « malins » dans leur décision d'épargne et d'investissement mais qu'« ils savent aussi que l'économie est faite de contraintes et ils préfèrent feindre de les méconnaître »[152].

Quoiqu'il en soit, les économistes essayent depuis quelque temps de mieux répondre aux attentes des Français. Ces dernières années, les centres de recherche prenant en compte les problèmes pratiques de l'économie française se sont multipliés : Conseil d'analyse économique, think Tanks divers, etc. Par ailleurs, les économistes essayent de se faire plus pédagogues comme en témoignent les nombreux blogs tenus par des économistes. De son côté, le gouvernement a créé le Conseil pour la diffusion de la culture économique afin de mieux familiariser les Français aux raisonnements économiques.

D'un sondage Ipsos de novembre 2010, il ressort que « pour 70 % le gros de la crise reste à venir »[153]. Ce sentiment est fort surtout chez les moins riches et les moins diplômés. Il est également plus fort dans le Nord-Est que dans le Sud-Ouest, plus fort à gauche qu'à droite. La notion de crise est vue de façon assez large. Brice Teinturier, directeur d'Ipsos France, remarque que «  pour les Français nous sommes en crise depuis trente ans »[153]. Concernant la dette publique de la France, 52 % pensent que c'est un problème grave, 43 % que c'est un sujet important qu'on a tendance à exagérer et 5 % que ce n'est pas un sujet préoccupant[154].

En 2010, une étude anglo-saxone, la Legatum Prosperity Index, dont le but est de mesurer à la fois la richesse et le bien être des citoyens de différents pays, estime que bien que l'économie de la France soit parmi les plus prospères du monde, les Français ne la perçoivent pas ainsi[155] ; ils sont aussi extrêmement pessimistes quand à leur avenir et celui de leur pays, sans que ce soit particulièrement justifié[155]. Il faut également souligner que, selon cette étude, des indicateurs laissent suggérer une économie informelle relativement importante[155].

Économistes, politiques et politiques économiques

Les politiques ont contribué ces dernières années à l'essor de la recherche économique en France en créant notamment le Conseil d'analyse économique, et plus récemment en favorisant la création de l'École d'économie de Toulouse et l'École d'économie de Paris. Par ailleurs, ils n'ont pas hésité à créer des commissions où figuraient des économistes afin de bénéficier de leur expertise. Malgré tout le rapport entre les économistes et les politiques ne sont pas simples. Avant l'élection présidentielle de 2007, le cercle des économistes a publié un livre intitulé Politique économique de Droite, politique économique de Gauche, où ils s'alarmaient du manque de consistance et de cohérence des idées économiques de chacun des deux bords notant qu'« aucun des groupes politiques n'affirme de positions tranchées et l'on se retrouve avec un salmigondis d'opinions toutes respectables mais qui aboutissent, par la confusion extrême des positions des uns et des autres, à la paralysie, ce qui est finalement la pire des solutions »[156].

Par ailleurs, pour Pierre Rosanvallon, de nos jours on assisterait à une « dissociation entre une démocratie d'action et une démocratie d'élection »[157]. La première visant à faire élire un candidat sur «  le registre de la volonté et de la proximité » alors que la «  démocratie d'action est confrontée à la complexité et à la contrainte »[157]. Or les économistes ont une démarche souvent plus en ligne avec la démocratie d'action qu'avec celle d'élection.

Des économistes se sont aussi préoccupés des moyens de réussir des réformes, notamment celles visant à accroître la croissance potentielle de la France. Pour Pierre Cahuc et André Zylberberg, pour mener des réformes économique d'envergure, il convient de «  changer au préalable notre démocratie sociale et notre démocratie politique »[158]. Jacques Delpla et Charles Wyplosz quant-à-eux dans un livre intitulé La Fin des privilèges, payer pour réformer, préconisent de racheter les privilèges accordés parfois de longue date à certaines professions. D'une manière plus générale les économistes ont également étudié ce qu'ils appellent le cycle électoral qui consiste notamment à examiner dans quelle phase les politiques vont investir.

Le débat sur la croissance et les réformes

Le débat sur la croissance est complexe en France et se situe à plusieurs niveaux. Tout d'abord la croissance elle-même fait question, par ailleurs les mesures à prendre font souvent l'objet de vives contestations; enfin, la méthode de la réforme fait problème.

