Serge Dassault

Serge Dassault
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Serge Dassault
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Serge Dassault, en septembre 2009.

Mandats
Sénateur de l'Essonne
Actuellement en fonction
Depuis le 1er octobre 2004
Élection 26 septembre 2004
Réélection 25 septembre 2011
Maire de Corbeil-Essonnes
24 juin 19958 juin 2009
Prédécesseur Marie-Anne Lesage
Successeur Jean-Pierre Bechter
Biographie
Nom de naissance Serge Bloch
Date de naissance 4 avril 1925 (1925-04-04) (86 ans)
Lieu de naissance Paris, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Parti politique CNIP, RPR, UMP
Diplômé de École polytechnique
SUPAERO
Profession Chef d'entreprise

Serge Dassault, né Serge Bloch le 4 avril 1925 à Paris, est un chef d'entreprise dans l'industrie de l'armement et homme politique français, sénateur et ancien maire de Corbeil-Essonnes.

En 2011, selon le magazine Forbes, il est le 96e homme le plus riche du monde avec une fortune estimée à plus de 9,3 milliards de dollars[1].

Sommaire

Biographie

Origines et études

Alors qu'ils s'appelaient Bloch (nom d'origine juive), la famille prend le nom de Dassault en 1946[2] et se convertit au catholicisme en 1950. Ses parents, son frère et lui sont arrêtés par la Gestapo puis internés à Montluc et à Drancy. Son père, Marcel Dassault, est déporté à Buchenwald en août 1944 pour avoir refusé d'apporter aux nazis son savoir-faire aéronautique. Les Dassault seront sauvés huit mois plus tard par Marcel Paul, membre du Parti communiste, et Albert Baudet.

Serge Dassault effectue ses études secondaires au lycée Janson-de-Sailly puis au lycée Saint-Louis[3], et entre à l'École polytechnique en 1946. Par la suite, il est élève de l'École nationale supérieure de l'aéronautique et de l'espace (SUPAERO), dont il est diplômé (promotion 1951).

Carrière industrielle

À sa sortie de SUPAERO, il entre à Générale Aéronautique Marcel Dassault comme ingénieur au bureau d'études des avions de série. En 1955, il est nommé directeur des essais en vol (premier vol du Mirage I) et six ans après, directeur de l'exportation et lance le Mystère 20 à l'exposition de la National Business Aviation Association à Pittsburg, en 1962.

Après plusieurs fonctions de direction dans le groupe, il est nommé, en 1987, président-directeur général de Dassault Industries, devenue depuis, le Groupe Dassault. En 2000, il devient président d'honneur de Dassault Aviation.

Patron de presse

Serge Dassault suit l'exemple de son père, éditeur en son temps de Jours de France.

Le 8 juillet 2004, il devient président de la Socpresse, groupe publiant Le Figaro et les magazines du groupe Express-Roularta qui ont depuis changé de propriétaire. À ce titre, il devient l'actionnaire principal du Football Club de Nantes jusqu'à l'été 2007 et la relégation du club en Ligue 2 ; il revend le club à l'homme d'affaires franco-polonais Waldemar Kita pour une somme estimée de 8 à 10 millions d'euros[4].

Carrière politique

1974 - 1983 : débuts

Issu d'une famille proche de celle de Jacques Chirac[5], il adhère au Centre national des indépendants et paysans en janvier 1974. Il se présente aux élections municipales de 1977 à Corbeil-Essonnes face au député-maire sortant, Roger Combrisson. Dans cette ville communiste de longue date, ce dernier est confortablement réélu au premier tour. Malgré cet échec, Serge Dassault décide de se présenter aux élections législatives de 1978, mais il est battu de peu par Combrisson. De nouveau candidat en 1981, il essuie un nouvel échec, le socialiste Michel Berson étant élu député de la 1re circonscription de l'Essonne.

1983 - 1995 : premiers mandats locaux

Il obtient son premier mandat aux élections municipales de 1983 où la liste de droite qu'il conduit obtient 47 % et neuf sièges au conseil de Corbeil-Essonnes. Ayant tenté sans succès de conquérir un siège de conseiller général en 1985 et de député en 1986, il est élu conseiller régional avec le scrutin proportionnel, le 16 mars 1986. Le mois suivant, il rejoint le RPR et annonce la mise en sommeil de son « Parti libéral ».

En 1988, il remporte de justesse les élections cantonales dans le canton de Corbeil-Essonnes-Est face à la sortante communiste. Il décide alors de briguer une troisième fois la mairie de Corbeil. Après une campagne active, il subit une nouvelle défaite, plus sévère, et démissionne du mandat de conseiller municipal. Après avoir envisagé de se retirer de la vie politique, il est réélu au conseil régional d'Île-de-France en 1992 et au conseil général en 1994.

