Epargne

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Voir « épargne » sur le Wiktionnaire.

L'épargne est la partie du revenu qui n'est pas consommée. C'est la partie qui ne se détruit pas immédiatement. Dans une acception plus large, elle désigne tout comportement qui inclut un sacrifice dans l'espoir d'obtenir un meilleur rendement futur[1]. Toutefois, cette définition simple de l'épargne cache les discordes théoriques relatives aux déterminants de l'épargne, aux conséquences de l'épargne sur l'économie globale et aux différentes façons de mesurer l'épargne.

Sommaire

Les épargnants

La première considération pour appréhender l'épargne est celle de l'identité des épargnants. Le sens commun assimile en effet trop rapidement les épargnants aux ménages. Or, la simple lecture des tableaux de la Comptabilité Nationale (dans le cas de la France, c'est l'INSEE qui les établit) montre que les ménages sont loin d'être les seuls épargnants. Les entreprises, les administrations ou encore les associations épargnent également.

Les entreprises

L'épargne des entreprises est équivalente aux profits qu'elles réalisent et ne sont pas réinvestis.

Les ménages

L'épargne dans les ménages est plus difficile à cerner que celle des entreprises. En effet, tout d'abord, la différence entre épargne et consommation fait l'objet de conventions qui, comme toutes les conventions, peuvent prêter à discussion. Ainsi, pour l'INSEE, le fait d'acheter une voiture est considéré comme un acte de consommation alors qu'on peut également voir l'automobile comme un moyen d'acquérir des revenus dans le futur (par exemple, l'automobile permet d'aller à son lieu de travail) ce qui de ce point de vue, ferait de cet investissement un acte d'épargne. A l'inverse, acquérir un logement pour soi-même est considérée comme un acte d'épargne alors qu'on peut également le considérer comme un acte de consommation. Ensuite, puisque dans la Comptabilité Nationale les entrepreneurs individuels sont assimilés à des ménages, l'investissement qu'ils font dans leur propre entreprise est considéré comme un acte d'épargne.

Les formes de l'épargne

L'argent épargné est employé sous forme de :

Les déterminants de l'épargne

La question des déterminants de l'épargne fait apparaître une différence fondamentale entre l'approche néoclassique et l'approche keynésienne des comportements économiques. Alors que pour les économistes néoclassiques, l'épargne est déterminée par le taux d'intérêt réel, pour Keynes et pour les économistes qui s'en réclament, l'épargne dépend uniquement du revenu, le taux d'intérêt ne déterminant que la forme de l'épargne (soit de l'épargne thésaurisée soit de l'épargne financière).

L'approche néoclassique des déterminants de l'épargne

Pour les économistes néoclassiques, le niveau d'épargne est déterminé par le taux d'intérêt. En effet, dans le cadre de la théorie néoclassique, l'agent économique cherche à maximiser son utilité et lorsqu'il est amené à faire un arbitrage entre consommation et épargne, il va considérer ce que lui rapportera l'épargne, autrement dit, il va considérer le taux d'intérêt. Si celui ci est élevé, l'agent sera incité à épargner puisque épargner permettra d'assurer des revenus importants dans le futur. A l'inverse, lorsque le taux d'intérêt est faible, l'agent a tendance à peu épargner, car l'épargne ne lui rapportera que peu de revenus dans le futur. C'est donc l'épargne qui précède la consommation.

L'approche keynesienne des déterminants de l'épargne

L'approche keynesienne du comportement d'épargne est tout autre : c'est ici la consommation qui précède l'épargne. Le niveau d'épargne n'est pas déterminé par le taux d'intérêt mais par le niveau de revenu de l'agent. Celui ci consomme d'abord et attribue le reste de son revenu (celui qui n'a pas été consommé) à l'épargne.

Les conséquences du comportement d'épargne sur l'économie globale

Le comportement d'épargne n'est pas neutre quant à l'économie appréhendée globalement. En effet, une insuffisance d'épargne peut porter préjudice à l'investissement et donc à l'activité économique dans le futur. A l'inverse, un excès d'épargne peut-être préjudiciable à la demande et donc, là encore, à l'activité économique.

Taux d'épargne

Le taux d'épargne est le rapport entre le montant de l’épargne et le revenu disponible brut.

\text{Taux} = \frac{\text{epargne}}{\text{montant du revenu brut disponible}} X 100

En France, le taux d’épargne des ménages a baissé entre 1980 et 1988, puis après être remonté jusqu’à 15 % en 1992, il est resté stable depuis lors[2].

Citations

« L'épargne est l'origine du capital comme elle est la justification morale du capitalisme, puisqu'elle représente une privation, un effort et même un sacrifice. Car celui qui ne consomme pas tout ce qu'il a gagné pense aux autres au lieu de penser à lui-même. Il pense à ses enfants, à ses successeurs. Il pense, sans le savoir à tout le monde. Il n'y a eu de civilisation qu'à partir du jour où des hommes, au lieu de manger tout le gibier de leur chasse et de se gaver, ont fumé ou salé de la viande, ce qui a permis à la tribu de se livrer à d'autres travaux. » L'Action française du 6 juin 1925, Jacques Bainville.


"Il est aisé de médire du capital. On peut, à loisir, l'appeler "odieux". La difficulté est de le remplacer et de ne pas avoir besoin de lui. Qu'il soit indispensable, c'est sa justification pratique et aussi morale. Qu'est-ce, en effet, que le capital ? C'est de l'épargne. Et que représente l'épargne ? Un effort, un sacrifice, une privation. Le premier capitaliste a été le chasseur des âges primitifs qui, au lieu de dévorer toute sa venaison, en a fumé ou salé une partie, pour mettre sa famille à l'abri de la faim. Au commencement de l'épargne, il y a le renoncement à un plaisir immédiat."'' Le Capital, 7 octobre 1927. Jacques Bainville.

Notes et références

  1. Pascal Salin, La vérité sur la monnaie, Odile Jacob, p. 13
  2. Les comptes de la Nation en 2006, graphique « Évolution du pouvoir d’achat, des dépenses de consommation et de l’épargne des ménages », INSEE

Voir aussi

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