Tout un courant proche de l'altermondialisme est opposé à la notion de croissance (augmentation du PIB en volume) telle que nous le connaissons. Si cette opposition tient d'abord à une réflexion sur la soutenabilité de la croissance et à des préoccupations écologiques, elle tient aussi à une pensée qui ne fait pas, ou moins, un lien entre mieux-être et « plus avoir »[159], qui est plus portée sur la prise en compte du collectif et qui s'oppose au productivisme. Il s'en suit que, pour eux, il est nécessaire de revoir le calcul du PIB ce que n'a que partiellement fait ,selon eux, le rapport Stiglitz. Ce mouvement s'inscrit dans une perspective différente de celle du monde actuel qu'elle veut transformer. À travers différentes publications et mouvements son influence est loin d'être négligeable en France comme cela est perceptible, d'une certaine façon, à travers l'étude de Mayer et Wasmer sur les économistes.

L'opposition à la libération de la croissance tient aussi au fait que les mesures prescrites sont souvent celles où le désaccord entre les économistes est le plus fort : retraite, coût du travail, université, etc. Enfin, dans un tout autre ordre d'idée, l'opposition vient également d'un multitude d'intérêts particuliers qui ont à perdre des réformes.

Un problème de méthode. Les réformes nécessaires à une croissance plus soutenue, sont dans la typologie de Pierre Rosanvallon, des réformes de « recomposition »[160] c'est-à-dire, selon la définition de cet auteur, qu'elles visent à remodeler des institutions publiques. Or pour Rosanvallon et pour ceux qu'il inspire, « ce type de réforme n'est pas possible sans, au préalable, une discussion sur la philosophie et le rôle social de cette institution »[160].

Débat sur les trente cinq heures

Article détaillé : 35 heures.

Une partie des économistes, en particulier les économistes libéraux, considère que la mesure est un frein à la croissance : la réduction des heures travaillées provoque ceteris paribus une réduction du revenu par tête des travailleurs[161]. S’il y a maintien du niveau du salaire mensuel, comme cela a été le cas pour le SMIC, la réduction du temps de travail entraîne une augmentation du coût du travail horaire. Selon le Conseil d'analyse économique, les allégements de cotisations sociales sur les bas salaires et l’introduction d’une flexibilité accrue de l’organisation du travail, qui se sont produits simultanément, ont permis de créer des emplois, mais par un effet pervers ont favorisés la déqualification des emplois, alors que l’impact de la réduction du temps de travail per se n’a été que marginal[162],[163]. La politique des 35 heures a accru la productivité horaire française, qui est une des plus élevées au monde[164].

Le débat sur la réglementation

La majorité des économistes libéraux recommande de déréglementer un certain nombre de domaines d'activité, les contraintes réglementaires représentant à leurs yeux autant de freins à la croissance et à l’emploi[165]. Afin de favoriser la liberté d'entreprendre, « libérer la croissance » et augmenter le taux d'emploi, ils militent par exemple pour limiter la hausse du SMIC, le salaire minimum français, qui est fixé par l’État à un niveau élevé par rapport à d'autres pays[166], ce qui selon eux peut empêcher la création d'emplois et l’entrée des jeunes sur le marché du travail. Selon le rapport Productivité et croissance du CAE de 2004, il serait préférable de ne pas imposer de durée légale du travail et de se limiter aux règles sur la durée du travail définies par l’Union européenne[164].

La majorité des économistes non libéraux estime que la déréglementation mise en œuvre depuis le début des années 1980 est suffisante voir excessive. Ils imputent à la déréglementation la hausse des inégalités, ce qui poserait à la fois des questions morales sur le type de société et de contrat social choisi par les Français, et des questions économiques. Sur le plan économique, ils estiment que le partage de la valeur ajoutée en faveur du capital au détriment du travail pose un problème en termes de demande de biens et services ainsi qu'un problème à terme de compétitivité des travailleurs.