Depuis 1995 : maire de Corbeil-Essonnes, sénateur

Dix-huit ans après sa première candidature, Serge Dassault se présente aux élections municipales de 1995, cette fois à la tête d'une liste d'union de la droite allant du CNI à Génération écologie. Avec plus de 55 % des voix, sa liste l'emporte et il est élu maire de Corbeil-Essonnes par le conseil le 24 juin ; il abandonne alors son mandat au conseil régional d'Île-de-France. Durant son premier mandat municipal, il engage de grandes opérations immobilières, telles que la construction de 400 logements en bord de Seine. Sa liste l'ayant emporté au premier tour le 11 mars 2001, il est réélu maire. Candidat aux élections législatives de 2002 dans la 1re circonscription de l'Essonne, il est battu par le socialiste Manuel Valls qui recueille 52,97 % des suffrages[6].

En 2004, il brigue un mandat sénatorial sous l'étiquette UMP : malgré la dispersion des voix à droite, il conquiert son premier mandat national, le 26 septembre 2004 à 79 ans. Trois mois après, le Conseil constitutionnel, saisi par le bureau du Sénat, juge le mandat compatible avec la direction de Dassault Aviation[7]. Après son élection au Sénat, il démissionne du conseil général.

Reconduit comme maire en mars 2008[8], sa réélection est contestée par l'opposition qui soutient que des habitants auraient reçu des sommes d'argent de la part de la municipalité sortante en échange de leurs votes.

Après les élections sénatoriales de 2008, où Paulette Brisepierre ne se représentait pas, Serge Dassault devient doyen d'âge du Sénat à 83 ans[9]. À ce titre, il préside à l'élection du président, le 1er octobre 2008[10].

Le 8 juin 2009, le Conseil d'État invalide le scrutin municipal de Corbeil-Essonnes pour irrégularités des comptes de campagne des listes de Serge Dassault et de son adversaire communiste et prononce leur inéligibilité pour un an au mandat municipal[11]. Il est reproché à Serge Dassault des dons d’argent à des habitants pendant la campagne « de nature à altérer la sincérité du scrutin ». Saisi de deux recours de Serge Dassault, l'un en révision de la décision, l'autre en rectification d'erreur matérielle, le Conseil d'État confirme sa décision le 7 septembre 2009[12].

Le 4 octobre suivant, Jean-Pierre Bechter, candidat UMP, remporte l'élection municipale partielle de Corbeil-Essonnes et précise que Serge Dassault continuera à jouer un rôle prépondérant dans la gestion dans la ville, déclarant : « Il fera tout et je ferai le reste[13] ». Après une nouvelle annulation de cette élection quelques mois plus tard, Serge Dassault annonce qu'il ne conduira pas la liste UMP[14].

À l'été 2010, il annonce qu'il déposera au Sénat une proposition de loi visant à rendre la majorité pénale applicable à l'âge de 16 ans et non plus à 18 estimant qu'« aujourd'hui, ce sont les jeunes de 16 à 18 ans qui commettent le plus d'agressions sachant être protégés par la loi »[15]. Il devient vice-président de la commission des finances du Sénat le 10 novembre 2010, en remplacement d'Alain Lambert[16].

Situation familiale

Marié le 5 juillet 1950 à Nicole Raffel[17], ils ont quatre enfants : Olivier, député de l'Oise ; Laurent, chargé des investissements du groupe Dassault dans la viticulture et président du Conseil d'Artcurial ; Thierry, spécialisé dans l'intelligence économique ; Marie-Hélène, responsable de la communication et du mécénat[18].

Controverses

Serge Dassault à l'université d'été du Mouvement des entreprises de France.

En 1997, Serge Dassault obtient la saisie, après trois jours de vente, du premier numéro de Marianne le présentant comme « l'empereur tricolore de la corruption[19] ».

En 1998, il est condamné, en Belgique, à deux ans de prison avec sursis pour corruption dans le cadre de l'affaire Agusta[20]. La même année, pour avoir voté contre le Pacte civil de solidarité, il est catalogué par le site d'information IBnews « député anti-gays »[21].

Serge Dassault a expliqué[22], que les journaux doivent diffuser des « idées saines », car « nous sommes en train de crever à cause des idées de gauche ». « J'espère que vous allez cesser de former des journalistes de gauche ! » avait lancé Serge Dassault, nouveau patron de la Socpresse (70 titres), à des responsables du Centre de formation des journalistes[23].

Il refuse que son journal publie, en août 2004, un entretien avec Andrew Wang dans le cadre de l'Affaire des frégates de Taïwan (l'entretien est finalement publié par Le Point du 9 septembre 2004). À la suite de ses propos sur la subordination du journal à son propriétaire, des troubles surgissent pendant quelques mois au sein de la rédaction[24]. En octobre 2008, le journal Le Monde rapporte[25] des témoignages de journalistes du Figaro qui se plaignent de la pression exercée par Serge Dassault sur la rédaction.

Le 19 juin 2008, Serge Dassault provoque une nouvelle polémique en déclarant qu'il juge « anormal » d'aider les chômeurs, « des gens qui ne veulent pas travailler[26],[27] ». Dans une émission diffusée sur i>Télé, en juillet 2008, il exprime son admiration pour l'organisation chinoise du travail, se désole de l'existence des grèves et des syndicats et soutient une plus grande flexibilité pour les entreprises[28].

