- Liliane Bettencourt
-
Pour les articles homonymes, voir Bettencourt.
Liliane Bettencourt Nom de naissance Liliane Henriette Charlotte Schueller Naissance 21 octobre 1922
Paris (7e)Nationalité Française Distinctions Chevalier de la Légion d'honneur Famille Eugène Schueller (père)
Louise Doncieux (mère)
André Bettencourt (mari)
Françoise Bettencourt-Meyers (fille)
Jean-Pierre Meyers (gendre)Liliane Bettencourt, née Liliane Schueller le 21 octobre 1922 dans le 7e arrondissement de Paris (France), est une femme d'affaires française, par ailleurs fille unique et héritière d'Eugène Schueller, fondateur (entre autres) de la Société française de teintures inoffensives pour cheveux devenue depuis le groupe L'Oréal et de Louise Doncieux, femme d'affaires (1885-1927).
Veuve de l'ancien ministre André Bettencourt, elle est la première actionnaire du groupe L'Oréal. Elle est en 2011 la troisième fortune française[1], la femme la plus riche de France et la 15e personne la plus riche du monde avec une fortune estimée à 17 milliards d'euros.
Sommaire
Biographie
Liliane Henriette Charlotte Schueller est la fille d'Eugène Schueller, le fondateur du groupe L'Oréal. Elle se marie le 8 juin 1950 avec André Bettencourt, dirigeant du groupe L'Oréal et homme politique français. Elle a une fille, Françoise Bettencourt-Meyers, née le 10 juillet 1953.
Par sa fille Françoise, Liliane Bettencourt a deux petits-enfants : Jean-Victor (né en 1986) et Nicolas (né en 1988).
Stagiaire chez L'Oréal dès 1937, elle en hérite au décès de son père en 1957. Avec son mari, elle crée le 22 décembre 1987 la Fondation Bettencourt Schueller, dédiée au mécénat dans les domaines de la recherche médicale, de la culture et de l'humanitaire[2].
Elle perd son mari en 2007. Les années qui suivent sont marquées par deux affaires judiciaires : l'affaire Banier-Bettencourt et l'affaire Woerth-Bettencourt, largement reprises par la presse, et qui amènent Liliane Bettencourt à s'exprimer publiquement.
La première affaire concerne une plainte de sa fille, Françoise Bettencourt-Meyers, qui, en décembre 2008, accuse d'abus de faiblesse l'artiste François-Marie Banier, que sa mère a rencontré au milieu des années 1980[3],[4]. Elle le soupçonne d'avoir largement profité de l'argent de sa mère, qui s'en défend, et demande la mise en tutelle de cette dernière. L'avocat de Liliane Bettencourt, Me Georges Kiejman, annonce le 28 août 2010 que celle-ci a révoqué, courant juillet, la qualité de légataire universel accordée à François-Marie Banier[5]. Le 7 décembre 2010, Lilianne Bettencourt et sa fille annoncent à la presse leur réconciliation.
Liliane Bettencourt est également mise en cause dans une affaire politico-financière, l'affaire Woerth-Bettencourt. Cette affaire concerne les relations qu'entretiennent le gouvernement et le président de la République avec la milliardaire. Liliane Bettencourt a financé légalement des partis et personnalités[6], mais est également soupçonnée d'avoir financé illégalement la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy[7].
Liliane Bettencourt réside à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), depuis plusieurs années.
Fortune
Liliane Bettencourt est à la tête d'une importante fortune, gérée par la holding de patrimoine Téthys, dirigé par Patrice de Maistre.
Selon l'édition du quotidien Le Monde du 7 juillet 2005, la participation directe détenue par Liliane Bettencourt dans L'Oréal fait d'elle la seconde femme la plus riche du monde. En 2009, elle reste la femme la plus riche d'Europe. En 2010, elle devient selon Forbes, la troisième femme la plus riche du monde avec une fortune personnelle évaluée à 20 milliards de dollars. Elle prend ainsi la 17e place du classement des fortunes mondiales. Elle est la deuxième fortune française en 2010 selon ce magazine ou la troisième selon le magazine Challenges[8].