Voir aussi

Articles connexes

Sources et bibliographie

Sources statistiques

Rapports demandés par les gouvernements

Rapports divers

Livres, revues, journaux

  • Thierry Mayer et Étienne Wasmer, « Y a-t-il du consensus entre économistes en France ? » Revue d'économie financière no 98/99, août 2010.
  • Cercle des économistes, 2006, Politique économique de DROITE, politique économique de GAUCHE, éditions Perrin
  • Cahuc, Pierre, Kramarz, Francis,2009, Les Réformes ratées du président Sarkozy, Flammarion.
  • Cahuc, Pierre, Kramarz, Francis, 2004, De la précarité vers la mobilité : vers une Sécurité sociale professionnelle, éd. La Documentation française [lire en ligne]
  • Cahuc Pierre, Zylberberg, André, 2003, Micro-économie du marché du travail, La Découverte.
  • Cahuc, Pierre, Zylberberg, André, 2005, Le Chômage, fatalité ou nécessité ?, Flammarion.
  • Clerc, Denis, 2004, Déchiffrer l’économie, La Découverte.
  • Cette, Gilbert, 2005, Productivité : Les États-Unis distancent l’Europe dans les années 1990 paru dans le numéro 299 de la revue Futurible repris dans Problèmes économiques du 2 mars 2005
  • Jacques Delpla, Charles Wyplosz, 2007 - La Fin des privilèges, payer pour réformer, Hachette, collection Telos.
  • Doeringer P. et Piore M., 1971, Internal Labor Markets and Manpower Analysis, Lexington (Mass.).
  • Landier A., Thesmar D., 2007, Le Grand Méchant Marché, Flammarion
  • Perrot, Anne, 1998, Les Nouvelles Théories du marché du travail, La Découverte.
  • Picart Claude, 2007, Flux d'emploi et de main-d'œuvre en France : un réexamen, Document de travail INSEE [lire en ligne]

