- Privatisations en France
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La France a connu une vague de privatisations d'entreprises publiques à partir de 1986 sous le gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac. Certaines de ces privatisations concernaient des sociétés fraîchement nationalisées, comme Paribas ou Saint-Gobain, à la suite de l'arrivée de la gauche au pouvoir en 1981. Ce mouvement de privatisation était au début une réaction à ces nationalisations, une sorte de dénationalisation d'inspiration idéologique, mais il a perduré au cours des années, notamment sous le gouvernement Lionel Jospin et se poursuit encore. D'autres motifs ont été avancés, principalement la pression de la politique européenne de la concurrence qui empêche le gouvernement de jouer le rôle normal d'un actionnaire en lui interdisant toute recapitalisation de sociétés en difficulté, ou simplement en phase de développement, si cela conduit à interférer dans la situation concurrentielle du secteur. Est aussi avancée la justification que l'État français est fortement endetté et que les recettes de privatisation sont un moyen immédiat de réduire la dette publique même si cela reduit à long terme les revenus des entreprises perçus par l'État.
Sommaire
Principales privatisations réalisées par les gouvernements successifs
Il s'agit selon le cas de privatisation partielle ou totale. En toute rigueur, on ne devrait parler de privatisation que lorsque la part de l'État dans le capital descend en dessous de 50 %.
Gouvernement Jacques Chirac
Selon l’édition 2001 de L’État de la France (La Découverte), en 1986-1988, le gouvernement Chirac avait vendu pour 100 milliards de francs (valeur 1999) d’actifs publics. D'autres sources avancent le chiffre de 70.5 ou 72 milliards de FF.
- Saint-Gobain, 1986 (8.4 milliards de FF).
- Paribas, 23 janvier 1987, mise en bourse de 100 % du capital (OPV), (12.8 milliards de FF).
- TF1, 16 avril 1987, Bouygues devient actionnaire de référence, (4.4 milliards de FF).
- Crédit commercial de France, 7 mai 1987, mise en bourse de 100 % du capital, (2.2 milliards de FF).
- Compagnie générale d'électricité (la CGE devient Alcatel-Alsthom puis Alcatel en 1998) 23 mai 1987, mise en bourse de 100 % du capital, 2,5 millions de souscripteurs, 5.4 milliards de FF).
- Société générale, 27 juin 1987, mise en bourse de 100 % du capital, (17.2 milliards de FF).
- Havas, 1987, (2.8 milliards de FF).
- Mutuelle générale française, 1987.
- Banque du bâtiment et des travaux publics, 1987 (0.4 milliard de FF).
- Matra, 1988, (1 milliard de FF).
- Suez (groupe) (14.9 milliards de FF).
Gouvernement Michel Rocard
- Crédit local de France, 5 avril 1991, privatisation partielle
Gouvernement Édouard Balladur
L'ensemble des privatisations sur la période 1993-1995 aurait rapporté 114 milliards de FF en 3 ans.
- Rhône-Poulenc, 1993.
- Elf-Aquitaine, 1994.
- Renault, 1996, ouverture du capital.
- UAP, 1994.
- SEITA, 6 février 1995
- TOTAL
Gouvernement Alain Juppé
L'ensemble des privatisations sur la période 1995-1997 aurait rapporté 40 milliards de FF en 18 mois.
- AGF, 1996, mise en bourse de 51 % du capital, l'État ne conservant que 2 %.
- CGM (Compagnie générale maritime), 1996, vente de gré à gré, pour 20 millions de francs, à la Compagnie maritime d'affrètement (CMA) qui devient CMA-CGM.
- Péchiney, 1995.
- Usinor-Sacilor, 1995.
- Compagnie française de navigation rhénane (CFNR), 8 novembre 1996, vente de gré à gré à l'association technique de l'importation charbonnière (ATIC) des 75,7 % du capital détenus par l'État.
- BFCE, 1996, vente de gré à gré au Crédit national. La fusion de ce dernier avec la BFCE donne naissance à la banque Natexis.
- Bull, 1997.
Gouvernement Lionel Jospin
L'ensemble des privatisations sur la période 1997-2002 aurait rapporté 210 milliards de Francs Français en 5 ans. La plupart de ces privatisations n'étaient qu'une mise en application de contrats préparatoires passés par le précédent gouvernement.
- Air France, 1999, ouverture du capital.
- Autoroutes du sud de la France (privatisation partielle)
- Mars 2002 : mise en bourse de 49 % du capital, recette : 1,8 milliard d'euros.
- Crédit lyonnais, 12 mars 1999 (décret)
- France Télécom, 1997, ouverture du capital, 42 milliards de FF.
- Eramet, 1999.
- GAN, 1998.
- Thomson Multimédia
- CIC, 1998.
- CNP, 1998.
- Aérospatiale (EADS), 2000, ouverture du capital.
Gouvernement Jean-Pierre Raffarin
L'ensemble des privatisations sur la période 2002-2005 aurait rapporté 13 milliards d'EUR en 3 ans.
- Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (privatisation partielle)
- France Télécom (5.1 milliards EUR)
- Septembre 2004 : mise en bourse de 10,85 % du capital (part résiduelle de l'État : 42,25 %)
- SNECMA, (2.2 milliards EUR)
- Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (privatisation partielle)
- Crédit Lyonnais (2.2 milliards EUR)
- Thomson (0.95 milliard EUR)
Gouvernement Dominique de Villepin
- Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (privatisation totale par cession de gré à gré du solde du capital - 75 % - sur appel d'offres)
- Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (privatisation totale par cession de gré à gré du solde du capital - 70 % - sur appel d'offres)
- Autoroutes du sud de la France (privatisation totale par cession de gré à gré du solde du capital - 51 % - sur appel d'offres)
- Gaz de France, 8 juillet 2005, mise en bourse de 20 % du capital, dont une partie en augmentation de capital. L'opération rapporte environ 2,5 milliards d'euros à l'État et 2 milliards à l'entreprise.
- SNCM (privatisation partielle)
- Électricité de France (privatisation partielle), novembre 2005
- Aéroports de Paris, (privatisation partielle)
- DCNS, ancienne Direction des constructions navales (privatisation partielle)
Voir aussi
- Entreprise publique (dont liste pour la France)
- Secteur public en France
Lien externe
- sur le Quid (Archive, Wikiwix, que faire ?)
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