Elle possède une résidence de vacances sur la pointe de l'Arcouest construite par son père, en face de l'île-de-Bréhat en Bretagne. Elle possède par ailleurs une villa au cap Formentor en Espagne et une propriété, à Saint-Maurice-d'Ételan, en Normandie ( Les Belles roches)[9] qu'elle a cédé à un membre de la famille de son mari quelques mois après le décès de celui-ci. Elle a été également propriétaire de l'île d'Arros aux Seychelles (estimée entre 500 millions et un milliard d'euros), via une fondation basée au Liechtenstein[10]. Elle possède une collection de tableaux dont des toiles de Chirico, Fernand Léger, Picasso, Girodet, Matisse, Munch, Juan Miro, Braque pour une évaluation de 19,5 millions d'euros en 2001[11]. Toutes ces toiles ont été léguées à François-Marie Banier en nue-propriété par donation le 23 février 2001 ; il en prendra possession le jour du décès de Liliane Bettencourt[12].
En 2010, l'enquête judiciaire autour de l'affaire Woerth-Bettencourt fait peser sur Liliane Bettencourt des soupçons d'évasion fiscale, dont la presse se fait largement écho[13],[14]. Son gestionnaire de fortune a en effet affirmé en juin 2010 qu'elle disposait de deux comptes non déclarés en Suisse, d'un montant total de 78 millions d'euros[15]. Ces affirmations sont implicitement confirmées par Liliane Bettencourt, qui promet de régulariser sa situation fiscale[16].
Le 31 mai 2011, plusieurs sites dont Investir[17] reprennent l'information du quotidien Les Echos à paraître le lendemain sur l'entrée de Liliane Bettencourt à hauteur de 20% dans le capital dans la société de Stéphane Courbit LOV Group par l'intermédiaire de la Financière de L'Arcouest (société créée pour l'occasion du nom de sa propriété en Bretagne).
Le groupe L'Oréal
Liliane Bettencourt hérite du groupe L'Oréal au décès de son père, en 1957.
Pendant la campagne présidentielle de 1974, en prévision d'une éventuelle nationalisation du groupe l'Oréal, la famille Bettencourt réalise un échange d'actions avec Nestlé. La famille Bettencourt détient depuis cette date 4 % du capital de Nestlé[18]. Le capital du groupe l'Oréal est quant à lui détenu à 53,85 % (soit 364 042 900 actions) par Gesparal, une holding dont la famille Bettencourt-Meyers détient 51 % et Nestlé 49 % des parts. Gesparal possède en outre 71,66 % des droits de votes au sein du groupe l'Oréal.
Le 3 février 2004, la famille Bettencourt-Meyers et Nestlé signent une fusion à effet rétroactif entre l'Oréal et Gesparal : la famille Bettencourt-Meyers et Nestlé deviennent actionnaires directs de l'Oréal, au 1er janvier 2004. La famille Bettencourt détient désormais 27,48 % du capital (soit 185 661 879 actions) et 28,58 % des droits de votes de l'Oréal, contre respectivement 26,38 % (soit 178 381 021 actions) et 27,46 % pour Nestlé[19]. Les deux parties s'engagent à ne pas augmenter leurs participations respectives et à ne pas les céder pendant une durée de cinq ans[19]. Depuis 2009, seule subsiste une clause de préemption réciproque.
Depuis 2004, les participations de la famille Bettencourt sont logées dans la société Thétys, dont Liliane Bettencourt est la gérante. Ces actions ont fait l'objet en 1992 d'une donation en nue-propriété de la part de Liliane Bettencourt à sa fille (deux tiers) et à ses deux petits-fils (un tiers), Liliane Bettencourt bénéficiant de l'usufruit (les dividendes) et se réservant les droits de vote au sein du conseil d'administration de l'Oréal[18].
Fiscalité
Impôt sur le revenu
En 2009, selon des calculs faits par l'hebdomadaire Le Canard enchaîné, l'impôt sur le revenu (IR) de Liliane Bettencourt devrait être inférieur à 25 millions d'euros, soit un taux d'imposition de 9 %, malgré les 280 millions d'euros de dividendes versés par le groupe L'Oréal en 2009.
En effet, du fait de l'optimisation fiscale, Liliane Bettencourt n'est imposée que sur les rémunérations de la holding de patrimoine Téthys, soit 145 millions d'euros en 2009, les 135 millions restants demeurant dans les actifs de cette holding, qui détient environ 30 % du capital de L'Oréal[20].
Bouclier fiscal
De 2006 à 2010, le Trésor public a remboursé 100 millions d'euros au cours des quatre dernières années à Liliane Bettencourt au titre du bouclier fiscal. En 2008, le montant des sommes remboursées au titre du bouclier fiscal a été 30 millions d'euros[21], soit 5 % de son coût total[22],[23].