Notes et références

  1. « les réformes réalisées dans le domaine économique et social ont essentiellement servi des intérêts particuliers aux dépens de l'intérêt général tout en menaçant la pérennité de notre État-providence » Cahuc et Zylberberg, 2009, p. 23
  1. France sur CIA factbook. Consulté le 9 novembre 2010
  2. France sur CIA factbook
  3. classement PIB PPA sur CIA factbook. Consulté le 9 novembre 2009
  4. classement PIB PPA per capita sur CIA factbook. Consulté le 19 octobre 2007
  5. CIA factbook
  6. France sur CIA factbook
  7. Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte ; aucun texte n’a été fourni pour les références nommées France_sur_CIA_factbook.
  8. Rapport 2007-2008, données de l'année 2005 classement IDH. Consulté le 24 janvier 2008
  9. dernière note « Informations Rapides », INSEE
  10. Report for Selected Countries and Subjects
  11. site INSEE
  12. https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/rankorder/2004rank.html?countryName=France&countryCode=fr&regionCode=eu&rank=38#fr
  13. https://www.cia.gov/library/publications/the-world-factbook/geos/fr.html
  14. site de la Banque mondiale
  15. Voir section #Échanges extérieurs de biens et services
  16. http://www.insee.fr/fr/themes/info-rapide.asp?id=14&date=20090903
  17. site d'Eurostat. Consulté le 17 mars 2008
  18. a et b Objectif croissance 2008, OCDE, février 2008, page 42
  19. MINEFE, rapport économique social et financier 2008, annexe statistique, p. 52 à 54
  20. Il y avait 3500 entreprises publiques en 1985. Il y en a 845 en 2006. Elles emploient 850 000 personnes contre 2,4 millions 20 ans plutôt. Insee - Entreprises - Répertoire des entreprises contrôlées majoritairement par l'État au 31 décembre 2006, 1985-2000 : quinze années de mutation du secteur public d’entreprises
  21. a et b Les perspectives d'avenir, site du Ministère des Affaires étrangères. Consulté le 8 janvier 2008.
  22. "Economy of France, wikipedia english",
  23. "Bernard Arnault, 4e fortune du monde"
  24. Nicolas Baverez, La France qui tombe, 2003, p. 12
  25. J.-C. Asselain, Histoire économique de la France - 2. De 1919 à nos jours, 1984, éd. Seuil, p. 109
  26. Gérard Bouvier et Fatoumata Diallo, division Synthèses des biens et services de l'Insee, Soixante ans de réduction du temps de travail dans le monde, publié dans Insee Première n° 1273, Paris, janvier 2010
  27. Robert Boyer et Jean-Pierre Durand, L'après fordisme, Syros, 1998.
  28. Angus Maddison, Phases of Capitalist Economic Development, Oxford, 1982, p. 46.
  29. a et b Denis Clerc, p.10
  30. Voir Le système financier français depuis 1945, Pierre-Cyrille Hautcœur
  31. DUMEZ Henri, JEUNEMAITRE Alain, " Diriger l'économie, l’État et les prix en France 1936-1986 " Logiques économiques l'Harmattan Paris 1988, p 232.
  32. « L’expérience française de réduction collective du temps de travail (RTT) est originale parmi les pays de l’OCDE. », communiqué de presse INSEE, juin 2005
  33. http://www.industrie.gouv.fr/etats-generaux/cni/index.html
  34. Baisse historique du PIB de la France Actualité française
  35. France: le FMI prévoit 1,5 % en 2010 Le Figaro
  36. La France a mieux résisté à la crise que les autres pays de la zone euro La Croix
  37. a et b Philippe Le Cœur, « Le modèle social freine-t-il la reprise économique en France ? », Le Monde du 3 septembre 2010
  38. Source : Les chiffres de l'économie N°74 Alternatives économiques hors série, p. 94, date ?, jusqu'en 2005 pour France, Royaume-Uni, États-Unis, Chine, Inde
  39. Pour Allemagne, Italie, Espagne, Japon : Overview of the world economic projection, vers 11/2006
  40. Pour Allemagne, Italie, Espagne, Japon : Overview of the world economic projection, FMI, vers 11/2007
  41. a et b Overview of the world economic projections, FMI, 6 novembre 2008
  42. www.imf.org
  43. Commission Attali, 300 décisions pour changer la France, 2008, p. 12 [lire en ligne]
  44. Voir notamment Denis Clerc dans son article « L'avenir d'une institution », Alternatives économiques d'octobre 2010, p.79, où il s'interroge sur les ambiguïtés persistantes de ce journal sur la croissance
  45. Liste des rapports, site du CAE
  46. Le Sursaut, vers une nouvelle croissance pour la France (« rapport Camdessus »), groupe de travail dirigé par Michel Camdessus, 2004 [lire en ligne]
  47. . Sur ce point, on pourra se rapporter à l'étude de 2004 de Philippe Aghion et d'Élie Cohen « Éducation et croissance économique »
  48. Rapport Camdessus, 2004, pages 28-29 [lire en ligne]
  49. Attali, 2010, p. 5
  50. Philippe Le Cœur, "Le modèle social freine-t-il la reprise économique en France ?" Le Monde du 3/09/2010