Décorations

Notes et références

  1. (en) « Serge Dassault & family », Forbes, mars 2011.
  2. « Corbeil-Essonnes - politoscopie : Serge Dassault », Le Point, 17 janvier 2007.
  3. « CV de stars - Serge Dassault », VSD, 27 décembre 2007.
  4. « Le FC Nantes vendu à Waldemar Kita », Le Nouvel Observateur, 25 juin 2008.
  5. Émission Droit d'Inventaire , diffusée le 25 février 2009 sur France 3.
  6. Élections législatives de 2002 - résultats définitifs dans la 1re circonscription de l'Essonne sur le site du ministère de l'Intérieur.
  7. Décision n° 2004-19 I - 23 décembre 2004 - Requête tendant à la mise en oeuvre de l'article L.O. 151 du code électoral relatif aux incompatibilités parlementaires
  8. Élections municipales de 2008 - résultats définitifs à Corbeil-Essonnes sur le site du Figaro.
  9. « Le Sénat se féminise », L'Express, 22 septembre 2008.
  10. « Séance du 1er octobre 2008 (compte rendu intégral des débats) » sur le site du Sénat, publié au Journal officiel.
  11. « Décision du Conseil d'État du 8 juin 2009 », sur le site officiel du Conseil d'État.
  12. « Rejet des recours formés par Serge Dassault », sur le site officiel du Conseil d'État.
  13. « À Corbeil-Essonnes, la prolongation de l'ère Dassault s'est jouée à 27 voix », Le Monde, 5 octobre 2009.
  14. Corbeil-Essonnes: Dassault ne sera pas tête de liste, LCI
  15. « Serge Dassault va déposer une proposition de loi pour la majorité pénale à 16 ans », dépêche AFP, 18 août 2010.
  16. « Sénat/finances: Dassault vice-président », dépêche AFP reprise par Le Figaro, 10 novembre 2010.
  17. La famille Dassault sur le site d'Olivier Dassault.
  18. Son mari, Benoît Habert, est directeur général adjoint du groupe Dassault, chargé de la stratégie et du développement.
  19. « Comment Dassault veut tuer “Marianne” », Marianne, 14 juillet 1997.
  20. L'Humanité du 24 décembre 1998.
  21. Liste des 117 députés anti-gays sur le site france.qrd.org Consulté le 04/12/2009.
  22. France Inter, le 10 décembre 2004, d'après Le Monde du 13 décembre.
  23. Le Nouvel Observateur, 30 septembre 2004.
  24. « Le Figaro cherche une parade à Dassault », Libération, 10 septembre 2004.
  25. « La rédaction du Figaro dénonce l'omniprésence de Serge Dassault », Le Monde, édition électronique du 1er octobre 2008.
  26. « Dassault juge “anormal” d'aider les chômeurs, “des gens qui ne veulent pas travailler” », Libération, 19 juin 2008.
  27. Un rapport de la DARES, paru le 2 juin 2008, indiquait que « seules 2 % des personnes se déclarant au chômage ne souhaitent pas travailler à l'avenir, essentiellement pour raisons de santé : [PDF] Rapport de la DARES N°2008-24.1, en page 2
  28. « Serge Dassault invente l'hypra libéralisme », Marianne, 10 juillet 2008.
  29. « Vie personnelle », site web de Serge Dassault.

Publications

  • J'ai choisi la vérité, Plon (1983)
  • Un projet pour la France, Éditions Valmonde (2001)

Voir aussi

Sources

  • Vianney Aubert, Hervé Bentegeat et Yves Messarovitch, « Oui au libéralisme social », Le Figaro Économie, 28 mai 1997
  • Jean-Marie Rouart, « Le charme discret d'un anti-conformiste », Paris Match, 10-16 septembre 1998
  • Airy Routier, « Serge Dassault : si riche et pas si bête », Le Nouvel Observateur, 10-16 septembre 1998
  • Catherine Nay et Patrice Merites, « Entretien : Ce sont les clients qui dirigent l'entreprise, pas le gouvernement », Le Figaro Magazine, 1er avril 2000
  • Michel Cabinot, « Le libéral œcuménique », La Tribune, 11 septembre 2001
  • Jean Guisnel, « Frégates de Taïwan : L'interview d'Andrew Wang », Le Point, 9 septembre 2004
  • « Soupçons sur les contrats des Mirage à Taiwan », Le Parisien, 22 octobre 2003
  • Dominique Gallois et Pascale Santi, « Serge Dassault : l'homme qui aimait la presse », Le Monde, 21 septembre 2004
  • « Le Figaro de Papy », Le Nouvel Observateur, 23 septembre 2004
  • « Dassault ressort les ciseaux au Figaro », Libération, 22 septembre 2004
  • Jean-François Polo, « Les nouveaux habits de Dassault », 5 avril 2005

Bibliographie

  • Claude Carlier, Serge Dassault 50 ans de défis, Éditions Perrin, 2002.
  • Anne-Marie Rocco, Serge Dassault. Armes, presse, politique, Flammarion, 2006.

Articles connexes

Liens externes

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