L'économiste Thomas Piketty explique qu'il lui suffit en tant que rentière de ne se verser annuellement que des dividendes relativement modestes pour que le montant de son ISF lui soit quasi intégralement remboursé en vertu du bouclier fiscal. Liliane Bettencourt se retrouve ainsi d'après ses calculs avec un taux d'imposition très faible, d'environ 6 % de ses revenus, « bien inférieur à celui des salariés de L’Oréal, et de tous ceux qui n’ont que leur travail pour vivre » souligne-t-il[24].
Fondation et donations
Avec son époux, elle crée le 22 décembre 1987 la Fondation Bettencourt Schueller, dédiée au mécénat[2]. Cette fondation finance notamment une ONGI de lutte contre le sida, Solthis, ce qui a valu à Liliane Bettencourt la Légion d'honneur (promotion Santé). Le 11 février 2010, elle lègue à cette fondation la somme de 552 millions d'euros. Il s'agit de la plus importante donation privée en France, qui permettra la construction d'un centre de recherche médicale.
En mai 2011, Liliane Bettencourt a fait une donation de 10 millions d'euros à l'Institut de France[25].
Décoration
Le 31 décembre 2001, elle est promue chevalier de la Légion d'honneur, par Bernard Kouchner, promotion de la délégation ministérielle à la Santé du ministère de l'Emploi et de la Solidarité[26].
Notes et références
- Challenges.fr
- Voir le site
- « La milliardaire et le favori », Lepoint.fr, 18 décembre 2008.
- « Liliane Bettencourt - François-Marie Banier : la milliardaire et le poète », Paris Match, 14 janvier 2009.
- "M. Banier n'est plus légataire universel de Mme Bettencourt", Le Monde, 29-30 août 2010
- Bettencourt : un nouveau document confirme des dons à l'UMP
- L'ex-comptable de Bettencourt pointe du doigt Woerth et Sarkozy
- Bernard Arnault redevient la première fortune de France
- « Les secrets de la première fortune de France », L'Express, 30 novembre 2000.
- « Les mystères de l'île d'Arros », Mediapart, 1er août 2010.
- « Bettencourt: nombreux tableaux de maître parmi les oeuvres offertes à Banier », Le Parisien, 10 septembre 2010.
- « Liliane Bettencourt a légué des toiles de maître à Banier », Libération, 10 septembre 2010.
- « Affaire Bettencourt: les principales révélations des enregistrements pirates », dans Libération, 24 juin 2010 [texte intégral]
- Marie Bartnik, « Bettencourt : les bandes-sons évoquent des comptes suisses », dans Le Figaro, 21/06/2010 [texte intégral]
- Le gestionnaire de fortune de Bettencourt reconnaît 2 comptes en Suisse non déclarés, AFP, 25 juin 2010.
- Boris Thiolay, « Liliane Bettencourt et ses comptes voyageurs », dans L'Express, 21 septembre 2010 [texte intégral]
- Juliette Rouillon, « Liliane Bettencourt devient actionnaire de Stéphane Courbit », dans Investir, 31 mai 2010 [texte intégral]
- Parce que L'Oréal le vaut bien, Nestlé attend son heure, Les Échos, 15 avril 2010.
- Protocole d'accord entre la famille Bettencourt et Nestlé signé le 3 février 2004, Nestlé
- Liliane Bettencourt aurait reçu 100 millions d'euros au titre du bouclier fiscal, Le Monde, 21 juillet 2010
- Bouclier fiscal/Bettencourt: Eric Woerth a pu être au courant» «
- Le bouclier fiscal remis en lumière par Bettencourt Reuters, 2 juillet 2010 Les Échos «
- Le bouclier fiscal remis en lumière par l'affaire Bettencourt» Reuters L'Express
- Thomas Piketty, « Liliane Bettencourt paie-t-elle des impôts ? », Libération, 13 juillet 2010.
- http://www.lepoint.fr/culture/liliane-bettencourt-a-fait-une-donation-de-10-millions-a-l-institut-de-france-15-05-2011-1330835_3.php
- Décret du 31 décembre 2001 portant promotion et nomination
Annexes
Articles connexes
Liens externes
Bibliographie
- Christophe d'Antonio, La Lady et le Dandy, éditions Jacob-Duvernet, Paris, juin 2010, 213 p., (ISBN 978-2-84724-287-4).
Catégories :- Personnalité féminine du monde des affaires
- Personnalité française du monde des affaires
- Chevalier de la Légion d'honneur
- Conjoint ou conjointe d'un ministre de la Ve République
- L'Oréal
- Naissance en 1922
- Naissance dans le 7e arrondissement de Paris
Wikimedia Foundation. 2010.