  51. Insee, Tableaux de l'économie française, 2010, p.113
  52. INSEE, l'Économie française 2009, p. 145
  53. « Les multinationales investissent davantage dans les pays de l'OCDE », dans Le Monde du 30/06/2006, [lire en ligne]
  54. données de l’INSEE : taux d'investissement des sociétés non financières, hors entreprises individuelles, en France, entre 1959 et 2006
  55. valable entre 1994 et 2006 : tableau de données, Eurostat
  56. a et b INSEE, Tableaux de l'économie française en 2010, p.111
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  59. « plus de 10 millions de kilomètres carrés, pour l’essentiel situés outre-mer, dans trois océans (Atlantique, Indien et Pacifique) et sous tous les climats », site du ministère des Affaires étrangères. Consulté le 8 janvier 2008.
  60. a et b Le déficit commercial français s'achemine vers un nouveau record en 2007, AFP, 9 janvier 2008
  61. Les 20 premiers fournisseurs de la France et Les 20 premiers clients de la France, INSEE
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  63. a, b et c Données INSEE
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  65. L'Économie français en 2009, p. 139
  66. L'agriculture française depuis cinquante ans : des petites exploitations familiales aux droits à paiement unique, INSEE, 2007
  67. INSEE, 2010
  68. Les comptes prévisionnels de l’agriculture pour 2007, Insee première, n° 1168, décembre 2007
  69. a, b, c, d, e et f Les Grands Secteurs économiques sur le site du ministère des Affaires étrangères. Consulté le 4 novembre 2007
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  72. Lilas Demmou, « Les Trois Déterminants de la désindustrialisation » Problèmes économiques du 29 septembre 2010, p. 17
  73. a et b Marc Chevalier, « De l'importance des usines », Alternatives économiques, n°288, février 2010
  74. a et b Problèmes économiques du 29 septembre 2010, p. 1
  75. Lilas Demmou, « Les trois déterminants de la désindustrialisation », Problèmes économiques du 29 septembre 2010, p. 18
  76. a et b Lilas Demmou, « Les trois déterminants de la désindustrialisation », Problèmes économiques du 29 septembre 2010 , p. 19
  77. Jean-François Dehecq, Diagnostic de l'industrie française, Problèmes économiques du 29 septembre 2010, p. 8-16
  78. Jean-François Dehecq, Diagnostic de l'industrie française, Problèmes économiques du 29 septembre 2010, p. 11
  79. Jean-François Dehecq, « Diagnostic de l'industrie française », Problèmes économiques du 29 septembre 2010, p.14-16
  80. Henri Amouroux, La Vie des Français sous l’Occupation, éd. Fayard, coll. « Les grandes études contemporaines », Paris, 1961, 577 p. 
  81. (fr) La consommation d'énergie primaire est restée stable en France en 2007, AP, 5 juin 2008
  82. (fr) Les énergies renouvelables en France : les principaux résultats en 2006., DGEMP-Observatoire de l'énergie, mai 2007
  83. EDF-GDF, Livret d'accueil, 1961
  84. a et b « La construction progresse encore en 2006 », Insee première n°1145, juillet 2007, INSEE
  85. INSEE, L'économie française 2009, p. 149 [ http://insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/ECOFRA09a.PDF]
  86. Voir Éric Le Boucher, Économiquement incorrect, p. 114 ou Landier et Thesmar, Le Grand Méchant Marché
  87. Voir par exemple Rapport économique, social et financier du PLF 2008, MINEFE, p. 118–120
  88. Tourisme info Stat, mai 2007, Direction du tourisme, ministère de l'Économie, des Finances et de l'Emploi
  89. (en) World Tourism organization Barometer, juin 2006
  90. Le système de santé en France
  91. La France est le 2ème pays qui dépense le plus pour la santé
  92. Le trou de la Sécu pourrait atteindre 15 milliards d'euros en 2009 Le Point
  93. INSEE, TEF,2010, p. 44
  94. Rapport du CERC, 2006, p. 80
  95. INSEE, Tableaux de l'économie française, 2010, p.4 et Alternatives économiques n°70, 4 °trimestre 2006, p.94
  96. a et b , INSEE, TEF, 2010, p.48
  97. INSEE, TEF, 2010, p.58
  98. INSEE, TEF, 2010, p.60
  99. Synthèses premières informations, DARES, mars 2007
  100. confère graphique p. 14, Les salaires en France, édition 2007, INSEE [lire en ligne]
  101. NSEE, TEF, 2010, p.62
  102. Dorival Camille, « Salaires hommes-femmes : le grand écart », Alternatives économiques n°233 février 2005, p.31
  103. confère graphique p. 16, Les salaires en France, édition 2007, INSEE [lire en ligne]
  104. « Le revenu salarial et ses composantes, évolution et inégalités de 1978 à 2005 », Les salaires en France - Édition 2007, p. 46, INSEE
  105. Voir Cahuc, 2004, p. 66-76
  106. Cahuc, 2004, p. 71
  107. Cahuc et Zylberberg,2004, p.74
  108. « Une décomposition du non-emploi en France », Économie et Statistique, n°331, 2000, INSEE
  109. Guillaume Duval, Alternatives économiques n° 232, janvier 2005
  110. tableau INSEE
  111. Jean-Louis Beffa, Pour une nouvelle politique industrielle, 2005 Voir le résumé
  112. [PDF] Rapport général n° 74 (2004-2005) de Serge Dassault, fait au nom de la commission des finances, déposé le 25 novembre 2004, pages 33-35
  113. La moitié des Français disposent de moins de 1 500 euros par mois, Les Échos, 24 juillet 2009
  114. INSEE, TEF, 2010,p.67
  115. Denis Clerc "Mauvais diagnostic" Alternatives économiques n°296, novembre 2010
  116. , Cotis, 2009, p.58
  117. Cotis, 2009, p. 57-58
  118. cf. article détaillé
  119. personnes vivant sous le seuil de pauvreté, INSEE.
  120. INSEE, TEF, 2010, p.66
  121. Taux de pauvreté, site de l’INSEE
  122. De 1996 à 2000, la pauvreté relative baisse puis se stabilise - INSEE première, décembre 2003 [PDF]
  123. Attali, page 50
  124. Global 500 by location : France, Fortune, 25 juillet 2011
  125. a, b, c et d France : les géants du CAC 40 ne tirent plus l'économie, Alternatives économiques, mai 2011
  126. a, b et c http://www.doughroller.net/banking/largest-banks-in-the-world/
  127. « En finir avec "son" sauvetage d'Alstom » Le Monde
  128. INSEE Tableaux de l'économie française édition 2010, p.150
  129. INSEE Tableaux de l'économie française édition 2010, p.151
  130. Landier et Thesmar, 2007, p. 160
  131. Landier et Thesmar, 2007, p. 160
  132. Landier Thesmar, 2007, p. 148
  133. Source : Landier, Thesmar, 2007, p. 149
  134. Landier et Thesmar, 2007, p. 151-154
  135. Attali, 2007, p. 225
  136. Annie Kahn, Le Monde du 23 janvier 2008
  137. Annie Kahn, « Les start-up européennes sont souvent condamnées à grandir ailleurs », Le Monde du 11 janvier 2008
  138. a et b Marc Chevalier, "La politique industrielle est de retour", Alternatives économiques, n°288 de février 2010, p.56
  139. Franços de la chevalerie, « Existe-t-il un politiquement correct de droite ? » Les Échos du 28/07/2010
  140. Les Pôles de compétitivité, que peut-on en attendre ?, CEPREMAP, Gilles Duranton, Philippe Martin, Thierry Mayer, Florian Mayneris, 2008 [lire en ligne]
  141. rapport économique social et financier 2008, annexe statistique, p. 49 à 53, Ministère des finances français
  142. Efficacité mesuré au moyen du programme PISA de comparaison des systèmes éducatifs nationaux ; voir « La France paralysée devant ses mauvais résultats scolaires », Le Monde du 04/12/2007, Catherine Rollot et Marie de Vergès
  143. voir la comparaison : graphique et explications sur le site de débat2007, et la comparaison établie sur le site gouvernemental vie-publique.fr
  144. Les Échos, lundi 15 octobre 2007, p.2
  145. MINEFE, rapport économique social et financier 2008, annexe statistique, p. 49 à 53
  146. a et b Mayer, Wasmer, 2010, p.205
  147. Mayer, Wasmer, 2010, p.215
  148. Mayer, Wasmer, 2010, p. 2216
  149. Mayer, Wasmer, 2010, p. 213
  150. Pour ce qui suit voir : Mayer, Wasmer, 2010, p. 213
  151. a, b, c et d Frédéric Schaeffer, Pascal Le Merrer : « les Français ont un rapport difficile avec l'économie », Les Échos du 9/10/2010
  152. Christine Ducros, « Les Français mauvais élèves en économie », Le Figaro du 8/11/2010
  153. a et b Pierre Julien, « Pour 70 % des Français, le gros de la crise reste à venir », Le Monde du 23/11/2010
  154. Pierre Julien, « L'épouvantail du déficit public n'effraie guère nos concitoyens » Le Monde du 23/11/2010
  155. a, b et c France sur le site internet de Legatum Prosperity Index
  156. Cercle des économistes, 2006, p. 11
  157. a et b Pierre Rosanvallon, « Le pouvoir contre l'intérêt général », Le Monde du 21/09/2010
  158. Cahuc, 2007, p. 23
  159. Pour tout ce qui suit voir Jean Gadrey, "La prospérité sans croissance ?, Alternatives économiques, hors-série n°83 p. 61
  160. a et b Pierre Rosanvallon, "Le pouvoir contre l'intérêt général" Le Monde du 21/09/2010
  161. Temps de travail, revenu et emploi, 2007, Conseil d'analyse économique [lire en ligne], page 9
  162. Temps de travail, revenu et emploi, 2007, Conseil d'analyse économique [lire en ligne], page 10
  163. page 46 à 48, « Les effets de la RTT sur l’emploi : des simulations ex ante aux évaluations ex post », Économie et Statistique, INSEE, 2004
  164. a et b Productivité et croissance, rapport du Conseil d'analyse économique, juin 2004, page 24 [lire en ligne]
  165. Voir les rapports sur le site de la Commission Attali
  166. Le coût de la main-d'œuvre faiblement qualifiée est de loin le plus élevé de l'OCDE: rapport pour la Commission Économique de la Nation, graphique 3.1 page 9

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